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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 11 hours 59 min ago

Battlegroups. Des trous dans le planning

Sun, 26/05/2019 - 08:59

(B2 – exclusif) La force de réaction rapide de l’Union européenne continue de subir des avatars. Le dernier planning connu est riche d’enseignements. Les ‘trous’ ou faiblesses demeurent

Exercice de qualification du battlegroup de Visegrad en Pologne le 17 mai (crédit : Ministère polonais de la défense)

Les États membres répugnent toujours à s’engager pour tenir la permanence. Rappelons que selon la doctrine européenne, il est nécessaire d’avoir deux groupements tactiques 1500 (GT 1500) de permanence chaque semestre. L’objectif est loin d’être atteint.

Une permanence de façade début 2020

Ainsi, au premier semestre 2020, un seul groupement tactique 1500 (GT 1500 l’autre nom du battlegroup) sera d’astreinte : le Helbroc dirigé par la Grèce, avec la Bulgarie, la Roumanie, avec la participation de la Serbie et de l’Ukraine. Autant dire, vu les faiblesses financière et logistique des pays qui y participent, une disponibilité quasi zéro pour une intervention extérieure.

Des trous dans la raquette en 2021 et 2022

Pour les deux années suivantes, en 2021 et 2022, sur les huit ‘slots’ à remplir, deux seulement sont effectifs. L’un par l’Italie (au 2e semestre 2021), l’autre par l’Espagne (au 2e semestre 2022). C’est-à-dire un seul battlegroup de permanence. Aucun slot n’est rempli au 1er semestre 2021 et au 1er semestre 2022. Cela veut dire que la réponse rapide européenne n’existera pas. Sauf changement.

Certes cela parait loin. Mais traditionnellement c’est au moins avec un ou deux ans d’avance que les pays annoncent leur engagement. Il faut ensuite parfaire la composition de celui-ci avec les autres nations et commencer les entraînements et certifications qui s’étalent au moins sur neuf mois précédant la prise de fonction.

Visegrad et France de permanence à partir du 1er juillet

Enfin, dans l’immédiat, au second semestre 2019, deux battlegroups sont disponibles. Cela parait formidable. Mais quand on regarde dans le détail, on peut être assez inquiet. Le premier battlegroup est dirigé par le Visegrad, donc avec une profondeur d’action très limitée au plan géographique et tactique (pour être poli).

Le second est assumé entièrement par la France, sans aucun autre soutien. Ce qui le rend plus pointu, autonome et rapide d’action, mais ne répond plus au concept de bataillon multinational. Vu les capacités françaises déjà à flux tendus (les besoins au Sahel restant au plus haut notamment), son départ nécessiterait un très fort engagement politique, d’autant que traditionnellement désormais le système français d’alerte rapide (Guépard) se superpose au système européen. A moins que Paris ne profite de cette proximité pour « habiller » fort habilement une opération nationale en une opération européenne.

Ce qui serait déjà un succès pour cette force européenne en attente qui n’a jamais été employée depuis sa création en 2007, malgré les besoins et plusieurs sollicitations.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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(B2 Pro) Un grenadier belge nouveau directeur d’opérations à l’état-major de l’UE

Fri, 24/05/2019 - 21:01
(B2) C'est un général belge qui devrait prendre le relais du général français Daniel Grammatico à la direction 'opérations' de l'état-major de l'Union européenne. Bart Laurent est un profil idoine car il a déjà commandé la mission de formation de l'armée malienne (EUTM Mali). Au titre de sa nouvelle fonction, il aura notamment en charge […]

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Libéraux, démocrates, et autres ‘Renaissance’, le groupe charnière

Fri, 24/05/2019 - 19:05

(B2) Au centre de l’hémicycle européen, les libéraux et démocrates veulent jouer le rôle principal pour forger de nouvelles majorités dans la future assemblée. Le pari suppose de réussir à élargir la famille au-delà de la seule République en marche côté français. Quitte à laisser tomber la pastille libérale pour insister sur les tendances progressistes et démocrates

La cohésion du parti se mesure au nombre de têtes de liste pour les Européennes. Pas moins de sept candidats principaux composent la ‘Team Europe’, dont la Danoise Margrethe Vestager, actuelle commissaire à la concurrence, qui se verrait bien première femme à présider la Commission européenne, ou l’Italienne Emma Bonino, une vraie passionnée de l’Europe, revenue en politique après un cancer qui a failli l’emporter.

Des bases (plus ou moins) solides

Au Danemark, les assises sont relativement stables. A peine bousculés par les socio-démocrates, les libéraux de Venstre (V/ALDE), membres de la coalition au pouvoir, assurent une deuxième position (autour de 18 % des intentions de vote). Le Parti social libéral Radikale Venstre (B/ALDE), plutôt centre gauche, auquel appartient Margrethe Vestager, reste à un à score très modeste (6%), mais équivalent à 2014. Les deux partis devraient donc au moins conserver respectivement deux sièges et un siège.

