La création du SHAPE (crédit : OTAN)
(BRUXELLES2) Les discussions pour doter l’Union européenne d’une capacité de conduite de ses opérations militaires méritent un peu d’explication tant la confusion règne… Une confusion savamment entretenue.
L’UE a-t-elle un commandement civil des opérations ?
Oui. L’UE a déjà une chaine de commandement bien identifiée et autonome pour commander et conduire ses missions civiles, avec un « commandant civil des opérations », qui est le directeur de la CPCC, la capacité (= direction) de conduite et de planification des missions civiles. Le commandant est actuellement un policier britannique, Ken Deane.
L’UE a-t-elle une unité de planification militaire ou/et civile ?
Oui. Au niveau militaire, l’Union européenne dispose déjà d’une unité de planification pour ses missions civiles comme pour ses missions et opérations militaires, au niveau stratégique.
Cette unité mériterait sans doute d’être renforcée. Car elle est sur tous les fronts : elle doit à la fois planifier les possibles et éventuelles missions / opérations futures (le fameux « prudent planning ») et planifier les missions / opérations décidées par le Conseil.
Attention ! on parle de planification stratégique, c’est-à-dire d’une planification des grands axes de la mission/opération. Il ne s’agit pas de fixer tous les recoins de l’opération, ce qu’on appelle la planification tactique, qui figure généralement dans le plan d’opération préparé normalement par le futur chef d’opération.
L’UE a-t-elle la possibilité de conduire ses opérations militaires ?
Oui et Non. Elle ne dispose pas directement d’une capacité de commandement et de contrôle en son sein. Elle recourt à des quartiers généraux qui peuvent être mis sur pied dans un des cinq États membres qui ont proposé cette capacité et sont agréés pour cela (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Grèce). Ceux-ci ne sont pas permanents mais déclenchés et mis en place sur une décision spécifique, pour le temps d’une opération précise (NB : Deux sont effectifs aujourd’hui : Londres – Northwood pour l’opération anti-piraterie dans l’Océan Indien, Rome pour la mission de lutte anti-trafic en Méditerranée).
L’UE peut également utiliser le QG de l’OTAN en Europe (le SHAPE, situé à Mons), en vertu d’un vieil accord dit de Berlin Plus. NB : une solution qui a été utilisée dans les débuts de la politique européenne de défense en 2003-2004 — et est encore effectif pour l’opération de stabilisation EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine (1) — mais n’a plus été utilisée depuis.
Ne pas avoir de quartier général d’opération pose-t-il problème ?
Oui sans conteste. Il y a souvent une perte en ligne entre les planificateurs à l’intérieur de l’Union européenne qui préparent la mission/opération et ceux qui prennent le relais ensuite au sein du QG d’opération. En général, grâce aux relations personnelles, et au sens de l’intérêt général, cela se passe bien. Mais au point de vue structurel, c’est compliqué, cela prend du temps et c’est couteux.
Quel est l’objectif de la réforme actuelle ?
C’est cette organisation, pour le moins complexe, que les Européens s’efforcent aujourd’hui de simplifier et de renforcer. L’objectif des Européens est de boucher les trous :
1° en réorganisant ses structures militaire et civile pour mieux les intégrer, afin d’être à même de mener des missions tant civiles que militaires ;
2° en disposant d’un petit quartier général de conduite des opérations militaires, histoire de ne pas devoir tout reconstruire à chaque fois, perdre ainsi plusieurs semaines pour cela et aussi garder la mémoire institutionnelle (l’expérience, si précieuse, dans toute opération de gestion de crise).
Cette réforme suscite-t-elle des discussions ?
Oui. Le premier point (l’intégration civilo-militaire) suscite quelques discussions — en interne (au sein du SEAE) ou de la part de certains pays qui ne souhaitent pas voir pervertir la chaîne militaire (la France notamment). Mais ce n’est rien à côté du second point, la création d’un véritable QG militaire, de conduite des opérations, qui suscite des éruptions de boutons, de l’autre côté de Bruxelles, au bd Leopold III, à l’Alliance Atlantique et chez quelques États membres.
