You are here

Diplomacy & Crisis News

Europe, les identités troubles

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 28/10/2016 - 09:10

Après l’opposition du Parlement wallon que préside Paul‎ Magnette à la signature de l’accord de libre échange UE/Canada,  et à la veille du 60e anniversaire du traité de Rome, nous vous proposons de relire l’article de Sophie Heine et Paul Magnette, Sophie Heine et Paul Magnette, « Europe, les identités troubles »,  publié dans le numéro d’automne 2007 de Politique étrangère (n°3/2007).

« La fête fut triste. Rongée par les doutes, frappée de morosité, l’Europe des Vingt-Sept n’a pas su faire du 50e anniversaire du traité de Rome un motif de réjouissance. Vue d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie, l’entreprise européenne est un exemple unique de pacification, de stabilisation démocratique et de reconstruction économique. De l’intérieur, en revanche, elle apparaît au mieux comme une entreprise fonctionnelle aride, au pire comme un ferment de dissolution des nations, des traditions et des acquis sociaux.

Comment s’explique ce retournement ? L’Europe est peut-être victime de son succès : parce qu’elle a atteint ses objectifs essentiels, elle perd, comme l’écrivait déjà le Premier ministre belge Léo Tindemans en 1975, « son parfum d’aventure ». Peut-être le mal est-il plus profond. Dans l’opinion française, et dans de larges pans des opinions des pays d’Europe occidentale, le sentiment se répand que l’Europe a progressivement perdu le sens d’elle-même. L’extension continue des compétences européennes depuis le milieu des années 1980, et le vaste élargissement de l’Union vers le Nord et l’Est, auraient, selon ce point de vue, lentement dissous le projet européen. […] »

Pour lire l’article dans son intégralité, cliquez ici.

S’abonner à Politique étrangère.

Global treaties provide blueprint to ‘seal cracks’ in legal regime on human trafficking – UN anti-crime chief

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 01:09
Tackling human trafficking is not a simple or trivial pursuit, the head of the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) said today, urging States to implement all provisions of the so-called ‘Palermo protocol,’ the nearly universal UN treaty that contains a ‘blueprint’ for successfully preventing and supressing the scourge while punishing perpetrators.

‘We are not giving up,’ despite evacuation failure – UN envoys on Syria

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 00:20
Expressing their disappointment that the sick and wounded were not evacuated from Syria’s war-torn eastern Aleppo, the United Nations Special Envoy for Syria and his Senior Advisor today vowed to press on with their efforts to extract those with medical emergencies and get assistance to those with desperate needs inside the city.

Persons with disabilities must benefit from – and contribute to – development, says UN expert

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 00:03
Persons with disabilities should have a leading say on the policies that impact them, a United Nations human rights expert told the General Assembly, while stressing the important role that member states play to ensure those disabled benefit from and contribute to development.

Economic Hinterland

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Fri, 28/10/2016 - 00:00
(Own report) - A recent survey has confirmed German companies’ massive dominance over the East European economy. According to the report just published by Deloitte Consulting, the German automobile industry has a particularly strong influence in that region. German car manufactures integrated Poland, Hungary and other East European countries into their global value added chain, hardly leaving those countries room for their own independent economic development. This is one of the reasons why these countries remain in stagnancy, economists call "Middle-Income-Trap." For some time, these countries barely succeed in reaching the average EU gross domestic product. This is why some countries are changing course and focusing more on promoting the domestic economy. However, this approach must confront, not only internal contradictions, but significant external pressure, not least of all from the EU.

As fires burn through Calais ‘Jungle,’ UNICEF urges protection of children remaining in the camp

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 23:57
“Deeply troubled” that last night, while fires burned in parts of the Calais refugee and migrant camp that has become known as “the Jungle” burned, many children were forced to sleep out in the cold, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) today underscored that authorities on the ground must guarantee their protection.

UN health strategy making access to new, revolutionary hepatitis C treatment possible

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 22:15
According to the United Nations heath agency, since the approval of new medicines for hepatitis C – offering a cure rate of over 95 per cent, fewer side effects and complete cure within three months – about two years back, more than one million patients in low- and middle-income countries have been treated.

Destruction of cultural heritage is an attack on people and their fundamental rights – UN expert

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 21:33
When cultural heritage is under attack, it is also the people and their fundamental human rights that are under attack, a United Nations expert warned the UN General Assembly, issuing an urgent call to step up international action against the destruction of heritage such as monuments, historic sites and sacred places.

ISIL’s ‘scorched earth policy’ creating environmental and health havoc in Mosul, warns UN

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 21:11
Environmental pollution is adding “complexity and danger” to the humanitarian crisis sparked by the military offensive in Mosul, the United Nations Environment Programme (UNEP) said today, warning that fumes from burning stockpiles of sulphur dioxide, and oil wells that have been set ablaze, have led to further suffering for civilians in northern Iraq.

‘It’s your story – don’t lose it,’ UNESCO says marking World Day for Audiovisual Heritage

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 19:28
Archives are humanity’s collective memory bank, maintained in many public and private organizations, the head of the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization said today, urging all public and private entities as well as relevant professionals to take urgent action to safeguard audiovisual works and records ‘as an integral part of our shared heritage.”

Severe hunger in southern Madagascar likely persist into 2017 due to drought-hit crops, UN warns

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 19:17
The impact of severe El Niño-induced drought on crop production in southern Madagascar, where nearly 850,000 people are acutely food insecure, is likely to persist into 2017 and requires an intensified humanitarian response, the United Nations agriculture agency said today.

