Dans de nombreuses régions (semi)arides, les femmes rurales sont au coeur des dynamiques liées à l’eau – et par conséquent très affectées par la pénurie. Celle-ci affecte leur quotidien, leurs activités agricoles, leurs initiatives économiques et leurs réseaux de solidarité qui dépendent directement de la disponibilité de la ressource. Ces femmes sont souvent à la fois plus vulnérables aux changements climatiques à cause d’un accès parfois difficile aux services publics, à la terre, à l’eau et aux institutions. En même temps, ces femmes jouent un rôle central pour le développement rural des oasis, notamment à travers leur savoir-faire, leurs initiatives et leur capacités d’adaptation.
Ce Policy Brief analyse les expériences des femmes dans les oasis du Sud-Est marocain. Il montre que le stress hydrique agit comme un facteur multidimensionnel qui redéfinit les tâches domestiques, les pratiques agricoles, les opportunités économiques et les formes de sociabilité des femmes, ainsi que leur contribution au développement. Il signale trois défis majeurs des femmes en zones rurales vulnérables : (a) un accès limité aux ressources (terre, crédit, infrastructures, éducation) ; (b) des formations inadaptées aux réalités rurales et aux besoins; et (c) des normes sociales freinant leur présence dans les espaces de décision. L’hétérogénéité des femmes rencontrées et de leurs besoins souligne le besoin d’approches ciblées et diverses.
L’exemple marocain montre également l’importance de considérer l’eau dans toutes ses dimensions : domestique, agricole, économique et institutionnelle. Ceci permettrait de mieux comprendre à la fois la vulnérabilité des femmes, et leur contribution au développement durable. Les enseignements tirés des oasis marocaines
offrent ainsi un repère pour d’autres pays (semi-) arides, en soulignant quatre leviers d’action pour les institutions marocaines et les politiques de développement :
1. Produire et diffuser des données genrées
• Collecter des informations désagrégées par sexe, âge, statut socio-économique et autres.
• Cartographier les vulnérabilités, les ressources et les compétences des femmes
• Assurer une meilleure circulation de ces données entre terrain et décideurs pour un soutien adapté.
2. Soutenir l’accès des femmes aux services publics, à la terre et aux crédits
• Promouvoir l’accès aux services de santé et d’éducation suivant les besoins spécifiques ainsi que l’accès aux crédits et à la terre
3. Soutenir les initiatives féminines
• Appuyer les initiatives collectives et individuelles par des formations adaptées, un accès au financement et à la valorisation, et la commercialisation des produits.
4. Accompagner le changement des normes sociales et la représentation institutionnelle
• Intégrer les dimensions culturelles et sociales dans les politiques et programmes de développement.
• Promouvoir une évolution des représentations sociales sur les rôles et capacités des femmes
• Valoriser la diversité des initiatives féminines et faciliter la participation des femmes dans les instances de gouvernance y compris de l’eau par des formations et sensibilisations.
Hind Ftouhi est chercheure senior à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU-Rabat).
Lisa Bossenbroek est chercheure senior au Centre de Recherche sur les Sociétés Contemporaines (CRESC-Rabat).
Amal Belghazi est doctorante à l’Université Hassan II, Faculté des lettres et des sciences humaines et sociales Ain Chock, Casablanca.
Dans de nombreuses régions (semi)arides, les femmes rurales sont au coeur des dynamiques liées à l’eau – et par conséquent très affectées par la pénurie. Celle-ci affecte leur quotidien, leurs activités agricoles, leurs initiatives économiques et leurs réseaux de solidarité qui dépendent directement de la disponibilité de la ressource. Ces femmes sont souvent à la fois plus vulnérables aux changements climatiques à cause d’un accès parfois difficile aux services publics, à la terre, à l’eau et aux institutions. En même temps, ces femmes jouent un rôle central pour le développement rural des oasis, notamment à travers leur savoir-faire, leurs initiatives et leur capacités d’adaptation.
