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Updated: 4 months 1 week ago

Burkina/Communications électroniques : Près de 700 sites radioélectriques détruits

Sat, 12/08/2023 - 00:20

L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso (ARCEP) a tenu un atelier d'échanges avec les professionnels des médias les 3 et 4 août 2023, à Koudougou. À cette occasion, la directrice de la régulation des marchés fixe et mobile, Salamata Rouamba/Illy, a présenté un exposé intitulé « Marchés des communications électroniques : Bilan et perspectives ». Son exposé a évoqué les défis à relever pour davantage améliorer la qualité des communications électroniques au profit des consommateurs. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d'usage du fait du climat sécuritaire.

L'exposé de Salamata Rouamba/Illy a mis en lumière les enjeux majeurs du secteur des communications électroniques auxquels fait face le Burkina Faso. Parmi ces défis, la problématique de l'identification complète des abonnés dans un contexte de terrorisme et d'insécurité croissante a été accentuée. Il est donc impératif en pareille circonstance de renforcer les mesures de sécurité en garantissant l'identification précise des utilisateurs des services de télécommunications.

Près de 700 sites radioélectriques détruits

L'accès limité dans les zones à forts défis sécuritaires pour le déploiement et la maintenance des réseaux a également été abordé. Les infrastructures télécoms ont souvent été la cible d'actes de destruction perpétrés par des groupes terroristes, ce qui entrave la qualité des services de communication dans certaines régions. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d'usage du fait du climat sécuritaire.

Une autre problématique soulevée est celle de la connectivité pour les pays enclavés, qui ne disposent malheureusement pas d'accès aux câbles sous-marins en raison de leur inaccessibilité à la mer. Cela crée des obstacles majeurs pour l'amélioration de la connectivité dans ces pays comme le Burkina Faso.

État des lieux des sites radioélectriques détruits au Burkina Faso

La directrice de la régulation des marchés fixe et mobile de l'ARCEP est également revenue sur la question de l'aménagement numérique du territoire, en soulignant les défis liés au déploiement des infrastructures comme les sites radioélectriques et les réseaux en fibre optique. Elle a mentionné l'opposition des populations quant aux effets potentiels que peuvent avoir ces infrastructures sur leur santé en faisant allusion aux rayonnements non ionisants (RNI).

De plus, le manque de textes nationaux sur la protection contre les RNI a été identifié comme une entrave au déploiement des infrastructures nécessaires pour améliorer les services de communication.

La contribution de l'incivisme en matière de dégradation d'infrastructures, à travers des actes de vandalisme et les travaux de voirie endommageant fréquemment les installations, ont été aussi listés parmi les obstacles. Selon la directrice, ces actes impactent considérablement la qualité des services télécoms.

S'attaquant aux défis liés à l'accès aux services, Salamata Rouamba/Illy a fait cas de la multiplicité des offres promotionnelles et la nécessité d'une plus grande transparence dans les règles de tarification des services, tels que la connexion et la gestion des volumes Internet.

Salya Koné, animateur d'émissions interactives, a suggéré de traduire toutes ces informations en langues nationales

Ce qui faciliterait la compréhension du public illettré sur les différents éléments qui impactent la qualité des services des communications électroniques. Les participants ont apprécié la clarté et la pertinence de la communication de la directrice de la régulation. Les animateurs d'émissions interactives ont souhaité l'accompagnement de l'ARCEP afin de pouvoir communiquer au mieux sur ses réalisations et les défis auxquels l'institution est confrontée.

Les opérateurs doivent régulariser leurs offres en septembre 2023

En réponse à ces défis complexes, l'ARCEP a prévu un ensemble de mesures pour améliorer la situation. Ces mesures comprennent la mise en place d'une réglementation plus stricte encadrant les offres promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que l'admission de nouveaux opérateurs et fournisseurs par l'attribution de licences. Les opérateurs ont pour ce faire, un délai de 90 jours pour régulariser l'ensemble de leurs offres promotionnelles et permanentes « selon les règles de l'art » à compter de la date du mardi 13 juin 2023.

Une approche de co-régulation a également été proposée pour surmonter les limites des compétences institutionnelles et opérer avec d'autres autorités de régulation concernées, notamment la BCEAO et la Commission de l'informatique et des libertés (CIL).

« L'ARCEP est seulement compétente pour intervenir dans la fixation des tarifs sur les services que se fournissent les opérateurs entre eux », Salamata Rouamba/Illy, directrice de la régulation des marchés fixe et mobile

Les perspectives pour le secteur des communications électroniques au Burkina Faso sont ambitieuses. L'ARCEP s'engage à mettre en œuvre un identifiant unique pour améliorer l'identification des abonnés, ainsi qu'à introduire le Roaming national pour élargir l'accessibilité aux services de communication électronique.
L'adoption d'outils de régulation modernes, la mise à jour du cadre législatif et réglementaire pour favoriser l'évolution du secteur, et un accent renforcé sur la sensibilisation, la formation et l'information des acteurs, sont également envisagés afin d'atteindre les objectifs fixés.
Dans un climat où la coopération est essentielle, l'ARCEP entend collaborer avec d'autres institutions régulatrices pour relever ensemble les défis complexes qui se présentent dans le domaine des communications électroniques au Burkina Faso.

L'opérateur de téléphonie mobile Orange Burkina se taille la plus grande part du marché de l'Internet mobile

Estimation du marché des communications électroniques à fin 2022

Rappelons que la part de marchés des opérateurs suivant le parc de l'Internet mobile est de 7,04% pour Telecel Faso SA, de 42,10% pour Moov Africa Burkina et de 50,86% pour Orange Burkina SA, selon l'ARCEP. Le marché de téléphonie mobile quant à lui, pour tous les trois opérateurs en questions, est évalué à 25 659 436 abonnements et un taux de pénétration de 115,66%. Le marché de téléphonie fixe, lui, est partagé entre les opérateurs de Moov Africa Burkina et de Orange Burkina SA avec un parc de 82 473 abonnements et un taux de pénétration de 0,37%.

Selon la BCEAO, l'utilisation de la monnaie électronique via la téléphonie mobile constitue une opportunité d'accès des populations aux services financiers numériques. Le taux d'utilisation de la monnaie électronique calculé sur la base des comptes de monnaie électronique actifs s'est établi à 77,64% en 2022 en légère hausse par rapport à 2021 où il était à 75,41%

Hamed NANEMA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Drissa Djiri, secrétaire général du District de pétanque du Houet : « Nous avons été 3e au championnat national de la FBP »

Sat, 12/08/2023 - 00:15

La pétanque connaît un bel essor dans la province du Houet. Drissa Djiri, le secrétaire général du district du Houet, nous a accordé en exclusivité cette interview dans laquelle il nous parle de la montée fulgurante du jeu de boules dans la ville de Sya. La vulgarisation, selon lui, est en train de prendre. Mieux, les boulistes bobolais sont en train de quitter le dilettantisme pour le professionnalisme. Il en veut pour preuve leurs comportements lors du championnat national de la Fédération burkinabè de pétanque (FBP) en juillet 2023 à Ziniaré. Les Bobolais ont tenu la dragée haute aux Ouagalais en se hissant au final sur le podium. Mais les difficultés ne manquent pas…

Lefaso.net : Comment se porte la pétanque à Bobo-Dioulasso ?

Drissa Djiri : Aujourd'hui, on peut dire que la pétanque se porte bien dans la ville de Bobo-Dioulasso, eu égard à un certain nombre de constats. Si on jette un coup d'œil dans le rétroviseur, il y a quatre, cinq ans de cela, l'essor que l'on connaissait, n'est pas le même aujourd'hui. Entre 2000 et 2010, le nombre de clubs et de joueurs a augmenté. Je l'affirme parce qu'au niveau du district, c'est nous qui traitons les dossiers avant de les envoyer à Ouaga. J'en veux pour preuve le nombre de licenciés qui est passé d'une quarantaine à plus de 150.

Les éléments de preuve sont assez nombreux. Nous étions à moins de dix clubs. Nous sommes de nos jours à 18 clubs dûment affiliés à la FBP et c'est une grande satisfaction. Ce résultat n'est pas l'apanage d'une seule personne. Il est à mettre à l'actif de toute une équipe. Au niveau du district, nous avons élaboré un programme réaliste et réalisable qui a été très bien conduit pour la promotion du jeu de boules dans la ville Sya.

Comment vous vous organisez pour avoir des compétitions, avoir des promoteurs à l'instar de ce qui se passe à Ouagadougou, qui mettent en jeu des coupes, pour vous donner l'occasion de vous confronter ?

Il faut reconnaître que Ouagadougou a une longueur d'avance sur Bobo. Etant la capitale, Ouagadougou est aussi la ville qui a connu la pétanque bien avant. A Ouaga, il faut le reconnaître, il y a assez de moyens. Il est vrai que Bobo aussi est dans la pétanque de manière informelle, il y a un peu longtemps. Il faut reconnaître que des efforts sont faits à Bobo. Nous avons décidé de faire d'abord de la promotion afin que beaucoup de gens connaissent la pétanque. Il a fallu faire tomber des préjugés comme la pétanque est un sport salissant, réservé à des oisifs, des gens qui n'ont rien à faire.

Aujourd'hui, nous sommes en train de faire tomber cela. La vulgarisation aujourd'hui est vraiment visible. De nos jours, les gens reconnaissent que la pétanque est un sport au même titre que le football, le basket ball, l'athlétisme et j'en passe. Spécifiquement pour les compétitions, nous avons eu une idée endogène, à savoir que les clubs s'organisent pour accueillir à tour de rôle les autres. Cela permet aux joueurs de connaître chaque club, de se frotter, de susciter de l'émulation dans la compétition. Si vous faites une estimation, nous avons 18 clubs, donc 18 compétitions.

Vous vous rendez donc compte que nous ne chômons pas. A côté de cette idée originale, nous approchons des personnes physiques, morales telles que les sociétés. Et si on met à notre disposition par exemple 100 000 francs CFA, nous essayons de cotiser dans chaque club pour compléter afin de pouvoir faire une compétition. L'objectif n'est pas forcément le gain, mais la vulgarisation de la pétanque. C'est le lieu pour nous de remercier ici tous ceux-là qui ont accepté de nous accompagner. Mais j'avoue que ce n'est pas toujours facile parce que les gens ne voient tout de suite ce que la pétanque peut apporter comme visibilité à leurs sociétés. Nous travaillons pour cela, ça va prendre du temps, mais je pense que les gens comprendront.

Les équipes de Bobo ont titillé les grands clubs de Ouaga, ici une séquence, à droite le club bobolais LPCB contre Zounogo pétanque club de Ouaga, futur vainqueur du championnat 2023.

Vous avez participé au dernier championnat de la Fédération burkinabè de pétanque qui a eu lieu à Ziniaré, comment vos clubs se sont comportés ?

