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Défense

Marielle de Sarnez, la combattante de l’Europe, n’est plus

Bruxelles2 - Wed, 01/13/2021 - 22:32

(B2) L’actuelle présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (France), et ancienne eurodéputée de 1999 à 2017, Marielle de Sarnez, est décédée ce mercredi (13.01) à Paris à l’hôpital Pitie-Salpétrière.

Marielle DE SARNEZ à la plénière de juin 2016 à Strasbourg (crédit : Parlement européen)

Elle a aussi été un court moment ministre des Affaires européennes (sous Emmanuel Macron de mai à juin 2017). Mais De Sarnez était aussi (et surtout) l’âme du parti centriste (MODEM) dont elle était la première vice-présidente.

Une adepte de la défense européenne

B2 perd un peu sa marraine. Un être chaleureux mais qui avait aussi une intelligence perspicace, loin de l’arrogance tentatrice hexagonale, et une vision de l’avenir. Marielle pensait que la défense européenne n’était pas juste une vue de l’esprit, un passe-temps, mais un réel projet, une nécessité destinée à s’imposer, même si l’éclosion était lente et connaissait des détours et des vicissitudes. Parmi les eurodéputés français, ils étaient rares ceux qui s’intéressaient à ce sujet. On les comptait sur les doigts d’une seule main… Et encore.

Un esprit européen enthousiaste

Marielle était aussi l’incarnation même de l’esprit européen enthousiaste mais aussi concret. Pour être convaincue, elle n’en était pas réaliste des faiblesses du système. Sa simplicité, sa connaissance des dossiers, son sens de la curiosité étaient un ravissement. Tous ceux qui l’ont connue au Parlement européen ou à l’Assemblée nationale s’en souviennent. Même si derrière ce sourire, existait une femme au tempérament de fer, qui ne s’en laissait pas compter au niveau politique et pouvait s’imposer et en imposer à quelques uns qui se voyaient renvoyer au vestiaire sans hésitation.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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A propos des nouvelles règles de Whatsapp

EGEABLOG - Wed, 01/13/2021 - 14:43

J'interviens ce soir dans le journal de France Culture à 18H00 pour analyser les conséquences des nouvelles conditions d'utilisation promues par Whatsapp (en lien avec Facebook). Bonne écoute.

OK

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Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?

Bruxelles2 - Wed, 01/13/2021 - 11:05

(B2 – exclusif) La liste des pays européens venant renforcer l’opération Barkhane par des forces spéciales n’augmente pas de façon notable. Mais elle tend à se concrétiser

L’élément clé de la force Takuba est l’accompagnement et la formation des ULRI maliennes. C’est à cette tâche, effectuée (ici) par les Français du SGTD Bercheny de l’opération Barkhane, que vont s’atteler essentiellement les Européens (crédit : Etat-Major des Armées / DICOD)

Cinq pays engagés au total

Deux pays sont déjà sur place (Estonie et Rép. Tchèque), un troisième devrait arriver, la Suède, avec un contingent notable (150 personnes). De quoi former trois task-groups, en partenariat avec les Français.

Seulement trois task-groups

Chaque contingent de forces spéciales est accolé à une ULRI (Unité légère de reconnaissance et d’intervention) de l’armée malienne. Avec en objectif le triple A : Assist (er), Advise (conseiller), Accompagn (er), la montée en gamme des forces maliennes jusqu’à ce qu’elles soient pleinement autonomes.

Le 1er task-group franco-estonien, le plus ancien, compte 60 Français et 30 Estoniens, basé à Gao et accolé à la 4e ULRI avec 90 personnels, venus de la 132e compagnie mécanisée de Gao, et quelques éléments nigériens.

Le 2e task-group franco-tchèque devrait avoir la même dimension (51 Français et plus d’une trentaine de Tchèques), avec un capacité opérationnelle atteinte à la mi-janvier. Il sera basé à Menaka et accolé à la 2e ULRI.

Le 3e task-group franco-suédois sera lui aussi basé à Menaka, plus important. Ils seront opérationnels d’ici mars. Les Suédois fourniront également une QRF, force de réaction rapide, des éléments chirurgicaux, ainsi que des hélicoptères Black Hawk. Bien utiles pour l’opération Barkhane qui manque de moyens héliportés.

Deux pays de plus d’ici la fin de l’année

Les Italiens n’arriveront pas tout de suite. Rome n’enverra finalement pas de forces de combat en tant que tel, capables de constituer un task-group (basé à Ansongo), comme prévu au départ, dans le projet de loi présenté par le gouvernement en mai 2020 et approuvé au Parlement en juillet. Les Italiens apporteront une composante Medevac (avec hélicoptères normalement), qui ne sera pas intégrée dans les forces de combat. Arrivée prévue : plutôt au second semestre.

Quant à la Grèce, les discussions sont en cours » selon un responsable du ministère des armées, afin de déterminer le profil exact de leur participation. Celle-ci resterait modeste, selon notre première appréciation, de l’ordre de quelques dizaines (maximum) de personnes, qui n’intégrerait pas un task group.

Une présence au QG

Quatre pays (Danemark, Belgique, Pays-Bas, Portugal) participent en envoyant de un à quatre officiers au quartier général de la force à N’Djamena ou à Gao (*). Cette participation est symbolique en soi, mais elle peut être utile pour préparer une participation future plus robuste, sur le terrain. Comme le dit un officier étranger, cela permet surtout d’en « connaitre davantage » sur les modalités de l’opération et de « rapporter » ces éléments au plan interne.

Un soutien politique

Trois pays ne sont pas présents physiquement mais soutiennent politiquement la force (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni). Le cas de la Norvège est symptomatique de la faiblesse d’engagement. Partants au départ pour aligner des forces sur le terrain, Oslo a reculé faute de soutien au Storting, le parlement norvégien.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) C’est l’addition de ces quatre pays, aux cinq précédents qui donne le chiffre de neuf, cité par la ministre des Armées, Florence Parly, dans les pays ‘engagés’ dans Takuba.

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IED, arme de lâches ? Florence Parly se lâche. Bravade ou réalité

Bruxelles2 - Tue, 01/12/2021 - 15:30

(B2) Quand la ministre française des armées Florence Parly qualifie d’arme des lâches l’utilisation d’IED —  explosif improvisé — a-elle raison ?

Ce qu’a dit la ministre ?

« Les terroristes utilisent l’arme des lâches, ces engins explosifs improvisés glissés sous le sable du désert ou sur les axes routiers et qui se déclenchent indifféremment au passage des militaires français ou des véhicules civils comme on l’a vu ces derniers jours » indique Florence Parly dans Le Parisien début janvier, juste après que deux nouveaux militaires aient été tués, s’ajoutant aux trois autres tués par le même mode opératoire fin décembre.

Insulter l’adversaire, efficace ?

L’émotion est palpable. Mais on peut se demander : à quoi sert ce type de propos ? Flatter l’ego national, peut-être. Refléter la douleur, sans doute. Afficher un profil très guerrier, voire matamore de la ministre des Armées, certainement. Au-delà, est-ce vraiment utile et efficace ? On peut en douter. Les mouvements maliens rebelles ou terroristes suivent pas-à-pas les faits et gestes de la France, de ses représentants. Et ils s’adaptent (lire aussi : Les djihadistes ne sont pas des mecs en claquettes, ils réfléchissent (Wassim Nasr). Les provoquer ne va pas vraiment les contraindre à l’inaction. Au contraire…

Un IED vise-t-il indifféremment population et militaires ?

