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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 3 hours 47 min ago

Au MinDef polonais, les bonnes vieilles méthodes d’intimidation sont de retour

Tue, 09/05/2017 - 20:32

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Le ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, fait feu de tout bois (crédit : MOD Pologne)

(B2) Le gouvernement polonais du PiS avait déjà montré dans le passé qu’il prenait un certain aise avec les règles démocratiques – sur le tribunal constitutionnel notamment –. Il vient de confirmer, ce lundi (8 mai), que ce n’était pas un épiphénomène. Les honneurs étaient à peine rendus aux victimes de la seconde guerre mondiale que le ministère de la Défense, dirigé par Antoni Macierewicz, sortait un communiqué, des plus menaçants, dignes des heures les plus sombres de la Pologne.

Menace de poursuite contre l’opposition

Le porte-parole du ministère ne menaçait pas moins les députés de la plate-forme civique (PO), le principal parti d’opposition, de poursuites pour dénonciation calomnieuse, s’ils maintenaient leur plainte au procureur général dans l’affaire plus que trouble de l’affaire Berczyński, du nom du conseilleur spécial du ministre de la défense, Antoni Macierowicz, chargé plus particulièrement du dossier hélicoptères « Caracal » (lire : L’affaire Berczyński, l’homme qui se vantait d’avoir tué le Caracal, prend une tournure politique et judiciaire). Les députés de la PO ont porté plainte devant le procureur général pour violation du secret défense… plainte sinon fondée, au moins justifiable vu le contexte (1).

De bien curieuses méthodes

A priori… si la plainte est infondée, il suffit au procureur polonais de la rejeter, ou au ministère de la Défense, de justifier que tout a été fait dans les règles. Menacer des plaignants, qui plus est des représentants démocratiquement élus, de contre-poursuites pour, juste, l’exercice du droit à porter plainte, est pour le moins pas très démocratique. Ce n’est pas sans rappeler certaines méthodes d’intimidation du gouvernement communiste…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) depuis la révélation de l’affaire, Berczyński a fui aux Etats-Unis, ce qui n’est pas vraiment un indice de conscience tout à fait tranquille.

L’affaire Berczyński, l’homme qui se vantait d’avoir tué le Caracal, prend une tournure politique et judiciaire

Tue, 09/05/2017 - 19:21
(B2) Le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, est au cœur d'une tempête politique et médiatique. Et, cette fois-ci, elle ne semble pas venir tant de l'opposition de la Plate-forme civique (PO) (1) que de l'intérieur du parti au pouvoir (le PiS). C'est le quotidien Dziennik Gazeta Prawna (2) qui a en effet révélé, le […]

Le second volet du plan défense bientôt présenté

Tue, 09/05/2017 - 18:34
(B2) La Commission européenne pourrait présenter le 7 juin un nouveau pan de sa politique de défense européenne qui comprendra, selon nos informations, plusieurs éléments assez concrets. Le Conseil européen, en décembre, avait demandé à la Commission européenne de « présenter, au cours du premier semestre de 2017, des propositions relatives à la création d'un […]

Rome nouveau QG de l’opération Atalanta ?

Mon, 08/05/2017 - 18:40
(B2 - Exclusif) La review de l'opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta est en cours, avec un double défi : Comment conserver une capacité de dissuasion alors que l'enthousiasme des États membres pour fournir des moyens a largement diminué ? Comment conserver les acquis de l'opération ? L'enthousiasme des États à faibli Le premier de ces défis se […]

Vers un cadre européen sur les entreprises de sécurité privée ?

Mon, 08/05/2017 - 15:30
(B2) Utiliser des entreprises de sécurité privée, dans le cadre de la politique extérieure de l'UE, doit être réglementé de « de façon rigoureuse ». C'est ce que pourrait demander le Parlement européen dans un projet de rapport (d'initiative), préparée par l'eurodéputée belge Hilde Vautmans (ALDE), et adopté en commission des Affaires étrangères, à une large majorité […]

Carnet (08.05.2017). UE-OTAN (Stoltenberg, SatCen). Recherche de défense (blocage). Soutien médical (PSDC). Sommet OTAN (agenda). UE-Afrique (partenariat). Budget 2015 (décharge). Roumanie (PSDC). UE-Jordanie (règles d’origine). Propagande russe ...

