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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 7 hours 49 min ago

Le fichier SIS doit être complété propose la Commission. Le signalement ‘terrorisme’ renforcé

Thu, 22/12/2016 - 16:13
(B2) La Commission européenne a proposé, mercredi 21 décembre, trois textes réglementaires visant à améliorer les fonctionnalités du système d'information Schengen. Elles visent à améliorer la coopération judiciaire et policière entre les États membres sur certaines infractions (terrorisme, personnes inconnues, soupçon d'enlèvement d'enfants), à renforcer le contrôle aux frontières et faciliter le retour des personnes […]

Les F-16 belges et néerlandais vont faire ciel unique

Wed, 21/12/2016 - 23:11

patrouille de F-16 néerlandaise et belge dans le ciel néerlandais © NGV / B2

(B2 à Rotterdam) A partir du 1er janvier, il n’y aura plus quatre avions de permanence pour surveiller le ciel de part et d’autre de l’Escaut, qui marque la frontière entre les Pays-Bas et la Belgique, mais une seule patrouille de F-16 de permanence assurant la surveillance aérienne pour les deux pays. Le dernier acte a été signé ce mercredi (21 décembre) à Rotterdam par les généraux Dennis Luyt et Frederik Vansina, respectivement commandant de la Composante aérienne belge et commandant de la force aérienne néerlandaise, et Pierre-Louis Lorenz, l’ambassadeur luxembourgeois aux Pays-Bas, sous l’oeil attentif des ministres belge et néerlandais (Steven Vandeput et Jeannine Hennis) … et de quelques journalistes dont B2.

Un exemple à suivre

« Cet accord contre la menace aérienne est tout simplement révolutionnaire » a signalé Steven Vandeput, ministre de la Défense. « La Belgique et les Pays-Bas donnent le ton en Europe en matière de coopération défense. Il n’existe aucun autre pays s’engageant ainsi avec d’autres pour agir dans ce type de faits graves se produisant à l’intérieur des frontières de chaque pays. » Avec cet accord « nous aurons le même résultat qu’avant mais nous aurons besoin de moins de ressources pour le faire. Ce que nous économiserons, nous pourrons l’utiliser pour augmenter notre défense ailleurs. »

Un relais tous les quatre mois entre les forces belges et néerlandaises

Dès le 1er janvier, les F-16 néerlandais et belges se relaieront, tous les quatre mois, pour assurer l’alerte aérienne de réaction rapide (QRA en jargon aéronautique), à partir de leurs bases respectives. Pour les Pays-Bas, à partir des bases aériennes de Volkel et Leeuwarden et pour la Belgique à partir des bases aériennes de Kleine Brogel et Florennes (1). Ce sont les Belges qui prendront le premier l’alerte. De fait, l’espace aérien formera un seul territoire où les forces en alerte agiront sous les ordres et pour le compte de l’autre pays, sans tenir compte de leur pavillon.

Chaque État garde sa responsabilité

Les avions de chasse belges qui interceptent un appareil dans le ciel néerlandais, agiront ainsi sur l’ordre du ministre néerlandais de la Défense et de la Justice qui donnera ses instructions via l’AOCS (Air Operations Control Station) de Nieuw Milligen. A l’inverse, le ministre belge de la Défense aura autorité sur les avions néerlandais via le CRC (Control and Reporting Centrum) de Glons, si ceux-ci agissent au-dessus du territoire belge. Au Luxembourg, c’est le ministre de la Défense luxembourgeois endosse cette responsabilité. Mais le Grand Duché a exclu tout usage de la force au-dessus de son territoire, Constitution oblige.

