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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 15 min 33 sec ago

Un as de l’évasion fiscale prend la présidence de l’UE : Malte

Wed, 11/01/2017 - 22:30

(B2) Confier les rênes d’une banque à un braqueur… c’est un peu ce que semble faire l’Union européenne en ce début d’année. L’image peut être paraître osée. Mais quand on lit le rapport que vient de publier le groupe des Verts au Parlement européen au moment où Malte prend la présidence de l’Union européenne, elle parait évidente. Malte cette riante île, aux lagons bleus, aux fonds agréables pour les plongeurs, recèle d’autres atouts, tout aussi séduisants, pour les  investisseurs à la recherche d’un endroit discret pour faire « évader » leur argent.

Le régime de taxation de Malte « offre à la plupart des grandes sociétés un taux d’imposition de 5% seulement – voire de 0% dans certains cas ». Ce régime fiscal très avantageux « a fait perdre près de 14 milliards d’euros d’impôts aux autres pays entre 2012 et 2015 » dénoncent les Verts, mettant à jour une série de mécanismes ingénieux, destinés à permettre aux investisseurs de tirer un maximum de profit. Pire, l’opacité du système maltais est mise en cause.

La justice maltaise a des oublis quand il s’agit de blanchiment ou d’évasion fiscale. « Plusieurs responsables politiques du pays ont été épinglés sans qu’aucune enquête sérieuse sur ces affaires de blanchiment et d’évasion fiscale n’ait jusqu’à présent vu le jour ». « La situation est pour le moins burlesque » dénonce l’eurodéputée Eva Joly, qui a une certaine expérience de ces affaires pour avoir été magistrate du parquet financier. « Avec Jean-Claude Juncker, ancien combattant de la guerre fiscale, actuellement à la tête de la Commission européenne et, dès aujourd’hui un pays à la Présidence du Conseil qui a toutes les allures des paradis fiscaux, le tandem est pour le moins déconcertant. »

(NGV)

Télécharger le rapport

A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (16 janvier 2017)

Wed, 11/01/2017 - 14:44
(B2) Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent pour leur première réunion de l'année avec deux sujets essentiels sur leur table : le conflit en Syrie (et non en lunch) et le processus de paix au Moyen-Orient (MEPP). NB : Les questions de l'Égypte et de la Libye ont été reportées à la […]

Plusieurs dizaines d’officiers turcs réfugiés à l’Ouest. « Nous ne sommes pas des terroristes »

Wed, 11/01/2017 - 14:10

(B2) Ils sont capitaines, commandants, lieutenant-colonels, colonels …  parfois de grade inférieur. Tous des officiers (ou sous-officiers) diplômés, formés, expérimentés. Il y a quelques mois, ils servaient avec fierté leur pays, portant l’uniforme turc dans les couloirs et commandements de l’OTAN, au quartier général ou au Shape pour ceux qui se trouvent en Belgique. Depuis le coup d’état en juillet — et surtout depuis la fin septembre — ils sont proscrits, considérés comme des pariats, des renégats par leur propre pays et sont passés dans une semi-clandestinité. Après être restés très discrets, ils témoignent aujourd’hui, sous le sceau de l’anonymat. B2 a rencontrés certains d’entre eux (en compagnie de nos collègues de RTL), dans un appartement de la banlieue bruxelloise. Un témoignage capital.

Une centaine de militaires proscrits en Belgique

La purge contre l’armée a été massive. Rien qu’en Belgique, ils seraient presqu’une centaine d’officiers ou de sous-officiers à faire l’objet de l’opprobre d’Ankara. Selon des chiffres communiqués par ces officiers, 84 sur les 138 servant dans les structures de l’OTAN en Belgique (au SHAPE à Mons ou au quartier-général à Bruxelles) sont concernés. Ce qu’on leur reproche : ils ne le savent pas précisément, à part d’avoir servi avec fidélité l’idéal de la nation turque. Le 27 septembre, très exactement, tout a basculé. Une liste de plusieurs officiers a été établie et diffusée comportant plus de 200 noms. Ankara demandait aux intéressés de rentrer immédiatement au pays, dans les trois jours, en abandonnant tout. Sans aucune explication. Certains ont hésité…

