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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 2 hours 28 min ago

Des valeurs et des actes au service de l’utopie européenne (Stefan Löfven)

Wed, 03/04/2019 - 20:35
(B2) Les valeurs européennes se défendent par des actes. L'avenir européen se nourrit d'utopie. Deux axes forts déroulés par le Premier ministre suédois Stefan Löfven  devant le Parlement européen, ce mercredi (3 avril) Le Premier ministre suédois est le 19ème et dernier leader européen à se prêter à l’exercice du débat avec les parlementaires européens sur […]

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A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (8 avril 2019)

Wed, 03/04/2019 - 17:33
(B2) Le Conseil des affaires étrangères se tiendra à Luxembourg le 8 avril avec trois sujets principaux à son ordre du jour : l'Afghanistan, le partenariat oriental, et le Venezuela (au déjeuner). Une seule matinée et un déjeuner. Et un ordre du jour plutôt faible (à nouveau)... Afghanistan : quel rôle pour les Européens dans […]

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Pour l’Europe l’important se passe au Venezuela, pas en l’Algérie. Une erreur ?

Wed, 03/04/2019 - 17:03

(B2) Notre collègue allemand Eric Bonse a fait un éditorial intéressant sur son blog Lost in Europe, comparant la réaction européenne sur le Venezuela et celle sur l’Algérie. C’est en effet troublant et cela mérite réflexion.

Comment l’UE réagit-elle au changement de pouvoir en Algérie ? Rien du tout ou presque. La commissaire chargée des Affaires étrangères, Federica Mogherini, reste silencieuse. Elle préfère largement interférer dans la lutte pour le pouvoir au Venezuela.

L’Europe qui tonne sur la situation au Venezuela…

Dès que le monde a appris que le président intérimaire autoproclamé Juan Guaidó allait perdre son immunité au Venezuela, Federica Mogherini a fait une déclaration indignée. « L’Union européenne condamne fermement la décision illégale prise récemment par le contrôleur général du Venezuela de disqualifier le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó, pour 15 ans, de ses fonctions publiques. Une telle décision politiquement motivée, sans respect des garanties d’une procédure régulière, démontre une fois de plus le caractère arbitraire des procédures judiciaires dans le pays. Le rétablissement de la démocratie, de l’État de droit et de la séparation des pouvoirs est impératif.  »

… se tait sur l’Algérie

Si on le lit ainsi, on se demande pourquoi l’UE n’est pas en mesure d’exiger la même chose de l’Algérie ? « Le rétablissement de la démocratie, de l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs »… cela vaut également à Alger. Après la démission du président actuel Abdelaziz Bouteflika, qui n’était apparemment pas tout à fait volontaire, l’armée menace aujourd’hui de prendre le pouvoir pour de bon. Les gens qui ont renversé Bouteflika, avec des semaines de manifestations pacifiques de masse, se sentent trahis. A la place qu’a-t-on eu ? … surtout le silence.

Un vrai catalyseur

Il est clair cependant qu’en Algérie, l’Union européenne pourrait mettre les pieds dans le plat, d’autant plus que l’Algérie est un pays voisin et pas aussi éloigné que le Venezuela. Il est clair aussi que l’Union européenne pourrait être le catalyseur d’un changement démocratique — contrairement au Venezuela, où elle ne joue qu’un rôle mineur. Pourquoi n’essaie-t-elle pas ?… 

La peur, les intérêts ou une tactique

L’Europe a-t-elle peur d’un deuxième printemps arabe ?… Ou est-ce que parce le pays d’Afrique du Nord possède également d’importantes réserves de gaz et est un acheteur « populaire » d’armes fabriquées en Allemagne (et en France) ? Ou est-ce parce qu’en Algérie — exactement ce que l’UE et les États-Unis veulent pour le Venezuela s’est produit — que l’armée abandonne le dirigeant et passe du ‘bon’ côté ? C’est cynique, mais évident…

(Eric Bonse)