Actuellement à Bobo, il y a une sorte de concurrence entre les clubs, chacun se bat pour avoir les meilleurs pointeurs, les meilleurs tireurs. Cela fait qu'il y a un mouvement de joueurs entre les clubs ici à Bobo, une chose que l'on ne connaissait pas auparavant. Quand nous avons informé les clubs du déroulement du championnat à Ziniaré, tout de suite c'était l'engouement. Très rapidement, les présidents de clubs ont inscrit leurs équipes. Nous avons donc aligné 14 équipes au compte de la province du Houet et c'est la compagnie de transport Rahimo qui a bien voulu nous conduire à Ziniaré. Pour ce qui est du bilan, il est satisfaisant.

Les 14 équipes ont effectivement pris part aux éliminatoires dans les poules. A l'issue des matchs, sept équipes ont pu franchir les poules pour les phases suivantes, chemin faisant, il y en a qui se sont bien comportés. Et c'est vraiment avec joie que nous sommes rentrés à Bobo avec la troisième place synonyme de médaille de bronze, par le biais du club Indépendant, qui a à sa tête Ousséni Traoré.

Quelles sont les difficultés particulières que vous rencontrez dans la pratique de votre sport favori ici à Bobo ?

Parlant de difficultés, il y en a de plusieurs ordres. La première des difficultés est d'ordre logistique, c'est-à-dire l'acquisition des boules de compétitions dont nous trouvons les coûts assez élevés, plus de 50 000 francs CFA. Il y a aussi la question de l'organisation. Quand on est amateur et on veut exceller, il faut avoir une licence. Quand tu veux une licence, il faut appartenir à un club. Quand on est dans un club, il faut s'acquitter des cotisations et d'autres engagements.

Est-ce que le jeu de boules entretient entre vous des relations de solidarité, comme on aime à l'entendre, la pétanque constitue-t-elle une famille ?

Une question assez intéressante. Si je prends mon propre cas, c'est un sport qui donne l'occasion à l'individu de faire la connaissance de pas mal de personnalités. Dans la pétanque, on rencontre facilement tous les corps de métier : des enseignants, moi-même je suis enseignant de formation, des corps habillés, des gens de la santé, du secteur informel, des commerçants, etc. c'est vraiment un brassage, et ce brassage-là, permet à l'individu de faire connaissance avec pas mal de personnes, de se faire des amis. Socialement, c'est l'un des sports ou loisirs qui vous permet le plus de vous épanouir. Quand vous êtes dans la pétanque, vous connaîtrez beaucoup de gens, quand vous allez dans un service, ou dans les lieux de commerce, vous croiserez des personnes qui vous ont reconnu, que vous avez eu à côtoyer sur un terrain de pétanque, en tant que partenaire ou adversaire. La pétanque, c'est vraiment une famille. Dans la pétanque on gagne beaucoup. Physiquement, on se maintient en bonne santé, on se fait plaisir et il y a le brassage social. En la matière, il n'y a pas un sport ou un loisir qui puisse égaler la pétanque.

ITW réalisée par Barthélemy KABORE

Categories: Afrique

Opération militaire Tchiadima : Retour Diapaga - Kantchiari

Fri, 11/08/2023 - 23:30

Vidéo : RTB

Categories: Afrique

Suspension de radio Oméga : Les organisations professionnelles des médias dénoncent une décision arbitraire

Fri, 11/08/2023 - 23:00

Dans le communiqué ci-après, l'Organisation professionnelle des médias (OPM) réagit à la suspension de radio Omega par le gouvernement. "Cette suspension de Radio Oméga est à tout point de vue illégale. Loin de toutes considérations professionnelles, cette suspension est politique. Le gouvernement n'a aucune compétence pour connaître du respect ou non des règles d'éthique et de déontologie dans un média" a relevé l'organisation.

Pour elle, par ces actes, "le gouvernement contribue à mettre en péril le droit du public à l'information et sape la crédibilité d'une institution comme le CSC".

Lefaso.net

Déclaration des OPM sur la suspension de Radio Oméga

Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont appris avec stupéfaction la décision de suspension « jusqu'à nouvel ordre » de la Radio Oméga FM. C'est à travers un communiqué signé de son porte-parole, M. Jean Emmanuel Ouédraogo, que le gouvernement burkinabè a pris cette décision aussi grave qu'inédite ce 10 août 2023.

Le gouvernement sanctionne Omega pour avoir donné la parole à M. Ousmane Abdoul Moumouni, se réclamant porte-parole du Conseil de la résistance pour la République (CRR) au Niger. Le gouvernement cite, entre autres griefs contre la radio, la violation des règles d'éthique et de déontologie et le reniement de sa responsabilité en tant que média. Le gouvernement dit au final suspendre les programmes de la Radio Oméga « au nom de l'intérêt supérieur de la Nation ».

Nous, Organisations professionnelles des médias, réunies le 11 août 2023 à Ouagadougou, condamnons fermement cette énième intrusion du gouvernement de Transition dans la régulation des médias. Le gouvernement s'est ainsi substitué au régulateur qu'est le Conseil supérieur de la Communication (CSC).

Cette suspension de Radio Oméga est à tout point de vue illégale. Loin de toutes considérations professionnelles, cette suspension est politique. Le gouvernement n'a aucune compétence pour connaître du respect ou non des règles d'éthique et de déontologie dans un média. Cela relève des attributions du CSC, conformément à la loi organique N° 004-2018/AN du 22 mars 2018 portant modification de la loi organique N° 015-2013/AN du 14 mai 2013, portant attribution, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC).

Du reste, le CSC s'était saisi déjà de la question sur interpellation du gouvernement d'ailleurs et s'apprêtait à l'examiner lorsque le même gouvernement est passé outre pour prendre cette décision totalement irrégulière. En tout état de cause, si le gouvernement a un problème avec un média, qu'il saisisse l'Observatoire burkinabè des médias (OBM), le CSC ou le juge. Dans le cas contraire, ce ne serait que de l'arbitraire.

Cette suspension de fait de Radio Oméga n'est pas une première. RFI et France 24 ont été tout autant victimes de la régulation politique du gouvernement du MPSR 2. Par ces actes, le gouvernement contribue à mettre en péril le droit du public à l'information et sape la crédibilité d'une institution comme le CSC. Par ce fait, il viole la Constitution du Burkina Faso que le Président de Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a pourtant juré de défendre. En effet, le droit à l'information (article 8 de la Constitution) et le CSC (article 160.3 de la Constitution) font partie intégrante de notre loi fondamentale et aucune autorité ne devrait se permettre d'y porter atteinte, ou alors nous sommes en face d'un parjure.

L'histoire récente du Burkina Faso montre que les droits comme celui à l'information, la liberté d'expression et de presse, ont été arrachés de haute lutte. De même, le niveau de crédibilité d'une institution telle que le CSC a été obtenu au prix d'énormes sacrifices de l'ensemble de notre peuple. L'histoire enseigne également que le peuple burkinabè s'est toujours mobilisé pour défendre ses acquis et il en sera toujours ainsi.

Au nom du droit du public à l'information en temps de paix comme en temps de crise, nous, Organisations professionnelles des médias (OPM), signataires de la présente déclaration, constatant que cette suspension est irrégulière et illégale :

 condamnons la suspension de Radio Oméga ;
 exigeons du gouvernement la levée immédiate et sans conditions de cette suspension ;

 apportons notre soutien au groupe Oméga Médias ;
 invitons le gouvernement à inscrire désormais ses actions dans la légalité ;
 encourageons les journalistes et les médias à continuer sereinement leur travail avec professionnalisme et abnégation en dépit des pressions et des intimidations ;
 appelons les hommes et femmes de médias ainsi que les organes de presse à rester solidaires, mobilisés et à l'écoute pour tout mot d'ordre que commanderait l'évolution de la situation ;

 invitons les défenseurs des droits humains, de la liberté d'expression et de la presse, ainsi que les démocrates, à s'opposer à cette forfaiture en vue de préserver les acquis démocratiques arrachés au prix d'énormes sacrifices ;
 interpellons le CSC à jouer son rôle régalien de régulation en assumant pleinement son autorité.

Fait à Ouagadougou, le 11 août 2023
Pour le CNP-NZ,
Le Président
Siriki Dramé

Pour l'AJB,
Le Président
Guézouma Sanogo

Pour la SEP,
Le Président
Inoussa Ouédraogo

Pour le SYNATIC,
Le Secrétaire Général Adjoint
Aboubakar Sanfo

Pour Reporters du Faso,
Le Président
Moumouni Simporé

Pour l'AEPJLN,
Le Coordinateur
Evariste Zongo

Pour l'AEPML,
Le Président et PD / Le Secrétaire Général
Amidou Kabré

Pour l'APAC,
La Présidente de la transition
Bénédicte Sawadogo

Pour l'AMC
André Eugène Ilboudo

Pour l'UBESTV,
Le Président
Ismaël Ouédraogo

Pour l'UNALFA,
Le Président
Lamoussa Jean-Baptiste Sawadogo

Pour l'OBM,
Le Président
Hamado Ouangraoua

Categories: Afrique

Prétendue « charte de l'impérialisme » : Le Pr Magloire Somé dénonce un faux document

Fri, 11/08/2023 - 22:00

Depuis quelque temps circule sur Internet et les réseaux sociaux une vidéo présentée comme la « charte de l'impérialisme ». Pour le Pr Magloire Somé, professeur titulaire d'histoire contemporaine à l'Université Joseph Ki-Zerbo, ce document, que certains veulent même faire enseigner à l'école, est un faux. Démonstration.

Bonjour à tous,

J'ai été saisi par un collègue angliciste qui m'a transféré, il y a un an, un document qui circule depuis un certain temps et que l'on dénomme la charte de l'impérialisme. Quelques mois plus tard, un agronome me saisit avec une vidéo dans laquelle l'activiste et influenceur camerounais Banda Kani dit avoir retrouvé la source de ladite charte.

L'agronome voulait connaître ma position sur la véracité de la charte de l'impérialisme dont l'existence supposée a été diffusée par une chaine de télévision africaine et reprise de façon virale sur les réseaux sociaux au Burkina Faso. Je me suis fait alors le devoir de publier courant janvier 2023 ma réponse sur ma page Facebook.

Le contexte actuel du retour en force des coups d'Etat, du souverainisme et de l'anti-impérialisme en Afrique de l'Ouest réactualise l'information de la vidéo en lui conférant un caractère de vérité incontestable. Certaines personnes, convaincues de l'authenticité du texte de la prétendue charte, ont même annoté qu'il est absolument nécessaire de l'enseigner dans nos écoles, collègues, lycées et universités pour éveiller la conscience de la jeunesse africaine.

Je me fais de nouveau le devoir de publier en la développant davantage ma réponse dans la presse en ligne afin d'atteindre un plus grand lectorat.

Après avoir écouté, réécouté la vidéo qui circule et lu le document de la « charte » sur les réseaux sociaux, j'avoue que les sources et le contenu de ce document me posent problème. Ils sont contrariants avec le cours des événements historiques. D'abord, l'introduction, faisant office de préambule de la charte, contient déjà deux anachronismes importants :
Premièrement, l'idée de « puissances Occidentales » qui se partageaient l'Afrique à la conférence de Berlin de 1885. Le concept de « puissances occidentales » est anachronique dans le contexte du XIXe siècle finissant. Si la notion d'Occident est née en Europe depuis la subdivision de l'Empire romain en deux empires (d'Occident et d'Orient), cette subdivision de caractère politique prend une connotation culturelle à partir du grand schisme dans le christianisme en 1076.

