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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 3 hours 18 min ago

La Libye prête à stopper les migrants… en échange d’aide financière et matérielle (Fayez al-Sarraj)

Thu, 02/02/2017 - 18:57
(B2) Fayez al-Sarraj, le Premier ministre libyen multiplie les déplacements à la recherche d'aide pour son pays. A Bruxelles, il a rencontré successivement Donald Tusk (Conseil européen), Jean-Claude Juncker (Commission européenne) et Federica Mogherini (Haute représentante), ce jeudi 2 février, à la veille d'un sommet crucial pour la Libye et les Européens à Malte, après […]

L’OTAN prête à aider en Libye. Ce n’est pas la première fois !

Thu, 02/02/2017 - 11:37
(B2) L'Alliance Atlantique s'est dite prête, mercredi (1er février) à aider la Libye à assurer sa défense, y compris à soutenir ses forces navales dans la lutte contre les trafiquants de migrants au large de ses côtes, si le pays lui en fait la demande, selon une déclaration de son secrétaire général après une rencontre […]

Un monde marqué par l’imprévisibilité stratégique (Le Drian)

Wed, 01/02/2017 - 16:00
(B2) Dans un discours qui n'est pas encore un discours d'adieu mais qui est déjà un discours de bilan, le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a tenu à faire le point à la fois sur ses cinq années passées à la tête de la Défense mais aussi sur les différentes 'surprises' qui […]

La liste noire anti-terroriste de l’UE renouvelée

Wed, 01/02/2017 - 14:30
(B2) L'Union européenne a publié une décision de sa liste "noire", sur les mouvements anti-terroristes. Cette liste, établie pour la première fois en décembre 2001 suite aux attentats du World Trade Center (1), est actualisée deux fois par an (normalement en juin-juillet et décembre-janvier). Elle comprend désormais 13 noms de personnes physiques, avec les trois […]

Carnet (01.02.2017). EUNAVFOR Atalanta (transition). EUNAVFOR Med (Guardia di Finanza). Card/Pesco (note). UE-Otan. Préparation du FAC. RSUE Bosnie. Myanmar (COPS). LRA (subvention). Sanctions Russie (Juncker, Bulgarie). RCA (sanctions). Pays-Bas...

Wed, 01/02/2017 - 12:15
(B2) Parus récemment : N°49. L’UE face à l’indépendance du Soudan du Sud La formation des garde-côtes libyens continue. Le deuxième niveau commence (blog) Le refus du statut de réfugié pour un terroriste est légal (affaire Lounani) La sécurité en mer Baltique, trop oubliée des Européens, toujours dépendants des Américains, avertissent Finlandais et Suédois EUPOL COPPS […]

A l’agenda du Conseil des affaires étrangères (6 février 2017)

Wed, 01/02/2017 - 00:21
(B2) Quatre sujets de discussion figurent pour l'instant sur l'agenda des ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi (6 février) : la Libye (conclusions), l'Egypte, l'Ukraine (sans conclusions) et le processus de paix au Moyen-Orient (sans conclusions).

N°49. L’UE face à l’indépendance du Soudan du Sud

Tue, 31/01/2017 - 17:10
(B2) Face au conflit qui a déchiré le Soudan pendant près de vingt ans, l'Union européenne s'est tenue relativement discrète,  soutenant une solution politique du conflit et suspendant sa coopération au développement (en 1991). Lorsqu'un accord est signé en 2005, sous la médiation des États-Unis et du Royaume-Uni (deux des principaux acteurs de la sécession du Soudan […]

La formation des garde-côtes libyens continue. Le deuxième niveau commence

Tue, 31/01/2017 - 15:00

(B2) L’opération européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) a commencé la deuxième phase de formation, lundi (30 janvier), des garde-côtes libyens.

21 officiers supérieurs en formation

Concrètement, 21 garde-côtes et marins libyens vont aller en Crête, au centre de formation fourni par la Grèce, pour recevoir un enseignement autour de quelques modules spécialisés : les aspects juridiques maritimes, les droits de l’homme et la sensibilisation aux questions de genre, ainsi que les opérations de recherche et de sauvetage. Seuls suivent cette formation des officiers supérieurs de rang de captain (capitaine de vaisseau) ou commodore (capitaine de flottille).

C’est la suite de la formation suivie en Méditerranée à bord des navires italien et néerlandais (lire : Fin de la première phase de formation des garde-côtes libyens). Elle sera « dispensée tout au long de 2017 dans divers endroits de la région méditerranéenne » précise-t-on à EUNAVFOR.

