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Défense

opt-out Danemark, Niger, Conseil européen, missions PSDC, déminage,… nos informations de la semaine

Bruxelles2 - Sun, 06/05/2022 - 12:54

(B2) Voici un résumé des nombreuses informations parues ces derniers jours sur B2 Pro. Avec beaucoup d’analyses précieuses et d’exclusivités.

[Décryptage] Le Danemark entre dans les structures de défenses de l’Union européenne… Qu’est ce que que cela signifie pour les Européens ?

Mercredi 1er juin, les Danois ont voté en faveur de l’abandon de l’opt-out sur la politique de défense de l’Union. Après trente ans d’absence, le Danemark va donc entrer dans la politique de sécurité et de défense commune. Toutefois, son arrivée dans toutes les structures militaires de l’Union ne se fera pas automatiquement. Détails structure par structure, du Conseil à la PESCO en passant par l’état-major de l’UE ou l’Agence européenne de défense.

Lire : Fin de l’opt-out danois. Comment les Danois vont réintégrer les structures de défense de l’UE (v2)

[Interview] EUAM soutient les enquêtes sur les crimes de guerre

Dans une interview, Frederik Wesslau, le numéro-deux de la mission EUAM se confie à B2 à Kiev. La mission prévoit un déploiement de 350 personnes dont 200 experts internationaux à Kiev. L’Ukraine a également désigné 800 procureurs pour prendre en charge la question des crimes internationaux : crimes de guerre, crimes contre le droit international humanitaire ou génocide. Ces questions représentent actuellement la principale priorité des autorités ukrainiennes. A cette coopération judiciaire, vont continuer le soutien aux frontières, le passage en priorité du fret alimentaire et l’apport en équipement.

Lire :  La mission EUAM se redéploie à Kiev et en Ukraine. Priorité aux crimes de guerre (Fredrik Wesslau)

[Verbatim] La libération des routes et le déminage des campagnes sont une priorité pour la population

25.000 objets explosifs ont déjà été retirés du sol de Chernihiv depuis le début du conflit. Mais ce n’est pas tout. De nombreuses zones sont toujours contaminées et la population civile ne peut pas y accéder. Les évaluations en cours dénombre environ 3.700 bâtiments détruits en plus des habitations, des centres de santé, de télévision et d’art dans cette région située au nord-est de Kiev. Cette situation ralenti l’économie car « le travail n’a pas encore repris » déplore Vyacheslav Chaus, chef de l’administration de Chernihiv. Aujourd’hui, l’urgence est de restaurer les liaisons routières, les ponts, qui ont massivement été détruits par les armées ukrainiennes et russes.

Lire : Priorité : restaurer les liaisons routières et déminer les campagnes (Oblast de Chernihiv)

[Décryptage] C’est aux États de définir le futur de la défense européenne, pas à la Commission européenne

La question de la « défense » a été abordée lors du sommet du 31 mai. A cette occasion, Conseil européen n’a pas manqué de rappeler que la politique de défense ne pouvait être communautarisée conformément au Traité et par conséquent, c’était aux ministres des États membres de décider des orientations à venir. La commission, elle, a pour rôle de fournir le financement et le cadre de financement des priorités (Huit).

Lire : Le rappel à l’ordre du Conseil européen : la politique de défense est définie par les États

[Budget défense] Hongrie : Une taxe supplémentaire alimentera les services publics et la défense

Une taxe supplémentaire sera appliquée au grandes banques et multinationales hongroises qui récoltent des bénéfices sur la hausse des prix et des taux d’intérêt. But recherché : générer 800 Milliards de HUF (environ 2 milliards d’Euros). Les objectifs du nouveau gouvernement sont de « protéger non seulement la sécurité du pays, mais aussi l’économie, dans une situation de guerre prolongée ». En tout, huit secteurs sont concernés par cette nouvelle mesure.

Lire : La Hongrie crée un fonds national de défense alimenté par une taxe supplémentaire

Et aussi :

[Exclusif] L’Union européenne devrait approuver prochainement une mesure d’assistance aux forces armées nigériennes (FAN). Au titre de la Facilité européenne pour la paix, avec 25 millions. Lire : L’Europe va prêter main forte aux forces armées nigériennes

L’Union européenne cherche à réinventer et re-calibrer sa présence en Sahel et en Afrique de l’Ouest. La revue stratégique discutée cette semaine par les 27 est ambitieuse. Elle propose trois nouvelles missions, au Niger surtout, au Burkina Faso également. Et dans le Golfe de Guinée, éventuellement. Lire : De nouvelles missions au Sahel et dans le Golfe de Guinée. Le SEAE redessine le futur de la PSDC militaire en Afrique

Les tensions d’Athènes avec la Turquie et la guerre qui se déroule en Ukraine donnent davantage de valeur à l’assurance américaine. La négociation porte sur 24 chasseurs furtifs F-35 de 5e génération. Le processus d’acquisition des avions F-35 commence immédiatement, et Une lettre de demande (letter of request) doit être envoyée « dès que possible, d’ici la fin de l’été », indique Athènes à B2. Lire : La Grèce embraye pour l’achat de 24 avions de combat F-35

Le sixième paquet de sanctions contre la Russie a été adopté vendredi (3 juin) et aussitôt entré en vigueur dès la publication au journal officiel. Lire : Seize entreprises de défense russes sanctionnées par l’UE. Le sixième paquet de sanctions adopté mais raboté (v2)

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Reportage en Ukraine : de Kiev à Chernihiv et à la frontière Ouest

Bruxelles2 - Sun, 06/05/2022 - 12:05

(B2) Pendant une semaine, du 22 au 26 mai, j’ai sillonné une partie du pays. Ses carnets de route et interviews nous font voir les autres côtés de la guerre, l’usure des Russes, la dévastation de certaines régions, face au chantier immense de la reconstruction, les gendarmes qui enquêtent sur les milliers de crimes de guerre, et la vie qui reprend à Kiev, doucement.

