La liquidation judiciaire de l'entreprise de réparation et de maintenance navale Navtis Bretagne-Sud a été demandée devant le tribunal de commerce, hier. La fin de l'activité est envisagée pour le 22 décembre.
Lu dans les éditions de Laval d'Ouest-France ce matin, ce papier "patrimoine":
Les Britanniques se souviennent certainement mieux que les Français de l'opération Frankton menée le 7 décembre 1942 par dix hommes du Special Boat Service des Royal Marines. Ce raid, mené en kayak mis à l'eau au large de l'estuaire de la Gironde, avait pour cible des navires allemands et français basés dans le port de Bordeaux. L'opération sera un succès mais huit des dix commandos seront tués.
Pour commémorer ce raid vieux de 75 ans, un groupe de 30 soldats et anciens soldats britanniques, issus des Royal Marines et de la Royal Navy, a parcouru la route des dix commandos: 100 miles en kayak et 85 miles à pied (ce qui correspond à une petite partie de la distance parcourue lors de la retraite des survivants.
Le groupe de marcheurs était aux ordres du capitaine Paul Fleet du Hassler Naval Recovery Centre (baptisé du nom d'un des survivants et chef du commando) installé sur la base navale de Devonport. Lire ici.
Par ailleurs, Christophe Soulard vient de publier un livre sur l'ops Frankton.
Ce livre de 136 pages (20 €) a été publié aux éditions Bonne Anse.
Y sont présentés les commandos qui ont mené le raid; ils s'appellent Hasler et Sparks (tous deux ont survécu), Wallace, Moffatt, Ewart, Sheard, MacKinnon, Conway, Laver et Mills. Anglais, Écossais ou Irlandais. À l'exception des militaires de carrière, Hasler, Laver et Wallace, ils sont engagés pour la durée de la guerre. Dans le civil, ils étaient ouvrier, livreur de lait, chauffeur de bus, employé de bureau, vendeur de glace.
L'ouvrage décortique le raid: préparatifs, conduite et bilan.
Depuis maintenant des semaines, Mme le ministre des Armées, Florence Parly, réclame le déblocage de 700 millions d’euros de crédits gelés par le ministère de l’Action et des Comptes publics. En vain. Fin novembre, la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées avait tenté de mettre la pression sur Bercy en s’abstenant lors […]
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Arnaud Roy, journaliste spécialisé sur les question de Défense et de Sécurité Intérieure, anime depuis le 13 novembre une nouvelle émission mensuelle sur la radio RCF intitulée "Des Forces & des Hommes". 45 minutes de programme dédiées au monde de la Défense et des Forces Armées.
Au sommaire de l'émission, un journal et une revue de presse, la chronique de Jean-Luc Cotard, consultant sur LCI et en deuxième partie de programme, un invité pendant 25 minutes.
L'émission est diffusée tous les deuxièmes mardi du mois à 19h12.
L’atrium du bâtiment « Europa », où se déroulera la réunion du Conseil européen, en pleine préparation pour la cérémonie « PESCO ». Au fond une série de photos illustrant les différentes missions, opérations (crédit : Conseil de l’UE (image) / B2 (photo))
(B2 – exclusif) Avec la publication au Journal officiel ce matin (1), la Coopération structurée permanente (CSP ou PESCO), une sorte d’Eurogroupe de la Défense, est désormais légalement établie, avec effet rétroactif au 11 décembre, le jour de l’adoption de l’acte (texte en toutes langues ici).
Un lancement en grande pompe
Le lancement officiel se fera, en fait, en grande pompe, ce jeudi en fin d’après-midi vers 17 ou 18 heures, dans l’atrium du bâtiment Europa. Une photo de groupe des Chefs d’Etat et de gouvernement des 25 pays participant à la Coopération structurée permanente est prévu. Les chefs seront entourés non seulement des représentants des institutions européennes (JC Juncker, F. Mogherini, D. Tusk) mais aussi, et surtout, d’officiers de toutes armes (terre, air, mer). Une première…
Une représentation diversifiée
Il a donc été demandé aux ’25’ de trouver des profils très différents et pas uniquement des chefs d’état-major. « Nous avons essayé de représenter toute la palette d’intervention, pour illustrer la diversité des projets européens insérés dans cette nouvelle Coopération » m’a expliqué, ce matin, un expert du dossier. Des officiers de toutes les armes (armées de terre, de l’air, marine, renseignement, capacités, cyber) devraient être ainsi présents, avec une attention « pour n’avoir pas que des hommes » sur la photo…
Une générale
Les Français ont ainsi choisi une femme pour les représenter, le général de brigade Christine Chaulieu, qui est la numéro 2 de la représentation militaire française (pour l’UE) à Bruxelles. Tout un symbole (2). La générale est la première promue à ce grade depuis des années, « 26 ans » ont compté mes amis de FOB. Jusqu’à récemment encore, elle était chef du bureau activités internationales à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN). Elle a été en poste, comme attachée de défense, au Danemark en 2005, « à la grande surprise des autorités danoises d’ailleurs » raconte-t-elle (3), et en Autriche en 2013 (avec un rayon d’action sur trois pays voisins : la Hongrie, la Slovaquie et la Slovénie). Elle a aussi exercé à la direction du renseignement militaire (DRM), en 1993 comme capitaine, puis à l’Unité française de vérification de Creil comme d’équipe d’inspection de la maitrise des armements. Son premier poste était en Allemagne, au 20e régiment de train de Baden-Baden.