En Tunisie, la mise à niveau pour faire passer la pilule de l'ouverture

Le Monde Diplomatique - Thu, 27/10/2016 - 16:42

Les maîtres du commerce mondial ne discriminent pas les dictatures. Pour compenser les conséquences de l'accord de libre-échange conclu en 1995 avec l'Europe, le président Ben Ali avait lancé un programme de modernisation des entreprises. Avec des résultats mitigés…

« Nous allons négocier et signer un accord d'association avec l'Union européenne pour faire de la Tunisie un dragon économique du sud de la Méditerranée ». En 1994, quelques semaines après sa réélection (avec 99,91 % des voix), le président Zine El-Abidine Ben Ali confirme aux milieux d'affaires locaux qu'il maintient sa décision de faire adhérer son pays à la zone de libre-échange que Bruxelles propose aux pays tiers méditerranéens (PTM). Au sein de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), le patronat privé, l'inquiétude est vite de mise. Malgré sa totale inféodation au régime autoritaire, l'organisation fait entendre ses critiques. La perspective d'une baisse des tarifs douaniers — et donc d'un déferlement des produits européens sur le marché tunisien — affole un grand nombre de PME. Habitués jusque-là à prospérer grâce à un important dispositif protectionniste mis en place dès les premières années de l'indépendance, les propriétaires de ces petites structures — le plus souvent familiales — ne se font aucune illusion. Ils devinent que la concurrence en provenance du Nord balaiera sans peine leurs entreprises.

A chacune de ses sorties publiques, M. Hédi Jilani, proche du président Ben Ali et à la tête de l'Utica, est discrètement encouragé à faire remonter les doléances des patrons. « Je vous en prie, dites bien en haut lieu qu'on a encore besoin de temps pour nous préparer à ce choc qui vient », le supplie ainsi le propriétaire d'une entreprise de textile lors d'une conférence à Tunis en janvier 1995. Le président reste pourtant inflexible. En mars 1995, Tunis signe l'accord d'association avec l'Union européenne qui prévoit, entre autres, la mise en place d'une zone de libre-échange avec un démantèlement progressif des barrières douanières. De plus en plus critiqué par les organisations de défense des droits humains pour son autoritarisme et ses méthodes musclées à l'égard de l'opposition, notamment islamiste, le régime sait qu'un tel rapprochement renforce sa stature internationale et lui évitera les remontrances des grandes puissances. De Paris à Bruxelles en passant par Barcelone ou Milan, colloques et réunions internationales vantent donc l'ouverture du « modèle tunisien » sans jamais faire mention du manque de liberté et de la persécution des opposants. Dans un discours parfaitement rodé, Mohamed Ghannouchi, ministre de la coopération internationale et de l'investissement extérieur, égrène chiffres et indicateurs pour convaincre que son pays fait désormais partie du club des économies émergentes. Et, pour montrer sa détermination, le Palais de Carthage va jusqu'à ordonner au gouvernement d'enclencher le processus de baisse des tarifs douaniers, alors même que la majorité des pays européens n'a pas encore ratifié l'accord d'association.

Dans le même temps, le pouvoir trouve le moyen de calmer les inquiétudes des patrons. Avec l'appui de la Commission de Bruxelles et de plusieurs cabinets de conseil occidentaux, il leur propose un accompagnement pour faire face aux conséquences du libre-échange. Un Programme de « mise à niveau » (PMN) est lancé pour permettre l'adaptation de plusieurs secteurs d'activité. Les entreprises sont encouragées à faire acte de candidature auprès du PMN pour obtenir des financements destinés à établir un « diagnostic stratégique » puis, éventuellement, d'autres crédits pour moderniser leurs équipements et former leur personnel. Très vite, l'expression « mise à niveau » fleurit à toutes les sauces, y compris dans le secteur culturel, où il n'est pas rare d'entendre que la littérature ou la poésie tunisiennes ont besoin d'une mise à niveau… Mais les montants annoncés ne sont guère impressionnants. Moins de 200 millions d'euros seront effectivement mobilisés par l'Europe entre 1995 et 1999. En privé, les dirigeants de l'Utica n'ont pas de mots assez durs pour critiquer l'impréparation et même l'improvisation qui caractérise le PMN.

« Au début, nous divisions les entreprises tunisiennes en trois parts égales, se souvient l'un des anciens responsables du programme. Il y avait celles qui n'avaient pas besoin de mise à niveau car exportatrices et donc déjà insérées dans la concurrence mondiale. Il y avait les autres qui étaient susceptibles d'encaisser le choc de l'ouverture grâce à la mise à niveau et, enfin, celles qui devaient fatalement disparaître car trop archaïques. En réalité, cette dernière catégorie a été la plus importante, car les importations ont déferlé sur le marché et causé de grands dommages à notre secteur privé. » Très vite, les patrons tunisiens découvrent que la mise à niveau est aussi l'occasion pour Bruxelles —qui finance en grande partie le programme — de faire travailler le secteur européen du conseil en management. « On voyait arriver des gens qui n'avaient aucune connaissance du marché tunisien, souvent des consultants juniors. Ils faisaient des recommandations banales et repartaient aussitôt sans transférer le moindre savoir-faire », se souvient M. Hasni Labyadh, ancien directeur financier d'une entreprise privée. Par la suite, la bureaucratie et la vitesse de l'ouverture font le reste.

Une dépendance accrue vis-à-vis de l'Europe.

Si aucune statistique officielle n'est disponible, de nombreux économistes tunisiens estiment toutefois que l'accord de libre-échange a provoqué la disparition de près de 5 000 entreprises et détruit au moins 80 000 emplois déclarés (un chiffre important dans un pays de 10 millions d'habitants). S'il a bénéficié à 6 000 autres et permis l'émergence de quelques « champions » locaux dans les secteurs du textile, de l'automobile et même de l'aéronautique, le PMN est loin d'avoir tenu ses promesses. Quant à l'accord lui-même, il a eu pour première conséquence de renforcer la dépendance de la Tunisie à l'égard de l'Europe, cette dernière représentant 70 % de ses importations et, plus important encore, 80 % de ses exportations. Bien qu'apparue aux premiers temps de la révolution, la perspective d'une révision ou d'une négociation de cet accord n'est plus de mise à Tunis. Les nouvelles autorités estiment qu'elles ne sont pas en position d'entamer un bras de fer avec une Union européenne dont elles espèrent de substantielles aides financières.