Ce Policy Brief analyse les expériences des femmes dans les oasis du Sud-Est marocain. Il montre que le stress hydrique agit comme un facteur multidimensionnel qui redéfinit les tâches domestiques, les pratiques agricoles, les opportunités économiques et les formes de sociabilité des femmes, ainsi que leur contribution au développement. Il signale trois défis majeurs des femmes en zones rurales vulnérables : (a) un accès limité aux ressources (terre, crédit, infrastructures, éducation) ; (b) des formations inadaptées aux réalités rurales et aux besoins; et (c) des normes sociales freinant leur présence dans les espaces de décision. L’hétérogénéité des femmes rencontrées et de leurs besoins souligne le besoin d’approches ciblées et diverses.
L’exemple marocain montre également l’importance de considérer l’eau dans toutes ses dimensions : domestique, agricole, économique et institutionnelle. Ceci permettrait de mieux comprendre à la fois la vulnérabilité des femmes, et leur contribution au développement durable. Les enseignements tirés des oasis marocaines
offrent ainsi un repère pour d’autres pays (semi-) arides, en soulignant quatre leviers d’action pour les institutions marocaines et les politiques de développement :
1. Produire et diffuser des données genrées
• Collecter des informations désagrégées par sexe, âge, statut socio-économique et autres.
• Cartographier les vulnérabilités, les ressources et les compétences des femmes
• Assurer une meilleure circulation de ces données entre terrain et décideurs pour un soutien adapté.
2. Soutenir l’accès des femmes aux services publics, à la terre et aux crédits
• Promouvoir l’accès aux services de santé et d’éducation suivant les besoins spécifiques ainsi que l’accès aux crédits et à la terre
3. Soutenir les initiatives féminines
• Appuyer les initiatives collectives et individuelles par des formations adaptées, un accès au financement et à la valorisation, et la commercialisation des produits.
4. Accompagner le changement des normes sociales et la représentation institutionnelle
• Intégrer les dimensions culturelles et sociales dans les politiques et programmes de développement.
• Promouvoir une évolution des représentations sociales sur les rôles et capacités des femmes
• Valoriser la diversité des initiatives féminines et faciliter la participation des femmes dans les instances de gouvernance y compris de l’eau par des formations et sensibilisations.
Hind Ftouhi est chercheure senior à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU-Rabat).
Lisa Bossenbroek est chercheure senior au Centre de Recherche sur les Sociétés Contemporaines (CRESC-Rabat).
Amal Belghazi est doctorante à l’Université Hassan II, Faculté des lettres et des sciences humaines et sociales Ain Chock, Casablanca.
Dans de nombreuses régions (semi)arides, les femmes rurales sont au coeur des dynamiques liées à l’eau – et par conséquent très affectées par la pénurie. Celle-ci affecte leur quotidien, leurs activités agricoles, leurs initiatives économiques et leurs réseaux de solidarité qui dépendent directement de la disponibilité de la ressource. Ces femmes sont souvent à la fois plus vulnérables aux changements climatiques à cause d’un accès parfois difficile aux services publics, à la terre, à l’eau et aux institutions. En même temps, ces femmes jouent un rôle central pour le développement rural des oasis, notamment à travers leur savoir-faire, leurs initiatives et leur capacités d’adaptation.
Ce Policy Brief analyse les expériences des femmes dans les oasis du Sud-Est marocain. Il montre que le stress hydrique agit comme un facteur multidimensionnel qui redéfinit les tâches domestiques, les pratiques agricoles, les opportunités économiques et les formes de sociabilité des femmes, ainsi que leur contribution au développement. Il signale trois défis majeurs des femmes en zones rurales vulnérables : (a) un accès limité aux ressources (terre, crédit, infrastructures, éducation) ; (b) des formations inadaptées aux réalités rurales et aux besoins; et (c) des normes sociales freinant leur présence dans les espaces de décision. L’hétérogénéité des femmes rencontrées et de leurs besoins souligne le besoin d’approches ciblées et diverses.