Texte issu de deux articles ici et ici (en allemand). Traduction et intertitres sont de la rédation

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L’OTAN investit en Pologne… en soutien aux Américains

Wed, 03/04/2019 - 15:52
(B2) Alors que l'OTAN se prépare à fêter ses 70 ans, c'est bien son flanc avec la Russie qu'elle veut renforcer encore un peu. L'Alliance va financer la construction d'une infrastructure militaire pour le stationnement d’équipements militaires américains en Pologne, annoncé Jens Stoltenberg ce lundi 1er avril. Montant de l'opération : 260 millions d'euros. Des infrastructures […]

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La Lituanie s’engage avec les États-Unis dans un pacte de coopération militaire. Équipements à la clé

Wed, 03/04/2019 - 11:54
(B2) Robertas Sapronas, directeur de la politique de défense lituanien, et Kathryn Wheelbarger, Secrétaire adjointe (par intérim) de la Défense américaine pour les affaires de sécurité internationale, ont signé mardi (2 avril) une feuille de route détaillant la coopération entre les deux pays jusqu’en 2024 La Lituanie est le premier État balte à signer un […]

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Des navires de l’OTAN en ballade en mer noire

Wed, 03/04/2019 - 11:19

(B2) La frégate canadienne HMCS Toronto (FFH 333) et la frégate espagnole ESPS Santa Maria (F 81) qui participent actuellement au groupement maritime permanent de l’OTAN, numéro 2 (SNMG2), ont visité le port ukrainien d’Odessa, lors d’une « visite de routine », après plusieurs jours d’exercice en mer Noire, annonce dans un  communiqué le commandement maritime de l’OTAN (Marcom).

La frégate Toronto à Odessa (crédit : SNMG2)

Dans le même temps, le bâtiment néerlandais HNLMS Evertsen — qui commande en ce moment le SNMG2 —, accompagné des frégates turque TCG Yildirim, roumaine ROS Regele Ferdinand et bulgare BGS Drazki ont rallié le port géorgien de Poti (Géorgie) pour y faire escale.

NB : Ce type de visite portuaire est régulier. Pour l’OTAN, il s’agit en pleine réunion des ministres des Affaires étrangères à Washington de souligner leur solidarité avec ces deux pays (Géorgie et Ukraine) de l’ex bloc soviétique qui sont intéressés par une adhésion à l’Alliance atlantique et de démontrer leur volonté de rester présent en Mer Noire.

(RM avec NGV)

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Jamais un sans trois ! La Norvège et le Canada rejoignent le Mali

Wed, 03/04/2019 - 11:05

(B2) Trois pays tiers participent désormais à la mission européenne chargée de la formation et de l’assistance des forces de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali)

(crédits: EUCAP Sahel Mali)

Il n’y en avait qu’un. Ils sont aujourd’hui trois. L’unique expert ressortissant d’un pays non-membre de l’Union européenne était Suisse. A présent, celui-ci peut compter sur ses collègues norvégienne et canadien qui ont élargi les rangs des États non-membres. Arrivée fin janvier, pour la Norvégienne, experte des relations avec la société civile, et début février, pour le Canadien, formateur en gestion des ressources humaines.

(MHA)

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Carnet (03.04.2019). Confidentiels (FAC, COPS). Opérations (Mopti avion Cesna, MONUSCO prolongatio). Défense (Belgique CAMO, Finlande intrusion, Royaume-Uni force expéditionnaire). Diplomatie (Ukraine présidentielle, UE Chine dialogue, Arabie saoudite...