« Quand j’ai vu mon nom sur la liste, je ne savais pas pourquoi. Je suis militaire, pas politique. S’il y a des faits qu’on me reproche, ils doivent m’avertir, m’informer des accusations portées contre moi, conformément à nos droits constitutionnels, afin que je puisse me défendre. Ils n’ont rien dit, demandant simplement de revenir en Turquie. Ils nous accusent d’avoir été membres ou de soutenir les mouvements terroristes et du mouvement Gülen, il n’y a pas eu de décision de tribunal en aucun cas. »

Arrestation et tortures pour les officiers rentrés au pays

Peu après, une autre liste a circulé, avec 46 noms de plus ajoutés. « On ne sait pas pourquoi ces noms ont été rajoutés ». Certains ont obtempéré. Mal leur en a pris, aussitôt arrivés à l’aéroport ou, peu après, ils ont été arrêtés, traînés en prison, interrogés avec véhémence. Les mauvais traitements et même la torture ont été utilisés. Les militaires ont reçu plusieurs témoignages concordants. Parfois c’est la femme qui subit « des mauvais traitements ou des tortures ». Le tout est enregistré. « La vidéo est montrée au mari » pour le faire craquer. « Certains militaires (entre 4 à 6) seraient morts. En fait, ils sont décédés de la torture infligée en prison ». De quoi augmenter les réticences de la première minute. 

Obligés de demander l’asile

Les militaires ont décidé de rester en Belgique et, finalement, de demander l’asile. Une demande à laquelle ils ont dû se résoudre. Ce n’était pas leur premier choix. « On ne voulait pas demander l’asile au début. Mais on nous a conseillé de le faire pour rester en Belgique ». Les officiers n’entendent cependant « pas rester longtemps en Belgique ». Ils souhaitent « seulement pouvoir vivre en sécurité. Quand notre pays sera sécurisé, nous voulons retourner immédiatement dans notre pays. » C’est là qu’ils ont leurs attaches, leur famille, leur avenir. Le gouvernement turc leur a coupé les vivres : les rémunérations, les allocations et même les remboursements de soins. En attendant, ils ont quitté leur appartement de fonction et opter pour un logement moins cher, en se tenant à l’écart de la communauté turque de Bruxelles dont ils craignent les dénonciations car acquise en bonne partie au gouvernement Erdogan. Ils vivent, en partie, grâce à la solidarité des militaires des autres pays de l’OTAN qui leur procurent une aide matérielle mais surtout un réconfort moral.

L’infamie d’être considéré comme un terroriste

Pour ces militaires, formés, biberonnés au sein de l’État turc, être tout à coup traités et considérés comme un terroriste est infamant. « Ils nous ont traité de terroristes » répète l’un d’eux, qui n’en revient pas. « Toute ma vie je me suis battu contre le terrorisme. J’ai été félicité pour cela » précise-t-il. « Un jour, vous êtes terroristes. Mais, si le lendemain, vous soutenez Erdogan, vous devenez un héros. »

Tous formés à l’occidentale

Chacun s’interroge sur les raisons d’une purge aussi large qui touche un des piliers de l’État turc, garante d’une certaine façon de la modernité et de la démocratie. « On s’est rencontrés parfois pour la première fois, on a cherché le point commun. On s’est aperçu qu’on a tous une formation occidentale », souvent aux États-Unis ou dans le collège de défense de l’OTAN à Rome. « Nous sommes aussi des séculiers » des laïcs. Ce qui va à l’inverse de l’orientation religieuse donnée par Erdogan au pouvoir turc. « On ne partage pas la vision d’Erdogan. On ne l’a jamais rendu publique. Nous sommes des militaires. On garde cela très discret. »

Un tournant dans l’ancrage turc euro-atlantique ?