L'Occident a symbolisé dès lors l'empire romain dont la religion est le christianisme romain. L'Orient est représenté par l'Empire byzantin dont la religion dominante est le christianisme orthodoxe. Au siècle des Lumières, la notion d'Occident en opposition à l'Orient devient une réalité géopolitique. L'Occident à ce moment désigne l'Europe chrétienne par opposition à l'Orient asiatique de culture confucéenne, bouddhique et hindoue. A mi-chemin entre les deux pôles, on a le Moyen (Iran, Irak, Péninsule arabique) et le Proche Orient (Palestine, Liban, Jordanie, Syrie, Turquie) dont la religion dominante est l'islam.

Quant à la notion de puissances occidentales, elle n'est née qu'à partir de la guerre froide. Elle ne saurait se retrouver dans la charte dès Yalta. Et si elle y est intégrée, c'est la toute dernière version qui se révèle pourtant introuvable ! Les Etats-Unis ont pris part à la conférence de Berlin, certes, mais pas au partage de l'Afrique, puisque s'étant déclarés anti-impérialistes, ils refusèrent d'aller prendre part à la compétition pour conquérir des colonies.
Deuxièmement, l'auteur ou les auteurs du document font précéder la deuxième guerre mondiale à la Société des Nations (SDN) et intègrent l'ONU dans les dispositions d'une charte élaborée à l'époque de la traite négrière.
Venons-en maintenant à la source américaine du document de charte. La charte aurait été élaborée à Washington pendant la traite négrière. C'est à quelle date précisément ? La période de la traite négrière va de la colonisation de l'Amérique au XVIe siècle jusqu'en 1865 pour les Etats-Unis et 1878 pour le Brésil. Soit, considérons la période de la traite négrière : si Washington est citée comme le lieu de l'élaboration de la charte, cela suppose que c'est probablement après l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique proclamée le 4 juillet 1776. C'est donc sans doute après 1776. Cette hypothèse me paraît fort probable à condition que la charte soit vraie. Le mouvement abolitionniste britannique date de 1807 (pour la métropole) et 1830 (pour les colonies). Celui de la France remonte à 1815 (métropole) et 1848 (colonies).

Les Etats-Unis étant indépendants de la Grande Bretagne n'étaient plus concernés par l'application des lois et règlements britanniques. Il existait bien sûr le phénomène de contrebande de la traite négrière après les mouvements abolitionnistes en Europe. A partir de 1830, pour la Grande Bretagne, 1848 pour la France, on ne parle plus de période de l'esclavage ou de la traite négrière. La période esclavagiste américaine s'était poursuivie du XVIIe siècle jusqu'à 1865, date de l'abolition de l'esclavage et de la libération des esclaves aux Etats-Unis. Elle s'était nourrie de la contrebande du commerce du bois d'ébène. On peut penser qu'un tel document ait pu être élaboré et signé entre 1776 et 1865. Mais si la charte avait existé, pourquoi ne précise-t-on pas la date de sa signature et les pays signataires ? En raison du mouvement abolitionniste européen, dont les origines remontent aux idéaux humanitaristes du siècle des Lumières, ce document ne serait donc qu'un texte étasunien qui ne saurait avoir une valeur de convention, de traité ou d'accord entre plusieurs Etats.

Je rappelle qu'à la conférence de Berlin, les États-Unis, en raison de leur position anticolonialiste de principe, avaient intervenu en observateurs, argumentant pour défendre les intérêts du roi belge, Léopold II. Si la charte y avait été secrètement renégociée, il devait en exister les deux variantes. Mais même la deuxième version ne saurait parler de « puissances occidentales ». A la conférence de Yalta, les États-Unis s'étaient montrés comme toujours anticolonialistes, exigeant des puissances colonisatrices l'autodétermination des peuples colonisés. Et si renégociation il y avait eu, elle devrait introduire sans doute encore une autre variante et faire l'objet de signature entre les Etats-partie. Mais le document qui circule et que j'ai lu n'est pas signé. Bien plus, le concept de « tiers monde » y est employé. Or, à la conférence de Yalta de février 1945, ce concept n'était pas encore forgé. Il n'a été forgé qu'en 1952 par Alfred Sauvy, un économiste et démographe français, en référence à la société à ordres française de l'ancien régime, celui du XVIIIe siècle.

Bien plus, dans l'article 10, l'on parle des « pays du Sud », concept encore nouveau datant de l'après indépendance des territoires coloniaux. Le concept de « crime contre l'humanité » (article 14) est forgé seulement en 1945 au Tribunal de Nuremberg. L'emploi d'autres concepts comme « l'aide au développement » (article 15), les « armes de destruction massive » (article 18), semble indiquer que la prétendue charte ne serait probablement qu'une parodie tragicomique des pratiques actuelles de l'impérialisme que quelques dramaturges politistes africains ont voulu traduire sous la forme d'une charte. Mais il fallait lui donner un semblant d'existence réelle, une certaine authenticité pour susciter une adhésion massive au mouvement anti-impérialiste en Afrique.

La prétendue charte de l'impérialisme reprend astucieusement l'idée étasunienne de l'accès aux ressources naturelles et aux matières premières. En effet, la position des États-Unis, depuis la charte de l'Atlantique d'août 1941, était que les empires coloniaux, régis par le pacte colonial, prennent fin pour permettre l'ouverture de leurs ressources à tous les États, grands ou petits. Avec la fin du pacte colonial devait s'ouvrir une nouvelle ère, celle d'une organisation du commerce au niveau mondial.

Cette position défendue par les Etats-Unis depuis 1941 est la part du vrai dans le faux. Je fais observer qu'aucun spécialiste de l'impérialisme colonial ou du capitalisme, historien ou économiste, n'a jamais évoqué l'existence de la charte et cité ce document comme un traité, une convention ou un accord international. Je ne crois pas que les universitaires ou les chercheurs, occidentaux ou africains, vendangeraient leur conscience professionnelle en occultant un fait aussi important dans l'histoire de l'humanité.

Enfin, outre les incohérences et les anachronismes ci-dessus évoqués contenus dans la charte, je ne peux, en tant qu'historien, la valider comme document authentique. Le vraisemblable ne doit pas être pris pour une vérité historique.

Magloire Somé
Professeur titulaire d'histoire contemporaine

Categories: Afrique

Les conséquences de l'extension de la ville de Ouagadougou sur la périphérie : le cas de Zagtouli

Fri, 11/08/2023 - 21:30

Résumé

De cinq arrondissements en 1995, la ville enregistre depuis 2012 douze et une population totale de 2 868 034 habitants, soit une croissance de +7,2% par an, sur une superficie de 21 930 hectares. En effet, la croissance de la ville de Ouagadougou a été très importante et mal contrôlée par les autorités depuis la période postcoloniale. Ce faisant, l'urbanisation galopante de la ville a englouti bon nombre de villages. L'article vise à montrer les effets induits de l'urbanisation galopante de la ville de Ouagadougou sur les entités politiques périphériques telles que Zagtouli.

Introduction

Le Burkina Faso connaît un faible taux d'urbanisation par rapport à la sous-région ouest africaine : en 2009, 19.8% de la population habitent en ville, alors que le Mali ou la Côte d'Ivoire compte respectivement un taux d'urbanisation de 33% et 44.4% (UNCTAD, Handbook of Statistics, 2009). Cependant, la rapide et récente croissance des villes surtout Ouagadougou, engendre de nombreux défis socio-économiques et environnementaux. L'urbanisation du royaume de Ouagadougou connait un essor suite à l'installation de l'autorité coloniale à la fin du XIXème siècle. Entre 1924 et 1926, Ouagadougou connut un essor économique justifiant la transformation de son statut en commune mixte (C. Sissao, 1995, p. 119). Cette croissance économique était tributaire des cultures de rente comme le coton, devenu culture obligatoire dans les années 1920 (ANS, 3G1/22, Affaires politiques : Création, fonctionnement, vérification communes mixtes, Abidjan, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou (1919-1940).
). Capitale politique du Burkina Faso depuis 1947, la loi n°04/93/ADP du 12 mai 1993 portant organisation municipale fait de Ouagadougou une commune de plein exercice en 1995.

De cinq arrondissements en 1995, la ville enregistre depuis 2012 douze arrondissements avec désormais cinquante-cinq secteurs et une population totale de 2 868 034 habitants, soit une croissance de +7,2% par an, sur une superficie de 21 930 hectares (Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), 2018). En effet, la croissance de la ville de Ouagadougou a été très importante et mal contrôlée par les autorités depuis la période postcoloniale. Ce faisant, l'urbanisation galopante de la ville a englouti bon nombre de villages qui jadis étaient des localités éloignées et autonomes de Ouagadougou. Comment l'étalement de la ville de Ouagadougou a-t-il entraîné l'intégration de Zagtouli en devenant métropole ?
Ce travail vise à montrer aux autorités politiques les effets néfastes de l'extension incontrôlée de la ville de Ouagadougou.

Méthodes

Pour y répondre, la méthodologie usuelle en sciences humaines et sociales a été déployée. Celle-ci a consisté en des enquêtes de terrain et à la consultation d'archives coloniales ainsi qu'à des références bibliographiques variées. De l'exploitation de la documentation découle une structure de l'étude de trois axes principaux : l'impact sur la gestion du patrimoine foncier de Zagtouli, sur l'agriculture urbaine et périurbaine et socio-politique.

Résultats

1.L'impact de l'extension de la ville de Ouagadougou sur la gestion du patrimoine foncier de Zagtouli

Après l'indépendance, malgré le transfert de tous les pouvoirs et la mise en place d'une législation foncière, il n'y a pas eu de politiques urbaines rigoureuses d'envergure qui accompagne l'explosion démographique et l'extension spatiale de la capitale du fait des difficultés liées à la décentralisation. Elle a pour but de créer un minimum de conditions dans les chefs-lieux de région afin de réduire l'arrivée massive des migrants dans la capitale. Mais, l'attraction de la capitale se justifie pour des raisons historiques et économiques. Il y a l'action de la puissance impérialiste et le détournement du statut de la capitale économique initialement donnée à la ville de Bobo-Dioulasso au profit de la ville de Ouagadougou. Ce statut de capitale politique avec autant d'industries draine d'autres investisseurs dans divers domaines tels que les universités, les sociétés immobilières etc. D'où le boom démographique dans la capitale. La croissance urbaine soutenue et les bouleversements morphologiques qui en découlent et expriment la pression accrue sur l'espace urbain se traduisent diversement selon l'histoire des villes, leur ancienneté et la genèse de leurs populations.

Evolution de la population de Ouagadougou de 1975 à 2000
172661 habitants (INSD, 1975)
441514 habitants (INSD, 1985)
688399 habitants (INSD, 1990 estimation réalisée sur la base du taux de 9,45%)
1710730 habitants (INSD, 2000 estimation réalisée sur la base du taux de 9,45%)

Ces effectifs montrent que la population urbaine augmente rapidement et cela impacte les superficies des entités politiques voisines à celle de Ouagadougou.

