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Défense

La Belgique et les Pays-Bas entrent dans Takuba. A titre d’observation, pour l’instant

Bruxelles2 - Tue, 04/06/2021 - 19:50

(B2) Même s’ils ne participent pas directement à l’opération déployée au Mali sur initiative française, deux pays du Benelux ont décidé d’envoyer un petit effectif d’état-major. Pour commencer…

(crédit : Mil.be)

Trois officiers belges

La Belgique a, discrètement, décidé de dépêcher trois officiers d’état-major au sein de la Task Force Takuba. C’est ce qu’a appris notre collègue de Belga, juste avant Pâques. Déploiement prévu : à partir du 19 avril. Le précédent gouvernement dirigé par Sophie Wilmès avait décidé, en novembre 2019, sur le principe affecter trois officiers de liaison à ce qui était alors appelée une CJSOTF (Combined Joint Special Operations Task Force) (1). Mais ce déploiement ne s’était jamais concrétisé. Le gouvernement a fini par donner vendredi (2 avril) son feu vert à l’engagement de ces trois officiers d’état-major. Deux d’entre eux seront déployés au Mali et le troisième le sera au Tchad.

Deux officiers néerlandais

Du côté néerlandais, la décision avait été prise peu avant. Le 16 mars, lors d’une rencontre à Paris avec son homologue française Florence Parly, la ministre néerlandaise Ank Bijleveld avait acté le départ de deux officiers néerlandais dans les états-majors de la task-force Takuba. Un officier de liaison au quartier général de l’opération Barkhane au Tchad et un officier de renseignement au quartier général de Takuba à Ménaka, au Mali. Peu auparavant, l’ambassadeur néerlandais en France, Pieter de Gooijer, avait signé (le 9 mars) avec son homologue malien, à Paris, un accord sur le statut (SOFA) des militaires néerlandais participant à la task-force.

Le déploiement sur le terrain : pas tout de suite

Difficultés politiques en Belgique

Un déploiement plus important de forces spéciales sur le terrain n’est pas encore prévu. Du côté belge, on ne l’exclut pas. Mais le projet d’envoi d’une compagnie aux côtés de Barkhane se heurte pour l’instant à des difficultés d’ordre politique (lire : Une compagnie belge dans l’opération Barkhane. Un accord politique encore nécessaire), comme de disponibilités. La faisabilité d’une participation belge à l’opération Barkhane est « toujours à l’étude » indique laconiquement la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder devant la commission défense de la Chambre le 10 février. Le retrait des militaires des patrouilles mobiles dans les rues et les lieux publics, comme les gardes statiques de certains bâtiments sensibles, dans le cadre de l’opération anti-terroriste Vigilant Guardian, au profit des policiers devrait permettre de récupérer un certain nombre de disponibilités. Et l’arrivée du premier A400M, suivi d’un autre dans les mois qui suivent, devrait permettre de récupérer une capacité de transport perdue aujourd’hui (faute de disponibilité de C-130).

Idem côté Pays-Bas

Les élections suivies de la mise en place d’une nouvelle coalition gouvernementale (délicate) obligent aussi à attendre un peu que la situation politique s’éclaircisse. Tout envoi de troupes nécessite en effet un projet de loi, approuvé par la Seconde Chambre (le parlement élu). Et il y a, là aussi des considérations opérationnelles. Les capacités requises des forces d’opérations spéciales (SOF) « ne sont pas disponibles » affirme-t-on à La Haye. Elles sont actuellement occupées « en Irak et en Afghanistan jusqu’au début 2022 ». D’autres capacités nécessaires — transports ou évacuations médicales —, ne sont pas « non plus disponibles ».

Une utilité limitée au niveau opérationnel, très importante en matière d’acculturation

Ce déploiement, plutôt limité, a plusieurs intérêts. Tout d’abord, « s’informer », comme l’explique un officiel néerlandais. Cela va permettre, en effet, à ces deux pays d’enrichir leurs connaissances sur le terrain, dans une zone — le Sahel — ou Belges comme Néerlandais ont été déployés, mais pas dans des missions de combat rapproché, de voir comment évolue l’opération. Cela permet aussi de cultiver l’interopérabilité des forces, de travailler en multinational avec les Français, comme avec les Maliens. Bref cela favorise une acculturation.

C’est aussi un préalable nécessaire avant un déploiement ultérieur, surtout pour des pays plus enclins à intervenir dans un cadre multinational ‘formaté’ (type OTAN, ONU ou UE). C’est une sorte d’exercice pratique à ce qui s’est fait ‘sur table’, au niveau politico-militaire, au sein de l’initiative européenne d’intervention (IEI). Enfin, cela permet de compléter quelques postes bien spécifiques dans un état-major (ce qui n’est pas toujours évident).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire : Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?

(1) Terminologie OTAN ou US, il existe ainsi une CJSOTF Horn of Africa, composée d’Américains qui interviennent en Somalie.

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (mars 2021)

Bruxelles2 - Sun, 04/04/2021 - 08:30

(B2) L’actualité des missions et opérations de l’UE nous fait voir des aspects souvent méconnus, ou du moins peu médiatiques, de la vie des pays dans lesquels ils interviennent, comme ce mois-ci dans l’est de l’Ukraine ou dans la région d’Agadez au Niger. La PSDC au quotidien, ce sont aussi des terrains de coopération, comme  dans le transport maritime, ou des thématiques émergentes, comme l’environnement

Donetsk (Ukraine). Renforcer la sécurité civile dans les zones plus dangereuses

Des modules préfabriqués pour servir de postes de contrôle, dix voitures de police, 1 162 trousses de premiers secours, 700 extincteurs et un scanner portable de pointe pour les engins explosifs – complètent l’équipement de la police nationale dans l’est de l’Ukraine. Une région « où la population vit sous un risque accru pour sa vie et sa santé en raison du conflit », souligne Xavier Camus, de la délégation de l’Union européenne en Ukraine. Cette aide de l’UE (de 600 000 €) s’inscrit dans le programme PRAVO Police, financé par l’Union européenne, mis en œuvre par l’UNOPS en étroite coordination avec la mission de conseil de l’UE aux forces de sécurité intérieure en Ukraine (EUAM Ukraine). Détails ici

Dix véhicules complètent la flotte de la police ukrainienne (crédit : EUAM Ukraine)

Agadez (Niger). Détour par une antenne pilote

Au Nord-Ouest et Nord-Est du Niger, la région d’Agadez couvre près de la moitié du pays, pas moins de 1900 km de frontières avec quatre pays (Algérie, Libye, Tchad, Mali). Cette place stratégique a justifié la création d’une antenne de la mission de l’UE de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). La région reste épargnée par le terrorisme. Mais elle ne nécessite pas moins d’attention, au contraire… Ce que la cheffe de la mission, Antje Pittelkau, a voulu témoigner en allant sur place, à la rencontre également des autorités régionales. Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Corne de l’Afrique. Le transport maritime vu sous les deux angles, civil et militaire

« Peu de personnes dans le monde non militaire savent à quel point cette opération est importante pour notre vie quotidienne  » observe le capitaine de vaisseau Antonio Toledo, officier de réserve de la marine espagnole. C’est l’un des enseignements de sa participation à la force navale de l’Union européenne en Somalie (EUNAVFOR Atalanta) quelques mois. Une interview à lire ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Somalie. Remise de clés

La rénovation et l’agrandissement des dortoirs de l’académie de police va permettre de former 560 cadets supplémentaires par an (+ 140 par cycle). Le chef de la mission de renforcement des capacités de l’Union européenne en Somalie (EUCAP Somalia) a transmis les clés mi mars. Détails ici

L’un des quatre dortoirs rénovés (crédit : EUCAP Somalia)

Kosovo. Mettre des mots (et des images) sur l’enjeu de la réinsertion

« Les prisonniers ne sont pas des numéros. Ils peuvent être des vôtres. Après avoir purgé leur peine, ils retournent dans leur foyer et leur communauté. Ils sont l’enfant, le parent, l’ami, le collègue, le partenaire ou le voisin de quelqu’un ». Ce sont les mots d’introduction d’une vidéo expliquant le rôle du Service correctionnel du Kosovo. Elle fait partie d’une campagne sur les médias sociaux, soutenue par la mission « État de droit » de l’Union européenne au Kosovo (EULEX). Détails (et vidéos) ici 

