La capitale gabonaise était quadrillée samedi matin par un imposant dispositif des forces de sécurité après la validation dans la nuit par la Cour constitutionnelle de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, dont l’annonce le 31 août avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans le pays.
Aucun incident n’était signalé en début de matinée à Libreville dont les rues étaient quasi-désertes, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les accès au centre-ville étaient jalonnés de barrages de police, de gendarmerie et de l’armée, alors que les accès au palais présidentiel, sur le front de mer, étaient bloqués par la Garde républicaine (GR). Un hélicoptère de l’armée survolait également la capitale.
Les forces de sécurité fouillaient les rares véhicules circulant.
La Cour constitutionnelle a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Bongo, 57 ans, en rejetant l’essentiel du recours de son rival, l’opposant Jean Ping.
La Cour, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que M. Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection.
– Appel au « dialogue politique » –
Lors de l’audience à Libreville, dans une salle quasiment déserte, la Cour a indiqué que M. Bongo avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% à M. Ping, avec quelque 11.000 voix d’avance, contre moins de 6.000 selon les résultats officiels provisoires.
Peu après le verdict de la cour, Ali Bongo, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans, a appelé à un « dialogue politique », dans une allocution télévisée.
M. Ping n’avait pas réagi samedi matin à la décision de la Cour. Selon son porte-parole, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, il devait s’exprimer dans la journée.
« J’entends réunir très rapidement les conditions d’un dialogue politique ouvert à tous ceux qui le voudront », a assuré le président Bongo dans son allocution.
« J’appelle donc tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux de la présidentielle du 27 août dernier, à travailler avec moi, dans le respect de nos différences certes, mais animés de la volonté de situer l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de nos intérêts particuliers et partisans », a-t-il ajouté.
Le 31 août, la proclamation de la réélection d’Ali Bongo avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville et dans plusieurs villes de province, traumatisant un pays plutôt habitué à la paix civile.
– Avertissement à l’opposition –
S’étant lui même proclamé élu, Jean Ping, ancien cacique du régime passé dans l’opposition, avait déposé un recours devant la Cour constitutionnelle le 8 septembre, tout en jugeant que l’institution était inféodée au pouvoir.
M. Ping demandait notamment un nouveau comptage des bulletins de vote dans la province du Haut-Ogooué.
Dans ce fief familial de la famille Bongo, le président sortant avait obtenu, selon les résultats de la commission électorale qui ont mis le feu aux poudres le 31 août, 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant au plan national une avance de quelque 5.000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325.000 électeurs.
Les observateurs de l’Union européenne (UE) au scrutin avaient fait état d’une « anomalie évidente » dans les résultats.
« Nul ne peut contester le fait que Jean Ping a largement gagné cette élection », a réagi auprès de l’AFP dans la nuit de vendredi à samedi son porte-parole Jean Gaspard Ntoutoume Ayi après l’annonce de la Cour.
Redoutant de nouvelles violences à l’annonce du verdict de la Cour en cas de confirmation de la victoire de M. Bongo, de nombreux Gabonais s’étaient calfeutrés chez eux dès jeudi soir.
Mercredi, l’exécutif avait mis en garde Jean Ping, l’avertissant qu’il serait arrêté s’il franchissait « la ligne rouge » dans l’hypothèse où il n’obtiendrait pas gain de cause en justice.
Un ancien patron du renseignement, Léon-Paul Ngoulakia, par ailleurs cousin du président Bongo, récemment passé à l’opposition et rallié à M. Ping, a été interpellé vendredi à Libreville, quelques heures avant la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
La Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), à partir de samedi et jusqu’au 5 octobre en Afrique du Sud, doit étudier des dizaines de propositions destinées à assouplir ou durcir des restrictions commerciales visant quelque 500 espèces.
Des milliers de défenseurs de l’environnement et de représentants de gouvernement doivent participer à cette convention qui se tiendra pendant douze jours à Johannesburg.
La lutte contre le trafic des éléphants, rhinocéros et autres pangolins, menacés par un braconnage vorace largement nourri par la demande de l’Asie, dominera les débats de la conférence mondiale. D’âpres débats sont aussi attendus autour de la protection du bois de rose et des requins.
