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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 1 month 1 week ago

Incident entre contrebandiers et gardes-côtes grecs et lettons. Un adolescent irakien tué par balles

Sun, 30/08/2015 - 22:32

(B2) Le corps d’un garçon de 17 ans, de nationalité irakienne, a été trouvé après une fusillade à bord d’un yacht transportant environ 70 migrants, près de l’île grecque de Symi samedi (29 août) a confirmé dimanche l’agence Frontex, l’agence européenne chargée de la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l’UE.

Le navire de trafiquants refuse de s’arrêter

Le patrouilleur letton, déployé dans le cadre de l’opération maritime « Poséidon » avait « détecté le yacht tôt samedi après-midi dans la baie Marathounta de l’île de Symi » précise le texte du communiqué (*). Le yacht a alors « changé de cap et a commencé à se diriger vers la Turquie, ignorant tous les signaux pour arrêter ». Lorsque le navire letton s’est rapproché, le navire des contrebandiers a encore « essayé de forcer le passage ».

Intervention des gardes-côtes grecs

Avec l’aide des gardes-côtes grecs arrivés sur place, le yacht a enfin été arrêté. « Des officiers grecs sont montés à bord du navire pendant que le navire de patrouille letton restait à distance ». A bord, le capitaine du bateau a alors attaqué les officiers grecs, blessant l’un d’eux. Des échanges de coups de feu ont eu lieu. Un des contrebandiers a également été blessé. Ce n’est que plus tard, quand la situation s’est calmée, que « le corps du jeune irakien a été découvert à bord (**). Il a été immédiatement transporté à l’hôpital sur l’île de Rhodes pour une autopsie ».

Depuis le début de l’année, plus de 179 000 migrants et réfugiés sont arrivés dans les îles de la mer Égée venant de Turquie, précise l’agence Frontex.

(NGV)

(*) texte en anglais, traduction assurée par nos soins

(**) La première version donnée par la presse parlait d’un jeune de 15 ans dont les circonstances de mort variait : mort par asphyxie ou par balles.

Lire aussi : Sophia née en Méditerranée. Vaste journée de sauvetage pour les navires européens

Categories: Défense

Dernières nouvelles des missions de maintien de la paix l’UE (PSDC) – été 2015

Sun, 30/08/2015 - 11:37

(B2)

Méditerranée. Nouvelle mission aérienne de renseignement

Un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la Marine nationale française a effectué à la mi août (les 12, 13 et 15 août 2015) une mission de renseignement sur les activités de trafic dans cette zone pour le compte de l’opération maritime de l’UE (EUNAVFOR Med). C’est la seconde mission de ce type effectuée par la marine française.

Drežnica (Bosnie-Herzegovine). Education au risque de mines pour des enfants 

Pour qu’ils sachent réagir face à une mine, les enfants sont confrontés à plusieurs modèles.  (Crédits: EUFOR Althea)

Des enfants venant d’écoles multi-ethniques de Zenica, Tuzla, Mostar et Sarajevo ont participé à un camp de sensibilisation sur les risque des mines, organisé par l’opération militaire de l’UE en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea), du 29 juin au 3 juillet. Les enfants ont eu l’occasion de voir l’étendue du territoire qui est encore contaminée par les mines, et le danger que représentent tant ces mines que les munitions non explosées. L’escalade a été l’activité sportive protagoniste du camp. Celui-ci a été organisé par l’équipe autrichienne de CIMIC. « Nous avons pensé que l’escalade serait un parfait moyen pour inciter les enfants de différentes ethnies à travailler ensemble. Certains enfants doivent encore apprendre qu’il y a une menace, et la façon de traiter avec elle  » a déclaré le premier lieutenant Andreas Grassberger.

Lviv (Ukraine). Extension du projet de reforme de police 

Après l’expérience, réussie, sur un secteur de la police régionale de Lviv, la mission consultative de l’Union européenne (EUAM Ukraine) a décidé d’étendre l’expérience à quatre nouveaux districts. Suivant l’exemple de la station de police de Sambir, les nouvelles équipes d’intervention agiront désormais dans les districts de Staryy Sambir, Turka, Zhovkva et Mostyska. Dans cette zone vivent 200.000 citoyens. Depuis juin, le poste de police de Sambir a significativement amélioré le temps de réaction de ces unités d’intervention, réduit à quelques minutes. Les citoyens ont doublé les appels à l’Unité d’intervention d’urgence, « preuve du renouveau de confiance en la Police » souligne-t-on à EUAM Ukraine. Voir la video explicative ici.

Somalie. Sauvetage d’un navire échoué sur une plage somalienne 

Le navire de pêche FV Al Amal échoué sur une plage somalienne vu de l’avion de surveillance espagnol P3 Orion (Crédit: EU NAVFOR Somalia)

Les avions de patrouille maritime de l’Opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) ont permis aux forces somaliennes de mener avec succès, vendredi 7 août, une opération de sauvetage de l’équipage d’un navire de pêche yéménite. Des problèmes de moteur avait obligé le FV Al Amal à lancer un appel de détresse, après avoir échoué sur une plage de Somalie.
Le commandant du navire espagnol ESPS Galicia, en patrouille dans la zone, le contre-amiral Alfonso Fernández Gómez de Córdoba, a aussitôt mis à disposition un avion de surveillance pour contrôler la plage où le navire marchand a échoué, et transmettre des informations aux autorités locales.

Mogadiscio (Somalie). Formation de terrain pour la Garde Côtière somalienne 

Techniques d’intervention, détention et utilisation de la force non létale, prévention des conflits (et de manutention, de négociation, de médiation), techniques médico-légales, technique de navigation radar, lecture de carte… voici certains des sujets étudiés par les 29 gardes côtes somaliens qui ont participé à une formation de douze semaines organisé par EUCAP Nestor, pour les familiariser avec leur rôle de police civile. Basé sur les normes internationales de police, un accent particulier a été mis sur les questions liées à la police maritime.  À cette fin, divers scénarios ont été présentés par les experts pendant le cours, à travers des séances pratiques s’appuyant sur des informations réelles du terrain. Avant de recueillir leurs certificats de participation, les stagiaires ont pris part, le 6 août, à un exercice au cours duquel ils ont dû démontrer leurs capacités à utiliser et ajuster un radar maritime (compétences de navigation), recueillir et conserver les preuves et traces d’une scène de crime, à menotter des suspects dans diverses situations et réaliser une fouille corporelle avec et sans détecteur de métal.

Koulikoro (Mali). Exercice de simulation d’explosion d’un IED et évacuation des blessés 

L’exercice a impliqué l’évacuation d’un blessé par hélicoptère. (Crédits: EUTM Mali)

Koulikoro a été le théâtre d’un nouveau exercice de simulation. Une attaque avec un explosif improvisé (IED) faisant plusieurs blessés graves en plein camp d’entrainement a déclenchée toutes les procédures d’évacuation médicale, notamment le déploiement sur zone de l’équipe médicale d’urgence. Le transport des blessés s’est fait par ambulance et par air, vers le « Rôle 2 » (hôpital de campagne), situé dans la ville de Koulikoro. La deuxième partie de l’exercice, qui devait se dérouler de nuit a été annulée en raison des mauvaises conditions météorologiques. Ce type d’exercice est désormais effectué à chaque nouvelle rotation des membres de la Force de Protection, de sorte que chaque membre puisse être familiarisé avec ces procédures médicales.

Dosso (Niger). Formation de gestion de crise et planification d’urgence

Groupe de participants du Gouvernorat de Dosso avec le chef des opérations, les experts d’EUCAP et les officiers supérieurs nigériens. (Crédits: EUCAP Sahel Niger)

Du 27 au 31 juillet 2015, une nouvelle formation en gestion de crise et planification d’urgence a été dispensée au quartier général d’EUCAP Sahel Niger pour 21 cadres du Gouvernorat de Dosso. Les cours ont été élaborés afin de rendre les PC mixtes régionaux pleinement opérationnels, en améliorant leurs capacités de coordination et de planification en matière de gestion de crises. Le commandant adjoint de la Gendarmerie du Niger, le Colonel Salifou WAKASSO et du responsable de la formation des Forces armées nigeriennes, le Colonel-major Oumaraou Namata se sont déplacés pour remettre les diplômes aux stagiaires.

