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Défense

L’Allemagne future puissance nucléaire ?

Blog Secret Défense - Mon, 10/09/2018 - 06:48
Outre-Rhin, la question nucléaire n’est plus totalement taboue depuis l’élection de Trump. Plusieurs voix se prononcent pour une bombe allemande ou une dissuasion partagée en Europe, c’est-à-dire avec la France
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Les premiers entretiens de l’Europe de la défense à Panthéon Sorbonne

Bruxelles2 - Sat, 08/09/2018 - 15:38

(B2) Alors que la rentrée va se faire sous l’angle de la défense — que ce soit au niveau européen avec les propositions de Emmanuel Macron et le discours de l’état de l’Union de Jean-Claude Juncker — et avant les universités d’été de la défense, nous publions une série de papiers issus des Premiers Entretiens de la défense européenne à la Sorbonne que nous avons organisé en juin avec nos amis universitaires et chercheurs.

Une panoplie d’acteurs industriels, de chercheurs et d’acteurs institutionnels, réunis autour d’un sujet majeur : dans quelle direction s’oriente l’Europe de la défense, en particulier l’industrie européenne de défense qui a fait l’objet de toutes les attentions des politiques ces derniers mois.

Créer une base industrielle et technique de défense européenne (BITDE) suppose une autonomie industrielle, sans pays tiers précise Carole Ferrand, de la direction général de l’armement. Oui, mais elle doit être composée de champions forts à l’export, et pas seulement sur le marché européen, qui est trop petit pour avoir exister et innover, complète Olivier Martin, MBDA. Les Européens bénéficieront du Fonds européen de défense et d’une BITDE parce qu’ils leur offriront une autonomie stratégique et assurera leur sécurité, pense Stéphane Abrial, directeur Groupe international et relations institutionnelles chez SAFRAN.

Les acteurs institutionnels, eux, s’accordent sur un point en particulier : c’est à l’industrie de faire un pas en avant et lancer des projets rapidement, au moyen du Fonds européen de défense, comme l’ont martelé Pierre Delsaux, directeur général adjoint, et Anne Fort, chef d’unité adjoint, à la DG GROW à la Commission européenne ainsi que Jean-Youri Martin, directeur adjoint de l’Agence européenne de défense.

Quel chemin parcouru a précisé Françoise Grossetête, eurodéputée, qui nous a fait part de son expérience de rapporteure du programme de développement industriel de défense, détaillant les circonstances, finalement favorables, qui a amené une majorité assez large, plutôt inédite quand on parle d’intégration européenne, des conservateurs aux sociaux-démocrates, pour approuver ce nouveau programme.

Enfin nous avons pu avoir un portrait sans concession de la future coopération structurée permanente (PESCO) par F. Mauro ou de la situation des budgets européens de défense avec F. Coulomb

(NGV avec Aurélie Pugnet, st.)

Les seconds entretiens de la défense européenne auront lieu au printemps 2019, juste avant les élections européennes. Nous vous tiendrons informés sur ce site, comme sur celui des Entretiens

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Entretiens européens de la Défense (3) : Bien définir les modalités du Fonds (S. Abrial, Safran)

Bruxelles2 - Sat, 08/09/2018 - 13:42
(B2 à Paris) Les Européens bénéficieront du Fonds européen de défense parce qu'il leur offrira une base industrielle (BITDE), une autonomie stratégique et assurera leur sécurité, pense Stéphane Abrial *, Directeur Groupe international et relations institutionnelles chez Safran, comme il l'explique le 1er juin, aux premiers entretiens de la défense européenne Nécessaire pour l'autonomie stratégique […]

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Pour un module cybersec dans le SNU

EGEABLOG - Sat, 08/09/2018 - 11:17

La question du service national universel a suscité quelques débats et beaucoup d'incertitudes. Il reste que la volonté du président de la République a conduit à sa mise en place prochaine, d'autant que son principe devrait être inscrit dans la Constitution, selon le projet de révision en cours d'examen au Parlement (voir ici).

Source

Il durerait un mois et concernerait toute une classe d'âge, garçons et filles, soit environ 800.000 jeunes âgés de 16 ans. Mais on ne sait pas trop ce qu'il y aura dans ce mois. Il me semble qu'une initiation à la cybersécurité serait un bon élément du programme avec des avantages multiples : développons.

En effet, il y a beaucoup d'incertitudes concernant le contenu de ce mois. On parle du BAFA (attention, pas GAFA), d'instruction civique et d'initiation aux premiers secours. Cela paraît un peu maigre.

