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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 9 hours 16 min ago

L’article 222 c’est quoi ce truc !

Tue, 18/10/2016 - 19:01

(crédit : OTAN / Marcom)

(B2) Depuis la mise en oeuvre du traité de Lisbonne, en 2009, un article est resté lettre morte. L’article 222, ou plutôt son dernier alinéa, qui prévoit un examen régulier par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des menaces qui pèsent sur l’Union européenne.

« 4. Afin de permettre à l’Union et à ses États membres d’agir d’une manière efficace, le
Conseil européen procède à une évaluation régulière des menaces auxquelles l’Union est confrontée. »

Pourtant que ce soit en matière de terrorisme, de flux migratoires, de position agressive, ou même de catastrophe naturelle ou technologique, les menaces ne manquent pas. Et les réunions du Conseil européen non plus. Cette analyse pourrait être utile pour éviter d’agir totalement à chaud.

Une réflexion ensemble utile

Cependant, que ce soit sous le temps de Herman Van Rompuy ou de Donald Tusk, personne n’a jamais pensé à mettre ce sujet à l’ordre du jour. Un dispositif qui coûte — rappelons-le 0 euros au budget européen. Il ne s’agit pas, en effet, d’ajouter une nouvelle structure ni d’engager de nouvelles dépenses mais simplement de réfléchir ensemble, sérieusement, aux principales menaces, d’arriver à une analyse commune et ainsi de pouvoir devancer les crises. Du moins on l’espère…

Le Conseil européen en carence institutionnelle

Seulement rien. Au moment où les 28 doivent aborder jeudi (20 octobre) la question du conflit syrien et des relations avec la Syrie, j’ai demandé à un haut diplomate européen pourquoi il en était ainsi et quand ce sujet serait à l’ordre du jour du Sommet. La réponse qui est venue est illustrative d’une vraie carence institutionnelle : « je ne connais pas cette disposition »…

Sans commentaire

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :  Défense européenne : ce qu’on peut faire… ensemble

Carnet (18.10.2016) COPS (agenda). Rapport PESC. Piraterie (Golfe de Guinée). MINUSTAH (prorogation). Présence à l’Est. AMISOM (financement). OTAN (Sga). France (Frégates FTI). Portugal (sous-marins). Libye (prise de pouvoir). RCA (violences). Iraq ...

Tue, 18/10/2016 - 15:30
(B2) Parus récemment : Quel est le budget des missions PSDC pour 2016 ? Le point Le survivant du printemps arabe mérite d’être soutenu L’opération EUFOR Althea revue et corrigée en 2017 ? Formation scientifique pour la police malienne* Le plan d’investissement extérieur : qu’est-ce que c’est ? (FICHE) L’opération militaire de stabilisation en Bosnie-Herzégovine […]

Quel est le budget des missions PSDC pour 2016 ? Le point

Tue, 18/10/2016 - 10:01
(B2) Le budget réel de la politique extérieure et de sécurité commune (PESC) pour 2016, financé au niveau communautaire, devrait atteindre 246,7 millions d'euros en diminution d'environ 20 millions d'euros par rapport au budget réel de 2015 (266,5 millions d'euros), sur un budget prévu de 326,7 millions d'euros (voir détails en encadré). Missions PSDC : […]

Le survivant du printemps arabe mérite d’être soutenu

Tue, 18/10/2016 - 08:20
(B2) La Tunisie est le seul pays du printemps arabe qui s'est engagé pour « la liberté, la démocratie, la dignité et la justice sociale » après le printemps arabe qui a vu le renversement du régime de Ben Ali en 2011. Un pari bien fragile. C'est la conclusion des ministres des Affaires étrangères qui se sont engagés, […]

L’opération EUFOR Althea revue et corrigée en 2017 ?