Mon, 08/05/2017 - 12:05
(B2) Parus récemment : La Ve république mue. Le pouvoir passe au Parlement ? (blog) Former sans équiper ! C’est comme verser de l’eau sans un verre (blog) L’armée US installe son QG pour l’opération « Est » à Poznan (blog) Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC » L’analyse d’images satellites, un processus bien […]

La Ve république mue. Le pouvoir passe au Parlement ?

Sun, 07/05/2017 - 19:02

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François Hollande recevant le dirigeant ukrainien, Petro Porochenko (crédit : Elysée / Archives B2 octobre 2015)

(B2) La « véritable » élection qui va décider de l’avenir de la France n’est peut-être pas vraiment le second tour des présidentielles de ce dimanche. Elle se déroulera les 11 et 18 juin, lors des législatives.

Un paradoxe

Alors que la présidence de la République est normalement le lieu majeur du pouvoir français, ce n’est plus automatiquement l’élection décisive. Toute la difficulté pour Emmanuel Macron (comme cela aurait été pour Marine Le Pen) sera alors de réunir une majorité suffisante derrière son programme. Un président sans majorité, même avec d’importants pouvoirs, voit son pouvoir réduit de façon drastique aux questions de défense (il reste le chef des Armées) et de présence internationale.

Quatre hypothèses de majorité

Plusieurs hypothèses peuvent se profiler :

  1. Soit dans la foulée de la présidentielle, le mouvement En Marche, qui se transforme en parti social-libéral, arrive à agglutiner sur son nom, une majorité absolue. Ce qui s’est, en général, passé, lors des élections précédentes.
  2. Soit il obtient une majorité relative largement suffisante pour pouvoir gouverner en obtenant, à la fois, la confiance de l’assemblée et en disposant, soit à droite, soit à gauche des soutiens ponctuels nécessaires pour avoir la majorité de gouvernement nécessaire.
  3. Soit il n’obtient pas la majorité suffisante et doit constituer un gouvernement de coalition avec l’apport des voix socialistes ou des voix de droite. On aurait alors un gouvernement de coalition imposée par la grâce parlementaire.
  4. Soit il n’obtient pas cette majorité, n’arrive pas à constituer une majorité de gouvernement. Et c’est un autre gouvernement qui se constitue, avec un Premier ministre et un programme de gouvernement qui lui sera imposé. La victoire de Macron aux présidentielles aura alors été de courte durée pour imposer son programme. Mais sa figure de président pourrait au final l’emporter, et conduire dans cinq ans, le mouvement En Marche, à une pérennité plus certaine.

Le retour du Parlement

Dans trois de ces quatre hypothèses, le parlement français retrouve un rôle certain qu’il avait perdu ces dernières années, le parti au pouvoir se confondant avec la personne du président de la République et du Premier ministre. La majorité ayant alors un rôle essentiel, soutenir le gouvernement, avec une marge de manœuvre assez limitée aux grognements habituels d’une majorité bousculée par un exécutif. La Ve république pourrait alors évoluer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Un test de solidité des partis traditionnels

Les législatives pourraient être aussi le véritable test de solidité, ou non, de l’affaiblissement des partis de gouvernement (Les Républicains et Parti socialiste). Pour Les Républicains (droite), on peut parier que l’épisode « Fillon » effacé, le parti va retrouver une certaine unité pour partir à la bataille sinon totalement uni, du moins réuni. Chacune des composantes du parti (Fillon, Sarkozy, Juppé, etc.) ayant plus qu’intérêt à trouver dans les législatives l’excutoire à la victoire qui leur a fait défaut aux présidentielles. Dans un pays, aux tréfonds conservateurs, Les Républicains, pourraient alors imposer l’un des leurs au poste de Premier ministre (François Baroin ?) ou, à défaut, constituer une minorité suffisamment forte pour constituer un allié de poids à Macron ou une opposition de poids.

Pour les socialistes, l’épreuve de force est beaucoup plus vitale. Il faudra que les Socialistes ralliés, ouvertement ou intellectuellement, à Macron, tels Le Drian, quittent définitivement le parti dont ils étaient un des piliers majeurs. C’est un cas de non retour. Et cela pourrait signifier, réellement, l’implosion du parti d’Épinay.

Quant au Front National, son objectif sera désormais de constituer un groupe à l’Assemblée nationale, lui permettant d’avoir au chapitre et d’être l’aiguillon de service d’un gouvernement qui sera toujours tenté d’intervenir en réaction.

