(B2) Vous voulez comprendre les défis actuels, et futurs de la PSDC, ses atouts et difficultés ? B2 et le Club de la presse de Strasbourg -Europe vous invitent à un petit déjeuner sur la politique de sécurité et défense de l’UE, ce jeudi 15 juin, entre 8h30 et 10h… avec :
Arnaud DANJEAN, eurodéputé Les Républicains, spécialiste des questions de défense et sécurité et rapporteur du projet sur la CBSD &À l’heure du terrorisme, du Brexit et des incertitudes des États-Unis de Donald Trump, l’Europe de la défense est sans aucun doute un des sujets majeurs de la relance du projet européen. Mais les Européens seront-ils capables d’assurer leur propre sécurité, de mettre en commun leurs capacités et investissements de défense ? Principal moteur des avancées perçues ces derniers mois, la France va-t-elle être capable de s’adapter et accepter de ne plus jouer en solitaire ?
Ce sera l’occasion également de découvrir le manuel « La politique européenne de sécurité et de défense commune » dans lequel André Dumoulin et Nicolas Gros-Verheyde, détaillent et décortiquent le fonctionnement de la PSDC, son mode de décision, ses stratégies et ses missions civiles et militaires. Vous pourrez l’emporter à un prix spécial « club de la presse ».
Inscription par mail info@club-presse-strasbourg.com
Date : jeudi 15 juin, 8h30
Lieu : Club de la presse Strasbourg – Europe – 10 place Kléber, 67000 Strasbourg
(crédit : marine belge)
(B2) La frégate belge Louise Marie va rejoindre la mer Méditerranée et l’opération anti-trafiquants de l’Union européenne (EUNAVFOR MED – Sophia). Elle part de son port d’attache de Zeebruges, lundi (12 juin), avec à bord 175 marins et militaires. La Louise-Marie (F-931) restera déployée jusqu’à fin juillet entre la Sicile et les côtes libyennes. Retour prévu le 28 juillet. Le conseil des ministres a donné son accord vendredi.
L’objectif reste d’intercepter les contrebandiers et autres trafiquants. Ceux-ci seront remis aux autorités italiennes pour y être jugés. La Belgique a conclu à cet effet un nouvel accord avec l’Italie. « L’opération Sophia se déroulant en haute mer et dans les eaux internationales, le cadre juridique belge ne s’applique pas dans ce cas précis » explique-t-on du côté militaire.
Avec le navire de soutien logistique Godetia et deux chasseurs de mines qui prennent part à un exercice en mer Baltique, et l’appareillage de la Louise-Marie, c’est toute la flotte opérationnelle belge qui est de sortie.
(NGV)
(B2 à Prague) Lors de la conférence de haut niveau sur la défense, organisée par la république Tchèque, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a appelé à un sursaut, à un réveil européen.
Il n’a pas été le seul. Tour à tour, le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka et la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini, ont répété ce message… Il est temps d’agir !
Le partage de la souveraineté ce n’est pas renoncer
En matière de sécurité, « il y a différentes cultures de décision en Europe », a reconnu Jean-Claude Juncker. « Mais, aujourd’hui, nous sommes confrontés à une question de souveraineté. Partager la souveraineté ne veut pas dire y renoncer. Au contraire ! […] Ce n’est plus une question de souveraineté nationale. C’est une question de souveraineté européenne. »
Des menaces communes impose une action commune
« Combien de temps pourrons-nous encore prétendre que des pays qui sont si étroitement liés, comme nous le sommes dans l’Union européenne, ne doivent pas également confronter ensemble les menaces extérieures » a-t-il ajouté
L’OTAN ne doit pas servir d’excuse pour ne rien faire
Si l’OTAN reste « la pierre angulaire » de la sécurité européenne », la concurrence entre l’OTAN et l’UE n’est pas [plus] une option ». Mais ce « respect à l’égard de l’OTAN ne doit plus servir d’excuse facile pour ne pas faire davantage d’efforts au niveau européen »
Pas d’autre choix que devenir adulte
« Nos partenaires américains (…) ne sont plus intéressés à garantir la sécurité de l’Europe à notre place. Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre en charge la défense de nos propres intérêts. »
Réveiller la belle au bois dormant
« Depuis 2003 » se rappelle celui qui était là au sommet des Pralines (Lire : Au sommet des pralines. Un état major européen avant la fin 2004 ?), les esprits ont évolué. Il y a « de plus en plus de personnes qui croient à l’Europe de la défense » … « L’heure est venue de réveiller la Belle au bois dormant du Traité de Lisbonne : la coopération structurée permanente (PESCO) ».