Des hauts…

« A strong C’s is a strong ALDE ! » proclamait le président du Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE), Hans van Baalen, fin avril, ravi de saluer la progression de Ciudadanos aux législatives anticipées en Espagne. Le parti centriste espagnol pourrait multiplier par cinq son nombre d’élus, passant de deux à la dizaine. Et ainsi participer à gonfler les effectifs du groupe des libéraux démocrates. Sourires également de rigueur en Allemagne. Le parti libéral allemand (FDP) remporterait entre 7 à 8% des voix selon les sondages. Relativement faible mais constant depuis le début de la campagne. C’est surtout deux fois mieux qu’en 2014. Les libéraux autrichiens de NEOS devaient eux également dépasser leur score de 2014.

Mais aussi des bas

En Italie, c’est l’ancienne commissaire à l’aide humanitaire Emma Bonino (parti Radical) qui tient la tête de liste de Più Europa, une coalition de centre gauche de plusieurs partis dont le parti socialiste et le parti républicain. Mais, selon les sondages, elle frôle le seuil de 4% et risque donc de ne pas envoyer d’élus.

En Belgique, les libéraux flamands d’Open VLD, et son médiatique leader, Guy Verhofstadt, président sortant du groupe au Parlement européen, semblent en recul par rapport à 2014, victimes de la poussée de l’extrême droite comme des Verts en Flandre. Tandis qu’en Wallonie, l’alter ego libéral Mouvement réformateur tient sa ligne.

Le parti du centre moderne SMC, en Slovénie, avec la commissaire (au transport) Violeta Bulc tête de liste de la « Team Europe », n’est lui pas crédité d’assez de voix pour espérer un élu. En Finlande, le centre (KESK) perdrait des voix et un député. En Hongrie, le parti Momentum Mozgalom frôle la barre de seuil des 5%.

L’émergence d’un nouveau groupe

Tous les regards sont donc tournés vers la France et la liste ‘Renaissance’ portée par La République en marche (LREM), le parti du président français Emmanuel Macron. Son appel à l’émergence d’un nouveau groupe au centre de l’échiquier, pro européen bien sûr, pour succéder au groupe ALDE actuel a été reçu avec espérance. Mais cela suppose d’aller piocher à gauche et à droite. La moisson est pour l’instant faible si ce n’est quelques ralliements individuels que n’ont pas encore confirmé les partis.

Un élargissement à gauche : des tentatives bien floues

Certes le premier ministre socialiste, Antonio Costa, a apporté son soutien, le 11 mai, dans un tweet, au président français à une Europe progressiste, appelant le 20 mai, sur le perron de l’Elysée, « à une grande coalition des démocrates et progressistes » au niveau européen. Mais une alliance ne signifie pas une fusion. Et rien ne dit encore que les huit députés socialistes portugais (selon les sondages) quitteront le groupe S&D. Loin de là. De même l’ancien chef de gouvernement italien Matteo Renzi a apporté son soutien « à son ami Macron ». Mais cela signifie-t-il que son parti démocrate ralliera le nouveau groupe. Ce n’est pas impossible. Le parti démocrate a toujours hésité entre le groupe des socialistes et celui des libéraux et démocrates. Mais tous les députés italiens, notamment ceux issus de la gauche, franchiront-ils le pas ? Là encore les pistes sont brouillées.

(Emmanuelle Stroesser)

Lire notre dossier sur les élections : N°67. Élections européennes 2019 (V6)

Retrouvez nos analyses des groupes politiques :

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(B2 Pro) L’OTAN actualise sa stratégie militaire

Fri, 24/05/2019 - 17:20
(B2) Réunis à Bruxelles, mercredi 22 mai, les chefs d’état-major de la défense des États membres de l’OTAN ont adopté une nouvelle stratégie militaire. L'occasion pour l'Alliance d'approfondir son évolution face au contexte sécuritaire plus complexe La journée a commencé par un échange avec Jens Stoltenberg sur les défis stratégiques de l'Alliance. Le général Graziano, […]

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(B2 Pro) Les têtes de l’Europe demain. Qui les nomme ? Selon quelle procédure ? (V2)

Fri, 24/05/2019 - 11:55
(B2) Président de la Commission, président du Conseil, Haut représentant, président du Parlement, sont tous nommés par des instances et des procédures diverses. Explications... Le système de désignation au niveau européen ne ressemble à aucun des dispositifs nationaux, de régime présidentiel ou parlementaire. Le processus constitutionnel est ainsi très différent de celui existant en France […]

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Les socialistes européens en quête d’un sursaut salvateur

Thu, 23/05/2019 - 19:35

(B2)  Les élections européennes vont être une étape douloureuse pour les socialistes européens, dont le nombre de députés au Parlement européen va chuter. Mais du fait des nouvelles distributions des groupes, les élus de la rose rêvent toujours d’isoler le parti populaire européen (PPE) et de s’imposer comme la première force dans l’hémicycle

Pedro Sanchez au soir de la victoire du PSOE espagnol aux élections législatives (28 avril). Victoire socialiste qui pourrait bien ne pas se reproduire au niveau européen (Crédit : AFP)

Les socialistes en perte d’influence en Europe

Si le groupe remonte dans les sondages depuis deux semaines, cela ne doit pas cacher une tendance de fond en Europe : le déclin des partis sociaux-démocrates et socialistes. Le groupe va perdre du poids, passant de 185 députés actuels à 150 maximum, selon les dernières prévisions. L’effondrement du Pasok grec, tombé sous la barre des 5% en 2015, n’était qu’un tir de semonce. Depuis, le recul s’est généralisé : aux Pays-Bas, en France, et dimanche dernier encore en Italie. Au sein de l’Union européenne, la famille socialiste ne participe plus au pouvoir que dans dix États membres.