L’Europe de la défense, vecteur commun des partis de gouvernement

Dans toutes ces hypothèses, une quasi certitude. Les trois partis de gouvernement (Les républicains, Parti Socialiste, En Marche) partagent, au-delà de leurs différences, une même sensibilité : la défense constitue une priorité majeure. Et sur l’Europe de la défense, leurs propos se rejoignent tous, les différences se calculant au millimètre. Tous sont pour un renforcement des ambitions européennes en la matière, d’avoir une Europe puissance plutôt qu’une molle réunion d’intérêts, un financement et des actions communes… Cela tombe bien car c’est exactement le sentiment qui prédomine à Bruxelles tant au sein de la Commission européenne (JC. Juncker, F. Mogherini, etc.), qui prépare une série de propositions en ce sens, qu’au sein du Parlement européen.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Journée portes ouvertes à l’Europe

Sat, 06/05/2017 - 10:45

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(B2) Les différentes missions et opérations de la PSDC sont ce samedi (6 mai) présentes dans l’enceinte du service diplomatique européen (SEAE), au Rond-point Schuman, de 10h à 18h.

NB : l’illustration ci-contre provient du site du SEAE mais seule la version anglais de l’affiche est disponible. La communication du service diplomatique européen ne se faisant qu’en anglais.

Former sans équiper ! C’est comme verser de l’eau sans un verre

Fri, 05/05/2017 - 20:20

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Verrait-on des casques bleus, sans cartes, sans crayon et sans véhicule… ? Pourtant c’est ce que font actuellement les Européens avec les forces africaines, former… sans équiper (crédit : DICOD / EMA – casques bleus de la Finul au Liban)

(B2) S’exprimant à Malte, lors de l’assemblée parlementaire sur la politique de défense européenne, le député français (socialiste) Joaquim Pueyo n’a pas mâché ses mots sur l’action de l’Union européenne au Sahel. Un sujet qu’il connait bien pour avoir été à Bamako l’année dernière « afin d’évaluer les missions EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali » dont l’objectif est la formation de l’armée et des forces de sécurité intérieure maliennes.

Un contexte juridique qui interpelle

« Même si l’implication de leur personnel doit être saluée, ces deux missions et en particulier EUTM Mali s’exercent dans un contexte juridique qui doit nous interpeller. L’UE ne peut juridiquement financer les dépenses militaires. Elle forme les soldats maliens mais ne peut leur fournir les armes et munitions nécessaires à leur entraînement » a expliqué le député de l’Orne.

Une formation sans équipement

« Pire encore, une fois formés, ceux-ci rejoignent une armée malienne sans équipement, l’État malien n’ayant pas les moyens de les acheter. Le Mali mais aussi le Tchad ou le Niger, veulent des armes, des munitions, mais aussi des moyens de transmission, des véhicules blindés, des équipements de vision nocturne, etc.  afin de combattre, avec les forces françaises de l’opération Barkhane, les groupes terroristes qui les menacent et nous menacent. Et l’Europe est incapable de les leur fournir. »

L’Europe incapable même de payer des trousses de premier secours !

« Sans aller jusqu’à fournir des armes et des munitions, il me semble nécessaire que l’Union finance certaines dépenses ayant un objet militaire. Pour ne prendre qu’un exemple édifiant, les trousses de premiers secours fournies aux militaires maliens dans le cadre d’EUTM Mali ont dû être payées par… le Luxembourg ! » explique le député.

Une initiative CBSD en deçà des enjeux

Une problématique que l’on connait bien au niveau de l’Union européenne. C’est tout le sens de l’initiative, dénommée CBSD (1), proposée en juillet 2016, et actuellement en discussion devant le Parlement européen. Elle vise à permettre le financement d’un minimum d’équipement (non létal) pour les forces armées. Mais cette initiative se heurte encore à quelques résistances, assez surréalistes parfois, comme l’ont prouvé les derniers débats au Parlement européen (lire : Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC »). Et, selon le député Pueyo, elle est insuffisante. « L’initiative CBSD est une première réponse mais elle n’est pas encore actée. Elle restera malheureusement en deçà des enjeux et des demandes de nos partenaires africains. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Capacity building in support of security and development. Un acronyme anglais intraduisible en français courant. J’offre un café à celui qui m’offre une traduction en français compréhensible dans le sens commun !