EUCAP Sahel Mali atteint sa vitesse de croisière : plus de 360 maliens formés

Un agent de police féminin en formation de droits de l’Homme et Genre (Crédits: EUCAP Sahel Mali)

La mission de renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure maliennes, EUCAP Sahel Mali, a atteint sa vitesse de croisière avec la réalisation d’un grand nombre de formations et d’activités de conseil pour de la Police, la Gendarmerie et la Garde Nationale. 360 cadres et nouveaux formateurs ont déjà reçu des formations (de 2 à 4 semaines) dans les domaines du management, de la déontologie et de l’éthique, des droits de l’homme et du genre, ainsi que dans les domaines du commandement opérationnel et des compétences professionnelles (sécurité publique générale, police judiciaire et contre-terrorisme, maintien de l’ordre, renseignement, gestion des ressources humaines, contrôle des frontières) selon leur unité d’appartenance. « Six mois après son lancement officiel, la Mission, est arrivé à sa pleine capacité opérationnelle avec environ 70 experts internationaux sur place, dont une grande partie est issue des services de police et de gendarmerie européens. », a souligné le Chef des opérations, John Veneau, le 1er août.

Bangui (République Centrafricaine). Visite au camp de formation Kde assai 

Le général de Rousiers a également rencontré la présidente de la RCA Catherine Samba-Panza, le Premier ministre Mahamad Kamoun, la ministre de la Défense, le chef de mission de l’Union africaine  et le Secrétaire général de la Minusca. (Crédits: EUMAM RCA)

Le général Patrick de Rousiers, président du Comité militaire de l’Union européenne, s’est rendu le 17 juillet à Bangui pour visiter la mission européenne de formation de l’armée centrafricaine (EUMAM RCA). Il a visité le camp de formation de Kassai pour obtenir une impression de première main de son état. Une fois reconstruit, le camp Kassai devrait devenir l’une des plus importantes installations de formation des Forces armées centrafricaines (FACA). Le général de Rousiers a souligné l’importance de la contribution d’EUMAM à l’approche globale de l’Union européenne en RCA: « Je félicite chacun d’entre vous sur ce que vous avez accompli ici jusqu’à présent. Il n’est pas facile, mais c’est un travail important. En conseillant sur les procédures de base dans le flux de travail du ministère de la Défense et l’état-major des FACA, vous avez contribué à leur fondation stable. Pourtant, il reste beaucoup à faire dans la préparation d’une réforme du secteur de la sécurité. »

(nouvelles rassemblées par Leonor Hubaut)

Lire aussi sur les missions de la PSDC:

 

 

Categories: Défense

Un soldat de Barkahne décède d’un tir ami

Sat, 29/08/2015 - 22:54

(B2) Un soldat du 21e RIMA (régiment d’infanterie de marine) de Frejus, le 1re classe Baptiste Truffaux, est décédé jeudi (27 août) dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali annonce l’Etat-Major des armées dans un communiqué laconique. Il « participait à la protection de son unité » quant il a été atteint par « un tir accidentel déclenché par un soldat français ».

Categories: Défense

La crise des réfugiés sans sommet (maj)

Fri, 28/08/2015 - 19:23

La frontière entre la Lituanie (membre de l’espace Schengen) et le Belarus. Un grillage bien positionné le long de la frontière… (© NGV / B2)

(BRUXELLES2) La gravité de la crise des réfugiés et des migrants qui arrivent en Europe n’est ni une surprise ni un fait sans précédent.

Le conflit syrien en premier lieu qui a vu plusieurs millions de ses habitants fuir dans les pays voisins (Liban, Jordanie, Turquie en première ligne) ne pouvait rester confiner à ces pays proches de l’Europe. De même que les nombreux conflits à la périphérie européenne — Libye — ou au—delà — Yemen, Soudan, Mali — sont venus accentuer une situation économique précaire. On parle de crise des migrants là où il y avant tout une crise des réfugiés. Et c’est bien cela le problème… Car il n’est pas possible de renvoyer la plupart des « migrants » qui arrive sur le sol européen vers leur pays d’origine, ou leur pays de transit. Mais jamais depuis au moins deux ans, la question du conflit syrien, comme l’arbitraire erythréen, la situation désespérante au Soudan n’ont été abordées au plus haut niveau européen (des chefs d’Etat et de gouvernement notamment).

Cette crise n’est pas un fait sans précédent non plus. Il y a 20 ans, lors de la crise des Balkans, plusieurs centaines de milliers d’ex-Yougoslaves avaient trouvé refuge en Europe : en Allemagne, en Autriche et en Hongrie en premier lieu (en Suisse et dans les pays nordiques ensuite).

Ce qui est assez extraordinaire est la très faible réponse européenne jusqu’ici. Chaque Etat — membre de l’UE ou candidat à l’adhésion — a jusqu’ici réagi dans son coin, avec une concertation minimale. Les uns (Bulgarie, Hongrie…) élèvent des murs, des fils barbelés (*), envoient l’armée à la rescousse pour freiner autant que possible le flux. D’autres se chargent de refiler la « patate chaude » aux voisins (Grèce, Macédoine/Fyrom, Serbie, Roumanie…). Quelques uns, plus rares, devancent l’appel des réfugiés (l’Allemagne ou l’Autriche notamment). Dans cette cacaphonie européenne, la France crie fort mais se garde bien de tomber dans un excès de générosité comme ses voisins germaniques…

La faiblesse de la réponse collective européenne sonne, de façon encore plus dramatique, dans cette fin de torpeur estivale dans le vide. Quelques responsables européens étaient bien au sommet sur les Balkans qui vient de se tenir à Vienne. Mais il s’agissait d’expression publique plutôt que de prise de décisions collectives. Au niveau de l’UE, le planning des réunions semble inchangé. Après une rencontre avec le président ukrainien Porochenko, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk  n’a ainsi prévu à son programme qu’une visite en Slovénie et Croatie (décidément assez ethno-centré). Seule la Commission européenne a pris son bâton de pèlerin. « Cette crise n’est pas une crise autrichienne, italienne, française, allemande, grecque ou hongroise. C’est une crise européenne et cela requiert une réponse collective européenne » ont souligné dans un communiqué les commissaires Dimitris Avramopoulos (Migrations) et Frans Timmermans (Droits fondamentaux), qui seront à Calais lundi (en même temps que le Premier ministre français Manuel Valls) et en Autriche le 7 septembre.

« This is not an Italian, French, German or a Greek or a Hungarian crisis. This is a European crisis and it requires a collective European response. The Commission put that European response on the table – from increasing our presence at sea, to cooperating with countries of origin and transit, to clamping down on smuggling networks, making returns more effective and implementing the recently adopted common EU asylum rules whilst showing solidarity with frontline countries – we have to address the issue from all angles. We already announced that further proposals will come soon. »

Il y a quelques principes simples à remettre sur le devant de la scène a tenu à rappeler à Vienne, lors du sommet sur les Balkans, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini : « Nous avons un devoir moral et juridique de protéger (les) réfugiés. (…) Ces personnes viennent en Europe pour (chercher) la protection. Ils ont besoin de l’Europe pour les protéger et nous devons être à la hauteur de nos standards en matière de droits de l’Homme et de respect des obligations internationales … »

« We have, especially coming to the refugee crisis, a moral and legal duty to protect them. This is an international duty that we, as Europeans, value as the priority number one.  These people come to Europe, and come to Europe for protection. They need Europe to protect them and we need to live up to our standards of human rights and respect of international obligations to protect them. »

Pour l’instant, rien n’a été bousculé au programme européen. L’idée d’un sommet européen d’urgence a bien fait son apparition à Paris comme à Berlin. Mais on se garde bien de hâter cette réunion à Bruxelles car on craint de convoquer une réunion pour rien. Une réunion au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement n’aurait un sens que si les ministres de l’Intérieur parviennent à se mettre d’accord sur une stratégie à suivre, a ainsi reconnu aujourd’hui Angela Merkel lors d’une conférence de presse à Berlin. Un sentiment partagé au plan européen où on redoute par dessus-tout de voir, au lieu de décisions concertées, les Européens affirmer leurs divisions, se déchirer, voire pire, ne rien décider et, au final, un aveu d’impuissance s’installer. Comme le résume assez bien la chef de la diplomatie européenne, F. Mogherini. « Nous avons besoin d’une approche européenne, et tout le monde le dit. Le problème est que tout le monde comprend l’Europe d’une manière différente ».