(crédit : EULEX Kosovo)

Toutes missions confondues. Le poids croissant des questions d’environnement

Un réseau d’échange de pratiques sur les questions d’environnement s’est créé entre 11 missions de l’UE. « Car les pays dans lesquels les missions opèrent sont particulièrement touchés par le changement climatique » indique EUAM RCA. En territoire palestinien, la cheffe adjoint d’EUPOL COPPS, Katja Dominik, constate aussi « une prise de conscience croissante de l’importance des questions environnementales, notamment dans le contexte des conseils, de l’encadrement et de la formation dispensés par les missions PSDC ». Les enjeux sont encore peu connus mais bien concrets. « La criminalité environnementale n’affecte pas seulement la santé et le bien-être des citoyens ordinaires et des générations futures. Les exemples les plus graves, comme le déversement de déchets toxiques, sont souvent liés à des groupes criminels organisés impliqués dans de multiples formes de criminalité » explique t-elle. Détails ici

@EUAM_RCA est membre du tout premier réseau environnemental des missions civiles de la PSDC de l'UE. Les pays dans lesquels elles opèrent sont particulièrement touchés par le changement climatique. Dans ce forum, 11 missions civiles échangent sur les meilleures pratiques. pic.twitter.com/qrmdzVbZuK

— EUAM-RCA (@EUAM_RCA) March 19, 2021

Italie. Un passager pas ordinaire

Deux jours durant, les 18 et 19 mars, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a fait le tour de l’opération de contrôle de l’embargo vers la Libye en Méditerranée (EUNAVFOR Med Irini). Du bureau du quartier général à Rome aux entrepôts de la base aérienne de Sigonella, en Sicile, en passant par le pont du Berlin, dernier navire (allemand) à avoir rejoint l’opération. La visite marquait le premier anniversaire de l’opération, dont le mandat vient d’être prolongé de deux ans. Détails ici

Josep Borrell en visite sur le Berlin, mars 2021 (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en mars) :

Et sur le blog : 

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    Une opération visant les cadres du RVIM au Sud-Est de Tessalit

    Bruxelles2 - Sat, 04/03/2021 - 23:54

    (B2) Les militaires de l’opération Barkhane ont mené, dans la nuit du 31 mars au premier avril, une opération visant la capture de cadres de groupes terroristes dans le Nord-Est du Mali

    Deux djihadistes capturés

    Cette opération s’est déroulée, au sol, dans un secteur situé à 95 km au sud-est de Tessalit (ville du nord-est du Mali, dans l’Adrar des Ifoghas). L’objectif était de capturer des cadres évoluant dans la « sphère du RVIM », le Rassemblement pour la victoire de l’islam et aux musulmans indique l’état-major des armées (NB : organisation dénommé aussi GSIM ou JNIM en arabe). Au bilan : deux djihadistes armés capturés — « ils sont actuellement interrogés » — un autre ‘neutralisé’, et une femme décédée (sans que la cause exacte du décès ne soit précisée). Trois armes individuelles (de type Kalachnikov AK 47), de « nombreuses » munitions et des téléphones ont été également saisis.

    Un échange de tirs, une femme décédée

    « Après une infiltration délicate en discrétion », et l’arrestation des deux suspects, les militaires français ont « été pris à partie par un individu caché dans une tente ». Afin de faire cesser cette attaque, ils ont « riposté en légitime défense, de façon proportionnée et maitrisée » (selon la formule désormais consacrée). Au cours de cet échange de tirs, « la tente abritant l’assaillant a pris feu ». Un enfant en bas âge, présent dans cette même tente, a été « extrait des flammes par un des militaires français ». Il a été soigné sur place avant d’être évacué vers l’hôpital militaire de Gao. « Souffrant de blessures superficielles, il est hors de danger ». La femme décédée était « présente aux côtés de l’assaillant ». Elle a été « retrouvée sans vie » indique laconiquement le communiqué officiel sans préciser la cause de la mort. NB: une enquête est normalement diligentée, pour déterminer l’origine du décès, par exemple identifier en cas de tir, quelle est l’origine de la balle mortelle.

    (NGV)

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    Takuba : la task-force opérationnelle. Pari réussi dixit Florence Parly

    Bruxelles2 - Sat, 04/03/2021 - 06:56

    (B2) Trois ministres, pas moins, se sont déplacés au Mali pour acter de la pleine capacité opérationnelle de cette force constituée d’Européens. Un symbole

    La Française Florence Parly, l’Estonien, Kalle Laanet et le Tchèque, Lubomir Metnar, viennent de boucler un déplacement commun au Mali, sur trois lieux : Bamako, Gao et Ménaka. C’est-à-dire les trois bases où sont déployés aujourd’hui quelques dizaines de soldats européens. issues de forces spéciales. Avec un objectif : former, conseiller et accompagner au combat des unités maliennes dans le Liptako, selon le triptyque bien connu des opérations internationales : train, advise, mentor.

    • NB : Un ministre était absent : le Suédois, alors que le pays nordique a déployé sur place un des contingents les plus importants (environ 150 hommes) sur place et quatre hélicoptères bien précieux.

    Une vingtaine de missions déjà réalisée

    Les premières opérations ont démarré à l’automne, essentiellement avec les Estoniens, qui ont été les premiers déployés. « Les premiers résultats opérationnels sont positifs » assure l’état-major des armées. Les militaires de Takuba ont déjà participé à « plus d’une vingtaine de missions » et a été engagée au feu « à plusieurs reprises ». Elle a notamment été déployée dans « les dernières opérations majeures » de Barkhane : Bourrasque et Eclipse.

    Un symbole européen

    La France n’est pas peu fière d’avoir réussi ce tour de force d’associer plusieurs pays européens à son opération Barkhane. La « réussite d’une initiative européenne inédite », avec un niveau de partenariat opérationnel « inégalé ». Cela témoigne de « l’engagement croissant des Européens dans la lutte contre le terrorisme au-delà de leurs frontières » assure le ministère français des Armées (1). Sur le terrain, cela permet « l’accompagnement au combat des forces armées maliennes » (ce qu’on dénomme dans le jargon militaire le ‘mentoring‘). Mais la task-force Takuba n’est pas que cela. C’est aujourd’hui un « véritable laboratoire d’intégration au combat » des partenaires européens. Cela permet de tester « l’interopérabilité » des troupes (2). Lancée le 27 mars 2020 à l’initiative de la France, la task-force Takuba fait partie de l’opération Barkhane. L’Italie a débuté son déploiement. « D’autres pays vont rejoindre Takuba dans les prochains mois » assure-t-on à Paris.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

    1. On se souvient qu’après les attentats du Bataclan à Paris, la France avait déclenché la clause de soldarité de l’Union européenne (article 42-7) pour obtenir l’aide des Européens.
    2. C’est en fait le complément opérationnel de l’initiative européenne d’intervention, conçue plutôt comme un laboratoire de doctrine, au niveau politico-militaire.

    Lire aussi

    Sur les effectifs sur place :

    Et notre entretien avec le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist :

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    Belgique. Les militaires quittent les transports publics, la police prend le relais

    Bruxelles2 - Fri, 04/02/2021 - 15:14

    (B2) La police belge assure désormais seule la surveillance dans tous les transports publics, aéroports, métros et gares, dans le pays. Elle remplace les militaires appelés en renfort au plus fort de la vague terroriste entre 2015 et 2016

    La fin de six années de patrouille

    Ceci met un terme à six années de présence notable de personnel militaire dans les rues belges. Une présence non habituelle au plat pays (contrairement à la France qui vit depuis presque une trentaine d’années au rythme des différents plans Vigipirate). L’opération belge, dénommée ‘Vigilant Guardian’, avait, elle, été déclenchée au lendemain des attentats de Paris de janvier 2015 et du démantèlement ‘musclé’ d’une cellule terroriste à Verviers, démontrant des liens étroits entre les deux pays.