L'évolution exponentielle de la population (environ 10 % entre 1975 et 1985) est due au double phénomène d'accroissement naturel et d'immigration urbaine, en relation avec l'extrême pauvreté dans les campagnes. Les migrants en arrivant, cherchent d'abord à s'implanter à l'intérieur de la ville ; soit chez les parents, soit en location. La pratique est courante, surtout la première, parce qu'il n'est pas possible pour les nouveaux arrivants de trouver un terrain pour bâtir une maison d'habitation. Les habitants des quartiers non lotis arrivent donc, pour la majorité d'entre eux, des quartiers lotis voisins. Ne pouvant pas habiter dans la ville de Ouagadougou pour des raisons liées au coût des loyers qui grimpent régulièrement, certains migrants préfèrent s'installer au niveau de la périphérie dans des habitats précaires en attendant d'éventuelles opérations de lotissements ( Hien S.J. W et al, 2022 p.310).

De 1960 à 1980, 200.000 nouveaux citadins environ se sont installés à Ouagadougou et 1040 ha ont été aménagés dans le cadre des opérations publiques de lotissement. La multiplication des quartiers périphériques est apparue dès le début des années 1970. Ils représentaient avec 4.900 ha, près des trois quarts de la superficie urbaine en 1980 (Traoré A., 1993, p.9). C'est pourquoi la superficie des quartiers non-lotis s'est intensément développée, accueillant de plus en plus de migrants qui du fait des difficultés économiques liées à la précarité des emplois pour certains et d'autres dans l'intention de bénéficier des parcelles lors des opérations de lotissements. Ce sont des pratiques non maîtrisées par l'autorité qui entrainent une extension démesurée de la commune de Ouagadougou engendrant ainsi d'autres conséquences telles que la spéculation foncière. La spéculation foncière est une des causes des luttes d'indépendance et d'éclatement des différentes entités politiques jadis unies et solidaires.

Toujours au niveau des inconvénients, avec le lotissement il n'y a plus de champs pour l'agriculture familiale. Cette situation a contribué à augmenter le taux chômage dans la localité tributaire à l'accaparement des terres par les promoteurs immobiliers. En effet, il y a quelques années que l'Etat avait suspendu les attributions au profit des promoteurs immobiliers, qui font la kermesse devant les structures locales : « Les propriétaires terriens à la vue de cette mesure ont ignoré et de manière royale même s'il y a des maires. On nous contourne à chaque fois avec les promoteurs. Imaginez quelqu'un vous appelle qu'on est en train de mettre des bornes à quelque part et nous on n'est au courant de rien. C'est vrai le ministère a fait de son mieux pour vouloir orienter ou guider la chose, mais malheureusement nous constatons un désordre des promoteurs qui ne viennent vers nous que pour demander un accompagnement par une délibération » ( SIMPORE Kassoum, entretien réalisé 14/12/2020 à Ouagadougou ). Selon cet élu local, la suspension du lotissement crée plus de difficultés : « Il y a des cas de litiges qui datent d'une dizaine d'années. Quand on a suspendu, on ne peut rien corriger, on ne peut rien résoudre, on ne peut décider du problème de 2 personnes qui sont attributaires d'une même parcelle. Et ça va faire un jour une nouvelle situation (problème). Le jour où la mesure sera levée, la commission va délibérer pour un des 2, si les promoteurs ont tout fini et on ne peut plus faire de lotissement ? » (SIMPORE Kassoum, entretien réalisé 14/12/2020 à Ouagadougou). Pour le Conseiller, la mairie est impliquée dans la gestion des lotissements afin de délivrer les actes administratifs ; elle joue le rôle d'accompagnant. Aujourd'hui nous assistons à un pillage des terres. Les propriétaires terriens à la vue de cette mesure, ont ignoré et de manière royale les maires pour collaborer avec les promoteurs immobiliers. On constate un désordre des promoteurs qui ne vont vers les autorités municipales que pour demander un accompagnement par une délibération. Cela crée beaucoup de mécontents. La mauvaise implication de l'Etat dans la question foncière a rendu davantage complexe le problème du foncier au Burkina Faso. Aujourd'hui, la capitale burkinabé est caractérisée par une double identité foncière. Une organisation foncière publique importée de la pensée coloniale dite « lotie », et une organisation foncière informelle issue de la culture villageoise dite « non-lotie ».

L'insécurité foncière au Burkina Faso, aggravée par l'accaparement des terres rurales, est grandissante. Malgré l'existence de la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural qui avait suscité un espoir chez les exploitants familiaux, le foncier est aujourd'hui problématique avec la ruée vers la terre marquée par des acquisitions foncières à grande échelle à des fins de promotion immobilière, d'agrobusiness ou d'exploitation minière. Au lieu qu'elle soit l'un des leviers majeurs de développement durable, la terre, est devenue une source d'inquiétudes pour les populations. Le foncier ne peut pas être un instrument de développement si les politiques et les pratiques sont antinomiques. Ces phénomènes portent en eux-mêmes, les germes de risques d'exclusion foncière. Et cela constitue des menaces sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la cohésion sociale et la paix.

2.L'impact de l'extension de la commune de Ouagadougou sur l'agriculture urbaine et périurbaine

L'agriculture urbaine et périurbaine à l'intérieur et dans la ceinture de Ouagadougou prend de nombreuses formes, avec différents types d'exploitations de cultures caractérisées par différentes dispositions spatiales et d'occupation et l'accès à des installations d'irrigation. Ceux-ci peuvent être classés dans deux grandes catégories : les sites situés le long du réseau hydrographique de la ville (barrages, rigoles, canal central, marigots temporaire ou permanent etc.) et ceux autour des rejets d'eaux usées.

L'agriculture urbaine et périurbaine se révèlent être une activité essentielle pour la ville de Ouagadougou. Son importance se perçoit au regard de la forte progression des superficies qui lui sont consacrées. Au-delà de la superficie qu'elle occupe, l'agriculture urbaine est au cœur d'un secteur économique et social important, dont les retombées ne sont pas seulement perceptibles par les cultivateurs. Elle nourrit ceux qui la pratiquent, mais plus globalement l'ensemble des habitants de la ville de Ouagadougou. Elle est donc aussi créatrice d'emplois et source de revenus pour une part non négligeable de Ouagalais : « je fais du maraichage au cours de la saison sèche c'est-à-dire de décembre à mars. Et cela peut me remporter entre 300 000 et 500 000 F CFA en fonction du niveau de tarissement des points d'eau » (SAVADOGO Salamata, entretien du 17/12/2020 à Zagtouli ). C'est une activité du secteur informel donc les statistiques font défaut, mais il n'est pas rare de croiser, à Ouagadougou, des personnes pratiquant le maraîchage, y compris certaines ayant une autre activité professionnelle et pour qui l'agriculture urbaine devient une activité d'appoint, complémentaire. Mais, l'agriculture périurbaine est intimement liée à l'accès à la terre. La pression foncière reste l'un des défis majeurs de l'agriculture urbaine. Au plan local, la sécurité foncière est réservée et octroyée par les chefs coutumiers et les héritiers. Cependant, avec l'extension de la ville de Ouagadougou, l'accès à la terre se joue sur plusieurs terrains. En plus des anciens acteurs, il faut prendre en compte dorénavant la Municipalité qui, avec les autres constituent les principaux détenteurs de droit de contrôle sur la terre : « le chef de Zagtouli, nous avait autorisé à exploiter environ deux hectares depuis 1998. Mais avec les nouveaux lotissements nous n'avons même un mètre carré, nous étions obligés de remonter plus loin dans les non-lotis toujours relevant de son autorité pour nous installer et pratiquer l'agriculture. Mais aujourd'hui encore, nous n'avons même un lopin de terre. Si ce n'est que cette superficie autour du point d'eau » (KABORE Ali, entretien du 19/12/2021 à Zagtouli). De façon unanime, les acteurs reconnaissent les contributions multiformes de l'agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou. Elle contribue, de leur point de vue, à la sécurité alimentaire et à la création d'emploi. Elle est la source principale d'approvisionnement en légumes de la ville de Ouagadougou. Mais, avec l'extension démesurée de la capitale et la non prise en compte de l'agriculture familiale dans les politiques d'urbanisation, ce secteur risque de disparaitre. L'agriculture urbaine favorise un microclimat et permet le recyclage des déchets solides et la réutilisation des eaux usées

Le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine apparaît aussi comme une réponse à l'exode rural qui accroît considérablement les besoins en produits maraîchers en milieux urbains, tout en fournissant la main d'œuvre nécessaire à la production. Ainsi, Ouagadougou à l'instar de plusieurs villes africaines est devenue une grande productrice de légumes, sous diverses formes. Cependant, dans le cadre du Grand Ouaga qui s'étend sur 3450 km2, l'exploitation familiale et maraichère périurbaine deviendront des terrains urbains dans un avenir proche.

3.L'impact socio-politique

La stabilité de Zagtouli a attiré et a maintenu de nouveaux migrants qui engendre la mise en place de quartiers au fil du temps. Aujourd'hui avec la prolifération de non-lotis, environ une dizaine de quartiers s'est ajouté au 13 plus anciens. L'actuel chef de Zagtouli, Naaba KANGO a procédé à la création de nouveaux quartiers en nommant des responsables afin de faciliter la gestion de la cité. Quand le regroupement d'homme atteint un seuil pouvant remettre en cause l'ordre ancien et rendre la gestion de la coté plus complexe qu'autrefois, la réorganisation du cadre de vie s'impose à l'autorité politique.

L'espace urbain est par définition un espace de concentration humaine mais aussi économique ou culturelle. Les cultures s'y superposent. La culture étant la manière de vivre d'une communauté ou d'un peuple. Donc, autant d'hommes d'origine diverse autant d'éléments culturels dans la zone d'accueil. Et cette cohabitation de plusieurs membres appartenant à d'autres communautés peut donner lieu à la naissance d'une ou plusieurs manières de vivre. Le mariage inter et extra communautaire contribue davantage à un mélange de culture. Si certaines normes, véhiculées par des représentants plus puissants que d'autres semblent dominées, les autres univers culturels sont rarement effacés. Les différentes communautés célèbrent leurs événements heureux et malheureux sur la base des principes culturels de leurs villages d'origines mais souvent avec des variances. Ces différentes manifestations diverses et diversifiées se déroulent souvent à l'insu de l'autorité traditionnelle. Et cela impacte l'autorité du chef traditionnel. En cas de litige entre les membres de la cité, la gestion de la crise ne peut qu'être complexe et influence la cohésion sociale.