L’armée US installe son QG pour l’opération « Est » à Poznan

Fri, 05/05/2017 - 08:36

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(B2) L’armée américaine a relocalisé à Poznan, en Pologne, une centaine d’hommes, afin de mettre en place un QG tactique « de niveau de division », pour l’opération Atlantic Resolve. Il assurera ainsi le commandement des 6000 militaires redéployés dans les différents pays d’Europe de l’Est, de l’Estonie à la Bulgarie. Cet « élément de commandement de la mission » (MCE), mis en place en février 2015 à Baumholder (Allemagne). Cette relocalisation en Pologne va permettre « de projeter rapidement des forces de combat sur le théâtre européen à l’appui des alliés et partenaires de l’OTAN et d’augmenter la capacité de dissuasion [comme] de se défendre contre toute menace » indique l’armée américaine. Les Américains ont déployé 2017 en Europe une équipe de brigade blindée déployée par rotation en Europe, une brigade d’aviation de chasse et une force logistique d’appui.

(NGV)

En détail : le site US de l’opération Atlantic Resolve

Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC »

Thu, 04/05/2017 - 14:45
(B2) La CBSD, l'instrument pour la construction de capacités à l'appui de la sécurité et du développement, ne sera pas soumise aux critères dits de "dacabilité" fixés par le Comité d’aide au développement (CAD / DAC) de l’OCDE. Face aux critiques récurrentes de quelques eurodéputés — reflétant le milieu du développement et la DG développement de la […]

L’analyse d’images satellites, un processus bien rôdé

Wed, 03/05/2017 - 20:00
(B2 à Madrid) Pour accomplir sa mission, le SatCen s'appuie principalement sur des images satellitaires, commandées à des fournisseurs commerciaux ou militaires, ou encore provenant des satellites Copernicus de l’Union européenne. Le Centre n'a, en effet, le contrôle direct sur aucun satellite. Depuis l'appel du client jusqu'à la livraison d'un rapport d'analyse, le processus est bien rodé, permettant aux experts européens […]

Ursula von der Leyen lance une chasse aux « mauvais éléments » de l’armée allemande

Wed, 03/05/2017 - 19:45

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Ursula von der Leyen s’exprimant à la presse, entourée (à sa gauche) du général Volker Wieker, et (à sa droite) du général Jörg Vollmer (© LH / B2)

(B2 à Illkirch) La ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, est arrivée en tout début d’après-midi au quartier Leclerc, à Illkirch-Graffenstaden (sud de Strasbourg) pour une mise au point sur les valeurs de l’armée allemande.

C’est ici que le militaire allemand Franco A, soupçonné de vouloir commettre un attentat, était affecté, au 291e bataillon de chasseurs de la brigade franco-allemande (BFA) (lire : Mélange des genres. Un militaire allemand de la BFA soupçonné de préparer un attentat raciste). Une visite décidée la veille dans l’urgence (annulant au passage un voyage prévu aux États-Unis) afin de renforcer le message de la ministre, soumise à forte critiques sur la scène nationale, notamment auprès des forces armées. Récit…

Un message fort : des défaillances internes à résoudre

Accompagnée de l’inspecteur général Volker Wieker (le chef d’état-major de l’armée allemande) et de l’inspecteur général Jörg Vollmer (patron de l’armée de terre), Ursula von der Leyen a voulu faire passer un message clair. Si « la grande majorité des soldats [allemands] ont tout le respect » de la ministre, « il est important de creuser plus profondément si quelque chose a mal tourné ». « Nous sommes au début d’un long processus. »  Il y a « encore beaucoup à venir, mais ça vaut le coup » assure la ministre. Et elle compte s’y mettre rapidement.

Des faiblesses dans la direction de l’armée

Dès demain, jeudi 4 mai, elle rencontrera à Berlin une centaine de hauts gradés de l’armée allemande pour évoquer « la formation, au vu des récents scandales et leurs conséquences ». A Illkirch, Von der Leyen a annoncé également une révision du Code de discipline militaire. La ministre a aussi confirmé les propos tenus dans une interview au quotidien Bild, où elle dénonçait des « faiblesses de direction » dans l’armée et un « esprit de corps mal placé » conduisant à minimiser les dérives.

Opération de com’ politique

Un des dessins du « bunkers », la salle de détente des sous-officiers allemands, au quartier Leclerc, à Illkirch. (© LH / B2)

Von der Leyen est venue, en personne, pour se faire une idée de l’avancement de l’enquête qu’elle a elle-même ordonné la semaine passée. Mais la visite était aussi (et surtout) une opération de com’ pour redorer le blason de la ministre, mise en mal dans ce début de campagne électorale (en Allemagne).