    Un retour progressif

    e retour des militaires dans leurs casernes a été décidé fin 2020. Cela a commencé avec l’aéroport de Charleroi Gosselies, puis les institutions européennes le 1er février. L’étape franchie jeudi concerne les autres aéroports, métros et gares. Un certain nombre d’ambassades et d’autres institutions suivront plus tard cette année. : les policiers reprenant leurs tâches habituelles de patrouille et de surveillance de certains lieux assurés.

    Lié à l’évaluation de la menace

    Ce retrait est organisé « en tenant toujours compte de l’analyse de menaces de l’OCAM » assure-t-on à la défense belge. Un niveau de menace estimé à 2 en ce moment, à l’exception d’un certain nombre de cibles potentielles pour lesquelles le niveau de menace 3 reste en vigueur. L’objectif est — si rien ne change — de pouvoir assurer la relève complète par les Polices fédérale et locale d’ici le 1er septembre 2021.

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    La France à la tête de la TF 50 dans le golfe arabo-persique

    Bruxelles2 - Thu, 04/01/2021 - 16:00

    (B2) Le groupe aéronaval français, constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, a pris mercredi (31 mars) le commandement de cette coalition maritime américaine dédiée à la lutte contre Daech

    (crédit : Ministère des armées)

    Cette task-force est l’une des composantes des forces navales américaines déployées dans la région du golfe arabo-persique, dédiée à la lutte contre Daech, avec un oeil particulier donc « vers les théâtres de Syrie et d’Irak au sein de l’opération Inherent Resolve (OIR) » précise l’état-major des armées dans un communiqué. La TF 50 évolue sous les ordres de l’USNavCent (United States Naval Forces Central Command), l’état-major naval américain régional, dirigé par le vice-amiral Samuel Saparo, qui a sous ses ordres la Ve flotte US. C’est la seconde fois que le Charles-de-Gaulle occupe ce rôle, « à la demande des États-Unis ». La première c’était en 2015-2016 dans le cadre de la mission ‘Arromanches’.

    Le groupe aéronaval, est composé de la frégate multi-missions Provence, la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et la frégate belge Léopold 1er.

    (J-S.B. st.)

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    Obtenir une belle chevelure : important pour affirmer sa personnalité

    Aumilitaire.com - Thu, 04/01/2021 - 11:30
    Bien souvent, disposer d’une belle chevelure est nécessaire pour affirmer son identité et se sentir plus à son aise dans un milieu. En effet, diverses raisons peuvent justifier l’absence ou l’insuffisance de cheveux sur votre tête. Il peut s’agir tant d’une calvitie précoce ou d’une tout autre cause insoupçonnée. Quoi qu’il en soit,la greffe de cheveux […]
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    La Russie propose sa contribution à quatre projets de la PESCO dont le SCAF !

    Bruxelles2 - Thu, 04/01/2021 - 10:20

    (B2) C’est une demande pour le moins surprenante que vient de recevoir ce jeudi (1.04) le bureau de Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE

    (crédit : MOD Russe)

    Participer aux projets de la PESCO serait bénéficiaire à tous

    La lettre est signée de Vladimir Chizhov, l’ambassadeur russe auprès de l’UE à Bruxelles. S’engouffrant dans la brèche ouverte par la demande américano-canadienne de participer à un projet de la PESCO (lire : Trois pays de l’OTAN seront bien associés au projet PESCO de mobilité militaire), Moscou propose ni plus ni moins ses bons offices pour participer à plusieurs projets de la PESCO. « Ce serait bénéficiaire pour tous ». Quatre projets sont a priori visés dans la missive russe :

    • 1. La mobilité militaire – projet mené par les Pays-Bas ;
    • 2. l’école de renseignement interarmées – projet mené par la Grèce ;
    • 3. le partage de bases – projet mené par la France ;
    • 4. l’eurodrone, partie prenante du SCAF – projet mené par l’Allemagne.

    Des arguments russes frappés au bon coin de l’ironie

    Les arguments russes sont frappants, non dénués d’une certaine ironie, voire d’un certain humour que certains pourraient juger déplacé en pleine recrudescence de l’épidémie de Covid-19. « Pour atteindre des territoires comme l’Afghanistan ou les autres continents [sous entendu la Chine], par avion comme par navire ou train, la Russie est un point incontournable » (mobilité militaire) « Nous avons une bonne expérience à vous proposer notamment sur Daech. Et pouvons vous proposer des stages dans des pays du pourtour méditerranée où la Russie a une vue particulièrement aiguisée » sous entendu Syrie et Libye. 3. « Notre base maritime en Crimée offrirait un point d’appui intéressant » (partage de bases). 4. « Notre industrie aéronautique a un savoir faire acquis qui pourrait être utile pour permettre de mener à terme ce projet dans les délais ». NB : le programme Altius développé par UZGA à Kazan vise à développer un drone de ce type (cf. Air & Cosmos).

    La participation aux exercices

    Loin de s’arrêter là, l’ambassadeur russe propose même de renforcer la coopération Russie-UE en organisant un « exercice commun , sur le modèle de Zapad, mais avec une dominante plus aérienne et maritime, de Lisbonne à Vladivostok, de l’Atlantique au Pacifique en 2024 ». Soit juste 80 ans après le débarquement anglo-américain. Il propose même un nom à cet exercice, en souvenir de cette célèbre escadrille de pilotes français engagés en Russie : « Normandie-Niemen 2024 »… Selon nos éléments, une autre lettre aurait été adressée au commissaire européen Thierry Breton, pour demander la participation des entreprises russes dans le prochain appel d’offres du Fonds européen de défense. À confirmer…

    (NGV)

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    Fin d’astreinte dans le Battlegroup pour la DSK allemande

    Bruxelles2 - Wed, 03/31/2021 - 19:26

    (B2) La Division Schnelle Kräfte de l’armée allemande, unité formée de soldats allemands et néerlandais, a terminé mercredi (31.03) sa mission en stand-by pour le battlegroup, le groupement tactique de l’UE

    Le drapeau européen est baissé dans la caserne Herrenwald à Stadtallendorf. Au salut, le le général de division Hannemann (à droite) et son adjoint néerlandais, le général de brigade Timmermans (à gauche) (crédit : Bundeswehr/Frederik Ströhlein)

    Outre l’Allemagne et les Pays-Bas, sept autres pays (Irlande, Autriche, Tchéquie, Croatie, Lettonie, Finlande et Suède) ont participé à l’astreinte.

    Une prolongation nécessaire

    Le corps germano-allemand, sous le commandement du général de division Andreas Hannemann, était de permanence au titre du second semestre 2020. Mission qui a été prolongée jusqu’à fin mars 2021 faute de combattants. La faute à la pandémie de coronavirus. Aucun autre pays n’était en mesure de prendre le relais le 1er janvier. C’est normalement un battlegroup dirigé par l’Italie avec l’Autriche, la Croatie, la Hongrie, frappés de plein fouet par le Covid-19 qui devait assurer la relève.

    Une certification par défaut

    L’épidémie a aussi un peu bousculé les procédures habituelles. Il n’était « plus possible de certifier l’ensemble de la troupe lors de l’exercice European Challenge 2020 (EUCH 20) prévu à Wildflecken et Hammelburg » explique la Bundeswehr sur son site. C’est la certification précédemment effectuée « au niveau national qui été utilisée comme référence ». « La crise du Corona nous a soudainement donné un cadre complètement différent » reconnait le général Hannemann. Du début à la fin, le groupement tactique est resté cependant capable de se déployer pour une mission extérieure dans un délai de 5 à 10 jours après l’alerte, comme le veut le concept d’origine de cette force de réaction rapide. L’Allemagne devrait reprendre son rôle de nation-cadre dans la conduite d’un battlegroup (EUBG) pour l’année 2025, sous la responsabilité de l’Eurocorps.

    Un dispositif inusité

    Précisons que depuis le début, aucun groupement tactique n’a pu être déployé, soit faute de volonté politique, soit par manque de compétence technico-militaire du battlegroup de permanence sur la zone concernée.