La prochaine réunion programmée pour discuter de ces sujets reste donc toujours prévue les 8 et 9 octobre pour les ministres de l’Intérieur et les 15 et 16 octobre pour les Chefs d’Etat et de Gouvernement. D’ici là… prière aux réfugiés de passer leur chemin ou de trépasser !

(Maj 30 août + 31 août) La présidence luxembourgeoise de l’UE a décidé de convoquer, pour le 14 septembre, une réunion exceptionnelle des ministres de l’Intérieur consacrée aux sujets de la migration. Tandis qu’un mini sommet des 4 pays de Visegrad est organisé vendredi (4 septembre) à Prague entre les dirigeants de Hongrie, Pologne, Slovaquie et Rep. Tchèque.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Tous les regards sont actuellement braqués sur les « barbelés » installés par la Hongrie. Mais le renforcement des frontières avec l’établissement d’une frontière stricte n’est absolument pas une nouveauté. C’est même une recommandation faite par les structures européennes aux pays membres de Schengen pour s’assurer d’une « non-perméabilité » de la frontière. Et sans l’assurance que la frontière est bien hermétique et contrôlable, il n’y a pas de possibilité d’intégrer la Zone Schengen aujourd’hui. Cette politique bénéficie d’ailleurs d’un soutien financier européen, par exemple, récemment en Bulgarie pour l’édification d’un mur face à la Turquie.

Categories: Défense

Des véhicules de l’OSCE incendiés à Donetsk. Nouvelle offensive à l’Est ?

Mon, 10/08/2015 - 22:17

(B2) Quatre véhicules blindés de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine garés à l’extérieur du logement des observateurs à Donetsk ont pris feu dimanche (9 août). Les observateurs s’en sont rendus compte vers 2h25 du matin. Plusieurs explosions sont survenues peu après : c’était en fait, l’explosion des pneus des véhicules blindés selon l’OSCE. Au final, trois véhicules de l’organisation ont été complètement détruits, un véhicule lourdement endommagé et trois autres véhicules partiellement endommagés. Aucun observateur n’a été blessé. Incident ‘criminel’ selon l’OSCE.

Inacceptable pour l’UE

Un évènement « inacceptable » a commenté un porte-parole de la Haute représentante de l’UE dans une déclaration reçue par B2. D’autant qu’il suit d’autres incidents subis récemment par les observateurs de l’OSCE avec une de ses équipes qui s’est retrouvée récemment sous des tirs croisés de combats à Chtchastia et Shyrokyne. Ce qui s’apparente en quelque sorte à une volonté sous-jacente d’intimider les observateurs pour les faire déguerpir de la zone.

« Il est de la plus haute importance que les parties assurent la sécurité et la liberté de mouvement des observateurs de la mission de l’OSCE sur tout le territoire de l’Ukraine, comme spécifié dans son mandat, établi et prolongé à l’unanimité par le Conseil permanent de l’OSCE » rappelle l’Union européenne. Et d’insister. Cette mission « joue un rôle crucial dans le suivi et la vérification de la mise en œuvre des accords de Minsk, qui est la base pour une solution durable du conflit ».

Une violation caractérisée des accords de Minsk

« La nouvelle escalade du conflit augmentant le nombre de victimes à la suite d’attaques (NDLR des séparatistes) sur plusieurs zones contrôlées par le gouvernement, aujourd’hui (11 août) et dans la nuit du 10 août, sur Starohnativka, viole l’esprit et la lettre des accords de Minsk » a précisé le porte-parole dans une autre communication publiée mardi (11 août dans la soirée). « Les accords de Minsk doivent être mis en œuvre de bonne foi, à commencer par la pleine observation du cessez-le feu et un réel retrait des armes lourdes. Un nouvel élan doit être donné aux négociations au sein du Groupe de contact trilatéral, permettant la mise en œuvre intégrale des Accords de Minsk dans les délais convenus pour la fin de l’année. »

(NGV)

Mis à jour le 11 août avec une réaction détaillée de l’UE sur la violation des accords de Minsks

Categories: Défense

Série d’été – Libye 2011, Quand Français et Britanniques réfléchissaient à la scission du pays

Mon, 03/08/2015 - 09:11

(BRUXELLES2) Les mails de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton – publiés par le Département d’Etat US – sont une vraie mine d’or pour celui qui enquête sur la géopolitique moderne. C’est la série d’été de B2…

Sur la période de la crise en Libye en 2011, ces échanges électroniques révèlent (ou confirment plutôt) que la division de la Libye en deux entités distinctes non seulement était envisagée mais potentiellement souhaitée par certains acteurs clés du conflit, notamment français et britanniques, voire égyptiens.

Diviser pour mieux régner ?

Nous sommes le 8 avril 2011 — l’opération des alliés, surtout Français et Britanniques est entamée depuis à peine un mois et semble s’enliser (lire :  Un mois après le début de la campagne libyenne, quel bilan ? Pourquoi çà traine ?). Un haut fonctionnaire du Conseil National de Transition (CNT) de Libye avertit la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton « Français, Anglais et d’autres pays européens seraient pleinement satisfaits avec une situation d’impasse qui laisserait la Libye divisée en deux entités rivales ». La méfiance semble de mise dans les rangs du CNT. Un haut fonctionnaire militaire informe ainsi les services américains de ses doutes, « ni les Français, ni les Britanniques ne fournissent suffisamment d’aides pour contrer les forces de Kadhafi ». Suspicieux, les leaders de l’opposition envisagent même à cette époque « d’engager des firmes privées pour fournir entrainement au combat et pour organiser leurs forces ».

La frustration de Nicolas Sarkozy

Dès le début de l’intervention armée (opération Harmattan pour les Français, Ellamy pour les Britanniques), une source européenne informe les Américains que « le commandement militaire français anticipe l’effondrement total de la structure militaire libyenne pour la semaine suivante ». Mais à partir de mars 2011, il devient très difficile d’obtenir des informations provenant du terrain. Ce qui d’après les informations américaines a eu le don d’agacer l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, de plus en plus « frustré » par cette situation. Une source bien informée souligne que le président français « exerce une pression afin que France émerge de cette crise comme le principal allié extérieur quel que soit le gouvernement qui prendra le pouvoir » en Libye (NB: le 18 mars, Sarkozy est un des premiers a reconnaitre publiquement le CNT comme l’autorité légitime).

Le flegme britannique

Plus pragmatiques, les Britanniques eux ne fondent pas leurs objectifs sur un prétendu prestige qui découlerait de la « protection des populations civiles ». Celle-ci n’est qu’un moyen pour la défense des intérêts du Royaume en Libye.

Informée par des hauts fonctionnaires militaires du Conseil National de Transition de Libye, Hilary Clinton apprend dès mars 2011 l’état des tractations des services de renseignements franco-britannique. Sur le terrain, « en dépit de l’intervention de l’OTAN contre les forces de Kadhafi, le gouvernement britannique utilise ses services de renseignement dans le but de dicter le comportement à la fois du CNT et Kadhafi » affirment des hauts gradés du CNT. 

Les tractations britanniques auprès de Saif Al-Islam Kadhafi mettent en évidence la planification des relations futures si ce dernier succède à son père à l’issue du conflit qui embrase le pays en 2011. Ces mêmes sources informent les Américains que « les services diplomatiques et de renseignement maintiennent des contacts avec les membres du gouvernement de Kadhafi ». La fuite au Royaume-Uni du ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa n’est pas un hasard…

(Johanna Bouquet)

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La fin du contrat des Mistral : la France perd-elle vraiment au change ?