Décollage pour des avions civils en détresse mais aussi pour des avions suspects

La QRA intervient lorsqu’un avion vole dans l’espace aérien national sans avoir soumis un plan de vol à l’avance ou sans s’identifier, ou s’il s’est détourné de son itinéraire prévu et ne répond plus aux signaux radios. Les avions décollent souvent pour accompagner des avions civils (avions de ligne ou petits avions privés) qui font face à des problèmes techniques. Mais ils peuvent également prendre l’air pour intercepter un aéronef présentant un comportement suspect (chacun pense aux attaques du 11 septembre) ou un avion militaire étranger qui frôle quelque peu l’espace aérien national. On pense notamment aux avions russes. S’il s’agit d’une mission militaire effectuée par la QRA — en cas d’interception d’avion militaire suspect étranger, la mission est alors commandée depuis le Combined Air Operations Centre (CAOC) de l’OTAN à Uedem, en Allemagne.

A noter : un accord de poursuite a déjà été signé avec l’Allemagne. Et un accord identique devrait être signé avec la France en février prochain en marge d’une réunion de l’OTAN des ministres de la Défense, a précisé à B2 Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les Luxembourgeois n’ont pas de flotte d’aviation de chasse. C’est traditionnellement l’aviation belge qui effectue le travail de QRA.

Lire : Le Benelux aura une surveillance aérienne conjointe. Traité signé. Une première en Europe

Gel des avoirs terroristes, blanchiment d’argent… la Commission propose de faire plus

Wed, 21/12/2016 - 21:13
(B2) La Commission européenne a mis sur la table des colégislateurs, mercredi (21 décembre), plusieurs propositions de textes visant à renforcer l'arsenal législatif européen contre le blanchiment d'argent et la lutte anti-terroriste. Objectif, comme l'a expliqué le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, « perturber et tarir les sources de financement des criminels et des […]

Le renforcement du contrôle des armes à feux à l’intérieur de l’UE (fiche)

Wed, 21/12/2016 - 18:54
(B2) L'Union européenne a engagé fin novembre 2015, le renforcement du contrôle des armes à feux circulant à l'intérieur de l'Europe. Un texte qui a suscité beaucoup de discussions, et de tensions, particulièrement au Parlement européen, objet d'un intense travail de lobbying des "pro-armes". Au bout d'un an de discussions, le projet abouti est ainsi […]

L’accord UE-Maroc ne s’applique pas au Sahara occidental. Victoire juridique pour le Maroc mais défaite politique

Wed, 21/12/2016 - 12:30
(B2) La Cour de justice européenne a reconnu, ce mercredi (21 décembre), que l'accord d'association conclu entre l'UE et le Maroc et son volet agricole et pêche (1) ne s'appliquait pas au Sahara occidental. Elle casse ainsi l'arrêt des juges de première instance du Tribunal qui s'étaient prononcés en sens contraire en décembre 2015 (lire […]

La mission EUCAP Sahel au Mali, prolongée et renforcée

Wed, 21/12/2016 - 10:40
(B2) Le Conseil de l'UE a décidé, mardi (20 décembre), de prolonger de deux ans (jusqu'au 14 janvier 2019) la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali). Une décision logique qui suit la prolongation de la mission militaire de formation de l'armée malienne, dont EUCAP Sahel Mali est en quelque […]

Le Collège de sécurité et de défense voit ses missions élargies

Wed, 21/12/2016 - 08:35
(B2 - exclusif) Le Conseil de l'UE pourrait avaliser, ce mercredi (21 décembre), une décision sur le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) qui en élargit, sensiblement, le champ. Le Collège n'aura plus seulement en charge « la formation » mais aussi « l'enseignement ». Il reçoit aussi expressément mandat d'accompagner le projet […]

L’opération EUNAVFOR Med / Sophia autorisée à échanger et conserver des données plus largement

Tue, 20/12/2016 - 19:43
(B2) Le Conseil de l'UE (en format "environnement") a approuvé, lundi (19 décembre), une modification à la décision cadrant l'opération de lutte contre les trafics en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia). Cette modification concerne essentiellement l'échange des informations et de données dans le cadre de ces nouvelles tâches de formation des garde-côtes libyens ou du […]

La démocratie a besoin de protection, de sollicitude et même de tendresse. L’appel de Tusk

Tue, 20/12/2016 - 17:30

Donald Tusk à Wrocław (crédit : Europejskiej Stolicy Kultury Wrocław 2016)

(B2) Les propos tenus par le président du Conseil européen, Donald Tusk, samedi dernier (17 décembre) en Pologne, lors de la cérémonie de clôture de Wrocław – capitale européenne de la culture — étaient remplis de sens. Et ils méritent une certaine lecture attentive.