Une revue de paquetage… dans le détail

Arrivée vers 14h, la ministre n’est restée dans la base que quelques heures. Pourtant, le tour a été minutieux. Et la presse tenue à bonne distance de la ministre pour éviter toute question intempestive. Après une première rencontre avec les hauts gradés allemands, elle a tenu à rencontrer plusieurs soldats. Elle a également visité le lieu de travail de Franco A. ainsi que les différentes zones de vie des soldats allemands.

Des décors glorifiant le passé nazi

Dans sa chambre, les enquêteurs ont trouvé une arme décorée d’une croix-gammée, un poster de soldats du IIIe Reich et divers documents à la gloire des nazis. Dans le « bunker », le salon de loisirs des sous-officiers, auquel B2 a eu accès, les murs sont décorés de dessins de soldats rappelant ceux de la Wehrmacht… Un détail que la ministre a d’ailleurs critiqué vertement : « La Wehrmacht n’a rien en commun avec la Bundeswehr. »

Les Français absents 

Côté français, le service a été réduit au minimum. Seul le général Nicolas Casanova, chef de la 2ème Brigade blindée (2e BB), a reçu la ministre à son arrivée à l’aéroport de Eintzeim et au quartier Leclerc. Mais il l’a fait surtout en « sa qualité de gouverneur militaire de Strasbourg ». D’ailleurs, la visite de la ministre n’a pas été annoncée par les responsables de presse français. Les médias français se comptaient à peine sur les doigts d’une main. En revanche, côté allemand, une bonne dizaine de télévisions et une quinzaine de journalistes dont certains arrivés dans l’avion de la ministre étaient présents.

(Leonor Hubaut)

Relais français en Méditerranée

Wed, 03/05/2017 - 19:33

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(B2) Le patrouilleur de haute mer commandant Blaison (F-793) a pris le relais du Commandant Birot (F-796) dans l’opération Sophia en Méditerranée (EUNAVFOR Med). Tous deux sont des avisos de type A 69 de la classe d’Estienne d’Orves.

Mélange des genres. Un militaire allemand de la BFA soupçonné de préparer un attentat raciste

Wed, 03/05/2017 - 15:55

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(B2) L’affaire fait grand bruit en Allemagne (et bizarrement assez peu en France). Un officier allemand, du 291e bataillon de chasseurs (Jägerbataillon 291) – qui fait partie de la brigade franco-allemande –, basé à Illkirch (près de Strasbourg) (1), est soupçonné d’avoir voulu préparer un attentat.

Soldat le jour, réfugié la nuit

Agé de 28 ans, le lieutenant Franco A menait une double vie. Le jour, il était soldat. La nuit et durant ses périodes de permission, il était David Benjamin (!), chrétien de Syrie, réfugié en Allemagne, vivant dans un foyer de migrants en Hesse… Son statut de demandeur d’asile avait été reconnu en janvier 2016. Une prouesse relativement extraordinaire puisque d’après la presse allemande, il ne parle pas un mot d’arabe. Lors des démarches pour bénéficier du droit d’asile, pour éviter de parler allemand, il a parlé en Français. Une langue apprise en France, à l’école de Saint Cyr, où il a étudié (cf. ci-dessous).

Une enquête menée en Autriche, en Allemagne et en France

Durant de longs mois, Franco A. a mené sa double vie sans attirer les soupçons. Ce n’est que début février (le 3), qu’il a été repéré par la police… autrichienne. Il tentait de récupérer une arme à feu chargée, de calibre 7,65 mm, cachée quelques jours plus tôt dans les canalisations des toilettes de l’aéroport de Wien-Schwechat (Autriche). Arme pour laquelle il ne disposait d’aucun port d’arme. Arrêté pour contrôle, il a ensuite été relâché mais placé sous surveillance. Le parquet allemand a alors pris le relais, menant une enquête sur le soupçon d’action violente subversive. L’enquête — impliquant les polices de trois pays (Allemagne, Autriche, France) – a abouti à des perquisitions dans 16 habitations au total dans les trois pays puis à deux arrestations. Franco A a été arrêté, mercredi dernier (26 avril) à Hammelburg (Bavière) où il suivait une instruction militaire, en même temps, qu’un étudiant de 24 ans à Offenbach am Main accusé d’être impliqué.

Un mémoire soutenant des thèses racistes soutenus à Saint Cyr

Les enquêteurs ont d’ailleurs (re)découvert le projet de son mémoire de maitrise, soutenu à Saint Cyr en 2014. Un texte qui — selon le centre des sciences de l’histoire militaire et sociale de la Bundeswehr (ZMSBw) – n’est manifestement pas un travail de qualification académique mais procède d’un nationaliste radical, un appel au racisme, que l’auteur tente de soutenir dans un effort pseudo-scientifique ».