Increased NATO and EU cooperation welcome - but set strategic goals right first

Stratego Blog - Thu, 27/10/2016 - 16:38

NATO defense ministers gathered in Brussels to follow up on the decisions taken at the Warsaw Summit in July. The core issue will be again Russia and its assertive military moves in Europe and beyond. In light of the continued meddling of Russia in the Eastern Ukrainian conflict, the deployment of Iskander missiles to Kalinigrad, the provocative military maneuvers from the Baltics to the English Channel and its heavy military engagement in Syria, NATO-Russia relations are not about to improve drastically any time soon.

The United States has taken the lead in the formation of a response by the alliance by providing the core strength of four battle groups to be deployed in the Baltics and in Poland. Germany, Britain and Canada have already made the commitment to lead a battlegroup as a framework nation, and it is expected that France, Denmark, Italy and other allies will offer military contributions at the current ministerial Summit. Strengthening NATO’s readiness and demonstrating solidarity is of course vital for the Alliance, however, in today’s security environment not enough.

From Russia’s hybrid warfare to increasing cybersecurity challenges to widespread transnational threats and challenges – such as illegal migration - in the Mediterranean security challenges outside the realm of traditional defense matters are rising. The lines between military and other types of security challenges are becoming ever more blurred, hence battling them requires comprehensive responses, including building partnerships with organizations better equipped to deal with the challenges.

Of course in a way this is phenomena is not new, new security challenges were already emerging in the post cold war era, and NATO took notice, building partnerships with multiple stakeholders, from individual countries to international organizations, including the EU. The partnership with ‘the other institution’ in town has never been smooth, with well known obstacles such as US and British objections to an independent EU military structure or the Cyprus issue standing in the way of a strategic cooperation.

However, above all the increasing pressures in the Mediterranean emanating from the MENA region are forcing the EU and NATO closer together. In a joint session of NATO ministers with EU foreign policy chief Frederica Morgerini and other non-NATO member EU defense ministers a decision was made to continue NATO’s maritime mission in the East Aegean tackling human trafficking and to launch a similar mission, Operation Sea Guardian in the Central Mediterranean to support EU’s Operation Sophia. Deepening cooperation on countering hybrid threats, cyber defense and exercises were also on the table.

These tactical steps are to be warmly welcome by both organizations and each member state. The scope and the nature of the challenges suggest that only joint and coordinated efforts will deliver long term solutions or at least mitigate the negative effects of the crises in Europe’s vicinity. However, without proper harmonization of objectives and efforts at the strategic political level, they will remain ineffective.

Both institutions have to recognize, that non of the major security challenges could be dealt with effectively without the other organization, including the challenge posed by Russia. The latter could achieve some success in recent years because of its swift and decisive use of multiple elements of power and statecraft. In the end both NATO and the EU are multinational frameworks to better coordinate and allocate resources for the common good of its members and in order to project power. NATO’s military power and the EU’s political, economic and financial power should complement and mutually reinforce the effectiveness of the other.

Political leaders on both sides of the Atlantic should start by avoiding to deepen the challenges ahead. Here are some suggestions:

Demonstrating solidarity and resolve towards Russia is necessary, but keeping channels of communications towards Moscow open is vital. It takes two to tango, and one cannot push all the blame on Russia for the current hostile relationship.

Align rhetoric and stated political objectives with realistic goals and levels of commitment in the Middle East. It is tough to confront with it and partly against our sense of justice, but fostering stability should be the top priority in the current environment. This means above all helping the fight against terrorist groups by assisting local partners and allies and supporting a political resolution of the war in Syria.

As for the refugee and migration crisis, the priority should be saving lives, that is to stop the illegal flow of people through the Mediterranean. The way forward should be to help to establish stability in Libya and in neighboring countries, strengthen maritime and land border protection and discourage people from trying to reach Europe illegally. Yes, European states should help people in imminent danger, help provide their basic needs, help protect them, but offering them the prospect of ‘a la carte’ the social benefits of Europe and without limits in terms of numbers is a completely different story.

Language Undefined Tag: NATOEURussiaMiddle East

La marchandisation du monde

Le Monde Diplomatique - Thu, 27/10/2016 - 16:31

En cette fin de siècle, la dynamique dominante est la mondialisation de l'économie. Elle se fonde sur l'idéologie de la pensée unique, laquelle a décrété qu'une seule politique économique est désormais possible, et que seuls les critères du néolibéralisme et du marché (compétitivité, productivité, libre-échange, rentabilité, etc.) permettent à une société de survivre dans une planète devenue une jungle concurrentielle. Sur ce noyau dur de l'idéologie contemporaine viennent se greffer de nouvelles mythologies, élaborées par les grands médias de masse, qui tentent de faire accepter aux citoyens le nouvel état du monde.

La marchandisation généralisée des mots et des choses, de la nature et de la culture, des corps et des esprits, qui est la caractéristique centrale de notre époque, place la violence (symbolique, politique et sociologique) au cœur du nouveau dispositif idéologique. Celui-ci, plus que jamais, repose sur la puissance des médias de masse, en pleine expansion à cause de l'explosion des nouvelles technologies. Au spectacle de la violence et à ses effets mimétiques s'ajoutent de plus en plus, de manière très insidieuse, des formes neuves de censure et d'intimidation qui mutilent la raison et oblitèrent l'esprit.

Alors que triomphent, apparemment, la démocratie et la liberté dans une planète partiellement débarrassée des régimes autoritaires, reviennent en force paradoxalement les censures, les colonisations culturelles et, sous des aspects fort divers, les manipulations des esprits. De nouveaux et séduisants « opiums des masses » proposent une sorte de « meilleur des mondes », distrayant les citoyens et les détournant de l'action civique et revendicative.