Outre que c’était un des premiers discours de l’ancien Premier ministre polonais sur sa terre natale depuis longtemps, il survient à un moment clé pour le pays. La Pologne comme plusieurs autres pays s’interrogent sur la notion de liberté, de démocratie, de pouvoir,

Le message envoyé est un véritable avertissement au parti de Jarosław Kaczyński (PiS, Droit et Justice) et au gouvernement de Beata Szydło. Un message qui a une portée plus générale car il peut se lire au-delà de la Pologne…

« L’essence de l’Europe est un modèle unique de démocratie où les citoyens, le droit et la morale définissent les limites du pouvoir. Et non vice-versa. Comme nous le savons, la démocratie sans le respect de la culture, quand on prive les gens de l’accès à l’information ou qu’on impose un modèle de vie unique, cela devient aussi insupportable qu’une dictature.

« Aujourd’hui, donc, dans ce moment critique, [la démocratie] nécessite une protection, de la sollicitude, et même de la tendresse, d’elle-même ne survivra pas. Elle est plus fragile et délicate que nous, Polonais, quand nous l’avons raté derrière le rideau de fer pendant ma jeunesse. Est-ce le modèle européen survivra ? Ce n’est pas une question idéologique mais la question de notre survie. Celui qui aujourd’hui défie le modèle européen de démocratie, viole les constitutions et des bonnes mœurs, nous met en danger.

« Après les événements d’hier au Parlement et dans les rues de Varsovie (1), avec la mémoire personnelle de ce qui signifie décembre dans notre histoire (2), je lance un appel à ceux qui exercent effectivement le pouvoir dans notre pays, pour le respect des personnes. Et je dis merci à ceux qui luttent pour la démocratie européenne en Pologne. Merci, vous êtes les meilleurs gardiens de la Pologne. » (3)

 (Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Vendredi après-midi (16 janvier), des députés de l’opposition ont commencé à bloquer la tribune parlementaire protestant contre les restrictions demandées aux journalistes dans l’enceinte du parlement. Les députés de la majorité se sont alors déplacés vers une autre salle, où ils ont décidé de voter notamment sur le budget 2017. Des manifestations s’en sont suivies.

(2) Donald Tusk fait référence principalement à décembre 1981 et la proclamation par le général Wojciech Jaruzelski, alors chef de l’Etat polonais, de la loi martiale (état de guerre) coupant court à un mouvement d’émancipation de la société polonaise. Mais il peut aussi faire référence à décembre 1970, avec les grèves contre la hausse des prix à Gdansk (la ville natale de Tusk, celui-ci avait 13 ans au moment des faits) et dans plusieurs villes de la Baltique. Des manifestations qui furent violemment réprimées par le régime avec plusieurs dizaines de morts. Elle entraîna la démission du dirigeant polonais d’alors, Władysław Gomulka.

(3) Traduit du polonais par nos soins, à partir du texte retranscrit par Gazeta

Deux vendeurs d’armes sur internet arrêtés en Slovénie

Tue, 20/12/2016 - 16:55

(B2) Un vendeur de 39 ans et son complice de 33 ans ont été arrêtés, la semaine dernière, à Ljubljana par la police nationale slovène pour avoir vendu des armes et des explosifs, au noir sur internet, vient d’annoncer Europol dans un communiqué parvenu à B2. Une « grande quantité d’armes découvertes au cours des fouilles de maisons ont également été saisies, y compris des fusils automatiques et semi-automatiques, des grenades à main et des munitions ». Les armes vendues étaient ensuite expédiées par la poste à des acheteurs situés dans l’Union européenne (France, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni) ou dans l’espace économique européen (Norvège). Les deux hommes vendaient « également des munitions pour ces armes ». Toutes ces transactions « étaient payées en Bitcoin ». L’agence européenne précise que c’est « l’analyse du renseignements fournis par le point focal d’Europol sur les armes à feu qui a permis à la police nationale slovène d’identifier les suspects ». Preuve s’il en est que la toile n’est pas aussi anonyme que cela… et qu’avec un peu d’organisation les polices européennes peuvent arrêter certains malfrats