De Zakony à Chop, la frontière, tout un poème ! Passer de l’Union européenne à l’Ukraine est une aventure épique. Les grandes paroles sur la facilitation du trafic restent un leurre, de part et d’autre. En particulier pour le fret, pour qui les formalités sont interminables. La première partie de notre Carnet de route 

À Kiev la vie reprend doucement. La capitale ukrainienne encerclée il y a quelques mois par l’armée russe retrouve sa vie d’antan. Doucement. Avec l’appétit d’un retour à la normale. Même si rien ne le sera plus jamais. La deuxième partie de notre Carnet de route

En train de Zahony à Kiev, Chernihiv et retour. La compagnie ferroviaire ukrainienne a assuré, vaille que vaille, les liaisons, durant la guerre. Une leçon pour l’Europe. La troisième partie de notre Carnet de route

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Les Russes démoralisés, épuisés, mais pas vaincus. Chaque jour, les armées ukrainiennes font un point sur l’état du champ de bataille. En coulisse, B2 a pu s’entretenir avec le colonel Oleksandr Motuzyanyk, porte-parole de la Défense ukrainienne pour détailler certains points. Et comprendre l’urgence des Ukrainiens vis-à-vis du matériel occidental pour rééquilibrer les forces. Interview B2*

La fin du régime russe ou rien ! Les Européens doivent repenser leur politique étrangère clame Andrii Ozadchuk. Le vice-président de la commission chargée de L’application de la loi à la Rada, le Parlement urkainien, ne manie pas la langue de bois. Pour lui, il n’existe qu’une issue pour retrouver la paix : changer le régime russe. Interview B2*

EUAM Ukraine : priorité aux crimes de guerre. Après une évacuation forcée, la mission européenne se redéploie peu à peu en Ukraine. La guerre change les priorités : soutien au bureau du procureur pour les enquêtes sur les crimes de guerre, présence aux frontières… Entretien avec le numéro deux de la mission à Kiev, Fredrik Wesslau. Interview B2*

Avec les gendarmes français à Chernihiv. L’équipe de la police scientifique française reconstitue l’origine du missile tombé sur l’Hôtel Ukraine de cette petite ville au Nord-Est de Kiev, non loin de la Biélorussie. Ce travail est essentiel pour les Ukrainiens, afin de pouvoir attribuer les dommages à la Russie. Reportage B2**

Reconstruire, l’autre priorité. L’objectif est de très vite retrouver une vie normale, faire redémarrer l’économie. Le conseiller du président Zelensky pour les Affaires économiques, Oleh Ustenko, a fait la liste des pertes et des priorités devant la presse, dont B2, mardi 24.05. Verbatim B2*

Rétablir les liaisons routières et déminer. La reconstruction commence par cela. Notamment dans l’oblast de Chernihiv, au nord-est de Kiev. Comme l’a expliqué le chef de l’administration régionale, Vyacheslav Chaus, face à la presse. Verbatim B2*

Zelensky, l’Ukraine, la corruption, et la Russie. Entretien à venir

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Carnet de route Ukraine 3 : en train de Zahony à Kiev, Chernihiv et retour

Bruxelles2 - Thu, 06/02/2022 - 12:07

(B2 en Ukraine) Le train est aujourd’hui la voie la plus sûre pour acheminer personnes et marchandises dans le pays. De l’Ouest partent ainsi plusieurs trains de nuit vers Kiev. Et les trains régionaux, même en nombre plus réduits qu’ordinaire, permettent à chacun de relier ses proches.

Train de nuit des chemins de fer ukrainiens à la robe bleue classique (© NGV / B2)

La société des chemins de fer ukrainiens (UZ en abrégé) a souvent été vilipendée pour son surdimensionnement, son nombre de wagons énorme, sa bureaucratie, voire sa corruption au plus haut niveau. Mais depuis le 24 février, durant cette période troublée, de guerre, elle a prouvé son efficacité et retrouvé une seconde jeunesse. J’ai pu en être le témoin durant ces quelques jours, où le train a été mon outil de déplacement favori.

Les gares surveillées de près

A Mukachevo (Munkacs), la gare est surveillée par des militaires en armes. Contrôle d’identité, air soupçonneux, où va-t-on, profession, d’où vient-on ? Du classique. La gare est en chantier, il n’est pas possible d’y accéder en voiture. Des blocs de béton ont été disposés de part et d’autre. À l’intérieur de la gare, la police fait sa ronde. Pour s’assurer que tout est en ordre et qu’il n’y a pas mouvement suspect. Interdiction de photographier bien sûr. Enfin, officiellement. Certains noms de gares ont parfois été soigneusement enlevés surtout dans l’Ouest du pays. Par dessus-tout on craint ici le sabotage qui mettrait en péril un des biens les plus précieux qu’a l’Ukraine pour assurer sa survie.

Départ de la gare de Mukachevo (© NGV / B2)

Sans tapage mais confortable

La bouilloire à eau, le point-clé du train-couchette, qui sert soupe, café, thé au choix (© NGV / B2)

Les trains ukrainiens circulent avec une belle constance. Le notre arrive avec quelques minutes de retard seulement. Une pacotille au regard des retards français ou belges. A l’intérieur, l’habituelle bouilloire à eau est branchée directement sur le système du train. Nous sommes dans un wagon de luxe. Simple en apparence. Deux couchettes basses en fait. Mais avec prise électrique et dans un des trajets, il y aura même la télévision. Rustique en apparence, le système est plutôt bien étudié pour le transport longue distance.

On rentre !

Dans ce train de nuit, les familles, enfants et babas (grand-mère) avec valises et bagages sont nombreuses. Elles rentrent après plusieurs semaines ou de mois d’exil à l’Ouest. Chez eux. Un peu inquiets de ce qu’ils vont retrouver. Mais soulagés aussi d’en finir avec l’exil. Beaucoup descendent à Fastiv, la grosse gare de l’oblast de Kiev qui dessert la plupart des petites villes parsemant la grande banlieue de la capitale. Certaines familles ont encore le souvenir du trajet aller. Près de 22 heures, se souvient Lisa* partie en voiture, aux premières lueurs des bombardements russes, avec son mari, sa mère et son enfant vers Berehove à l’Ouest. « Il fallait franchir de nombreux check-points. C’était long. »  Alors pour le retour, ils ont choisi le train. Le mari a fait la route tout seul en voiture et les rejoint à la gare. D’autres terminent leur voyage au terminus, à la gare de Kiev-Passajyrsky (passagers).