L’exemple marocain montre également l’importance de considérer l’eau dans toutes ses dimensions : domestique, agricole, économique et institutionnelle. Ceci permettrait de mieux comprendre à la fois la vulnérabilité des femmes, et leur contribution au développement durable. Les enseignements tirés des oasis marocaines
offrent ainsi un repère pour d’autres pays (semi-) arides, en soulignant quatre leviers d’action pour les institutions marocaines et les politiques de développement :
1. Produire et diffuser des données genrées
• Collecter des informations désagrégées par sexe, âge, statut socio-économique et autres.
• Cartographier les vulnérabilités, les ressources et les compétences des femmes
• Assurer une meilleure circulation de ces données entre terrain et décideurs pour un soutien adapté.
2. Soutenir l’accès des femmes aux services publics, à la terre et aux crédits
• Promouvoir l’accès aux services de santé et d’éducation suivant les besoins spécifiques ainsi que l’accès aux crédits et à la terre
3. Soutenir les initiatives féminines
• Appuyer les initiatives collectives et individuelles par des formations adaptées, un accès au financement et à la valorisation, et la commercialisation des produits.
4. Accompagner le changement des normes sociales et la représentation institutionnelle
• Intégrer les dimensions culturelles et sociales dans les politiques et programmes de développement.
• Promouvoir une évolution des représentations sociales sur les rôles et capacités des femmes
• Valoriser la diversité des initiatives féminines et faciliter la participation des femmes dans les instances de gouvernance y compris de l’eau par des formations et sensibilisations.
Hind Ftouhi est chercheure senior à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU-Rabat).
Lisa Bossenbroek est chercheure senior au Centre de Recherche sur les Sociétés Contemporaines (CRESC-Rabat).
Amal Belghazi est doctorante à l’Université Hassan II, Faculté des lettres et des sciences humaines et sociales Ain Chock, Casablanca.
In many arid and semi-arid regions, rural women are at the heart of water-related dynamics – and therefore greatly affected by its scarcity. This scarcity affects their daily lives, farming activities, economic initiatives and solidarity networks, which are directly dependent on the availability of this resource. These women are often more vulnerable to climate change because of the difficulties they sometimes experience in accessing public services, land, water and institutions. At the same time, they play a central role in the rural development of the oases, in particular through their know-how, initiatives and ability to adapt. This policy brief analyses the experiences of women in the oases of south-eastern Morocco. It shows that water stress acts as a multidimensional factor which redefines women’s domestic tasks, agricultural practices, economic opportunities and forms of sociability, as well as their contribution to development. It highlights three major challenges facing women in vulnerable rural areas: (a) limited access to resources (land, credit, infrastructure and education); (b) training that is often ill-suited to rural realities and their needs; and (c) social norms that restrict their participation in decision-making bodies and spaces. The heterogeneity of the women encountered and of their needs underlines the necessity for targeted and diverse approaches. The example of Moroccan oases also shows the importance of considering water in all its dimensions: domestic, agricultural, economic and institutional. This would provide a better understanding of both women’s vulnerabilities and their contributions to sustainable development. The lessons learnt from the Moroccan oases provide a benchmark for other arid countries, highlighting four action areas for Moroccan institutions and development policies:
1. Produce and disseminate gendered data
• Collect information disaggregated by gender, age, socio-economic status and other factors.
• Map women’s vulnerabilities, resources and skills.
• Ensure better circulation of these data between the field and decision-makers to provide appropriate support.
2. Support women’s access to public services, land and credit
• Promote access to health and education services according to specific needs, as well as access to credit and land.
3. Support women’s initiatives
• Support collective and individual initiatives through appropriate training, access to finance, and product development and marketing.
4. Support changes in social norms and institutional representation
• Integrate the cultural and social dimensions into development policies and programmes.
• Promote changes in the social representations of women’s roles and abilities.
• Promote the diversity of women’s initiatives and facilitate the participation of women in governance institutions, including water governance, through training and awareness-raising.
Hind Ftouhi is a senior researcher at the Institut National d’Aménagement et d'Urbanisme (INAU-Rabat).
Lisa Bossenbroek is a senior researcher at the Centre de Recherche sur les Sociétés Contemporaines (CRESC-Rabat).
Amal Belghazi is a doctoral student at l’Université Hassan II, Faculté des lettres et des sciences humaines et sociales Ain Chock in Casablanca.