(NGV)

L’initiative européenne d’observateurs internationaux à Alep adoptée par le Conseil de Sécurité (résolution)

Mon, 19/12/2016 - 19:05
(B2) Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l’unanimité, lundi 19 décembre, l’envoi d’observateurs internationaux pour surveiller l'évacuation de la ville d’Alep. Une résolution poussée par les Européens qui ont fait de l'aide humanitaire leur ultime voie d'action en Syrie (voir encadré). Avec l'accord de Moscou Cette résolution est d'autant plus importante qu'elle a […]

Passation de commandement à EUTM Mali

Mon, 19/12/2016 - 18:32

Le général belge Peter Devogelaere prend le commandement d’EUTM Mali(Crédit: EUTM Mali)

(BRUXELLES2) Le camp de Koulikoro a été le témoin, ce lundi 19 décembre, de la passation de commandement entre le général de Brigade belge Eric Harvent et son successeur, son compatriote Peter Devogelaere.

La mission  européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) sous commandement belge depuis le 3 juillet 2016, le restera encore pour encore six mois. Le contingent belge, maintenu en 175 personnes, en fait la principale opération extérieure (OPEX) de l’armée belge.

Lire :

Carnet (19.12.2016). Eupol Afghanistan (fermeture). Sanctions Russie (prolongation). Soudan du Sud (Minuss/sanctions). ADM (menaces). Espagne (consolidation budgétaire). Estonie (objectif : 2%). Lituanie (simulateurs de vol/chars). Finlande (système de...

Mon, 19/12/2016 - 18:15
(B2) Parus récemment : Retour sur les manifestations de 1986 et la mort de Malik Oussekine (blog) Les principaux changements des conclusions « Défense » du Sommet (à la loupe) Belgique. Plus de 1000 postes ouverts en 2017… et priorité aux femmes (blog) Nominations au Service diplomatique européen Une explication de texte sur l’Ukraine, nécessaire, pour obtenir la ratification […]

Une communication sur l’espace. Le militaire n’est plus tabou

Mon, 19/12/2016 - 12:36
(B2) La communication sur l'Espace, publiée par la Commission européenne, le 26 octobre dernier, ne doit pas être ramenée uniquement à sa dimension économique ou de services aux citoyens. La Commission européenne affiche l'ambition stratégique de cette politique. Un objectif salué par les ministres des 28 en charge de l'Espace lors de leur réunion à […]

Retour sur les manifestations de 1986 et la mort de Malik Oussekine

Sun, 18/12/2016 - 12:08

(crédit : INA)

(B2) C’était il y a trente ans… Malik Oussekine décédait dans la nuit du 6 décembre dans le quartier latin, après une sévère dérouillée par des policiers peu avares de coups de matraque. Pour tous ceux qui étaient étudiants à l’époque, cela sonnait comme un tournant… Pour moi en particulier, cela sonnait comme une interrogation.

A l’époque, à tout dire, jeune étudiant à Paris I Sorbonne, j’étais devenu responsable du service santé étudiant. En gros, le service mis en place par la coordination étudiante pour assurer les secours en interne. Nous étions assez discrets.

Plusieurs dizaines d’étudiants dans les différentes facs

Nous avons réussi à rassembler plusieurs dizaines d’étudiants (secouristes, étudiants infirmiers ou médecins), souvent venus des facs en médecine. Des équipes disséminées aux quatre coins des facultés en grève et des cortèges, qui ont permis d’encadrer les manifs, de donner les premiers secours… et de faire remonter des informations. Cela a été assez improvisé, en quelques minutes sur un coin de table, entre les trois universités parisiennes (Sorbonne, Jussieu, Tolbiac) en pointe dans le mouvement. Mais cela a plutôt bien fonctionné. C’était aussi un vrai poste d’observation de la vie politique de cette petite coordination étudiante comme des débordements de part… et d’autre.