Sur le quai de la gare principale de Kiev, les familles sont nombreuses (© NGV / B2)

Une belle constance

La nuit, le trafic est important. Nous croisons aussi nombre de trains de fret, avec une longue succession de wagons, dans les deux sens. On sent l’époque soviétique avec un investissement conséquent sur les voies ferrées et les chemins de fer. Le matériel n’est plus tout neuf, mais bien entretenu. Dans nombre de gares, on trouve un train de service en attente, déjà chargé de rails et de ballast, prêt à aller réparer des rails abimés par les intempéries ou par la force militaire. Un lève-caténaire est aussi prêt à partir.

Les voies sont souvent doublonnées pour faciliter le trafic (© NGV / B2)

Le fret circule avec une belle allégresse

L’Ukraine dispose d’un réseau de voies ferrées conséquent. La structure paraît surdimensionnée. Les voies sont souvent doublonnées. Et il n’est pas rare d’avoir six ou huit voies dans une simple gare “de province”, dont plusieurs réservées au fret, et de voir quatre voies en rase-campagne. Mais ce surdimensionnement a été efficace au final. Il a permis en cas de problème, d’utiliser des voies de contournement ou d’alternative.

Train de fret en attente (© NGV / B2)

Une campagne si paisible

Deux jours plus tard, je prends un autre train. Un train régional vers Chernihiv. Autre contexte, autre ambiance. Il y a moins de monde à bord. Nous filons au travers des campagnes en apparence paisibles. De temps à autre, un vestige de l’offensive, un pont détruit, un check-point (abandonné ou gardé), des passages à niveaux où l’employé de l’UZ lève son bâton jaune, une file à une station d’essence, une église.

Le lopin de terre cultivé partout (© NGV / B2)

Des trains régionaux hyper-modernes

Le train est hyper-moderne, et file à bonne vitesse, silencieux. Nous sommes dans un des nouveaux trains de l’UZ, qui assurent le service quotidien vers le Nord-Est de l’Ukraine. Un train hyper-moderne, équivalent de nos TER français. À faire rougir nos désuets trains SNCF ou SNCB. Au centre de la rame (en seconde classe), un bar qui sert tout ce qui est nécessaire à un voyage détendu : café, thé, soupe, sandwich… Le personnel, dans la plus belle tradition de l’Est, n’est pas toujours le plus souriant, mais toujours serviable, présent et efficace.

Dans un train régional, le bar au centre de la rame (© NGV / B2)

Quelques leçons à retenir

Les Européens feraient bien de réfléchir à une nouvelle vision du train comme instrument de liaison stratégique. La disponibilité de locomotives diesel a permis au plus fort de la guerre de continuer d’assurer les liaisons. Et à peine une ville est libérée que le train, les lignes sont rétablies. Entre Kiev et l’Ouest, les trains de nuit ont assuré sans relâche tout d’abord l’évacuation des personnes vers l’Ouest, puis quelques semaines plus tard, le retour de certains chez eux, du moins pour Kiev et sa région.

Un des trains de l’UZ à Chop, près de la frontière hongroise (© NGV / B2)

(Nicolas Gros-Verheyde, envoyé spécial en Ukraine)

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Carnet de route Ukraine 2. A Kiev la vie reprend doucement

Bruxelles2 - Sat, 05/28/2022 - 09:30

(B2) La capitale ukrainienne encerclée il y a quelques mois par l’armée russe retrouve sa vie d’antan. Tout doucement. Durant les quelques jours que j’ai passé ici, entre le lundi et le jeudi, on sent un appétit d’un retour à la normale. Sans oublier.

La célèbre place de l’indépendance, avec quelques croisillons qui demeurent tout de même, tels un symbole de la résistance ukrainienne (© NGV / B2)

Des magasins d’alimentation alimentés

Les grands centres commerciaux, type les Domus ou Komod, restent encore quasi-déserts, peu de boutiques ont rouvert. En partie par manque de personnel — nombre d’adultes sont partis au front — ou de clients. Mais les magasins d’alimentation sont alimentés quasi-normalement, les petites supérettes tenues souvent par des babas (grand-mères) fonctionnent normalement.

Circulation timide

Les voitures restent encore plutôt rares. Quelques gros SUV rutilants qui sont le signe d’une richesse extérieure, peu de véhicules circulent. La circulation reprend très timidement. Explication : l’essence est très chère, « trop chère ». Et le quidam regarde à deux fois avant de mettre quelques litres dans son véhicule. On se déplace donc à pied ou en transport en commun.

La place Europe, avec les drapeaux ukrainiens et européens alternés surmontés de l’étoile euro-atlantique (© NGV / B2)

Les grands réseaux fonctionnent

Tous les réseaux fonctionnent. La ville est approvisionnée en eau, électricité. Sans coupure apparemment. Les réseaux télécoms fonctionnent parfaitement. Le Wifi est quasi disponible partout. Assurément Kiev est une ville connectée. Davantage qu’à Bruxelles ou Paris. L’habitude s’est prise de payer avec son smartphone.

Chaque train venu de l’Ouest ramène son lot de famille qui ont hâte, mais aussi un peu d’anxiété, à retrouver leur logis (© NGV / B2)

Transport en commun

Les transports en commun assurent leur service quasi-normalement. La fréquence est sans doute un peu plus basse que d’habitude. La gratuité, qui était de mise il y a encore une semaine, est terminée. Les contrôleurs ont repris du service et veillent dans le métro comme dans le bus à ce que chacun acquitte son dû. Les trains circulent à peu près normalement, également, même si les cadences sont plus limitées.

Le métro fierté de Kiev

Dans ce métro rendu célèbre, pour sa profondeur, son escalier roulant qui s’enfonce sous terre est vertigineux (à l’image de ceux de Budapest ou Moscou). Mais certaines stations restent cependant fermées, pour raison de sécurité ou autres, telles Kreshatyk qui dessert Maidan, la place de l’indépendance, ou Hydropark, sur l’île de Venetsiïskyï .

L’Hydroparc désert

Cet énorme parc de divertissement en plein Dniepr reste totalement désert. Personne sur les plages. Encore moins dans les hotels ou campings. Étonnant en cette saison de printemps, quasi-été où la température dépasse les 20°. Mais toutes les installations de loisirs restent désespérément fermées pour l’instant. L’île reste d’ailleurs bloquée à toute circulation de véhicules. De gros barrages faits de terres et blocs de béton sont toujours en place. Seule façon d’y accéder : à pied ou à vélo. Les visiteurs y sont rares.