Parfois. Mais pas toujours. La version basique de la mine personnelle qui se déclenche au premier qui passe n’est pas celle qui a tué les soldats. La plupart des mines posées au Mali sont de type ‘plateau à pression’ qui se déclenchent au passage d’un véhicule lourd (comme le décrit Mériadec Raffray dans Le Télégramme). D’autres sont même plus sophistiquées et se déclenchent à distance, soit par un moyen physique (une ficelle, ce qui nécessite une présence à proximité) voire un GSM (mobile portable, ce qui nécessite une observation visuelle à la jumelle).

Les terroristes sont-ils des lâches ?

On ne peut pas vraiment parler de lâcheté, mais d’un combat qui utilise toutes les armes. Ainsi, certes l’engin explosif est utilisé. Mais comme une arme dans une panoplie guerrière qui en comprend plusieurs. Les groupes terroristes ont ainsi prouvé par le passé qu’ils étaient capables de s’exposer de façon directe. Les premiers affrontements en 2013 dans les Ifoghas étaient rudes, au dire des soldats qui y ont participé, allant parfois jusqu’au corps à corps (lire notre reportage : Mali : jouer l’effet de surprise (général Saint-Quentin). À plusieurs reprises, les combattants rebelles ou terroristes ont payé de leurs vies l’assaut donné aux bases ou aux véhicules militaires, armes à la main. Quand ils n’utilisaient pas l’arme du véhicule suicide.

Est-ce un acte de guerre ou un acte terroriste ?

Dans la définition classique du terme (visant à instiller de la terreur dans la population), il ne s’agit pas d’un acte terroriste. Mais bel et bien d’un acte de guerre contre une force militaire (1). Faute de pouvoir attaquer les camps comme en 2018 (lire : La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés), les forces hostiles s’en prennent à leurs véhicules et leurs forces présentes à l’intérieur. L’IED est dans ce cas l’arme du faible par rapport au plus fort. Un geste classique en conflit armé. C’est le propre de la lutte asymétrique, et toute la difficulté du combat que mènent actuellement les Français au Sahel.

L’arme des lâches est-elle le privilège des terroristes ?

A ce petit jeu de mots, il faut faire très attention à se voir renvoyer l’argument à la figure. On pourrait aussi légitimement se poser la question si les frappes par drones, pilotées à distance, avec un risque humain réduit à zéro pour l’attaquant, n’est pas le suprême de la lâcheté. Le lâcher de bombes de précisions par des avions de chasse, s’il requiert un savoir faire et un engagement physique notable, n’est pas non plus très chevaleresque dans l’art de la guerre. Et si, par malheur, il atteint des innocents, on est pas loin du crime de guerre.

Commentaire : Au final, ce type de petites phrases ne me semble pas à la hauteur des enjeux ni à la gravité du moment. Toute l’attention française doit aujourd’hui être utilisée pour diminuer l’ardeur guerrière au Mali, non la renforcer. Croire qu’on va arriver à (re)mobiliser une opinion française, de plus en plus sceptique (comme le montre le sondage du Point), est erroné.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Si acte de terreur, il y a, c’est quand les ‘terroristes’ s’en prennent à des civils sans défense comme l’attaque qui a coûté la vie de plus de 100 personnes au Niger parmi les villageois de Tchombangou et Zaroumdareye au Niger.

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Les garde-frontières européens ont leur (premier) uniforme

Bruxelles2 - Tue, 01/12/2021 - 11:14

(B2) L’agence Frontex vient de rendre public le nouvel uniforme qui habillera les garde-frontières européens dans leur exercice de tous les jours. Premier aperçu

A première vue, cet uniforme, plutôt élégant, n’est pas sans rappeler celui de la police fédérale belge, par sa teinte (bleue foncé), comme les autres éléments : forme du képi, sticker au dos ou encore les trois bandes symboles (même si elles sont revisitées).

Bleu couleur sombre, l’uniforme complet se porte avec une cravate de même couleur, chemise fermée, et un képi à forme oblongue, avec rappel sur le képi du logo qui figure en écusson sur la manche droite.

L’écusson choisi reflète la couleur bleue sombre, avec juste du blanc pour le mettre en valeur de l’uniforme. Outre la dénomination (en anglais) de la fonction (European Border and Coast guard), on trouve trois bandes identiques en forme de vague (ou colline), les deux plus hautes étant irisées par quatre traits en perpendiculaire. Ce afin d’illustrer les différents terrains d’exercice des gardes (terre, mer). Les étoiles, au nombre de douze (comme le drapeau) de l’Union européenne, symbole de l’harmonie (et non du nombre de membres), sont aussi en blanc. La couleur jaune d’origine de ces étoiles a été abandonnée.

Un sticker vient à l’arrière rappeler en majuscules l’appartenance à l’agence FRONTEX et le descriptif (en anglais) ‘European Border and Coast guard’. Un deuxième sticker (amovible) vient compléter cette identification, avec la traduction dans la langue du pays d’intervention (qui sera donc adaptée à chaque opération).

Une veste courte vient compléter l’uniforme de base, avec un reflet en bleu ciel sur le haut de l’habit, autour des épaules, réfléchissant normalement. On peut remarquer cependant que l’ensemble de cet uniforme s’il a une certaine discrétion, présente l’inconvénient de n’avoir pas une grande visibilité. Les couleurs les plus visibles (jaune, orange, rouge), ne sont pas présentes.

Commentaire : Un uniforme symbole d’une évolution

Cet uniforme n’est pas juste une lubie d’un fonctionnaire en mal d’identité. Elle répond à une vraie nécessité. Rappelons en effet que l’Union européenne a décidé de se doter de son propre corps de garde-frontières (et garde-côtes). Celui-ci sera composée pour partie de personnels détachés ou venus en renfort des États membres (comme avant). Mais aussi (et c’est la grande nouveauté), de personnels recrutés directement, payés par l’UE, selon le statut de la fonction publique européenne, formés, instruits et soumis à la chaîne hiérarchique européenne.

C’est la première fois dans l’histoire de l’UE que des agents seront ainsi armés et chargés de tâches exécutives pour assurer des fonctions régaliennes au plan européen. Une novation dont on ne mesure pas encore tout à fait les conséquences ni dans les États membres ni au niveau de l’UE. Précisons que ces forces, bien que soumises à la hiérarchie européenne, n’évolueront pas de façon totalement autonomes. Elles agiront dans le cadre très précis de la loi de chaque État membre, sur sa demande et dans un cadre bien défini, opération par opération.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(crédit photo : Frontex (source) / B2 (sélection)

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Mali. Première formation d’un peloton des FAMA sur les blindés Typhoon

Bruxelles2 - Mon, 01/11/2021 - 22:25

(B2) Les Européens viennent de terminer à Gao au Nord du Mali la formation d’un peloton de l’armée malienne à la conduite de leurs nouveaux véhicules blindés

Apprentissage de la descente d’un Typhoon en position de combat (crédit : EUtM Mali)

L’armée malienne vient d’acquérir des véhicules blindés capables de résister aux principaux engins explosifs improvisés, les fameux IED. Ils devraient être déployés dans le centre du pays, là où l’influence des groupes terroristes est la plus répandue. Encore faut-il appréhender ces nouveaux véhicules, plus lourds que les anciens, et être capables de réagir en cas d’incident. C’est tout l’intérêt du premier entraînement du peloton malien dirigé par la mission EUTM, qui vient de se dérouler à Gao.

Une demande malienne

La demande de cette formation spéciale est venue de la partie malienne. précise-t-on au QG d’EUTM. Plus précisément lors de la réunion de coordination trimestrielle régulière entre le chef de mission de l’EUTM et le chef d’état-major général des forces armées maliennes. «Les Maliens ont des véhicules blindés, mais ils doivent de toute urgence former les conducteurs, les artilleurs et l’infanterie, en fait tout l’équipage », explique le général Ridzak, chef de la mission EUTM (et qui termine sa rotation).