L'extension de la ville de Ouagadougou a entrainé la naissance du bicéphalisme dans la gestion de la cité. D'une part les populations anciennement installées connaissent et respectent les us et coutumes dans la zone d'accueil et d'autre part la population récemment installées dans un contexte de communalisation intégrale ont le maire comme autorité. Le renforcement du pouvoir politique du maire à émietté celui du chef de Zagtouli. Et toutes les décisions de justice sont nulles et non avenues aux yeux de certaines communautés. Et selon elles, la seule autorité reconnue est celle du maire et des autres au nom de l'Etat. L'autre aspect non moins négligeable, c'est cette perte des valeurs culturelles qui régissaient la communauté. Les migrants sont capables de réinterpréter en ville des pratiques de sociabilité et d'usages de l'espace acquises ailleurs, en milieu rural : « l'attention est attirée sur les « espaces sociaux » que ne parviennent pas à soumettre totalement les mécanismes de contrôle étatique, alors que la ville semblait devoir inexorablement, nécessairement, devenir le lieu par excellence de l'emprise du pouvoir moderne » (Gibbal J.-M. et al, 1981, p.9). Et selon Georges BALANDIER : « Le fait remarquable restait la recherche constante de modes d'ajustement, l'effet positif d'une socialité inventive qui n'abandonnait pas le milieu urbain à l'anomie et, au-delà, au désordre.

L'innovation culturelle ne se réduisant pas aux formes imitatives des manières européennes, celles qui définissaient la catégorie des « évolués » (Balandier G., 1985, p. XVII). L'analyse démographique urbaine doit prendre comme sujet d'observation les personnes vivant en ville et non pas les entités urbaines afin de recadrer le débat sur les acteurs sociaux eux-mêmes et leurs comportements spécifiques en ville. Même si l'accent est mis sur les populations citadines, leur insertion dans le cadre urbain en tant que lieu organisé et territoire approprié est implicite car l'espace détermine certains comportements sociaux ainsi que des choix culturels et attitudes politiques. Et cela pose le problème des politiques de la ville sur la gestion foncière, l'urbanisme et les données démographiques. Aucune communauté humaine ne peut vivre en vase clos et sans subir les influences des autres : « Quelle que soit l'importance de la relation qu'elle entretient avec le territoire, la communauté trouve le principe de son existence dans l'histoire » (Bonté P. et al, 2012, p.166). Mais, les acteurs sociaux doivent réaliser ce changement de façon progressive afin de préserver ses valeurs culturelles. Il y a de ces différends qui pouvaient être régler en famille et qui sont malheureusement présentés aux autorités administratives, qui malgré leur grande ignorance du dossier acceptent se mêler d'une affaire familiale. Et cette manière de faire crée davantage de frustrés au sein de la communauté. Et ce sont de véritables montagnes qu'elles érigent pour les chefs coutumiers. Les autorités politiques et administratives ne s'impliquent pas suffisamment pour le respect des us et coutumes. La population elle-même contribue malheureusement au non-respect des cultures en ne respectant pas souvent le chef. L'urbanisation entraine la pluralité des références normatives et la coexistence entre, d'une part, les normes légales codifiées par l'Etat à partir des modèles exogènes et, d'autre part, les manières de faire locales et les coutumes plus ou moins réinterprétées (Le Bris E. et al., 1985, p.14). En plus de la pluralité des valeurs culturelles au sein de la cité, il y a l'éloignement des villages avec le centre de décision. Le nouveau découpage intégrant Zagtouli à la commune de Ouagadougou, a des avantages et des inconvénients. Pour certaines localités, il y a un problème de distance d'avec le chef-lieu de la commune, comme l'explique le maire de Tanghin Dassouri, Kassoum SIMPORE :
« Pour une partie de la population c'est une douleur. Et je reviens sur le quartier Zokounga ; c'est un village dans les coutumes il y a les masques. Tout Zokounga relevait de la commune de Signonghin et Zokounga était un quartier de Bassinko qui était un village de la commune de Signonghin. Après le découpage on a pris une grande partie de Zokounga mettre dans la commune de Tanghin Dassouri. Dans le temps entre Zokounga et Signonghin ça faisait 6 à 7 km pour rejoindre le chef-lieu de la commune. Mais aujourd'hui pour quitter Zokounga et aller à Tanghin Dassouri il faut parcourir un minimum de 25 km. Et c'est pour ça que je dis que c'est une douleur. Le Goo-naaba, avait fait plusieurs écrits aux haut-commissariat, au gouvernorat, et même jusqu'au ministère, pour que leur village soit rattaché à l'arrondissement 8, au lieu de Tanghin-Dassouri qui est loin. C'est vrai que c'est eux-mêmes qui avaient demandé à être érigé en village et l'autorité avait accédé à leur demande, mais avec l'observation qu'en ce moment le village sera rattaché à Tanghin Dassouri qui est encore une commune rurale ». Les avantages sont entre autres le développement des activités commerciales et des services sociaux de base (école, centre de santé etc.).

Conclusion

Nous avons montré dans les rapports entre Ouagadougou et Zagtouli que l'idée impériale n'était pas absente de la pensée politique des sociétés africaines. Malgré tout, si l'on adopte un point de vue éthique, il apparaît que les Moose ont pensé tout à la fois un ordre politique, un espace dominé par des formations royales, ainsi qu'une philosophie du pouvoir renvoyant à une forte vision de soi. Tout ceci a été le moteur d'une expansion territoriale initiale, puis de l'intégration différentiée de diverses couches de la « société globale » avant la conquête. Cela s'est poursuivi après la période coloniale avec l'intégration de Zagtouli à Ouagadougou et bien d'autres localités. Zagtouli est à présent un quartier de la ville de Ouagadougou, faisant partie de l'Arrondissement n°8. Et cela est lié à l'extension rapide de la ville de Ouagadougou. L'absence de terre pouvant accueillir tous les migrants dans la ville de Ouagadougou, les migrants s'installent dans les quartiers périphériques autrement dit dans les villages voisins et demandent par la suite une amélioration de leur cadre de vie. Or, la réalisation de ces infrastructures rattache immédiatement ce village loti à la commune de Ouagadougou. C'est ainsi que Zagtouli est devenu un quartier de la capitale. Les éléments positifs résident dans l'augmentation du nombre d'infrastructures scolaires, sanitaires et le développement des activités commerciales.

Dr HIEN Sourbar Justin Wenceslas
Chargé de recherche
Institut des sciences des sociétés (INSS)
Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST)/ Burkina- Faso

Bibliographie
GIBBAL J.-M. et al., « Situations urbaines et pratiques sociales en Afrique », in Cahiers d'études africaines. - n° 81-83, XXI (1-3), 1981, p.9.

BALANDIER G., 1985, Sociologie des Brazzavilles noires, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1985 (seconde édition). - p. XVII.

BONTE P. et al., (sous la direction), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, Quadrige / PUF, 2012, p. 166

HIEN S. J. W. et al., 2022, « Les enjeux sociopolitiques et environnementaux de l'urbanisation au Burkina Faso : cas de l'intégration du Canton de Zagtouli à Ouagadougou » in Science et technique, Revue burkinabè de la recherche Lettres, Sciences sociales et humaines, DIST, CNRST, Vol. 38, n° 2, ISSN : 1011-6028 pp.299-316.

LE BRIS E. et al., 1985, « Résidence, stratégies, parenté dans les villes africaines » - in Les Annales de la recherche urbaine. - n° 25, p.14.
TRAORE A., 1993, La gestion communale de Ouagadougou, Université de Ouagadougou, Mémoire de Maîtrise en géographie, 147 p.

Categories: Afrique

Burkina : La suspension des exportations des céréales est levée exclusivement pour le Niger

Fri, 11/08/2023 - 21:17

Le 15 novembre 2022, un communiqué du ministère du développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises suspendait l'exportation des céréales que sont le mil, le maïs, le sorgho et le niébé.

A travers un communiqué en date du 11 août 2023, le secrétaire permanent du guichet unique, du commerce et de l'investissement Haoua Sorgho informe que cette suspension est exclusivement levée pour les exportations en direction du Niger.

L'intégralité du communiqué ci-après

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Suspension de radio Oméga : "L'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse" Dr Ablassé Ouédraogo

Fri, 11/08/2023 - 21:14

La déclaration ci-après est celle du parti Le Faso Autrement. Dans la présente, le président du parti de Dr Ablassé Ouédraogo regrette la suspension de radio Omega par le gouvernement qu'il juge "malheureuse et inopportune. Pour lui, "l'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse dans un Pays comme le Burkina Faso où cette liberté a été acquise au prix de longues et dures luttes menées, et même au prix du sang" déplore t-il.

Aussi, invite t-il le gouvernement "au strict respect des procédures en vigueur dans le domaine des médias et à lever cette mesure de suspension afin d'offrir à l'ensemble des Burkinabè, une tribune d'expression démocratique et plurielle."

Lefaso.net

Déclaration du Parti Le Faso Autrement suite à la suspension de Radio Oméga

Par voie de presse, les Burkinabè ont pris connaissance de la décision du gouvernement burkinabè de suspendre pour compter du jeudi 10 août 2023 dans l'après-midi et ce, « jusqu'à nouvel ordre », la diffusion des programmes de la Radio Oméga au motif qu'un invité aurait tenu des propos inappropriés sur ses antennes.
Le parti Le Faso Autrement regrette cette décision malheureuse et inopportune du gouvernement. L'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse dans un Pays comme le Burkina Faso où cette liberté a été acquise au prix de longues et dures luttes menées, et même au prix du sang.

Le Parti Le Faso Autrement exprime son soutien aux personnels de la Radio Oméga et à l'ensemble de la presse dont les conditions de travail se durcissent au fil des mois et ce, depuis le 30 septembre 2022.

Il invite le gouvernement au strict respect des procédures en vigueur dans le domaine des médias et à lever cette mesure de suspension afin d'offrir à l'ensemble des Burkinabè, une tribune d'expression démocratique et plurielle.
Comme déjà souligné dans notre Tribune publiée le 23 Juillet 2023, la défense et le respect des libertés individuelles et collectives doivent être un principe non négociable dans un Etat de droit dont se réclame être le Burkina Faso.

Il est de l'intérêt de tous, et du Burkina Faso, de travailler à relever le niveau d'analyse et de réflexion de nos populations en leur offrant une information juste, variée et équilibrée, en lieu et place de la pensée unique, de la manipulation et du mensonge. La diversité est toujours enrichissante.
« Rien n'arrête une idée arrivée à son heure »

Ouagadougou, le 11 août 2023

Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l'Ordre National

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Résultats d'enquête : Les jeunes exigent des compétences et un apprentissage leur garantissant un emploi futur (PMNCH)

Fri, 11/08/2023 - 21:00

À l'occasion de la Journée internationale de la jeunesse 2023, la plus grande enquête au monde sur les jeunes révèle que 40 % des plus de 700 000 personnes interrogées considèrent l'éducation, les compétences et l'emploi comme des moyens d'assurer leur sécurité future. Le projet recueille les voix de plus d'un million de jeunes et alimente un "programme d'action mondial pour les adolescents", qui sera lancé lors d'un forum mondial des adolescents en octobre 2023.

Les résultats provisoires de "Ce que veulent les jeunes", un projet d'enquête massive entrepris par PMNCH ont été présentés ce 10 août par le biais d'un tableau de bord public, lancé à la veille de la Journée internationale de la jeunesse 2023, le 12 août. Placée sous la tutelle de l'Organisation mondiale de la santé, PMNCH est la plus grande alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents.