Sat, 01/08/2015 - 15:59

(BRUXELLES2) L’annulation du contrat de livraison aux Russes des deux navires porte-hélicoptères de type BPC Mistral — le Vladivostok et le Sébatospol — peut apparaitre très défavorable aux Français. 1,2 milliard d’euros d’indemnités, deux navires sur les bras à revendre… l’addition peut paraitre lourde, à première vue. Il faut cependant se garder d’une analyse à courte vue….

Premièrement, l’industrie française a pu gagner d’autres contrats, notamment avec la Pologne, grâce à cette annulation. Il n’est pas évident que le gouvernement polonais aurait pu signé un contrat avec un industriel européen (mais à forte tonalité française) pour les hélicoptères qui vendait de l’autre côté des armes aux Russes. Autrement plus rentable à terme que le contrat russe. (lire sur le club : La Pologne répartit ses premiers contrats entre Européens et Américains).

Deuxièmement, on l’oublie assez souvent, ce contrat a permis de donner aux chantiers de St-Nazaire un sacré souffle. A la fin des années 2000, début 2010, les ex-chantiers de l’Atlantique n’étaient pas au mieux. La construction de navires civils (grands paquebots) faisait alors défaut. Les effectifs avaient fondu d’année en année, n’employant plus qu’un peu plus de 2000 personnes début 2010, avec un nouveau plan social de 200 personnes à l’oeuvre. La commande anticipée en 2009 d’un troisième BPC, le Dixmude, avait donné un premier souffle d’air aux chantiers que la fabrication des deux BPC Russes avait complété, lui permettant ainsi de traverser une passe difficile. Le marché des BPC russes représentait – expliquait alors l’Elysée — « 5 millions d’heures de travail et 1.000 emplois maintenus pour quatre ans » pour les chantiers STX et l’industriel français DCNS (1). D’une certaine façon, l’annulation de la commande des navires ressemble d’un point de vue économique à une aide publique d’Etat, même si elle n’en revêt pas le format. Aide qui n’a pas besoin de passer sous les fourches caudines de la Commission européenne.

Troisièmement, en rompant ce contrat, Paris met une croix définitive sur la seconde partie du contrat. Celle-ci consistait à transférer une partie du savoir-faire aux chantiers maritimes russes de St Petersburg pour leur permettre de fabriquer deux répliques des navires type Mistral. En signant ce contrat, en 2011, contesté aussi par certains milieux militaro-industriels, Moscou espérait gagner en technologie et rattraper une partie du retard qu’ont acquis les chantiers navals russes. Les Russes avaient renoncé en 2012 à cette option autrement plus risquée à la fois pour l’industrie française maritime et pour l’équilibre géopolitique que la livraison des deux navires Vladivostok et Sebastopol.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la possibilité, éventuelle, de revente du navire qui pourrait réduire d’autant la facture.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Jamais avare d’emphase, Nicolas Sarzkoy, arrondissait aux chiffres supérieurs : 6 millions d’heures et 1200 emplois selon le président de la République.

Lire aussi :

Categories: Défense

La Turquie veut informer ses alliés de l’action contre l’Etat islamique

Sun, 26/07/2015 - 22:17

(B2) Une réunion exceptionnelle du Conseil de l’Atlantique Nord (NAC) en format ambassadeurs aura lieu mardi (28 juillet), après la demande de la Turquie de tenir des consultations au titre de l’article 4, a confirmé dans un communiqué de presse le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

La Turquie a, en effet, demandé la tenue de consultations, après les attentats de ces derniers jours, et pour informer les Alliés des mesures qu’elle a décidé de prendre. Les pays membres de l’OTAN « suivent de très près l’évolution de la situation et expriment leur solidarité avec la Turquie » indique le communiqué.

NB : Selon l’article 4, tout Allié peut demander des consultations chaque fois que, de l’avis de l’un d’eux, son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée. Cet article a été déclenché à plusieurs reprises, essentiellement par la Turquie : en 2003 sur le conflit irakien, et à deux reprises, en 2012, au début du conflit syrien notamment après la destruction d’un avion turc au large de la Syrie. La Pologne avait également saisi l’Alliance en mars 2014, pour donner l’alerte sur l’action de la Russie en Ukraine.

L’attaque de Suruc sème la fin d’un certain angélisme turc sur l’Etat islamique ?

Tout commence lundi (20 juillet) quand une attaque suicide fait 32 tués à Suruç, alors que des étudiants kurdes sont rassemblés au centre culturel pour participer à la reconstruction de Kobané de l’autre côté de la frontière en Syrie. Le gouvernement turc dénonce une attaque terroriste et met en cause l’organisation de l’Etat islamique (Daech / ISIL). Une mise en cause assez tardive. Le pouvoir turc ayant souvent eu une attitude compliquée avec cette organisation.

Mercredi (22 juillet), deux policiers turcs sont retrouvés morts, tués d’une balle dans la tête, à Ceylanpinar, ville frontalière avec la Syrie. Meurtre revendiqué par le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan).

Réplique aérienne contre l’Etat islamique… et le PKK

Vendredi (24 juillet), la Turquie autorise l’armée américaine à utiliser ses bases pour mener des raids aériens vers la Syrie et l’Irak — concession tardive à l’offensive alliée contre ISIL. Elle lance également sa propre offensive aérienne contre l’Etat islamique en Syrie, et en profite pour frapper également les bases du PKK au nord en Irak. Le mouvement kurde réagit en indiquant que le cessez-le-feu en vigueur depuis 2013 est rompu. « Les conditions ne sont plus en place pour observer un cessez-le-feu » précise un communiqué du PKK. Près de 600 personnes sont arrêtées dans toute la Turquie.

Samedi (25 juillet), trois policiers et un civil sont blessés par des tirs « d’hommes armés non identifiés » dans le quartier Okmeydani d’Istanbul. Deux gendarmes turcs ont été tués et 4 autres blessés après que leur voiture ait été pris pour cible dans la région de Diyarbakır. Un poste de police est attaqué dans le quartier Bağlar de Diyarbakır sans victimes cette fois, etc.

Les raids aériens ont continué tout le week-end. Tous les congés des unités des armées turques ont été annulés, indique le quotidien Hürriyet, dimanche (26 juillet).

(NGV)

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Britanniques restez dans l’UE svp (Obama)

Sat, 25/07/2015 - 20:57

Crédit : White House / Amanda Lucidon

(B2) Dans une longue interview à la BBC, vendredi (24 juillet), le président américain Barack Obama a demandé aux Britanniques de rester dans l’Union européenne. « Avoir le Royaume-Uni dans l’Union européenne nous donne une plus grande confiance quant à la solidité de l’Union transatlantique et fait partie de la pierre angulaire des institutions construites après la Seconde Guerre mondiale pour faire un monde plus sûr et plus prospère. Nous voulons nous assurer que Royaume-Uni continue à avoir cette influence. Parce que nous croyons que les valeurs que nous partageons sont les bonnes, pas seulement pour nous-mêmes, mais pour l’Europe et le monde dans son ensemble. »

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Enlèvement de 5 Tchèques au Liban : un rapt criminel ?

Fri, 24/07/2015 - 21:08

(B2) La disparition samedi (18 juillet) de cinq Tchèques et de leur chauffeur dans l’est du Liban est « de nature criminelle », a affirmé mercredi le ministre libanais de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de sa visite à Paris. Les cinq personnes seraient deux journalistes, un avocat, un traducteur et un cinquième « dont le statut n’a pas été identifié mais qui serait, selon une source bien informée, une personnalité sécuritaire haut placée visitant le Liban pour la première fois sous le couvert de l’anonymat », selon le quotidien L’Orient le Jour.