Mon, 17/10/2016 - 13:17
(B2) Si les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réaffirmé, lundi (17 octobre), leur « disponibilité à « continuer, à ce stade, le rôle exécutif militaire de l'opération [EUFOR] Althea » (1), et salué sa contribution « à maintenir un environnement sécurisé et sûr (SASE) », il ne faut pas se laisser leurrer par une […]

Formation scientifique pour la police malienne

Sun, 16/10/2016 - 23:36

Un policier malien place les marqueurs de preuves sur une scène de crime (Crédit : EUCAP Sahel Mali)

(BRUXELLES2) Les scènes de crime n’ont plus de secret pour les sous-officiers de la Police nationale malienne. Prélèvement d’empreintes, photographie d’une scène de crime, examen des traces numériques… ont été au cœur de la formation de trois semaines organisée par la mission européenne EUCAP Sahel Mali. Les stagiaires ont obtenu le statut d’experts de la Police technique et scientifique (PTS).

Faire parler les « témoins muets »

Investigation, méthodologie, mesures sur place, prélèvements d’empreintes sur un objet ou une personne, conditionnements et stockage ont été au centre de la formation. « L’indice est un témoin muet qui ne ment pas. Il doit être correctement observé et judicieusement interprété » explique un des formateurs européens.  Les stagiaires ont été chargés de l’affaire pour élucider le mystère autour du meurtre de Monsieur X, et parvenir à trouver un éventuel suspect.

L’enquête les a conduit à l’examen de trois lieux : l’appartement de la victime, un parking avec un véhicule abandonné et l’appartement d’un suspect. Ainsi, des véhicules, des armes, le corps de la victime ont été étudiés « très minutieusement ». L’exercice a permis de mettre l’accent sur la photographie de la scène de crime, le stockage des indices prélevés, et les traces numériques avec l’examen des téléphones portables, des antennes relais et du trafic internet.

… et laisser place à la justice

Les indices ayant parlé, place au procès-verbal, pièce qui servira à la justice. La bonne rédaction de ce document, absolument nécessaire afin d’éviter que la procédure ne soit invalidée, a concentré une bonne partie de la formation.

(Leonor Hubaut)

Le plan d’investissement extérieur : qu’est-ce que c’est ?

Sun, 16/10/2016 - 14:16
(B2) Pour lutter contre les causes de la migration, l'aide au développement traditionnelle ne suffit plus. Les Européens cherchent de nouveaux instruments. Se voulant "novatrice", la Commission européenne prétend aller plus loin, en incitant au financement mixte (1) en Afrique et dans les pays du voisinage de l'Union, basé sur la participation du secteur privé. C'est […]

L’opération militaire de stabilisation en Bosnie-Herzégovine « EUFOR Althea » (fiche)

Sun, 16/10/2016 - 10:57
(B2) Lancée le 2 décembre 2004(1), l’opération EUFOR Althea prend le relais de la force de stabilisation de l’OTAN (SFOR) qui assurait depuis décembre 1996 le maintien de la paix entre les forces armées bosniaques/croates et serbes en Bosnie-Herzégovine. Tout comme la SFOR auparavant, l’opération vise à garantir l'application des accords de Dayton (négociés en 1995). […]

Exercice grandeur nature pour les gardes côtes européens au large de Split

Sat, 15/10/2016 - 23:01

(BRUXELLES2) Le premier exercice maritime de protection des frontières, menée par la nouvelle agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes a été menée à Split (Croatie), mardi (11 octobre). L’objectif était de tester l’interopérabilité des différents services sur deux scénarios différents : le premier face à des migrants clandestins à bord du navire et le second face à un acte de terrorisme maritime. Ont participé à l’exercice le Centre des opérations de la Marine et le Centre des opérations de la Garde côtière, le Centre de sauvetage maritime de coordination (MRCC) de Rijeka, les forces spéciales de la police, la police et la navires de la Garde côtière et les avions des Forces armées croates.

(crédit : MOD Croatie)

 

Vers des sanctions pour les violeurs de démocratie en RD Congo

Fri, 14/10/2016 - 18:20
(B2) Les Européens semblent bien décidés à passer une vitesse supérieure au Congo. Excédés de l'attitude du pouvoir comme des violations des droits de l'Homme, les 28 ministres des Affaires étrangères doivent décider, lundi (17 octobre), le principe d'établir une responsabilité individuelle contre trois types d'agissements : les auteurs de violations de droits de l'Homme, […]

A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (17 octobre 2016)

Fri, 14/10/2016 - 16:05
(B2) Quatre sujets principaux sont, pour l’instant, prévus pour être discutés lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, lundi (17 octobre) qui se déroule à Luxembourg de 9h15 à 17h. NB : Ce papier sera remis à jour, comme d'ordinaire, pour compléter le prévisionnel (d'ici la fin du week-end), avec nombre de commentaires […]

Carnet (14.10.2016) Cops (agenda). EUTM Mali (formation). Pays nordiques (français). PSDC (Steinmeier). Propagande russe. Somalie (piraterie). Marine française (commande). OTAN (nomination). Arabie Saoudite (terrorisme). Turquie. Tunisie (accord)....