Dans ce nouvel âge de l'aliénation, les technologies de la communication jouent, plus que jamais, un rôle central. A l'heure des messages planétaires, il faut se demander si, en Europe, une certaine culture n'est pas menacée de mort (1). Car la nouvelle guerre du multimédia pourrait entraîner une aussi grave défaite pour l'Europe, dans sa confrontation avec les États-Unis, que celles subies naguère dans les domaines du cinéma et de la télévision. Et qui ont favorisé l'actuelle colonisation culturelle.

Dans l'Europe des Quinze, de 1985 à 1994, le nombre d'entrées dans les cinémas, pour voir des films américains, est passé de 400 à 520 millions, faisant progresser leur part de marché de 56 % à 76 %. Le solde commercial de l'audiovisuel européen face aux États-Unis s'est fortement dégradé en dix ans : de 0,5 milliard de dollars en 1985 les pertes sont passées à 4 milliards de dollars en 1995… Ce qui a entraîné, sur l'ensemble de l'Union, la disparition de quelque 250 000 emplois...

La situation de la télévision est semblable. Sur les quelque 50 chaînes européennes à diffusion nationale « en clair » - ce qui exclut les réseaux câblés et les chaînes cryptées -, les films américains représentaient, en 1993, 53 % de la programmation.

Les industries de l'audiovisuel (télévision, vidéo, dessins animés, jeux électroniques) et du cinéma constituent, pour les Etats-Unis, le premier poste d'exportation et le premier pourvoyeur de devises, devant l'industrie aérospatiale. C'est pourquoi tout ce qui freine l'expansion des produits audiovisuels américains est si âprement combattu par le département du commerce de Washington.

Cette agressivité pourrait s'accentuer car le paysage audiovisuel mondial est en passe de connaître de nouveaux bouleversements provoqués par l'extension rapide de la télévision numérique par satellite, qui, sur un même canal, permet de diffuser jusqu'à dix fois plus de programmes. En France, trois « bouquets numériques » (CanalSatellite, TPS et AB Sat) sont désormais proposés avec une offre globale de presque cent chaînes. Aux États-Unis, Direc-TV et USSB commercialisent deux bouquets respectivement composés de 175 et de 25 chaînes.

Ces perspectives avivent une concurrence féroce entre les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie. Philips et Sony viennent d'annoncer le lancement du disque vidéo numérique (digital video disc, DVD), qui pourrait révolutionner la hi-fi familiale en remplaçant le disque compact, le cédérom, et la cassette vidéo, et en offrant des capacités de stockage d'informations inégalées en qualité numérique.

Les grands groupes de communication procèdent à un double mouvement de concentration : d'une part pour le contrôle des sources (fiction, information, publicité), et, d'autre part pour le contrôle des trois paliers de l'audiovisuel (production, droits sur les programmes, canaux de diffusion). Ils aspirent à devenir des groupes à vocation hégémonique. Ainsi, le droit des citoyens au pluralisme de l'information - un des fondements de la démocratie - se trouve amoindri. On peut se demander également si une nation qui ne maîtrise plus la production de ses images ni le contrôle des nouvelles technologies est encore une nation souveraine.

Déjà peu fiable, le système d'information se trouve confronté à cette révolution radicale que certains comparent à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg. En assemblant les talents multiples de médias dispersés (auxquels s'ajoutent la télécopie, la télématique et la monétique), le multimédia marque une rupture et pourrait bouleverser tout le champ de la communication. Ainsi que la donne économique.

Certains rêvent d'un marché parfait de l'information et de la communication, totalement intégré grâce aux réseaux électroniques et satellitaires, sans frontières, fonctionnant en temps réel et en permanence ; ils l'imaginent construit sur le modèle du marché des capitaux et des flux financiers…

De nouveaux objets culturels (cédérom, logiciels éducatifs, micro-ordinateurs personnels, lecteurs de vidéodisques, téléordinateurs, terminaux multimédias, consultation en ligne sur Internet de sites culturels, etc.) et de nouveaux services (exploration de banques de données au bureau ou à domicile, télétravail, Internet) naissent du mariage de l'informatique, de la télévision, du téléphone et du satellite.

Tout cela modifie la définition même de la « liberté d'expression ». La liberté d'expression des citoyens est directement mise en concurrence avec la « liberté d'expression commerciale », présentée comme un nouveau « droit de l'homme ». On assiste à une tension constante entre la « souveraineté absolue du consommateur » et la volonté des citoyens garantie par la démocratie.

Autour de cette revendication de « liberté d'expression commerciale » se structurent désormais les actions de lobbying des organisations interprofessionnelles (annonceurs, agences publicitaires et médias) (2). Cette « liberté d'expression commerciale » est indissociable du vieux principe, inventé par la diplomatie américaine, du libre flux d'informations, qui a toujours fait peu de cas de la question des inégalités en matière de communications.

La doctrine de la mondialisation aligne la liberté tout court sur la liberté de faire du commerce. L'Organisation mondiale du commerce (OMC), où la communication est classée comme « service », est d'ailleurs devenue le lieu central des débats sur le nouvel ordre communicationnel.

Les géants des télécommunications se livrent à une féroce compétition. La norme globale de l'avenir ? La propriété privée de toutes les structures qui constituent la plate-forme du cyberespace. Les grandes firmes espèrent coloniser le cyberespace, ce qui leur permettra d'envisager la conquête d'Internet (3). Car la bataille décisive, à l'échelle planétaire, a pour enjeu le contrôle des trois secteurs industriels - ordinateurs, télévision, téléphonie - qui fusionnent désormais sur Internet. Le groupe qui régnera sur Internet dominera le monde de la communication de demain, avec tous les risques que cela suppose pour la culture et pour la liberté d'esprit des citoyens.

