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(B2) Dans un bâtiment anonyme du quartier européen, les crises du monde se téléscopent. Hier c’étaient des feux de forêt, aujourd’hui c’est le Coronavirus. Et demain on ne sait pas encore. Bienvenue dans la salle d’opération du CERU, le Centre de coordination de la réaction d’urgence de la Commission européenne
Les différents bureaux de la DG ECHO dans le monde (© B2-AP)Un œil toujours ouvert sur une crise possible
Quatre cartes géantes sont affichées sur un mur. Elles donnent les informations en temps réel. Quatre télés diffusent des chaînes d’info en continu. BBC, France 24, CNN, Al Jazeera. New York 10h30, Bruxelles 16h30, Wuhan 23h30. Deux ou trois personnes sont là en permanence dans la salle de crise. L’œil toujours ouvert, au cas où un désastre se manifesterait. Ici, on anticipe, on analyse et on répond aux crises. Mais le motto reste le même. Il figure d’ailleurs dans le fronton de la salle de crises du CERU (alias ERCC en anglais) : « protéger les citoyens européens à travers le monde ».
Un objectif : protéger les citoyens européens
La tâche numéro un du Centre de crise de la DG ‘Protection civile et opérations d’aide humanitaire européennes’ (ECHO) est le suivi (ou ‘monitoring‘ dans le jargon bruxellois). Dans cette salle où parfois seuls bruissent les pales des ordinateurs qui vibrionnent, l’ambiance est studieuse parmi les hommes et femmes au gilet bleu ‘European civil protection‘. Entre la probabilité de tsunami, d’une inondation, l’impact d’un tremblement de terre, la menace de violences, ou la propagation d’une épidémie, les risques sont variés.
Chaque opération est un cas unique
Chaque opération est improvisée, nous indique-t-on. Après chaque gestion de crise, les équipes du centre font une réunion pour tirer les leçons de leur expérience. Non pas lorsque l’opération est en cours ou à son lendemain, mais dès que celle-ci est terminée. Cela évite de le faire alors qu’ils sont épuisés, ou qu’une autre crise se manifeste. Le rapatriement des Européens en Europe depuis la Chine dans le cadre du Coronavirus est « une première » par exemple. Car il ne s’agit pas d’une évacuation médicale de patients atteints, comme cela avait été le cas pour Ebola. On est ici dans un mécanisme de sauvegarde, de prévention de l’infection des citoyens européens. Un cas unique. Jusqu’alors, aucun État n’avait activé le mécanisme par prévention.
Des cartes récapitulant les crises sur lesquelles le Centre a été actif (© B2-AP)Anticiper les catastrophes naturelles
D’un côté, les personnels de la salle de crise, derrière leurs ordinateurs, analysent scientifiquement les données pour anticiper les catastrophes naturelles. Ils créent et ont accès en continu à une surveillance des risques d’inondations et des feux de forêts en Europe. En plein hiver, le Centre se surveille particulièrement les fortes précipitations et crée des alertes si il y a besoin d’évacuer il y a. En été, on est plutôt concentré sur les chaleurs anormalement hautes, les zones à risque de feux de forêt.
Des cartographies maison
Pour couvrir le monde entier, l’Union européenne utilise sa carte produite avec les Nations Unies. Interactive et accessible par tous, elle permet de se rendre compte en temps réel des inondations, cyclones, feux de forêts, tremblements de terre, etc. Le mécanisme de protection civile peut, en effet, aussi être activé pour une mission hors Union européenne. C’est le cas par exemple pour le rapatriement des Européens de Wuhan (Chine), menacés par le Coronavirus. Mais ce n’est pas une première (1).
La salle d’opérations du Centre (© B2-AP)Recevoir l’information, la compiler et la redistribuer
Si catastrophe il y a, le personnel de la salle des opérations a une mission principale : recevoir, compiler et redistribuer les informations depuis et vers les États membres. Une fonction précieuse dans une crise type Coronavirus. Les Européens, depuis la province de Wuhan, utilisent différents points de contacts (consulats, ambassades, capitales). Plusieurs autorités peuvent alors être averties avec un risque de doublon. C’est alors que le Centre, à Bruxelles, entre en jeu : il s’efforce de « trianguler l’information ». C’est-à-dire savoir qui est où, et garantir une protection efficace et transmettre les informations en temps et en heure.