Des équipes en binômes

Ces équipes (par binômes à pied, voire moto ou véhicules ) avaient trois rôles essentiels :

1) en rythme normal de manifestation, soigner les petits bobos essentiels d’un rassemblement de personnes — du malaise à l’ampoule — ;

2) en rythme « confrontation », assurer le secours à des personnes blessés ou choqués dans la « bataille » : malaises dans la foule, tirs lacrymogènes,…

3) pouvoir apporter des témoignages sur la situation sur place, les éventuelles violences policières (un questionnaire avait même été mis au point).

Elles étaient structurées en équipes de niveau 1 (petits soins), de niveau 2 (+ médicaments) et de niveau 3 (au niveau central, avec du matériel plus lourd d’évacuation : brancard souple, O2, etc.). On avait réussi aussi à avoir du petit matériel de transmission radio (talkies walkies à l’époque).

Au niveau central, on avait plusieurs tâches, durant les manifestations : il s’agissait de localiser les différentes forces en présence pour mettre à même d’évacuer aussi vite que possible, non seulement côté pompiers/Samu/Croix-rouge mais aussi des forces de police. Nous étions arrivés à une connaissance assez fine ainsi des différentes compagnies (CRS, gendarmes mobiles, compagnies de  district).

Après les manifestations, la tâche était moins gaie : recenser le nombre de blessés, légers ou plus graves, localiser où ils avaient été évacués, rassurer ou aiguiller les familles voire chercher un enfant perdu ou (moins gai) aller à la morgue pour vérifier qu’un signalé disparu n’avait pas fini dans la Seine ou sur la table de l’IML (l’Institut médico-légal). Ce recensement nous a permis de dire que le bilan côté étudiant était largement supérieur à ce qui avait été indiqué officiellement (voir encadré). Nombre d’étudiants ont souvent été soignés, in situ, et sont allés consulter ensuite, dans leur province, chez un médecin ou leur hôpital local.

Un fonctionnement « plastique »

Chacune fonctionnait avec son cortège, son université, de façon à bien connaître qui y était. Il n’y avait pas en soi de coordination centrale du service de santé, chacun agissant — selon les instructions définies — et la situation propre sur place. Nous étions quelques uns à assurer la liaison à la fois avec les Services d’ordre (SO) étudiants, les services de secours classiques (SAMU, Sapeurs Pompiers) ou exceptionnels mobilisés pour la circonstance (Croix-Rouge, Protection civile, Armée), ainsi qu’avec les autorités (Préfecture de police) (1).

Cette intervention a parfois un peu dépassé la notion même de secours, agissant à la fois en observateurs permanents (voir encadré), voire en prévention en cas de tension croissante (2). Ce dispositif a un peu volé en éclat, lors des confrontations ; les binômes « santé » étant parfois disjoints de leurs cortège. Mais il a continué de fonctionner néanmoins. La plasticité du dispositif — avec des directives assez simples et claires mais une liberté d’application et d’improvisation au gré des circonstances — a permis de faire face à toutes les situations.

Le dispositif de croix-verte — choisi de faire toute confusion avec d’autres sigles — permettait de distinguer les effectifs. Il a été reconnu par les effectifs de sécurité, même au plus fort des affrontements, sauf des voltigeurs qui, à vrai dire, matraquaient un peu tout le monde, y compris les passants.

Une méthode d’extraction et de soins

La méthode de secours mise en place différait totalement de la méthode ordinaire habituellement suivie en région parisienne : il s’agissait 1° d’extraire au plus vite la personne de la zone « troublée » ou de la zone de foule, 2° de faire un bilan et faire quelques gestes rapides (pansements…) dès qu’on était dans une zone calme et 3° le plus rapidement possible d’évacuer soit vers la première ambulance disponible (Croix-Rouge essentiellement, pompiers, voire ambulance militaire), voire une pharmacie de garde (pour un petit bobo), soit directement vers l’hôpital le plus proche. En gros, on faisait du « take and run » (3), selon la méthode anglo-saxonne plutôt que la méthode française de soin sur place.

