Dans un communiqué publié mardi 28 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’alarme de l’impact dévastateur sur la population civile des affrontements armés en cours autour et dans la ville de Goma. Ils occasionnent un afflux massif de blessés par balles et par munitions explosives dans les structures soutenues par le CICR, notamment l'hôpital CBCA Ndosho à Goma.
Obtenez votre certificat en communication digitale à l'Institut Supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM).
Public visé :
– Directeurs de la communication
– chargés de communication ou agents dans les services de communication,
– Community managers,
– content managers
– chargés de projet en agence de communication
Durée de la formation : 80 heures (3 heures, 3 fois par semaine, de 17h30 à 20h30 les mardis, jeudis et vendredis).
Régime : présentiel
Diplôme : Certificat en communication digitale délivré par l'ISCOM
Coût de la formation : 175 000 F CFA (tarif particulier)
250 000 F CFA (Tarif entreprise)
Début de la session : 18 février 2025
NB : Nombre de places limité à 20 par session.
Contacts :
E-mail : iscombf@gmail.com
Tel : 25430673 / 56917575 / 72830505
Programme
– Module 1 : Comprendre la communication digitale
– Module 2 : Médias sociaux et usages professionnels
– Module 3 : Stratégie de communication digitale
– Module 4 : Écrire pour le Web et vérifier l'information sur Internet
– Module 5 : Initiation à l'infographie
www.iscom-bf.net
La Haute Volta ne serait peut-être pas reconstituée sans lui. 32e roi des Mossi – né en 1906 – fils aîné de Naaba Koom II, le Mogho Naaba Saga II a joué un rôle clé dans l'avenir de la Haute Volta créée en 1919 et devenue aujourd'hui le Burkina Faso. Retour sur une personnalité clé de l'histoire politique du Burkina Faso.
Un prince entre tradition et modernité
Moogho Naaba Saaga II -Issoufou Congo- est né une dizaine d'années après l'occupation coloniale du Moogo. Son père, Naaba Koom II, n'exerçait plus une grande influence dans son royaume devant l'autorité coloniale qui le réduisit à un simple auxiliaire de l'administration. L'analphabétisme constitue un obstacle majeur pour la royauté dans l'exercice des complexités administratives, alors que les princes reclus jusque-là à la tradition sont appelés à jouer un rôle déterminant dans les changements en cours.
C'est dans ce contexte que le père de Naaba Saga II inaugure une ère nouvelle dans le Moogho en commençant par envoyer son fils à l'école du Blanc. Par cet acte, Naaba Koom anticipe la survie de la royauté face aux bouleversements majeurs en cours où des élites n'appartenant pas à la royauté commençaient à surgir. Benoît Beucher note que « Naaba Koom II, père de Naaba Saaga II, savait qu'à terme, une royauté incapable de s'adapter céderait le pas aux générations d'« évolués formées dans les écoles françaises, confessionnelles ou laïques »
Ainsi, Issoufou Congo fut inscrit en 1918 à l'école des Pères Blancs à Carthage (Tunisie), et entra à l'école régionale de Ouagadougou en 1922. Il y reçoit une formation adaptée aux exigences de l'administration coloniale. La formation s'achève par son service militaire effectué dans le Midi de la France. Mais avant cette formation résolument moderne, son père a tenu à ce qu'il suive les rites initiatiques qui préparent à la fonction de roi. Alors il exerça « l'art d'entretenir les chevaux, symboles par excellence de I'aristocratie moaga » qui enseigne la modestie, l'humilité et la prudence.
Devenu roi sous le nom de Naaba Saaga II, il a su concilier la tradition et la modernité dans un contexte de tensions politiques et sociales.
Fondateur d'un nationalisme voltaïque ?
Arrivé à la tête de la royauté en pleine seconde guerre mondiale alors que la Haute Volta est partagée entre ses voisins, Naaba Saga II fit des choix stratégiques pour espérer non seulement reconstituer ce territoire mais aussi préserver la royauté Mossi dans les mutations qui s'annonçaient. Il se rallie très rapidement à la France libre et apporte son soutien au Général De Gaule espérant que celui-ci ne l'oubliera pas lorsqu'il opérera des changements en Afrique. Son vœu le plus cher, c'est l'unité de la Haute Volta, un chantier hérité de son père.