Le plaisir d’un verre en terrasse

Mais la ville se remplit de ses habitants. Nombre de bars et restaurants ont rouvert, ou sont en passent de l’être. A une seule exception, les Mac Donald restent encore fermés. Et les Ukrainiens de la ville — reprennent goût à aller dans les bars, les jeunes surtout, à rire, à se promener main dans la main, à trainailler dans les rues, à prendre un verre sur les terrasses ensoleillées. De plus en plus chaque jour. Du moins avant le couvre-feu qui reste en vigueur (22 heures à Kiev).

A Kiev, avenue Khreschatyk, une des principales artères de Kiev (© NGV / B2)

Opéra et cinémas rouverts

L’Opéra de Kiev a repris ses représentations le 21 mai par un Barbier de Séville rutilant. Les cinémas de la capitale, arts et essais comme complexes, aussi reprennent leurs séances, au moins les week-ends. Les bars et restaurants sont rouverts. Dans un coin, parfois trainent encore quelques sacs de sable. On ne sait jamais. Mais ils sont entassés dans des coins de rues, ou dans les arrières des restaurants. Discrètement, le soir, on vient les vider, comme un signe que ce temps-là est oublié.

L’opéra à l’affiche Rigoletto samedi 28 (© NGV / B2)

Peu de touristes

Certes il n’y a pas beaucoup de touristes, même dans les principaux lieux touristiques même autour de la fameuse Zoloti Varota (porte dorée), lieu central, reconstruite sur les anciens remparts, qui marquait la séparation entre la ville et ses faubourgs,et inaugurée en 1982, du temps de Brejnev. J’en ai croisé quelques uns, polonais apparemment.

La Zoloti Varota, point de rendez-vous incontournable (© NGV / B2)

Militaires en ville

Les militaires sont nombreux en revanche pour garder les ambassades, les ministères, les lieux publics. Kalachnikov en bandoulière. Pour la plupart, ils sont de la défense territoriale. On les reconnait au brassard jaune de tissu, parfois bricolé avec un simple bout de scotch. Les endroits plus sérieux sont gardés par un check point avec le renfort de policiers, armés de fusils semi-automatiques. On croise aussi de nombreux militaires en ville de la garde territoriale, femmes et hommes, dans ces tenues kakies claires. Voire, quelques étrangers, tels ce Tchèque et cet Américain, croisés au hasard en uniforme dans un café.

Les zestes de la guerre

Bien entendu, dans tous les points stratégiques, près du Dniepr, aux entrées de la ville, les barrages faits de sacs de sables, de blocs de bétons, et autres checks points demeurent. Et ultime rappel à la réalité de la guerre, pas si lointaine, les alertes aériennes. La sirène vrombit de temps à autre. Au moins une à deux fois par jour. Tellement loin, tellement anodine, que personne n’y prête guère plus attention. La première alerte est arrivée aussitôt le pied posé à Kiev. Le chauffeur de taxi sans sourciller me dit : “Poutin alert”.

DEs sacs de sable, destinés à profiter du souffle les fenêtres (© NGV / B2)

Un musée en plein air des prises de guerre

Quant aux dépouilles des engins russes pris sur le champ de bataille, ils sont rapatriés sur une grande place de la ville, pour en faire un grand musée à ciel ouvert de la bataille qui se déroule encore, à l’Est.

Blindé chenillé russe pris sur le champ de bataille (dans les rues de Kiev)

(Nicolas Gros-Verheyde, à Kiev)

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Fonds défense, Moldavie, reportage à Kiev, Sommet européen… nos informations de la semaine

Bruxelles2 - Fri, 05/27/2022 - 18:18

(B2) L’actualité continue sur B2 pro. Pour ceux qui ne sont pas encore abonnés, voici un résumé des nombreuses informations parues ces derniers jours. Avec beaucoup d’analyses précieuses et d’exclusivités.

L’agenda du Conseil européen extraordinaire

[Confidentiel] Lundi 30 mai après-midi, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 se retrouvent à Bruxelles, pour un sommet extraordinaire. Avec un programme très complet et des discussions qui s’annoncent difficiles. Les négociations pour un embargo européen sur le pétrole russe pour faire pression sur Moscou restant soumises au véto hongrois, c’est sur la forme du soutien financier à l’Ukraine que devraient se concentrer les discussions. Et sur les conséquences de la guerre sur les investissements dans la défense. Mais aussi sur la sécurité alimentaire mondiale et les prix de l’énergie. Lire l’agenda complet en exclusivité sur B2.

Lire : La guerre en Ukraine et ses conséquences à l’agenda du Conseil européen extraordinaire des 30 et 31 mai 2022 (v2)

Les Européens doivent reconstruire leurs stocks d’armes

[Interview] Avec le soutien militaire fourni à l’Ukraine, les États membres de l’UE voient les stocks d’armements se vider. La ministre de la Défense des Pays-Bas Kajsa Ollongren lance l’alerte dans une interview. Elle demande à ce qu’une réévaluation des stocks, des budgets et des coordinations soit faite. Et à ce que les 27 achètent collectivement de nouveaux appareils plus modernes.

Lire : Remplir les stocks d’armes européens : les 27 doivent se coordonner (Kajsa Ollongren)

Transformations des modèles de missions EUTM sur le chemin

[Confidentiel] Malgré certains résultats positifs, le mot d’ordre est le même : « EUTM doit évoluer ». Cela peut s’expliquer d’une part par la présence de concurrents, considérés plus souples. Et d’autre part par le changement de besoins des partenaires. Il est donc important que ce modèle évolue pour « être plus créatif » et « compétitif » plaide une source diplomatique auprès de B2.

Lire : Le modèle des missions EUTM a un peu vécu, il doit évoluer

Le Liban au lendemain des élections

[Interview] Le Liban traverse une crise économique et financière sans précédent, marquée par la disparition de la classe moyenne et de l’augmentation de la circulation du cash. Les élections parlementaires pourront-elles améliorer cette situation ? Face à la difficulté du pays à se remettre sur pied, les points de vues divergent. Les uns suggèrent que l’UE mette en place des sanctions pour forcer les politiques à changer leur comportement. Les autres sont dubitatifs, soutenant que les sanctions ont plus d’impact (négatif) sur la population que sur les dirigeants visés. 