Derrière le verre, le ‘back-office’
Derrière des portes en verre, dans la pièce avoisinante, se trouve une deuxième partie de l’équipe. Ce sont eux qui font l’analyse des données et fournissent les « cartes journalières » analytiques de la situation de crise. En ce jour de fin janvier, elles représentent la Chine : on y lit combien de personnes sont infectées et décédées. Ce dispositif permet aussi de pouvoir gérer « au moins deux grosses crises en même temps ». Le Centre s’y est préparé.
L’équipe analytique du Centre, qui crée les cartes à partir des données compilées par leurs collègues (© B2-AP)Coordonner la réponse entre États
Développer un tel système et le mettre à l’écran n’est pas original en soi. Mais l’apport du Centre est ailleurs, dans sa capacité d’offrir aux États une plateforme d’entraide, de discussion et de coordination. Une fois le ‘mécanisme de protection civile’ activé – étape essentielle sans laquelle le Centre ne peut pas agir – si un État membre ou un État tiers a besoin d’aide, c’est le Centre qu’il appelle, et non les autres États membres. À partir de cet instant se met en place une chorégraphie bien répétée : les États participants se réunissent tous les jours.
… sans oublier l’aide financière et humaine
L’objectif est de coordonner leur réponse pour rapatrier les citoyens européens, et appréhender les soucis d’ordre logistique, comme la barrière de la langue. L’aide de l’Union européenne ne s’arrête pas là. Elle peut également dépêcher une personne sur le terrain comme officier de liaison pour aider à la coordination et financer 75% des coûts de transports des États membres. Une aide précieuse.
Détails de l’action de l’ERCC dans le monde (© B2-AP)Pas de politique, seulement de l’humanitaire
Dans la salle de crise, le réflexe est le même que dans tous les services d’urgence : on laisse la politique à la porte. On ne se pose pas la question de savoir si la Chine est un partenaire fiable. Ceci appartient à d’autres sphères. Ici, la question est avant tout opérationnelle et… humanitaire. Les autorités sont appelées pour avoir ou vérifier des informations et voir comment avancer au niveau opérationnel. Il en va de même pour le rapatriement des Européens. L’avion envoyé par la France à Wuhan prend ainsi en compte davantage le critère de la vulnérabilité des personnes que celui nationalité pour faire un tri parmi les premiers rapatriés.
Une activation plus automatique au fil des ans
L’évolution est nette depuis quelques années. Non seulement les catastrophes sont plus récurrentes. Mais l’activation du mécanisme de protection civile par les États se fait aujourd’hui plus facilement qu’auparavant. « Les États laissent un peu plus leur égo de côté qu’il y a quelques années », on nous confie. Ils n’attendent plus le dernier moment.
(Aurélie Pugnet, au centre de crises)
(1) Lire par exemple :
Lire aussi :
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(B2) Sebastian Kurz est opposé à une reprise du volet naval de l’opération « Sophia » (EUNAVFOR Med) même pour faire respecter l’embargo sur les armes contre la Libye. Et il le dit clairement
Sebastian Kurz passant en revue les casques bleus autrichiens au Liban (Crédit : MOD Autriche, Dragan Tatic, janvier 2016)Le contrôle des armes : un prétexte
« L’intention de relancer la mission de sauvetage de Sophia sous le prétexte de surveiller le respect de l’embargo sur les armes des Nations unies est un stratagème évident. Je dis clairement que cela n’arrivera pas. L’Autriche, ainsi qu’un certain nombre d’autres pays, le rejettent catégoriquement » affirme ainsi Sebastian Kurz dans une interview au journal allemand ce week-end ‘Welt am Sonntag‘.
La voie des airs plus praticable
L’opération a été « pratiquement inefficace entre 2016 et 2019 », pour contrer le trafic d’armes, alors qu’elle avait cela dans son mandat, dénonce-t-il. L’Union européenne, avec les pays partenaires, « ferait mieux de se concentrer sur le contrôle de la contrebande d’armes vers la Libye, au sol et dans les airs » (1).
Une opération Sophia, un billet d’entrée pour clandestins
Et de reprendre un vieux leitmotiv : « Au fond, ‘Sophia’ a toujours été avant tout une mission de sauvetage, qui est devenue le billet d’entrée en Europe pour des milliers de migrants clandestins. Cela a entraîné des décès supplémentaires en Méditerranée parce que cette région a attiré davantage de migrants ».
Commentaire : un propos à relativiser ?