Les parties prenantes de la Cites « sont fortement engagées dans la survie des animaux sauvages et des plantes, mais elles ont parfois des points de vue différents sur les moyens d’y parvenir », a déclaré le secrétaire général de la Cites, John Scanlon.
La Cites est un accord international destiné à protéger la faune et la flore menacées par la surexploitation commerciale. Ce traité, signé par 182 pays plus l’Union européenne (UE), est entré en vigueur en 1975. Il protège, à des degrés divers, quelque 5.600 espèces animales et 30.000 plantes.
Les dispositions de la Cites sont contraignantes mais chacun de ses signataires doit toutefois adopter une législation qui garantit leur respect au niveau national.
L’enjeu de cette nouvelle réunion de la Cites, organisée tous les trois ans, est capital, selon les ONG.
« Au moment où tant d’espèces sont gravement menacées par un braconnage insatiable et le commerce, la réunion aura un pouvoir de vie ou de mort sur des animaux emblématiques comme les éléphants, les rhinocéros, les lions et les pangolins », a prévenu Teresa Telecky, de la Humane Society International.
Soit les 182 pays de la Cites « s’entendent pour les protéger au maximum », soit « ils risquent de disparaître », met-elle en garde à l’intention des 3.500 délégués attendus.
Ce trafic de faune sauvage est « perpétré à un stade industriel, alimenté par des groupes criminels transnationaux organisés », a dénoncé M. Scanlon.
– Trafic extrêmement lucratif –
Le braconnage alimente un trafic extrêmement lucratif évalué à 20 milliards de dollars par an, selon la Cites, ce qui en fait le quatrième commerce illégal sur la planète après celui des armes, de la contrefaçon et des êtres humains.
Rhinocéros et éléphants, prisés respectivement pour leurs cornes et leur ivoire, paient le prix fort. Trois rhinocéros sont tués chaque jour pour leurs cornes, selon l’organisation mondiale de protection de la nature WWF. Ces huit dernières années, plus de 5.000 d’entre eux, soit le quart de leur population mondiale, ont été tués en Afrique du Sud, qui abrite à elle seule 80% de ces mammifères encore en vie.
Leurs cornes sont très recherchées en Asie, où la médecine traditionnelle leur prête des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques. Sur le marché noir, le kilo se monnaie plus cher que l’or.
De son côté, la population des éléphants vivant dans les savanes d’Afrique a décliné de 30% entre 2007 et 2014, elle aussi victime pour l’essentiel du braconnage, selon un recensement récent.
Le commerce international de cornes de rhinocéros et d’ivoire est officiellement interdit depuis respectivement 1977 et 1989. Mais ces mesures n’ont pas réussi à enrayer les massacres. Au point que certains envisagent désormais de légaliser certains commerces, seule façon selon eux de réduire le braconnage.
Le petit royaume du Swaziland va ainsi proposer à Johannesburg de lever l’interdiction du commerce de corne de « ses » rhinocéros. La proposition swazie a toutefois peu de chance d’aboutir, fermement combattue par les ONG qui redoutent à l’inverse que la levée du moratoire ne nourrisse encore davantage la demande.
Le Zimbabwe et la Namibie doivent de leur côté demander la levée de l’interdiction du commerce de l’ivoire pour pouvoir vendre sur le marché leur stock d’ivoire confisqué ou provenant d’éléphants décédés de mort naturelle.
L’argent récolté « leur permettrait de continuer le travail de conservation » des animaux, a plaidé auprès de l’AFP la ministre sud-africaine de l’Environnement Edna Molewa, qui soutient la proposition de ces deux pays d’Afrique australe.
La capitale gabonaise Libreville était quadrillée samedi matin par un imposant dispositif policier et militaire après la validation dans la nuit de la réélection du président Ali Bongo Ondimba par la Cour constitutionnelle, a constaté un journaliste de l’AFP.
Aucun incident n’était signalé en début de matinée dans la capitale dont les rues étaient quasi-désertes.
Les accès au centre-ville étaient parsemés de barrages de police, de gendarmerie et de l’armée, alors que les accès au palais présidentiel, sur le front de mer étaient bloqués par la Garde républicaine (GR).