Pour ces officiers, derrière ces purges, il y a en fait une autre réalité : la volonté de changement géostratégique de la Turquie : la vision d’Erdogan pour la Turquie est « d’opérer un tournant », de détacher la Turquie « de l’Ouest, de l’OTAN et de l’Europe, des Etats-Unis pour la faire évoluer vers l’Est, vers une alliance avec la Russie, vers l’organisation de Shangai Five (montée autour de la Russie et de la Chine avec les ex-républiques d’URSS d’Asie centrale) plutôt que vers l’OTAN » soulignent-ils. Ces officiers en sont convaincus, ils ne sont qu’une petite partie de l’iceberg. « Les forces armées sont une force importante pour la république turque. Si vous changez, cela vous changez l’âme de la république turque. »

Une bonne majorité de l’effectif turc à l’OTAN victime de la purge

Les militaires établis à l’étranger sont une cible de choix, en général les officiers supérieurs. Dans tous les pays où se trouvent des bases de l’OTAN : aux Pays-Bas (à Brunssum), en Italie (à Naples), aux États-Unis (à Norfolk), on retrouve un scénario identique.

Selon un bilan détaillé établi par nos interlocuteurs, 232 des 400 officiers ou sous-officiers turcs présents dans une structure de l’OTAN ont été victimes de la purge, soit près de deux tiers de l’effectif.

Une photo vaut mieux qu’un long discours : la représentation turque au quartier-général de l ‘OTAN : décimée

Près de deux-tiers des effectifs déployés dans l’OTAN concernés

Parmi les 232 officiers ou sous-officiers figurant sur la « liste noire » victimes de la purge, la majorité se trouve en Belgique (84) et en Allemagne (45). Les autres se trouvent dans tous les pays de l’Alliance à commencer par les États-Unis (28) et l’Italie (28), les Pays-Bas (17) et le Royaume-Uni (13), enfin l’Espagne (10), la Norvège (4) et l’Autriche (3).

A ceux-là, il faut ajouter 165 attachés ou assistants militaires présents dans les différentes ambassades et structures militaires (sur les 264 en poste) qui ont été priés de rentrer au pays. Selon nos informations — non confirmées officiellement mais non infirmées non plus —, la France serait concernée par cette éviction des attachés militaires.

Au total, ce sont ainsi près de 400 militaires sur les 664 en poste à l’étranger sont concernés. Soit deux tiers de l’effectif. Ce n’est pas un écrémage, c’est une vraie liquidation d’un certain capital d’expérience.

(Nicolas Gros-Verheyde)

L’effectif turc au SHAPE… largement entaillé !

Quel est le bilan de l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) jusqu’à aujourd’hui ?

Wed, 11/01/2017 - 13:33

(B2) Selon le dernier bilan communiqué par l’opération maritime européenne en Méditerranée contre les passeurs et trafiquants d’êtres humains (EUNAVFOR Med / Sophia), au 31 décembre 2016 :

222 opérations de secours en mer ont été menées depuis le début de l’opération, permettant de venir en aide à 31.899 migrants.

372 navires, utilisés par les trafiquants, ont été détruits.

101 individus suspectés de trafic ont été remis aux autorités italiennes pour être interrogés et, éventuellement, jugés.

(NGV)

Lire aussi : Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent

Les détails des moyens de l’opération Sophia / EUNAVFOR Med. Des manques au FHQ

Wed, 11/01/2017 - 11:30
(B2) Selon l'état des lieux dressé par son commandant, le contre-amiral Enrico Credendino, l'opération EUNAVFOR Med / Sophia regroupait en tout un peu plus de 2000 personnes (2266 personnes à la fin octobre) venant de 25 États membres (une dizaine uniquement si on prend la contribution opérationnelle). La grosse majorité sert dans les navires, une […]

Une nouvelle mission de l’UE en Irak?

Tue, 10/01/2017 - 17:00
(B2 - exclusif) Le service diplomatique européen (SEAE) prépare le projet d'une équipe d'experts déployées en Irak pour conseiller et assister les autorités irakiennes pour la réforme des forces de sécurité (EUSSR A&A). Une note de concept a été préparée et diffusée aux différents États membres. Cette mission sonnerait le retour de l'Union européenne en […]

Le FS Ducuing rejoint l’opération maritime européenne en Méditerranée

Tue, 10/01/2017 - 12:11

(B2) Le patrouilleur de haute mer de la marine française, le FS Commandant Ducuing  (F-795) a intégré l’opération EUNAVFOR Med / Sophia de lutte contre les trafics d’êtres humains et d’armes en Méditerranée au large de la Libye, apprend-on aujourd’hui du QG de l’opération. Il devrait être particulièrement en charge du contrôle de l’embargo sur les armes, selon nos informations.