Le chancelier autrichien n’a pas tort quand il dit que l’opération Sophia n’a pas été très efficace dans le passé sur le volet ’embargo sur les armes’. Mais quand il s’aventure sur le terrain ‘opérationnel’, il rejoint le camp des sémillants ‘Y qu’à, il faut qu’on’. Pour rappel, Vienne ne fournit actuellement aucun moyen aérien à l’opération Sophia alors que d’autres pays, tels le Portugal (jusqu’à peu), la Pologne ou le Luxembourg le font. Quant au volet terrestre, on attend de voir les soldats autrichiens à la frontière libyenne sud par exemple pour contrôler le trafic d’armes. Ce genre d’argument est plutôt une manière hypocrite de se défausser.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) L’idée peut sans doute paraître saugrenue, ou évidente, a priori. Mais elle mérite de s’y arrêter trois minutes. Au plan européen, l’industrie européenne de défense va bénéficier d’un ‘sacré coup de pouce’ de budget public, sous la forme du Fonds européen de défense — entre 1 milliard et 1,8 milliard d’euros (1), par an, dédié à la recherche et au développement de nouveaux équipements.
Un avantage certain
Soit un pourcentage non négligeable du budget global actuel public des États membres. Avec un avantage supplémentaire : le budget européen est plus sûr, étant moins sujet aux soubresauts politiques que des budgets nationaux. D’une part, car les institutions politiques sont établies au minimum pour cinq ans, avec une probabilité de renversement très faible. D’autre part, car le cadre budgétaire, une fois discuté âprement, entre députés élus et représentants des gouvernements, est établi pour sept ans. C’est rare et précieux. Les entreprises de défense ne s’y sont pas trompées. Les conférences, colloques et autres séminaires se multiplient sur la thématique. Et les industriels, même ceux les plus moqueurs ou ironiques vis-à-vis de l’Europe se précipitent à Bruxelles, s’y établissent ou renforcent les structures.
Un secteur un peu différent
Or, l’industrie de défense n’est pas tout à fait un marché comme les autres. Le client-acheteur-utilisateur n’est pas le destinataire final du service. L’objectif ultime de ces industriels n’est pas le bonheur. Leur acheteur sera satisfait quand l’équipement sera efficace. Si c’est une arme létale, efficace veut dire ‘tuer’, avec précision certes, mais le plus sûrement possible. Si c’est une arme ‘cyber’, cela veut neutraliser un site considéré ‘ennemi’, peu importe la fonction de la cible. Si c’est une arme ‘technologique’, cela veut dire avoir un système d’écoutes performant, peu importe qui est écouté au bout, terroriste ou opposant politique. Pour cette industrie, quoi qu’en disent ses actionnaires, la paix est une mauvaise nouvelle, et les tensions une bonne nouvelle. On ne peut pas le nier. Il suffit de voir les chiffres d’affaires qui s’envolent ces dernières années.
Une difficulté européenne sur le maintien de la paix
En parallèle, les États membres et l’Union européenne ont des difficultés à déployer des missions ou opérations de maintien de la paix. La cause est multiple. Elle repose sur le manque de volonté politique, le défaut de capacités humaines et matérielles, mais aussi de budget. Sans ces trois conditions réunies, une mission ne part pas ou se résume à une présence symbolique, peu efficace, car non dotée du minimum nécessaire. La discussion pour établir une Facilité européenne de paix le prouve. Parmi toutes les questions qui se posent, l’une d’elle est sous-jacente : de quelle poche va sortir l’argent ? du budget national ou du budget européen ? Régler la question du financement lèverait une sacrée hypothèque…
Une contribution possible
Il ne serait donc pas incongru que les entreprises qui ont fait de forts bénéfices durant ces dernières années contribuent à hauteur d’un pourcentage à déterminer — sur leur chiffre d’affaires ou leurs bénéfices par exemple — à cette Facilité européenne de paix qui cherche péniblement à aligner 10,5 milliards d’euros sur sept années (1,5 milliard par an). Ce ne serait que justice.
Un secteur qui se porte bien
Les entreprises du secteur se portent bien. Il suffit de regarder les cours de la bourse pour les entreprises cotées (1). Safran : 60 euros en janvier 2015, environ 147 euros en janvier 2020 (+ 145%). Dassault : 54 euros en janvier 2015, environ 155 euros en janvier 2020 (+180%), Rheinmetall moins de 40 euros en janvier 2015, près de 105 euros cinq ans plus tard (+ 165%), Etc. Le secteur de la défense pesait en 2014 presque 100 milliards d’euros chiffre annuel (97,3 milliards selon une fiche parlementaire).