L'enquête demande aux jeunes âgés de 10 à 24 ans d'exprimer, avec leurs propres mots, ce qu'ils souhaitent le plus pour leur propre bien-être, donnant ainsi la parole à beaucoup de ceux qui n'ont tout simplement jamais été interrogés, y compris dans les contextes fragiles et à faibles ressources.

Parmi les 713 273 répondants âgés de 10 à 24 ans, le principal intérêt exprimé par les jeunes (40,5 %) concerne l'apprentissage, les compétences, l'éducation, les aptitudes et l'employabilité (40,5 %), reflétant un intérêt marqué pour la stabilité de l'emploi, la sécurité financière et matérielle et l'indépendance. Ce résultat se retrouve dans toutes les tranches d'âge, en particulier chez les 15-19 ans (47,2 %) et les adolescentes (49,2 %), qui citent fréquemment le besoin d'"opportunités d'apprentissage" et d'"éducation de qualité".

En 2022, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, en raison des pertes d'apprentissage dues à la fermeture des écoles pendant le COVID-19, jusqu'à 70 % des enfants de 10 ans sont incapables de lire ou de comprendre un texte simple - contre 53 % avant la pandémie. Parallèlement, la multiplication des conflits dans le monde a reduit l'employabilité de nombreux jeunes, notamment en raison de leur faible niveau d'éducation, de leurs conditions physiques et psychologiques et de la rareté de l'enseignement et de la formation professionnelle. Les changements climatiques représentent également un défi imminent pour le bien-être économique, car on estime que 60 % des jeunes dans le monde n'ont pas les compétences nécessaires pour soutenir la "transition verte".

PMNCH vise à obtenir des réponses d'au moins un million de jeunes d'ici octobre 2023, date à laquelle l'alliance organisera le Forum mondial des adolescents - un rassemblement virtuel et le plus grand événement mondial à ce jour axé sur le bien-être des adolescents, dans le cadre de la campagne 1.8 de jeunes pour le changement, lancée en octobre 2022.

Les besoins en temps réel d'une population négligée

L'enquête est basée sur une question simple mais puissante : "Pour améliorer mon bien-être, je voudrais...". Les jeunes sont invités à utiliser leurs propres mots pour exprimer leurs idées. Les mots les plus fréquemment choisis par les répondants sont les suivants : éducation", "santé", "école", "opportunité", "emploi" et "accès". Les expressions les plus fréquemment choisies sont "santé mentale", "bonne santé", "bonne éducation", "éducation à la santé reproductive", "opportunité d'apprentissage" et "opportunité d'emploi" (voir le nuage de mots, annexe 1).

Les jeunes des pays à revenu faible et intermédiaire sont parmi les plus touchés par notre monde de plus en plus fragile, notamment par les perturbations de l'enseignement scolaire du fait de la pandemie, l'insécurité alimentaire des ménages et le manque de revenus, les préoccupations croissantes en matière de santé mentale, la crise du coût de la vie et l'aggravation de l'impact des changements climatiques.

Pour ceux qui disposent des connaissances et des outils adéquats, les médias sociaux permettent aux jeunes leaders et aux personnes influentes de se faire entendre. Mais pour trop d'autres, leur voix reste inaudible. Ceux qui maîtrisent les politiques et les outils d'investissement ne sont pas informés et ne peuvent accéder à des données significatives. L'initiative "Ce que veulent les jeunes" vise à changer cette situation.

" L'enquête Ce que veulent les jeunes nous a permis de rompre le silence et d'élever la voix pour un avenir meilleur", a déclaré Saksham Parimal, mobilisateur de la campagne 1,8 milliard de jeunes pour le changement et chargé de mission à la YP Foundation à Bihar, en Inde.

"Nous ne nous sentons plus ignorés ou négligés. Cette campagne nous a donné une plateforme pour exiger des actions sur les questions qui nous importent, à nous et à notre communauté. Ensemble, nous nous engageons sur la voie d'un changement positif, en veillant à ce que notre santé et notre bien-être soient prioritaires. Nous sommes les architectes de notre avenir et, grâce à "Ce que veulent les jeunes", nos rêves deviennent réalité", a-t-il déclaré.

L'enquête fait appel à la fois à la technologie numérique et au contact direct par l'intermédiaire d'équipes de jeunes mobilisateurs formés pour recueillir des réponses à très grande échelle. Un chatbot basé sur WhatsApp permet aux utilisateurs de smartphones d'enregistrer rapidement et facilement leurs réponses en scannant un code QR. Les utilisateurs de téléphones portables qui n'ont pas ou peu accès à la technologie peuvent enregistrer leurs réponses par l'intermédiaire des jeunes mobilisateurs de la campagne 1,8 actifs au niveau communautaire dans plus de 20 pays participants d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, notamment le Nigeria, l'Ouganda, la Zambie, le Malawi, le Ghana, l'Inde, l'Indonésie et d'autres.

Une fois les données saisies, un algorithme évalue et classe rapidement chaque réponse dans l'un des cinq "domaines" principaux, sur la base d'un cadre conceptuel sur le bien-être des adolescents élaboré par les agences de l'ONU en collaboration avec le PMNCH. Ce cadre organise et classifie les différents besoins des adolescents, évalués grâce à un vaste travail de recherche et de sensibilisation des communautés, et souligne l'interdépendance de la santé et de la nutrition, de l'éducation, de la sûreté et de la sécurité, de la résilience et des valeurs positives dans l'obtention du bien-être.

Principaux résultats

Parmi les autres besoins et préoccupations exprimés par les jeunes figurent "la sécurité et un environnement favorable" (21,2 %) et "une bonne santé et une alimentation optimale" (16,3 %).

Les plus jeunes répondants à l'enquête avaient des préoccupations spécifiques : le besoin de "sécurité et d'un environnement favorable" a été cité par 11,0 % des répondants âgés de 15 à 19 ans, 8,4 % de ceux âgés de 20 à 24 ans et 1,8 % de ceux âgés de 10 à 14 ans. Les garçons adolescents veulent "de l'eau propre" et "de bonnes routes", tandis que les adolescentes ajoutent "des serviettes hygiéniques gratuites" à la liste, en plus de "de l'eau propre".

Dans l'ensemble, près de la moitié des personnes interrogées (47,2 %) sont âgées de 15 à 19 ans, dont 25,7 % de filles et 21,5 % de garçons. Parmi eux, l'âge moyen est de 16 ans, ce qui représente 13% du total des répondants. Le groupe des adolescents les plus jeunes (10 ans) était le moins représenté (1,2 %), tandis que le groupe des adolescents et des jeunes les plus âgés (24 ans) représentait 7,3 % des répondants.

Environ 1 % des répondants se sont identifiés comme homme trans, femme trans, genre fluide, bispirituel, nonbinaire, agenre, autre, ou ont préféré ne pas dire leur genre.
Plus des deux tiers (68,8 %) des personnes interrogées étaient originaires de la région Afrique, suivie de l'Asie du Sud-Est (27,5 %) et d'une petite minorité d'Amérique latine. Jusqu'à présent, l'enquête a été menée en priorité dans les pays à revenu faible et moyen, afin de garantir que les voix les moins souvent entendues soient prises en compte. À l'avenir, l'enquête s'étendra aux pays à revenu élevé.

Programme d'action pour les adolescents

Les résultats en temps réel sont disponibles sur le tableau de bord numérique "Ce que veulent les jeunes", qui permet aux utilisateurs d'analyser les données et les tendances par thème, par sexe, par âge et par pays. Le tableau de bord est un outil public libre d'accès pour les étudiants, les jeunes acteurs du changement, les décideurs nationaux et les journalistes qui cherchent à comprendre et à répondre aux demandes des jeunes aux niveaux national et mondial. Les données du tableau de bord sont directement collectées à partir des réponses à l'enquête et ne proviennent pas de statistiques ou d'ensembles de données officielles des pays.

Au niveau mondial, le PMNCH rassemblera les résultats de l'enquête "Ce que veulent les jeunes" dans un "Programme d'action pour les adolescents", qui sera dévoilé lors du Forum mondial des adolescents, les 11 et 12 octobre 2023.

"Le Forum mondial des adolescents constituera une étape clé pour la campagne 1,8 milliard de jeunes pour le changement, car il réunira des jeunes et des adolescents, des défenseurs, des leaders mondiaux et des décideurs à un moment décisif pour donner un coup de fouet aux changements de politique et à la refonte des programmes au niveau national", a déclaré Helga Fogstad, directrice exécutive de PMNCH.

"L'adolescence est une phase critique du développement qui a des conséquences positives non seulement pour les adolescents, mais aussi pour les personnes de tous âges. Garantir le bien-être des adolescents est essentiel à la réalisation d'un avenir durable pour tous, et nécessite des approches intersectorielles qui répondent à la nature multidimensionnelle de leur développement. Les efforts déployés aujourd'hui pour assurer le bien-être des adolescents, en particulier des femmes, produiront un triple dividende pour les adolescents aujourd'hui, dans leur vie future et pour les générations à venir",a-t-elle ajouté.

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Hadj 2023 : Le Syndicat national des gérants des agences de voyage et de tourisme dénonce un "échec total"

Fri, 28/07/2023 - 00:10

L'organisation du Hadj 2023 n'a pas été à la hauteur des attentes du Syndicat national des gérants des agences de voyage et de tourisme. Et il l'a fait savoir ce jeudi 27 juillet 2023 au cours d'une conférence de presse organisée pour faire le bilan du déroulement du Hadj, édition 2023.

C'est un ensemble de manquements qui ont indigné le Syndicat national des gérants des agences de voyage et de tourisme dans le déroulement du Hadj 2023. À Mina et à la station de Arafat, le syndicat dit avoir noté divers problèmes. L'un de ces problèmes, c'est le logement. Il y avait selon le syndicat, un manque crucial de tentes, de matelas et, selon un sondage qu'auraient réalisé certains membres du syndicat sur place, plus de 20% des pèlerins étaient dehors, sans abris.

Cette situation, comme l'explique Ousmane Dianda, secrétaire général du syndicat, est due aux visas de tourisme avec lesquels certains pèlerins ont fait le voyage au lieu du visa Hadj comme exigé par les autorités saoudiennes. Ce visa de tourisme, selon ses explications, ne permet pas aux pèlerins d'effectuer tous les rites du Hadj. Il leur donne uniquement le droit de rester à la Mecque. Ainsi sur les 8 143 pèlerins, environ 700 étaient en situation irrégulière, puisque disposant du visa de tourisme et certains, du visa de courtoisie.

Comme le problème de logement, les autres problèmes vécus sur place découleraient de la présence de ces pèlerins en situation irrégulière.

Ainsi, le syndicat a relevé le problème de restauration. Sur ce point, le syndicat indique que ni la qualité ni la quantité n'étaient au rendez-vous des repas servis aux pèlerins. Et ce, parce que non seulement il y avait un surplus de pèlerins, mais en plus, sur les deux restaurateurs choisis, un seul a pu remplir convenablement sa part du contrat.