Cet aviso de type A69, classe d’Estienne d’Orves, avait déjà participé à l’opération maritime européenne contre la piraterie (EUNAVFOR Atalanta), à au moins deux reprises : en 2009 (Lire : La frégate grecque Nikoforos arrive. EUNAVFOR = 11 bateaux, 4 avions) et en 2013 (lire : Dernières nouvelles de la piraterie (1er déc. 2013)).

Durant cette période dans l’océan indien, il avait repris son pavillon national pour participer à l’opération de reprise du voilier Tanit, détourné par des pirates somaliens en avril 2009 (lire : Les pirates célèbrent à leur manière la relève d’EUNAVFOR).

Jusqu’à peu, il était en mission anti-piraterie dans le Golfe de Guinée, dans le cadre de l’opération (nationale) Corymbe, entre août et octobre 2016, avant de revenir à son port d’attache, Toulon, début novembre.

(NGV)

Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent

Tue, 10/01/2017 - 11:00
(B2) Dans son dernier rapport d'activité (confidentiel), remis au comité militaire de l'UE fin novembre, le commandant de l'opération EUNAVFOR Sophia contre les trafics en Méditerranée, le contre-amiral Enrico Credendino, dresse un bilan de son action comme de l'activité des trafiquants en mer Méditerranée. Il met en cause d'une façon plutôt nette le travail des […]

La présence des ONG au large de la Libye : un effet d’aubaine pour les trafiquants ?

Tue, 10/01/2017 - 08:56

Le premier navire de recherche et de sauvetage de MSF, le Dignity I, a pris la mer le 21 avril 2016 depuis le port de La Valette, à Malte. Ce bateau, d’une capacité d’embarquement de 400 personnes, est déployé au large de la Libye et cherchera activement les navires en détresse. (Crédit : MSF)

(B2) Dans son dernier rapport d’activité, le commandant de l’opération EUNAVFOR Med Sophia contre les trafics en Méditerranée, au large de la Libye, le contre-amiral Enrico Credendino, met en cause d’une façon plutôt nette le travail de certaines ONG sur place, estimant qu’elles frôlent avec la limite territoriale des 12 miles nautiques et facilite, d’une certaine, façon le travail des contrebandiers.

La proximité des ONG est un facteur incitant

« La présence accrue des ONG — jusqu’à 26 navires des ONG sont enregistrés en haute mer  — qui sont prêtes à secourir les migrants dans les limites et parfois à l’intérieur des eaux territoriales libyennes a un effet sur le flux de migration. En étant aussi près des côtes libyennes, la présence des ONG permet aux trafiquants de récupérer leurs navires vers le rivage beaucoup plus facilement, dans l’objectif de les réutiliser ».

Un changement du modus operandi des trafiquants

Cette présence proche des ONG réduit « la moyenne de secours de 75 miles à 35 voire 20 miles du rivage libyen ». Cela a des conséquences sur le mode de fonctionnement : « les navires ne partent plus avec des téléphones Turaya (NB : comme au début) et ils ne passent plus d’appels de détresse au MRCC ». Les contrebandiers « semblent très au courant où ils peuvent trouver des navires de secours, en particulier des ONG, qui diffusent leur position via le système d’identification automatique (AIS) » dénonce l’amiral italien.

Des incidents avec la ‘garde-côte’

Trois incidents ont ainsi impliqué des ONG et des navires « portant le logo des gardes côtes libyens », rappelle l’amiral : le 17 août (lire : Le Bourbon Argos attaqué au large des côtes libyennes), le 9 septembre (lire : Le Werra à la rescousse de ressortissants arrêtés par les garde-côtes libyens) et le 21 octobre (lire : Nouveau heurt avec un navire de la garde-côte libyenne ? Plusieurs noyés dénonce une ONG). Dans le premier cas, c’est un navire de MSF qui est témoin, dans les deux autres cas, c’est l’ONG allemande Sea-Watch (1). Les navires d’EUNAVFOR ont été appelés à la rescousse dans deux de ces occasions : en août et en septembre.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sur ce sujet, lire aussi : MSF répond aux accusations de Frontex

Lire aussi : Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent

(1) Une ONG avec qui l’opération EUNAVFOR Med semble en mauvais termes, ou vice-versa

Carnet (10.01.2017). EUAM Ukraine, EUCAP Somalia, EUTM RCA (chef). COPS (agenda). Mission UA Burundi (financement). CAE (agenda). Jeunes en délégation (stages). Tchèque-Slovaquie (aérien). Royaume-Uni (A400M, arme laser). France (AASM block4, Drones...