Fri, 14/10/2016 - 15:07
(B2) Parus récemment : Les Européens veulent se créer un espace politique sur la Syrie. Un crime de guerre à Alep De sérieuses lacunes dans la gestion des migrants (exclusif) Les enjeux du Conseil Justice et Affaires Intérieures (13 et 14 octobre) Les Irlandais solidaires en Méditerranée* Le projet de budget de l’UE pour 2017. […]

Les Européens veulent se créer un espace politique sur la Syrie. Un crime de guerre à Alep

Thu, 13/10/2016 - 23:55
(B2) Ne pas laisser seuls face à face la Russie et les États-Unis pour régler la question syrienne. C'est l'objectif des Européens qui cherchent à préserver le peu qui reste d'espace de discussion politique pour une sortie de crise en Syrie. Jouer la carte régionale La Haute représentante de l'UE a ainsi eu mercredi (12 […]

De sérieuses lacunes dans la gestion des migrants

Thu, 13/10/2016 - 14:12
(B2 - exclusif) La gestion des flux de migrants et de réfugiés en Méditerranée souffre de sérieuses lacunes, révèle un document du Conseil de l'UE (consulté par B2). Ce papier, envoyé aux différents ministres de l'Intérieur de l'UE réunis ce jeudi (13 octobre) à Luxembourg, pointe plusieurs problèmes que ce soit en matière de fourniture […]

Les enjeux du Conseil Justice et Affaires Intérieures (13 et 14 octobre)

Thu, 13/10/2016 - 09:20
(B2) Les ministres de l'Intérieur et de la Justice se retrouvent, jeudi 13 et vendredi 14 octobre, à Luxembourg. Un Conseil Justice et Affaires intérieures qui permet essentiellement de faire le point sur les différentes législations en cours d'adoption comme d'évaluer la mise en œuvre concrète par les États membres des décisions déjà prises et […]

Les Irlandais solidaires en Méditerranée

Wed, 12/10/2016 - 20:04

le samuel beckett (P-61) de la marine irlandaise engagé en Méditerranée (crédit : MAE Irlande)

(B2) Depuis le premier déploiement d’un navire au centre de la Méditerranée en mai 2015, la marine irlandaise a permis de sauver 13.443 personnes en mer (dont 4.851 depuis janvier 2016). Un chiffre qui n’est pas inclus dans les chiffres de sauvetage des opérations de l’UE car l’Irlande ne participe pas à l’opération Frontex de façon directe (l’Irlande n’est pas membre de l’organisation européenne). « Le déploiement irlandais est réalisé sous forme d’un arrangement bilatéral direct avec l’Italie » a précisé un diplomate irlandais à B2. C’est le Samuel Becket (P-61) qui est en Méditerranée en ce moment. L’engagement irlandais a été un des plus constants depuis le début de la crise migratoire (avec l’engagement allemand, islandais et britannique).

Le projet de budget de l’UE pour 2017. Volet extérieur et sécurité intérieure. Explications

Wed, 12/10/2016 - 16:39
(B2) Le projet de budget de l'Union européenne pour 2017 prévoit une augmentation globale de 4,7% (*) par rapport à 2016. Cela se ressent notamment pour les rubriques 3 (sécurité intérieure et frontières) et 4 (politique extérieure de l'Union européenne). B2 a décrypté les grandes lignes d'un budget, impacté largement par la crise des migrants […]