Or, une initiation aux gestes et pratiques de la cybersécurité constituerait une formidable initiative. D'abord parce que la population française est très mal éduquée à l'hygiène numérique ; ensuite parce que les jeunes que l'on vise sont depuis leur plus tendre enfance imprégnés de culture digitale (on parle bien de "génération digitale") : ils n'en connaissent que les usages et avantages, mais personne ne leur parle des dangers et des risques.

Enfin, une telle initiative donnerait une couche incontestablement moderne à ce service national qui sinon aurait du mal à se distinguer de l'association patriotique mélangée à de l'apprentissage aux premiers secours : très bien, fort utile mais un peu compassé.

Avoir un module de deux à cinq jours d'initiation à la cybersécurité rendrait incontestablement la nation plus résiliente. Au fond, il y aurait un côté "défense" dans ce service sans que pour autant cela pèse sur les militaires, qui ont bien d'autres missions à accomplir. Enfin, l'image projetée à l'international serait remarquable et nul doute que nous serions rapidement imités : cela entrerait parfaitement dans la stratégie numérique exposée par le PR dans son discours de la Sorbonne.

Accessoirement, les jeunes deviendraient rapidement des prescripteurs auprès de leur entourage qui considère la cybersécurité avec "distance". La diffusion d'une culture cyber serait facilitée.

Ajoutons enfin que pour mettre en place cet enseignement, il faudrait développer un corps d'instructeurs qui pourraient rapidement devenir des professionnels travaillant au profit des PME, qui constituent aujourd’hui le maillon faible de notre dispositif. Or, les PME ne peuvent pas se payer des RSSI à plein temps. En revanche, prendre appui sur un réseau de professionnels indépendants et proches de ces entreprises (or, comme le SNU sera réparti sur tout le territoire, il faudra des instructeurs répartis également partout) devrait permettre là encore d'améliorer les choses.

Dernière cerise sur le gâteau : le développement de cette cohorte de professionnels permettrait d'alimenter les besoins des armées (mais à terme des grandes administrations nationales ou territoriales) en réservistes cyber, y compris opérationnels. Cela renforcerait les armées et donc la défense de la Nation, ce qui est normalement l'intérêt d'un Service national. La boucle serait bouclée...

Autrement dit, un module Cybersécurité au sien du SNU pourrait déclencher un cycle extrêmement vertueux et utile qui légitimerait encore plus ce SNU, encore aujourd'hui controversé.

O. Kempf

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Une première à Ménaka

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/09/2018 - 22:22
C'était en début de semaine, mais sans gravité pour les militaires française de Barkhane : une salve de
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Carnet (07.09.2018). Ingérence électorale (projet). Allemagne (budget). Espagne (livraison d’armes). Dassault-Safran (litige). Irak (violences). Syrie (appel). Afghanistan (attentats). Malaisie (homosexualité). Qatar (migrants). ETIAS (règlement)....

Bruxelles2 - Fri, 07/09/2018 - 19:15
(B2) Parus récemment :   Entretiens européens de la Défense (2) : Des champions européens, à l’export aussi (O. Martin, MBDA) EUBAM Libya doit-elle descendre vers le Sud ou… fermer ses portes ? Les trois options du SEAE (blog) La Cour pénale internationale impose sa juridiction au Myanmar Entretiens européens de la Défense (1) : […]

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L'ambassadrice change de case

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/09/2018 - 18:42
Evelyne Decorps quitte brutalement l'ambassade de France à Bamako (Mali) même si son départ n'est
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Deux salons du livre militaire

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/09/2018 - 15:40
C'est aujourd'hui et jusqu'à dimanche : le mémorial de l'OTAN organise son salon du livre à
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Un affrété de Barkhane pose d'urgence

Le mamouth (Blog) - Fri, 07/09/2018 - 15:07
Un aéronef bimoteur affrété par la force Barkhane a dû faire un poser d'urgence ce matin en BSS,
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Entretiens européens de la Défense (2) : Des champions européens, à l’export aussi (O. Martin, MBDA)

Bruxelles2 - Fri, 07/09/2018 - 12:44
(B2 à Paris) Pour Olivier Martin *, secrétaire général chez MBDA, le Fonds européen de défense est une bonne nouvelle. Mais impossible d'y participer sans la garantie de champions forts sur le marché européen mais également à l'export, a-t-il alerté lors des premiers entretiens de l'Europe de la défense le 1er juin Nous avons besoin […]

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EUBAM Libya doit-elle descendre vers le Sud ou… fermer ses portes ? Les trois options du SEAE