Le quotidien de Beyrouth indique que « selon des informations non confirmées », cet enlèvement pourrait être lié « à l’affaire Ali Taan Fayad, un Libanais placé en détention provisoire en République Tchèque depuis 2014 à la demande des États-Unis ». Les cinq personnes auraient disparu dans le village de Kefraya, dans la vallée de la Békaa. Elément troublant : leurs passeports, sacs de voyage et caméras auraient été retrouvés dans le taxi (de type Kia) du frère de Fayad, Mounir Saëb Taan. Ali Taan Fayad a la nationalité ukrainienne et aurait occupé le poste de conseiller de l’ancien ministre ukrainien de la Défense pour le Proche-Orient, sous Viktor Ianoukovitch.

Une réunion de crise a eu lieu à Prague vendredi (24 juillet), selon l’agence Radio Prague. Le ministre des Affaires étrangères Lubomír Zaorálek a indiqué que l’hypothèse de l’enlèvement, reste « une piste parmi d’autres ».

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Les propositions de Eurodéfense pour un livre blanc de la Défense

Thu, 23/07/2015 - 19:12

(B2) L’association Eurodéfense – France a publié, sous la signature de plusieurs anciens hauts responsables militaires, à la mi-juin, un appel à rédiger un « Livre Blanc de la Défense » en donnant des pistes sur le contenu de ce document comme les perspectives d’exploitation. Cet appel mérite d’être relayé alors que s’engage un débat qui devrait aboutir en juin prochain sur une nouvelle Stratégie européenne de sécurité (juin 2016).

« Les récentes évolutions du contexte de sécurité mondial fragilisent dangereusement le système de défense actuel des pays européens. L’augmentation des conflits et des menaces aux frontières de l’Europe, conjuguée à une baisse régulière et risquée des budgets de défense des pays européens depuis plus de 20 ans et à un désengagement inéluctable des Etats-Unis, en est principalement responsable. Cette situation incertaine incite à une mutualisation des forces et des capacités au sein de l’Union Européenne, mais force est de constater que la volonté politique des Etats a fait défaut jusqu’ici. (…)

La réalisation d’un Livre Blanc européen pour la sécurité et la défense marquerait une prise de conscience des insuffisances et des lacunes du dispositif de défense actuel de l’Europe. A l’abri de la puissance américaine dans l’Otan, les capacités d’action militaires individuelles de la plupart des Etats européens sont devenues marginales. Quant à leurs capacités d’action commune dans l’UE, celles-ci demeurent ridiculement faibles en regard de l’enjeu économique et patrimonial que représente l’Europe, conséquence notoire du déclin relatif de ses nations et de dépenses de défense insuffisantes, engagées de façon non coordonnée. Pourtant les Etats européens doivent faire face à des menaces et des risques largement communs, même si leurs priorités peuvent différer. Le retrait américain les met pourtant dans l’obligation de reprendre la responsabilité de leur défense, ce qu’ils ne peuvent assumer qu’en analysant ensemble leurs besoins et en mutualisant leurs efforts. C’est en jouant de l’addition de leurs capacités et de leurs complémentarités qu’ils pourront atteindre la masse critique nécessaire, devenue un critère central de la puissance dans un monde globalisé.

Un certain nombre d’obstacles doivent cependant être surmontés pour y parvenir. L’absence d’une véritable Politique étrangère commune vient au premier rang mais pourrait être partiellement comblée par un approfondissement des convergences entre Etats, dossier par dossier, dans le cadre d’une nouvelle analyse stratégique au niveau européen (d’ailleurs envisagée par la nouvelle Haute Représentante). Il faudra ensuite vaincre les réticences et les craintes des responsables nationaux, inquiets de devoir modifier leurs priorités pour ne pas étaler leurs divergences, de se trouver contraints par des positions agréées au niveau européen et de devoir justifier des options qui pourraient être vues par leurs concitoyens comme des abandons de souveraineté. L’hétérogénéité des cultures politiques et militaires des Etats européens et de leur conception de la puissance ne doit pas être sous-estimée, mais pourrait toutefois se réduire dans une analyse considérant l’UE comme une entité globale dont chaque Etat serait partie. Une telle analyse réveillerait sans doute le débat sur l’objectif recherché par la construction européenne et ses limites, mais aurait l’intérêt de clarifier la vision de nos concitoyens, notamment face aux fausses alternatives nationalistes. Quant à l’argument d’un affaiblissement de l’Otan résultant du renforcement des capacités européennes, celui-ci paraît totalement spécieux au moment où notre partenaire américain réclame un rééquilibrage du partage du fardeau de la sécurité européenne.

Des opportunités pour agir ?

En contrepoint, le nouveau paysage des menaces et des risques tout autour de l’UE et notamment dans son voisinage, offre des opportunités à saisir en faveur d’une approche européenne de la défense.

La prise en compte de ces risques de façon globale dans leur diversité et en fonction de leur dangerosité à l’échelle européenne permettrait de fixer des priorités, de mieux répartir les efforts entre les Etats, de jouer sur leurs complémentarités et donc d’améliorer le rapport coût/efficacité de la défense européenne. Le problème actuel des flux migratoires incontrôlés en Méditerranée donne une bonne illustration de ce besoin d’apporter des solutions au niveau européen.

Une telle approche favoriserait aussi la définition d’un meilleur partage des rôles entre Européens et Américains dans la défense de l’Europe mais aussi pour la défense de nos valeurs et la protection de nos intérêts communs au niveau mondial.

Elle permettrait d’identifier les capacités stratégiques que les Etats européens ne pourront acquérir individuellement dans l’avenir, mais indispensables à leur indépendance et leur liberté d’action (moyens spatiaux, transport stratégique, systèmes d’armes majeurs du futur…)

Quel contenu ?

Un Livre blanc européen devrait exprimer la volonté politique des Etats de l’UE, en accord avec leurs opinions publiques, de penser et d’organiser leur défense au niveau européen, sans que cela débouche obligatoirement sur un système de défense européen totalement intégré, (armée européenne).

Il devrait traiter en particulier de:

  • l’approfondissement de la notion de masse critique pour la puissance d’influence des Etats ;
  • l’expression de la puissance et l’emploi de la force armée par l’UE ;
  • l’expression de la solidarité dans le domaine de la sécurité et de la défense au sein de l’UE dans le but non seulement de protéger les intérêts communs des Etats membres mais de défendre en commun tous leurs intérêts (communs et nationaux) ;
  • la mise en œuvre du principe de subsidiarité entre l’UE et ses Etats membres dans la défense, la finalité de l’approche européenne étant d’apporter des solutions communes là où les nations sont individuellement défaillantes et non de se substituer à elles ;
  • la problématique d’une approche concertée de la dissuasion nucléaire et de la défense anti-missiles balistiques dans la défense de l’UE ;
  • les conditions d’une autonomie stratégique de l’UE pour atteindre ses objectifs et les moyens nécessaires pour y parvenir.

Avec des besoins, des ambitions et des capacités réévalués au niveau européen, il devrait montrer comment l’UE se prépare à prendre en compte le désengagement partiel des Etats-Unis et à redéfinir un partenariat transatlantique adapté aux réalités du 21ème siècle.

Les besoins capacitaires devraient être exprimés par finalité : anticipation, prévention, protection, intervention, dissuasion, en référence à l’autonomie stratégique recherchée.

Ouvrage court et pédagogique, il devrait être complété par des stratégies de mise en œuvre détaillées dans les domaines de la sécurité intérieure, de la sécurité extérieure, par régions du monde avec des priorités.

Un tel livre blanc devrait servir d’instrument de cohérence et d’optimisation au niveau européen, en étant un cadre de référence pour les livres blancs nationaux. Il ne devrait pas être un document technique, mais avoir une vocation pédagogique, être de portée générale et accessible au grand public.