En… défense de l’Europe
Et le président de la Commission conclure : « L’appel que je lance aujourd’hui n’est pas seulement un appel en faveur de l’Europe de la défense — c’est aussi un appel en faveur de la défense de l’Europe. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Au fil des années, les ateliers de la Citadelle qui se déroulent à Lille (dans la citadelle, datant de Vauban) prennent leur rythme de rendez-vous incontournable pour qui s’intéresse à la défense et à l’Europe de la défense en particulier. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, notez ce 29 juin sur votre agenda. Il devrait être intéressant.
Trois thèmes d’actualité
Les trois thèmes abordés sont d’actualité :
Une personnalité et un manuel
Sans oublier la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini, qui devrait (à confirmer) marquer de cette présence de cette rencontre.
Ces ateliers seront aussi l’occasion de nous voir, André Dumoulin et moi-même. Nous présenterons, en effet, notre manuel sur la PeSDC. Ce sera aussi l’occasion, si vous ne l’avez pas encore fait, de découvrir ce livre et de l’emporter à un prix « Spécial Citadelle ».
Pour vous inscrire aux Ateliers …
…Envoyez votre inscription par mail à l’adresse suivante : ac2017@mission leds.eu. N’oubliez pas de préciser : nom/prénom, date & lieu de naissance, numéro de pièce d’identité, adresse postale et fonctions/ organisme. Ne tardez pas, date limite d’inscription : le 15 juin.
Federica Mogherini saluant les équipages et la nouvelle équipe du centre de formation, devant un A400M (© NGV / B2)
(B2) Les élèves pilotes du troisième cours approfondi de transport aérien tactique (EAATTC) se sont vus remettre, aujourd’hui à Saragosse, leurs certificats de fin de formation après deux semaines de cours, par la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini.
Un syllabus européen de formation
La formation s’est concentrée sur un syllabus conçu spécialement destiné à renforcer l’interopérabilité entre les forces aériennes européennes. Un Transall C-160 allemand, deux Hercules C130 polonais et espagnol et un Casa C-295 espagnol étaient de la partie. Neuf types de mission ont ainsi été exécutées : du vol tactique de bas niveau aux engagements de feux en passant par les manœuvres d’évitement de tirs venant du sol (missiles sol air) et le parachutage de matériel et parachutistes. « 20 heures de vol en moyenne pour chaque équipage dans un environnement particulièrement difficile ».
Un passage de témoin
Une cérémonie assez symbolique puisque cette formation était l’occasion d’une passation de témoin entre l’Agence européenne de défense qui a porté le « bébé » — programme européen de formation depuis sa création en 2011-2012 — et le nouveau Centre européen permanent de formation au transport aérien (ETAC), qui a vu le jour aujourd’hui. Ce centre basé à Saragosse va désormais assurer au jour le jour la direction du programme (ce qu’on appelle, en termes techniques, le command & control ou C2).
(Nicolas Gros-Verheyde, à Saragosse)
Lire tous les détails : L’Europe se dote d’une école pour former ses pilotes au transport aérien tactique
La MPCC aura pour tâche de commander au niveau stratégique les trois missions EUTM de formation des forces africaines (entraînement ‘commandos’ de descente en rappel des FAMA, les forces maliennes – crédit : EUTM Mali)
(B2) Les 28 ont adopté aujourd’hui la décision établissant le mini-QG militaire (la MPCC dans le langage bruxellois). La Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini, l’a confirmé aujourd’hui à Saragosse (où elle inaugurait un nouveau dispositif européen, le centre de formation au transport aérien tactique). « C’est une étape importante » pour la défense européenne, a-t-elle déclaré. A juste titre… pourrait-on ajouter.
