(B2) Au futur chef/fe de la diplomatie européenne, je recommanderai « non seulement beaucoup de patience, mais aussi beaucoup de passion pour la diplomatie et la défense, à ce travail qui est le plus fantastique du monde » confiait la Haute représentante actuelle, Federica Mogherini, à B2 il y a quelques jours. Un propos pertinent. On ne peut pas dire pourtant qu’il y ait beaucoup de ‘passionnés’ qui aient déclaré leur flamme pour l’instant
Un manque d’intérêt notable
En février, nous avions fait un premier tour de piste. Assez inquiétant (Lire : Commission 2019. Les candidats au poste de Haut représentant ne se bousculent pas. Six noms possibles et éventuels ?). Aujourd’hui, alors que se déroule un sommet européen consacré au renouvellement des institutions européennes, la tendance n’a pas changé. Elle s’est presque aggravée. Aucun candidat officiel ou officieux n’est en lice ou ne veut s’afficher. Le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans ne parait pas très intéressé par le poste. Les Espagnols qui auraient pu revendiquer la fonction (comme les Français) ont la tête tournée ailleurs (vers la Commission européenne). Seul le Slovaque Maros Sefkovic s’est déclaré officiellement intéressé, mais à défaut de ne pas avoir un autre poste plus emblématique et davantage pour faire la nique à Frans Timmermans (lire sur B2 Pro : Les Visegrad présentent Sefkovic à la tête de la Commission, ou comme Haut représentant. Un coup bas à Timmermans).
Pourquoi ce désintérêt ?
La complexité politique
L’absence de majorité claire au Parlement européen comme au Conseil européen et le flou qui entoure la désignation du président de la Commission européenne ne facilitent pas les choses. La plupart des États membres préfèrent se concentrer sur ce poste-là, voire sur une vice-présidence de la Commission européenne avec un volet économique plus ‘rentable’ en termes d’influence, qu’un poste exposé de Haut représentant de l’UE, qui n’a pas qu’un pouvoir d’impulsion limité de la diplomatie européenne.
Un poste de second rang
Malgré sa nomination par le Conseil européen, le poste de Haut représentant de l’UE n’apparait ainsi que comme un ‘second couteau’. Une fois que les autres postes de tête (Commission européenne, Conseil européen) seront pourvus, par déduction apparaitront les critères nécessaire (parti politique, homme ou femme, zone géopolitique, etc.), que doit remplir le futur chef de la diplomatie politique pour compléter l’attelage.
Un job impossible à tenir
Hormis ces raisons assez conjoncturelles, il y a une raison à ce désamour, plus profonde. Le job apparait impossible à tenir à qui voudrait avoir un peu d’ambition. Il y a une erreur de base dans la définition du poste. Croire qu’en fusionnant des fonctions différentes, par une simple magie fonctionnelle, on va aboutir à davantage d’efficacité se révèle un leurre complet, surtout dans un monde de plus en plus complexe, où les États veulent continuer à jouer un rôle. Pour un État membre, avoir un représentant à la Commission qui court le monde, c’est l’assurance qu’il ne pourra pas être là à 100% au collège pour suivre tous les dossiers qui l’intéressent. Les futurs dirigeants européens comme les actuels chefs d’état et de gouvernement doivent s’attaquer d’urgence à ce défi s’ils veulent avoir un peu d’efficacité pour la diplomatie européenne. Lire aussi : Le bug système du haut représentant peut-il être résolu ?
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Si les Chefs d’État et de gouvernement échouent aujourd’hui, ou demain, à trouver le ou la futur/e chef/fe de la Commission européenne, il ne restera pas beaucoup de temps ensuite pour trouver le candidat idoine
Si le premier choix revient au Conseil européen, le dernier mot revient à la plénière du Parlement. Gare aux erreurs (crédit : Commission européenne)Une machinerie de haute précision
La mise en place d’une nouvelle direction européenne est une machinerie de haute précision. Et les trois ou quatre mois qui nous séparent de la fin du mandatde la Commission actuelle (31 octobre) ne seront pas de trop (1). Jugez-en.
pour cela
Première étape : avoir l’aval du Parlement européen (mi-juillet)
Une fois choisi (ou élu par les Chefs), le président de la Commission n’est pas encore intronisé. Une majorité absolue d’eurodéputés doit approuver ce choix. En l’état actuel des forces, cela nécessite l’approbation d’au moins trois des principaux groupes politiques : la droite (parti populaire européen ou PPE, dont fait partie Les Républicains), les socialistes (sociaux et démocrates, S&D, dont fait partie le PS) et le centre libéral et démocrate (dont fait partie ‘Renaissance’ ou ‘En Marche). Le vote est prévu à la seconde plénière de juillet (le 16 ou le 17), après une présentation par le nouveau (ou la nouvelle) chef de la Commission. NB : Si la marche est loupée, retour à la case départ. Un nouveau Conseil européen doit être convoqué.