Bruxelles2 - Fri, 07/09/2018 - 11:55
(B2 - exclusif) Après deux ans de doutes et de planifications sur la future présence de la PSDC en Libye, les Européens vont devoir faire un choix. Pour ce faire, la Haute représentante a fait préparer un document d'option sur l'évolution de la mission européenne de soutien aux forces libyennes chargées du contrôle aux frontières (EUBAM […]

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La Cour pénale internationale impose sa juridiction au Myanmar

Bruxelles2 - Fri, 07/09/2018 - 11:30

(B2) La chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé jeudi (6 septembre) que la Cour « pouvait exercer sa compétence à l’égard de la déportation alléguée du peuple rohingya du Myanmar au Bangladesh », sur la requête du Procureur. Ce même si le Myanmar n’est pas partie prenante à la Cour

(Crédit : CPI-ICC)

La CPI applique la compétence territoriale

« La Chambre a conclu que la Cour pouvait exercer sa compétence si [le] crime étaient commis sur le territoire d’un État partie au Statut de Rome (article 12‑2‑a) ». Le crime en question étant « le transfert forcé [et/ou] la déportation », de l’article 7‑1‑d, sur lesquels la Cour a compétence. Pour les juges internationaux, le fait « qu’un élément de ce crime (le passage d’une frontière) avait eu lieu sur le territoire du Bangladesh (État qui est partie au Statut) », comme présenté dans la requête du Procureur, justifie sa compétence.

Prochaine étape : l’autorisation d’ouverture d’enquête

Maintenant que la compétence de la Cour a été définie applicable à ce cas, le procureur « peut présenter à la Chambre préliminaire une demande d’autorisation d’ouvrir une enquête en vertu de l’article 15 du Statut ».

Dans la ligne des Nations Unies

Dans le cadre de son rapport publié le 24 août, la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies reconnaît « demande un mécanisme pour demander des comptes devant la justice internationale. La CPI serait logique, mais il serait aussi possible de créer un tribunal spécialisé (comme pour le Rwanda) ».

L’UE dans l’attente

L’Union européenne, elle, attend « de recevoir le rapport complet de la mission » d’enquête internationale  pour « travailler sur ses recommandations » (lire Carnet 31.08.2018). En particulier, la « mise en place d’un processus de responsabilisation approprié », a souligné la porte parole de Federica Mogherini, jeudi dernier (30 août).

 

(Emmanuelle Stroesser & Aurélie Pugnet st.)

Lire :

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Les Estoniens patrouillent à Gao

Le mamouth (Blog) - Thu, 06/09/2018 - 22:12
Ils sont une cinquantaine, et patrouillent à bord de quatre véhicules dans le grand Gao : les Estoniens sont les
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Un binôme inédit au Mali

Le mamouth (Blog) - Thu, 06/09/2018 - 21:49
Depuis quelques semaines, la base de Gao a vu opérer un binôme inédit, sur la mission d'évacuation
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Entretiens européens de la Défense (1) : L’autonomie suppose de se passer des pays tiers (C. Ferrand, DGA)

Bruxelles2 - Thu, 06/09/2018 - 15:30
(B2) La « compétition avant même la phase d'exportation » rend l'armement européen « moins efficace sur le marché mondial » estime Carole Ferrand. Pour la responsable des stratégies industrielles au sein de la DGA (France), la solution passe par une « autonomie industrielle européenne ». « Sans État tiers, même si ce sont nos alliés c'est […]

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Fonds européen de défense : le projet de rapport décortiqué

Bruxelles2 - Thu, 06/09/2018 - 07:05
(B2) Le Parlement européen avance sur la mise en place du futur Fonds européen de défense qui sera mis en place à partir de 2021. La filiation avecle programme de développement industriel de la défense (EDIDP) facilite le travail.  La proposition de la Commission européenne tenait déjà largement compte du fruit des négociations sur  Le […]

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Une arme nouvelle au Sahel

Le mamouth (Blog) - Wed, 05/09/2018 - 23:16
On ne l'apprend que maintenant, mais l'armée de terre a qualifié une arme nouvelle sur ses hélicoptères
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Définir la Transformation digitale

EGEABLOG - Wed, 05/09/2018 - 19:11

Il est temps désormais de proposer une définition de la transformation digitale.

La transformation digitale est un processus utilisant de nouvelles technologies informatiques mobilisant des usages mobiles à grande échelle et très simples, ce qui procure un levier de puissance par la maîtrise de très gros volumes de données.

Cette définition nécessite quelques précisions de vocabulaire.

Digital ou numérique ?