Pour conduire les missions non-exécutives
Ce nouveau commandement permettra d’assurer la conduite et le contrôle, au niveau stratégique (= politique) des trois missions militaires de l’UE déployées en Afrique : à Mogadiscio (EUTM Somalia), à Bamako (EUTM Mali) et à Bangui (EUTM Rca). Ces missions sont dites « non-exécutives ». Car elles n’ont ni le mandat ni les capacités pour assurer le maintien de l’ordre ou de la paix par la force (rôle davantage dévolu aux forces de l’Union africaine ou de l’ONU. Lire notre entretien avec le chef d’EUTM Rca : Nous devons être fiers du travail européen pour reconstruire la RCA (García Blázquez)). Elles ont un objectif d’assistance militaire, de conseil et de formation des armées africaines dans les pays où elles sont établies.
Un noyau d’une trentaine de personnes
Ce commandement devrait comprendre, selon nos informations, une trentaine de personnes (venant pour bonne partie des effectifs déjà présents à Bruxelles). Donc sans coût réellement supplémentaire. Il sera basé dans la capitale belge, au sein de l’état-major de l’UE (EUMS), rue Cortenbergh, C’est un général finlandais, l’actuel chef de l’état-major européen, Esa Pulkinnen, qui en assurera la direction. Celui-ci sera assisté, dans la gestion au quotidien, d’un général français (3 étoiles), Daniel Grammatico.
Un retard dû aux élections en Grande-Bretagne
La décision aurait dû être prise à la mi-mai… mais les Britanniques ont retardé son adoption. Une manœuvre très politique, mais assez logique : le gouvernement voulait éviter toute interférence avec les élections législatives qui se tiennent aujourd’hui (1).
Commentaire : La fin d’un long périple, le début d’un autre
Cc’est la fin d’un long périple pour ce commandement opérationnel qui aurait dû voir le jour en 2006-2007 (sous la forme d’un centre d’opérations jamais réalisé). Mais le travail n’est encore qu’à moitié accompli. D’une part, ce QG sera de petite taille (environ 30 personnes selon nos informations). Ce qui est somme toute modeste et fait taire tous les soupçons (largement phantasmés) d’une éventuelle rivalité avec le quartier-général de l’OTAN (le Shape). D’autre part, il faut bâtir toute la logistique d’un quartier général, que ce QG ait tous les moyens techniques, humains pour fonctionner de manière efficace, anticiper les crises, planifier les futures missions et conduire à bon port les actuelles missions. Enfin, l’Europe n’aura gagné ses galons d’autonomie stratégique que lorsqu’elle aura acquis également la capacité de commandement stratégique des opérations militaires (à mandat exécutif). Ce qui pourrait être possible à partir de 2019 (la décision établissant la MPCC doit en effet être revue d’ici la fin 2018 au plus tard).
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) La campagne électorale britannique a surtout été marquée par la menace terroriste, qui constitue une actualité beaucoup plus prégnante et une menace beaucoup plus réelle que la création de ce QG à Bruxelles.
Lire aussi :
Tous les détails sur le futur QG et les discussions qui l’ont précédées :
* Sur B2 Pro
(crédit : état-major des armées / Archives B2) Le « pas de tir » de la fusée Ariane en Guyane
(B2) C’est le message que devrait adresser le président Juncker, flanqué de ses deux commissaires, Elżbieta Bieńkowska et Jyrki Katainen, mercredi (7 juin), en présentant, un document de réflexion pour lancer un débat public sur la manière dont l’UE à 27 pourrait se développer d’ici 2025 sa défense.
Les limites de la puissance douce
« Même si l’Europe est fière d’être une puissance douce d’importance mondiale, nous ne devons pas être naïfs. La puissance douce ne suffit pas dans un voisinage de plus en plus dangereux » va indiquer la Commission, estimant que l’engagement du président Juncker pris lors de son audition au Parlement européen, en juillet 2014, que l’UE « devienne un acteur mondial plus fort » doit devenir une réalité.
Une Europe attendue par les citoyens
« Les Européens s’attendent à une Union qui les défend et les protège ». Dans presque tous les pays de l’UE, la défense est ainsi citée dans les trois premières priorités, trois Européens sur quatre se montrant favorables à une politique de sécurité et de défense commune. La nature des menaces auxquelles sont confrontés les pays de l’UE a changé, souligne la Commission. Qu’il s’agisse de terrorisme ou de cyberattaques, « les frontières nationales ne suffisent pas à les contrer. Et leur intensité augmente. » La réalité s’impose : « les États seront plus efficaces en travaillant ensemble ».