Chute du noyau dur : Italie, Allemagne et Royaume-Uni

Aujourd’hui, trois pays dominent le groupe : l’Italie avec 31 députés, l’Allemagne avec 27 députés et le Royaume-Uni avec 18 députés. Cet équilibre va évoluer, avec une chute conséquente des partis socialistes dans ces trois pays. Si les Italiens devraient rester la première nationalité dans le groupe, ils n’obtiendraient que 18 sièges, selon les meilleurs pronostiques. Même constat chez les Allemands. Le SPD, jusqu’ici maillon structurant de la famille socialiste européenne, devrait perdre plus de 10 sièges. Pour le Parti travailliste britannique, la chute devrait être plus réduite, avec une délégation pouvant aller jusqu’à 15 députés.

Les Espagnols en position de force ?

Selon les derniers sondages, les socialistes espagnols pourraient obtenir jusqu’à 18 sièges, soit cinq de plus qu’actuellement. Fort de cette probable victoire, le PSOE se place en leader de la social-démocratie européenne. Après des présidences italiennes et allemandes, un Espagnol pourrait prendre la tête du groupe politique. La liste menée par le ministre Josep Borrell travaille déjà à Bruxelles pour tenter une telle ascension.

Les socialistes français, futurs grands absents ?

Pour les socialistes français, mai 2019 pourrait être une véritable hécatombe. En mars 2019, le Parti socialiste a choisi de se ranger derrière Place Publique pour les Européennes, renonçant ainsi à présenter son propre candidat comme il le faisait pourtant depuis 1979. Malgré cette union, les sondages créditent la liste PS-Place publique d’à peine plus de 5% des voix, passant ainsi à la limite le seuil pour envoyer des députés à Strasbourg. Plusieurs anciennes figures socialistes, telles que François Hollande ou Lionel Jospin ont, depuis, exprimé ouvertement leur soutien au parti du poing et de la rose, tentant d’assurer une présence socialiste au Parlement. Même s’ils parviennent à être représentés, les socialistes perdrons vraisemblablement leur influence. Les Irlandais pourraient également ne pas atteindre la barre des 5%.

L’inconnue roumaine

Les socialistes roumains passeraient de 13 à moins de 10 sièges, selon les sondages. Mais les relations avec Liviu Dragnea, le dirigeant controversé du parti socialiste au pouvoir en Roumanie, sont particulièrement tendues. Celui-ci pourrait mener son parti, le PSD, au sein de l’alliance d’extrême droite. De son côté, l’ancien Premier ministre roumain Victor Ponta, qui a quitté le PSD pour former son propre parti pro-roumain, devrait intégrer les conservateurs de l’ECR.

Pologne, Tchéquie, Portugal, Belgique, … en chute également

La tendance à la chute des socialistes se confirme aussi dans les pays de l’Est. En Hongrie, MSZP perd plus de quatre points dans les sondages, et devrait donc n’avoir que deux sièges, contre quatre actuellement. En République tchèque, le ČSSD n’obtiendrait que 7% des votes et un seul député (contre quatre pour la période antérieure). Pour le Parti socialiste belge, la chute devrait être moins forte, passant de quatre à trois députés.

Des hausses dans certains pays

Les tendances ne sont pas à la baisse dans tous les pays. Le groupe profite de la poussée de certains de ses membres. Les socialistes bulgares pourraient obtenir jusqu’à six sièges (+2), les Lettons deux sièges (+1), les Maltais quatre sièges (+1), les Slovènes deux (+1) et les Finlandais trois (+1). Dans plusieurs cas, c’est le statut quo qui est prévu : Danemark (trois députés), Estonie (un député), Irlande (un député), Lituanie (deux députés), Autriche (cinq députés).

Rester un partenaire incontournable … pour une nouvelle alliance avec les libéraux ?

Le groupe socialiste pourrait tout de même avoir entre 140 et 150 députés, se maintenant donc comme la seconde force dans l’hémicycle, à seulement une vingtaine de sièges du PPE. Et restant ainsi un partenaire incontournable pour une coalition. C’est d’ailleurs vers de nouveaux alliés que les socialistes se tournent, sachant que l’accord de 2014, entre S&D et PPE, ne pourra être renouvelé. Le chef de file des socialistes, le néerlandais Frans Timmermans, a tendu la main à la gauche européenne, aux Verts et aux Libéraux.

En marge de leur réunion de Sibiu, le 9 mai dernier, les socialistes Pedro Sanchez (Espagne) et Pedro Costa (Portugal) ont rencontré les libéraux belge et néerlandais Charles Michel et Mark Rutte pour tenter de créer une alliance et renverser les espoirs du PPE pour prendre le contrôle de la Commission européenne (lire : Les 27 ouvrent le bal des prétendants à la présidence de la Commission européenne (V2)).