Un tel ouragan d'ambitions, déclenché par le défi du multimédia, pouvait-il épargner la presse écrite ? Beaucoup de grands journaux appartiennent déjà à des mégagroupes de communication, et les rares titres encore indépendants, fragilisés par la chute des recettes publicitaires, sont désormais convoités par des pouvoirs financiers. Une enquête a révélé que la confiance des Français dans les médias s'est effondrée (4). En un an, le nombre de ceux qui acceptent la manière dont la presse rapporte les événements est passé de 56 % à 45 %, une baisse de onze points ! Et à l'égard de la télévision la chute - de 60 % à 45 % - est de quinze points !

Une telle suspicion montre que les citoyens ne sont pas dupes ; qu'ils savent résister à l'endoctrinement médiatique. Pourront-ils résister aussi à l'encerclement de l'idéologie dominante ? Sauront-ils suivre les pistes suggérées par quelques créateurs et artistes qui proposent de « faire exploser » l'inhumaine société néolibérale ?

(1) Lire « L'agonie de la culture ? », Manière de voir, n° 19, septembre 1993.

(2) Lire Armand Mattelart, « Les nouveaux scénarios de la communication mondiale », Le Monde diplomatique, août 1996.

(3) Lire « Internet, l'extase et l'effroi », Manière de voir, Hors-série, octobre 1996.

(4) La Croix, 24 janvier 1995.

Alena, des mots magiques, des mots tactiques, qui sonnent faux

Le Monde Diplomatique - Thu, 27/10/2016 - 15:05

Les négociations autour du grand marché transatlantique et du traité de libre-échange transpacifique s'accompagnent d'innombrables promesses de la part des gouvernements et des entreprises : créations d'emplois, croissance, ouverture de nouveaux marchés, amélioration des relations diplomatiques, etc. Cette partition fut déjà jouée sur l'air d'une célèbre chanson de Dalida (« Paroles, paroles ») au début des années 1990, au sujet de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena). Entré en vigueur le 1er janvier 1994, ce marché commun devait diriger le Mexique, les Etats-Unis et le Canada vers un avenir radieux. Vingt ans plus tard, un rapport publié par Public Citizen's Global Trade Watch (1) permet de dresser un bilan.

Promesse Réalité En 1993, Gary Hufbauer et Jeffrey Schott, chercheurs au Peterson Institue for International Economics (PIIE), expliquent que l'Alena permettra d'augmenter l'excédent commercial des Etats-Unis par rapport au Mexique, avec à la clé la création de 170 000 emplois dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur du traité. Moins de deux ans après la mise en place de l'Alena, Hufbauer reconnaît que ses hypothèses en matière d'emploi étaient erronées. Il explique alors au Wall Street Journal : « L'effet de l'Alena en matière d'emploi est proche de zéro… La leçon pour moi, c'est que je ne dois pas m'aventurer sur le terrain des prévisions. »

En effet, l'Alena n'a pas créé les centaines de milliers d'emplois promis aux Etats-Unis. En 2004, l'Economic Policy Institute (EPI) estimait que l'Alena avait contribué à la disparition d'un million d'emplois dans le pays. L'EPI a aussi calculé que l'augmentation du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis du Mexique a détruit à elle seule environ 700 000 emplois entre 1994 et 2010.

Certains défenseurs de l'Alena reconnaissent que le traité pourrait entraîner des suppressions d'emplois aux Etats-Unis. Mais, assurent-ils, les travailleurs américains en sortiront quand même gagnants : ils pourront acheter des produits importés moins chers. Pour de nombreux produits de consommation, la promesse d'une baisse des prix n'est jamais devenue réalité. Bien que les importations de denrées alimentaires depuis le Canada et le Mexique aient augmenté de 239% depuis l'entrée en vigueur de l'Alena, le prix moyen des aliments aux Etats-Unis s'est renchéri de 67%. Les éleveurs et les agriculteurs des Etats-Unis sont les travailleurs qui profiteront le plus de l'Alena : les exportations agricoles augmenteront considérablement, promettent les partisans du traité en 1993. Les exportations agricoles des Etats-Unis se sont accrues depuis l'Alena, mais les importations ont encore plus augmenté. Ainsi, concernant les produits agricoles, le déficit commercial annuel moyen des Etats-Unis par rapport au Canada et au Mexique a augmenté de 174% entre les périodes 1988-1993 et 1994-1999. « Nous espérons 7,5 milliards de dollars de ventes supplémentaires au cours des dix prochaines années. Ces ventes pourraient permettre de créer dix mille emplois chez General Electric et ses fournisseurs. Nous croyons ardemment que ces emplois dépendent du succès de ce traité. » (M. Michael Gadbaw, responsable international de General Electric, 21 octobre 1993.) General Electric a supprimé 4 936 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays. « Grâce à l'Alena, Chrysler prévoit d'exporter 25 000 véhicules au Mexique et au Canada en 1995, et 80 000 en l'an 2000. Ces ventes permettront la création de 4 000 emplois aux Etats-Unis en 1995, chez Chrysler et ses fournisseurs. » (« Nafta : We need it. How US companies view their business prospects under Nafta », National Association of Manufacturers, novembre 1993.) Chrysler a supprimé 7 743 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays. « L'Alena éliminera les incitations à délocaliser nos activités au Mexique. Les entreprises américaines serviront mieux le marché mexicain en exportant qu'en délocalisant. Caterpillar considère que la diminution des droits de douanes, conjuguée à l'augmentation de la croissance, accroîtra la demande au Mexique de 250 à 350 machines par an. »

(Trade Partnership, « The impact of Nafta on Illinois », Washington, D.C., juin 1993.)

Caterpillar a supprimé 4 936 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays.