    (NGV)

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    Frappe de Bounti. Des civils étaient bien sur place affirme la MINUSMA. Paris critique le rapport (v2)

    Bruxelles2 - Tue, 03/30/2021 - 15:55

    (B2) La frappe de l’armée française sur Bounti, au centre Mali, le 3 janvier, a tué 19 civils indique un rapport de la mission des Nations-Unies au Mali publié ce mardi (30 mars). 

    La présence de civils et d’hommes armés

    La Division des droits de l’Homme de la Minusma confirme plusieurs éléments. 1° « la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils » . 2° Parmi eux, la présence de « cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». 3° Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présents, ont été tuées (19 directement, 3 lors de leur transfert). 4° Au moins huit autres civils ont été blessés lors de la frappe. 5° Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de BountI (ou Bounty selon les orthographes). Le rapport de l’ONU confirme donc notre analyse d’une confusions entre civils et rebelles armés (lire Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente).

    Vigoureux démenti des Armées et critique du rapport

    Le ministère français des Armées affirmait avoir frappé uniquement des djihadistes, rassemblés à l’écart du village, et hors de toute présence de civils pour un mariage (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Il maintient sa version « avec constance et avec force » dans un communiqué publié aujourd’hui. « Les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel. » Paris attaque même de façon vigoureuse la fiabilité du rapport et sa « méthodologie » qui appelle de « nombreuses réserves ». « Elle oppose des témoignages locaux non vérifiables et des hypothèses non étayées à une méthode de renseignement robuste des armées françaises, encadrée par les exigences du droit international humanitaire ». Et le ministère de nier que « ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits décrits par les forces armées françaises ».

    Des règles strictes de collecte d’information

    L’enquête de la MINUSMA a pourtant été effectuée avec toute la rigueur possible, affirme-t-on du côté de l’ONU. L’équipe a observé des « règles strictes de collecte d’information et de témoignages » afin de s’assurer non seulement du respect des « plus hauts standards » en la matière, mais également « de la crédibilité, la pertinence et fiabilité des éléments collectés ». L’équipe a organisé des « entretiens présentiels individuels avec au moins 115 personnes et avec au moins 200 personnes lors des réunions groupées, et réalisé plus d’une centaine d’entretiens téléphoniques ».

    Des préoccupations importantes, une demande d’enquête

    Pour la Minusma, cette frappe soulève des « préoccupations importantes » quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le « principe de précaution » et l’obligation de faire tout ce qui est « pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires ».

    Une demande d’enquête indépendante, crédible et transparente

    Au terme de l’enquête, la MINUSMA fait trois recommandations aux autorités maliennes comme françaises : 1° diligenter une « enquête indépendante, crédible et transparente » afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounti ; 2° revoir les processus de préparation d’une frappe ainsi que des critères utilisés pour déterminer la nature militaire de l’objectif ; 3° établir les différentes responsabilités et se préparer (le cas échant) à octroyer « une réparation appropriée » aux victimes et aux membres de leurs familles.

    Commentaire : si certains arguments du ministère des Armées peuvent être entendus, notamment sur le risque d’une propagande terroriste, cette sortie apparait pour le moins maladroite et totalement à rebours de la position habituelle de la diplomatie française. Ne pas répondre à des demandes classiques d’un rapport, comme l’enquête indépendante, est pour le moins brutal et déconcertant. Ce type d’échappatoire pourrait se retourner vite contre ses auteurs et coller longtemps aux basques du gouvernement français, Le Quai d’Orsay demande régulièrement ce type d’enquête en cas d’incident. Cela a été le récemment pour la Biélorussie, la Chine ou la Russie, et se voyant tout aussi régulièrement octroyer une fin de non-recevoir. En utilisant le même procédé que certains régimes autoritaires, la France s’est tirée une balle dans le pied et risque de semer plus de confusions que de clartés.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

    le communiqué de la MinusmaTélécharger Le Rapport de la MinusmaTélécharger

    Mis à jour à 17h45 et 18h avec d’autres éléments du rapport + la demande d’enquête indépendante + le commentaire

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    Nouveau commandant de force. Nouveau navire-amiral. Et mandat prolongé… l’opération Irini se poursuit

    Bruxelles2 - Tue, 03/30/2021 - 14:58

    (B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo international (armes et pétrole) au large de la Libye a reçu un nouveau mandat de deux ans. Jusqu’au 31 mars 2023. L’Italie reprend le flambeau de la Grèce

    Le San Giorgio, nouveau navire amiral de l’opération Irini (crédit : MOD Italie)

    Un Italien commandant de la force navale

    C’est le capitaine de vaisseau italien Stefano Frumento (promu contre-amiral) qui prend la tête de la force navale de l’Union européenne (EUNAVFOR Med) à partir de jeudi (1er avril) au large de la Libye. Originaire de Savone, il s’était distingué notamment en commandant le Nave Grecale, au plus fort de la crise des migrants. En juillet 2014, il avait ainsi recueilli à bord près de 600 migrants, comme le rapportait alors le quotidien La Repubblica. Le Nave Grecale était une des premières frégates italiennes engagées dans les opérations de secours de migrants au large de la Libye dans le cadre de l’opération nationale Mare Nostrum, démarrée en octobre 2013. Plus récemment, il a commandé le GOI (Gruppo Operativo Incursori), le groupement des nageurs de combat de la marine italienne (son corps d’origine), avant de prendre en 2019 le commandement du porte-avions Giuseppe Garibaldi (C-551). NB : Son passage dans l’opération européenne n’est donc pas anodin. Et il pourrait un propulseur vers d’autres postes dans l’avenir.

    Changement de pavillon pour le navire-amiral

    Le contre-amiral Frumento remplace son homologue grec Theodoros Mikropoulos qui assurait le commandement depuis le 19 octobre 2020. Il opérera à bord de l’ITS San Giorgio (L-9892) qui sera le nouveau navire amiral. L’équipage du navire de débarquement porte-hélicoptères est un bon connaisseur de la zone et des opérations européennes. Le San GIorgio était le navire amiral de l’opération Irini durant l’été 2020 (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort et Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini) . Il a aussi officié dans l’opération précédente, Sophia, notamment pour assurer la formation des garde-côtes libyens (lire : Les premiers garde-côtes libyens diplômés ! Le San Giorgio quitte le bord).

    Prolongation de deux ans

    L’opération Irini vient d’être prolongée pour une durée de deux ans, avec un mandat quasi-inchangé. Seule modification importante : des précisions sur les conditions de déroutement des navires et du sort des matériels militaires saisis (destruction ou transfert dans un autre pays). (Lire : L’opération EUNAVFOR Med Irini prolongée de deux ans. Des précisions sur le déroutement des navires). Le commandement de l’opération reste aux mains d’un Italien, le contre-amiral Fabio Agostini, qui exerce ses fonctions depuis le QG de Rome.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

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    Categories: Défense

    La cybermenace, jusqu’au cœur des territoires (Guy-Philippe Goldstein)

    EGEABLOG - Mon, 03/29/2021 - 19:17

    J'ai eu le plaisir de répondre aux questions de Guy-Philippe Goldstein sur la question de la cybersécurité des territoirs. IL a publié cet entretien sur son blog de l'usine nouvelle (https://www.usinenouvelle.com/blogs/blogs/cybermenace-sur-le-robinet-d-eau-episode-1.N1060324). Mille mercis à lui. OK

     

     

     

     

    Au cours des douze derniers mois, le nombre, mais aussi le montant des rançongiciels a augmenté [1]. Cette chasse à l’entreprise qui peut payer le plus aurait-elle épargné les entités plus petites et plus désargentées, ou celles du public ? Non. Les collectivités territoriales sont également devenues des proies de choix. En France, la mairie de Toulouse et celle de Marseille et sa métropole ont été victimes de rançongiciels en mars et avril 2020. Après de nombreuses autres victimes, au mois de mars 2021, c’est au tour de la communauté de communes de l’Est lyonnais d’être frappée, avec une demande de rançon de 200 000 euros [2].