Un Estonien et un Polonais sur le podium
Deux petites prises de paroles (déclarations) sont prévues cet après-midi pour symboliser ce moment : celle du président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, qui a été un des grands artisans de ce retour de la défense et de la sécurité au premier plan (4) et celle du chef d’état-major estonien, le général Riho Terras. L’Estonie a, en effet, actuellement la présidence de l’Union. Tout un symbole également que le parcours de ce général, qui a fait son service dans la marine soviétique (URSS), avant de basculer dans l’armée de terre (compagnie d’infanterie) de son pays qui venait juste de recouvrer son indépendance (5).
Une symbolique vitale
C’est la première fois (à ma connaissance), qu’une telle cérémonie, mêlant au plus niveau, politiques et militaires, est organisée dans l’enceinte du Conseil européen (et même dans une enceinte européenne). On pourrait facilement se gausser d’une telle cérémonie … Ce serait une, grave, erreur à mon sens. Les symboles font partie de la politique, ils sont la politique…
C’est une étape symbolique notable des avancées concrètes sur la question de la sécurité et de défense, mais aussi de la volonté politique, affichée, d’avancer encore plus avant. Certes ce sont les grands principes qui sont aujourd’hui posés. Il faudra attendre les actions. Mais ce sujet prévu par le Traité de Lisbonne signé il y a tout juste dix ans trouve enfin une première concrétisation (6). C’est inscrit aujourd’hui dans le marbre. Il sera difficile de reculer ensuite.
C’est un affichage politique, important, aux yeux de l’opinion publique européenne. Il n’y a pas que les crises, les divorces ou les « engueulades » (sur la migration ou la Grèce, sur le glyphosate ou le budget européen) qui font le sel de l’Europe. Oui ! l’Union est capable d’avancer, sur des sujets même difficiles, (presque) tous ensemble. Et le départ du Royaume-Uni ne représente pas un affaiblissement de l’Europe. Au contraire. Il favoriser une intégration supplémentaire. Merci David (Cameron) et Theresa (May) !
C’est aussi un message géopolitique aux yeux du monde, de la Russie par exemple ou des pays du voisinage. Le message est destiné plus particulièrement aux États-Unis. Oui, l’Europe est capable de se prendre en main, de s’assumer en tant qu’entité politique complète, c’est-à-dire intégrant (aussi) la « chose militaire », aux côtés des autres actions civiles. Merci Vladimir (Poutine) et Donald (Trump) !
C’est une sorte d’engagement public, qu’il sera difficile de renier ensuite, sauf à reculer ou faire un aveu d’échec ou d’impuissance. En soi, pour tous ceux qui défendent une politique européenne de la défense plus active – des Français aux Estoniens en passant par les Allemands, les Italiens ou les Finlandais –, c’est une petite victoire.
Maintenant, il faut passer au travail (de fourmi) pour tout mettre en œuvre, obtenir des résultats concrets, opérationnels, visibles, pour veiller à ce que ces avancées soient bien comprises du grand public (et pas seulement de la ‘bulle’ européenne) et ne s’abîment pas dans des querelles de procédure. Il faudra parler « franc », ne pas se gargariser de mots, veiller au « vide » démocratique qui marque cette coopération (7). Attention à ne pas décevoir…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Tous nos articles sur la Coopération structurée permanente sont ici dans notre nouvelle rubrique PESCO
Lire notamment :
Et sur B2 pro :
(1) A consulter ici, toutes langues UE disponibles (y compris Danois, Maltais et Anglais, les trois pays qui ne participent par à la PESCO).
(2) Le Luxembourg sera ainsi représenté par une femme le lieutenant-colonel Nadine Thinnes, représentante militaire adjointe du Luxembourg auprès de l’UE, ainsi que l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, les Pays-Bas.
(3) « Durant les premières quinze années de mon parcours, la présence d’un officier féminin n’était pas ressentie comme normale ou habituelle, elle ne pouvait résulter pour certains que de procédures d’exception » a-t-elle raconté dans un point de presse du ministère de la Défense en avril dernier (écoutez son témoignage video sur la présence des femmes dans l’armée). « Durant ma scolarité au CID (l’école de guerre) un camarade de promotion m’a demandé « comment j’avais fait » (…) l’idée que j’avais pu passer des concours comme lui ne l’avait pas effleurée. Les sentiments allaient de l’indifférence à la sympathie, parfois teintée de compassion, en passant par la curiosité et la mise à l’épreuve. Depuis la situation a bien changé ».
(4) avec Jean-Claude Juncker et Federica Mogherini qui ont été concrètement à la manœuvre et à l’initiative. Donald Tusk a beaucoup insisté pour le volet « inclusif » de cette Coopération et raccrocher, notamment au « wagon » européen la Pologne, largement réticente (et c’est un euphémisme !) au départ.