Depuis 2008, Caterpillar a licencié 483 travailleurs de son usine de Mapleton (Illinois), pour cause de délocalisation d'une partie de la production au Mexique. La multinationale a aussi licencié 105 employés de Pendergrass (Géorgie), du fait de l'augmentation des importations depuis le Mexique.

Selon le président mexicain de l'époque, M.Carlos Salinas de Gortari, cet accord contribuera à réduire le flux des migrants quittant le Mexique pour se rendre aux Etats-Unis : « Le Mexique préfère exporter ses produits que ses habitants », explique-t-il en 1993 avant d'ajouter que les Etats-Unis ont le choix entre « accueillir les tomates mexicaines ou accueillir les migrants mexicains qui cultiveront ces tomates aux Etats-Unis. » Pendant les trois années précédant l'adoption de l'Alena, le nombre de migrants mexicains rejoignant chaque année les Etats-Unis était stable. Puis celui-ci est passé de 370 000 en 1993 à 770 000 en 2000. Cette augmentation coïncide avec l'inondation du marché mexicain par le maïs subventionné produit aux Etats-Unis.

Le nombre de clandestins mexicains aux Etats-Unis a augmenté de 144% depuis l'Alena, passant de 4,8 millions de personnes en 1993 à 11,7 millions en 2012.

Grâce au développement des échanges avec les Etats-Unis et le Canada, l'Alena entraînera une augmentation du taux de croissance au Mexique. Depuis 1994, au Mexique, le taux de croissance annuel moyen par habitant s'élève à un dérisoire 1,1%. Ainsi, après vingt ans d'Alena, la croissance mexicaine cumulée s'établit à 24%.

Par contraste, entre 1960 et 1980, le produit intérieur brut par habitant de ce pays avait augmenté de 102%, c'est-à-dire 3,6% de moyenne annuelle. Si le Mexique avait continué à ce rythme, il serait aujourd'hui proche du niveau de vie européen.

Selon ses partisans, l'Alena offrira la possibilité de renforcer et d'améliorer les liens unissant les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Le Mexique et le Canada comptent parmi les pays qui s'opposent le plus souvent à la politique des Etats-Unis, dans le cadre de l'Alena, mais aussi à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) où le Canada a déposé trois fois plus de recours contre les Etats-Unis que ceux-ci n'en ont émis contre lui. Après l'Union européenne, le Canada a lancé plus de recours à l'OMC contre les Etats-Unis que n'importe quel autre pays. Le Mexique prend quant à lui la quatrième place sur la liste des pays défiant les Etats-Unis à l'OMC.

(1) Public Citizen's Global Trade Watch, « Nafta's 20-year legacy and the fate of the Trans-Pacific Partnership » (PDF), Washington, D.C., 2014.

Welcoming Neighbors and Cleaning its House: China’s Interesting Week

Foreign Policy Blogs - Thu, 27/10/2016 - 12:52

Chinese President Xi Jinping (left) shows the way to Rodrigo Duterte at a signing ceremony. (Associated Press)

In the past week China has seen potentially groundbreaking developments in internal and external politics. The visit of incendiary Philippine president Rodrigo Duterte could signal a shift in regional alliances. And the ruling Communist Party has looked to solidify its grip on power and support by showing its commitment to cracking down on government corruption.

On a state visit to Beijing on Oct. 20, 2016, President Duterte of the Philippines grabbed a lot of headlines on the international stage by declaring “a separation from the United States.” He also “repeatedly sought to distance the Philippines from the United States, a treaty ally.” Based on this and previous statements, some believe that Duterte intends to diminish his country’s long-standing military cooperation with the U.S.

But despite Duterte’s bluster, the extent to which he will actually go in breaking ties with one of its most important military partners is unknown (Jane Perlez of the New York Times characterized the Philippine army on its own as “underequipped and poorly trained”). For more on the potential military impact of Duterte’s threats and potential explanation for why he made them, you can read Gary Sands’ recent FPA blog post here.

In addition to rankling some officials in the U.S., Duterte’s visit could also signal a closer alliance between the Philippines and China. Such a shift could have major repercussions on the power balance in east Asia. On the same day as his “separation” comments, Duterte and Chinese Premier Xi Jinping agreed to resume negotiations over the disputed South China Sea. This prospect opens the door for de-escalation of hostilities in the hotly contested waterway, as well as a warming of relations between the 2 countries. But…very few details were offered on when the talks would start or what they would encompass.

Xi and Duterte did announce last Thursday that they would establish a joint coast guard committee on maritime cooperation. This could be an extremely important development as Chinese Coast Guard ships have been blocking Philippine boats from a key fishing area of the South China Sea after China claimed the area in 2012. China also pledged to assist the Philippines in developing aquaculture and commercial fish processing, issues previously highlighted by Duterte.

Beyond the South China Sea, Chinese leader Xi agreed to increase infrastructure investment in the Philippines by $24 billion, lift embargoes on certain food imports, and remove a travel advisory to try to encourage tourism exchange.

What’s more, other countries in the region are eyeing Duterte’s overtures towards China. As a result, some analysts believe neighboring Malaysia, Thailand, and Vietnam may begin to draw closer alliances with China. On Oct. 24, 2016, Perlez notes that “China may have started a strategic realignment in Southeast Asia by bringing an important American ally [the Philippines] to its side.”

However it is important to remember that Duterte’s shocking apparent success on his China visit does not ensure real cooperation.  According to Trinh Nguyen, an economist specializing in the Asian Pacific region at Natixis Bank, “Pledges do not necessarily translate into realized foreign direct investment for the Philippines.” Certainly both sides saw the opportunity to gain political points at home and abroad on Duterte’s visit. Thus it appears the real-world, measurable impact of newly positive China-Philippines remains to be seen.