Le démarrage de cette deuxième formation a été quelque peu retardé et rendu difficile par les difficultés de financement au niveau européen. C’est finalement la Commission européenne qui a mis la main à la poche ; le dispositif financier de la CBSD (renforcement des capacités de sécurité) n’étant pas encore mis en place (lire : L’UE veut renforcer les moyens en Libye et augmenter l’aide aux garde-côtes libyens). Ce qui permettra d’assurer ensuite la continuité de cette formation tout au long de l’année.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Au bilan

Au QG de l’opération à Rome, on profite de ce démarrage pour dresser un bilan de l’opération dans ces 18 derniers mois :

  • 101 trafiquants et trafiquants présumés, « appréhendés et transférés aux autorités italiennes » (NB : ce sont les autorités italiennes qui sont chargés d’instruire les dossiers et de juger les éventuels trafiquants) ;
  • 380 bateaux « retirés de la disponibilité des organisations criminelles » (c’est-à-dire détruits) ;
  • 32.081 migrants sauvés, dont 1888 enfants ;
  • 360 « évènements » opérés dans le cadre de la contribution de l’UE à l’embargo des Nations unies sur les armes (NB : par le terme évènements, on n’entend pas interception. La simple vérification ou identification d’un navire — à distance au besoin — est un « évènement »).

(NGV)

Pour une évaluation de l’Opération, lire :

Le refus du statut de réfugié pour un terroriste est légal (affaire Lounani)

Tue, 31/01/2017 - 12:15
(B2) La Cour de justice européenne a estimé ce mardi (31 janvier) que refuser le statut de réfugié à une personne condamnée pour acte de terrorisme est licite. Il n'est pas nécessaire que celui-ci ait été condamné pour une des infractions terroristes listés à la décision de 2002 ni qu'il ait commis lui-même l'acte, le […]

La sécurité en mer Baltique, trop oubliée des Européens, toujours dépendants des Américains, avertissent Finlandais et Suédois

Mon, 30/01/2017 - 19:10
(B2) La mer Baltique est-elle oubliée des Européens ? C'est précisément ce qui inquiète Finlandais et Suédois, pour qui « il est souvent difficile d’attirer l'attention de l'Union européenne sur cette région ». Pourtant, les tensions dans la région de la mer Baltique sont réelles depuis 2013 et la pression russe augmente. Devant la sous-commission Sécurité et […]

EUPOL COPPS commence 2017 avec trois formations spécifiques

Mon, 30/01/2017 - 15:13

(Crédit: Eupol Copps)

(BRUXELLES2) Le mois de janvier a été intensif pour les Européens de la mission d’assistance à la police palestinienne (EUPOL COPPS). Les centres de Hébron et Jéricho ont accueilli trois formations centrées sur les techniques d’interrogatoire, la formation des formateurs et l’utilisation des social media

Technique d’interrogatoire avec des enfants

Interroger des enfants demande des capacités et une aptitude particulières. Seize agents de l’unité de protection de la famille de la Police civile palestinienne (PCP) et cinq procureurs ont suivi une formation d’EUPOL COPPS, à Jéricho et à Hébron, portant notamment sur la prévention et l’investigation des affaires impliquant des crimes contre les enfants et les crimes perpétrés par l’utilisation de technologie, comme des téléphones portables ou des ordinateurs. Face à l’intérêt soulevé, une session supplémentaire sera organisée en février, afin d’impliquer davantage d’officiers et de procureurs.

Le sujet est une des priorités des Européens qui ont, en 2015, mis en place, dans la circonscription de Hébron, une salle d’interrogatoire d’enfants, dotée de dispositifs spécialisés pour interroger les victimes vulnérables de la criminalité. EUPOL soutient également la Police civile palestinienne dans la création d’unités de protection de la famille et des mineurs afin de lutter contre la violence domestique. 

Les officiers palestiniens pendant un exercice pratique (Crédit : EUPOL COPPS)

Formation des formateurs à Jericho

Recherche de véhicules, contrôle de zones de sécurité, recherche, arrestation et menottage de suspects… Telles ont été les tactiques policières que les conseillers policiers d’EUPOL COPPS ont révisé avec quinze policiers palestiniens à Jéricho. Pendant quatre jour, formateurs et étudiants ont mis en pratique des connaissances acquises dans un cours préalable, de manière théorique. Cette formation pratique, finalisée le 24 janvier, a mis l’accent sur la méthodologie pédagogique, puisque les quinze policiers dont été sélectionnés pour « transférer efficacement leurs compétences acquises à d’autres agents dans les onze districts ». En guise de suivi, le conseiller français de police d’EUPOL COPPS, qui a dispensé la formation, renforcera sa présence dans les districts pour conseiller les formateurs dans leur labeur de formation de leurs collègues. 