Le lecteur aura pu s’agacer de notre utilisation du mot digital. En effet, la traduction française de l’américain digital est « numérique ». Pour être puriste, il faudrait donc parler de transformation numérique. Pourtant, ce n’est pas notre choix ce qui mérite quelques explications. Constatons tout d’abord que l’origine du mot américain vient du latin digit, le doigt. En effet, on comptait à l’origine sur ses doigts, ce qui explique l’association du mot à la notion de chiffre. Cette racine latine fait que le mot digital possède aussi un sens en français : ce qui est lié au doigt. Le français peut ainsi utiliser les deux mots : digital et numérique.

Pourquoi dès lors choisir l’un plutôt que l’autre ? Selon nous, le numérique est centré sur la technologie, le binaire (0 et 1), l’informatique, la dématérialisation. Le numérique indique une approche qui est d’abord technicienne. Or, le lecteur l’aura sans doute remarqué, ce n’est pas ce qui nous semble caractériser d’abord la transformation digitale. D’un autre côté en effet, le digital indique l’attention portée au le doigt, à l’écran tactile, donc à l’usage, donc à l’individu. L’adjectif digital suggère ici la prééminence du facteur social et humain de la TD, bien plus que sa caractéristique technicienne.

Ceci nous conduit à discuter justement l’expression de transformation digitale.

D’abord digital, ou d’abord transformation ?

La transformation digitale n’est-elle pas un effet de mode ? S’agit-il d’une tendance de fond, de l’établissement d’un nouveau standard ? Ne s’agit-il pas simplement d’une simple évolution technologique ?

Posons que le mot le plus important est celui de transformation : en effet, la transformation digitale est fondée sur la transformation des pratiques et des comportements, individuels et collectifs. Elle entraîne la transformation des organisations et notamment des entreprises mais aussi des administrations et autres ONG. Il ne s’agit donc pas d’une simple adaptation, d’une évolution techno-économique : c’est plus profond.

C’est pourquoi le mot important n’est pas digital, c’est bien transformation. Ne voir dans la TD qu’une vague technologique omettrait une part importante du phénomène. Pour autant, il va de soi qu’il a été rendu possible grâce aux conditions technologiques.

Digitalisation, ou transformation digitale ?

Souvent, certains parlent de digitalisation. L’inconvénient de ce mot teint à ce qu’il suggère qu’il ne s’agit que d’un processus technique, et non pas d’un phénomène plus large qui modifie non seulement les organisations mais aussi les comportements. D’ailleurs, la traduction de l’anglais digitalization est bien la numérisation : il s’agit du processus qui consiste à transformer une information analogique en information numérique. Cela peut toucher les documents (la numérisation des fichiers papiers, ce qu’on appelle la dématérialisation), mais aussi des processus plus complets (sans pour autant que l’on touche à la structure du processus.

Or, cette numérisation a déjà été mise en œuvre dans le passé. Cela fait plusieurs décennies que les entreprises et organisations se sont engagées dans des processus d’informatisation qui consistent, principalement, en une digitalisation de leurs activités. C’est pourquoi le mot de digitalisation ne rend pas compte exactement de la charge transformante de la TD. Les deux mots ne sont donc pas synonymes.

Transformer : mais quoi ?

Si le mot important est donc la « transformation », il vient immédiatement la question : quoi transformer ?

Il peut s’agir tout d’abord de transformer un processus professionnel, quitte à le désarticuler ou à proposer une nouvelle approche. Par exemple, un carnet de véhicule peut à la fois contenir des informations administratives (sur l’utilisation du véhicule, les responsables de son emploi), des informations de localisation (le véhicule est allé tel jour de tel endroit à tel autre) et des informations techniques (nombre de kilomètres parcourus, carburant consommé). Ce qui tenait dans une carnet papier, remarquable de simplicité il y a cinquante ans, n’a pas forcément besoin d’être mis sur la même application. On peut ainsi imaginer un processus administratif (tel responsable donne l’instruction à tel agent d’utiliser tel véhicule pour telle mission), un processus d’enregistrement de la localisation (grâce aux systèmes GPS qui sont aujourd’hui extrêmement courants), enfin un processus d’enregistrement des données techniques. Or, ces trois processus ne nécessitent pas forcément le même outil informatique ni le même capteur. On pourra ici utiliser un système propre à l’organisation, là une application utilisable par l’ordiphone personnel de l’agent, là enfin installer un dispositif de recueil des informations techniques sur les véhicules de la flotte.

Dès lors, la transformation digitale va toucher toutes les organisations : civiles (entreprises, ONG) ou publiques (administrations, collectivités locales, services publics divers). Les modalités seront différentes à chaque fois mais les principes demeureront, sachant que de toute façon, la transformation digitale suppose une adaptation au cas d’espèce.