Qu’a décidé l’Union européenne aujourd’hui ?
En adoptant des conclusions détaillées (lire : L’Europe fournisseur de sécurité. Les 28 donnent le cap d’une nouvelle ), Les 28 ministres des Affaires étrangères et de la Défense n’ont pas réussi ainsi à aller jusqu’au bout du projet : avoir un QG de conduite pour les opérations militaires. Ils n’ont réussi à se mettre d’accord que sur un aspect, dégradé, de cette fonction uniquement pour les missions militaires. La nuance n’est pas que grammaticale : une mission n’a pas de pouvoir exécutif là où une opération a un pouvoir exécutif. C’est-à-dire la possibilité d’utiliser la force, en substitution de l’autorité nationale, ce en vertu d’un mandat de l’ONU (sous le chapitre VII de la Charte des Nations-Unies).
Cela change-t-il fondamentalement la donne ?
Pas de façon décisive. Les trois missions militaires de l’UE non exécutives (EUTM) — qui assurent des formations en Somalie, au Mali, en RCA — n’ont, en fait, pas de QG d’opération. Le commandant de la force sur place exerce, avec son état-major, le commandement de l’opération.
Personne ne l’avait vraiment jugé utile jusqu’ici. Pour mener à bien une mission de formation, où les différents éléments sont planifiés à l’avance, avec environ 400 personnels, deux QG l’un sur le terrain (pour les aspects tactiques), l’autre à distance (pour les aspects stratégiques) avait susciter une saine interrogation sur la lourdeur du dispositif.
L’attentat mené contre le QG de la mission EUTM Mali à Bamako en mars dernier (lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako. Une cible nouvelle au Sahel : l’Europe) a peut-être rebattu la donne et peut-être montré la nécessité d’avoir un autre QG à distance…
Et pour les opérations militaires à mandat exécutif ?
Le problème reste entier. L’UE ne dispose pas de QG d’opération propre, même si elle pourrait disposer avec cette réforme d’un peu plus de moyens. C’est un pas, mais trop petit pour être qualifié de réel progrès.
La duplication avec l’OTAN est-elle un fait réel ?
Le maître mot du côté de l’OTAN (comme du côté de l’UE) est : halte à la duplication ! Ne soyons pas dupes ! Ce n’est qu’une excuse, assez grossière pour ne rien faire. Croire avec quelques dizaines de militaires en plus, que l’UE va réussir à concurrencer l’OTAN, et ses centaines de militaires, très qualifiés, qui forment l’ossature du SHAPE (le Grand quartier général des forces alliées en Europe), c’est forcer le tableau. C’est un peu comme si l’Italie s’alarmait pour sa sécurité car le Vatican va recruter 30 gardes suisses pour assurer une ronde de nuit supplémentaire dans les appartements du pape !
Les objectifs et les moyens de l’UE sont-ils similaires à ceux de l’OTAN ?
Non. Même avec un QG d’opération, les objectifs des opérations militaires de l’UE semblent très différents de celles menées par l’OTAN. L’UE entreprend souvent des opérations de stabilisation de courte durée, en Afrique, avant de passer le relais à une mission des casques bleus alors que l’OTAN mène généralement des opérations de haute intensité d’une certaine durée. L’UE mène également des opérations de police en mer (anti-piraterie, anti-trafic) mais toujours en dehors des eaux et du territoire européen, là où l’OTAN a également, et exclusivement, la défense du territoire européen (présence terre, surveillance aérienne et surveillance maritime). Son karma est vraiment la défense territoriale là où l’UE a un véritable tropisme pour le renforcement de l’état de droit. Il y a ainsi une claire distinction à la fois fonctionnelle et organique des différentes tâches.