Ce processus a été prolongé avec les appels de plusieurs responsables socio-démocrates à faire front commun contre les nationalistes et les conservateurs du PPE. Le dernier en date étant le Premier ministre portugais, António Costa. Venant de l’un des rares dirigeants d’un PS en bonne santé, cette complicité affichée est un précieux argument à la possible future coalition. Autre soutien, celui de l’ex-chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Celui-ci est plus symbolique, puisque Matteo Renzi n’a plus aucun poste politique, pas même au sein de son parti, et n’est plus vraiment en odeur de sainteté parmi ses camarades.

(Leonor Hubaut)

Lire aussi :

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(B2 Pro) Un Finlandais bientôt à la tête de la mission EUAM Ukraine

Thu, 23/05/2019 - 14:05
(B2) Un nouveau chef va être nommé à la mission de l'UE de conseil aux forces de sécurité intérieure basée à Kiev (EUAM Ukraine) : le Finlandais Antti Hartikainen Antti Hartikainen est nommé à compter du 1er juin pour un an (renouvelable) jusqu’au 31 mai 2020. Et ce alors que mission EUAM Ukraine vient tout […]

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(B2 Pro) Projet Pesco n°9 : la boite à outils des futurs drones sous-marins anti-mines

Thu, 23/05/2019 - 10:30
(B2) Un essaim de drones air, surface et sous-marins détecteurs et destructeurs de mines autour d'un navire. C'est le futur pour plusieurs pays maritimes qui ont développé un projet avec cet objectif au sein de la coopération structurée permanente. Dirigé par la Belgique, ce projet est parmi les plus avancés de la PESCO Adopté lors […]

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Entretiens européens de la défense 2019 (1) : une ‘grand strategy’ pour l’Europe (J. Howorth)

Thu, 23/05/2019 - 10:16

(B2) L’Union européenne doit reconsidérer sa relation avec les Etats-Unis et l’OTAN pour faire émerger une stratégie de défense européenne. C’est ce qu’a défendu Jolyon Howorth, professeur émérite à la Harvard Kennedy School, durant les seconds entretiens européens de la défense à Paris jeudi (16 mai)

Les 2e entretiens européens de la Défense – Panthéon-Sorbonne © NGV / B2

Face à la création d’une armée européenne, trois obstacles…

Les Américains s’inquiètent des conséquences d’une défense européenne pour leur leadership. Les Britanniques jouent l’ambivalence pour ne pas froisser les États-Unis. Les Européens peinent à se mettre d’accord sur la marche à suivre. Trois obstacles qui ont fait « échouer » les deux premières tentatives de forger une armée européenne, la Communauté Européenne de Défense (CED) dans les années 1950 et la première version de la politique de défense (la PESD ou politique européenne de sécurité et de défense) à la fin des années 1990 début 2000, et qui continuent à freiner les nouvelles initiatives.

Les Américains, d’accord sur le principe d’une défense européenne

Les Américains, souvent critiqués pour le retard que prennent les initiatives européennes en matière de défense, n’étaient pas toujours défavorables à l’idée et ne s’y « opposent pas par principe, au contraire ». Mais une question les taraude, celle des « conséquences pour le leadership de l’Alliance, voire pour son avenir » si une défense européenne crédible devait se former. D’où l’ambivalence des États-Unis sur cette idée que Eisenhower regardait pourtant en 1951 comme un des objectifs de l’Alliance, idée légitimée par les multiples injonctions américaines à augmenter les budgets européens de défense. Cette position confuse s’inscrit dans le débat existentiel qu’est la définition de la prochaine « grand strategy américaine », explique Jolyon Howorth.

… mais des inquiétudes subsistent sur leur leadership au sein de l’Alliance

Après « quarante ans de leadership incontesté des alliés européens », le courant « liberal hegemon » qui définit la politique des Etats-Unis depuis longtemps se voit contester par les partisans de « l’offshore balancing ». Lesquels prônent un repli américain sur « un nombre fort limité de bases stratégiques » et un « transfert aux Européens de la responsabilité principale de leur propre sécurité ». La question reste ouverte alors que Donald Trump « semble s’y associer », sans toutefois « comprendre un instant le sens profond de ce débat stratégique ».

Les Britanniques, réfractaires à toute intégration européenne

Les Britanniques ont été, eux, « beaucoup plus réfractaires que les Américains au projet dès le début ». Et ils continueront de « freiner l’avancée des Européens vers une autonomie stratégique », rendant l’axe Paris-Berlin « d’autant plus urgent ». La vision britannique est celle d’une sécurité européenne bâtie sur une « clé de voûte » : l’OTAN. Les Européens étant simplement relégués à un rôle « complémentaire ». C’est pourquoi « Londres a bloqué toute avancée » qui aurait pu mener à une armée européenne tout en réclamant pourtant « à cor et à cri » un « engagement inconditionnel » à la sécurité européenne, selon le professeur, lui-même British. Pourtant fermement soutenue par Winston Churchill dès le début, la défense européenne a vite inquiété outre-Manche, le Royaume-Uni anxieux de « préserver le partenariat avec les États-Unis ». Le pays avait par exemple refusé la CED dès 1953, craignant que « le succès de l’armée européenne n’entraîne le désengagement américain ».