    Parfois les conséquences dépassent les simples aspects monétaires. Nous avions évoqué sur ce blog la cyberattaque contre l’usine de retraitement d’eaux de la petite ville d’Oldsmar [3], dans la grande banlieue de Tampa, en Floride, gérée par la commune du même nom, et dont le niveau de soude caustique dans l’eau avait été manipulé à distance. Julien Mousqueton, le directeur technique de Computacenter, une entreprise britannique de services du numérique, évoque le cas emblématique de la petite ville d’Aulnoyes-Aymeries (Nord), 9 000 habitants, rançonnée pour 150 000 euros [4]. Entre autres effets, le système informatique du centre administratif de la mairie et de ses satellites (Ehpad, résidence de services, centre aquatique, école maternelle…) se sont retrouvés sans accès téléphonique, le système dédié permettant le lien téléphone étant géré par la mairie [5]. Avec des conséquences sérieuses : le système servait à relayer les appels des malades de l’Ehpad vers les téléphones mobiles des soignants. Comme le remarque Julien Mousqueton, « on ne prend pas toujours en compte tous les risques possibles. Or même une mairie peut gérer les alertes médicales d’un Ehpad. » Et c’est bien un risque tangible, « même s’il s’agissait probablement là d’un dommage collatéral, qui n’avait peut-être même pas été imaginé par l’assaillant ».

    L'Institut national pour la cybersécurité et la résilience des territoires (IN.CRT) [6] a été créé en 2020 pour essayer de répondre à cette nouvelle menace. Son vice-président et fondateur, le général de brigade Olivier Kempf, également auteur d’une étude de la Fondation pour la recherche stratégique sur ce sujet (FRS) [7], a répondu à quelques-unes des questions de ce blog sur cette menace grandissante.

    Quel est l’état de la menace ?

    Une hausse s’est amorcée en 2019, a explosé en 2020 et se poursuit en 2021. Les cibles sont les collectivités territoriales [communes, communautés de communes, communautés d’agglomération, etc., ndla], mais aussi tous les autres acteurs des territoires, des professionnels et artisans aux PME. Ce sont bien les territoires au sens large qui sont attaqués.

    Les rançongiciels semblent se focaliser de plus en plus sur les proies qui peuvent payer le plus. Pourquoi alors ces attaques sur de petites cibles ? 

    Dans les territoires, nous sommes confrontés à une massification, une « fordisation », du rançonnage. Cette industrialisation est d’autant plus rendue possible que la revente de l’information est facile : on la revend directement au propriétaire initial [plutôt que sur des marchés noirs de l’exploitation de la donnée pour d’autres opérations, ndla] ! À côté de l’industrialisation, il y a également une adaptation de la grille tarifaire. Si je m’attaque à une fromagerie de l’Aubrac, je ne demande « que » 2 000 euros. C’est peu, mais multiplié par 10 000 grâce à l’industrialisation, cela permet au groupe criminel d’atteindre des chiffres intéressants.

    Cela traduit-il l’existence de groupes cybercriminels qui se spécialiseraient dans ces cibles faciles, avec gain unitaire minime mais hauts volumes ?

    Il y a en gros deux types de groupes qui pratiquent cette activité. Les premiers sont les groupes cybercriminels qui, à côté des opérations contre des cibles « riches », vont s’occuper de manière opportune des cibles dans les territoires – parce qu’après tout, si c’est facile, pourquoi ne pas en profiter ? Et puis il y a un deuxième phénomène, celui d’une grande criminalité classique qui se dit que là, il y a un marché pas compliqué, accessible techniquement et avec très peu de risques. Donc autant s’y mettre. Si on considère les attaquants comme des commerciaux qui cherchent de nouvelles cibles, on a d’un côté des spécialistes de niches qui veulent, sous la pression de la concurrence, étendre leur marché, de l’élitisme au « mass market ». Et on a de « grands distributeurs » traditionnels qui veulent faire « un peu de technologie » et élargissent leur gamme de prestations.

    Avez-vous également observé une exploitation politique ?       

    Il existe de rares exemples d’effacement de site, de rumeurs sur les maires [avec quelques campagnes d’infox locales – par exemple à Crozon (Finistère), Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et Metz (Moselle). À ce sujet, lire l’étude FRS [8], ndla]. Mais il s’agit là de manœuvres de subversion au niveau local, par des acteurs locaux. Nous n’avons pas encore vu d’actions organisées comparables, par exemple, à l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. Les quelques cas identifiés concernent des initiatives très locales. D’ailleurs, on n’a pas, à ma connaissance, documenté d’actions significatives lors des élections municipales de 2020.

    Une récente étude du Club de la sécurité de l’information français (Clusif) [9] note que 35 % seulement des collectivités utilisent le chiffrement des données. Comment expliquer ces efforts encore faibles ?

    Élargissons à toutes les cibles dans les territoires. Bien souvent, elles pensent qu’elles sont trop petites pour intéresser les groupes cybercriminels. Donc elles ne font rien, elles se font agresser et elles paient. L’explosion est d’autant plus forte que le phénomène a été renforcé par le choc pandémique, qui a forcé ces acteurs à une transformation numérique brutale. Il faut bien comprendre que pour nombre de ces acteurs, penser cybersécurité s’arrête souvent avec l’achat d’un antivirus. La prise de conscience est encore très très faible, y compris auprès de nombre d’édiles, même dans les villes moyennes, voire assez grandes. La prise de conscience du sujet et des actions à mener n’est pas encore réalisée chez la plupart des responsables des territoires.

    Quels sont les risques pour les administrés ?

    À force de taper de manière massifiée sur toutes ces cibles, on risque de toucher à des données sensibles. Les données du cadastre, l’état civil, les registres de la cantine (y compris qui mange quoi), les données de l’expert-comptable, celles du médecin : tout ceci constitue un ensemble de données sensibles. Par exemple, imaginez un cadastre ou les registres d’un notaire sans redondance : cela serait extrêmement problématique !

    Les réponses actuelles sont-elles adaptées ?

    Le terrain n’a pas encore effectué sa prise de conscience. D’un autre côté, certaines organisations centrales pourraient avoir une approche trop jacobine. Des actions pourraient avoir lieu au niveau des régions, par exemple, au niveau des 13 régions métropolitaines françaises. Mais cela risque d’être encore trop élevé par rapport à des situations très locales. Les grands groupes industriels risquent quant à eux d’avoir des réponses technologiques trop sophistiquées. D’autant que le budget cyber d’une agglomération de taille significative, voire d’une métropole régionale, ne dépasse parfois pas les 10 centimes par habitant et par an (quand il y a un budget !). Dans tous les cas, nous n’avons pas de réponse efficace sur le premier enjeu, qui n’est pas une histoire de moyens ou de technologies, mais de prise de conscience. Et pour cela, il faudrait une réponse au plus près du terrain.

    Quel(s) type(s) de réponses développer ?

    On peut saluer les ambitions de sensibilisation contenues dans le nouveau plan cyber du gouvernement français [10]. Ce qui est important pour la suite, c’est de construire des initiatives locales pour combler certains trous et de les élargir par contagion. Par exemple, l’IN.CRT va mettre en place, avec un partenaire local qui partage ses valeurs, un bachelor de cybersécurité des territoires, avec une première promotion à la rentrée 2021. Les Britanniques offrent d’autres exemples intéressants, avec des initiatives très décentralisés établies sur la base de vrais partenariats public-privé locaux. De manière générale, il faudrait compléter la décision d’en haut en encourageant une diffusion locale par une stratégie en peau de léopard.

     

     

    [1] https://www.usinenouvelle.com/blogs/guy-philippe-goldstein/cybersecurite-2021-pire-que-2020.N1056369

    [2] https://francenewslive-com.cdn.ampproject.org/c/s/francenewslive.com/le-hacker-reclame-une-rancon-de-200-000-e/184653/amp/

    [3] https://www.usinenouvelle.com/blogs/blogs/cybermenace-sur-le-robinet-d-eau-episode-1.N1060324

    [4] https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/cyberattaques/cyberattaques-les-communes-de-plus-en-plus-victimes-du-ranconnage_4192985.html

    [5] https://www.canalfm.fr/news/aulnoye-aymeries-un-mois-apres-la-cyberattaque-33559

    [6] https://www.cyberterritoires.fr/

    [7] https://www.frstrategie.org/publications/notes/cybersecurite-resilience-grandes-oubliees-territoires-2020

    [8] Id.