Un réseau d’extrême droite au sein de l’armée ?

Selon notre collègue Thomas Wiegold, de Augengeradeaus, l’enquête en cours semble révéler qu’il ne s’agit pas d’une dérive individuelle. Jusqu’à cinq soldats seraient impliqués et identifiées. Des armes (des Glock G36) auraient été découverts lors de l’enquête, avec des croix gammées.

Une ministre sous le feu des critiques

La ministre Von Der Leyen, qui avait réussi jusqu’ici un parcours sans faute, est sous le feu des critiques. Elle a voulu, à son tour, porté l’estocade mettant en cause l’état-major de l’armée allemande. Sur la ZDF, elle a tenu des propos très durs. « La Bundeswehr un problème d’attitude. Et elle a évidemment une faiblesse de direction à différents niveaux » – mêlant les affaires de harcèlement, de dégradation sexuelle. Ce  jeudi (4 mai), les différents responsables militaires sont d’ailleurs convoqués à Berlin – selon mon collègue Thomas Wiegold – pour discuter des conséquences des incidents accumulés par la Bundeswehr depuis plusieurs mois. En attendant, la ministre a décidé d’annuler une visite prévue aux États-Unis et de faire une visite officielle en France, à Illkirch, sur les lieux même où le jeune sous-officier travaillait…

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre : le reportage de ma collègue Leonor Hubaut qui suit la ministre Von Der Leyen à Illkirch

(1) C’est la seule unité allemande stationnée sur le territoire français. De façon étrange, ce fait n’a été que très peu commenté. Alors que l’individu a suivi une partie de sa scolarité en France, avec des écrits pour le moins peu républicains, résidait en France, les autorités françaises se murent dans une discrétion quasi-totale, laissant la ministre allemande se dépatouiller avec ses ressortissants.

Carnet (03.05.2017). Portugal (Battlegroups). Hongrie (fonds défense, frontières). Myanmar (embargo sur les armes). Allemagne (von der Leyen). Bulgarie (avion de chasse). Autriche (véhicules). Norvège (plan d’équipement). Hongrie (Daesh). Minurso ...

Wed, 03/05/2017 - 14:30
(B2) Parus récemment : Le SatCen, un des rares outils de renseignement de l’UE (Pascal Legai)  Au cœur du renseignement satellitaire européen, le SatCen (blog) Des armes à bord d’un navire libyen. Une première saisie pour Sophia (blog) EUTM Mali passe le cap du 10.000ème soldat formé (blog) Front commun des 27 pour définir les lignes de négociations […]

Pour surveiller les flux migratoires, le SatCen appelé à la rescousse

Wed, 03/05/2017 - 10:30

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Une image du camp de réfugiés syriens de l’ONU en Jordanie, Al Zataari (Crédit : ©EUSatCen /Distribution Airbus Defence & Space)

(B2) Le Centre satellitaire de l’UE (SatCen) est particulièrement impliqué dans la surveillance des flux migratoires, à la demande principalement de l’opération Sophia et de Frontex (1).

Une intervention en urgence

Le SatCen est notamment appelé en urgence lorsque d’autres sources avertissent d’une possible traversée d’un groupe de migrants. Aux analystes alors d’apporter une confirmation visuelle. Ils s’appuient pour cela sur la surveillance à long terme, effectuée chaque jour, qui leur permet d’identifier les déplacements « normaux » et de les distinguer de ceux plus exceptionnels des départs en masse. « Il est très difficile de prévoir un évènement comme un départ massif sans connaitre les habitudes de la région. Il faut connaître ce qui est habituel dans la zone pour que, quand on observe quelque chose qui sorte de cette normalité, l’on puisse déclencher une alarme » souligne un analyste.

Une surveillance régulière 

Exemple d’analyse des mouvements de personnes dans une ville du Sahel (Crédit : EU SatCen)

Pour chaque zone impliquée dans la crise migratoire, selon que la situation est plus ou moins tendue, les rapports du SatCen peuvent ainsi être mensuels ou hebdomadaires. « Il y a des zones pour lesquelles les demandes d’images – et donc nos rapports – ont été et sont quotidiens », explique-t-il. Ce screening régulier de certaines zones est réalisé notamment pour les points de départ des migrants pour traverser la Méditerranée, aujourd’hui bien connus. Cela permet de faire un décompte régulier des bateaux présents. « Si un jour, les images satellites montrent 14 radeaux gonflables au lieu des 20 décomptés la vieille, la conclusion est qu’il y en a six qui sont partis en mer ». Chaque radeau gonflable peut transporter entre 100 et 150 personnes. Avec ce calcul en main, les analystes préviennent immédiatement les QG de Frontex ou Sophia, qui enclenchent alors leurs protocoles.