Les Quatre ‘Grands’ affirment leur volonté de renforcer la PSDC

Wed, 12/10/2016 - 09:25
(B2) La réunion informelle des ministres de la Défense de l'UE de Bratislava en avait déjà donné une certaine teneur. Entre Français et Allemands, rejoints par les Italiens et Espagnols, il y a désormais une volonté commune affirmée par écrit d'avancer sur la défense. Les quatre 'grands' pays (post Brexit) ont, en effet, signé, dans […]

Varsovie choisit Lockheed Martin et ses Black Hawk. Airbus dénonce un mauvais coup

Tue, 11/10/2016 - 23:55
(B2) Il aura fallu à peine quelques heures entre l'annonce de la rupture des discussions avec Airbus pour son Caracal et l'ouverture d'une négociation avec l'industriel américain Lockheed Martin fabricant des hélicoptères Black Hawk. Lundi (10 octobre), déjà, dans une visite particulièrement symbolique  chez PZL Mielec — l'usine américaine de Lockheed Martin qui fabrique les […]

Beata a intérêt à sortir son parapluie. La bêtise au pouvoir à Varsovie

Tue, 11/10/2016 - 16:30

Beata Szydlo en visite dans les usines polonaises de Mielec et Sidwik (crédit : PM Pologne)

(BRUXELLES2) La décision du gouvernement polonais d’abandonner sans coup férir les négociations menées depuis un an avec Airbus pour l’achat d’hélicoptères Caracal et d’annoncer préférer les hélicoptères Black Hawck de l’Américain Lockheed Martin est souvent rapprochée de celle prise 2002 préférant les F-16 aux Mirage 2000-5. Or le contexte est totalement différent. Si la décision d’acheter les F-16 pouvait se justifier, celle-ci est très difficilement explicable autrement que par des critères politiques et idéologiques. Cette décision du gouvernement de Beata Sydlo révèle aussi un certain orgueil démesuré, une certaine confiance en soi qui n’est pas en prise avec les réalités politiques et géopolitiques qui risque de se retourner contre les Polonais. En un mot, elle est bête… à pleurer.

L’achat manqué du Mirage : une autre affaire

En 2002, la Pologne vient d’adhérer à l’OTAN. Le F-16 est alors l’avion adopté par une bonne demi-douzaine d’armées européennes (Belgique, Pays-Bas, Danemark, Grèce, Norvège, Portugal). Seule la Grèce est équipée en Mirage. En choisissant le premier modèle, Varsovie prenait la « norme OTAN », s’assurait pour un prix raisonnable une certaine possibilité de mutualisation avec d’autres pays sur un standard identique, et permettait de retourner aux partenaires américains la monnaie de leur soutien à cette adhésion. Il y avait une logique politique et opérationnelle évidente (même si on peut ne pas la partager) à choisir le F-16 plutôt qu’un avion français fabriqué en France. Critiquer vertement cette acquisition pour la Pologne et ne pas le faire pour les autres pays — comme le font certains commentateurs — est pour le moins peu logique et légèrement désobligeant pour les Polonais.

L’achat du Caracal : un choix industriel également

En 2016, la situation est légèrement différente. Airbus est un groupe européen, et non pas seulement français. Il a une position de choix sur le marché des hélicoptères. Et même si le Caracal (EC 725 ou H225M) n’a pas été choisi par d’autres alliés, c’est un appareil de choix, déjà testé, vendu dans plusieurs pays dans le monde. Son prédécesseur — le Super Puma — est utilisé par plusieurs aériennes européennes (Allemagne, Espagne, Grèce, Suède). Et sa version civile (H225 Super Puma) est aussi promise à un certain avenir. Le groupe veut investir en Pologne, faire de ce pays un point d’appui pour ses exportations vers l’Est. D’autant que la plupart des pays anciennement du « bloc soviétique » sont équipés d’hélicoptères de fabrication russe de type Mi. Il y a là l’enjeu d’un véritable projet pour la Pologne, chef de file du groupe de Visegrad.

Un montage délicat détruit à coups de buldoozers

Le partage délicat des différents marchés conclus par l’armée polonaise entre les Américains (pour les missiles) et les Européens (pour les hélicoptères) — effectué par le précédent gouvernement — relevait d’un subtil équilibre, soigneusement réfléchi au plan politique, permettant, sans renier l’attachement euro-atlantique de la Pologne, d’ouvrir des portes pour travailler, aussi, en commun entre Européens. Il était même question alors d’une possible montée de Polonais dans le capital d’Airbus. Las… pour de multiples raisons — dont la moindre n’est pas que la décision a été prise par le précédent gouvernement — Varsovie a décidé de rompre les discussions et de passer outre avec un contrat passé avec Lockheed Martin.