Cela étant, cette transformation est double. Elle provient d’une part des nouvelles sociétés qui se placent d’emblée sous les principes de fonctionnement de cette transformation digitale : pour elle, tout est apparemment facile puisqu’elles partent de rien et que leur objet consiste précisément à défier les situations existantes, à trouver de nouveaux modèles économiques. Il s’agit évidemment des jeunes pousses (start-up en anglais), dont l’éclosion constitue le plus puissant levier de changement. Elle affecte d’autres part les sociétés existantes, qui font face à cette nouvelle concurrence, exacerbée et avec de nouvelles règles qui passent outre les barrières à l’entrée traditionnelles. C’est d’ailleurs cette vaste impulsion d’adaptation de sociétés « brick and mortar » au « clic and mortar » ,qui fait de la transformation digitale un mouvement massif depuis 2013 et 2014. Les organisations publiques s’y sont mises à leur suite car chacun comprend bien que l’adaptation est un gage de survie.

Ceci introduit la possibilité d’un changement systémique de la société. Constatons que la diffusion des ordiphones a d’ores et déjà modifié en profondeur les pratiques sociales de nos contemporains. Notre rapport aux autres s’en trouve modifié en profondeur, que nous en ayons consciences ou non. D’ailleurs, de nouveaux problème surgissent, notamment dans la sphère politique (débat en Amérique et en Europe sur les fausses nouvelles et les manipulations de l’information, mais aussi apparition en Chine d’un contrôle social des populations).

La transformation digitale s’applique donc à plusieurs niveaux, suivant le degré de focalisation que l’on recherche.

O. Kempf

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A lire : les manipulations de l’information

Bruxelles2 - Wed, 05/09/2018 - 16:53

(B2) Le centre d’analyse du ministère français des Affaires étrangères (CAPE) et l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) viennent de publier une étude qui passe en revue le phénomène de bataille de l’information.

Un rapport à lire, bien écrit, captivant, intéressant. Beaucoup d’éléments de fait et de réflexion nombreux.

Ingérences électorales et désinformation

Sont particulièrement traitées les différentes ingérences électorales qui se sont déroulées ces dernières années (aux USA, en France ou ailleurs). Les méthodes russe, chinoise ainsi que de Daech de désinformation sont décortiquées. L’étude se termine par 50 recommandations d’action au plan national ou européen.

Une menace sous-évaluée ou niée par plusieurs pays européens

La menace russe est particulièrement mise en valeur, notamment dans le chapitre de l’Union européenne et de l’OTAN. Une menace sous-évaluée. Plusieurs pays en Europe sont dans le « déni » estiment les auteurs : de l’Autriche à Malte en passant par la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, l’Italie, la Grèce, Chypre ou le Luxembourg. Certains sont même hostiles (Grèce, Chypre) « bloquant systématiquement tout effort européen sur le sujet ». La structure contre-propagande de l’UE (on parle de cellule anti-désinformation) apparait sous-dotée.

Commentaire : La thématique de la manipulation de l’information est devenue très ‘mode’ surtout dans les cercles des gouvernants européens. Il reste cependant un doute plus général sur ce type d’exercice, surtout quand il est pratiqué par des instituts rattachés aux organes officiels. Sont-ils vraiment crédibles ?

Les tentatives de contrôle de l’information, la désinformation, voire la pure propagande sont aussi le fait de nos gouvernants que ce soit sur des ‘petites choses’ — affaire Benalla en France ou affaire Selmayr à la Commission européenne — ou sur des sujets plus stratégiques — intervention franco-britannique en Libye ou accord d’association de l’UE en Ukraine —. On ne peut sans doute mettre tout sur le même plan, mais l’objectif est le même : leurrer le public, orienter leur avis. Ils ont aussi un impact certain sur la confiance de l’opinion publique.

Quand ils sont pris sur le fait, les responsables politiques ont aussi plus vite fait de ‘blacklister’ les journalistes concernés, et d’accuser la presse pêle-mêle de ‘mal faire le travail’, de diffuser des ‘fake news’ ou ‘de faire le jeu du populisme’, etc. que de reconnaitre un problème. Ce faisant, ils décrédibilisent à la fois le travail de la presse mais aussi leur propre travail. Et ils banalisent les (autres) manipulateurs de l’information. Parler de manipulation de l’information sera donc crédible quand on évoquera tous les cas de manipulation et pas seulement ‘ceux d’en face’.

(Nicolas Gros-Verheyde)

A télécharger ici ou sur le site de l’IRSEM

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