Les Européens indécis et divisés

Mais au final, les Européens sont leurs propres ennemis. Les divisions nationales sur la manière de construire l’Europe persistent et se retrouvent, « de façon profonde, au sein des familles politiques ». Mais avec le nouveau contexte géostratégique, de plus en plus complexe et multidimensionnel, « l’Union européenne ne peut plus se permettre le luxe de ses divisions internes ». Il faut repenser notre stratégie pour « passer de l’Europe de la défense, à la défense de l’Europe ». Ces divisions cristallisent l’opposition entre « l’intégrationnisme » prôné par Monnet et « l’intergouvernementalisme », selon le modèle gaullien. La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) a, depuis Saint-Malo,  et la déclaration franco-britannique de 1998, été développée dans le cadre de ce dernier, un modèle « de plus en plus mis en question ». Les dernières évolutions en matière de défense nous placent à nouveau « face à la confrontation de ces deux méthodologies contradictoires ».

Trois défis majeurs aujourd’hui

Définir une stratégie européenne propre 

Il faut développer une « grand strategy » à l’européenne martèle Jolyon Howorth. L’un des problèmes fondamentaux de la première version de la PSDC fut son « manque d’ambition » par « crainte de froisser » les Américains. Pourtant, « la seule ambition qui vaille pour l’Union européenne est d’assumer sa propre défense collective ». Et donc d’arrêter de penser qu’il est impossible pour l’Europe de se défendre sans le soutien américain. Et il faut « pouvoir s’adapter à la nouvelle donne planétaire ». « Après Trump, il n’y aura pas de retour à la case départ ».

À quel prix

« L’armée européenne ne s’achètera pas parmi les soldes de chez Tati ». Les États membres de l’OTAN ont dépensé « 264 milliards de dollars » sur les questions de défense en 2018. Si tous les pays avaient atteint l’objectif fixé par l’OTAN de 2% du PIB, cela aurait majoré la somme de « près de 102 milliards de dollars ». Mais une armée européenne autonome pourrait représenter jusqu’à « 467 milliards de dollars supplémentaires » rappelle l’universitaire, se basant sur une étude récente du International Institute for Security Studies (IISS) qui fait l’hypothèse d’un retrait américain d’Europe. Un engagement conséquent donc.

Et avec qui ?

Si beaucoup pensent que l’armée européenne sera forgée « à l’extérieur de l’OTAN, sans les Américains, voire contre », Jolyon Howorth n’en est pas persuadé. Une armée européenne ne doit pas être construite contre les Américains, mais « en bonne intelligence avec eux ». Car l’Alliance ne va pas se dissoudre de sitôt. Et elle peut avoir un rôle moteur alors qu’il existe actuellement « quatre-vingt projets de coopération » entre l’OTAN et l’UE, et que les Américains « n’arrêtent pas de nous demander des efforts accrus, de nous encourager à assumer le leadership stratégique dans notre voisinage ». Il faudrait plutôt revenir au scénario initial : une alliance « rééquilibrée » dans laquelle les Européens « prennent graduellement la part du lion » et les Américains jouent « le rôle de facilitateurs ». Pour former une alliance qui ne soit pas « structurée par la dépendance, encore moins par la servitude ».

(Coline Traverson st.)

B2 est partenaire média des seconds entretiens. Le programme de la journée : Les 2e entretiens de la défense. C’est le 16 mai. D’autres articles suivent…

Lire aussi

L’occasion ratée de la CED. La France suscite la Communauté européenne de défense puis la tue

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Top chef : Finis les petits arrangements à l’européenne. Les neuf critères de sélection d’Emmanuel Macron

Wed, 22/05/2019 - 15:45

(B2) Notre collègue du Soir, Jurek Kuczkiewicz, a obtenu une interview (exclusive) très intéressante d’Emmanuel Macron. Le président français décrit non seulement l’avenir européen, mais aussi le futur des institutions après les élections européennes. On a ainsi une vision un peu plus claire des différents critères qu’il entend suivre pour la nomination du futur ‘Top Chef’ européen

Charles Michel et Donald Tusk dans une embrasure de fenêtre au Conseil européen en mars 2019 : ils ne discutent sans doute pas de la bonne recette de ragoût (crédit: Conseil de l’UE)

Même si le président français, fidèle à lui-même, prêche pour… plusieurs paroisses, superposant plusieurs noms, on peut distinguer une petite dizaine de critères (numérotés entre crochets ci-dessous) qui sont utiles pour discerner les profils des futurs dirigeants européens selon lui.

Parité, engagement européen, légitimité forte…

Les trois premiers critères indiqués par le chef de l’État sont ceux de la parité, de l’engagement politique, européen, et de la ‘forte légitimité’.

« On a besoin de femmes et d’hommes [1] qui connaissent bien l’Europe [2], ont une légitimité forte [3] et correspondent au projet de coalition de progrès [4] que je souhaite […] »

Si les deux premiers (parité, engagement européen) sont des critères déjà formalisés, ceux de la légitimité et de la majorité de progrès apparaissent comme étant nouveaux.