Ainsi, il met en place le premier parti en Haute Volta, l'UDIHV (Union de la défense des intérêts de la Haute Volta) en vue de participer aux élections de l'assemblée constituante française d'octobre 1945. Le crédo de ce parti est clair : La reconstitution de la Haute Volta est une nécessité absolue. Il parle désormais au nom de la « famille voltaïque ». Mais battu par le RDA, le Moogho Naaba Saaga ne désespère et annonce en 1946 la création d'un nouveau parti – l'UV (l'Union voltaïque). Face au RDA révolutionnaire et panafricaniste taxé par le pouvoir colonial de « communiste et d'anticolonial », l'UV trouve grâce aux yeux du colon qui désormais va promettre à Naaba Saaga II la reconstitution de la Haute Volta s'il empêchait la progression du RDA. L'Union voltaïque est suspectée d'être la représentation « d'un impérialisme moaga » ou un avatar du colonialisme, surtout par les élites de l'Ouest très proches du RDA. Mais Benoît Beucher note que « Malgré tout, ni le RDA ni l'UV ne se sont laissés tenter par le piège de l'ethnicisme tendu par les autorités coloniales ».
En 1946, Philippe Zinda Kaboré élu à l'Assemblée nationale française grâce au soutien de Naaba Saaga II va militer pour la reconstitution de la Haute Volta malgré désormais son appartenance au RDA panafricaniste et révolutionnaire de Houphouet Boigny. Naaba Saaga II n'a ménagé aucun effort pour s'entendre avec les députés RDA de la Côte d'Ivoire notamment Ouezzin Coulibaly. II a contribué à fédérer les forces autour de ce qui paraissait à ses yeux l'essentiel : l'unité de la Haute Volta. En 1947, la Haute Volta fut reconstituée dans ses limites territoriales pour son plus grand bonheur et celui de tous les Voltaïques. Ainsi, il fut le fondateur d'un certain nationalisme qui par la suite sera mis à rude épreuve par son successeur Naaba Kougri, qui perpétra sans succès un putsch pour établir une monarchie constitutionnelle.
Un fin diplomate
Naaba Saaga II est connu pour sa carrure simple et son ton conciliant. Dès son intronisation soutenue par les autorités françaises, l'administration coloniale pensait trouver un chef débonnaire qu'elle manipulerait à sa guise. C'est sans compter la ruse du Naaba Saaga II qui s'avère être « un homme timide mais sachant ce qu'il veut ». Face à la suppression de la Haute Volta par l'autorité coloniale, il sortit le traité de protectorat de 1897 qui interdisait le partage de son territoire et souligne par là « une trahison de la parole donnée ». Il usa de sa fine diplomatie pour l'émergence de sa capitale et obtint l'arrivée du train à Ouagadougou.
Avec ses ministres, la collaboration est merveilleuse et fructueuse, surtout avec le Baloum Naaba Tanga dont Il a bénéficié des enseignements sur les questions économiques à Vincennes. Celui-ci l'a accompagné également à Dakar pour un séjour.
Naaba Saaga II avait un nom de guerre qui témoignait d'une reconnaissance à ses ministres et à ses sujets travaillant pour le rayonnement de son royaume. Un nom de guerre qui s'énonçait en ces termes : Bugum san zirdin bè belem dado. Ce qui signifie en français : le feu n'est ardent que lorsqu'il courtise le bois qui I 'alimente. Cela pour signifier qu'il doit sa force et son prestige à ses ministres et à ses sujets.
Wendkouni Bertrand Ouédraogo (collaborateur)
Lefaso.net
Référence
– Benoît Beucher, Naaba Saaga II et Kougri, rois de Ouagadougou : un père et son fils dans la tourmente coloniale puis postcoloniale (1942-1982),
– Yamba Tiendrebeogo dit Naba Abgha, « Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou », Journal de la Société des Africanistes, t. 33, fasc. 1, 1963, p. 7-46 (ISSN 0399-0346, e-ISSN 1957-7850, DOI 10.3406/jafr.1963.1365).
– KABORE Désiré, Y DOMINIQUE KABORE, lettres ouvertes : PHILIPPE ZINDA KABORET, premier député de Haute Volta au Parlement français, 1941-1947, auteur autoédité, Ouagadougou, 2010,
– Benoit Beucher. Trajectoires impériales croisées : l'historicité d'un État africain hybride (pays Moaga, actuel Burkina-Faso, fin du XIX e siècle à nos jours). Cahiers d'histoire. Revue d'histoire Critique,2015,128, pp.105-124.ffhalshs-01511651ff