Wed, 03/04/2019 - 09:59
(B2) Parus récemment : Programme de développement industriel de la défense : les appels à proposition bientôt publiés. Détails (blog) Un médecin militaire tué au Mali par un IED (blog) L’adieu aux navires en Méditerranée pour l’opération Sophia (blog) Les Français disent Oui à l’idée d’une armée européenne, mais doutent qu’elle aboutisse Géorgie : Depuis […]

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Un médecin militaire tué au Mali par un IED

Wed, 03/04/2019 - 01:30

(B2) Le médecin capitaine Marc Laycuras a été tué, ce mardi (2 avril), touché par un engin explosif improvisé, dans la région du Gourma, au Mali

Il était vers 13h (heure de Paris), quand le véhicule de l’avant blindé (VAB) dans lequel il se trouvait, a été frappé par la déflagration d’un engin explosif.
Une équipe médicale « participant à l’opération est immédiatement intervenue » indique l’état-major des armées.

Très rapidement il a été évacué par un hélicoptère Caïman (NH90) vers l’antenne chirurgicale militaire française déployée à Gossi. « Malgré les soins prodigués par les équipes médicales présentes, il est décédé des suites de ses blessures » selon le communiqué du ministère français des Armées. « Un autre militaire a été blessé [ sans] que ses jours soient en danger » .

La force Barkhane a « sécurisé la zone d’action à l’aide d’unités déployées au sol, appuyées par un hélicoptère Tigre, sans déceler d’ennemi » indique l’état-major des armées.

Un capitaine au service des marsouins

Nommé médecin à compter du 1er janvier 2017, Marc Laycuras avait choisi de servir au sein de la 120e antenne médicale du Mans rattachée au 14e centre médical des armées et au profit des marsouins du 2e RIMA, qu’il rejoint le 2 janvier 2018. Le 12 février 2019, il est déployé au Mali comme médecin du poste médical soutenant le 2e RIMA, après avoir été désigné pour soutenir le groupement tactique interarmes (GTD Richelieu) dans le cadre de l’opération Barkhane. Il avait 30 ans.

Une base régionale avancée dans la région du Gourma

Agissant principalement depuis novembre 2017 dans la région du Liptako, la force Barkhane a étendu depuis le début de l’année 2019 son action à la région du Gourma, en y établissant une base opérationnelle avancée et conduisant plusieurs opérations en liaison avec les forces armées maliennes et burkinabè.

(NGV)

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Programme de développement industriel de la défense : les appels à proposition bientôt publiés. Détails

Tue, 02/04/2019 - 23:55
(B2) Les neuf appels à proposition pour le nouveau programme de développement industriel de défense (EDIDP ou PEDID) seront lancés jeudi (4 avril) a annoncé un responsable de la Commission européenne, ce mardi (2 avril) Les précisions ont été données lors de l'ultime séance de la sous-commission Défense et de Sécurité (SEDE) de cette législature,  […]

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L’adieu aux navires en Méditerranée pour l’opération Sophia

Tue, 02/04/2019 - 16:07

(B2) Les deux navires viennent de terminer leur engagement dans la force européenne maritime présente en Méditerranée (EUNAVFOR Med) opérationnelle de l’opération

Le navire amiral de l’opération Sophia, le Luigi Rizzo, rentre au port (crédit : EUNAVFOR Med)

Après 92 jours d’opération, la frégate italienne Luigi Rizzo (F-595), qui faisait office de vaisseau amiral, « est revenue à son port d’attache » vient d’annoncer le QG de l’opération Sophia à Rome. Tandis que le navire de patrouille de haute mer (BAM) espagnol Rayo (P-42) mettait fin, dans le même temps, (de façon anticipée), à son implication dans la mission après 15 jours d’opération. Durant cette période, les deux navires « ont permis de ‘héler’ 67 navires de commerce [vérifier l’identité] et de mener une approche amicale [friendly approach] », dans le cadre du contrôle de l’embargo sur les armes et de la lutte contre les trafics de pétrole.

Commentaire : même si, au niveau européen, on veut se rassurer en se disant que ce retrait maritime n’est que temporaire (six mois), on est bien dans la fin d’une phase, d’assez mauvais augure pour la suite.