Une formation complète

« Les soldats ont suivi une formation complète, maîtrisant les procédures de protection contre les engins explosifs improvisés (EID), apprenant à fournir les premiers soins, à manipuler correctement les armes lourdes », rapporte l’instructeur de formation, le capitaine finlandais TV. Les soldats doivent aussi apprendre à maîtriser la conduite sur différents terrains, le parcours du combattant, la réaction à l’attaque, et surtout comment vérifier et entretenir le véhicule avant le trajet. Une formation appelée à se développer et se renouveler au fil de l’arrivée de ces nouveaux véhicules dans les FAMA (cf. encadré).

Le système d’information

En plus de la formation ‘blindés’, des experts d’EUTM Mali ont également initié les soldats maliens du poste de commandement régional à l’utilisation d’un réseau informatique pour soutenir le système de commandement et de contrôle militaire.

Le concept de formations décentralisées

Ce type d’entrainements, hors du centre de Koulikoro, base habituelle de formation d’EUTM Mali, est appelée à se développer. Le nouveau mandat d’EUTM Mali prévoit en effet davantage de formations « décentralisées ». L’occasion aussi pour les EUTM et Barkhane de renforcer leurs liens. « En entraînant des troupes dans le centre du Mali, la coopération entre EUTM et Barkhane s’approfondit » indique le colonel Delacotte, commandant de la base de Gao, qui recevait le chef d’EUTM Mali, le général Ridzak. « Et nous en sommes très heureux. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Typhoons en cours d’acquisition

L’armée malienne a acquis 130 véhicules blindés, lui permettant d’opérer dans tout le Mali, dans le cadre d’un contrat conclu avec les Émirats arabes unis. Une partie limitée (environ une trentaine) est l’objet d’une donation, l’autre partie est achetée. Conçus et fabriqués par l’industriel émirati, Streit Group, le Typhoon est un véhicule blindé, 4X4, de type MRAP. C’est-à-dire résistant aux mines et protégé contre les embuscades (Mine Resistant Ambush Protected). Il est utilisé principalement comme véhicule de transport de troupes d’infanterie et de soutien au sol (8 personnes + tireur + commandant + chauffeur), mais peut aussi être configuré en véhicule de commandement et de contrôle ou d’évacuation médicale. Doté d’une coque monocoque blindée en forme de V, il offre à ses occupants, selon son fabricant, une protection contre le souffle au niveau 3 du STANAG 4569 (la norme OTAN pour la protection des blindés).

Lire aussi : EUTM Mali redémarre. Redéploiement des effectifs et reprise des activités à la clé

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A propos de souveraineté numérique

EGEABLOG - Mon, 01/11/2021 - 18:53

Le propos qui suit s'intéresse à ce que peut faire un décideur public pour favoriser une souveraineté numérique. En réfléchissant à la notion de géopolitique du numérique et de ses conséquences sur la France, un des mots clefs paraît être celui de souveraineté. Or, il est intéressant que ce substantif qui, dans une conception classique, était absolu (la souveraineté) s’est vu ajouter des adjectifs : celui de souveraineté numérique (à la suite d’un débat lancé au début des années 2010 par Pierre Bellanger et devenu aujourd’hui commun) mais aussi celui de souveraineté économique, lui aussi ancien : cependant, il était réservé à une certaine partie de l’échiquier politique et il a vu son emploi élargi à la suite de la pandémie de Covid 19, quand  l’opinion s’est rendu compte de la dépendance industrielle de l’Europe envers la Chine.

Source

Quelques rappels sur la souveraineté

A l’origine, la souveraineté est un mot issu de la philosophie politique classique. Le terme a traversé les siècles pour reprendre en France un nouveau relief au cours de la seconde partie du XXe siècle. En effet, il est très lié à la puissance et le débat autour de cette notion de souveraineté est typiquement français et continue de contribuer à l’exception française. Entre la France première puissance militaire à la sortie de la 1GM (regardons ici le défilé de la victoire en 1919) et le désastre de 1940, la France a connu les extrêmes de la puissance. Ce traumatisme traverse le XXe siècle, d’autant qu’il a été renforcé par les échecs des guerres de décolonisation et de l’intervention de Suez en 1956.

Aussi le discours sur la souveraineté croise-t-il deux autres thèmes : celui de l’indépendance (qui est très proche de la souveraineté) et celui de la puissance. Ces trois mots font partie de l’ADN des armées dont c’est au fond une mission principale. Le général de Gaulle a réussi à construire un discours sur l’indépendance qui a convaincu une majorité de Français (souvenons-nos toutefois qu’il était très controversé en son temps et que l’unanimité que son nom rencontre aujourd’hui est largement posthume). L’indépendance a été assurée par une autre décision, celle de devenir une puissance nucléaire (décision prise, toutefois, sous la fin de la IVe République), mise en œuvre par l’armée. Au fond, l’armée nouvelle voulue par De Gaulle est celle qui permet d’assurer militairement l’indépendance du pays. Le consensus bâti autour du nucléaire en résulte.

Mais l’indépendance, sous le mot de souveraineté, a aussi été soulignée dans les institutions. Sans parler de la coutume constitutionnelle qui attribue un domaine réservé au Président de la République, observons que le mot de souveraineté est régulièrement employé dans la Constitution : tout d’abord, la souveraineté émane du peuple et c’est sur cette souveraineté populaire qu’est fondée notre démocratie. Mais la souveraineté est aussi la souveraineté extérieure (l’autre face de la souveraineté populaire) et rejoint en ce sens l’indépendance.

Insistons : dans cette conception originelle, la souveraineté est donc d’abord politique et repose sur des moyens militaires pour être garantie. Et puisque nous nous intéressons au numérique en général et au cyber en particulier, examinons plus précisément la question de la souveraineté numérique.

Critères de décision de la souveraineté numérique

A la différence de l’espace physique sur lequel repose la conception traditionnelle de la souveraineté (qui s’entend sur un territoire, celui-ci étant un espace occupé par ses habitants qui en revendiquent l’occupation), le cyberespace n’a pas de limites physiques évidentes. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas de limites physiques, simplement qu’elles sont difficiles à appréhender. Aussi, pour les besoins de l’analyse, il nous semble qu’il faille considérer la souveraineté selon les trois couches du cyberespace : couche physique, couche logique, couche sémantique.

De même, il convient de s’interroger sur l’échelle pertinente : s’agit-il de l’échelle française ? de l’échelle européenne ? d’une éventuelle échelle occidentale ? Autrement dit encore, quel niveau d’interdépendance est -on prêt à accepter ? Or, le cyberespace ne bénéficie pas de l’arme ultime (la silver bullet) qui marche à tout coups et assure à son détenteur un pouvoir de destruction imparable sur son adversaire. C’est bien pour cela que tous les discours sur la cyberdissuasion nous paraissent reposer sur une compréhension erronée tant de la dissuasion nucléaire que de la nature du cyberespace et de la conflictualité qui s’y déroule. Dans le monde classique, celui de la souveraineté, l’arme nucléaire a apporté à la France ce qu’elle avait perdu : l’assurance de pouvoir éviter le désastre de 1940, ce qu’elle avait vainement essayer de chercher entre les deux guerres avec la ligne Maginot.