Pourquoi cela coince alors ? : créer un précédent… concurrentiel
En effet, régulièrement, les structures de l’OTAN, relayées par l’un ou l’autre — le ministre britannique, le secrétaire général de l’OTAN, le ministre néerlandais… — agitent le spectre de la duplication. Jens Stoltenberg l’a confirmé à notre micro, confiant que la volonté européenne de se doter d’un C2 (Command & Control) autonome ne lui parait pas vraiment le plus urgent à faire (lire : Le double avertissement du chef de l’OTAN à Donald Trump et aux Européens (entretien exclusif avec Jens Stoltenberg)
En fait, ce que craint l’OTAN surtout, et le SHAPE en particulier, c’est de perdre son avantage concurrentiel… L’UE a démontré une certaine efficacité en matière de gestion de crise. La lutte contre la piraterie dans l’Océan indien (2), la mission d’observation du cessez-le-feu en Géorgie ou Indonésie, la formation de militaires en Somalie ou au Mali sont là pour en témoigner. Tandis que les résultats de l’Alliance prêtent à discussion (3). l’Alliance atlantique craint de voir un autre acteur empiéter sur sa sphère quasi-monopolistique : la conduite d’opérations militaires. Au moment où l’UE avec son pouvoir soft est parfois aussi crainte que l’OTAN avec son pouvoir hard (4), il n’est pas question pour l’Alliance de laisser l’Union européenne se doter du seul instrument qui lui manque dans sa panoplie : le militaire… Un peu comme un hypermarché craindrait l’arrivée d’une pharmacie qui ouvrirait un rayon hard discount…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) L’utilité de la force militaire est remis en cause dans un pays où les risques sont davantage économiques et sociaux que l’instabilité militaire, rapportent tous les rapports semestriels publiés.
(2) Dans l’Océan indien, l’opération anti-piraterie de l’UE a eu une efficacité plus importante que l’OTAN car elle a su mobilisé à la fois les moyens militaires, diplomatiques, juridiques et financiers. Là où l’OTAN n’avait que les moyens militaires à sa disposition.
(3) Hormis dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Kosovo), le succès de l’Alliance dans ses forces expéditionnaires n’est pas probant. Succès militaire, l’opération en Libye menée en 2011 s’est révélée au bout de quelques mois un vaste échec politique dont les Européens n’ont pas fini de payer le prix. Quant à l’intervention longue en Afghanistan, déclenchée sur demande américaine en 2001, elle ne peut vraiment mériter le terme de succès, même au plan militaire. L’Alliance, n’a réussi ni à éradiquer les talibans et le terrorisme (objectif primaire de l’opération) ni à stabiliser le pays.
(4) En Ukraine, ce que le pouvoir russe a tout autant craint, ce n’est pas vraiment une intervention de l’OTAN qu’il savait peu probable mais le basculement de l’Ukraine dans le camp occidental par la signature d’un accord d’association. La diffusion de valeurs démocratiques, de contre-pouvoirs et du libre marché étant autrement plus dangereuse pour le pouvoir russe que les chars de l’Alliance qui sont en quelque sorte « le bon vieil adversaire utile ».
(crédit : OTAN)
(B2 – exclusif) Dans un entretien à B2 et Sud-Ouest, publié vendredi, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a averti mezzo vocce le nouveau président américain, Donald Trump, comme les Européens de ne pas jouer avec le feu.