Une ingénierie nécessaire
Bien sûr, cela nécessite un peu d’ingénierie politique et juridique. Mais ce n’est pas une idée irréalisable. D’une part, la contribution des entreprises d’un secteur a un important antécédent historique : la contribution des entreprises charbon-acier aux restructurations dans le secteur (traité CECA). D’autre part, la facilité a l’avantage d’être hors budget communautaire. Ce qui permet une large souplesse. La proposition de règlement sur la Facilité inclut déjà la possibilité de ‘contributions volontaires’ de pays tiers. Pourquoi ne pas prévoir aussi une contribution ‘volontaire’ privée. La question maintenant est de savoir si les Européens veulent maintenant franchir le pas pour jouer réellement un rôle de maintien de la paix.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Cet article Sanctions, Défense, Espace, le Royaume-Uni sera en fait plus ‘exit’ que ‘in’ durant la période transitoire. Explications est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article Carnet (03.02.2020). Confidentiels. Opérations. Défense. Industries et équipements. Sanctions. Diplomatie. Zones de crise. Voisinage. Sécurité. . Droits fondamentaux. People. Agenda est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
(B2) La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé ce dimanche (2 février) l’arrivée de 600 hommes en renfort dans l’opération Barkhane
Les effectifs de Barkhane seront portés finalement « à environ 5100 militaires ». À Pau, le Président avait annoncé un premier renfort de 220 hommes. Finalement après arbitrage, ce supplément sera de 600 hommes.
Un renfort nécessaire pour pallier la défaillance des Européens
400 hommes ont été ajoutés, en bonne partie des forces spéciales du COS (commandement des opérations spéciales), dédiés à la task force Takuba. C’est « un effort conséquent pour les armées françaises » indique la ministre. Un effort nécessaire pour permettre de ‘solidifier’ les forces maliennes ou nigériennes qui ont subi des pertes importantes ces dernières semaines. Les Européens promis n’arriveront, eux, que dans la seconde partie de l’année, voire à la fin de l’année. Aux côtés des Estoniens, on trouvera alors des Tchèque — le gouvernement tchèque vient de décider l’envoi de 60 hommes, déployés à compter de août-septembre — ainsi que des Suédois et Norvégiens, selon nos informations, qui doivent officialiser leur participation (lire : Quatre Européens présents dans la task-force Takuba, dans la zone des trois frontières. QG, implantation, nombre, logistique…).
Dans la zone des trois frontières
L’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat. Le Tchad, de son côté, devrait bientôt déployer un bataillon supplémentaire au sein de la force conjointe du G5 Sahel dans la région des trois frontières. Un renfort apprécié, les Tchadiens étant réputés plus solides que les forces nigériennes, maliennes ou burkinabèses. Objectif : « accentuer la pression contre l’EIGS (Etat islamique au grand Sahara) […]. Nous ne laisserons aucun espace à ceux qui veulent déstabiliser le Sahel » indique la ministre.
Autre enjeu : redonner du ‘peps’ à la mission EUTM
Autre illustration du changement de paradigme au Sahel, la ministre rappelle son soutien à « l’extension du mandat de la mission de formation de l’Union européenne (EUTM) pour lui permettre de coopérer avec les forces armées d’autres pays du G5 et d’assurer ainsi une partie plus importante de leur formation ». Autrement dit il s’agit de permettre à la mission EUTM d’aller suivre les formations faites dans différents camps (formation permanente) comme de former les forces du Burkina Faso ou du Niger. Là aussi les Français ont fort à faire pour convaincre leurs partenaires européens d’être un peu plus entreprenants. Les Allemands, notamment, ne sont pas très chauds (lire : Le Sahel, une plaie ouverte entre Français et Allemands. Le sommet de Pau en travers de la gorge de Berlin).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article 600 Français de plus au Sahel, pour permettre le lancement de la task-force Takuba est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
Cet article Oui, la politique spatiale européenne, et Galieo, ont un volet ‘défense’. Thierry Breton brise le tabou est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.
(B2) L’initiative européenne de sécurité maritime dans le golfe arabo-persique est désormais opérationnelle, a annoncé la défense française. Les règles d’engagement seront assez précises et ne permettront pas toutes les interventions
La frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter (crédit : MOD Pays-Bas)Cette annonce faite jeudi soir, juste la veille, du Brexit est très politique. Elle montre d’une part que la France a désormais un rôle majeur dans la défense européenne. Elle démontre d’autre part que les Européens peuvent, d’une certaine façon, se passer des Britanniques. Ce n’est pas négligeable au moment où Londres affirme urbi et orbi qu’on ne pourra jamais se passer d’eux dans ce domaine. Au passage, elle prouve que l’initiative européenne d’intervention (IEI) voulue par Emmanuel Macron fonctionne puisque la France a réussi à entraîner dans son sillage les Pays-Bas et le Danemark, deux pays plutôt otaniens qu’eurobéats en matière de défense.