Elément constitutif de l’approche globale de sa défense par l’UE, il permettrait la définition de stratégies régionales (par ex. Sahel, Corne de l’Afrique) et thématiques (par ex. stratégie de sécurité maritime, de cyberdéfense, énergétique ou le lien entre la PSDC et la politique de voisinage), l’organisation (commandement et contrôle), la réalisation des budgets nécessaires (par ex. PESC et Athéna), le corpus doctrinal, le plan de développement des capacités (CDP), en lien avec la sauvegarde d’une base industrielle et technologique et les engagements opérationnels envisagés. Le Livre blanc européen pourrait également établir le niveau de relation et de coordination souhaitable avec les grandes organisations telles que l’ONU, l’OSCE, l’OTAN ou l’Union africaine

Dans le climat actuel d’euroscepticisme, l’élaboration d’un Livre Blanc Européen pourrait être un exercice à vocation pédagogique salutaire permettant de faire prendre conscience à nos concitoyens, des défis sécuritaires posés aux pays membres de l’UE mais aussi de proposer des solutions possibles au niveau européen. Son but principal serait de clarifier les conditions permettant de renforcer concrètement la sécurité de tous les Etats et de leurs citoyens en développant leurs solidarités.

Général de corps d’armée (2s) Jean-Paul Perruche ; Ingénieur général de l’armement (2s) Patrick Bellouard ; Pierre Lépinoy ; Général de division (2s) Maurice de Langlois ; Béatrice Guillaumin ; Général de brigade(2s) Patrice Mompeyssin.

Télécharger la proposition détaillée d’Eurodéfense (pdf)

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Rythme d’été

Wed, 22/07/2015 - 11:57

(B2) L’actualité se réduit. B2 passe en rythme estival. Nous continuerons de suivre les évolutions des principales crises qui ne manquent pas tant au plan intérieur de l’UE (la crise grecque, l’arrivée de réfugiés ou migrants), qu’à ses frontières (Libye, Ukraine, Syrie…) ou un peu plus loin (Burundi, Centrafrique, Mali, Nigeria…), sans compter celles qui n’ont pas éclaté.

Les premiers jours de juillet ont apporté une certaine éclaircie dans le panorama international avec un début d’unité nationale en Libye, un accord conjoint entre les grandes puissances et l’Iran sur le nucléaire, un accord entre opposition et gouvernement en Macédoine (Fyrom), et l’octroi d’une autonomie constitutionnelle aux régions de l’Est de l’Ukraine (condition des accords de Minsk)… Mais tout n’est pas réglé loin de là : le conflit syrien continue de faire son lot de victimes quotidiennes, idem pour la guerre que mène Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins. L’Europe est elle-même assez mal en point : les deux dernières discussions – sur l’accueil des migrants et l’aide à la Grèce – ont montré une Europe chétive, repliée sur elle-même, qui peine à surmonter ses antagonismes et ses rancoeurs. Ce n’est pas très bon…

B2 ne quitte pas tout à fait le bord… nous allons faire une petite série d’été en compagnie d’Hillary, et de différents points de vue sur l’Union européenne….

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Il faut réinvestir dans la défense, explique Steven Vandeput

Tue, 21/07/2015 - 15:55

(BRUXELLES2 – exclusif) Il y a quelques jours, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput,  accordé à B2 un entretien, en tête à tête. Une interview complète où le ministre aborde les menaces qui pèsent sur l’Europe et les changements que cela implique, les modalités de la coopération européenne et la restructuration de la défense belge. En ce jour de fête nationale pour la Belgique, ses propos sont particulièrement intéressants sur ce dernier point.  Extraits…

Interview intégrale publiée sur B2 Le Club (l’édition Pro de B2)

La Belgique est engagée dans une réforme de sa défense, quel est votre état d’esprit ?

Je veux introduire dans la Défense un esprit de n’avoir que ce qui est vraiment nécessaire. C’est ce qu’on a fait à Malbork. Le « host support » des Polonais est excellent ; il n’y avait pas donc besoin d’avoir tout le personnel déployé, notamment les officiers de liaison qui n’étaient pas strictement nécessaires. On a donc diminué le nombre de personnes qui était là. C’est plus économique. Et cela ne change rien au bon déroulement de la mission.

Ces économies ne suffisent cependant pas. Le budget belge de la Défense a diminué ces derniers temps. Il est à l’os disent de nombreux experts et des militaires… Que peut-on faire ?

Il faut faire des choix. Dans les trente années passés, on a toujours diminué le budget, jusqu’à un niveau où il est aujourd’hui difficile de répondre à tout. Les militaires belges sont réputés par leurs partenaires : flexibles, innovatifs, créatifs, réussissant à faire plus avec moins d’argent, Mais il y a des limites. Vouloir faire plus avec moins d’argent, c’est fini. Il faut réinvestir dans la défense. Nous en avons convenu au niveau de l’Otan comme européen. Mon premier objectif est donc d’arriver – comme on l’a prévu dans le plan de gouvernement – à un budget en équilibre. Et quand l’économie va repartir, je crois qu’il faudra faire des choix. La sécurité, qui est une des tâches principales d’une société, devra faire partie de ce choix.

Concrètement cela veut dire quoi. L’armée belge va-t-elle pouvoir continuer à tout faire, une marine, une aviation, une armée de terre ? Ne faudrait-il pas introduire une spécialisation ?

Certains pourraient effectivement se dire : a-t-on besoin d’une composante navale ? Mais c’est oublier l’importance du secteur maritime pour la Belgique et pour notre économie ; 90% de ce qui arrive passe par la mer. Ne plus avoir de navires chasseurs de mines, c’est dépendre de nos partenaires quand on aura une mine dans l’estuaire de l’Escaut. C’est assez difficile de l’imaginer. Pour notre économie, nous devons donc préserver certains moyens nécessaires, qu’on ne sait (peut) pas déléguer. Il y a donc des limites à la spécialisation. J’ai consulté 12 sages, de gauche à droite, le spectre total de la société. Chacun le dit, avec des nuances. Mais tout le monde le reconnaît, on est à la limite, on est à l’os. Nous devrons à la rentrée prendre une décision sur le budget du futur et les capacités où il faut investir. Nous devons être présents dans les 4-5 dimensions actuelles : terre, air, mer, cyber et intelligence. On ne peut pas oublier aucune de ces dimensions. Il faut tout simplement bien choisir là où on investit.

L’armée européenne n’est donc pas possible ?

Je ne crois pas qu’on va avoir dans les 20 ans une armée européenne. Si on veut mettre tout le monde ensemble pour décider, alors on ne se déploiera jamais. Il n’y pas actuellement le pouvoir politique pour le faire. On partage beaucoup d’intérêts au niveau européen mais pas tout l’intérêt. Même avec nos plus proches voisins, on peut partager beaucoup mais pas tout. Car il y a des intérêts typiquement belges et des intérêts typiquement néerlandais. Nous travaillons ensemble, avons une même plateforme de navires, faisons en commun la préparation, la formation, l’entraînement, etc. Mais la décision de déployer un navire reste la nôtre. Aller plus loin ne me semble pas possible. Ou bien il faut mettre ensemble les décisions politiques. Et ce n’est pas pour demain… Pour EUNAVFOR Med, ainsi, je vais proposer que la Belgique envoie la frégate Leopold I. C’est une décision belge. Mais les Pays-Bas prendront une autre décision. Les équipages peuvent être déployés ensemble si les 2 pays le décident, voire de façon imbriquée. Lors de l’opération Atalanta (contre la piraterie), par exemple, un hélicoptère néerlandais était sur notre frégate. Et on a échangé des équipes de VPD. Nous utilisons des paracommandos et forces spéciales là où les Néerlandais ont des fusiliers marins. C’était intéressant de comparer les différentes méthodes de travail.