(Leonor Hubaut)

(1) Des États membres de l’Est ont également utilisé les services du SatCen pour surveiller la route des Balkans.

Pour aller plus loin :

Le SatCen, un des rares outils de renseignement de l’UE (Pascal Legai)

Tue, 02/05/2017 - 20:40
(B2) Situé à Madrid, au sein de la base aérienne de Torrejón de Ardoz, une ancienne base militaire américaine, le centre satellitaire de l'Union européenne est l'une des agences les moins connues de l'Union européenne. Son action, bien que discrète, est pourtant essentielle dans la conduite de la PSDC. Entretien avec son directeur Pascal Legai *... En une […]

Au cœur du renseignement satellitaire européen, le SatCen

Tue, 02/05/2017 - 17:00

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C’est dans ce bâtiment que les experts de l’Union européenne analysent les images satellites (Crédit: SATCEN)

(B2 à Madrid – exclusif) Qu’il s’agisse d’envoyer de l’aide humanitaire à Kaboul, d’organiser la visite d’observateurs de l’ONU en Syrie, d’intervenir après une catastrophe naturelle comme à Haïti, ou de surveiller les flux des migrants en Libye, toutes ces opérations peuvent passer à un moment donné… par Madrid.

Un bâtiment blanc dans la banlieue madrilène

C’est, en effet, dans la banlieue de la capitale espagnole qu’est établi le Centre satellitaire de l’Union européenne (en abrégé le SatCen). Dans un discret bâtiment blanc, localisé sur la base aérienne de Torrejón de Ardoz, auquel B2 a été autorisé à pénétrer, une quarantaine d’analystes travaillent 24h/24, 7 jours sur 7 pour fournir, quand nécessaire, des analyses du renseignement au Service Européen pour l’Action Extérieure, aux missions et opérations de l’Union européenne, à l’ONU et à l’OSCE.

Des analystes au cœur de l’effervescence 

Même s’il n’est que l’un des trois acteurs du cycle du renseignement de l’Union européenne, le SatCen, et les informations qu’il fournit, sont pourtant un élément crucial dans toutes les décisions opérationnelles prises à Bruxelles. Dans le centre, l’effervescence est quotidienne. Ses « clients », et leurs centres d’intérêt, sont si divers qu’il n’y a que peu de jours sans qu’une urgence n’éclate. A cela s’ajoute le travail de longue haleine. Le suivi des flux migratoires au Nord de l’Afrique ou plus à l’Est, en soutien à l’agence Frontex ou à l’opération Sophia, représente un quart de l’activité du centre (lire : Pour surveiller les flux migratoires, le SatCen appelé à la rescousse). La charge de travail est équivalente pour le suivi de la situation en Ukraine, cette fois-ci en soutien à l’OSCE.

Une sécurité de haut niveau

En entrant dans les locaux, on est frappé par les mesures de sécurité, avec de nombreux systèmes de sécurité, de protection, des caméras… y compris des détecteurs de signaux électromagnétiques pour savoir s’il y a des équipements en émissions, qui pourraient transmettre des informations sensibles. Une protection justifiée pour le directeur du centre, Pascal Legai. « Nous manipulons parfois des données classifiées « secret » et, même lorsqu’elles ne sont pas classifiées, elles sont hautement sensibles. […] Un téléphone pourrait être utilisé par n’importe qui pour écouter ce qui se dit dans cette salle. »

La pause café… courte

Chacun est concentré, que ce soit dans la salle d’opération ou dans les divisions IT (technologies de l’information) ou CapDev (capability development). Ici, la pause café est plutôt courte. Pas question de trop traîner. Dans la salle d’opération du SatCen, relativement grande et spacieuse, les équipes sont organisées par îlots, de trois ou quatre bureaux, sans cloison. Tout au fond, se trouve l’équipe en liaison avec les « clients » et les fournisseurs (d’images).