Etre candidat c’est une chose, être président c’est une autre, Trump doit s’inscrire dans les pas de ses prédécesseurs
« Les Américains ont toujours été engagés dans l’OTAN depuis 70 ans. C’est un engagement solide comme le roc. Je suis certain que les États-Unis continueront de l’être. (…) Tous les présidents américains ont toujours été de grands supporters de l’OTAN. Tout simplement parce qu’ils ont vu qu’une OTAN forte n’est pas seulement bénéfique pour l’Europe, c’est bien aussi pour les États-Unis. »
L’OTAN n’en est pas à sa première réforme et elle peut encore s’adapter
« Je chercherai à travailler avec [le président élu Donald Trump] pour continuer à adapter l’OTAN face aux défis existants de la sécurité, comme nous l’avons fait avec ses prédécesseurs auparavant. »
La solidarité transatlantique, ce sont les Etats-Unis qui en ont bénéficié les premiers…. en 2001 ! Un fait que Donald Trump semble avoir oublié
« L’article 5 a été invoqué par les États-Unis, après les attentats du 11 septembre 2001. C’était la première, et la seule fois, qu’on a mis en œuvre cette clause de défense collective. Des soldats de toute l’Europe et du Canada ont alors répondu présent, pour aller en Afghanistan, dans une opération de l’OTAN. C’était une réponse directe à une attaque contre les États-Unis et à une demande américaine. Plusieurs centaines d’entre eux ont payé de leur vie cet engagement. »
Dans une période d’instabilité aux bordures de l’Europe, l’OTAN a son intérêt
« Plus que jamais. Particulièrement dans des moments de tensions, d’augmentation de l’instabilité d’imprévisibilité, comme aujourd’hui, il y a besoin d’avoir d’institutions fortes comme l’Alliance. L’OTAN offre de la stabilité. L’OTAN est une plate-forme de coopération. L’OTAN permet d’avoir un lien solide de part et d’autre de l’Atlantique. Cela a toujours été le cœur des tâches de [notre] organisation. »
Si on mine cette solidarité, on enlève un élément clé de la dissuasion euro-atlantique
« Tant que nous serons unis, nous serons capables de transmettre le message très clair qu’une attaque contre l’un est une attaque contre tous. C’est la meilleure dissuasion possible et cela préviendra un conflit. Dans un monde plus dangereux, où il faut répondre à la fois à une Russie plus affirmée, à l’Est, et au terrorisme et à l’instabilité au Sud, l’OTAN est là pour dissuader et fournir une défense solide. »
La nécessité de partage du fardeau entre l’Europe et les USA est une réalité… Et ce n’est pas nouveau
« C’est un problème réel. C’est sûr. A chaque fois que j’ai été à Washington, c’est le même message que j’ai entendu, venant du Congrès, de la Maison Blanche, d’Obama comme du président élu Donald Trump. C’est le message des Etats-Unis… »
… et les Européens ont entendu ce message et commencé à prendre des mesures
« En 2014, au sommet du Pays de Galles, nous avons décidé collectivement d’arrêter les coupes dans la défense et de, progressivement, augmenter les budgets de défense pour les amener à 2% du produit intérieur brut (PIB). Dès la première année après la décision, en 2015, après des années de coupes, nous avons pu obtenir que la baisse des dépenses soit stoppée. Et en 2016, les premières estimations montrent qu’on a réussi à augmenter d’un peu plus de 3% les dépenses. Il reste encore un long chemin à parcourir, la situation est toujours ambivalente. Certes. Mais c’est au moins beaucoup mieux qu’il y a quelques années. Oui, le message [américain] a été entendu par les Européens. »
Le projet de l’Union européenne de se doter d’un QG autonome pour ses opérations militaires, c’est … non
« Il est est trop tôt pour moi d’être précis pour dire comment résoudre les différents défis. (…) L’important maintenant est de s’asseoir et de travailler ensemble. Et surtout, il est primordial que le processus au sein de l’UE reste transparent afin que les Alliés non membres de l’UE puissent être certains que la façon dont l’Europe renforce sa défense apporte quelque chose en plus (added value), soit complémentaire et n’entre pas en concurrence avec l’OTAN. »
Ce n’est pas le moment d’affaiblir le lien transatlantique