(NGV)

Lire :

 

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Les Français disent Oui à l’idée d’une armée européenne, mais doutent qu’elle aboutisse

Tue, 02/04/2019 - 14:00

(B2) Selon un sondage réalisé par Odxoxa pour le think-tank IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et le quotidien Le Parisien, une majorité de Français sont en faveur de l’armée européenne

Une armée européenne sans penser que c’est faisable

Les Français sont favorables (75 %) à la mise en place d’une politique de sécurité et de défense commune (1), et ils approuvent également une armée commune aux États membres de l’UE (62 %). Mais ils doutent très fortement qu’une telle armée puisse voir le jour à l’avenir : 60 % pensent que cela n’arrivera pas dans les 10 ou 15 ans à venir !

Soutien plus fort dans les partis de ‘gouvernement’ 

Le soutien à la PSDC est très majoritaire parmi les sympathisants de LREM (92%) et du PS (86%) comme de LR (81%). Les extrêmes y sont légèrement moins sensibles : 68% pour La France Insoumise et Rassemblement National. Le soutien à l’armée européenne est plus majoritaire chez les sympathisants PS (78%) suivis des Républicains (75%) et ‘En Marche’ (73%). Sans être enthousiastes, les ‘Insoumis’ n’y sont pas vraiment opposés (60% Pour). Le Rassemblement National y est plus opposé (48%).

Augmenter le budget militaire

En attendant cette armée commune, les Français (57 %) pensent qu’il faudrait augmenter les dépenses militaires de la France. Mais si cette opinion est majoritaire, elle est tout de même très « clivée ». Plus on est à droite, plus on est favorable à cette augmentation des dépenses militaires : on passe ainsi d’un soutien aux 2/3 (66 %) chez les sympathisants du Rassemblement national à 46% chez ceux de la ‘France insoumise’.

Principale menace : la Russie

Du côté des menaces, la Russie, arrive largement en tête des pays faisant le plus peur aux Français : 35 % de nos concitoyens perçoivent ce pays comme la plus grande menace pour la sécurité de l’Europe, juste devant la Syrie (29%) ou la Corée du Nord (28%) ! De là à y voir un « consensus pour stationner les armées sur la frontière Est » comme le dit le directeur d’Odoxha, il y a un pas que nous ne pourrons pas franchir. Ce n’était pas vraiment la question posée. Et c’est plutôt audacieux, voire faux, comme interprétation. L’Iran (12%), la Libye (6%) ou le Mali (2%) sont perçus comme plus faibles en termes de menaces.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Une politique théoriquement en place depuis le Traité de Lisbonne

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Géorgie : Depuis 2008, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée (David Zalkaliani)

Tue, 02/04/2019 - 10:05
(B2 - à Tbilissi) En marge du déplacement du secrétaire général de l'OTAN, le ministre géorgien des Affaires étrangères David Zalkaliani, a accordé un entretien à B2. Ce diplomate de carrière décrit la stratégie de Tbilissi pour poursuivre son rapprochement avec l'Ouest, de façon douce, en évitant de trop froisser Moscou L'Otan, priorité nationale Pourquoi […]

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Un A400M de la Royal Air Force convoie de l’aide humanitaire au Mozambique

Mon, 01/04/2019 - 23:30

(B2) Un A400M de la Royal Air force a acheminé jusqu’au Mozambique environ 20 tonnes d’aide humanitaire pour les personnes touchées par le cyclone Idai

(crédit : Royal Air Force)

Au moins 17.400 maisons ont été complètement détruites par le cyclone et les inondations qui ont frappé le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi. Selon l’ONU, 350.000 personnes sont menacées par la montée des eaux dans les zones urbaines et rurales. De nombreux villages et points de repère ont été submergés par les eaux de crue, bloquant toutes les missions de sauvetage terrestres et rendant la livraison de l’aide par voie aérienne encore plus nécessaire, indiquent les Britanniques.