Tue, 10/01/2017 - 07:15
(B2) Parus récemment : Dossier N°48. La réunification chypriote : une négociation de longue haleine Le dernier round de la négociation chypriote ? Quelques points épineux encore à régler Le RP britannique chargé de négocier le Brexit nommé. Un ex du COPS Muna, le nouveau-né bébé ‘EUnavfor Med’ déclenche une polémique en Espagne (blog) Le […]

N°48. La réunification chypriote : une négociation de longue haleine

Mon, 09/01/2017 - 23:30
(B2) La réunification chypriote a été le cœur de nombreuses péripéties. Après l'échec de 2007 et de 2012, il semblait impossible de pouvoir assoir à nouveau les leaders des deux parties à la table des négociations. Des discussions intercommunautaires ont pourtant repris en 2014, grâce à une nouvelle génération de leaders déterminée à surmonter les échecs de ses prédécesseurs. […]

Clash : une tornade venue d’Égypte

Mon, 09/01/2017 - 17:30

(B2) Clash est un film coup de poing sélectionné cette année à Cannes dans la catégorie « Un certain regard ». Sans doute pas pour rien… Toute l’histoire du film se passe dans un fourgon de police, au cœur du chaos post-révolution-égyptienne de 2013.

L’auteur-réalisateur égyptien Mohamed Diab ne suit pas un personnage mais des personnages confinés dans au cœur l’incompréhension d’une guerre qui les dépasse. L’auteur pose un regard sur l’ignorance et la stupidité dû aux conflits et aux croyances.

Dans le fond du fourgon, surveillé par l’armée en place, tous se regardent en chien de faïence : deux journalistes égyptiens (considérés comme des faux frères) qui ont gardé une mini caméra-montre, des frères musulmans venant d’être embarqués lors d’une manifestation, des révolutionnaires embarqués par erreur, un homme qui a juste simplement perdu son chien, une mère montée volontairement pour rejoindre son fils, enfin un père religieux et sa fille voilée, partisans de l’armée en place et opposés aux frères musulmans.

Une pétaudière, une bombe en puissance que ce combi qui ne va nulle part. Tout ce beau monde va apprendre à vivre ensemble sous les balles des opposants, des partisans.

Dans CLASH, personne ne gagne, personne ne perd, tous y perdent un peu de leur vie, et y gagnent, sans doute, un peu d’humanité. Un film pour tenter de comprendre les enjeux de ce siècle couronner d’une réelle performance cinématographique car tout est filmé du point du fourgon… Du vrai cinéma contemporain qui questionne et qui offre un vrai point de vue sur la certitude des convictions et de la foi à tout prix.

(Dago’)

Sortie : le 11 janvier à Bruxelles


En savoir plus :

Le dernier round de la négociation chypriote ? Quelques points épineux encore à régler

Mon, 09/01/2017 - 15:00
(B2) Après 42 années de division, la réunification chypriote semble à portée de main. Une grande conférence diplomatique est prévue jeudi (12 janvier) à Genève. Ce pourrait être le dernier round des négociations avec, à la clé, la création d’un État fédéral réunifiant le nord et le sud. Plusieurs points sont encore en négociation... Des points […]

Le RP britannique chargé de négocier le Brexit nommé. Un ex du COPS

Sat, 07/01/2017 - 15:35
(B2) Londres n'a pas attendu pour désigner un successeur à Ivan Rogers, le représentant permanent qui avait annoncé, le 3 janvier sa démission. Dès le lendemain, le 4 janvier, la nomination de Tim Barrow, l'actuel directeur politique du Foreign Office (depuis mars 2016) a ainsi été annoncée. Un bon connaisseur des questions russes Diplômé de […]

Muna, le nouveau-né bébé ‘EUnavfor Med’ déclenche une polémique en Espagne

Sat, 07/01/2017 - 11:38

Muna Navarra à l’infirmerie de la frégate Navarra (Crédit: EMAD)

(B2) Muna Navarra n’aura pas le droit de séjour en Espagne…

Cette petite fille est pourtant née sur la frégate espagnole Navarra peu avant Noël, après que sa mère en compagnie de 215 autres migrants ait été sauvée par les marins espagnols, jeudi 23 décembre.