Lire : [Pendant ce temps] Le Liban, au lendemain d’élections, le plus dur reste à faire !

Point sur l’état du champ de bataille en Ukraine

[Interview] En direct de Kiev, le colonel Oleksandr Motuzyanyk, porte-parole de la Défense ukrainienne se confie à B2. La Russie continue de poursuivre son objectif : « essayer d’encercler les opérations conjointes » menées par les forces ukrainiennes, « assurer le plein contrôle des oblasts de Louhansk et Donetsk et établir un corridor terrestre entre les territoires occupés de Crimée ». Bien que l’armée russe ait connu de lourdes pertes en vies humaines, elle garde un sacré avantage sur le terrain parce qu’elle possède « davantage d’artillerie » que les Ukrainiens. Ces derniers ont dont besoin d’une chose : d’équipements occidentaux qui « permettront de rééquilibrer la situation ». 

Lire : Les Russes démoralisés, épuisés, mais pas vaincus. Les Ukrainiens attendent le matériel occidental pour rééquilibrer les forces.

Problèmes à la tête de la direction des missions civiles (CPCC)

[Confidentiel] Alors qu’elle fête ses quinze années d’existence, une ambiance « délétère » et « très difficile » s’est installée au sein de la direction des missions civiles, racontent des sources à B2. Depuis l’arrivée du général Francisco Esteban Perez à la tête du CPCC, les plaintes n’ont fait qu’augmenter en nombre. Au point qu’une équipe d’enquête a dû être mise sur pied. Son résultat est sans équivoque : il y a un « dysfonctionnement grave » au sein de la CPCC et il faudrait « restaurer un climat de confiance et de sérénité, au plus vite ». La situation a fini par créer le départ de plusieurs chefs de division et l’abandon de certaines missions civiles à elles-mêmes. 

Lire : [Enquête] Le commandement des missions civiles de la PSDC ébranlé par une grave crise interne (v2)

L’appel à projet 2022 du Fonds défense dévoilé

[Actu Pro] La Commission européenne a présenté les projets de financements de la recherche et du développement dans la défense en 2022 pour un montant de près d’un milliard d’euros. Les grands gagnants sont les secteurs de l’espace, du cyber et des technologies disruptives dont certains ont vu doubler leur budget, comparé a ce qui était initialement prévu dans le document de mars dernier. Pour que ce soit possible, l’enveloppe du naval a pris un sacré coup. 

Lire :  Fonds européen de défense. Les appels à propositions 2022 officiellement dévoilés

Un nouveau soutien aux forces armées moldaves

[Confidentiel] Fragilisée par l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, la Moldavie pourrait recevoir de la part de l’UE un soutien de ses forces armées. Un soutien technique et logistique (non létal), d’une valeur de 40 millions d’euros.

Lire : Vers un soutien supplémentaire aux forces armées moldaves

(Marion Ouédraogo avec toute l’équipe de B2, Nicolas Gros-Verheyde, Aurélie Pugnet, Emmanuelle Stroesser, Agnès Faure et Clara Gantelet)

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Carnet de route Ukraine. De Zakony à Chop, la frontière, tout un poème

Bruxelles2 - Thu, 05/26/2022 - 14:09

(B2 en Ukraine) Passer la frontière entre Ukraine et l’Union européenne est une aventure épique. Les grandes paroles sur la facilitation du trafic restent un leurre, de part et d’autre. En particulier pour le fret, pour qui les formalités sont interminables.

Juste avant la frontière – les véhicules sont derrière bloqués par des policiers en attendant que le “stock” entré dans la zone frontière soit sortie (© NGV /B2)

C’est du grand art. Un art combinant à la fois la bureaucratie européenne et la bureaucratie de l’époque soviétique. Le tout matiné de l’habitude du bakchich si ancrée dans le quotidien, qu’elle en devient presque pittoresque. Aucun poste douanier conjoint, ni même accolé. Ce qui fait que les procédures sont allongées et doublonnées.

Une longue file en amont de Zahony

Juste avant le poste frontière hongrois, retenue quelques centaines de mètres avant, une longue file de véhicules s’étend sur plus d’un kilomètre. Ils transportent du fret. Et sont là depuis des heures. « C’est long » souffle un des chauffeurs. Les voitures qui ont en général des plaques temporaires (véhicules d’importation), passent au compte-goutte. Par heure, seule une dizaine de voitures est autorisée à entrer dans la zone de transit. Avant que le parcours des formalités ne débute.

Formalités en série, coté hongrois

Quand le véhicule arrive enfin dans la zone frontière, les obstacles s’enchaînent : papiers, tampon, contrôle, attente, papiers, tampon, attente. Deux heures. Au bas mot. Enfin passé, le contrôle hongrois. Le temps de passer la Tisza, le fleuve qui sert de démarcation entre Ukraine et Hongrie, et le poste frontière. Mais tout n’est pas terminé.

Zone frontière côté hongrois (© NGV / B2)

Rebelotte, côté ukrainien

De l’autre côté du pont, se trouvent les Ukrainiens. Alors, les formalités européennes paraissent presque une misère. Passeport une fois. Papiers deux fois. Re-Passeport. Contrôle des papiers. Paiement. Photocopie. Puis recontrôle des documents et passeports. Fouille succincte de voiture. De nouveau, deux heures.

Zone frontière ukrainienne (© NGV / B2)

Un petit manège

Pour les véhicules particuliers, c’est plus rapide. Mais avec un peu de temps, on aperçoit très vite un petit manège, insoupçonnable à première vue. Le plus extraordinaire, c’est le nombre de douaniers ukrainiens. Des militaires sont même là, armés. Comme si l’armée hongroise ou slovaque allait surgir à un moment donné pour les envahir. De jeunes conscrits qui semblent heureux de ne pas être au front à l’Est du pays.