(NGV)

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Patrouille avec EUMM à la « frontière » entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud

Mon, 01/04/2019 - 17:28

(B2 à Tbilissi) B2 a accompagné une patrouille de la mission d’observation de l’Union européenne en Géorgie (EUMM), près de la ligne de démarcation avec l’Ossétie du Sud. Non armés, ces observateurs, dont beaucoup sont d’anciens ou d’actuels policiers, s’appliquent à réduire le niveau de tensions

Deux observateurs de EUMM Georgia regardent un camp de gardes-frontières russes (©B2/Romain Mielcarek)

EUMM Georgia est composée de 200 observateurs, issus de 27 des 28 pays membres (la Slovaquie n’a pas de personnel au moment de notre visite, mais en déploie habituellement). Présents depuis octobre 2008, suite aux combats qui ont opposé l’armée géorgienne aux rebelles sud-ossètes et abkhazes, appuyés par l’armée russe, ils sont le dernier canal de dialogue entre les parties au conflit. Ils patrouillent dans toute Géorgie, privilégiant largement les lignes de démarcation avec les 20% du territoire occupés par les forces russes et leurs alliés.

Une situation qui reste tendue

Des frontières qui se durcissent…

Les Géorgiens et de nombreux médias parlent souvent de « frontières » qui progressent. Les Sud-Ossètes et les Abkhazes, appuyés par les Russes, feraient avancer progressivement la ligne en ajoutant ici du barbelé autour d’un champ, là une barrière à l’entrée d’un village coupé en deux. Pour le porte-parole de l’EUMM qui nous accueille à Akhmazi, « ce n’est pas une question de frontières qui avancent mais de frontières qui se durcissent » : les infrastructures évoluent avec la multiplication de nouvelles caméras, de miradors, d’obstacles physiques, perçus par les Géorgiens comme autant de menaces et de provocations.

… Et s’imposent de facto

Sur le poste frontière que nous avons pu observer, la circulation est relativement fluide. 400 personnes le traversent chaque jour. Des gardes sud-ossètes contrôlent les véhicules : laissez-passer des passagers, contenu du coffre, absence d’armes ou d’équipements dangereux. En second rideau, des garde-frontières russes sont présents. Lorsque des étrangers se présentent sans les documents nécessaires, ils sont simplement expulsés. Mais les Géorgiens, eux, sont arrêtés et jugés. « Une pratique inhabituelle pour quelqu’un qui a travaillé à un poste frontière dans un autre pays », souligne un membre de l’EUMM.

Le vocable reste un sujet compliqué. Si les Sud-Ossètes et les Abkhazes parlent de « frontière », les Européens préfèrent le terme « ligne de démarcation administrative » (administrative boundary line). Les Géorgiens parlent eux très clairement de « territoires occupés ».

Des interdits maintenus

Déployée suite aux combats de 2008, l’EUMM entre dans le cadre de l’accord en six points négocié à l’époque par l’Union européenne avec les belligérants. Deux de ces points ne sont pourtant toujours pas respectés, un peu plus de dix ans après : les observateurs européens n’ont pas accès aux territoires occupés et les Russes ne se sont pas retirés. Si Moscou reste discret sur les effectifs présents en Ossétie du Sud et en Abkhazie, la Military Balance estime à environ 7000 le nombre de leurs militaires, faisant de la Géorgie le deuxième théâtre d’opérations de la Russie en effectifs après l’Ukraine (28.000 hommes) et devant la Syrie (5000 hommes).

Lire : Dépenses de défense. Entre Etats-Unis et Russie, l’Europe en quête des bons équilibres stratégiques

La population prise en otage

Pour les Géorgiens, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre de la ligne de démarcation, cette situation crée une forte précarité. Les permis de circulation ne sont valides que trois ans et rien ne garanti qu’ils seront reconduits à terme. Plus ennuyeux, les autorités de facto peuvent à tout moment suspendre la relative liberté de passage. C’est ce qui s’est passé le 11 janvier quand les Sud-Ossètes et les Abkhazes ont décidé de fermer les frontières pour éviter l’arrivée de la grippe H1N1, qui a tué 15 personnes en Géorgie. Ceux qui étaient du mauvais côté, notamment des étudiants venus visiter leurs familles pour célébrer le nouvel an, sont restés coincés deux mois sans recours. Environ 140 personnes avaient tout de même été exceptionnellement autorisées à sortir, pour des raisons sanitaires majeures. De quoi maintenir, selon un membre de EUMM Georgia, une « pression psychologique ».