    [9] https://clusif.fr/publications/restitution-de-letude-mips-2020-collectivites/

    [10] https://www.usinenouvelle.com/blogs/guy-philippe-goldstein/le-plan-cyber-pour-la-france-un-nouvel-elan-sur-une-route-encore-inachevee.N1069304

    Categories: Défense

    Ça chauffe à Palma (Mozambique). Attaque en règle de djihadistes

    Bruxelles2 - Sun, 03/28/2021 - 23:31

    (B2) La ville de Palma – au nord du Mozambique, dans le Cabo Delgado – est depuis mercredi (24.03) le théâtre d’une attaque de groupes armés terroristes. Attaque plutôt organisée et massive si on en croit les sites locaux

    Une des résidences de Palma prises sous le feu (crédit : Africain Century)

    Une attaque très organisée

    L’attaque, très coordonnée, a commencé à Palma, mercredi (24.03) à 16h15 indique un communiqué publié jeudi par le ministère mozambicain de la Défense. Les assaillants sont arrivés par trois directions : «  1) le passage de Pundanhar, Manguna, 2) la Via Nhica do Rovuma, et 3) l’aérodrome ». Un aérodrome situé à six kilomètres de la ville et sert de porte d’entrée principale à Afungi, où se trouvent les installations des entreprises qui explorent le gaz naturel. L’attaque a été menée par au moins 100 hommes armés, en tenue militaire. selon le site local communautaire Pinnacle News.

    Les habitants en fuite

    Les habitants ont fui comme ils pouvaient. Certains vers la forêt ou vers la Tanzanie. D’autres vers le port ou la plage. Plusieurs navires se relayant pour effectuer un pont naval en rapatriant plusieurs centaines de personnes vers la ville de Pemba située à plusieurs dizaines de km plus bas sur la côte. D’autres, dans la péninsule d’Afungi, ont pu trouver refuge auprès des forces militaires qui les ont accueillis dans d’immenses caches.

    À l’Hôtel Amarula Palma

    Quelques 200 personnes, essentiellement des travailleurs des installations d’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL), se sont d’abord dirigées vers l’hôtel Amarula Palma. Un des plus récents de la ville. Une première tentative d’exfiltration par hélicoptères a permis d’évacuer quelques personnes (des responsables gouvernementaux surtout). Mais elle a dû s’interrompre. Une autre tentative par la route a été effectuée, vendredi (26.03). Mais au moins sept d’entre elles ont été abattues alors qu’elles étaient évacuées. D’autres ont été blessées, dont un Portugais. Ses jours ne sont pas en danger a précisé le président, Marcelo Rebelo de Sousa, aux journalistes du Palais de Belém, selon la presse portugaise. D’autres sites ont été attaqués, tels le Palma Villages. Une partie du personnel « 19 personnes qui travaillaient sur le site et 4 clients » ont pu être secourus [samedi] 27 mars « au matin sous un feu nourri » précise le groupe Africain Century dans un communiqué. Les « efforts se poursuivent pour localiser les autres.

    Les deux tiers de la ville détruite, des dizaines de victimes civiles, au moins 21 soldats tués

    Le nombre de victimes est incertain. Mais il pourrait être élevé. La situation est dramatique selon Pinnacle News. « Les deux tiers de la Vila Sede de Palma ont été incendiés durant trois jours d’attaques consécutives. Il y a des dizaines de civils avec des corps décapités ou abattus. Au moins 21 soldats ont également été tués au combat. » Les témoignages des habitants qui ont fui parlent de plusieurs personnes tuées, et de corps d’adultes et d’enfants dans les rues. La situation reste confuse, car militaires et djihadistes portent parfois le même uniforme.

    Communications mobiles coupées

    Toutes les communications mobiles sont coupées. Le relais central de l’opérateur mobile local Vodacom a explosé. Mais des messages audios ont pu parvenir à Pinnacle News, en utilisant des lignes de communication alternatives fournies par la multinationale Total. La plus grosse unité de santé de la ville a été « occupée » par les djihadistes, le personnel médical ayant « fui ». Les trois agences bancaires ont été la cible d’attaques.

    Une situation suivie de près à Bruxelles, Paris et Lisbonne

    Du côté européen, on affirme suivre de près la situation. Le Mozambique a d’ailleurs été l’une des questions abordées dans l’entretien qu’ont eu en bilatéral les ministres français (Jean-Yves Le Drian) et portugais (Augusto Santos Silva) en marge de la ministérielle de l’OTAN, mardi (23 mars), selon nos informations (confirmées par la présidence portugaise). La question d’aller plus loin et de mettre en place un soutien européen à la formation des forces anti-terroristes mozambicaines est clairement sur la table.

    La mise en place d’un soutien européen sécuritaire à l’étude.

    Entre l’humanitaire et le développement, « la dimension sécuritaire est aujourd’hui la plus faible de la coopération européenne avec le Mozambique. C’est celle qui doit augmenter. Avec probablement une mission de formation militaire, une mission non exécutive. » indiquait fin janvier Augusto Santos Silva dans une interview exclusive à B2, juste après une mission exploratoire à Maputo. « Il faut intervenir, appuyer les autorités mozambicaines et travailler avec les acteurs de la région, dont la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avant que le problème ne prenne une autre dimension… Il est de notre intérêt d’éviter la contamination régionale des réseaux terroristes et des liaisons de ses réseaux avec toutes sortes de trafics. »

    Environ 2000 rebelles

    Même s’il Il n’y a « pas de calcul précis du nombre d’insurgés au Nord du Mozambique, les estimations les plus crédibles signalent moins de 2000 personnes » parmi eux. Le ministère portugais a réitéré jeudi (25.03) son « engagement à renforcer la coopération avec le Mozambique, tant au niveau bilatéral qu’au niveau de l’Union européenne, en vue de soutenir la stabilisation de la situation dans la province de Cabo Delgado ».

    La reprise de Total avortée et un relais sécuritaire

    Cette attaque survient à un moment critique. Le Français Total, bien implanté au Mozambique, venait tout juste d’annoncer son retour dans la zone et la reprise de la construction du site destiné à produire du gaz liquéfié. Retour interrompu aujourd’hui. Tandis que le contrat de Dyck Advisory Group (DAG) , société privée sud-africaine, qui assure une partie de la sécurité avec des hélicoptères, prend fin début avril (le 6), les forces armées du Mozambique (FADM) devant prendre le relais avec des hélicoptères fournis par un autre privé, Paramount. Un hélicoptère de type russe Mi-8 (transport) a déjà rejoint le terrain. Et une quinzaine de pilotes mozambicains ont été formés à la Paramount Technical Training Academy, pour piloter des hélicoptères Gazelle selon le site Zitamar. Des pilotes ukrainiens seront aux commandes de Mi-17 (plus récent que le Mi-8) et Mi-24 (hélicoptère d’attaque).

    (Nicolas Gros-Verheyde)

    1. La violence est endémique au Cabo Delgado région au Nord du Mozambique. Au moins 38 civils sont déjà morts ce trimestre (avant le 19mars) selon la base de données ACLED, et 330 en 2020.
    Mozambique. Réflexion lancée pour une EUTM. Il faut agir vite avant d’avoir un État islamique en Afrique centrale (Santos Silva)

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    Categories: Défense

    Les chars Leclerc français en présence avancée dans le froid estonien

    Bruxelles2 - Fri, 03/26/2021 - 20:30

    (B2) Le détachement français a officiellement pris ses quartiers dans le camp militaire estonien de Tapa jeudi (25.03), aux côtés des Britanniques. Un déploiement dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN aux frontières avec la Russie

    Un détachement de 300 militaires

    Fort de 300 militaires, le détachement de l’armée de Terre sera déployé jusqu’en mars 2022. Il comprend un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, composé de douze chars Leclerc (deux pelotons), un peloton de reconnaissance et une section de combat d’infanterie (avec 8 véhicules blindés de combat d’infanterie ou VBCI et 21 véhicules blindés légers ou VBL), une section de combat du génie (avec deux engins blindés du génie) et une équipe d’observation et de coordination des feux.