Une étape cruciale

Ce sont eux qui reçoivent les appels et les commandes des « clients ». A eux également de définir, avec les chefs d’équipes, les images nécessaires pour répondre à la commande, et d’appeler les fournisseurs, qui peuvent être civils ou militaires, avec qui une ligne directe est établie 24/24, 7 jours sur 7. Cette étape est cruciale, car tout le travail des analystes va déprendre des images sur lesquelles ils vont travailler. La réactivité est la clé. Pour les demandes les plus expresses, toute cette étape ne prend que quelques minutes. Pour d’autres types de requêtes, pour des analyses sur du long terme, le processus est plus complet, plus mûri…

Du satellite à l’analyse

Les images commandées arrivent également à des rythmes adaptés aux demandes. Une fois les images satellites reçues, les analystes s’affairent. La première étape est surtout informatique. Grâce aux systèmes informatisés, une première analyse est faite. « Une image satellite contient une multitude d’informations ». Des éléments définis comme inutiles sont « discriminés ». Vient ensuite le travail de l’homme. C’est la « véritable » valeur ajoutée du SatCen : sa quarantaine d’experts.

L’expertise humaine, véritable plus-value du SatCen

Des analystes en plein travail (Crédit: SATCEN)

C’est le travail des analystes, qui sont regroupés selon leurs fonctions. La luminosité de la salle est augmentée par les lueurs des trois ou quatre écrans de chacun des analystes. Le silence n’est rompu que par le bruit des « clics » des doigts sur les claviers et des souris, et quelques échanges entre experts. Ici, la langue anglaise est de mise. Un rapide coup d’oeil sur cet espace ouvert permet de voir les écrans, où circulent une abondante quantité d’informations hautement sensibles. Certaines sont classifiées Top secret. Mais il n’y a pas que l’information confidentielle qui est intéressante. Les analystes s’appuient ainsi de plus en plus sur les sources ouvertes : « Google Earth ou les réseaux sociaux permettent d’avoir accès à d’autres types d’informations », souvent complémentaires.

Des experts multitâches

Français, Allemands, Tchèques, Italiens, Espagnols… et les nationalités s’y côtoient avec un naturel qui pourrait choquer les services de renseignement de n’importe quel pays. La politique du centre est de développer la polyvalence de ses experts. Tous doivent être « multitâches » car avoir un service 24/24 suppose que tout le monde puisse de garde à un moment où un autre. Et tous doivent donc être capables de répondre aux commandes ou questions de chacun des clients.

(Leonor Hubaut)

A suivre… la suite de notre reportage sur le blog et sur le pro

Pour aller plus loin :

L’exemple de la piraterie

Au large de la Somalie, les images satellitaires permettent ainsi de localiser des navires suspects, mais ce n’est qu’avec des information venant du terrain qu’il est possible de savoir que telle ou telle embarcation a une échelle métallique en poupe. « Ce n’est pas très utile pour pêcher mais pour un abordage, c’est autre chose …» Évidemment, la prudence est de mise sur la crédibilité de ces sources dîtes « ouvertes », souvent des photos. C’est pourtant un instrument essentiel. Il permet également de donner à l’utilisateur final une vision plus globale du terrain.

Des armes à bord d’un navire libyen. Une première saisie pour Sophia

Tue, 02/05/2017 - 16:50

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C’est une équipe de marins lituaniens qui a procédé à la saisie d’armes (crédit: EUNAVFOR Med)

(B2) Lundi 1er mai, les gars de l’opération Sophia ont effectué une saisie d’armes, la première du genre depuis que l’opération européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med) a débuté le contrôle de l’embargo sur les armes, en octobre dernier, conformément à la résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies. De quoi démentir notre article publié avant le week-end qui mentionnait zéro saisie d’armes (lire au bilan de l’opération Sophia)

Un navire portant pavillon libyen

Cette prise revient au navire allemand, le navire auxiliaire Rhein, ou plus exactement à son équipe d’abordage lituanienne… Les Lituaniens ont abordé un navire El Mukthar arborant le pavillon libyen. Ils ont découvert à bord un petit arsenal : des mitrailleuses, des fusils AK47 (Kalachnikov), des lanceurs RPG et les grenades, des grenades de mortier et des munitions.

Le Parquet de Marseille devrait être saisi

Toutes les armes ont été saisies et ensuite transférées à bord du navire allemand pour être vérifiées, comptées et ensuite éliminées par des militaires. Les auteurs des faits délictueux pourraient être poursuivis. Normalement, selon le protocole interne conclu au sein de l’Union européenne, c’est le Parquet de Marseille qui devrait être saisi.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

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