Cette méthode avait un avantage : segmenter les interventions, utiliser à bon escient chacun des outils — les binômes dans la foule, les ambulances dans les rues avoisinantes pour pouvoir dégager plus vite par les latérales — pour qu’ils puissent très vite réintégrer leur dispositif. L’évacuation rapide des blessés/malaises avait aussi un autre atout : éviter tout attroupement, tout énervement qui aurait ajouté davantage à l’angoisse — ou à la colère — des étudiants.

Nous avions listé à l’intention de tous nos binômes la méthodologie d’évacuation (télécharger le doc distribué) comme le matériel une cartographie des structures hospitalières d’urgence (à l’intention notamment des étudiants de province, nombreux lors des manifestations). Et nous avions une liaison étroite (par radio) avec les ambulances présentes sur place (Croix-Rouge, Samu, etc.). Au besoin, nous avons même fait des « évacuations moto » (ce qui plutôt hétérodoxe dans la doctrine de secours française) pour des blessés légers (4).

La nuit du 6 décembre

Le soir du 5 décembre, après une manifestation longue, plus calme cependant que celle du 4 décembre, la plupart des responsables de la Coordination étudiante avaient déserté le terrain, partis en meeting, réunion ou ailleurs. J’étais alors seul sur le terrain en responsabilité. Et nous avons fait le point avec les équipes de secours, où s’était placé le PC mobile des Croix-Rouge, le long du boulevard St Michel.

La question était lancinante : maintient-on le dispositif ? Pour combien de temps ? Vers 23h, la situation était claire pour moi : la manifestation étudiante était terminée, les derniers éléments étaient dispersés. S’il restait des groupuscules autour d’Odéon jouant à cache cache avec les policiers, cela ne concernait plus la manifestation.

Nous avons décidé de donner l’ordre de lever le camp selon les termes : « la manifestation est close. Les derniers éléments sont rentrés chez eux. A partir de maintenant, il ne s’agit plus de manifestation. Mais d’éléments individuels. On n’a plus d’utilité en tant que structure exceptionnelle. Cela ressort des forces de secours « ordinaires » et non plus du dispositif « manifestation ». Nous avons donc convenu de lever le camp.

Je suis remonté à pied le long du Boul’Mich. Rien ne laissait planer un changement d’évaluation. Puis moitié à pied, moitié en stop jusqu’à chez moi (par hasard, non loin de Meudon, où habitait Malik et sa famille). Le lendemain tôt le matin, j’apprenais la mort de l’étudiant malgré l’intervention du Samu. Les premières déclarations des ministres de l’Intérieur mettant en cause la santé fragile de l’étudiant pour dédouaner toute faute de la police — « si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con dans la nuit » disait R. Pandraud — ont eu un effet dévastateur, provoquant colère et stupéfaction.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Retour sur la manifestation du 4 décembre

On peut ainsi cerner deux éléments qui complètent l’hagiographie officielle des évènements. Pour compléter les services d’ordre étudiants, décision avait été prise au sein de la Coordination étudiante de faire appel à des groupes d’extrême-gauche (LCR et autres) et non pas aux services d’ordre des syndicats (plus habitués à ce genre d’évènement). Tous n’ont pas vraiment joué le jeu de l’ordre, préférant semer le trouble.

Le rôle trouble d’un certain service d’ordre étudiant

Certains d’entre eux ont mené une attitude volontairement offensive, provocatrice, vis-à-vis des forces de l’ordre, en particulier lors de la manifestation du 4 décembre, qui avait vu plus d’un demi-million d’étudiants battre le pavé parisien (selon nos propres estimations). Ils couraient en avant, se détachant de plus en plus du cortège. Ils ont « laissé passé » ou « reçu » le renfort de divers groupes « autonomes » (à partir du niveau de la gare Montparnasse). Ceux-ci n’avaient rien de pacifiques Ils étaient organisés en petites unités, très mobiles, armées de battes, de barres de fer et autres, et se situaient très en avant des premiers éléments de la manifestation.  L’intention était claire : en découdre… Ces différents éléments (plusieurs centaines) étaient déjà en posture place des Invalides se livrant à plusieurs heurts avec les forces de police, alors que le gros de la manifestation était encore loin. Quand les premiers contingents de manifestants, totalement pacifiques et débonnaires, sont arrivés sur la place, la situation était déjà plus que tendue…