« Je salue les discussions en Europe pour renforcer la défense européenne. C’est une discussion en cours en Europe et dans l’Union européenne. Je suis convaincu, en effet, qu’une défense européenne plus forte renforcera l’OTAN, le lien transatlantique et permettra, au final, un partage plus équilibré du fardeau. Ce sera encore plus facile de transmettre le message aux États-Unis que nous travaillons ensemble. »
L’OTAN reste la clé de la défense européenne
« Je me félicite, notamment, des déclarations de nombreux dirigeants européens disant que l’objectif n’est pas de construire une armée européenne, de faire de la défense collective ou de présenter une alternative à l’OTAN mais davantage de faire quelque chose de complémentaire à l’Otan. »
Le Brexit renforce encore la nécessité de l’OTAN comme ‘cornerstone‘ de la défense
« Il faut bien prendre conscience qu’après le Brexit, 80% des dépenses à l’OTAN sera assuré par des pays qui ne sont pas membres de l’UE. Et trois des quatre bataillons déployés à l’Est de l’Europe l’année prochaine seront dirigés alors par des pays non membres de l’UE (États-Unis, Canada, Royaume-Uni). Il n’y a pas d’autre moyen que de travailler ensemble. »
(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)
Entretien complet (publié le 11.11 : Une défense européenne : Oui mais… en complément à l’OTAN
La première rencontre entre Obama et le nouvel élu Donald Trump a été plus consensuelle que prévue (crédit : US White House)
(BRUXELLES2) L’élection de Donald Trump à la présidence américaine sera-t-il un motif pour les Européens de se ressouder et de trouver des motifs d’agir davantage ensemble, de renforcer la défense et l’industrie européennes ? On peut l’espérer, le souhaiter. Certains le disent et l’expriment. Mais le contraire pourrait tout aussi bien être envisageable et doit être envisagé.
Ne me quitte pas…
Les quelques paroles de Donald Trump sur l’OTAN peuvent certes apparaitre comme des propos de campagne. Ils vont susciter de la part des dirigeants européens qui ne tiennent pas à voir l’OTAN diminuer son rôle ni les Américains cesser de s’y investir. Ce n’est donc pas le moment de créer le moindre brin d’incertitude des Européens ou d’alternative possible qui pourrait permettre à Washington d’en tirer parti. Ce mouvement a déjà commencé. Dans plusieurs pays (Belgique, Allemagne…) les dirigeants ne cessent de monter au créneau pour démontrer l’utilité de l’OTAN. Et le secrétaire général de l’OTAN a sonné l’alarme (lire son entretien exclusif à B2 : Une défense européenne, oui mais en complément à l’OTAN). Il va falloir ensuite passer à la caisse…
Oui … je paierai davantage
Ce qu’a dit Donald Trump sur la solidarité transatlantique — pas de solidarité sans un effort européen — peut susciter des interprétation diverses. Au premier degré, l’ambition américaine est de quantifier l’effort américain à l’effort européen. C’est ce qu’on appelle le partage des charges. Trump s’inscrit là concrètement dans les pas de ses prédécesseurs (Bush, Obama). Aux Européens de se prendre en charge un peu plus, avec à la clé une augmentation des budgets des dépenses de défense (1) mais aussi une prise de risque plus importante. Un discours qui n’est pas exempt de contradiction côté américain. Car si cette montée en puissance des Européens est souhaitée, les Américains ne souhaitent finalement pas qu’elle soit trop autonome.
Buy American ou je me tire !
Au second degré, le propos de Trump est davantage une attitude de négociateur commercial. La menace de plus assurer l’assistance aux Européens doit être prise comme une volonté de s’assurer de la fidélité des Européens. Et cela marche, à en juger par les déclarations dans les capitales européennes. Elle s’accompagne d’une volonté d’avoir davantage de retour sur investissements, dans le plus pur style du principe « I want my money back ». Autrement dit, si les Américains assurent une partie de la défense, européennes aux Européens de payer plus, en nature au besoin, en achetant… américain. Dans toute cette logique, on est assez loin du renforcement d’une défense européenne autonome…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire : Trump élu, l’Europe va devoir se bouger les fesses !
(1) L’objectif fixé de dépenser 2% du PIB pour la défense est un objectif idiot. Sans un plan de dépense à l’échelle européenne, il risque d’aboutir à des achats dispersés, un gaspillage d’argent comme il y a eu dans le passé, et ne permettront pas en tant que tel de résoudre les lacunes qui persistent.