Présence russe explicite

Depuis la route qui va d’un côté à l’autre de la ligne de démarcation, les camps des gardes-frontières russes (1), sont parfaitement visibles. Dans chacun des deux territoires, 19 de ces camps, parfaitement identiques, sont répartis le long des frontières. A l’intérieur, les Russes vivent avec femmes et enfants. Autant d’indicateurs qui laissent penser, comme le souligne un membre d’EUMM, « qu’ils veulent montrer qu’ils sont là pour longtemps ». Les bases militaires russes, les vraies, sont plus à l’intérieur des terres, à une bonne vingtaine de kilomètres de la frontière.

EUMM Georgia en première ligne

Les Européens au contact

Dès 2008, l’Union européenne a négocié dans le cadre des Arrangements techniques (Technical Arrangements) avec les autorités géorgiennes que ces dernières ne déploient pas une police trop lourdement équipée, voir l’armée, à proximité de ces zones. EUMM se charge de surveiller et d’informer les acteurs sur ce qu’elle observe. Un moyen de réduire les tensions. Si les Russes ont été appelés à suivre une logique comparable, ils ne l’ont pour l’instant pas fait. De la même manière, l’Otan ne laisse pas son personnel approcher de ces zones, pour éviter toute accusation d’espionnage ou de provocation. Les Géorgiens ont tout de même déployé une police spéciale chargée de surveiller les flux en direction et en provenance d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Celle-ci ne dépend pas des gardes-frontières… Puisqu’aucune frontière n’est reconnue.

Les missions de EUMM

Le mandat de EUMM Georgia lui fixe quatre missions : suivre la situation et la stabiliser ; encourager le processus de normalisation ; multiplier les contacts et les projets pour réduire les tensions ; éclairer la décision politique de l’Union européenne. Si depuis 2008 la situation est relativement calme, difficile pourtant de parler de progrès. Aucune piste de solution ne se dessine.

Le nombre d’appels de la hotline de EUMM, depuis 2011, ne cesse de croître. Les motifs : détentions, criminalité, explosions, coups de feu, urgences sanitaires…

Hotline

En février 2009, les parties au conflit ainsi que l’UE, l’OSCE et l’ONU ont adopté un Mécanisme de prévention et réponse aux incidents (IPRM). Celui-ci doit permettre un dialogue entre les belligérants mais fonctionne par intermittence. La hotline mise en place par EUMM Georgia dans ce cadre semble être l’outil le plus concret et le plus efficace. Seul canal de dialogue opérationnel, il permet aux observateurs européens d’avoir des contacts directs avec des interlocuteurs identifiés des deux bords. En cas d’incidents, les uns et les autres peuvent s’en servir comme d’un relais d’information : si les Géorgiens ne peuvent appeler directement les forces de sécurité sud-ossètes, ils peuvent demander à EUMM de le faire pour obtenir des informations sur un événement spécifique. De quoi éviter les malentendus lorsque les Sud-Ossètes s’entrainent au tir, par exemple.

Une mission difficile à comprendre

Frustrations géorgiennes

De nombreux Géorgiens ont parfois l’impression que les équipes de EUMM ne font rien. Patrouillant avec leurs gilets bleus, sans armement et ne pouvant intervenir par la force, leur mission peut paraître futile. Ils peinent parfois à comprendre, par exemple, que des membres de EUMM les orientent vers des sources de financement pour des projets humanitaires. Pourquoi les Européens ne le font-ils pas eux-mêmes ? Parce que cela ne fait pas partie de leur mandat. Le porte-parole de l’opération admet cette difficulté et multiplie les efforts de pédagogie et d’information, afin de mieux expliquer le rôle de EUMM, notamment en ce qui concerne l’intermédiation entre les différentes parties au conflit.