While China seeks new partnerships with its neighbors, the ruling Communist Party is renewing its efforts to stomp out political corruption at home. As Premier Xi begins a second five-year term, he has taken steps to show the Chinese people that graft and other illegal acts by government officials are not acceptable. The state-controlled TV station is even currently airing a documentary series showing disgraced former officials lamenting their bad choices and repenting their misdeeds. “I became possessed and lost my head,” says Bai Enpei, a former Communist Party secretary convicted of taking bribes of nearly $38 million.

The show details the lavish lifestyle of these officials—one of whom detailed his courtship by business executives with dinners featuring crocodile meat—as well as their falls from grace. Xi is presented as the hero swooping in to clean up the immoral acts, the only clean (literally and figuratively) party leader seen in the documentary.

Tighter control over the party will be reinforced this week at the Central Committee annual meeting. Premier Xi is expected to introduce new regulations regarding “comprehensive and strict management” of party affairs. This should expand on the power and influence of the Central Commission for Discipline Inspection, the anti-corruption task force headed by one of Xi’s closest allies. This group has recently begun to act with larger impunity as they aim to reinforce loyalty to the party and to Xi. It has the power to detain government officials in secret without needing court approval.

Are more countries in Asia setting in motion a shift in alliances away from the west and towards China? It is really too early to tell. But it will be important to monitor developments, and to see how far Duterte is really willing to go in alienating the Philippines from the U.S. All of his shocking commentary may end up being much ado about nothing. And while reducing corruption is never bad, the methods employed by the Chinese government are concerning.

Both situations will be worth watching.

The post Welcoming Neighbors and Cleaning its House: China’s Interesting Week appeared first on Foreign Policy Blogs.

Anti-Semitism in the Trump Campaign

Foreign Policy Blogs - Thu, 27/10/2016 - 12:45

Trump tweeted out this picture of Hillary Clinton, surrounded by money and accompanied by a Jewish star.

Donald Trump is a master gaslighter. He takes things said about him and tries to convince us that the flaw in question actually applies not to him but rather to his opponents or detractors.

When he was caught on tape bragging about disrespecting women (and worse)—he told the world that no one (NO ONE!) has more respect for women than he does.

He distanced himself from his role as a leader in the Obama birther movement, (a role which he claimed previously he is proud to have served) only to later claim it was Hillary Clinton who had started the movement in the first place (she did not).

In the last debate of this presidential cycle, Clinton referred to Trump as a puppet for Putin. He disagreed but—because this is Donald Trump—he also responded, “you’re the puppet.” Which makes no sense—the interaction came after Trump pointed at Clinton and stated, “Putin, from everything I see, has no respect for this person”—but this is 2016. So anything goes.

This election cycle is full of additional examples. If something nasty or distasteful is said about Trump, he will happily turn it around to make a similar claim against his accusers. “I know you are, but what am I.

Trump has also surrounded himself with staff and advisers just as adept at such manipulation. Kellyanne Conway, Chris Christie, Newt Gingrich, Mike Pence and Rudy Giuliani, each in their own way, can take any claim about Trump and readily turn it around on the Clintons, the media, the liberals, or whoever else might be deemed relevant to the conversation.

This week, David Friedman, a Trump Israel adviser, made headlines when he dismissed the idea that anti-Semitism existed amongst Trump’s supporters. He insisted though that there IS actually “anti-Semitic sentiment among Clinton’s supporters.” That’s some Trump-level gaslighting right there!

Are there anti-Semitic Clinton supporters? Of course. When you are talking about tens of millions of people, there are going to be those who hate the Jews. It’s just a way of the world sadly.

But they and their bile are not embraced or welcomed by any respectable person in the Clinton campaign or the Democratic party.

Trump, on the other hand, retweets statements by known anti-Semites to his millions of Twitter followers!

Blatantly anti-Semitic tweets and accounts have been promoted by a top Trump foreign policy advisor, a senior advisor, one of his sons, and of course Trump himself.

And that is just some of the abject anti-Semitism coming from the candidate and his senior advisors… on Twitter. His campaign is of course much bigger than a single social media platform.

Recently Trump stated, “Hillary Clinton meets in secret with international banks to plot the destruction of U.S. sovereignty to enrich these global financial powers, her special interest friends and her donors.”

Per Cheryl Greenberg in the Washington Post: “These are old canards straight out of the phony ‘Protocols of the Elders of Zion,’ conspiracy theories about wealthy, international Jewish bankers plotting to destroy the nation and take over the world, controlling politicians with their wealth or through the power of the media that they dominate.”

There are some who wonder if Trump actually realizes that language like this is anti-Semitic. After all, his daughter converted to Judaism; she and Trump’s son-in-law are observant Jews and are raising Jewish children. Trump not understanding the weight of his words is horrifying in its own right for a man who could become president. But his ignorance (if given the benefit of the doubt that he is not actually an anti-Semite himself) also raises questions about who he has empowered to run his campaign.

Trump appointed Stephen Bannon, the former chairman of Breitbart News, to serve as CEO and to help run the final months of the campaign. This is a man with a troubling record. Bannon’s wife stated in court that, when choosing a school for their twin daughters, her husband  “said that he doesn’t like the way they raise their kids to be ‘whiny brats’ and that he didn’t want the girls going to school with Jews.” As recently as a few weeks ago, Beitbart News published an article that was an openly anti-Semitic attack against a Washington Post columnist.

Although he has (clumsily) stated he does not want it, Trump has the support of David Duke and numerous other white supremacist organizations.

He has retweeted Mussolini.

When Trump supports got mad at a reporter for writing an unflattering article about Melania, someone created a photoshopped image that made it look like the journalist was in a concentration camp and the image was widely shared within Trump supporter online communities. When asked about it, Trump could (and should!) have outright condemned it. Instead, he shrugged it off. “You’ll have to talk to them about it.” When Melania was asked for comment, she responded: “I don’t control my fans. But I don’t agree with what they’re doing. I understand what you mean, but there are people out there who maybe went too far. [The journalist] provoked them.