Mieux utiliser les réseaux sociaux

Quatorze officiers responsables des médias et des relations publiques au sein de la Police civile palestinienne ont participé à un atelier de trois jours pour accroitre leurs capacités à utiliser les outils des médias numériques et des technologies de l’information. Objectif : améliorer le site web pour le rendre plus convivial, plus réactif et plus interactif d’une part et fournir les instruments pour une meilleure utilisation  des réseaux sociaux de la police afin d’augmenter correctement les interactions avec la population. L’expert britannique en charge de la formation s’est ainsi centré sur les techniques et usages de création de page web mais également sur l’amélioration des publications afin de les rendre plus attrayantes. Un dernier module s’est centré sur les instruments pour mesurer l’impact de chaque action. 

(Leonor Hubaut)

Lire aussi : Le mandat d’EUPOL Copps et EUBAM Rafah prolongé d’un an

Affaiblir l’Europe n’est pas une option (déclaration de Lisbonne)

Mon, 30/01/2017 - 08:45
(B2) Les sept dirigeants des pays du sud de l'Europe (Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Malte et Portugal), réunis samedi (28 janvier) à Lisbonne (Portugal) ont affirmé que « Affaiblir l’Europe n’est pas une option ». Cette réunion des pays du sud de l'Europe (re)mise en place récemment pour faire contrepoids à l'Allemagne et aux pays […]

Eunavfor Atalanta explique son travail aux pêcheurs somaliens

Sun, 29/01/2017 - 18:36

(Crédit : Eunavfor Atalanta)

(BRUXELLES2) Tout ne se limite pas à la lutte contre la piraterie. Profitant de ses patrouilles au large de la côte somalienne, les Espagnols du navire ESPS Relampago, participant à l’opération européenne de lutte contre la piraterie, EUNAVFOR Atalanta, ont rencontré des pêcheurs somaliens en mer. Objectif : faire connaitre les efforts de l’opération européenne et les conséquences positives pour les somaliens. Que ce soit dans la protection du navire MSM Douro, actuellement chargé de fournir de l’aide humanitaire aux Somaliens, comme par les patrouilles menées au large de la côte pour dissuader les éventuels pirates de se rendre à la mer pour attaquer les navires.  Ces approches amicales (friendly approach) avec les pêcheurs locaux « aident à établir la confiance mutuelle et la compréhension entre les forces navales de contre-piraterie et la communauté somalienne locale » explique au QG de l’opération européenne anti-piraterie. 

(Leonor Hubaut)

La mission de soutien et d’assistance aux frontières en Libye « EUBAM Libya » (fiche)

Sat, 28/01/2017 - 12:27
(B2) Ce n’est que deux ans après le début de l’offensive occidentale en Libye, en mai 2013 que l’Union européenne lance une mission d’assistance aux frontières (EUBAM Libya). Deux ans d'indécision L’indécision des alliés après le départ de Kadhafi, la division entre Européens entre les pro- et les anti-intervention (Allemagne, Grèce, Italie, Malte, d’un côté ; […]

Cher Donald, l’Europe a de l’avenir !

Fri, 27/01/2017 - 16:22

B. Koenders au dernier Conseil avec M. Lajcak (Slovaquie) à gauche et N. Kotzias (Grèce), à droite (crédit : Conseil de l’UE)

(B2) « Cher Donald, l’UE a de l’avenir » c’est le plaidoyer vibrant du ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, dans les colonnes du quotidien populaire néerlandais AD. Le ministre voit une occasion à l’arrivée du milliardaire américain à la Maison blanche de retrousser ses manches et il appelle à réformer l’Union européenne de façon « radicale ».

Faire du remue-méninges

Bert ne ménage pas sa peine pour appeler au remue-méninges. Il ne mâche pas ses mots enjoignant la Commission européenne « à sortir de sa bulle ». Et ses agents aux « hauts salaires et indemnités » à se rappeler qu’ils sont « au service » de tous. Dénonçant au passage les déplacements mensuels du Parlement à Strasbourg, il met surtout le doigt sur le manque de sérieux des États membres, dans l’application des règles européennes, voire le manque flagrant de solidarité de certains. « Qui ne veut pas partager le fardeau, n’a pas droit aux prestations » lance-t-il visant nommément la Pologne et la Hongrie, qui refusent d’accueillir des réfugiés.