Un déficit de médiatisation

Faute d’actualité (et d’explosion de violence ?), EUMM peine à médiatiser ses activités et ses petits succès du quotidien. La situation en Géorgie reste pourtant particulièrement importante pour l’Europe, sur fond de tensions avec la Russie et de projet d’intégration de Tbilissi dans l’UE et dans l’Otan. Pour inciter les journalistes locaux à prendre de la hauteur sur les événements, EUMM organise par ailleurs un prix en faveur du journalisme de paix (peace journalism), qui récompense des reportages engagés et éthiques, échappant au manichéisme et la facilité.

(Romain Mielcarek)

(1) Ce service fait partie du service de sécurité russe plus connu sous le nom de FSB.

Lire aussi :

 

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Brexit ou pas, la Reine d’Angleterre restera une citoyenne européenne

Mon, 01/04/2019 - 05:23

Le drapeau personnel de la Reine Elisabeth, qui ressemble étrangement au drapeau européen, pourrait être hissé sur les navires des forces maltaises le jour de l’anniversaire de la Reine…

(B2) Selon certaines informations, la Reine mère (Queen Élisabeth) aurait envoyé un missi dominici dans plusieurs pays d’Europe. Enjeu : négocier l’achat ou la location de terres, en sous main, sur le territoire de l’Union européenne. Ce qui lui permettrait notamment de continuer à bénéficier de fonds de la politique agricole commune, et de préserver son indépendance de revenus.

So British, so European

L’objectif de Buckingam Palace semble aussi prosaïque. Cette propriété lui permettrait de remplir une condition primordiale pour obtenir un passeport européen, pour elle et ses successeurs : avoir un attachement physique avec des territoires de l’UE. Des démarches ont été entreprises dans plusieurs pays européens où la Couronne a quelques attaches : Espagne et Grèce notamment, mais aussi en France et au Luxembourg. Les contacts entrepris n’ont pas permis d’entrevoir une solution rapide.

Elizabeth citoyenne maltaise

C’est à Malte où la négociation pourrait être le plus aisée. La Valette a une législation plutôt laxiste et bienveillante pour les étrangers, notamment en matière de passeport. La Reine peut en outre y prouver des attaches réelles. Elle a résidé dans l’île méditerranéenne durant plusieurs années, au gré des affectations de son mari Philip dans la Royal Navy, avant de prendre le trône britannique. Et elle a été son chef d’État, même après l’indépendance, jusqu’à la proclamation de la République en 1974.

Un codicille ajouté aux documents du Brexit

Ce changement — négocié très discrètement dans les couloirs de Bruxelles, lors du dernier sommet entre Donald Tusk et Theresa May, au petit matin du 22 mars — pourrait être formalisé sous forme d’un échange de lettres entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, confirmant tout simplement que les dispositions sur les citoyens britanniques dans l’Union européenne s’appliquent « y compris à la famille royale » (selon le projet vu par B2). Lettre qui devrait être envoyée aujourd’hui, avant le sommet spécial convoqué à Bruxelles le 10 ou 11 avril prochains. A suivre…

(NGV)

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Défense européenne : arrêtons de déclamer, détaillons !

Sun, 31/03/2019 - 16:05

(B2) Il ne se passe pas de mois désormais sans qu’un dirigeant en responsabilité au niveau européen ne présente une idée ‘nouvelle’ pour faire avancer l’Europe de la défense. En soi, c’est intéressant, cela anime le débat. Mais il serait nécessaire d’en savoir plus.