… membres d’une coalition de progrès

Ce quatrième critère, le leader du parti La République en Marche le détaille. Il appelle à la formation d’une nouvelle coalition regroupant libéraux et démocrates (ALDE – En Marche), socio-démocrates (S&D), écologistes (Verts) et certains chrétiens-démocrates, tentant au passage de fracturer au maximum l’axe de la grande coalition (PPE / S&D) actuellement au pouvoir au plan européen.

« Aujourd’hui le Parlement européen connaît une majorité entre les socialistes et les conservateurs. Il faut une coalition plus large, et où les équilibres seront beaucoup mieux respectés. Il faudra œuvrer à construire cette coalition de progrès et d’avenir, avec des dirigeants comme Charles Michel, Mark Rutte, Antonio Costa et d’autres encore. […], en travaillant avec les sociaux-démocrates, avec une partie des chrétiens-démocrates et des écologistes. »

Le président français entend éclater le parti populaire européen (PPE), avec la mise à l’écart de ses éléments moins progressistes (hongrois mais aussi autrichiens ou croates). Il refuse aussi tout lien automatique fait entre le candidat du PPE aux élections européennes et la future tête de la Commission européenne. « Il ne faut pas faire de mauvais compromis d’appareil » indique-t-il, refusant ainsi tout ‘petit arrangement à l’européenne’ (pour paraphraser un ministre des Affaires étrangères).

Cinquième critère : pas de Spitzenkandidat

Emmanuel Macron répète ainsi son refus du système des têtes de liste.  « Je ne me sens pas engagé par le système des « spitzenkandidaten ». « Il y a des dirigeants parmi ces candidats qui ont les qualités que j’ai évoquées » dit-il poliment, histoire de ne pas insulter l’avenir. Mais on voit très bien que ce n’est pas vraiment vers là qu’il tourne son regard. « Il y a aussi des dirigeants autour de la table du Conseil qui peuvent y prétendre. »

Sixième critère : une expérience gouvernementale nécessaire pour la Commission européenne

Emmanuel Macron redit surtout son critère préféré, celui de réserver le poste de président de la Commission européenne à un ancien responsable de premier plan européen… Un critère respecté jusqu’ici (1), mais qu’il élargit à l’expérience au niveau européen.

« A mes yeux, l’expérience au plus haut niveau gouvernemental ou de la Commission européenne est indéniablement un critère important. »

NB : ce critère élimine quasiment tous les Spitzenkandidaten, à commencer par Manfred Weber, mais aussi Margrethe Vestager, un temps pressentie par les libéraux et démocrates pour être leur candidate à la tête de la Commission et devenue l’égérie de la presse. Un seul pourrait passer entre les gouttes : Frans Timmermans, aujourd’hui vice-président de la Commission européenne.

Deux critères supplémentaires : équilibre et consensus à ne pas oublier

Le président rappelle les deux critères, très politiques, qui font que le système de Spitzenkandidat est irrationnel : la nécessité d’avoir un équilibre géographique (Nord Centre / Sud, Est / Ouest) et géopolitique (petits et grands pays), et d’avoir le consensus entre les chefs d’État et de gouvernement.

« Ce sera une question d’équilibre le jour d’après [7], et de capacité à construire un consensus entre nous [8]. »

Neuvième critère : la mixité générationnelle

Le président ajoute à cette notion d’équilibre celui de la mixité générationnelle qui ne figurait pas jusqu’alors dans les critères écrits ou non écrits pour les présidences européennes.

« Une expérience [peut être] plus ou moins longue car je souhaite que toutes les générations soient représentées. »

Des noms, quels noms ?

Plusieurs noms sont cités par le chef de l’État : le Portugais Antonio Costa (socialiste) ou le Néerlandais Mark Rutte (libéral), mais il y en a deux autres qu’il commente particulièrement (sur question du journaliste).

Michel Barnier dans la short list

Le critère générationnel parait pouvoir éliminer la candidature de Michel Barnier. Mais le président rattrape le fil…

« Indéniablement, Michel Barnier est un homme qui a de grandes qualités. [Il] l’a encore démontré dans la manière de gérer les négociations avec les Britanniques. Il fait donc partie des dirigeants européens qui ont des qualités éminentes et qui peuvent faire partie de cette liste. »

… mais le Belge Charles Michel a plus la cote apparemment

L’hôte de l’Elysée fait un éloge particulièrement appuyé du Premier ministre belge, Charles Michel.

« Ses qualités comme son parcours le qualifient totalement pour faire aussi partie des personnes qui pourraient avoir de légitimes ambitions européennes. […] Sur le dossier migratoire et sur la relation avec l’Afrique, qui sont pour moi un sujet essentiel, et sur les sujets de coopération en matière de sécurité, de la zone euro et de la solidarité à l’intérieur de cette zone, sur la politique climatique, nous avons une ambition commune, une vraie communauté de vues. »

C’est normal, on est dans un journal belge. Un quotidien portugais l’aurait interrogé, on aurait sûrement eu un hommage appuyé à Antonio Costa (socialiste). Mais de façon objective, le dirigeant belge réunit plusieurs des critères susmentionnés (2) : légitimité européenne, majorité de progrès, expérience, jeunesse, …

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un critère suivi inexorablement depuis plus de vingt ans : le Luxembourgeois Jacques Santer en 1994, l’Italien Romano Prodi en 1999, le Portugais José-Manuel Barroso en 2004 et 2009, et à nouveau un Luxembourgeois Jean-Claude Juncker en 2014, étaient tous d’anciens Premiers ministres.