Un beau bébé de 3,2 kg

L’accouchement a été assez long : il a duré toute la nuit pour se conclure de façon heureuse vendredi au matin. Selon la formule consacrée : « la mère et l’enfant se portent bien ». Beau bébé de 3 kg 200, Muna porte le nom de sa tante et en second prénom celui de la frégate espagnole. Ce qui devient une tradition.

Mère et fille envoyées en Italie…

Mais Madrid n’a pas voulu aller plus loin et suivre l’exemple de Berlin, qui avait accordé en 2016 le séjour à la petite Sophia née à bord d’un de ses navires qui participait comme le Navarra à l’opération maritime européenne EUNAVFOR Med (lire : Qu’est devenue la petite Sophia ?). Dès le 24 décembre au matin, un hélicoptère de la frégate a transporté mère et fille à Catania (Italie), où elles ont été immédiatement conduites à l’hôpital de Cannizzara. La plupart des autres migrants avait été transbordée sur le navire hydrographique britannique HMS Echo (H-87) qui participe également à l’opération européenne.

Madrid gêné aux entournures

Pourtant devant la presse, le ministre de l’Éducation et porte-parole du gouvernement espagnol, Inigo Mendez de Vigo (NDLR ancien eurodéputé), avait célébré la naissance à bord de la frégate espagnole, la nuit du jeudi 22 décembre, comme s’il s’agissait d’une belle histoire de Noël. « Bienvenue en l’Espagne, petite fille. Je pense que cela est de bon augure pour ce Noël, » avait-il dit le lendemain selon le quotidien El Pais. Tout le monde pensait alors que la mère et la fille auraient le droit de rester et seraient rapatriés en Espagne. Mais le gouvernement a été très ambigu dans sa réponse.

Respecter le droit européen et espagnol

L’Espagne veut agir « en conformité des normes européennes ». Bien que le bébé soit né sur le territoire espagnol, le navire Navarra, elle n’a aucun droit à la nationalité espagnole ni à résider en Espagne. La nationalité ne pouvant être acquise que si l’un des parents est espagnol, ou lorsque l’identité des parents est inconnue, l’enfant n’ayant alors pas de nationalité.

… et le protocole de l’opération Sophia

Autre raison du transfert en Italie, la volonté de « respecter le protocole d’EUNAVFOR Med » précise le ministère de la défense. « Le navire était en pleine opération militaire, dans laquelle participent plusieurs pays. Tous les navires doivent amener en Italie les naufragés qu’ils secourent. » C’est là qu’ils sont enregistrés et qu’est étudiée leur situation pour savoir s’ils ont droit à l’asile ou s’ils doivent être renvoyés dans leur pays. La famille de Muna vient de Côte-d’Ivoire, un pays qui n’est pas, en principe, considéré comme l’UE comme dangereux.

Un débat public ?

La polémique fait cependant rage en Espagne. La mère n’a que 17 ans et est donc mineure. De plus, elle aurait été violée pendant son voyage vers les côtes libyennes, selon nos confrères de El Mundo (1). Autant de raisons qui devraient justifier au moins le droit d’asile, comme le soulignent de nombreux éditorialistes. Une option que le ministère de l’Intérieur espagnol ne veut pas fermée.

Un possible réexamen du cas Muna

Son porte-parole a déclaré que « le fait d’avoir été amenée à Catane, en conformité aux normes européennes, ne préjuge rien » de la suite. Il insiste aussi sur la possibilité pour la mère de faire la demande de nationalité « quand elle le souhaite ». Mais il n’y a pas de droit automatique rappelle-t-il. « Le fait de naître en territoire espagnol permet de réduire la procédure mais ne donne pas droit à la nationalité de manière automatique ».