Une foison d’entreprises

On a mis en place une coopération structurée permanente. Puis est venue une initiative européenne d’intervention, dérivée d’une idée présentée par Emmanuel Macron il y a 18 mois, en septembre 2017. Ensuite sont venues plusieurs déclarations franco-allemandes (à Meseberg en juin 2018 et Aix-La-Chapelle en janvier 2019) qui ont évoqué une nouvelle solidarité militaire entre les deux pays et un conseil de sécurité de l’UE. Puis sont venues des déclarations de plusieurs leaders européens — tels le Français Emmanuel Macron, l’Allemand Angela Merkel, l’Espagnol Pedro Sanchez — annonçant un projet, « à terme », d’armée européenne (1). Des dirigeants de premier plan. Enfin, Emmanuel Macron a souhaité mettre en place un nouveau traité de défense avec non seulement l’Allemagne mais aussi le Royaume-Uni définissant une nouvelle clause de défense mutuelle et ce fameux Conseil de sécurité européen. Sans oublier le fameux porte-avion commun, que voudrait développer la CDU d’Annegret Kramp-Karrenbauer.

Cesser de mettre en bouche et expliquer

Il serait peut-être désormais temps que les idées cessent d’être mises en bouche, mais qu’on arrive à saisir ce qu’elles recouvrent exactement. Paris et Berlin n’ont pas tout à fait peut-être la même idée du Conseil européen de sécurité ni de la défense européenne, il serait intéressant que ces nuances soient clarifiées pour que le débat puisse s’engager concrètement. Il serait aussi intéressant d’avoir un peu de cohérence dans tout ce feu d’artifice d’idées merveilleuses.

Expliquer : une nécessité démocratique

Les responsables politiques devraient prendre l’habitude, dans leurs grands discours, d’accompagner ceux-ci d’une petite notice explicative, détaillant en quelques phrases, comment leurs belles idées doivent être comprises. Cela aurait un intérêt : éviter des incompréhensions, permettre au débat de s’engager, faire avancer les projets. Cela aurait un avantage : clarifier si on est dans l’effet de manche, l’agitation ou le projet, l’action. Cela répondrait tout simplement à une nécessité démocratique

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Même si leurs entourages s’évertuent à indiquer que c’est juste une manière de voir, de faire, pour recouvrir ce qui est fait aujourd’hui, les mots ont été prononcés de manière décidée.

Lire aussi : Un projet de porte-avions européen : est-ce bien sérieux ?

 

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Quatre millions d’euros investis pour les forces de sécurité intérieure maliennes en 2018

Sun, 31/03/2019 - 11:24

(B2) Au cours de l’année 2018, la police, la gendarmerie et la garde nationale du Mali ont bénéficié d’investissements européens de 4 millions d’euros dans les équipements et infrastructures.

(crédits: EUCAP Sahel Mali)

Réhabilitation de bâtiments, restauration et construction de nouvelles infrastructures, fourniture d’équipements (mobilier, informatique) et dons de matériel opérationnel, la mission européenne EUCAP Sahel Mali, chargée du soutien aux forces de sécurité intérieure maliennes, a financé plusieurs projets (1).

En 2018 seulement, quatre millions d’euros ont ainsi été investis dans l’amélioration des infrastructures et des conditions de vie et de travail ainsi que dans les capacités opérationnelles des stagiaires de la gendarmerie nationale, de la police et de la garde nationale.

Les derniers projets d’infrastructure réalisés sont les nouveaux locaux installés au sein de l’école de la Gendarmerie nationale. Dotés d’une capacité de 450 personnes, ces nouveaux locaux destinés à des activités de formation ont été inaugurés le 13 février 2019.

(MHA)

(1) Au sein de la mission, la cellule « projets » se charge de la gestion des fonds destinés à appuyer les projets recommandés par les conseillers et formateurs de la mission.

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N°70. L’opération Barkhane pour stabiliser la zone sahélienne

Sun, 31/03/2019 - 11:12
(B2) L'opération Barkhane prend le relais en août 2014 de l'opération nationale Serval, lancée en urgence en janvier 2013 pour faire face aux avancées djihadistes et rebelles au Mali. Elle est plus large, avec une dimension régionale, visant les pays du G5 Sahel (essentiellement Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) et est concentrée sur la […]

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