Un affrontement inévitable

L’affrontement était inévitable. Quelques centaines d’étudiants et autres voulaient pénétrer en direction du Palais Bourbon. Les forces de l’ordre avaient reçu l’ordre de les en empêcher, avec les méthodes traditionnelles (grenades lacrymogènes, avancées en format bouclier). La pluie de pavés, cailloux et objets en tout genre (bouteilles) sur les forces de l’ordre était assez notable. Les petites unités, organisées, faisaient des « charges » au pas de course puis se retiraient ; elles disparaissaient totalement au moment des charges de police. Le service d’ordre étudiant (officiel) faisait tout ce qu’il pouvait pour éviter une confrontation, formant une chaîne pour éviter tout contact. Mais il a été très vite débordé et reçu peu de renforts, comme de consignes. Certains d’entre eux ont été blessés par les projectiles lancés par les étudiants.

Un climat de champ de bataille

Le climat fait de cris, et d’insultes en tout genre, d’un côté ; de lacrymogènes et d’avancées — qui se voulaient dissuasives mais ne faisaient qu’ajouter à la tension — a joué tout autant que des éléments objectifs pour faire de la place des Invalides une scène de bataille là où elle aurait dû être une manifestation pacifique. Au bout de plusieurs heures de présence, la volonté publique était de « nettoyer » la place, sans ménagement, pour éviter tout « kyste » manifestant. Le bilan de la manifestation en termes de blessés est largement supérieur au bilan officiel : au moins 300 blessés (5).

Le rôle trouble des « compagnies de quartier »

Si les lignes des gendarmes mobiles ont attendu stoïquement l’ordre d’intervenir — puis se sont mises en branle ensuite de façon inexorable —, les compagnies de quartier (basés dans les commissariats et peu entraînés à une situation à demi-insurrectionnelle) ont réagi de façon beaucoup plus épidermique, plus anticipative, plus désordonnée, avec l’utilisation de leurs armes de façon peu conventionnelle. Portant les mêmes insignes que les CRS, ils ont souvent été confondus avec eux (6), mais ne présentaient pas les mêmes qualités d’entraînement ni d’ordre… Selon nos localisations, ce sont ainsi de leurs rangs — placés parfois en seconde ligne, derrière les gendarmes mobiles — que sont venus nombre d’incidents graves, notamment les tirs tendus.

(1) La préférence avait été donnée aux services « blancs », non rattachés à la préfecture de police (Samu, Croix-rouge) plutôt qu’aux autres (Pompiers, Protection civile), sauf urgence vitale ou impossibilité de rejoindre rapidement.

(2) Cette méthode a été utilisée notamment dans les débuts de la manifestation, après le matraquage (malheureux) d’un passant un peu vindicatif par le SO (service d’ordre) de la manifestation. Comme quoi, les petites frappes n’étaient pas que d’un côté…

(3) Rien de très original à cela, une méthode issue de la médecine de guerre, mais assez peu usitée à l’époque, où le principe était de soigner sur place (cf. attentats de 1986). Cette méthode a été reprise lors des récents attentats.

(4) Certaines forces de police avaient – même après le 6 décembre – la fâcheuse posture de se mettre en avant, au plus près de la manifestation. Ce qui n’avait pas vraiment pour effet de calmer la situation, au contraire. A plusieurs reprises, on a réussi à faire dégager ces cordons de sécurité. Ce qui a eu un effet immédiat : pacifier le défilé (sans renier un pouce aux forces de l’ordre).