Une affaire devenue d’État

C’est donc la présidence du gouvernement qui a pris en charge le dossier, afin d’étudier « les possibilités pour que mère et filles voyagent en Espagne ». « L’Espagne ne permettra pas que [Muna] soit apatride » insiste le porte-parole du gouvernement.

(Leonor Hubaut avec NGV)

(1) NDLR : ce qui n’est pas un cas isolé. Selon une étude réalisée par le FGS Berlin qui a participé à la mission européenne, les cas de violences sexuelles sont courants sur la route de l’immigration particulièrement pour les jeunes femmes. Lire article à suivre

Le bilan du plan d’action pour le Sahel coté UE et États membres (rapport)

Fri, 06/01/2017 - 09:00
(B2) Les services de la Commission européenne et du Haut représentant de l'UE ont dressé, juste avant Noël, un bilan du plan d'action pour le Sahel. Un document qui contient deux annexes fort intéressantes. Sont ainsi détaillés — projet par projet — les apports, financiers, matériels et humains, provenant tant du budget communautaire que des […]

Lutte contre le terrorisme : des efforts accomplis, d’autres nécessaires (De Kerchove)

Thu, 05/01/2017 - 06:54
(B2) Le coordinateur européen de la lutte anti-terrorisme, Gilles de Kerchove, a dressé, dans un rapport publié juste avant Noël, un bilan plutôt encourageant des mesures entreprises en application des différentes feuilles de route décidées depuis février 2015. Ce qui tranche par rapport aux documents précédents. Europol et Eurojust en pointe dans la coopération En […]

Carnet (04.01.2017). Corée du nord (délistage). RSUE. Irak (gel des fonds). Décès en Méditerranée (bilan 2016). Syrie (rapport d’enquête). Minul (prolongée). Ravitailleurs en vol (Belgique). Lituanie-USA (accord). Coopération nordique (rapport)....

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(B2) Les négociations auront été laborieuses et longues. Sous la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), un « accord politique global et inclusif » a pu enfin être signé à Kinshasa, à la veille de nouvelle année, le 31 décembre 2016, par la majorité  au gouvernement et le Rassemblement, principale plateforme de l'opposition. La fin […]

EUAM Ukraine réformera 20 postes de police en 2017

Wed, 04/01/2017 - 07:34

Kęstutis Lančinskas (au centre) présente le projet lors d’une table ronde (Crédit: EUAM Ukraine)

(BRUXELLES2) Avec le programme « Soutien à la réforme de la police » l’Union européenne prévoit la transformation de 20 postes de police à travers l’Ukraine, pour en faire des « modèles » de la police nationale. 

20 postes remodelés

Le projet, d’une valeur de six millions d’euros, va permettre de « remettre à neuf et d’équiper les commissariats de police sélectionnés » a expliqué le chef de la mission de conseil de l’Union européenne en Ukraine (EUAM Ukraine), Kęstutis Lančinskas, le 20 décembre dernier. Les 20 postes de police choisis se trouvent dans les régions de Kiev (centre), Kharkiv (est) et Lviv (ouest) (NDLR : deux provinces où la mission européenne a étendu son activité depuis plusieurs mois déjà). Les travaux de rénovation des postes visent à créer un « environnement de travail moderne qui réponde aux besoins des citoyens qui signalent des crimes et qui respecte les droits de la personne détenue ».

… et les policiers formés

Outre une réforme des locaux, le projet prévoit « la formation et l’équipement des policiers, sur [base des] meilleures pratiques de l’Union européenne en matière de police communautaire, ainsi que sur le maintien de l’ordre public. » L’accent sera mis sur les mesures de confiance du public, sur les initiatives de lutte contre la corruption, la sensibilisation du public à la police communautaire et la participation de la société civile à l’élaboration d’un programme annuel de sécurité et de systèmes de gestion des plaintes.

Un modèle pour le futur

« Notre plan porte sur les 20 postes de police avec lesquelles nous allons coopérer, elles serviront de modèles de la nouvelle police pour le reste du pays. » Le projet sera dirigé par EUAM Ukraine, avec le soutien de la police suédoise et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS).

(Leonor Hubaut)

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