    Le tout complété par un élément de soutien national (ESN), composé d’un détachement logistique (avec 2 dépanneurs de chars Leclerc, 6 porte-engins blindés et 7 porteurs polyvalents logistiques ou PPLOG), d’un détachement prévôtal et d’un détachement de contre-ingérence. Le colonel Bruno Démésy, issu des transmissions et ancien chef du département médias de la DICOD, assure le rôle de représentant national (Senior national representative) au sein de l’état-major britannique.

    Un déploiement au titre de la présence avancée renforcée

    La France déploie tous les ans un contingent militaire alternativement en Estonie au sein du bataillon multinational britannique et en Lituanie au sein d’un bataillon multinational allemand. Ce qu’on appelle dans l’armée française la mission Lynx correspond à la posture de présence avancée renforcée décidée au sommet du Pays de Galles en 2014 entre les Alliés de l’OTAN pour ‘réassurer’ ses pays les plus à l’Est (Baltes et Polonais) soumis à une pression croissante de la Russie.

    La Lettonie est couverte aujourd’hui par un bataillon multinational canadien, basé à Adazi, avec des Espagnols, Slovaques, Slovènes, Albanais et Monténégrins, et Polonais. En Lituanie, le bataillon multinational allemand, basé à Rukla, comprend des Néerlandais, Luxembourgeois, Norvégiens, Islandais, Tchèques). La Pologne est couverte par un bataillon multinational américain essentiellement, basé à Orzysz, avec un soutien belge et britannique.

    (NGV)

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    Covid-19 : « Lula » interpelle Emmanuel Macron

    Défense en ligne - Fri, 03/26/2021 - 09:58

    Le 19 mars 2021, Le Monde a publié un entretien réalisé par « vidéoconférence » avec l'ancien président du Brésil (2002-2010) : « Luiz Inàcio Lula da Silva : “Je ne verrai aucun problème à être candidat” ». Alors que, d'une part, le Tribunal de Curitiba a été estimé incompétent pour traiter les poursuites à son encontre et que le juge responsable des accusations dont il fait l'objet, M. Sérgio Moro, a été déclaré partial par la Cour suprême du pays, M. Lula da Silva est désormais libre de se présenter à la (...)

    - Americas / , ,
    Categories: Défense

    Un groupe armé rebelle neutralisé par l’opération Barkhane

    Bruxelles2 - Thu, 03/25/2021 - 23:14

    (B2) La force Barkhane a procédé jeudi (25.03), en fin de matinée, à une frappe neutralisant un « groupe armé terroriste » (GAT) à 60 km au Nord de In Deliman (dans le cercle d’Ansongo). Cette frappe a été ordonnée « après une phase de renseignement et d’identification » ayant permis de « caractériser la présence et le regroupement d’un groupe armé terroriste » annonce l’état-major des armées (France). Au cours de la frappe, 3 motos ont été détruites.

    (NGV)

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    Le 18e A400M arrive, avec de toutes nouvelles capacités

    Bruxelles2 - Thu, 03/25/2021 - 20:37

    (B2) Un nouveau appareil de transport de type A400M Atlas a été réceptionné à Séville (Espagne) mercredi (24 mars) par la direction générale de l’armement.

    C’est le 18e de la série. Mais il s’agit pour la France du premier A400M doté d’emblée des deux nouvelles capacités certifiées en mai 2020 par la DGA et ses homologues des six autres pays partenaires du programme. La première est la possibilité de larguer jusqu’à 58 parachutistes par les deux portes latérales de l’avion en simultané. La seconde est la capacité de suivi de terrain à très basse altitude en mode automatique dans les conditions de vol à vue, « une première mondiale pour un avion de transport » affirme-t-on pas peu fier à la DGA.

    L’appareil doit être livré à l’armée de l’Air et de l’Espace dans les prochains jours.

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    Quelle puissance relative de la France

    EGEABLOG - Thu, 03/25/2021 - 15:59

    Voic le lien vidéo (cliquez ici) d'une conférence que j'ai donnée à l'automne dernier sur la puissance de la France.

    Texte du résumé ci-dessous grâce à Diploweb (https://www.diploweb.com/Video-O-Kempf-Quelle-puissance-relative-de-la-France.html) . Enfin, on peut aller plus loin en lisant mon ouvrage Géopolitique de la France (ici)

     

    O. Kempf débute cette intervention en définissant la géopolitique comme une question de représentations. La première représentation est cartographique. La seconde est celle qu’un peuple se fait de lui-même et celle que les autres peuples se font de lui, ce peuple pouvant être incarné ou non dans un État. Selon lui, il existe trois angles majeurs à la puissance relative française.

    La caractérisation de la puissance française

    En effet, la France est une grande puissance géographique, économique, militaire, politique et d’influence. A tort définie comme une puissance moyenne, elle n’est pas pour autant une « hyper » [1] puissance de nos jours.

    Dans un premier temps, la France est une puissance géographique mais n’est pas une géographie. La France s’est construite malgré sa géographie. Elle a su tirer profit de sa géographie à partir d’un petit noyau, l’Ile-de-France, anciennement le Vexin. Ce noyau s’est progressivement étendu vers le sud. Il faut prendre en compte la grande verticale entre la Picardie et le Languedoc et rappeler également les nombreuses volontés historiques françaises de repousser les frontières. Ces dernières ne sont d’ailleurs pas forcément naturelles. La notion de frontière naturelle fut inventée durant la Révolution et fut réaffirmée suite à la mort du Roi, ce n’est pas un hasard. En effet, tout au long de l’Ancien régime, il était question de repousser l’Anglais à l’Ouest, l’Espagnol au Nord (les Pays-Bas espagnol) comme au Sud et d’agrandir le territoire à l’Est. La frontière originale était celle suivant le Rhône et la Saône, puis le territoire français s’est étendu d’environ 200 à 300 kilomètres à l’Est. La France est encore le plus grand pays d’Europe - si l’on écarte la Russie et l’Ukraine - de par sa taille et sa population projetée à 67 millions d’ici 2050. Elle est aussi un unique espace au carrefour du continent européen grâce à ces deux isthmes. Le premier est entre la Méditerranée et l’Atlantique et le second, rarement souligné, est entre la Méditerranée et la Mer du Nord. Enfin, la France est dotée de nombreux et divers écotypes. Une complexité naît de la double diversité des écotypes et du peuple français. Le fil rouge de l’histoire de la France est selon lui, le désir de construire un peuple commun comprenant ces diversités.

    Dans un second temps, la France est une grande puissance économique, classée au 6 ou 7ème rang mondial, selon les critères mondiaux retenus. Pourtant, depuis cinquante ans, il nous est répété que la France est en déclin. Finalement, ce n’est pas tant le cas, selon O. Kempf, et ce malgré, l’émergence. Cette puissance est agricole, notamment en raison de son industrie agroalimentaire. Certes, celle-ci est devenue plus faible mais elle reste une grande richesse. Elle est également industrielle, elle compte de très beaux champions, à l’instar d’Airbus et Total. Ces derniers sont une force mais également une faiblesse car ce besoin de champions diminue l’intérêt accordé aux entreprises de taille moyenne. Cette puissance est enfin représentée par le secteur du luxe. LVMH, Kering et l’Oréal sont de grands groupes français mais sont également dans le top 10 mondial.

    Dans un troisième temps, elle est une puissance militaire affirmée. La France est incontestablement la première armée de l’UE, une armée d’emploi, n’hésitant pas à aller en opération. Elle bluffe parfois les Américains, notamment lors de la réussite de l’opération Serval, qu’ils n’ont jamais comprise. Enfin, la France possède la bombe atomique et une industrie de défense imposante et respectée à l’échelle du monde. Ces atouts sont majeurs dans le critère de la puissance.