Cela signifie que dans le cyberespace, une sécurité absolue paraît impossible. Ce qui semble invalider la possibilité d’une action seulement solitaire : plus exactement, le traitement de la souveraineté cyber suppose de savoir étager ce qui reste de la responsabilité absolue de l‘échelon national. Cela ne peut être qu’un domaine réduit en volume (peu d’informations à protéger) aussi à cause des moyens nécessaire à mettre en œuvre pour assurer cette protection maximale. Nous sommes alors au cœur de souveraineté et la souveraineté militaire doit obtenir tous les moyens pour l’atteindre. Hormis ce petit échelon national, la question se pose alors de ce que l’on doit protéger en plus (quel périmètre) donc de ce qu’on doit partager relativement (quels moyens).

A titre d’exemple : faut-il conserver en France, en Europe, en Occident, une capacité de fabrication de semi-conducteurs les plus avancés ? si oui, quel en est le modèle économique ? S’il s’agit (c’est probable) d’un bien dual, comment s’assurer que ledit produit rencontre la faveur du public tout en étant rentable ? L’exemple choisi appartient à la couche physique mais on pourrait à l’envi reproduire le raisonnement sur les autres couches, en articulant le besoin, l’échelon géographique pertinent et l’équilibre économique. Il faut ici se méfier de nos visions colbertistes qui ont quand même, en matière de technologie, produits assez d’échecs pour que nous nous méfions de nous-mêmes. Mais l’on voit bien que ces questions sortent du champ de responsabilité du décideur militaire qui peut difficilement les influencer.

Enfin, une troisième série de facteurs vient compliquer l’analyse, il s’agit des évolutions technologiques. Une culture d’ingénieur aurait tendance à ne voir ici que de la science. Or, dans le numérique, ne considérer que les aspects techniques risque souvent d’aboutir à l’échec. Le minitel fut une belle aventure rencontrant un vrai succès populaire, mais sa conception centralisée ne résista pas à l’architecture décentralisée proposée par les Américains. Or, nous avions les ingénieurs (je pense à Louis Pouzin) qui avaient proposé et mis au point cette architecture décentralisée. Ainsi donc, l’innovation est aussi, forcément, une innovation d’usage. On peut mentionner les beaux mots de 5G, de quantique, d’IA, de blockchain, si on n’anticipe pas les usages on court à l’échec. La veille ne doit donc pas être seulement technologique, elle doit s’intéresser aux usages….

L’équation est donc extrêmement difficile. Plus exactement, une fois qu’on a défini le périmètre à défendre absolument, (le cœur de souveraineté que j’évoquais à l’instant), il va falloir travailler pour la sécurité du reste avec un oxymore : une souveraineté relative. Les politistes ont choisi des mots compliqués pour essayer de rendre ce paradoxe : interdépendance, autonomie stratégique, etc… Ce n’est pas très convaincant, d’autant que le décideur en dernier ressort fixera peu de directions claires.

Ici, il me semble qu’une boucle OODA est appropriée. Attention toutefois à ne pas vouloir l’accélérer car la vitesse ne nous semble pas le critère le plus pertinent. Mais il s’agit bien d’organiser une veille (orientation et observation) qui permette d’identifier (dans les trois couches) les points sensibles. Quel serait le critère de la sensibilité ?

  • Cette innovation affecte-t-elle le cœur de souveraineté ?
  • Si oui, comment y suppléé-je ?
  • Sinon, est-elle suffisamment sensible pour que j’envisage de nouer des partenariats plus ou moins approfondis avec tel ou tel acteur ?

Nous voici ici au D de décider. La veille pour la veille n’est pas utile, la veille doit être effectuée aux fins d’action. Le chef doit exiger des comptes-rendus réguliers de la veille mais aussi des propositions de décision associées. C’est d’ailleurs pour cela aussi qu’il ne faut pas accélérer le rythme de la boucle OODA (contrairement à l’intuition de John Boyd). Ce processus est récurrent (à la différence de la bataille qui est temporaire) et il faut suivre le temps du chef (et donc ses disponibilités). La boucle OODA doit ici être lente.

L’action vient ensuite (là encore, la nécessité de l’action signifie que les points de veille ne doivent pas être trop rapprochés). Elle doit être suivie et surtout évaluée, car de ses résultats dépendent l’orientation du cycle suivant. Il faut donc des critères d’évaluation associés à chaque décision. Ces critères permettront de relancer la boucle sur le prochain cycle.

En conclusion, la souveraineté numérique semble impossible à atteindre (sauf pour un cœur très limité de cybersouveraineté nationale). On doit donc décider d’une souveraineté relative, tout paradoxale que soit l’expression. Cela suppose un dispositif de veille mais qui soit articulé sur des décisions, notamment de partage avec des alliés, dûment choisis et évalués.

O. Kempf

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Un camion d’EUTM Mali en feu sur la route de Bamako à Koulikoro

Bruxelles2 - Mon, 01/11/2021 - 16:20

(B2) Un camion de la mission de formation militaire de l’UE au Mali a été signalé en feu vendredi dernier (8.1) à Baguinéda sur la route de Bamako à Koulikoro, signale la presse malienne. Il se rendait la base de formation de EUTM Mali, Incident confirmé par un officier de la mission contacté par B2 L’accident a été « probablement » causé par un dysfonctionnement technique » . « La cause de l’accident est en cours d’investigation. »

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Le droit aux sottises

Défense en ligne - Mon, 01/11/2021 - 14:51

Alors que la sottise prospère sur Internet sans frein même pour les actes interdits par la loi tels que l'incitation à la violence, à la haine, la diffamation et l'injure, il paraît paradoxal de revendiquer un droit aux sottises. À l'impunité du grand nombre répondent en effet des procédures judiciaires s'attaquant pêle-mêle aux lanceurs d'alerte, qu'ils formulent des critiques documentées ou de simples broutilles — voire des sottises. On comprend dès lors que la substance importe moins que la personne des (...)

- Régime d'opinion / , , , ,
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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (décembre 2020)

Bruxelles2 - Sun, 01/10/2021 - 09:43

(B2) La fin de l’année 2020 s’est terminée avec l’épidémie de Covid-19 en filigrane. Les masques sont sur tous les visages. Le départ des Britanniques est désormais définitif (avant leur retour par la petite porte). Mais de l’Ukraine au Niger, en passant par le Golfe d’Aden ou le Mali, les missions continuent

Ukraine. Saut qualitatif dans l’ère numérique pour la police

Début décembre, deux nouveaux centres de données modulaires de pointe, financés par l’UE, ont été installés en coopération avec la mission consultative de l’UE (EUAM Ukraine). L’emplacement reste secret. Ces équipements visent à améliorer l’échange d’informations sûr et rapide entre les autorités régionales et la police nationale. Détails ici

Visite de la nouvelle salle des machines ! (crédit : EUAM Ukraine)

Niger. La veille se déplace aussi sur Internet

Apprendre à faire la veille opérationnelle sur Internet. C’est la nouvelle formation proposée par la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel). 6 policiers burkinabè, 4 policiers nigériens et 2 civils mauritaniens l’ont suivi (du 5 nov. au 18 déc.), chacun à distance, depuis leur pays. Détails ici

Présentation vidéo résumée de la formation (crédit : capture d’écran B2)

Golfe d’Aden. Impliquer les garde-côtiers yéménites

La force maritime européenne (EUNAVFOR Atalanta) chargé de combattre la piraterie maritime fait partie des experts qui apportent leur contribution aux réflexions des garde-côtes du Yémen pour régénérer leur stratégie de lutte contre le trafic illicite par mer et la sécurité maritime. Détails ici

Réunion de travail début décembre avec les garde-côtes yéménites (crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Mali. Se rapprocher de la population

À Sévaré, dans le faubourg est de la commune de Mopti, et à Ségou, au centre-sud du pays, des rencontres ont été organisées entre la société civile et les forces de défense et de sécurité. Le but : réfléchir ensemble aux moyens de renforcer leurs liens pour lutter contre l’insécurité dans la région. Une initiative conjointe du ministère malien de la sécurité et de la protection civile, de la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Mali (EUCAP Mali) et des autorités locales.