S’éloigner de l’Europe, c’est comme traverser un océan et jeter les rames

Mais il lance aussi un vigoureux plaidoyer pour l’Europe estimant que personne ne peut aujourd’hui se mesurer seul aux défis du monde. « Nous ne pouvons pas négocier en propre avec la Turquie. Et Poutine n’est pas vraiment impressionné par un doigt levé des Pays-Bas. » S’éloigner de l’Europe est un leurre, estime-t-il. C’est « comme essayer de traverser un océan dans un bateau à rames …. et de jeter les rames. Les grandes décisions seraient prises sans nous. Nous serions souverains, mais à la dérive. »

Il finit par un appel en faveur de l’Europe : « Comment l’Europe doit changer pour vous ? A quoi l’Europe de 2047 va ressembler ? J’attends vos idées » Chiche !

(NGV)

Carnet (27.01.2017). Afrique (Alerte précoce). FAC (agenda). RSUE (adoption). CPI. Eunavfor Med (correctif). Tunisie (sanctions). Afghanistan (Royaume-Uni). UNFICYP (prorogation). Grèce (militaires turcs). Chypre (négociations). Israël (colonies/Gaza)....

Fri, 27/01/2017 - 16:07
(B2) Parus récemment : Les quatre pistes d’évolution pour les battlegroups (Grammatico) La mission de formation de l’armée somalienne « EUTM Somalia » L’UE veut renforcer les moyens en Libye et augmenter l’aide aux garde-côtes libyens L’opération Sophia rame. Pourquoi ? (blog) Le gel des avoirs du fabricant de missiles sol-air Buk confirmé. Une implication en Ukraine dit […]

Les quatre pistes d’évolution pour les battlegroups (Grammatico)

Thu, 26/01/2017 - 11:35
(B2) La réforme de la force de réaction rapide de l'UE — les battlegroups — fait partie des décisions prises au dernier sommet, en décembre (Lire : Quatre plans, 50 mesures pour débloquer l’Europe de la défense (Synthèse). Une réflexion est déjà entamée, comme l'a confirmé le général Daniel Grammatico, chef "opérations" à l'état-major de l'Union […]

La mission de formation de l’armée somalienne « EUTM Somalia »

Thu, 26/01/2017 - 04:46
 (B2) Après presque vingt ans sans parvenir à établir la paix en Somalie, l'ONU lance un appel à l'aide en 2009, concernant le besoin d’assistance technique pour la formation et l’équipement des forces de sécurité somaliennes (résolution 1872). L'Union européenne répond à cet appel en mettant en place une mission de formation des forces de […]

L’UE veut renforcer les moyens en Libye et augmenter l’aide aux garde-côtes libyens

Wed, 25/01/2017 - 20:45
(B2) La Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, et la Commission européenne ont présenté, mercredi 25 janvier, une série de mesures pour renforcer la lutte contre les migrations en Méditerranée centrale. Ce paquet devrait être présenté aux Chefs d'État et de gouvernement, lors de leur réunion informelle, à 27, à La Valette (Malte), le 3 février […]

L’opération Sophia rame. Pourquoi ?

Wed, 25/01/2017 - 19:30

(B2) Plus de 18 mois après son lancement, on peut commencer à dresser un premier bilan de l’opération EUNAVFOR Med / Sophia en Méditerranée. Il n’est pas formidable. Autant le dire clairement. Les réseaux libyens de traite d’êtres humains ne sont pas éradiqués ni même vraiment perturbés.

Certes plus de 220 opérations de secours en mer ont été menées depuis le début de l’opération, permettant de venir en aide à un peu plus de 32.000 migrants. Mais ce n’était pas l’objectif premier de l’opération, juste une conséquence : le secours en mer est une obligation générale.

Certes la destruction systématique des navires employés par les trafiquants (372 navires depuis le début de l’opération) leur enlève un peu de capacité de trafic. Mais elle est aussitôt remplacée ou les trafiquants diversifient leurs méthodes. Mieux, à la zone traditionnelle, venant de Libye, de la zone Zuweira – Misrata, s’est ajoutée depuis l’automne dernier, une route égyptienne. Les trafiquants égyptiens assurent aujourd’hui environ 10% du trafic arrivant en Italie (environ 10.000 arrivées sur les 140.000 recensées jusqu’à fin octobre).