(2) Le dirigeant belge a un handicap, son alter ego au sein du Mouvement réformateur (les libéraux belges), Didier Reynders, qui est candidat au poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe. Cela pourrait faire un peu beaucoup… A moins que les deux rivaux de toujours aient choisi d’exporter leurs rivalités sur le terrain européen.

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Deux outils de gestion de crise à l’extérieur

Wed, 22/05/2019 - 13:05

(B2) Le déploiement de la première opération extérieure de l’agence Frontex en Albanie n’est pas anodin. Ce n’est pas une simple évolution. C’est un peu plus

Policiers slovènes au premier plan, le directeur de l’agence Frontex Fabrice Leggeri à droite, en Albanie au lendemain de l’opération (crédit : Agence frontex)

Une perte de primauté extérieure pour la PSDC ?

Cette étape revêt, en effet, une grande signification politique au niveau des outils de l’Union européenne utilisés en matière de politique extérieure. Jusqu’à présent, la gestion de crise en matière de stabilisation ou de renforcement de l’Etat de droit en dehors de l’Union européenne était plutôt du domaine de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). L’Union européenne a ainsi déployé, sous ce vocable, des missions civiles d’assistance aux frontières en Libye (EUBAM Libya) ou des missions Etat de droit avec un volet frontières (EULEX Kosovo). Une mission mixte est aussi déployée en Ukraine et Moldavie, autour de la Transnistrie sécessionniste (sous contrat de la Commission européenne mais assimilable aux missions PSDC). EUBAM Moldova Ukraine est typiquement une mission de type Frontex.

Un subtil distinguo

Un subtil distinguo semble se dessiner aujourd’hui : les opérations de Frontex sont plutôt des missions de courte durée, de renfort et de sécurité intérieure, dans les pays du voisinage Balkans, tandis que les missions de la PSDC semblent être de plus longue durée, dans des pays ‘plus à risque’, où l’instabilité sécuritaire prime. Mais ce distinguo n’est indiqué nulle part. Et rien n’interdit de penser que ces missions pourraient aussi se déployer en Tunisie, au Liban… si la nécessité s’en fait sentir. Chacun pourra aussi se rappeler que ce sont dans les Balkans qu’ont démarré les missions PSDC…

Une coordination nécessaire

Il faudra bien veiller à ce qu’il y ait une bonne coordination entre les missions de sécurité intérieure, type Frontex, et les missions d’État de droit, type PSDC. Ce n’est pas une pure théorie : les deux structures vont se retrouver très rapidement dans la même zone, en Serbie (où EULEX est déployée de l’autre côté de la frontière, au Kosovo) ou en Bosnie-Herzégovine (avec EUFOR Althea).

Commentaire : une bonne nouvelle au final

Ces remarques mises à part, cette irruption de l’agence Frontex dans le champ ‘extérieur’ semble une bonne chose. Il est logique qu’un corps européen de garde-frontières projette son expertise là où il peut être le plus utile : le voisinage immédiat ou proche. Cela va sans doute obliger la politique de sécurité et de défense commune à recentrer ses activités sur son objectif primaire : la stabilisation de zones de crise, voire le maintien de la paix, dans des zones complexes, instables.

Une mission militaire ou civile de crise n’est pas faite pour se déployer dans un pays où on peut se promener dans les rues les mains dans les poches… ou faire ce que peuvent faire très bien une petite équipe de conseillers au sein d’une délégation (ambassade) de l’Union européenne.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour : la partie ‘analyse’ a été détachée de l’article originel, pour plus de lisibilité, et complétée.

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Première opération extérieure de l’agence Frontex

Wed, 22/05/2019 - 12:44

(B2) Pour le corps européen de garde-frontières, plus connu sous son acronyme Frontex, c’est un peu une première aujourd’hui (22 mai), avec un premier déploiement hors des frontières européennes en Albanie

Policier européen déployé en Albanie (crédit Frontex)

L’agence européenne va déployer 50 agents, 16 voitures de patrouille et 1 véhicule équipé d’un appareil de vision thermique, venant d’une douzaine d’États membres de l’UE. Des moyens qui viennent des pays voisins (Autriche, Croatie, Roumanie et Slovénie) bien sûr mais aussi d’ailleurs. Ont ainsi contribué des pays du Nord-est de l’Europe (Lettonie, Estonie, Finlande), de l’Est (Pologne, Tchéquie), la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Sécuriser la frontière albanaise

Objectif, comme le précise son directeur, Fabrice Leggeri : « aider l’Albanie en matière de contrôle aux frontières et de lutte contre la criminalité transfrontalière ». « Nous ouvrons un chapitre entièrement nouveau dans notre coopération avec l’Albanie et avec l’ensemble de la région des Balkans occidentaux en matière de migration et de gestion des frontières » a indiqué de son côté, dans un communiqué, le commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos.