Les privilégiés

Les habitués passent apparemment plus vite. Ils prennent bien soin de serrer la main des uns et des autres. Les douaniers contrôlent comme en pays de connaissance. Ils ouvrent même la porte des voitures, pour tout de suite refermer. Le contrôle est visiblement de pure forme. Des billets changent de main. L’habitué file vers la casemate des douaniers, avec, sous le manteau, un petit paquet. Une bouteille, ou quelques plaques de chocolat, et autres, qu’il glisse discrètement dans le bureau. L’air de rien, comme on jetterait un vieux papier. La pratique est le fait du jeune conducteur de minibus, comme du businessman un peu clinquant, ou de la femme élégante, l’air anodin, à qui on donnerait le bon dieu sans confession.

L’acceptation des douaniers

Le douanier de permanence vaque ailleurs à d’autres occupations plus loin. Et revient nonchalamment quand l’habitué a laissé ses bricoles. Ce dernier remonte alors dans la voiture, et démarre après un signe de tête. Chacun salue. Tout le monde est content. En l’espace d’une demi-heure, trois habitués sont ainsi passés par la casemate et repartis à une vitesse éclair. Rien de bien méchant en soi. La routine ordinaire, le pourboire habituel laissé à la terrasse d’un café.

Dernière formalité avant la route

Dernier contrôle à la sortie de l’espace frontière : il faut remettre aux militaires, le « bon de sortie » délivré à la douane. On peut repartir. Délai total : plus de 6 heures. Et encore, était-ce au début de la file. Pour certains, il faudra compter plutôt 12, voire 24 heures pour arriver en Ukraine.

(Nicolas Gros-Verheyde, à Zahony)

Les barrières se lèvent enfin, dernier contrôle au bout avec un poste de militaires (© NGV / B2)

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Attaque du Lakota. Une certaine imprudence des navigateurs. Rappel à l’ordre d’Atalanta

Bruxelles2 - Wed, 05/25/2022 - 08:45

(B2) Les skippers du Lakota ont un peu joué avec le feu en naviguant aussi si on en croit les militaires de l’opération maritime européenne EUNAVFOR Atalanta. Ils signent un communiqué cinglant pour les navigateurs bretons.

Le yacht Lakota attaqué par les pirates au large du Yemen, jeudi (19 mai) et entrainé l’intervention de la frégate italienne de l’opération.

L’attaque proche des côtes yéménites en mer rouge (carte fournie par EUNAVFOR Atalanta)

Deux fautes d’imprudence

Depuis son départ du port de Djibouti, le SV Lakota n’était « pas enregistré » auprès du Centre de sécurité maritime (MSCHOA de Brest). Par conséquent, il n’était pas soumis à « la procédure standard de surveillance étroite quotidienne lors du transit des navires vulnérables dans le sud de la mer Rouge », indiquent l’opération dans un communiqué parvenu à B2. De plus, l’incident s’est produit dans « une zone où la navigation est fortement déconseillée ». Un danger « clairement indiqué » sur le site de MSCHOA. La navigation « à l’intérieur des eaux territoriales yéménites, à proximité du rivage, est un facteur aggravant, alors que plusieurs incidents maritimes avaient déjà été signalés dans le sud de la mer Rouge » détaille les marins européens.

Un rappel à l’ordre

Cet incident « rappelle clairement la pertinence des meilleures pratiques de gestion », les fameuses BMP (Best Maritime Practices) dans sa cinquième version datant de juin 2018 (BMP5) mises au point par l’industrie du transport maritime qui visent à limiter autant que possible le risque pour chaque navire dans toute la zone comprise « entre la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’Océan Indien et la mer d’Oman ». Des règles qui recommandent « une attention particulière est requise pour les voiliers lors de la planification de leur itinéraire ».

L’inscription au MSCHOA largement recommandée

Et parmi les recommandations figurent l’inscription au MSCHOA (MSCHOA Voluntary Registration Scheme) et la déclaration au United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO). Des formalités « primordiales » pour faire « face à tout incident pouvant survenir pendant le transit ». NB : elles permettent en effet d’échanger avant le départ avec le capitaine de navire et, aussi, pour les militaires de pouvoir suivre à la trace et réagir plus rapidement en cas d’incident.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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L’ancien bateau de Florence Artaud attaqué en Mer Rouge près du Yémen

Bruxelles2 - Fri, 05/20/2022 - 22:15

(B2) Il était 7h46, jeudi (19 mai), quand le centre de sécurité maritime (MSCHOA) de Brest de l’opération maritime anti-piraterie a reçu une alerte. Un trimaran à voile, le Lakota, pavillon de Hong Kong est l’objet d’une attaque par des pirates. S

Le SV Lakota en mer rouge (Photo : EUNAVFOR Atalanta)

Près de la côte du Yémen

Le bateau se trouve alors dans le sud de la Mer Rouge, près du détroit de Bab-el-Mandeb, au sud-est du port de Hodeidah. Il a choisi de naviguer proche des côtes en raison des risques de navigation. Une erreur sans doute. Trois petits navires, avec à leur bord cinq personnes, foncent vers lui. Ils tirent une vingtaine de coups de semonce. Il n’y a pas de doute sur leur intention non pacifique. Pour bien montrer leur détermination, ils montrent des lance-roquettes et des fusils d’assaut. L’un des assaillants réussit même à monter à bord du navire.

L’alerte frémit sur Mercury

Très vite, l’opération européenne anti-piraterie EUNAVOR Atalanta partage ses informations, via sa plateforme d’information Mercury, avec tous les acteurs maritimes concernés de la zone, notamment avec le Britannique, bien connu des marins, le UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations). Un vieux compagnon de route de toutes les marines marchandes, comme de l’opération Atalanta.

L’ITS Bergamini fait chauffer les moteurs

La frégate italienne ITS Bergamini, qui patrouille au large de Djibouti, met moteurs toutes pour se rapprocher du lieu de l’incident. L’hélicoptère de bord décolle, permettant d’aller très vite localiser le voilier et de fournir éventuellement une première assistance à l’équipage. Entretemps, le voilier a réussi à échapper à ses poursuivants, grâce aux mesures d’évitement (accélération, zigzag, etc.). L’approche de l’hélicoptère a un autre intérêt : il permet de recueillir des preuves

L’approche de l’hélicoptère

L’équipage du SV Lakota fournit aux équipiers d’Atalanta une vidéo de l’attaque. Cette vidéo va être « maintenant analysée par Atalanta et les conclusions seront partagées avec nos partenaires impliqués dans la sécurité maritime de la région » indique l’opération. En clair, s’il n’est pas possible d’identifier clairement les attaquants, on pourra au moins en connaitre davantage leurs modalités d’attaques, leur provenance, voire de les croiser avec la base de données d’Atalanta.