En ce qui concerne l'hygiène, le syndicat assure que les pèlerins ont vécu un véritable calvaire à Mina, parce que les toilettes étaient sales, inondées d'urine et d'excréments. Et sur ce point précis, le syndicat tient deux coupables : il s'agit du comité de suivi du Hadj et du secrétariat permanent du pèlerinage qui relève du ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. Le syndicat a aussi noté le manque d'eau potable, mais également le problème du transport par le bus en terre sainte.

Pour ce qui est de la santé, le syndicat dénonce le manque et l'insuffisance des produits pharmaceutiques. Il souligne que certains médecins sont allés à la Mecque pour faire le Hadj et du tourisme et non s'occuper des pèlerins comme convenu.

À l'ensemble de ces manquements, le syndicat a identifié des coupables. « De tout ce qui précède, le syndicat condamne fermement ces agissements et fait endosser la responsabilité de ces manquements aux signataires des différentes conventions en Arabie Saoudite, le secrétariat permanent de suivi du pèlerinage religieux et toute l'équipe du comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque. En résumé, ce fut un échec total et il va falloir situer les responsabilités de façon individuelle et prendre à l'avenir, des mesures correctives pour soulager la souffrance des pèlerins durant cette période », a laissé entendre M. Dianda

Les responsables d'agences de voyage présentes à la conférence de presse

Une cinquantaine de pèlerins bloqués en Arabie Saoudite

Selon le syndicat, une cinquantaine de ces pèlerins ne disposant que du visa de tourisme sont bloqués en Arabie Saoudite. Leurs visas ont expiré et ils se retrouvent en situation irrégulière. Des démarches seraient entreprises par l'ambassade du Burkina Faso sur place pour leur retour.

Des recommandations

Au regard de tous les manquements relevés, le syndicat national des gérants des agences de voyage et de tourisme a formulé de nombreuses recommandations. Ainsi il suggère d'apporter des réformes profondes dans l'organisation du Hadj à travers la relecture des textes en vigueur. Il demande également la suppression du Secrétariat permanent du pèlerinage religieux de l'organisation du Hadj pour le compte du Burkina Faso, de renommer et redéfinir les attributions ou missions du Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque et de remettre de façon définitive, l'organisation pratique du Hadj à la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso (FAIB), car c'est une question islamique.

Le syndicat recommande également aux autorités burkinabè de prendre attache avec l'ambassade d'Arabie Saoudite pour clarifier l'octroi de visas de tourisme et de courtoisie et aussi de prévoir des cadres d'échanges ou des rencontres périodiques avec le ministère du Hadj en Arabie Saoudite. Il recommande aussi de sanctionner ou de suspendre les activités des agences de voyage et de tourisme fautives dans tout le processus du Hadj, etc.

Mais surtout, le syndicat estime qu'il faut « un audit de l'ASCE-LC ou du procureur du Faso sur la gestion de ce Hadj 2023 ». Et ce, en vue de situer les responsabilités et si possible, sanctionner les individus de mauvaise foi qui interviennent dans tout le processus.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Burkina/Forum de la recherche stratégique : Le ministre Emile Zerbo exhorte à rompre avec la politique d'aveuglement ou de courte vue …

Fri, 28/07/2023 - 00:05

Le Centre national d'études stratégiques (CNES) organise, les 27 et 28 juillet 2023 à Ouagadougou, la première édition du Forum de la recherche stratégique sous le thème : « Ruptures et anticipation stratégiques : défis, enjeux et postures pour les Etats ». Cette assise, dont la cérémonie d'ouverture a été présidée, dans la matinée de ce jeudi 27 juillet 2023, par le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, enregistre la participation de plusieurs participants venus également du Bénin, de la Belgique, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal et du Tchad.

« Ce forum est un moment privilégié où les frontières s'effacent, où les barrières tombent, et où la coopération internationale se renforce. C'est la signification que j'accorde à la présence effective des représentants des centres d'études stratégiques de la sous-région. Il constitue également une plateforme d'échanges et de dialogue entre les chercheurs, les experts, les décideurs politiques et les acteurs de la société civile pour qu'en toute responsabilité, des solutions novatrices et durables soient proposées pour faire face aux défis complexes qui se dressent devant nous », a loué le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Emile Zerbo.

Partant de l'actualité internationale qui met en exergue des enjeux majeurs auxquels le monde est confronté, le ministre soutient que les incertitudes et imprévisibilités qui pèsent sur l'environnement international obligent les Etats à intégrer dans leurs approches de préservation de leurs équilibres stratégiques, le risque de surprises ou de ruptures stratégiques.

Vue de participants, observant une minute de silence en la mémoire des victimes du terrorisme au Burkina et ailleurs.

« Qu'il s'agisse du changement climatique, des inégalités socio-économiques, des conflits géopolitiques ou des avancées technologiques, notre capacité à trouver des solutions durables et équitables dépend de notre volonté d'aller au-delà des limites de nos propres domaines d'expertise et de travailler ensemble. A cet égard, il convient de rappeler que dans le Sahel en général et au Burkina Faso en particulier, l'insécurité a entraîné des ruptures en termes de changement de comportements et de postures à la fois de la part de l'Etat, de ses démembrements que des populations. Ces changements qu'on pourrait considérer comme des ruptures stratégiques sont également portés par l'ensemble des partenaires techniques et financiers. C'est pour avoir manqué de vision anticipatrice que les Etats sahéliens se trouvent aujourd'hui à la croisée des chemins », situe Emile Zerbo, pour qui, il faut donc rompre avec cette politique d'aveuglement ou de courte vue qui finit, à la longue, par propulser devant des surprises ou enjeux complexes à gérer.

Le président de la cérémonie estime également qu'il faut couper avec la vision classique qui veut que les réflexions dans le domaine de la sécurité soient assignées aux seules forces de défense et de sécurité ou soient leur chasse gardée. D'où la pertinence, conclut-il, de ce forum qui regroupe, en plus des professionnels des forces de défense et de sécurité, des chercheurs et enseignants-chercheurs, des présidents d'universités, des représentants d'institutions et autres structures de recherches ainsi que des experts de divers profils.

De son côté, le directeur général du Centre national d'études stratégiques, le général et ancien ministre de la défense Barthélémy Simporé, après avoir plongé les participants dans les tréfonds de l'histoire récente, estime que les contextes international, régional et national conduisent tous à une même conclusion à savoir, l'importance de l'anticipation stratégique face aux surprises et aux ruptures stratégiques.

La 1ère édition du Forum est placée sous le patronage du président de la Transition, capitaine Ibrahim Traoré.

Une vision qui justifie la création, en février 2020, et rattaché à la présidence du Faso, du CNES, avec pour vocation d'être un centre d'excellence de la réflexion et de l'anticipation stratégique qui promeut la résolution, par une approche holistique, des questions de défense et de sécurité au niveau national et international.

« Dans le cadre du développement de son plan stratégique, le CNES a mis en place plusieurs programmes pour prendre en charge toute la gamme de ses missions », dévoile Barthélémy Simporé, précisant que l'organisation annuelle d'un forum de la recherche aux fins de fédérer et féconder la réflexion sur les thématiques pointues liées aux défis sécuritaires constitue une activité majeure d'un des programmes de la structure.

Ce forum vise donc à contribuer au renforcement de la capacité des Etats africains en général, sahéliens en particulier, à mieux comprendre et anticiper les ruptures et surprises stratégiques en vue de relever les défis qu'elles posent et apporter des réponses appropriées aux enjeux qu'elles soulèvent.

O.H.L
Lefaso.net

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Burkina Faso/ Lutte contre le paludisme : « Un million de doses prévues pour la vaccination des enfants de 5 à 17 mois en 2024 », selon le ministre de la santé

Fri, 28/07/2023 - 00:00

Le gouvernement était face la presse dans la matinée de ce jeudi 27 juillet 2023 pour parler de la campagne agropastorale 2023-2024, de la lutte contre le paludisme et du décret portant modalités d'interventions des agents publics de santé dans les structures privées. Le gouvernement était représenté par le ministre de la santé Dr Lucien Kargougou, le ministre de l'agriculture Ismaël Sombié et celui de la communication Jean Emmanuel Ouédraogo.

Le ministre de la santé s'est attelé d'entrée de jeu sur la lutte contre le paludisme. Dr Lucien Kargougou a fait le bilan de cette lutte sur la période 2022 qui, selon les chiffres, reste préoccupante. « Au cours de l'année 2022, notre pays a enregistré 11 656 675 de cas de paludisme avec 539 488 cas de paludisme grave et malheureusement 4 243 décès, dont 2 925 enfants de moins de 5 ans. Les enfants sont donc les couches les plus vulnérables », a précisé Dr Lucien Kargougou, ministre de la santé et de l'hygiène publique.

Selon Lucien Kargougou, afin de protéger les populations du paludisme, l'Etat burkinabè, avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, a mis en œuvre plusieurs interventions que sont la distribution des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA), la Chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS), le traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte, la vaccination et la lutte anti-larvaire.

Le ministre de la santé a indiqué qu'il est envisagé la vaccination des enfants de 5 à 17 mois contre le paludisme en 2024 avec un million de doses dans 27 districts sanitaires

« La distribution des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action en routine et en campagne tous les trois ans. La dernière campagne qui a eu lieu en 2022 a permis la distribution de plus de 14 millions de MILDA. Il s'agit aussi de la Chimio prévention du paludisme saisonnier. Cela consiste à administrer à un intervalle d'un mois, les médicaments aux enfants de 3 à 59 mois. En fonction des données épidémiologiques et pluviométriques, 19 districts ont été identifiés pour recevoir cinq cycles de la CPS et quatre cycles pour les 51 autres », explique-t-il.

« Le passage P0 qui s'est déroulé du 22 au 25 juin 2023 a concerné 19 districts a permis de toucher 972 776 enfants de 3 à 59 mois. Au cours du passage P1 qui s'est déroulé du 20 au 23 juillet 2023 et a concerné les 70 districts, près de 4 millions d'enfants de 3 à 59 mois ont été touchés. Il est envisagé la vaccination des enfants de 5 à 17 mois contre le paludisme en 2024. Un million de doses permettront de couvrir les enfants de la cible dans 27 districts sanitaires identifiés en fonction de leurs fortes létalités et de l'incidence. Par ailleurs, au vu des résultats très satisfaisants de la recherche sur le vaccin R21 conduite au Burkina Faso par l'Unité de recherche clinique de Nanoro dirigée par le professeur Tinto, le Burkina Faso a homologué ce vaccin » a ajouté Dr Kargougou.

Le porte-parole du gouvernement a remercié la presse pour l'accompagnement continu dans la vulgarisation des activités gouvernementales

Selon lui, des journées de lutte anti-larvaire permettront de diminuer la densité vectorielle dans les grandes villes telles que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. « Au cours du mois d'août, les volontaires ASBC (agents de santé à base communautaire) passeront, de concession en concession, avec l'appui des municipalités pour aider les habitants à identifier et à détruire les gîtes larvaires. Je voudrais également profiter de cette audience pour lancer un vibrant appel à la population, afin qu'elle adhère massivement aux stratégies de lutte pour l'élimination du paludisme au Burkina Faso et dans le monde », a soutenu le premier responsable du ministère de la Santé.