Une frégate opérationnelle, l’autre arrive
La frégate française Courbet est la première frégate à participer à l’opération. Elle a l’avantage d’être déjà sur zone, participant aux opérations de la coalition CTF 150 notamment dans la lutte anti-terroriste ou anti-drogues. Ce qui permet de déclencher l’IOC (la capacité opérationnelle initiale). Elle sera rapidement rejointe par la frégate néerlandaise Zs Ms De Ruyter, qui vient d’appareiller des Pays-Bas, mardi (28 janvier) et devrait être sur place à la mi-février, malgré ses problèmes de moteur (lire encadré). La frégate danoise viendra prendre le relais à partir du mois de septembre 2020.
État-major tactique et centre médical
L’état-major tactique (FHQ), « composé d’officiers belges, danois, néerlandais et français sera installé sur la base navale française d’Abu Dhabi ». Du côté médical, selon nos informations, c’est le ‘Zayed Military Hospital’ à Abu Dhabi, qui assurera la fonction de Rôle 1 (centre médical d’évacuation), avec un médecin-chef français qui assurera la liaison.
Accord officiel belge et frégate néerlandaise en route
Le gouvernement belge a a donné officiellement son accord ce vendredi (31 janvier). Deux militaires seront présents à bord de la frégate néerlandaise ‘Zr. Ms. De Ruyter’, dès cette fin janvier. Durée maximum : 5 mois, avec une rotation à mi-mandat. La frégate néerlandaise De Ruyter a, elle appareillé des Pays-Bas le 28 janvier.
Une mission qui a toute sa pertinence
Dans le contexte actuel de grande tension, « cette mission trouve toute sa pertinence » souligne-t-on à Paris, comme à la Haye. Les navires européens auront trois objectifs : « préserver les intérêts des pays européens dans la zone, renforcer la sécurité maritime, et contribuer ainsi à la désescalade régionale ». L’enjeu est de taille : c’est par ce détroit, qui sépare de 40 km Oman et l’Iran, que « transite le tiers du pétrole acheminé vers l’Europe par voie maritime » rappelle le ministère français de la défense. Un détroit si étroit que les eaux territoriales s’y entrechoquent.
Un engagement possible en cas d’attaque … par un acteur non étatique
Du côté des règles d’engagement (ROE) c’est donc assez subtil. Si j’ai bien compris ce qu’a expliqué un marin averti à B2, on doit « distinguer l’action dans les eaux territoriales et les eaux internationales ». Dans les eaux territoriales — ce qui est le cas dans le détroit d’Ormuz partagé entre les eaux de l’Iran et d’Oman —, les navires ont un « droit de passage inoffensif s’applique et, si nécessaire, un droit de légitime défense », mais pas d’intervention en soi. Dans les eaux internationales, les frégates pourront venir à la rescousse de navires marchands s’ils sont « arraisonnés par des acteurs non étatiques ou si la violence est utilisée contre eux ».
Pas d’intervention quand un acteur étatique entre en jeu
En revanche, si un navire marchand est attaqué par un acteur étatique, cela se complique quelque peu… Il faut tout d’abord être proche. Et ensuite, si un navire marchand est arraisonné par une autorité étatique (ex. la marine iranienne ou la force navale des gardiens de la révolution), « cela n’est pas considéré comme une attaque ». Et une frégate ne peut intervenir, normalement. On passe de l’intervention ‘normale’ à un acte de guerre en soi. Et ce pas l’objectif d’EMASOH. On change de registre…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Problème de moteur en passe d’être réglé
La frégate Zs Ms De Ruyter avait quelque problème de moteur. Ce point nous a été confirmé officiellement par un officier néerlandais. Une « usure a été trouvée dans l’une des boîtes de vitesses » à l’occasion d’une inspection régulière. Une mesure d’urgence a été prise avec « une réparation temporaire ». En attendant, ordre a été donné de réduire quelque peu (quelques nœuds) la vitesse de navigation de la frégate. Cela « n’entraîne aucune restriction opérationnelle et n’a aucune conséquence sur la durée des trajets aller et retour » assure-t-on à La Haye. « Le navire peut avoir la vitesse de navigation maximale pour les conditions opérationnelles. » Le remplacement de la boîte de vitesses devrait prendre entre 20 à 24 semaines et avoir lieu, après la mission.
Cet article Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Rutyer arrive est apparu en premier sur Le blog de l'Europe politique.