Échanges à Sévaré (crédit : capture d’écran B2)

Et à Ségou (crédit : capture d’écran B2)

Méditerranée. Retour à la maison pour les Allemands

La frégate FGS Hambourg de la marine allemande a regagné ses bases après 107 jours de déploiement dans le cadre de l’opération de contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye (EUNAVFOR Med Irini). L’équipage a participé à héler 125 navires marchands, en effectuant 32 approches amies et 2 arraisonnements. Détails ici

La frégate allemande FGS Hambourg en patrouille pour Irini (crédit : capture d’écran B2)

Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Bye bye UK 

Comme un symbole, le brouillard était épais ce jour-là. Mi-décembre, le drapeau du Royaume-Uni a cessé de battre l’air du camp de Butmir. La fin de 16 ans de participation des britanniques à l’opération de stabilisation en Bosnie Herzégovine (EUFOR Althea). Détails ici

Cérémonie de descente du drapeau britannique (crédit : EUFOR Althea)

Méditerranée. Bonjour 2021 !

Sous les couleurs européennes, sur terre et dans les airs, les douze mois de l’année 2021 illustrés par les hommes et les femmes de l’opération Irini. C’est la bonne idée à feuilleter ici.

Le calendrier 2021 de l’opération EUNAVFOR MED IRINI (crédit : capture d’écran B2)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en décembre) :

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Categories: Défense

Attaque au véhicule suicide sur un véhicule de Barkhane. Un procédé non anodin

Bruxelles2 - Sat, 01/09/2021 - 12:05

(B2) Six militaires français ont été blessés par une attaque au  véhicule suicide au Mali, dans la zone des trois frontières, vendredi

Un SVBIED en langage militaire (suicide vehicle borne improvised explosive device).

Le GTD Lamy en opération

C’est en début de matinée, vendredi (8.1), le ‘Groupement tactique désert’ (GTD Lamy) de la force Barkhane était en opération conjointe avec des militaires maliens du 33e régiment de commandos parachutistes (33e RCP) au Nord du village d’Isey, à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Ouest d’Hombori, dans la zone des trois frontières.

Un véhicule suicide

Un « véhicule inconnu s’est alors dirigé à vive allure vers l’arrière du dispositif » indique le communiqué de l’état-major des armées. Un véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) s’est alors « interposé pour protéger les autres éléments de la force ». Devant cette manœuvre, le conducteur du SVBIED a fait déclencher sa charge explosive à proximité du VBCI.

Six blessés

Six militaires français ont été blessés. Immédiatement pris en charge, ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao. Mais leur pronostic vital n’est pas engagé. Trois des six militaires sont évacués vers un hôpital militaire ce samedi (9.1) matin.

Troisième incident en quelque jours

C’est le troisième incident en quelques jours (lire : Nouvelle attaque contre un véhicule de l’opération Barkhane près de Menaka au Mali et Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED) . Mais cette fois il ne s’agit pas d’une mine artisanale, télécommandée ou non, comme précédemment mais d’un véhicule suicide. Ce procédé n’est pas nouveau en soi au Mali, contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord.

Un procédé déjà utilisé dans le passé

Ce procédé avait utilisé en juillet 2020 contre une patrouille de Barkhane (lire : Décès d’un militaire français visé par une attaque suicide au Mali) ou en juillet 2019 contre la base de Gao (lire : Plusieurs soldats français et estoniens blessés à Gao lors d’une attaque suicide). Et on se rappelle également que la mission militaire de formation de l’UE (EUTM Mali) à Koulikoro avait fait l’attaque de façon plutôt élaborée en février 2019 (lire : Des détails sur l’attaque du camp d’EUTM Mali à Koulikoro et Attaque terroriste sur le centre de formation de EUTM Mali à Koulikoro cette nuit). Si on remonte plus loin au début de l’opération qui s’appelait Serval à l’époque, un homme de la Légion meurt le jour du 14 juillet 2014 dans une attaque suicide au nord de Gao (lire : Un sous-officier français d’origine serbe tué au Mali (Maj))

(NGV)

(Mis à jour) antécédents d’attaques

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Categories: Défense

Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français

Bruxelles2 - Fri, 01/08/2021 - 01:02

(B2) Les armées française comme malienne démentent toute bavure à Bounti, le 3 janvier. Elles n’ont pas frappé des témoins d’un mariage, mais un groupe terroriste, non loin de là

Selon l’organisation de la jeunesse peul Tabital Pulakuu, des frappes aériennes auraient touché un mariage célébré dimanche ‘3 janvier’ dans le village de Bounti. comme le relate RFI avec mille précautions. Car la confusion règne sur le bilan comme sur le mode d’action et l’auteur des coups de feux.

Le ministère français des armées a publié un communiqué ce jeudi (7.1) en fin de soirée (juste avant 23h) précisant les circonstances de la frappe, confirmant pour partie des éléments déjà donnés par les FAMA la veille (6.1).

L’opération ‘Eclipse’

Une opération conjointe FAMA-Barkhane

Une opération conjointe réunissant FAMA, force conjointe G5 Sahel et Barkhane dénommée « Eclipse » selon les Maliens. Elle a pour cadre une zone du centre Mali, caractérisée par la présence et l’action de groupes armés terroristes (GAT), notamment « des éléments de la katiba SERMA » dans la région de Douentza, « un kilomètre au nord du village de Bounti ».

Un centre d’entrainement et de confection d’IED

Le groupe dispose d’emprises logistiques. Ce que les Maliens appellent des Merkaz : des centres d’entrainement ou ateliers de confection d’engins explosifs improvisés ». Ces IED que les groupes viennent poser sur la RN16 tout près entre Douentza et Hombori et qui viennent frapper notamment les militaires français ou maliens. Trois Français ont été tués juste après Noël (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED).

Une opération en sept étapes

Pour les militaires, l’opération menée le dimanche 3 janvier dans l’après-midi, est assez classique.

1° Elle s’appuie sur « une manœuvre renseignement s’étalant sur plusieurs jours ».

2° Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone REAPER « détecte une moto avec deux individus au nord de la RN16 ». Le véhicule a ensuite « rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée ». Les Maliens donnent un chiffre légèrement plus élevé. Ils parlent d’une « cinquantaine d’individus » qui commencent à se rassembler vers 11h. Vers 13h, ces éléments de la katiba Serma « vêtus de la même façon », forment « trois groupes ».

3° L’ensemble des éléments renseignement et temps réel permettent alors de « caractériser et d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT ». « Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés », une frappe (aérienne) est alors décidée.

4° L’observation de la zone « pendant plus d’une heure et demie » a également permis « d’exclure la présence de femmes ou d’enfants ».

5° Une patrouille d’avions de chasse (NB : Mirage 2000) – déjà « en vol » reçoit alors l’ordre « de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale ». La frappe se fait par « trois bombes » et est « localisée en 30 PWB 4436 83140, à « plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti ». Il s’agit d’un « espace ouvert et semi-boisé ».

6° Au bilan « une trentaine » de ‘terroristes’ sont « neutralisés ».