Les forces de sécurité fouillaient les rares véhicules circulant.
La Cour constitutionnelle a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Ali Bongo Ondimba, en rejetant l’essentiel du recours de son rival Jean Ping.
La Cour, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que M. Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection.
Lors de l’audience à Libreville, dans une salle quasiment déserte, la Cour a indiqué que M. Bongo avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% à M. Ping.
« J’appelle tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à un dialogue politique », a déclaré peu après le verdict dans une allocution télévisée Ali Bongo, 57 ans, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans.
M. Ping ne s’était pas exprimé samedi matin sur la décision de la Cour.
Le 31 août, la proclamation de la réélection d’Ali Bongo avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville et dans plusieurs villes de province, traumatisant un pays plutôt habitué à la paix civile.
De nouveaux corps ont été repêchés vendredi au large de l’Egypte portant à au moins 162 morts le bilan du naufrage il y a deux jours d’un bateau de pêche transportant des centaines de migrants.
Les survivants affirment que près de 450 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation qui partait d’Égypte à destination de l’Italie quand elle a chaviré mercredi en Méditerranée, au large de la ville égyptienne de Rosette (nord).
« Le bilan des morts du naufrage au large de Rosette est monté à 162 », a indiqué vendredi le ministère égyptien de la Santé dans un communiqué.
Les autorités ont indiqué que les recherches se concentrent désormais sur la cale du bateau où selon des témoins au moins 100 personnes avaient pris place au moment du naufrage.
Les opérations de sauvetage ont permis de secourir 163 personnes, a précisé l’armée égyptienne.
La majorité des survivants sont de nationalité égyptienne, mais parmi eux figurent aussi des Soudanais, des Érythréens, un Syrien et un Éthiopien, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Quatre Égyptiens, soupçonnés de « trafic d’être humains » et « homicide involontaire » ont été arrêtés, selon les autorités.
Les passeurs utilisent souvent des embarcations vétustes et les surchargent pour obtenir le plus d’argent possible des migrants en quête désespérée d’un passage vers l’Europe.
– Nombre grandissant –
En juin, l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex s’était inquiétée du nombre grandissant de migrants tentant de rejoindre l’Europe, en général l’Italie ou la Grèce, en entamant une traversée « très dangereuse » à partir de l’Egypte.
« Cette année, le nombre est d’environ 1.000 traversées sur des bateaux de passeurs d’Egypte vers l’Italie », avait affirmé son directeur Fabrice Leggeri.
M. Leggeri avait également confirmé que depuis la fermeture de la route des Balkans aux migrants, les départs se faisaient depuis les côtes d’Afrique du Nord, en particulier de Libye, vers l’Italie.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), les départs d’Égypte en bateau comptent pour environ 10% des arrivées en Europe. Ce voyage comporte souvent plusieurs transferts périlleux en pleine mer sur des bateaux en mauvais état.
Le HCR a indiqué vendredi que plus de 4.600 non Egyptiens, en majorité des Soudanais et des Éthiopiens, ont été arrêtés cette année en tentant de prendre la mer depuis la côte septentrionale de l’Egypte.
Plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée cette année pour rejoindre l’Europe et environ 3.500 personnes sont mortes ou portées disparues, selon les Nations unies.
Le nombre de traversées est inférieur aux 520.000 des premiers neuf mois de 2015 mais celui des décès a grimpé.
« Avec ce taux, 2016 sera l’année la plus meurtrière pour la mer Méditerranée », a indiqué mardi à Genève un porte-parole du HCR, William Spindler.
Depuis 2014, plus de 10.000 personnes sont mortes ou portées disparues en tentant de traverser la Méditerranée pour émigrer vers l’Europe en quête d’une vie meilleure, selon le HCR.
Pour lutter contre le trafic d’êtres humains en Méditerranée, l’Union européenne a lancé en juin 2015, avec l’aval de l’ONU, l’opération navale Sophia, à laquelle contribuent 22 pays. Cette opération lui permet d’arraisonner les bateaux transportant des migrants, de les fouiller et de les saisir, mais seulement dans les eaux internationales.