Certes plus de 100 individus suspectés de trafic ont été remis aux autorités italiennes, qui ont la charge de les juger. Mais, en général, il s’agit surtout d’exécutants ou d’encadrants, voire de simple migrants qui ont été chargés de convoyer leur navire.

L’objectif de la « dégradation des capacités (maritimes) des trafiquants » n’est ainsi atteint qu’« à 30% », selon le dernier rapport qui couvre l’essentiel de la période 2016. Autant dire que l’objectif est loin d’être atteint, et même qu’il y a un demi-échec. « Quand on donne ce chiffre, c’est qu’on n’a pas atteint le tiers de son objectif… c’est faible » confirme un spécialiste des opérations…

Certes l’opération a commencé, depuis septembre 2016, à faire un contrôle de la zone en mer, pour assurer le respect de l’embargo sur les armes. Mais, en plusieurs mois de contrôle, un seul bateau suspect a pu être contrôlé, selon nos sources. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de trafic. Mais il faut assurer la remontée d’informations. Et seulement deux navires pour contrôler la zone, c’est un peu chiche…

Quant à la formation des garde-côtes, elle apparait encore balbutiante. Une première formation d’environ 80 garde-côtes vient d’être réalisée sur un navire néerlandais et un navire italien. La question maintenant est de poursuivre cette formation. Et… il n’y a pas de sous !

En résumé, comme on ne dit dans les couloirs européens, l’opération ‘ne délivre pas’ (n’aboutit pas à des résultats concrets).

Mettre en cause l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) ou dire « y a qu’à » est cependant très facile. Mais les marins engagés dans cette opération ne peuvent pas faire vraiment beaucoup plus. Il n’y a pas de gouvernement libyen. La Libye reste, depuis cinq ans un no man’s land ingouvernable. C’est avec l’intervention franco-britannique, un des plus beaux échecs des interventions militaires de l’époque récente (1).

Les navires ne peuvent toujours pas pénétrer dans les eaux territoriales libyennes pour aller faire la police… En partie, parce que les autorités ne le souhaitent pas, et qu’il existe un danger notable. Mais, en partie, aussi parce que la communauté internationale ne le veut pas. Là encore, l’expérience libyenne de 2011 a laissé des traces indélébiles (2).

Quant au financement de la formation, le commandant d’opération est obligé de passer la sébile parmi les États membres. Et peu ont vraiment répondu positivement. Un projet a bien été présenté par la Commission afin de mettre en place un petit fonds d’équipement et de formation (CBSD, ex « Train & Equip »), qui pourrait être utilisé dans cet objectif. Il reste bloqué dans des limbes législatives entre le Conseil (les Etats membres et le Parlement européen).

Au résultat, une révision des objectifs est en cours. Et chacun perçoit, en interne ou dans les milieux militaires, qu’il faut passer à autre chose, renforcer l’opération, aboutir à davantage de résultats, et plus rapidement, car miser sur un relais par le nouvel État libyen apparait très fragile. C’est tout l’objectif de certaines mesures que la Haute représentante et la Commission européenne vont présenter à Malte, lors du sommet informel à 27, début février. C’était tout l’enjeu également de « la ligne de protection » voulue par Malte.

L’opération européenne en mer n’a pas énormément d’effectifs, en personnel comme en bateaux, pour mener tous ces objectifs. Les États membres, pour d’excellentes raisons chacun, rechignent à mettre plus de moyens. Chacun va devoir se bouger un peu les fesses…, mettre la main à la poche et mettre en accord ce qui est dit tout haut (il faut agir) avec les actes (3).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

(1) L’inverse de la pensée de De Gaulle en fait : nous avons gagné une bataille, nous avons perdu la guerre.

(2) Le souvenir cuisant d’une résolution utilisée jusqu’au bout, voire déformée de ces objectifs initiaux pour passer de la protection de la population civile au renversement d’un gouvernement en place, a fait dresser un veto inexpugnable. La Russie, comme la Chine refuseront tout projet de résolution autorisant la pénétration dans les eaux territoriales… ou alors il faut acheter ce veto très très cher.

(3) Certains pays ne participent pas du tout ou très peu à cette opération de manière opérationnelle (Suède et Pologne notamment, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie également). Des pays qui, souvent, expriment haut et fort qu’il faut agir contre la migration. Tous n’ont pas de moyens maritimes (sauf Suède et Pologne) pour prêter main forte. Mais il peut y avoir d’autres moyens pour participer : des avions, des forces spéciales, des locations de moyens (drones, avions, bateaux…) auprès d’autres organismes.

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