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre sur B2 Le Club (l’édition Pro de B2)

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Bombardements sur Donetsk et les zones résidentielles

Tue, 21/07/2015 - 13:44

(B2) « Pour la première fois depuis plusieurs mois », les observateurs de l’OSCE ont observé, samedi (18 juillet) des bombardements dans le centre-ville de Donetsk et dans les quartiers résidentiels autour de la ville, contrôlée par le gouvernement Avdiivka. La violence a fait plusieurs morts — dont au moins 1 civil, confirmé par les observateurs. D’après les observateurs internationaux, les échanges sont le fait tant des forces du gouvernement ukrainien que des rebelles. Au point d’observation du Centre commun de contrôle et de coordination (CMCD), à la gare centrale de Donetsk ferroviaire (à 8 km au nord-ouest du centre-ville de Donetsk), la mission d’observation a ainsi pu entendre samedi (18 juillet) 112 explosions provenant d’échanges de tirs (sortants et entrants) de mortier (120 mm) et de tirs antiaériens – sortants et entrants – témoignant de la reprise de combats. Le jour suivant, dimanche (19 juillet), l’OSCE a pu observer « 24 explosions » à l’aéroport et autour de l’aéroport – une zone tenue par les rebelles de la république populaire de Donetsk.

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Le dispositif de commandement d’EUNAFOR Med. Un Français à bord…

Fri, 19/06/2015 - 19:10

Le Cavour (crédit : marine italienne)

(BRUXELLES2 – exclusif) Le dispositif de commandement de l’opération européenne en Méditerranée contre les trafiquants d’êtres humains (EUNAVFOR Med) se dessine. Et B2 peut ainsi lever le voile sur ce dispositif qui devrait être annoncé lundi.

Le franco-italien aux commandes

Aux côtés du vice-amiral Enrico Credendino (annoncé en avant-première sur le Club : Le chef d’opération EUNAVFOR Med bientôt nommé. Son nom proposé. Biographie), qui commandera l’opération, on devrait trouver un Français bien connu des lecteurs de B2 : le contre-amiral, Hervé Bléjean. Dernier commandant de la Jeanne (d’Arc), il a commandé la force anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) de décembre 2013 à avril 2014 à bord du TCD Siroco. Il assure aujourd’hui la fonction de l’autorité de coordination des relations internationales pour l’Etat-Major de la marine. Il a été auditeur de la 62e session de l’IHEDN. Il pourrait passer bientôt vice-amiral.

Etat-Major : à Rome

L’Etat-major d’Opération (OHQ) devrait être situé à Rome, sur l’aéroport militaire de Centocelle, et non colocalisé sur la base de Practica di Mare de la Guardia Di Finanza, qui loge l’opération Frontex, ou au MRCC de Rome des Gardes-Côtes, comme on aurait pu le croire un moment. A cela un explication, ou plutôt deux. D’une part, il s’agit de bien distinguer les deux opérations – l’une est civile – avec des moyens militaires – à vocation de sauvetage et secours en mer, l’autre militaire et policière à objectif de lutte contre les trafiquants (même si les interactions entre les deux opérations existeront). D’autre part, l’OHQ « fléché » et agréé pour les opérations européennes est celui de Centocelle.

Commandement tactique italien

Le commandant tactique, de la force déployée en mer et dans les airs reviendra à un Italien. Ce qui confirme nos dernières informations d’un « doublé italien ». Le commandant de la force en mer devrait être selon nos informations, le contre-amiral Andrea Gueglio, qui commande le second groupement naval italien, basé à Tarente. Il devrait officier à bord du porte-aéronefs Cavour (D-550), le navire-amiral de la marine italienne, qui pourrait être le FHQ de l’opération.

Moyens de renseignement

L’opération bénéficiera de moyens apportés par les différents pays en observation, en renseignements et en analyse. Les Français devraient ainsi fournir un avion de patrouille maritime (type Atlantic 2 ou Falcon) ainsi que des « produits finis » de renseignement provenant de différentes sources (aériennes, maritime, sous-marine…). Les Belges devraient profiter de la présence du Godetia sur place pour fournir également du renseignement. Les Luxembourgeois devraient mettre à disposition un appareil Swearingen Merlin IIIC du même type et de la même société (CAE Aviation) que celui mis à disposition d’EUNAVFOR Atalanta (lire : Les avions luxembourgeois. Ils sont de retour…). Etc.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : EUNAVFOR Med lancée lundi. Une opération grandes oreilles tout d’abord

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EUNAVFOR Med lancée lundi. Une opération « grandes oreilles » tout d’abord

Fri, 19/06/2015 - 07:23

Un sous-marin pourrait être utilisé dans l’opération. L’avantage sa discrétion. Cet outil avait été utilisé contre les pirates. Ici le Zee Leuw néerlandais à l’action en 2010 (crédit : marine NL / archives B2)

(BRUXELLES2) Sauf surprise de dernière minute, l’opération européenne de lutte contre les passeurs et trafiquants de clandestins en Méditerranée (EUNAVFOR Med) va être lancée le 22 juin, par les ministres des Affaires étrangères de l’UE, mais uniquement dans sa phase 1 (comme annoncé dans notre édition « Pro » B2 Club, lire : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement).

Du renseignement et de l’information

La phase 1 concerne uniquement le renseignement et échanges d’information. Elle ne nécessite donc pas de résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies ni d’invitation du gouvernement libyen. Deux décisions qui n’ont pu être obtenues à temps (ce qui était une gageure très difficile à atteindre). L’arraisonnement en haute mer de navires suspects et encore plus la pénétration dans les eaux territoriales libyennes est donc remis à plus tard. Mais tous les moyens de surveillance, « d’intelligence », d’analyse vont être employés assure-t-on du côté des militaires : des drones aux satellites en passant par les avions de patrouille maritime, voire des Awacs, jusqu’aux sous-marins, aux navires de patrouille équipées de toutes les possibilités d’écoutes (téléphoniques, radars, etc.).

Une décision sans débat

Pour éviter tout débat de dernière minute, au plan politique, l’accord va être entériné entre ambassadeurs et au sein du comité militaire. Il reste encore un certain nombre de détails à résoudre dans les derniers jours. Mais tout devrait être prêt d’ici dimanche. Ce qui permettra alors aux ministres d’entériner le lancement, sans discussion, en « point A » dans le jargon européen, lors de leur réunion à Luxembourg.

Un pari gagné pour Mogherini… et pour Renzi

Quoi qu’il en soit La Haute représentante de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, aura ainsi gagné son pari : lancer une opération navale militaire en Méditerranée pour manifester la solidarité européenne en matière de lutte contre les trafiquants aux côtés de l’opération civile coordonnée par l’agence Frontex qui a un objectif plus clairement affirmé de secours et sauvetage en mer des migrants (lire notamment : Le sauvetage de milliers de migrants par les marines européennes continue). Elle offre à Matteo Renzi, le Premier ministre italien, de brandir une victoire. Car sur la question de la relocalisation des migrants, c’est beaucoup plus compliqué. Et les débats sont là beaucoup plus ardus qu’en matière militaire.

Une phase 1 à durée indéterminée ?

Reste à savoir combien de temps va durer la phase 1. Et, là est toute l’ambiguité – et le pari sur l’avenir de l’opération. Selon les experts militaires, elle devrait durer au minimum plusieurs semaines, au moins jusqu’à septembre, date prévue pour la pleine capacité opérationnelle de la mission. D’ici là, il faudra arracher aux Libyens et aux Russes leur accord, condition principale pour obtenir le feu vert du Conseil de sécurité à la seconde phase. Mais la présence dans les eaux territoriales libyennes et encore plus la possibilité d’y neutraliser des navires parait loin d’être acquise.

(Nicolas Gros-Verheyde)

lire aussi sur Le Club (édition pro de B2 Pro) : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement

Lire sur le sujet :

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L’Europe renforce son aide humanitaire au Nigeria face à Boko Haram

Thu, 18/06/2015 - 18:08

(B2) 21 millions d’euros ont débloqués par la Commission européenne pour « venir en aide aux populations du Nigeria et des pays limitrophes qui sont victimes des violences commises par Boko Haram » a annoncé, ce jeudi (18 juin), le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides, qui est actuellement en visite au Nigeria.

1,7 millions de personnes déplacées

Le conflit entamé avec Boko Haram a provoqué le « déplacement de plus de 1,7 million de personnes. Bon nombre d’entre elles vivent dans des conditions précaires dans d’autres régions du Nigeria et dans les pays voisins où elles ont fui. » a mis en évidence le commissaire.