Des duplications inutiles
Cette maxime se vérifie davantage au niveau économique et des capacités militaires. Durant la crise financière, l’Europe a baissé ses budgets de défense de 11%. Une cure d’austérité qui s’ajoute à la rente de la paix issue de la chute du mur de Berlin. Résultat : tous pays confondus, les budgets européens atteignent 227 milliards d’euros par an, contre 545 milliards d’euros côté de l’allié américain (selon les chiffres donnés par la Commission). Un chiffre qui devrait encore s’aggraver dans le futur (lire : article à paraitre). Aujourd’hui, « 80% des achats et plus de 90% des investissements la recherche et de la technologie sont gérés à l’échelle nationale » selon les statistiques de l’agence européenne de défense. Chaque État veut son petit « joujou » militaire. Résultat, en Europe, il existe « 178 systèmes d’armes différents, contre 30 aux États-Unis, 17 types différents de chars de combat dans l’UE contre un seul aux États-Unis ». Il y a « plus de producteurs d’hélicoptères en Europe que de gouvernements capables de les acheter » ironise la Commission. « Cette approche nationale entraîne également des duplications inutiles et a un impact négatif sur le déploiement des forces de défense ».
Au minimum 25 milliards dépensés inutilement
Le manque de coopération entre les États membres dans le domaine de la défense et de la sécurité a un coût : l’Europe gaspille ainsi annuellement « entre 25 et 100 milliards d’euros », selon la Commission. Si les Européens travaillaient davantage ensemble, et mettaient en commun leurs achats, on pourrait économiser « jusqu’à 30% des dépenses annuelles de défense ». Ce n’est pas rien.
NB : en disant cela, la Commission vise l’inverse de l’objectif de Donald Trump qui, sous prétexte de solidarité transatlantique, veut surtout que les Européens contribuent aux dépenses américaines. Il s’agit de dépenser, éventuellement plus mais mieux.
Des scénarios pour le futur
La Commission entend inciter chacun à réfléchir au futur que pourrait prendre la défense européenne. Elle a élaboré trois scénarios : une approche très prudente, classique visant à renforcer la défense européenne, à une quasi-armée européenne.
La main à la poche…
Non contente de réfléchir en théorie, la Commission européenne va aussi mettre la main à la poche. Elle a déjà mis en place un programme pour la recherche & technologie. L’action préparatoire est dotée de 30 millions d’euros par an jusqu’à 2020 et de 500 milliards au-delà (Lire : L’action préparatoire pour la recherche de défense mieux dotée en 2018*). Elle propose désormais de mettre en place la brique suivante : un programme pour la Recherche & Développement – qui permettra de sortir des prototypes quasi-industriels. Il devrait être doté de 250 millions d’euros par an pour 2019-2020. Et un engagement à dépenser au total 1 milliard par an au-delà (500 millions pour la R&T, la recherche et technologie, 500 millions pour la R&D, la recherche et développement). Un programme financé sur la base du budget communautaire. Lire les détails : Le second volet du fonds défense bientôt présenté*
Une vraie révolution
Cette approche est une vraie révolution. On n’est plus dans l’approche, timide, d’harmonisation des marchés publics et de la circulation des équipements militaires (comme en 2007-2009), ni dans une gestuelle symbolique, avec des programmes dotés de quelques millions d’euros, l’Union européenne commence à peser, en termes sonnants et trébuchants. C’est l’équivalent du budget d’un Etat membre comme l’Allemagne qu’elle met ainsi sur la table. En faisant cela, on fait aussi d’une certaine façon passer la défense et son économie comme un objectif communautaire, soumis aux règles classiques de la Commission (financement européen, contrôle par la Cour des comptes ou la Cour de justice), mais qui bénéficie de règles particulières, faites sur mesure (avec le rôle des États membres, le secret défense…). C’est en fait à une véritable révolution qu’invite la Commission européenne. Lire : Financer l’industrie de défense. Un tabou se brise
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Défense européenne : ce qu’on peut faire… ensemble