Un bateau de légende !

Si le Lakota ne dit rien à la plupart d’entre nous, rappelez-vous que son premier nom était “Pierre Ier“, le légendaire navire avec lequel Florence Arthaud a gagné la Route du Rhum 1990 et est devenue ainsi la première femme à gagner une régate de niveau majeur. Vendu et renommé Lakota en 1993, il a fini en 5eme place de la Route du Rhum 1994, avec son nouveau propriétaire et skipper, l’Américain Steve Fossett. Il est ensuite passé dans d’autres mains, gagnant au passage plusieurs courses, avant d’être mis en vente (voir le site de Bernard Gallay).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lieu de l’attaque (Crédit : EUNAVFOR Atalanta)

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OTAN, reprends ton vol !

Défense en ligne - Thu, 05/19/2022 - 14:41

Foin de cette « mort cérébrale » que le président Macron promettait en 2019 à l'Alliance transatlantique. Envolés les désobligeants « Otan en emporte le vent », « Otan, suspends ton vol »… Voici l'OTAN revigorée, ressuscitée, et en partie réunifiée, retrouvant un ennemi à l'ancienne, nucléaire inclus, en la personne du tsar de toutes les Russies, auréolé de son génial concept « d'opération spéciale » en Ukraine, en passe de bousculer la géopolitique mondiale. Bon petit soldat, la France semble y trouver son compte, délaissant les sables brûlants du Sahel pour regarder vers les montagnes et plaines froides de l'Est.

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Un club de réduction pour accéder aux meilleurs prix

Aumilitaire.com - Thu, 05/19/2022 - 12:45
Les nouvelles tendances ne font pas uniquement fureur dans le milieu de la mode ou celui de la technologie. Elles battent aussi le plein dans […]
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Quels sont les modèles de matraques télescopiques ?

Aumilitaire.com - Wed, 05/18/2022 - 15:24
Inévitable lorsque l’on parle d’équipement d’autodéfense, la matraque télescopique connaît plusieurs déclinaisons qui ont chacune leurs spécificités. Qu’il s’agisse de la matière qui la compose, […]
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Vivifier le théâtre par le cabaret

Défense en ligne - Tue, 05/17/2022 - 10:30

Plus d'un siècle après sa première représentation, et son effet de scandale absolu, en 1896 au Théâtre de l'Œuvre, Ubu roi, la pièce majeure d'Alfred Jarry, reste l'une des plus montées sous toutes les formes et latitudes. Disparu à 34 ans, l'écrivain corrosif, proche de Mallarmé et d'Apollinaire, laisse derrière lui plus d'une trentaine d'œuvres, dont des romans et opéras, et le génial Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. Mais plus que sa théorisation de la pataphysique (« science des solutions (...)

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Mourir à Jénine

Défense en ligne - Sat, 05/14/2022 - 11:17

Shirine Abou Akleh, qui figurait depuis longtemps dans le « viseur » d'Israël, a été tuée le 11 mai, à l'aube, lors d'une incursion lancée par les troupes de Tel-Aviv à Jénine. La journaliste d'Al-Jazira avait déjà fait l'objet d'intimidations, de harcèlement et de tentatives d'arrestation de la part de l'armée israélienne. Elle était reconnue pour la qualité et la rigueur de son travail, et son attachement à montrer les réalités de l'occupation.

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Grabuge à l’UNESCO. La guerre russe en Ukraine provoque un schisme

Bruxelles2 - Mon, 05/09/2022 - 18:34

(B2) En pleine guerre agressive de la Russie en Ukraine, peut-on laisser la Russie seule aux manettes du comité du patrimoine mondial ?

C’était la question fondamentale posée à l’organisation. Un pays qui en agresse un autre, met-il à mal son patrimoine culturel (1) ?, se sont demandé les membres de l’UNESCO, en particulier les Européens, qui ont bataillé durant de longues semaines pour obtenir ce report.

Un rendez-vous important

La session annuelle du comité est une réunion fondamentale pour l’organisation. Ce n’est pas juste une réunion parmi d’autres. Elle réunit non seulement les membres étatiques, mais aussi la société civile, les porteurs de projets, des ONG, elle réunit entre 3000 à 6000 personnes. Elle est en fait au patrimoine culturel ce qu’est la COP pour l’environnement et le Climat. Hasard du calendrier, c’est la Russie qui préside cette année le comité du patrimoine mondial (1). Et elle comptait bien faire de la réunion annuelle à Kazan, normalement prévue du 19 au 30 juin, un évènement majeur. Ce d’autant que la fête avait été gâchée, en 2020 et en 2021, à cause de la pandémie de Covid-19.

L’agresseur récompensé

Cette célébration est pour cependant plutôt anachronique. Une organisation, sensée promouvoir la culture et le patrimoine, laisserait ainsi un pays se glorifier de protéger le patrimoine mondial. Alors que non seulement, il mène une guerre contre un autre, mais détruit aussi systématiquement nombre de ses bâtiments culturels, protégé par le bouclier bleu. Ce logo bien connu fait d’un double triangle bleu et blanc (2). L’ambassadrice française à l’UNESCO, Véronique Roger-Lacan, le dit ouvertement : la tenue de cette session en Russie « alors que cette dernière bombarde les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en Ukraine » est « inconcevable », lance-t-elle lors de la 7e session extraordinaire du conseil exécutif de l’organisation, à la mi-mars.

Une guerre qui fait mal au patrimoine

Plus de 100 monuments et établissements culturels ont, en effet, rapidement été endommagés ou détruits par les frappes russes (aériennes ou artillerie) depuis le 24 février et le début de la guerre. Des églises, des cathédrales, des théâtres… Au dernier bilan établi par l’UNESCO, le 2 mai, 120 sites ont été endommagés ou détruits : 54 établissements religieux, 10 musées (dont le mémorial de Skovorodynivka, à 40 km de Kharkiv dédié au philosophe H. Skovoroda), 24 bâtiments historiques, 13 bâtiments culturels, 15 autres monuments, 7 librairies (la liste ici). Pourtant la direction de l’UNESCO, dirigée par la Française Audrey Azoulay résiste, et tente de faire le dos rond face à la fronde, durant de longues semaines.