Des opérations à venir dans la zone Balkans

C’est la première opération conjointe des garde-frontières européens sur le territoire d’un pays non membre de l’UE, mais certainement pas la dernière. Elle symbolise le passage d’une étape pour l’agence de garde-frontières. L’agence intervenait déjà en renfort des États membres, mais exclusivement sur le territoire de ces derniers. Désormais, elle pourra intervenir en dehors. Ces interventions auront lieu, pour l’instant, uniquement dans les pays du voisinage des Balkans. Outre l’Albanie, des accords ont déjà été signés ou sont en passe de l’être avec la plupart des pays de la région (Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord). Des accords permettant le déploiement de policiers et garde-frontières européens, à la demande de ces pays, sur des tâches bien assignées et une durée limitée.

La souveraineté albanaise préservée

Soyons précis : les garde-frontières européens n’ont pas de mandat exécutif. C’est l’Albanie qui reste « responsable en dernier ressort de la protection de ses frontières ». Le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes est seulement là pour « lui prêter soutien et assistance en matière tant technique qu’opérationnelle » ainsi que le précise l’agence Frontex. Mais les Européens ne resteront pas juste dans des bureaux. Ils seront là aux frontières « pour aider leurs collègues albanais à effectuer des vérifications aux points de passage frontaliers, par exemple, et à empêcher les entrées non autorisées ». Précision supplémentaire apportée par l’agence Frontex : « Toutes les opérations et tous les déploiements à la frontière entre l’Albanie et la Grèce seront effectués en plein accord avec les autorités albanaises et grecques ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

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(B2 Pro) Les drones américains Reaper, incontournables dans les opérations européennes

Wed, 22/05/2019 - 10:52
(B2) Les drones se sont imposés dans les conflits contemporains. Largement utilisés par les Américains, ils servent désormais aussi bien au renseignement qu’à la destruction d’objectifs. Faute de parvenir à développer leurs propres machines, les Européens ont été contraints de suivre le mouvement et de s’approvisionner en Reaper, seul engin au monde à offrir un […]

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(B2 Pro) Un amiral français nommé chef de l’état-major de l’Union européenne

Wed, 22/05/2019 - 02:50
(B2 - exclusif) C'est un nom bien connu des lecteurs de B2 qui va prendre la direction générale de l'état-major de l'Union européenne (EUMS ou EMUE), l'amiral Hervé Bléjean. Il va remplacer le général finlandais Esa Pulkkinen nommé en mai 2016. C'est un retour de la France à un poste de premier plan de la […]

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(B2 Pro) Focus sur le conseil de la Défense (14 mai 2019)

Tue, 21/05/2019 - 22:00
(B2) Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 28 se sont retrouvés à Bruxelles mardi (14 mai). La coopération avec le G5 Sahel a retenu toute leur attention. Et les sujets habituels d'un Conseil défense (capacités, opérations, partenariat) se sont résumés à un état de la mise en œuvre de la PESCO […]

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La France se réengage en RD Congo (Jean-Yves Le Drian)

Mon, 20/05/2019 - 20:55

(B2 à Kinshasa) C’est le message principal du  ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ce « réengagement de la France en RD Congo » passe par trois secteurs clés : la santé, le développement, la défense.Un domaine sur lequel la France est déjà bien engagée.

JY Le Drian au CHESD cette fin d’après midi (© NGV / B2)

Ne pas baisser la garde au Sahel

« Nos forces armées sont engagées dès que c’est nécessaire » a précisé le ministre, citant l’opération Barkhane. « La multiplication des attaques au Burkina Faso et Niger montre qu’on ne doit pas baisser garde. La menace reste élevée […]. Cette présence « n’a pas vocation à être éternelle, mais dans les conditions actuelles notre présence et notre action doit être maintenue ».

La belle initiative du G5 Sahel

Le relais de Barkhane passera par la force du G5 Sahel. « C’est une belle initiative africaine. Cela met un peu de temps. Mais il n’y a qu’un an et demi. Et les Européens n’ont pas été capables de faire çà. » « A terme, la sécurité des Africains sera assurée par les Africains eux-mêmes. »

Les FARDC doivent s’engager dans du maintien de la paix

Dans cet effort de prise en charge de la sécurité, les Congolais doivent s’enggager. « Chacun doit garder à l’esprit que la MONUSCO (la force de maintien de la paix de l’ONU au Congo) n’est pas éternelle, il viendra un moment où les FARDC prendront la relève. »Une question de sécurité pour le pays, mais aussi pour « faire de la FARDC un exportateur de sécurité. Les Congolais devront participer davantage aux forces de maintien de la paix. Et le ministre de promettre d’accroitre la coopération en matière de sécurité et de défense, d’intensifier les formations, notamment la formation aux opérations de maintien de la paix, et de soutenir le projet de création d’un  collège interarmées de défense » (ou école de guerre).

(Nicolas Gros-Verheyde)

 

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(B2 Pro) Une nouvelle direction générale de réponse de crises voit le jour

Mon, 20/05/2019 - 19:40
(B2) Le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a refondu ses structures de gestion de crises de façon partielle. A ainsi été créée une direction générale de la PSDC et de la réponse de crises, avec à sa tête un directeur général (en recrutement) et placée sous l'autorité du secrétaire général adjoint chargé de la […]

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