Un camouflet à l’intégration européenne

Cet acte est aussi très politique comme le précédent mais largement empreint d’une idéologie et de petits calculs à très court terme. Pour le gouvernement du PiS, il s’agit tout d’abord de revoir la décision du précédent gouvernement. Ce qu’a fait la Plateforme civique (PO) est mauvais, ce qu’a fait PO doit être défait. Au passage, il s’agit d’infliger un camouflet à la France et à l’Allemagne (Paris très impliqué dans cette vente n’est pas tout seul), à Airbus et, plus généralement, à tout ce qui ressemble de près ou de loin à l’intégration européenne qui est honni à Varsovie. En outre, cette décision brave l’autorité européenne l’obligeant à agir — car le nouveau contrat pourrait bien ne pas être conforme aux règles européennes sur les marchés publics (comme l’ont indiqué à B2 certaines sources européennes).

Une erreur d’une bêtise affligeante

Utiliser des méthodes qui ne sont pas dignes d’un gouvernement responsable mais ressemblant davantage à des méthodes de voyous — laisser croire qu’on négocie un contrat tout en négociant en douce avec le concurrent n’est pas tellement fair play — ne sont pas de nature à susciter la confiance pour l’avenir. Fâcher un allié européen (la France) qui n’est pas mineur tant au niveau de l’Union européenne que de l’OTAN, un pays avec qui on partage une certaine organisation de l’Etat (Etat unitaire, majorité/opposition) comme en matière socio-économique (place de l’agriculture dans l’économie, et de l’industrie etc.) et est donc un allié, objectif est une erreur. Le faire au moment où s’entament des négociations avec le Brexit (avec une grosse immigration polonaise présente sur le territoire britannique) ; où commence à se négocier la révision à moyen terme du cadre financier actuel (2014-2020) et où va bientôt s’entamer un nouveau cadre européen de financement pour les années à venir (2021-2027), où la Pologne a tout à perdre (1) relève de la pure idiotie politique.

Un manque de sens historique

De plus, si les Polonais croient s’attirer la bienveillance et la protection américaine, ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au trognon… Les Etats-Unis n’ont jamais bougé le petit doigt quand la Russie — et dans le temps l’URSS — est intervenue militairement sur le terrain européen : ni en 1968 à Prague et en 1956 à Budapest, ni en 1991-1992 en Moldavie (Transnistrie) et en Géorgie (Abkhazie et Ossétie du Sud), ni en 2008 à nouveau en Géorgie, ni tout récemment en 2014 en Ukraine (Crimée, Dombass), ni même en 2015-2016 en Syrie. Il faut regarder l’histoire et la politique actuelle… Les seules fois où les Etats-Unis sont intervenus, c’est pour soutenir par proxy interposé certaines forces qui s’opposaient aux Russes-Soviétiques, comme en Afghanistan. Le résultat n’est pas extrêmement probant d’un simple point de vue de la sécurité américaine à moyen terme. Il y a là une erreur stratégique que commet Varsovie, illusionné, par un tropisme patriotique échevelé mais qui repose sur du sable…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Tous les indicateurs sont au rouge pour la Pologne : 1) Elle est un des principaux bénéficiaires des fonds structurels et fonds agricoles dans la nouvelle mouture européenne mise en place en 2000. 2) il faut compenser le départ britannique (au bas mot 5 milliards d’euros par an en moins) — ce qui implique de serrer les dépenses. 3) Tous les pays ont aujourd’hui besoin d’argent frais européen notamment l’Espagne comme l’Irlande ou l’Italie, et chacun va ‘défendre’ chèrement ses intérêts nationaux. 4) Les Etats contributeurs nets (Allemagne en tête) ne vont plus vouloir payer – sans contrepartie – pour des pays qui ont manqué dans la dernière crise migratoire au premier devoir de solidarité. Etc.

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