La menace d’un boycott

Les Européens soutenus par un certain nombre de pays passent la vitesse supérieure. Une lettre ouverte est envoyée le 8 avril. Initiée par Laura Davies, l’ambassadrice britannique à l’UNESCO, elle est signée par 46 pays (3). Si la réunion est maintenue, les 46 avertissent : ils « n’iront pas à Kazan », à cette réunion présidée par la Russie. Moscou est en train de « détruire la valeur universelle exceptionnelle » en Ukraine. Tenir une réunion atteindrait la « crédibilité » même de l’UNESCO. La menace est sérieuse. Finalement, face à une menace de boycott, un compromis est trouvé. L’ordre vient du Kremlin. Et dans une lettre, signée de l’ambassadeur à l’UNESCO, Alexander Kuznetsov, la Russie annonce, le report de la réunion sine die. Il était temps.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le comité du patrimoine est composé de 21 membres, élus normalement pour six ans (dans la pratique quatre ans). Ce comité élit un bureau composé de sept États, dont un seul est Européen en ce moment, l’Italie qui occupe un poste de vice-présidence. Outre le président (Russie), un rapporteur (Inde), on compte quatre autres vice-présidents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Thaïlande).
  2. Logo qui figure dans la Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
  3. Quasiment tous les pays de l’Union européenne ont signée cette lettre, sauf la Bulgarie.

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Mort subite d'un journaliste en Centrafrique

Défense en ligne - Thu, 05/05/2022 - 15:43

Dans un climat saturé de bruits de bottes et d'exactions, la mort subite et inexpliquée, le 23 février 2022, du journaliste centrafricain Jean Sinclair Maka Gbossokotto, est survenue comme un point d'acmé dans la dérive autoritaire du régime de Bangui. Les rumeurs et les attaques contre les médias et les activistes de la société civile visent à cacher le choix du pouvoir de survivre coûte que coûte en livrant le pays à Moscou et aux mercenaires du groupe Wagner.

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Une petite pause un peu plus longue que Pâques

Bruxelles2 - Wed, 04/27/2022 - 11:43

(B2) Cher/e/s lecteurs et lectrices fidèles de ce blog. Vous l’aurez constaté, le nombre d’articles s’est raréfié ces derniers temps. Cela ne tient pas seulement au hasard du congé de Pâques. Cette pause est nécessaire pour plusieurs raisons.

L’essentiel de l’actualité est désormais couverte par notre édition Club B2 Pro. Cette édition a pris son essor, d’abord sous forme de test, puis de formule plus élaborée, et a trouvé aujourd’hui son rythme de croisière. Nous publions ainsi toujours 3 à 4 articles par jour en moyenne, 6 jours sur 7, sans compter les centaines de nouvelles recensées dans nos trois carnets de veille hebdomadaire, sur tous les aspects de la géopolitique européenne. Avec seulement une équipe de quatre journalistes permanents, et le renfort d’un ou deux pigistes, la prouesse est prodigieuse au quotidien. Tout cela sans un seul gramme de subvention, de mécénat ou de sponsoring ! Nous ne pouvons démultiplier nos efforts à l’infini. Et il importe de concentrer nos efforts sur ceux qui donnent leurs ressources à B2. NB : fidèle à notre tradition, nous garderons cependant toujours quelques articles en libre accès (ils se trouvent dans la rubrique B).

Si vous ne l’êtes pas encore, vous pouvez vous abonner, c’est ici. Pour les étudiants et universités, une formule master très intéressante a été mise au point qui rend la formule Pro très accessible.

Les missions et opérations de l’Union européenne (de la PSDC), qui ont été au cœur du blog depuis le début, ont perdu de leur importance. Certaines opérations sont terminées ; leur objectif atteint. D’autres se sont transformées pour se pérenniser, mais sont loin de leur objectif de départ, ou connaissent des difficultés lancinantes. Quelques unes maintiennent vaille que vaille le cap. Mais il est un fait, pour atteindre son objectif de stabilisation dans son voisinage et tenir son rôle mondial, l’Union européenne recourt aujourd’hui à une toute autre palette d’instruments (sanctions, fonds de défense, facilité de paix, politique d’armement), très loin de l’esprit de la PSDC de départ.

Enfin, il est temps de revoir en profondeur le concept. Après quatorze ans d’un labeur quasi quotidien, il faut retrouver un nouveau souffle. Le dispositif des blogs a vieilli. Les réseaux sociaux (twitter, linkedin, etc.) ont pris toute leur place. Il importe donc de régénérer le modèle.

Le quotidien de la géopolitique européenne vue par B2 continue, et c’est ici.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Marseille et l'illusion des commencements

Défense en ligne - Wed, 04/27/2022 - 10:54

Marseille n'est pas seulement une cité portuaire fascinante et millénaire ; elle est également un bastion du cinéma depuis son apparition : située à une trentaine de kilomètres de La Ciotat, où les frères Lumière posèrent l'une des toutes premières caméras, elle a été mise sur pellicule dès 1896 par leurs assistants, et Marcel Pagnol y a inscrit plusieurs de ses histoires, tout comme plus tard le cinéaste Robert Guédiguian. Elle est même aujourd'hui la deuxième ville la plus filmée de France. Récemment encore, (...)

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En pause

Bruxelles2 - Mon, 04/25/2022 - 17:34

(B2) Ce blog est en pause de rafraichissement. L’actualité continue sur B2 Pro

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Ce sondeur qui n'aimait pas la critique

Défense en ligne - Fri, 04/22/2022 - 17:54

Comment peut-on interpréter la plainte en diffamation intentée par l'IFOP à l'endroit de M. Alexandre Dézé, maître de conférences en science politique ? Telle est la question qui se pose chaque fois qu'un motif de poursuite apparaît comme un prétexte futile. En l'occurrence ici, la critique d'un sondage concernant le massacre de Charlie Hebdo en 2015 portait sur l'échantillon du sondeur : « Avec un échantillon aussi faible, de 515 personnes, ce sondage n'a aucune valeur et ses conclusions sont discutables. La (...)

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