(5) La bio du général Terras résume à elle seule tout le parcours de ce petit pays balte, le plus à l’est de l’Europe. Il a perfectionné ses connaissances en Allemagne (école de la Bundeswehr), au Royaume-Uni (Royal College of Defence Studies), en Suède (commandant de compagnie) et en Suisse (Geneva Centre of Security Policy et commandant de bataillon). Et il reçu plusieurs décorations honorifiques notamment des principaux pays à l’initiative de la PESCO (la légion d’honneur française, l’ordre du mérite allemand et la croix d’honneur de la Bundeswehr, l’ordre du lion finlandais…).
(6) L’article 42, § 6, du traité sur l’Union européenne (TUE) prévoit que « les États membres qui remplissent des critères plus élevés de capacités militaires et qui ont souscrit des engagements plus contraignants en la matière en vue des missions les plus exigeantes, établissent une coopération structurée permanente (CSP) dans le cadre de l’Union ».
(7) Lire : La défense européenne en dérapage démocratique. Attention au manque de transparence !
Les FS Terre sont à l'honneur dans le HS n° 65 de Raids (84 pages, 11,50 €).
Le commandement des forces spéciales Terre (CFST) regroupe trois régiments (1er RPIMa, 4e RHFS et 13e RDP), une compagnie de commandement et de transmissions des forces spéciales (CCT FS), un groupement d'appui aux opérations spéciales (GAOS) et un état-major, mais aussi une académie qui monte très rapidement en puissance. Le CFST fournit traditionnellement le plus de capacités en opérations extérieures au commandement des opérations spéciales (COS).
Voici donc 84 pages rédigées par Jean-Marc Tanguy, pour découvrir cet outil opérationnel exceptionnel déployé partout où les intérêts français le nécessitent.
Le sommaire:
- Les forces spéciales Terre (un peu d'histoire)
- Le commandement des forces spéciales Terre aujourd'hui
- Les innovations et équipements des actions spéciales Terre
- Les opérations des forces spéciales
- Qui ose gagne
- 13e RDP, "au-delà du possible"
- 4e RHFS "Nulle part sans nous"
- CCT FS, les transmetteurs du COS
- GAOS, un vivier de spécialistes pour l'appui direct.
Hommage au soldat portugais décédé le 13 juin 2017 dans l’attaque terroriste du Campement (crédit : EUTM Mali)
(B2) A l’heure où la Coopération structurée permanente est lancée (1), il ne faut pas oublier ceux qui sont sur le terrain, dans l’ombre, agissent avec bravoure, font honneur à leur drapeau et au drapeau européen, au péril (parfois) de leur vie…
C’était il y a presque six mois, le 18 juin dernier, il était un peu moins de 4 heures dans l’après-midi sur le site du Campement, près de Bamako, quand des terroristes font irruption. Il n’est pas inutile de revenir sur ces faits. Car si l’attaque terroriste a été moins dévastatrice que prévue, c’est que certains Européens, présents sur place, ont joué un rôle notable, réussissant à « ralentir » l’attaque, et même à la stopper.
Un Espagnol
Un officier espagnol d’EUTM Mali, présent sur place, a ainsi tenu très vite donné l’alerte au QG d’EUTM Mali, « donnant des informations régulières, précises », permettant notamment de déclencher la Quick Reaction force (QRF), qui s’est rapidement rendu sur les lieux. Il a également pu récupéré une arme qui lui a permis de tirer sur les agresseurs.
Un Français
Un autre officier, français, a pu riposter immédiatement, avec son arme personnelle, sur les assaillants, réussissant à « neutraliser » un « terroriste ». « Il a fait preuve d’une bravoure exceptionnelle, négligeant sa propre sécurité en ripostant immédiatement aux assaillants » indique une source militaire européenne.
Un Portugais
Un officier portugais a au péril de sa vie, tenté de protéger les autres personnes qui se trouvaient là, s’exposant « bravement ». Il est mort à ce champ d’honneur (lire : Attaque terroriste contre l’hotel Le Campement près de Bamako. Des morts parmi les Européens (V6).
Les Tchèques à la ressource
Quand aux Tchèques de la QRF, ils n’ont pas hésité en arrivant sur place, non seulement à mettre à l’abri les civils, mais aussi à partir au combat pour prendre les attaquants à leur propre piège. Ils ont également donné les premiers secours aux soldats maliens blessés dans l’action.
Au résultat : l’attaque stoppée
Résultat de ces actions individuelles combinées : les terroristes ont, non seulement, vu leur attaque ralentie, puis stoppée. Mais ils sont passés du statut d’agresseurs à défenseurs. Ce qui a permis de sauver nombre de vies. Certes cinq personnes ont été tuées – dont deux personnels européens – mais 32 personnes, qui se trouvaient sur le Campement, ont pu être sauvées… Il est important de s’en souvenir.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Attaque terroriste sur Le Campement, Européens (et Maliens) ont, bien, réagi (V10)
(1) Lire : La PESCO (Coopération structurée permanente) au podium
NB : cinq officiers et sous officiers (dont un à titre posthume) ont été décorés de la médaille du mérite européen.