Un problème d’accès aux populations

Stylianides s’est montré inquiet sur l’accès aux victimes.  « L’accès est limité dans de nombreuses zones, notamment le long du lac Tchad. Il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre aux organisations humanitaires d’être sur place pour aider les populations qui en ont besoin. »  L’inquiétude était partagée notamment par les organisations humanitaires. Le président du CICR, Peter Maurer, s’en était ému, lors de son passage à Bruxelles (lire : La Syrie, un exemple de ce qui va mal dans un conflit (P. Maurer)).

123 millions débloqués en 2015

De cette enveloppe, 12,5 millions € serviront à relever les défis humanitaires (eau potable, nourriture, abris, soins de santé et une protection) au Nigeria et 8,5 millions à aider les réfugiés nigerians au Niger, au Cameroun et au Tchad. Cette nouvelle aide s’ajoute à l’aide d’urgence déjà engagée pour aider les populations les plus vulnérables frappées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Nigeria et dans les pays limitrophes. Plus de 123 millions en 2015 et 107 millions € en 2014 ont été débloqués pour venir en aide aux populations au Nigeria, au Tchad, au Cameroun et au Niger.

(NGV)

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Le cri d’alerte du CICR au Yemen

Wed, 17/06/2015 - 14:49

Cédric Schweizer à Dammaj en 2013 lors d’une évacuation de blessés (crédit : CICR)

(BRUXELLES2) Le Yémen constitue un peu un « trou noir » dans l’actualité européenne, chargée du moment. Cependant nous sommes à un moment clé. Des négociations ont été entamé à Genève, lundi (15 juin), sous l’égide de l’ONU, entre les différentes parties au conflit. Mais le conflit continue. La coalition menée par l’Arabie saoudite a ainsi continué de bombarder la capitale yéménite. B2 a pu rencontré, lors de son passage à Bruxelles, la semaine dernière, Cédric Schweizer (*). À la tête de la délégation CICR au Yémen, il a dressé un bilan sans fard de la situation humanitaire, complexe, sur le terrain. Un témoignage unique et captivant car le CICR reste une des seules organisations internationales présentes sur place. (NB : l’interview intégrale est disponible dans B2 le Club).

Comment qualifiez-vous la situation sur le terrain ? Quelles sont vos inquiétudes ? 

C’est un conflit. On est très proche d’une catastrophe humanitaire. Si des décisions immédiates ne sont pas prises, on va se retrouver avec des milliers de personnes à risque. Les populations n’ont pas accès à l’eau ni à la nourriture. 90% de la nourriture est importée. Il y a encore des stocks de nourriture. Mais les prix ont quintuplé. Et les gens n’ont plus de revenus donc ils n’ont plus accès, de fait, à cette nourriture. Le système d’approvisionnement doit fonctionner et on doit rouvrir les frontières. Si ces accès ne sont pas rouverts dans quelques semaines, des milliers de personnes vont mourir.

L’intervention militaire de la coalition menée par l’Arabie saoudite est-il une solution ou cela complique la donne ?

Cela a plutôt compliqué les choses et déstabilisé un peu plus le pays. Le Yémen a toujours été un pays qui, au bord du gouffre, a toujours trouvé des solutions pour ne pas tomber dans une situation chaotique. Aujourd’hui, avec cette nouvelle couche de conflit, on a l’impression que la société est bien ébranlée. Je le vois par exemple avec nos collègues yéménites : ils ont toujours été très résistants aux violences. Maintenant, ils sont arrivés à saturation. Ils ont de moins en moins d’espoir dans l’avenir. Ce n’est pas seulement l’action de la coalition, c’est tout ce que cela déstabilise le pays. Des groupes plus extrêmes commencent à prendre de plus en plus de pouvoir et de présence. Les antagonismes sont de plus en plus importants au sein du pays. Même le plus optimiste ne peut pas imaginer que son pays sera demain dans la paix et qu’il n’y aura plus de violence. Le processus de paix, si il y en a un, va prendre énormément de temps. Et, entre les deux, la violence va prendre de plus en plus de place et sera plus importante.

Vous terminez votre mission au Yemen, quels sont les défis qui attendent vos successeurs face à la situation du pays ? 

Le défi, c’est le Yémen de demain. Même si l’opération de la coalition se termine, nous sommes face à une situation sécuritaire beaucoup plus compliquée qu’avant. Le pays est très déstabilisé. Il y a des groupes comme Al Qaida ou ISIS qui commencent à faire parler d’eux.  Il va y avoir un réel risque pour la communauté humanitaire d’être acceptée. On va voir des conséquences et des besoins humanitaires énormes et, en même temps, des défis de volatilité qui ne vont pas permettre à ces organisations de se rendre sur les zones les plus risquées. L’équilibre est toujours complexe à trouver entre la valeur ajoutée d’une présence humanitaire et les risques pris. Aujourd’hui, on va continuer parce qu’on a cette acceptation privilégiée. Mais d’autres organisations n’ont peut être pas ces privilèges. Et cela va être très compliqué pour l’aide humanitaire.

(propos recueillis par Johanna Bouquet)

A suivre (sur le Club) : Yémen, un conflit qui dure, un pays au bord du gouffre. L’Europe a un énorme rôle à jouer (C. Schweizer)

Lire aussi : le blog du CICR à Paris sur la thématique Yemen

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367 + 100 migrants récupérés par le Le Eithne (maj)

Mon, 15/06/2015 - 12:58

(B2) Le patrouilleur irlandais LÉ EITHNE a récupéré 367 migrants en perdition sur une barge en bois à 50 km au nord-ouest de Tripoli lundi (15 juin). Les conditions en mer « étaient agitées avec un vent sud-est et des vagues de 1 mètre de haut » précise la marine irlandaise. L’opération a commencé à 7h25 et s’est terminé 2h30 plus tard, à 10h09 très exactement. Elle a permis de récupérer 278 hommes, 80 femmes et 9 enfants.

Une deuxième opération de secours s’est déroulée peu après, vers midi. Le navire irlandais est venu au secours d’un bateau en caoutchouc avec 100 migrants à bord à 70 kilomètres au nord-ouest de Tripoli, en Libye. « Les conditions en mer restaient agitées », l’opération de transbordement a pris une bonne heure et demie et « s’est terminée vers 14h30 » indiquent les Irlandais.  Depuis le début de son intervention, le LÉ EITHNE a sauvé environ 1 620 personnes.

(NGV)

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Le journaliste Huseynov rapatrié d’Azerbaïdjan. Un beau coup de la diplomatie suisse

Sat, 13/06/2015 - 15:40

source : FEJ

(B2) Le journaliste azéri Emin Huseynov, qui était réfugié depuis dix mois dans l’ambassade suisse à Baku, vient d’être exfiltré. Il est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Belp (Berne), dans l’avion du Conseiller fédéral suisse Didier Burkhalter, qui avait participé, quelques heures plus tôt, à la cérémonie d’ouverture des Jeux européens. « Il a été pris en charge par des collaborateurs du Département fédéral des affaires étrangères » précise le communiqué du ministère suisse des Affaires étrangères qui annonce l’information.

Négociation aux les autorités azerbaïdjanaises

Ne se sentant plus en sécurité chez lui, Huseynov avait pénétré dans l’ambassade de Suisse à Bakou le 18 août 2014 en se faisant passer pour un citoyen suisse et avait pu ainsi échapper à la police azerbaïdjanaise. « La Suisse, pour des raisons humanitaires, l’avait autorisé à séjourner dans les locaux de l’ambassade jusqu’à ce qu’une solution satisfaisante soit trouvée entre lui et les autorités azerbaïdjanaises qui souhaitaient l’interroger »

Sept journalistes en prison en Azerbaïdjan

C’est « une belle victoire pour les défenseurs de la liberté de la presse en Azerbaïdjan » a commenté Ricardo Gutierrez, de la Fédération européenne des journalistes (FEJ). Mais « sept journalistes croupissent toujours en prison, en Azerbaïdjan, pour la plupart sur base de preuves fabriquées ».

(NGV)

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