7° Vers 17h (locales), un groupe de villageois et d’hommes armés en véhicule pickup et motos arrivent sur le site et procèdent à l’inhumation des morts, selon les FAMA. « Les blessés sont récupérés par les pickup et motos, avant de partir dans des directions différentes. » Les rescapés occupent les hauteurs avec jumelles et postes talkies-walkies.

Une opération conforme aux règles des conflits armés

L’opération « a été conduite conformément aux principes de ciblage en vigueur, dans la stricte application du droit des conflits armés », précisent les Français.

Pas d’hélicoptère engagés

La frappe a aérienne était « unique ». « Aucun hélicoptère n’a été engagé au cours de cette action de combat », contrairement aux allégations. Les éléments « disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral ».

Aucun dommage collatéral

Les « allégations consécutives à la frappe » sur un mariage relèvent « de la désinformation ». « Aucun dommage collatéral, aucun élément constitutif d’un rassemblement festif ou d’un mariage n’a été observé. » Aucune femme ni enfant n’étaient présents ni visés.

(NGV)

Plusieurs blessés grièvement blessés soignés par MSF

De son côté, Médecins sans frontières confirme avoir soigné, en début de semaine, plusieurs patients grièvement blessés des villages de Bounti et Kikara à son centre de santé de référence de Douentza. Les patients, « pour la plupart des hommes âgés, ont été blessés par des explosions, des éclats de métal et des blessures par balle ». MSF qui n’était pas présente dans la zone au moment des événements, n’est « pas en mesure de confirmer les circonstances exactes de ces incidents, autour desquels il y a encore beaucoup de confusion » explique l’ONG.

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Les parcs nationaux africains, un autre enjeu géopolitique

Défense en ligne - Thu, 01/07/2021 - 12:27

Une large partie des 350 parcs nationaux du continent confient aujourd'hui la formation anti-braconnage de leurs rangers et éco-gardes à des anciens militaires convertis en « défenseurs de la brousse ». Sergio Lopez, 50 ans, est l'un des rares Français présents dans ce secteur recyclant majoritairement des anciens des forces de défense sud-africaines et britanniques, aux côtés de vétérans des armées israéliennes et des États-Unis. « Chef d'entreprise, chasseur à l'arc auprès des Bushmen et des Pygmées, guide (...)

- Mots d'Afrique / , , , , , , , ,
Categories: Défense

Entre consternation et condamnation, les Européens atterrés par ‘l’insurrection’ au Capitole à Washington

Bruxelles2 - Wed, 01/06/2021 - 23:59

(B2) L’irruption de manifestants au sein du Capitole au moment du vote de confirmation de l’élection de Joe Biden par le Sénat à la présidence américaine atterre les dirigeants européens

(crédit : BBC)

De toute l’Europe, les réactions sont arrivées rapidement, d’autant plus dures qu’elles provenaient de personnes plutôt atlantistes. Les propos de l’ancien commandant en chef de l’OTAN, l’amiral James Stavridis, comme du secrétaire général de l’OTAN ou du chef de la diplomatie européenne doivent être mis en évidence, car ils reflètent assez bien la réaction dans les milieux diplomatico-militaires.

Les dirigeants européens les plus ardents supporters de Trump tels le Bulgare Boyko Borissov, le Hongrois Viktor Orban ou le Polonais Mateusz Morawiecki sont restés plus silencieux comme embarrassés. A Varsovie la réaction du président polonais est assez atypique car à rebours du ton général. En revanche, le Slovène Janez Jansa s’est dit troublé par les violences.

Pour finir, on ne peut être qu’assez surpris de la fabilesse des institutions européennes. Les réactions de Charles Michel comme de Ursula von der Leyen énoncent des platitudes, face à des actes qualifiés « d’insurrection » ou de « sédition » (comme l’a indiqué le président élu Joe Biden) voire même de tentative de coup (d’état) par des élus démocrates comme républicains.

NB : A l’heure de boucler cet article aucune réaction n’était venue également de Emmanuel Macron (France).

Une démocratie américaine assiégée

« Scènes choquantes à Washington D.C. Le résultat de cette élection démocratique doit être respecté. » Jens Stoltenberg (secrétaire général de l’OTAN)

« Je n’ai jamais pensé, au cours d’une longue vie passée opérationnellement dans des zones de conflit, à voir des scènes comme celle-ci à [Washington] DC aux États-Unis. Nos adversaires seront stupéfaits de leur chance de voir cette insurrection – la Russie et la Chine réfléchiront activement à la manière de la prolonger. […] Il faudra des décennies avant que les responsables américains ne parlent aux responsables étrangers de l’importance d’un transfert pacifique du pouvoir d’élections libres et équitables sans que les horreurs du 6 janvier ne leur soient renvoyées au visage. » James Stavridis, amiral (retraite), ancien commandant suprême allié de l’OTAN de 2009 à 2013.

« Aux yeux du monde, la démocratie américaine apparaît ce soir assiégée. Il s’agit d’une attaque invisible contre la démocratie américaine, ses institutions et l’État de droit. Ce n’est pas çà l’Amérique. Les résultats des élections du 3 novembre doivent être pleinement respectés. » Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne (Haut représentant de l’UE).

« Profondément inquiétant, les scènes du Capitole américain ce soir. Les votes démocratiques doivent être respectés. Nous sommes certains que les États-Unis veilleront à ce que les règles de la démocratie soient protégées. » David Sassoli (Parlement européen).

Les réactions dans les différentes capitales

« Des images horribles de Washington D.C. Cher Donald Trump, reconnaissez Joe Biden comme le prochain président aujourd’hui ! » Mark Rutte (PM Pays-Bas / ALDE)

« Je suis avec beaucoup d’inquiétude ce qui se passe à Washington. La violence est incompatible avec l’exercice des droits politiques et des libertés démocratiques. J’ai confiance dans la solidité et la force des institutions des États-Unis. » Giuseppe Conte (PM Italie)

« [Je suis] extrêmement troublé par la violence et les événements horribles qui se déroulent à Washington, la démocratie américaine est résiliente, profondément enracinée et surmontera cette crise. » Kyriákos Mitsotakis (PM Grèce / PPE)

« C’est si triste de voir ce qui se passe dans la capitale américaine en ce moment. La démocratie vaincra ! » Ingrida Šimonytė (PM Lituanie / PPE)

« Scènes honteuses au Congrès américain. Les États-Unis sont partisans de la démocratie dans le monde et il est désormais vital qu’il y ait un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. » Boris Johnson (PM Royaume-Uni / ECR)

« Choqué par les scènes à Washington, D.C. C’est une atteinte inacceptable à la démocratie. Un transfert de pouvoir pacifique et ordonné doit être assuré. » Sebastian Kurz (PM Autriche / PPE)

« C’est avec une grande inquiétude que je suis le cours des événements à Washington, D.C. Nous assistons actuellement à une attaque contre la démocratie. Le président Trump et de nombreux membres du Congrès ont une grande responsabilité dans ce qui se passe actuellement. Le processus démocratique d’élection d’un président doit être respecté. » Stefan Lofven (PM Suède / S&D)

« Tous devraient être très troublés par la violence qui se déroule à Washington D.C. Nous espérons que la démocratie américaine est résistante, profondément enracinée et qu’elle surmontera cette crise. La démocratie présuppose une protestation pacifique, mais la violence et les menaces de mort – de gauche ou de droite – sont TOUJOURS fausses. » Janez Janša (PM Slovénie, ECR)

« Les violences contre le Capitole sont une attaque odieuse contre les fondements de la démocratie et la liberté de la presse. Nous avons confiance dans la force du peuple et des institutions américaines pour surmonter ces temps de division et nous nous tournons vers le président élu Joe Biden » Xavier Bettel (PM Luxembourg, ALDE)

