(B2) La leçon est dure pour la Française Sylvie Goulard, commissaire désignée au Marché intérieur, l’Industrie et la Défense. Elle est la dernière des candidats à la Commission von der Leyen à subir une audition, en forme d’oral de rattrapage (ce jeudi matin) pour une première audition ratée, et des réponses écrites toujours insuffisantes aux yeux de la majorité des groupes politiques
(© NGV / B2)Son échec tient principalement à deux raisons
L’une est proprement politique et tient à l’ambiance au Parlement européen ces derniers jours. La Française a fait l’objet d’une volonté convergente de la plupart des groupes politiques mécontents de s’être fait ‘bouler’ leurs candidats (la Roumaine pour le S&D, le Hongrois pour le PPE, le Polonais pour les Conservateurs) de ‘prendre des otages’ dans l’autre camp, ou peu satisfaits du ‘deux poids – deux mesures’ dans l’examen des conflits d’intérêt la commission JURI (affaires juridiques). Il y avait aussi, en arrière de ce sentiment, la volonté d’infliger une certaine gifle au grand manitou de l’Europe, Emmanuel Macron.
Mais l’autre raison est plus personnelle et plus inquiétante en soi. La personnalité de l’habituée des couloirs européens, son caractère persiflant, sa suffisance ont provoqué un manque de confiance, voire une défiance ou une hostilité inégalée. Ses réponses étaient vagues sur le fond, qu’il s’agisse des conflits d’intérêts, ou du fond de ses dossiers en charge. Notamment en matière de défense, elle a fait des faux pas impardonnables (surtout une ancienne ministre de la Défense), ne donnant pas les gages attendus du Parlement européen, notamment sur l’égalité d’accès au Fonds.
En refusant d’endosser la ‘doctrine Bieńkowska’ (l’actuelle commissaire à l’Industrie’) elle s’est prêtée à une seconde question sur le sujet lors des questions écrites. En voulant moucher à tour de bras tel ou tel député, jusqu’à l’Allemande, Evelyne Gebhardt, son ancienne compère du temps de la négociation de la directive ‘services’, elle s’est prêtée à un petit jeu qui est élégant lors des dîners en ville, mais n’a aucune place au Parlement européen.
En ne disant pas rapidement ce qu’elle voulait faire pour ‘purger’ sa participation à l’institut Berggruen, think tank dirigé par un homme d’affaires germano-américain, elle a prêté le flanc à toutes les critiques. À juste titre. En politique, on ne peut à tout bout de champ prétendre que c’est ‘légal’ et que ‘tout le monde le fait’. Ce n’est plus à la hauteur des exigences, attendues aujourd’hui, des commissaires européens.
Lors de sa seconde audition, l’ancienne ministre française de la Défense devra faire preuve d’un peu plus de souplesse et d’humilité pour pouvoir convaincre. La balle est dans son camp.
(NGV)
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(B2) Quand Josep Borrell est sorti de la salle d’audition du Parlement européen, ce lundi (7 octobre), un fait semblait sûr : la diplomatie européenne avait trouvé son chef. Non pas que l’homme ait tout promis. Au contraire, il a été prudent, réaliste, ramenant sa fonction à son juste milieu : assurer la jonction de toutes les politiques étrangères des États membres, essayer de trouver des points communs, donner de la valeur ajoutée au projet européen.
Mais, au-delà de ces mots qui peuvent être communs l’ancien président du Parlement européen a aussi su montrer que, parfois, il valait mieux dire les choses que ne pas les dire. Sur la Russie, sur les États-Unis, sur le voisinage, sur la Syrie, sur Cuba, sur les battlegroups… il a été clair ou du moins aussi clair qu’on peut l’être dans sa position, faisant mouche à chaque fois. Comme quoi diplomatie ne rime avec langue de bois.
© NGV / B2A la fin de l’audition, nombreux étaient ceux qui venaient saluer l’ancien président du Parlement européen, demander quelques mots de plus, comme pour prolonger ce moment. C’est rare lors des auditions. On n’avait pas vu un tel enthousiasme, raisonné, depuis longtemps…L’homme s’attardait discutant avec chacun quelques minutes. Il a fallu ainsi près de 30 minutes avant que le nouveau ‘patron’ puisse à la fois quitter la salle et le couloir, pour tranquillement ensuite cheminer à travers le parc Léopold à pied avec toute son équipe, soulagé, souriant. Espérons…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire notre compte-rendu complet : Auditions : Josep Borrell passe son grand oral avec élégance. ‘Il faut retrouver le sens de l’initiative et de l’action’
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(B2) L’appel américain à mettre sur pied une coalition maritime dans le Golfe et le détroit d’Ormuz dirigée clairement contre l’Iran a fait plouf !
Le HMS Duncan de retour au pays après son opération nationale de protection (Crédit : UK Royal Navy)Un enthousiasme modéré
Lancé en juillet dernier, cet appel n’avait pas vraiment suscité un enthousiasme folichon dès le début. C’est un euphémisme. Les Européens rechignaient à suivre les Américains, dans une tentative de déstabilisation supplémentaire de Téhéran. Washington qui a été frappé à la porte de Paris ou Berlin, Bruxelles et La Haye, Rome ou Madrid a essuyé partout des refus polis, mais fermes. Trois mois après, c’est un fait. Aucun pays ne s’est rué à suivre les Américains dans l’aventure, si ce ne sont les Britanniques après l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson. Et, encore, du bout des lèvres (1). Les Polonais ont dit réfléchir à un possible soutien. C’est faible…
Une perte d’influence ?
On peut même parler d’un échec certain. En 2003, l’Amérique de Georges W. Bush avait réussi à entraîner derrière elle une petite dizaine de pays européens, et non des moindres (Italie, Espagne, Pologne, Portugal, Danemark notamment), contre l’Irak de Saddam Hussein. Aujourd’hui, un silence poli répond à leurs demandes répétées. On pourrait y voir une perte d’influence américaine en Europe (2). Cela serait une conclusion sans doute hâtive.
La voie diplomatique plutôt que la provocation maritime
Trois causes à cet échec peuvent être discernées. Tout d’abord, le faible résultat de l’intervention de 2003 en Irak reste dans toutes les mémoires. Et, aujourd’hui, même les plus fidèles des fidèles, ne sont plus prêts de s’engager les yeux fermés dans une nouvelle aventure guerrière au Moyen-Orient sous conduite américaine. Ensuite, les errements de l’administration Trump ne prêtent pas à grande confiance. Sa persistance dans une politique de pression maximale sur Téhéran ne produit pas vraiment d’effet patent pour l’instant. Et les rétorsions contre des navires ou marins par l’Iran est toujours possible. Prudents, les Européens préfèrent utiliser la voie diplomatique, qui a montré dans le passé un certain succès. Ils l’ont dit de façon très nette, tous ensemble lors du gymnich, la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères, à Helsinki fin août (3).
Une politique de pression contre-productive
En poussant l’Iran dans ses retranchements, les États-Unis n’arrivent qu’à favoriser la radicalisation et à jeter dans les bras d’autres pays l’Iran. Dans ce qui était jusqu’à présent considéré comme une chasse gardée américaine — le Golfe et le Moyen-Orient —, les Américains ont perdu un allié précieux, les Européens, qui préfèrent désormais la neutralité, et ont ouvert largement les portes à leurs adversaires stratégiques : Russie et Chine. Bravo !
(Nicolas Gros-Verheyde)
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