(5) Pour la grosse manifestation du 4 décembre, la protection civile a fait 172 interventions : 146 soins sur place + 26 évacuations dont 50% de CRS, et 2 hospitalisations pour soins graves. La Croix-Rouge a procédé à plus de 200 interventions : 130 soins sur place + 85 évacuations et 26 décharges (soins qui auraient nécessité une évacuation mais refusée par les bénéficiaires). 24 heures après, 12 personnes restaient hospitalisées en soins plus ou moins graves à Laennec, Ambroise Paré, La Pitié, Boucicaut et Hotel Dieu.

(6) Ces compagnies (dites d’intervention) portent les mêmes insignes et équipements à deux petites exceptions près : l’écusson cousu sur leur uniforme ne porte pas la mention des CRS mais de Police nationale (mais les couleurs et la disposition est quasiment identique) ; ils n’ont pas la ligne jaune sur le casque typique des CRS.

Les principaux changements des conclusions « Défense » du Sommet (à la loupe)

Sat, 17/12/2016 - 13:32
(B2) Les conclusions adoptées par les 28 Chefs d'État et de gouvernement lors de leur sommet jeudi 15 décembre sont globalement identiques dans les groupes préparatoires (ambassadeurs, sherpas, ministres) (Lire : Défense européenne. En avant ! vont dire les 28 Chefs (V2). Tous les éléments se retrouvent dans les conclusions finales. Mais il y a […]

Belgique. Plus de 1000 postes ouverts en 2017… et priorité aux femmes

Sat, 17/12/2016 - 11:00

(crédit : MOD Belgique)

(B2) La défense belge va recruter régulièrement dans les prochaines années… Plus de 1000 personnes vont ainsi être recrutées en 2017. Avec un accent mis sur le recrutement de jeunes femmes. Le ministre Steven Vandeput l’avait indiqué lors d’une conférence de presse le 4 octobre dernier.

Des stéréotypes qui ont la vie dure

Depuis 1975, et l’entrée de la première femme à intégrer les rangs militaires, « beaucoup de choses ont changé » souligne-t-on à la défense. « Mais les stéréotypes ont la vie dure et l’équilibre en est encore lourdement affecté ». Le taux de personnel féminin n’atteint toujours que 8% des effectifs totaux en 2016.

Départs massifs en retraite = davantage de recrutements

Le recrutement dans les prochaines années devrait être « conséquent », afin de compenser des « départs à la pension massifs ». Au total, 1160 incorporations sont prévues en 2017 parmi lesquelles 130 officiers, 600 sous-officiers et 430 soldats et matelots. La Défense recherche « jeunes motivés, ne reculant pas devant l’effort, aimant l’aventure et prêts à accepter des risques mesurés » ainsi que le précise la doxa officielle.

Consultez les journées portes-ouvertes / job days

Nominations au Service diplomatique européen

Sat, 17/12/2016 - 09:03
(B2) Plusieurs postes vacants au siège du SEAE viennent d'être pourvus. La Haute représentante l'a confirmé vendredi dernier. Au siège du Service européen pour l'Action extérieure L'ambassadeur polonais du COPS à la prévention de crises Le Polonais Pawel Herczynski a été nommé directeur chargé de la « Politique de prévention et de sécurité des conflits […]

Une explication de texte sur l’Ukraine, nécessaire, pour obtenir la ratification néerlandaise

Fri, 16/12/2016 - 10:30
(B2) Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a obtenu de ses pairs lors du sommet européen, ce jeudi (15 décembre), ce qu'il voulait : un engagement écrit sur l'accord d'association signé entre l'UE-Ukraine sur plusieurs points : l'élargissement, la défense, la libre circulation des travailleurs, le soutien financier, la lutte contre la corruption. Un texte […]

L’UE doit renforcer les capacités des partenaires africains (général Riho Terras)

Fri, 16/12/2016 - 08:00
(B2) Petit pays frontalier à la Russie, l'Estonie n'est pas le premier pays qui nous vient à l'esprit en parlant de défense européenne, et encore moins des missions européennes en Afrique. Et pourtant. Tallinn est un chaud partisan d'un renforcement de l'Union de la défense. Les Estoniens participent à plusieurs des missions en Afrique (Mali […]

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