« Choc et incrédulité face aux événements en cours au Capitole américain, symbole de la démocratie américaine. Nous sommes convaincus que les institutions fortes des États-Unis surmonteront ce moment difficile. Soutien total au président élu Joe Biden » Alexander De Croo (PM Belgique / ALDE)

« Les images violentes de la violation du Capitole à Washington aujourd’hui sont choquantes. Cependant, je suis convaincu que la démocratie américaine et l’État de droit sont suffisamment solides pour résister à toute attaque. » Jüri Ratas (PM Estonie / ALDE)

« Scènes très inquiétantes de Washington DC, je suis convaincu que les institutions démocratiques et les principes de l’État de droit prévaudront. » Edgars Rinkēvičs (ministre des Affaires étrangères letton) retweeté par Krišjānis Kariņš (PM Lettonie)

« L’intrusion de manifestants dans le bâtiment du congrès est une affaire très grave et préoccupante. Cela montre combien il est important de défendre la démocratie sans trembler. » Sanna Marin (PM Finlande / S&D)

« L’extrémisme, la violence, la polarisation et le chaos ne sont jamais la voie à suivre. Images horribles de Washington. Que la démocratie redevienne opérationnelle ». Mette Frederiksen (PM Danemark / S&D)

« Les ennemis de la démocratie seront heureux de voir ces images incroyables de Washington DC. Les paroles émeutes se transforment en actes violents – sur les marches du Reichstag, et maintenant dans le Capitole. Le mépris des institutions démocratiques est dévastateur.  Trump et ses partisans devraient enfin accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie. » Heiko Maas (Ministre des affaires étrangères allemand, SPD / S&D)

« Je suis avec inquiétude les nouvelles qui viennent de Capitol Hill à Washington. J’ai confiance en la force de la démocratie américaine. La nouvelle présidence de Joe Biden surmontera cette période de tension, unissant le peuple américain. » Pedro Sánchez (PM Espagne, PSOE / S&D)

« Je suis avec inquiétude l’évolution de la situation à #Washington. Des scènes troublantes. Le résultat des élections doit être respecté, avec un transfert de pouvoir pacifique et ordonné. J’ai confiance dans la force des institutions démocratiques aux États-Unis. » António Costa (PM Portugal / S&D)

« La violence au Capitol Hill à Washington DC est préoccupante et inacceptable. Nous faisons confiance à la démocratie américaine, qui devrait rester un modèle mondial, et exprimons notre confiance que la situation va bientôt se désamorcer afin de permettre la reprise de la certification des votes électoraux. » Ministre roumain des affaires étrangères.

« Le peuple irlandais a un lien profond avec les États-Unis d’Amérique, construit au fil de nombreuses générations. Je sais que beaucoup, comme moi, regarderont les scènes se dérouler à Washington DC avec beaucoup d’inquiétude et de consternation. » Micheál Martin (PM Irlande)

La réaction mollassonne des responsables des institutions européennes

« Je crois en la force des institutions et de la démocratie américaines. La transition pacifique du pouvoir est essentielle. Joe Biden a remporté l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des États-Unis. » Ursula von der Leyen (Commission européenne).

« Le Congrès américain est un temple de la démocratie. Être témoin des scènes de ce soir dans Washington DC est un choc. Nous faisons confiance aux États-Unis pour assurer un transfert pacifique du pouvoir à Joe Biden » Charles Michel (Conseil européen).

Ne pas s’en mêler

« Les événements de Washington sont une affaire intérieure des États-Unis, qui sont un État démocratique et de droit. Le pouvoir dépend de la volonté des électeurs, et la sécurité de l’État et de ses citoyens est garantie par les services désignés à cet effet. La Pologne croit en la force de la démocratie américaine. » Andrzej Duda (Président Pologne, PiS / ECR)

(Propos rassemblés par Nicolas Gros-Verheyde)

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Categories: Défense

[Enjeux 2021] La surveillance maritime devient un vecteur de la défense européenne

Bruxelles2 - Wed, 01/06/2021 - 15:55

(B2) Les Européens ne sont plus des ‘nains de papier’. L’Union est devenue un acteur de premier plan qui s’ancre dans la durée. Les zones de surveillance maritime s’étendent. C’est un tournant majeur qui se prépare en mer

Le volet aérien constitue un élément clé de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Entre les opérations multinationales menées par quelques Européens, de façon coordonnée, aux opérations menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), les Européens sont aujourd’hui en position d’assurer une surveillance de plusieurs zones maritimes, non seulement dans leur pourtour immédiat, mais également plus loin.

Quatre zones surveillées en permanence

D’Est en Ouest quatre zones maritimes sont aujourd’hui surveillées de façon permanente :

1. La Méditerranée centrale. L’opération EUNAVFOR Med Irini, à l’origine centrée sur le trafic d’êtres humains, a été recentrée en avril 2020 sur le contrôle de l’embargo sur les armes et le trafic de pétrole en Libye. Elle est dotée d’un mandat exécutif, c’est-à-dire avec possibilité d’inspection, voire d’arrestation ou de saisie des navires. Mandat donné par une résolution de Nations unies.

2. La Mer rouge, le Golfe d’Aden et l’Océan indien. L’opération EUNAVFOR Atalanta, à l’origine destinée à la lutte anti-piraterie, vient de voir son mandat revu et corrigé à partir du 1er janvier 2021. Elle est dotée d’un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie), donné par une résolution de Nations unies.

3. Le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Oman. L’opération Agenor — volet militaire de EMASOH (European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz) —, chargée essentiellement de surveiller les menaces venues d’Iran et de veiller à la bonne circulation des tankers et autres méthaniers, qui font la navette entre le Golfe et l’Europe afin d’assurer l’approvisionnement en pétrole et gaz. Une mission lancée à l’initiative de la France, qui n’est pas formellement sous commandement de l’Union européenne, mais a été montée dans le même esprit et avec des Européens. Elle n’a pas de mandat exécutif.

4. Le Golfe de Guinée. C’est le terrain d’expérimentation des présences maritimes coordonnées, nouveau concept européen léger, permettant de coordonner des moyens nationaux présents sur une même zone. Concept décidé en 2019 et qui sera mis en œuvre en 2021 (lire : Les ministres de la Défense ouvrent la porte à un mécanisme de présence maritime coordonnée). Dans le Golfe, trois marines — portugaise, espagnole et française (opération Corymbe) — sont présentes de façon quasi-permanente dans la zone, sans compter les efforts bilatéraux (belge par exemple). L’essentiel de leur activité est déterminé en étroite coordination et en soutien des marines locales. Mais elles disposent également d’un mandat exécutif général, découlant du droit de la mer, permettant d’intervenir en haute mer en cas de fait de piraterie.

À cela, il faut ajouter :

  1. La Méditerranée orientale, avec une présence épisodique des navires italien et français au large des eaux grecque et chypriote, pour surveiller et tenter de dissuader les incursions turques dans les zones exclusives maritimes de ces deux pays.
  2. Les opérations de sécurité intérieure, liées à la surveillance des frontières en Méditerranée (essentiellement), coordonnées par le corps européen de garde-frontières et garde-côtes (Frontex) au large des eaux grecques, maltaises, italiennes ou espagnoles.

Quelques éléments pour comprendre ce tournant

Une réflexion et une évolution sous le poids des menaces

Ceci est le résultat à la fois d’une stratégie mûrement réfléchie — la mise en place d’une stratégie de sûreté maritime (EMSS) en 2014, impulsée par la France, mais aussi les pays méditerranéens (Portugal, Espagne notamment), des menaces (la piraterie somalienne en 2007-2008, la crise migratoire en Méditerranée en 2015-2016, la stabilisation de la Libye en 2020 ) — et des opportunités, comme le retrait de l’OTAN des opérations anti-piraterie et une présence moins multinationale des Américains dans certaines zones.