Seconde étape : constituer l’équipe de commissaires (fin juillet)
Chaque pays propose un nom, homme ou femme, selon des critères peu homogènes. Avec un patchwork de personnalités de différents bords politiques, aux expériences très variables. le nouveau chef de la Commission doit arriver à avoir une équipe solide, compétente et paritaire hommes-femmes. Un travail de virtuose.
Troisième étape : la préparation estivale (août)
Les 26 commissaires désignés (2) doivent se préparer à l’audition de rentrée devant le Parlement européen et remplir un questionnaire écrit, détaillé, évaluant autant leur probité que leurs compétences ou leur attachement européen. Pas question de chômer.
Quatrième étape : les auditions au Parlement (septembre)
Chaque commissaire est auditionné par « sa » commission parlementaire. Un grand oral des plus difficiles. Gare aux mauvaises réponses ou à un comportement nonchalant. L’éjection est au bout du filet. NB : si un commissaire est refusé, retour aux étapes 2 à 4, en version accélérée.
Cinquième étape : le vote final (octobre)
Toute la Commission dans son entier doit recevoir l’onction démocratique, dans un nouveau vote du Parlement européen. Le président de la Commission y déroule son programme pour les cinq années à venir.
Dernière étape : le serment (fin octobre)
Une étape protocolaire, le collège des commissaires se rend à Luxembourg pour prêter serment devant la Cour de justice européenne. La délivrance.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Pour aller plus loin, le rétroplanning des institutions décrypté : 2019, le renouvellement des institutions, un sacré rubik’s cube ! (B2 Pro)
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Cet article (B2 Pro) Carnet (19.06.2019). Confidentiels (COPS. Energie). Opérations (Formations PSDC. KFOR Autriche. Accord PSDC Jordanie). Défense (SCAF accord. Rép. Tchèque rififi sur les Hélicoptères US. Sabca-Borsight F-16 USA. Sipri nucléaire). Diplomatie (Golfe-Iran H. Schmid. Violences). Sécurité (Preuves électroniques UE-USA. Débarquement Libye). Pouvoirs (E. Levits). Parlement 2019 (S&D García-Perez. Renew Europe Ciolos. Renaissance Séjourné. Groupes politiques). Nomination (EASO Gregori). est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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(B2) Un hélicoptère français de type Gazelle de la force Barkhane déployé en appui des troupes au sol a été contraint à un atterrissage d’urgence vendredi (14 juin) lors d’une opération dans le sud du Liptako malien, à proximité du Niger, a confirmé lundi (17 juin) l’état-major des armées
Déploiement au Mali (crédit : état-major des armées / DICOD)L’atterrissage a été brutal. Les trois membres d’équipage, blessés, ont été évacués vers l’antenne médicale de Gao, et rapatriés vers la France « par mesure de précaution ». « Leurs jours ne sont pas en danger » précise le communiqué. L’hélicoptère aurait été atteint par des tirs.
Un sous-groupement blindé français de la force Barkhane a sécurisé la zone d’atterrissage permettant l’évacuation des blessés. Le reliquat de terroristes présent dans le secteur a été « mis hors de combat ». Plus d’une vingtaine de terroristes ont été mis hors de combat grâce à cette opération. Les fouilles de la zone effectuées par les militaires français et maliens (FAMa) ont permis de saisir « une grande quantité de ressources parmi lesquelles plus d’une vingtaine de motos, des moyens d’observation et de communication, ainsi que de l’armement ».
L’opération avait démarré jeudi (13 juin). Action menée « en liaison avec les forces armées maliennes (FAMa) et en coordination avec l’armée nigérienne », qui agissait de l’autre côté de la frontière, au sud. Ce sont « les renseignements » recueillis par les Nigériens qui ont apparemment permis de cerner le « groupe armé terroriste ».
En fin de soirée, les commandos héliportés de Barkhane, appuyés par une patrouille d’hélicoptères Tigre et un drone Reaper, « se sont engagés dans une zone boisée dans la région d’Azabara, afin d’affronter directement le groupe terroriste qui y avait été repéré ». Le lendemain, des avions Mirage 2000 sont venus en appui avec « une séquence de frappes sur les positions où l’ennemi s’était retranché », puis un sous-groupement blindé ainsi que les militaires maliens des FAMa se sont déployés.
(NGV)
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