    Dans un quatrième temps, la France se caractérise par sa puissance politique aux multiples noms, la « France terre d’asile », la « France des droits de l’Homme », la « France universaliste ». Elle est également l’un des cinq membres permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies ; un des seuls pays à pouvoir encore dialoguer avec le Liban et partie intégrante du groupe de Minsk dans le cadre de la résolution du conflit en Ukraine. Au sein des institutions internationales, nul ne considère la France comme une puissance moyenne. O. Kempf insiste sur le fait que la France n’est pas la puissance dont le peuple rêverait mais elle reste une grande puissance.

    Dans un dernier temps, l’influence française joue un rôle crucial dans le rayonnement de la puissance de l’Hexagone. Elle s’exprime au travers de quatre éléments. D’abord ses outre-mer, résultat de l’histoire française mais aussi de son influence dans le monde, relativement représentée au Proche-Orient même si celle-ci s’étiole mais largement établie au Maghreb et finalement en Afrique. Ensuite, sa langue qui est souvent brocardée, sera pourtant la langue la plus parlée au monde d’ici trente à cinquante ans en raison de la croissance démographique de l’Afrique. Puis il est question de son influence maritime, la France possède la deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde. Enfin, la culture française est un élément central qui participe à son image, son rayonnement, ses succès économiques et son attrait.

    Oliver Kempf, général de brigade (2S), docteur en Science politique et chercheur associé à la FRS
    Image : James Lebreton

    La thématique du déclin a au moins une vertu, celle d’aiguillon, qui incite la France à persister, résister, de réformer et s’adapter

    Le déclin français

    Pourquoi alors entendons-nous un discours aussi négatif au sujet d’un déclin français ? se questionne O. Kempf. Déjà en 1845, existait ce discours annonciateur de déclin et cela est en quelque sorte rassurant. Cette pensée pessimiste est le reflet de la représentation collective de ce que le peuple français se pense être, une puissance perdue. Pourtant, il semble bon de rappeler certaines figures françaises, telles que Saint Louis qui arbitrait tous les conflits en Europe, Louis XIV ou encore Napoléon même si cela fut bref. Plus récemment, lors du défilé de la victoire de 1919, la France est encore la super puissance qui régit le monde. Ce temps-là est abrogé car depuis est né un sentiment de régression, résultat des deux grandes catastrophes que sont les deux Guerres mondiales. Ce sentiment est particulièrement net à partir de 1940. Le traumatisme est extrêmement fort, il retentit dans toute la France et créé le sentiment que plus rien n’est comme avant. Ce même sentiment se renforce lors des guerres de décolonisation, la puissance garantie par son empire colonial dans les années 1930 n’est plus, ce projet géopolitique s’écroule. Elle subit alors deux grandes avanies, la première à Diên Biên Phu en 1954, annonciateur de la fin de ce projet géopolitique puis la seconde lors de l’expédition de Suez en 1956 où elle s’imagine pouvoir agir et est finalement remise à sa place par les deux nouvelles grandes puissances que sont les États-Unis et l’URSS.

    Le général Charles De Gaulle a su, en se basant sur la Vème République redonner espoir aux français. Son discours de la puissance et du rang agit comme une grande thérapie de l’inconscient géopolitique français. Homme d’intuition, il a fait le pari européen, celui des années 1960. Il a parié sur l’Europe communautaire comme nouveau multiplicateur de puissance. Cependant l’Europe communautaire qui est construite ne ressemble pas à celle dont la France rêvait et ne possède pas l’influence voulue.

    Enfin apparaît, à la fin de la Guerre froide, la mondialisation, qui a elle aussi bouleversée le modèle français. La peur de la domination de la langue anglaise, de la perte de la culture et de bien d’autres choses sont venus renforcer les doutes. Cette suite d’événements explique pourquoi le thème du déclin est si inlassablement repris. Toutefois, il est important de lui reconnaître une vertu, celle d’aiguillon, qui incite la France à persister, résister, de réformer et s’adapter afin de rester une grande puissance.

    Comment exprimer ce rêve de puissance ? Quelle stratégie ?

    En septembre 2020, nous vivons un nouveau bouleversement, qu’Olivier Kempf interprète comme celui de l’après après-Guerre froide. L’élection américaine de novembre 2020 est inquiétante non pas à cause d’une possible réélection de Donald Trump mais parce qu’elle va rendre plus visible la division américaine qui est pleine de danger. Le Brexit traduit ’une profonde entaille à la construction européenne. La République populaire de Chine devenue la nouvelle super puissance est au centre de la stratégie américaine. Selon O. Kempf, nous vivons finalement la fin de l’Occident, entendu comme cette alliance euro-atlantique.

    Ainsi la France a quatre axes d’intérêts dans lesquels rêver, orienter et définir sa puissance.

    Le premier est l’axe de l’UE qui lui confère un confort stratégique et une opportunité. Le vrai sujet n’est pas le pari de l’Europe selon lui, mais la façon dont parier sur l’UE. Est-ce que les structures actuelles sont satisfaisantes ? Faut-il en réinventer de nouvelles ? Si oui, lesquelles ?

    Le deuxième est l’axe maritime :puisque la France possède aujourd’hui des bordures terrestres stabilisées, elle a peut-être l’occasion désormais de parier sur la mer. Certes, elle l’a toujours fait mais ce n’était que sa seconde priorité. Différents atouts sont à mettre en lumière, ses façades maritimes en premier lieu, ses territoires d’outre-mer, ses ZEE, en second lieu et surtout en troisième lieu la maritimisation résultante de la mondialisation. Quelle est alors la stratégie maritime à adopter ?

    Le troisième est l’axe méditerranéen et africain : la France s’illustre comme pivot européen vers la Méditerranée et l’Afrique. Ce continent connaît une explosion démographique et tend à atteindre la masse critique nécessaire pour faire le poids face aux autres masses critiques que sont les Amériques d’un côté et les Asies de l’autre. Que faire vers ce sud ? Que réinventer ?

    Enfin l’axe Asie redevient un pôle de puissance. Reléguée pendant deux siècles, l’Asie est désormais à nouveau incontournable. L’Asie est l’autre extrémité du continent : comment faire articuler ces deux pôles, l’Asie à l’Est et l’Europe à l’Ouest ? quel rôle la France doit-elle tenir dans cette articulation ?

    Copyright pour le résumé Mars 2020-Monti/Diploweb.com

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    C'est sur quel mot que s'ouvre « Ubu roi » ?

    Défense en ligne - Thu, 03/25/2021 - 15:37

    Suspense puissant. Question urgente. Adrénaline en flèche. Le site du ministère de la culture est tout fébrile. Non, il ne s'agit pas de s'occuper des quelques questions qui agitent les travailleurs artistiques. Le ministère est visionnaire. Il anticipe, il invente. Il a lancé un concours épatant pour déterminer quelle ville sera la première Capitale (avec majuscule, sinon on risquerait de ne pas saisir l'importance de l'invention) française (précision essentielle) de la culture en 2022.

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    Le Grace A inspecté par l’opération Irini

    Bruxelles2 - Tue, 03/23/2021 - 18:22

    (B2) L’équipe de visite de ITS Borsini (P-491), le patrouilleur de haute mer de la marine italienne, est montée à bord du Grace A, un cargo battant pavillon du Cameroun, au large de la Libye, vendredi dernier (19.03). Objectif : contrôler que le navire n’était pas en infraction avec l’embargo international sur les armes à destination de Libye.

    Le Grace A (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

    « Rien de suspect n’a été trouvé à cette occasion. Et le navire a été autorisé à poursuivre sa route » précise Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, dans un tweet. Le chef de la diplomatie européenne a pu assister quasiment en direct à l’inspection, ayant visité le QG de l’opération. C’est la neuvième inspection menée par l’opération IRINI depuis un an. NB : Le ‘Grace A’ est un vieux client des marines européennes. Il y a un an, des soupçons s’étaient fait jour sur la possibilité que le ‘Grace A‘ soit utilisé pour transporter du matériel militaire turc vers le gouvernement de Tripoli en Libye, en violation de l’embargo sur les armes imposé au pays.

    (NGV, avec JSB st.)

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