La transformation d’Atalanta, un vrai signal

La récente transformation de l’opération de lutte anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta est symptomatique. Un fait, passé relativement inaperçu, veille de Noël et rush le Brexit oblige, sauf de B2… (lire : Avec quatre nouvelles tâches, EUNAVFOR Atalanta devient une opération de surveillance maritime globale de l’Océan indien).

L’ajout de quatre objectifs nouveaux de surveillance des trafics en tous genres (armes, drogues, charbon, pêche illicite) — avec un mandat exécutif (inspection de force, arrestation, saisie, traduction en justice) pour les deux premiers domaines (armes et drogues) — témoigne de cette évolution, qui ancre les Européens dans un rôle de ‘police des mers’ dans une zone d’intérêt stratégique, hors des eaux territoriales européennes (exception faite de La Réunion et Mayotte). De plus, elle vient compléter, voire suppléer aux défaillances de la mission multinationale impulsée et conduite par les Américains (CMF) qui n’ont plus une activité aussi importante que par le passé.

L’aérien et le satellitaire vecteurs clés des opérations de surveillance

Les moyens navals ne sont pas seuls mobilisés. Le concept européen est aussi de fédérer des moyens aériens, mais aussi satellitaires, qui sont primordiaux dans cette action de surveillance. La coopération très étroite, opérationnelle, mise en place en Méditerranée et au large de la Libye, avec le centre satellitaire de l’UE à Torrejon en Espagne (CSUE) devra être regardée de près. Elle pourrait servir de prélude à un développement plus systématique.

De nouvelles zones à prévoir

Cet état des lieux pourrait évoluer dans l’avenir. D’une part, le concept de ‘présences maritimes coordonnées’ expérimenté dans le Golfe de Guinée a vocation à s’étendre à d’autres zones. La Grèce et Chypre sont ainsi demandeurs pour la Méditerranée orientale. La Finlande ou la Suède pourraient faire de même pour la mer Baltique (qui est plutôt aujourd’hui une zone de patrouille de l’Alliance atlantique). D’autre part, de nouvelles zones maritimes deviennent stratégiques aujourd’hui. Il n’est pas interdit de penser ainsi que l’Arctique devienne dans les cinq ans à venir une zone de surveillance commune. La situation en mer de Chine, aujourd’hui un peu plus lointaine des centres d’intérêt européen, pourrait aussi devenir un point d’ancrage supplémentaire.

Une dominante : l’intérêt européen

Au final, on remarque que dans ces opérations, l’Europe et les Européens mettent en avant un axiome : la défense de leurs intérêts, qui est hissée au même rang (voire au-dessus) de l’objectif historique de stabilisation de zones à risque. On n’est plus là dans des débats (théoriques) sur la souveraineté européenne ou l’autonomie stratégique, mais bien dans une application pratique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Mali : les deux hussards tués dans une attaque IED

Blog Secret Défense - Wed, 01/06/2021 - 11:35

Ces deux hussards ont été tués samedi au Mali.

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Task force Takuba. Déploiement tchèque en cours

Bruxelles2 - Wed, 01/06/2021 - 11:26

(B2) Les militaires du 601e groupe de forces spéciales sont en phase d’installation sur la base avancée de Menaka

Une première tchèque

Pour les hommes de cette unité d’élite de l’armée de terre tchèque, qui porte le nom du général Moravec (2), basée à Prostějov (ville située entre Brno et Olomouc), c’est un peu une première. Ils ont déjà été déployés sur plusieurs terrains de tensions (depuis l’avènement de la république Tchèque) : durant la guerre des Balkans (IFOR, SFOR, KFOR, FORPRONU), en Irak (lors de la guerre du Golfe ou l’opération Enduring Freedom) ou en Afghanistan. Mais jamais en Afrique en position de combat. Ce déploiement de 60 personnels vient concrétiser une décision entérinée par le parlement tchèque fin octobre (lire : Takuba : le oui (définitif) des Tchèques).

Une terre déjà connue

Pour autant, le Mali n’est pas terre inconnue pour l’armée tchèque. Depuis les débuts des opérations, en 2013, des éléments sont déployés au sein de la mission de formation de l’UE (EUTM Mali), assurant notamment la ‘force protection’ du camp, comme les escortes VIP (Lire : Les Tchèques s’engagent, de façon décisive, dans EUTM Mali et Première mission en Afrique pour les paras de Chrudim). Et la mission elle-même est commandée depuis un an, par un général tchèque, le général Ridzak (lire : Les Tchèques vont prendre le commandement de la mission EUTM Mali).

Une présence industrielle

Coté industriel, cette présence est un atout. Elle permet à Prague de renouer des contacts pour des contrats de fourniture, notamment en matière d’avions de formation. Une vieille pratique tchèque puisque durant la période du ‘bloc de l’Est’, la Tchécoslovaquie a équipé plusieurs forces africaines (dont Mali, Nigeria puis Ghana, Guinée) en avions de formation L29 Delfin fabriqués par Aero Vodochody. Début janvier 2020, Prague a ainsi annoncé la signature d’un contrat de vente de quatre avions d’entrainement L39 Albatros au Sénégal (lire : Une formidable opportunité selon Tomáš Kopečný).

Un déploiement plus lent que prévu

Prévu à l’origine pour une pleine capacité opérationnelle, à l’automne ou fin 2020, celle-ci ne devrait finalement pas être atteinte début 2021 comme espéré (lire : L’opération Takuba prend du retard. 2021 plutôt que courant 2020) mais plutôt à la mi-2021. Les Suédois doivent aussi se déployer début 2021. Le recrutement est en cours, indique-t-on à Stockholm. Les Italiens sont aussi attendus. Mais malgré une décision favorable de la Chambre des députés, dans le cadre de la planification des opérations pour 2021, c’est l’expectative sur leur date d’arrivée exacte sur le terrain. Au ministère des Armées, on se montre plutôt évasif sur ce sujet. Ce serait davantage pour le printemps… au plus tôt.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Nouveau commandant adjoint à EUTM Mali

Bruxelles2 - Wed, 01/06/2021 - 10:10

(B2) Le colonel allemand Eckard Böddeker a pris le relais du colonel espagnol Vicente Infante, comme numéro 2 (commandant adjoint) de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne.

Les col. Oliveras (de dos) et Böddeker (crédit : EUTM Mali)

Une passation effectuée lors d’une cérémonie tenue au QG à Bamako le 1er janvier. C’est le prélude au changement de commandement, qui doit voir le général espagnol Fernando Gracia Herreiz prendre le relais du général tchèque František Ridzák, début janvier (lire : Un général de brigade espagnol prend la tête d’EUTM Mali en janvier). Il sera suivi d’un général allemand.

Böddeker vient de l’armée de terre allemande. Il a notamment été commandant du bataillon d’appui au commandement 285 (Führungsunterstützungsbataillons), dont une partie de l’effectif a été déployé au sein de l’ISAF en Afghanistan pour assurer la ‘force protection’.

(NGV)

Lire aussi : Mali. Il faut doter les FAMA d’une structure correcte de commandement et de contrôle (général Gracia Herreiz)

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L'élamite casse le mythe

Défense en ligne - Tue, 01/05/2021 - 16:20

« Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'à aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie ; enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés : encore cet (...)

- L'ornithorynque / , , ,
Categories: Défense

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