Trump’s primary slogan of course is Make America Great Again. But he also routinely promises to put “America First.” America First was a WWII-era “isolationist, defeatist, anti-Semitic national organization that urged the US to appease Adolf Hitler.”

Trump supporters have even co-opted a cartoon frog named Pepe, imbuing it with horribly racist and anti-Semitic connotations. If you see this particular cartoon frog on social media, be warned. There’s an anti-Semite on the other end of that account.

This week, Trump and Pence addressed a crowd in Israel via video to try and get out the vote amongst the several hundred thousand American Jews currently living in Israel. The event was hosted by Republicans Overseas – Israel. They sold tickets to the event, highlighting a video from Trump. Trump’s remarks, clocking in at just 59 seconds, opened with him saying “I love Israel” and closed with him saying that “together, we will make America and Israel safe again.”

In the past, Israelis have tended to prefer Republican presidents: supporting Romney over Obama 57% to 22% and McCain over Obama 46.4% to 34%.

But not this time: Clinton is currently trouncing Trump amongst Israelis by an almost 2-1 margin.

Clearly Israelis do not believe he is the one to “make Israel safe again.” American Jews obviously feel the same way as they currently support Clinton over Trump by a 3-1 ratio.

In a few more weeks we will definitively see how the rest of the country feels. Regardless of what happens on Nov. 8th though, it’s pretty clear the Trump campaign has emboldened anti-Semitism in America, regardless of David Friedman’s gaslighting on the matter.

In the meantime, watch out for Pepe. And follow me on Twitter @jlemonsk.

The post Anti-Semitism in the Trump Campaign appeared first on Foreign Policy Blogs.

Le Mali contemporain

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 27/10/2016 - 10:36

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n°3/2016). Alain Antil, responsable du Programme Afrique subsaharienne de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Joseph Brunet-Jailly, Jacques Charmes et Doulaye Konaté, Le Mali contemporain (Éditions Tombouctou/IRD, 2014, 668 pages).

Cette somme collective constitue une radioscopie sans concession d’un pays fragile soumis à des transformations multiples et rapides. Les auteurs pointent la faillite d’un État inefficace, corrompu, qui ne semble pas au service des populations du pays, représentant un coût économique trop important et en franc décalage avec le niveau de richesse du pays : « Faut-il rappeler que le nombre des agents de l’État (fonctionnaires et conventionnaires) a été multiplié par 5 entre 1961 et 1987 et que, au milieu des années 1980, le salaire moyen des fonctionnaires maliens représentait 10 fois le produit national brut par tête du pays ? Faut-il se rappeler que les fonctionnaires maliens se plaignaient déjà, alors, du niveau de leurs rémunérations alors qu’à la même époque, le salaire moyen des fonctionnaires de l’administration centrale dans les pays d’Asie à faible revenu (Bangladesh, Pakistan, Laos, Sri-Lanka), pays comparables au Mali en termes de produit par tête, était environ de deux fois ce dernier ? »

La difficulté pour l’administration de délivrer des services, ou même d’arbitrer sereinement les confrontations d’intérêts entre citoyens et/ou entre groupes de citoyens, a fini de détourner les populations de cette instance. Pour beaucoup, l’existence de l’administration malienne n’a d’autre but que de nourrir ses agents.

La « démocratisation » malienne a rapidement peiné à concerner de nombreux segments de la société malienne autrement qu’à travers un clientélisme exacerbé. Le fonctionnement des institutions de l’État paraît généralement coupé de la vie concrète des citoyens, à l’image du Parlement, simple chambre d’enregistrement de l’exécutif, qui dépense, selon les auteurs, beaucoup plus d’énergie à désigner ses multiples bureaux et commissions qu’à s’occuper des problèmes des Maliens. Autre facette de ce difficile fonctionnement de l’État, la mise en place jamais achevée de la décentralisation.

Mais l’ouvrage n’est pas seulement une charge contre l’État. De l’État jusqu’à la famille, en passant par les différents espaces de sociabilité : famille élargie, grins[1], communauté villageoise, communauté religieuse… il observe les transformations sociales à tous niveaux. La section concernant les cadets sociaux est importante pour saisir ces dynamiques sociales. Jeunes contestant l’autorité des aînés, et en particulier des pères qui n’ont plus, dans les espaces ruraux, les moyens économiques de maintenir cette autorité. Femmes qui combattent au quotidien pour arracher des parcelles d’autonomie (notamment le choix du mari). Jeunes qui, alors qu’ils désespèrent de la vie politique, s’engagent dans des processus de contestation locaux et micro-locaux.

Ce livre est certainement incontournable pour qui veut comprendre les dynamiques profondes de la société malienne contemporaine. Il fait cependant presque totalement l’impasse sur la partie nord du pays (pas seulement sa crise mais aussi ses populations), ce qui participe d’une symbolique quelque peu gênante.

Alain Antil

[1]. Le grin est un groupe de jeunes d’un même village ou même quartier, d’une même classe d’âge se réunissant régulièrement pour discuter de sujets politiques, de société ou de simples badinages. À l’origine, il réunissait les garçons ayant subi certains rites (circoncision surtout) au même moment ; ces groupes étaient censés renforcer la cohésion sociale. Aujourd’hui de nombreux grins sont mixtes, et on a aussi des grins regroupant uniquement des femmes, des hommes d’affaires, des retraités…

S’abonner à Politique étrangère.

 

Syria: UN education envoy urges International Criminal Court probe into Idlib school attack

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 07:00
The United Nations envoy for education today called for an immediate investigation by the Prosecutor of the International Criminal Court (ICC) into what he called a war crime in Syria – the latest attacks on a school compound in the western province of Idlib that left at least 20 pupils and teachers dead.

Pages