Les journalistes présents à ce point de presse

La seconde intervention du ministre de la santé Dr Lucien Kargougou a concerné le décret pris en conseil des ministres du 6 juillet 2023 et portant modalités d'intervention des agents publics de santé dans les structures privées. Selon ce décret, les interventions des agents de santé dans les structures privées de santé seront désormais conditionnées par la signature de conventions entre les agents publics de santé, les structures publiques de santé ou les universités desquelles relèvent ces agents, et les structures privées de santé où ils doivent intervenir. Ces textes permettent aux agents de santé du public d'intervenir huit heures par semaine dans le privé en une ou deux séances.

Ismaël Sombié, ministre de l'agriculture lors de ce point de presse

Toutefois, les dispositions transitoires suivantes ont été adoptées. Pour les spécialistes, cette autorisation d'intervenir par voie de convention dans les structures privées est d'une durée de deux ans maximum au bout desquels les spécialistes devront choisir entre le privé et le public. Pour les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes généralistes, attachés de santé, infirmiers, maïeuticiens et sages-femmes d'Etat, et les autres paramédicaux des laboratoires et de l'imagerie médicale notamment, cette autorisation d'intervenir dans le privé de santé est fixée pour une durée d'un an au bout de laquelle, ces agents devront choisir formellement entre le privé et le public.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Burkina/Campagne agricole 2023-2024 : « 1 250 tonnes d'engrais et 350 tonnes de semences ont été consacrées aux PDI », assure le ministre de l'agriculture

Thu, 27/07/2023 - 23:55

Le gouvernement était face la presse dans la matinée de ce jeudi 27 juillet 2023 pour parler de sujets d'intérêt national. Il s'agit de la campagne agropastorale 2023-2024, de la lutte contre le paludisme et du décret portant modalités d'intervention des agents publics de santé dans les structures privées. Le gouvernement était représenté par le ministre de l'agriculture, le commandant Ismaël Sombié, le ministre de la santé, Dr Lucien Kargougou et celui de la communication, Jean Emmanuel Ouédraogo. Lors de ce point de presse, le ministre de l'agriculture a rassuré que la campagne agricole s'est finalement bien installée avec toutefois une répartition spatio-temporelle irrégulière de la pluviométrie.

Au cours de ces échanges avec la presse, le ministre en charge de l'agriculture Ismaël Sombié a d'abord rappelé que l'atteinte de la souveraineté alimentaire est l'une des priorités absolues de la présente transition. Le ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques Ismaël Sombié a fait le point de la campagne agropastorale 2023-2024. Malgré un début timide de la saison agricole, le ministre a laissé entendre que celle-ci s'est bien installée progressivement, selon des constats effectués après des visites de terrain dans 9 des 13 régions du pays, un mois à peine après son installation officielle. « Pour la campagne agropastorale en cours, nous constatons un démarrage timide de la saison, marquée par des séquences sèches plus ou moins longues dans le mois de juin. Mais après la première décade de ce mois de juillet, on peut dire que la campagne agricole s'est finalement bien installée avec toutefois une répartition spatio-temporelle irrégulière de la pluviométrie », dit-il.

Le ministre en charge de l'agriculture a rassuré que des dispositions sont prises pour permettre aux personnes vulnérables de bénéficier de la distribution en vivres

Le ministre de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques a précisé que les opérations culturales dominantes en cours sont le semis et le sarclage, selon les espèces de culture et les localités. Quant aux stades phénologiques, les plus dominants sont la levée pour les céréales et légumineuses, et le stade de préfloraison pour le coton. « Pour ce qui est de la situation phytosanitaire et zoo-sanitaire, elle est globalement calme avec quelques cas d'infestations signalés de chenilles légionnaires d'automne et de jassides. En tout état de cause, nous avons instruit le dispositif d'alerte précoce pour la remontée rapide de toute anomalie en vue d'une réaction rapide de nos services techniques à travers les moyens modernes comme les drones dont nous disposons », a soutenu Ismaël Sombié.

Face notamment à cette situation, plusieurs mesures ont été prises par le département en charge de l'agriculture, des ressources animales et halieutiques pour accompagner les producteurs notamment les plus défavorisées comme les personnes déplacées internes. Il s'agit notamment de la subvention des intrants agricoles et la mise en valeur de plusieurs milliers d'hectares de production.

Le porte-parole du gouvernement a remercié la presse pour l'accompagnement continu dans la vulgarisation des activités gouvernementales

« Pour accompagner nos producteurs, 2 074 hectares de nouveaux aménagements ont été réalisés par l'Etat burkinabè et mis à leur disposition pour la présente campagne. Egalement, mon département à travers son programme traditionnel de subvention a mis à la disposition de ces derniers 25 000 tonnes d'engrais minéraux et organiques et 7 000 tonnes de semences agricoles et fourragères ainsi que des équipements motorisés. Parmi ces soutiens, 1 250 tonnes d'engrais et 350 tonnes de semences ont été consacrées aux PDI suivant le plan d'autonomisation prévu. A côté de ces appuis et pour booster la production agricole, le gouvernement, à travers l'initiative présidentielle, a accompagné le labour de 15 000 hectares de terres supplémentaires et apporté 6 000 tonnes d'engrais et 250 tonnes de semences pour soutenir la production par les FDS, les VDP et certains PDI », a-t-il précisé.

Des dispositions sont également prises en ce qui concerne l'écoulement des produits, selon le chef du département en charge de l'agriculture. « Par ailleurs, conscient qu'au-delà de l'appui à la production, l'écoulement des produits constitue un autre challenge pour les producteurs et que le marché peut constituer une locomotive pour booster la production, nous avons engagé la promotion des achats institutionnels avec une prévision d'achat par l'Etat dans une logique d'agriculture contractuelle d'une quantité d'au moins 48 265 tonnes de céréales auprès des organisations de producteurs », indique-t-il.

Dr Lucien Kargougou, ministre de la santé, lors de ce point de presse

« Les appuis apportés actuellement aux producteurs restent insuffisants quand on tient compte des besoins réels de ces producteurs ainsi que de nos ambitions en matière de souveraineté alimentaire. Dans cette perspective et pour impulser une nouvelle dynamique de notre agriculture et notre élevage, nous avons engagé, dans le cadre d'un partenariat public-privé, l'opérationnalisation de nos agropoles que sont Bagré, Sourou, et Samendeni, qui offrent un potentiel énorme de périmètres irrigués pour la mise en place des chaînes de productions, de transformations et de commercialisations », a ajouté Ismaël Sombié. Il a précisé que des VDP travaillent déjà dans ce sens dans l'agropole de Bagré.

Selon Ismaël Sombié, pour éviter la dépendance à la pluviométrie, des forages à grands débits dans les zones à hauts défis sécuritaires seront réalisés dès la saison sèche prochaine pour permettre la production agro-pastorale permanente. « Nous travaillons pour une commercialisation très prochaine de la production à l'usine de mélange d'engrais de Koupéla d'une capacité de 90 tonnes/heure, la construction du complexe industriel de production d'engrais à base de phosphates naturels de Kotchari, l'opérationnalisation très prochaine de la Centrale d'approvisionnement en médicaments vétérinaires (CAMVET), ainsi que la dynamisation de la Centrale d'approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) », a-t-il déclaré.

Les journalistes présents à ce point de presse

Le ministre en charge de l'agriculture a rassuré que des dispositions sont prises, dans le cadre du dispositif national de sécurité alimentaire, pour permettre aux personnes vulnérables de bénéficier de la distribution en vivres et d'accéder aux points de vente de céréales à prix subventionnés, dans les zones qui seront éventuellement déficitaires à l'issue de la présente campagne agropastorale.

En rappel, pour cette campagne agro-pastorale en cours, il s'agit de produire 5 millions 308 mille tonnes de céréales, 1 million 815 mille tonnes de cultures de rente et 1 million 75 mille tonnes des autres cultures vivrières.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Cahier de doléances du 1er mai 2023 : Le gouvernement répond aux syndicats, les réponses non dévoilées

Thu, 27/07/2023 - 23:50

Le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a procédé, ce jeudi 27 juillet 2023, à la remise de la réponse du gouvernement au cahier de doléances des organisations syndicales des travailleurs, en présence du ministre d'Etat, ministre de la fonction publique, Bassolma Bazié. Ces derniers auront une période d'un mois pour analyser le document et apporter des appréciations.

A l'occasion de la célébration du 1er mai 2023, Journée internationale du travail, les organisations syndicales des travailleurs remettaient leur cahier de doléances au Premier ministre, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela. Cette plateforme comporte 31 points. Après avoir examiné les doléances de l'année 2022 et dans le souci de maintenir la flamme du dialogue, le gouvernement se devait de donner des réponses en vue de l'ouverture prochaine des négociations avec le monde syndical.

Ce jeudi 27 juillet 2023, le rapport consignant la réponse des autorités burkinabè a été remis au président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo, lors d'une cérémonie qui a connu la participation d'une forte délégation des représentants des organisations syndicales. Au sortir de cette rencontre, la satisfaction se lisait sur le visage de M. Ouédraogo.

Photo de famille

« Nous sommes très pressés parce que le ministre a dit qu'ils ont porté des réponses favorables. Nous allons regarder immédiatement les réponses apportées parce que dedans, il y a tout un ensemble de revendications qui vont dans l'intérêt du travailleur et dans l'intérêt supérieur du Burkina Faso. Nous avons tenu compte de l'actualité du Burkina dans notre cahier de doléances. Il y a par exemple la question de la sécurité, de la liberté, de l'amélioration des conditions de vie des travailleurs », a-t-il indiqué.

Le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo a remercié le gouvernement pour sa réponse

Les journalistes ont voulu avoir plus de précisions sur les réponses du gouvernement. A cette préoccupation, le président du mois des organisations syndicales dira tout simplement : « accordez-nous le temps de pouvoir les examiner très rapidement. Comme le Premier ministre prévoit une rencontre de discussions, s'il y a des points de non satisfaction, nous allons encore revenir sur ces points ».

Dans son intervention, le chef du gouvernement a invité les organisations syndicales à promouvoir le dialogue. « Tout peut trouver une solution dans la concertation. Évitons la violence. (...) Nous sommes tous des Burkinabè. Nous avons un même pays à construire. Tout le monde doit avoir en tête l'intérêt du pays. Si l'intérêt général n'est pas satisfait, nous allons payer le prix fort », prévient-il.

Pour le Premier ministre, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, il n'y a pas que des intérêts pour les salariés mais des intérêts de toute la société

En somme, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela invite les syndicats à un sursaut patriotique et à un engagement de la société vers un avenir meilleur. S'exprimant auparavant, il a eu une pensée pour les éléments des forces de défense et de sécurité tombés du fait des attaques terroristes et pour le peuple du Niger qui connaît une période trouble.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Coopération Burkina Faso-Mali : Tête-à-tête entre le Colonel Assimi GOITA et le Capitaine Ibrahim TRAORE à Saint Pétersbourg

Thu, 27/07/2023 - 23:40

(Saint Pétersbourg, 27 juillet 2023, GMT+3). Le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE et le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi GOITA se sont entretenus en tête-à-tête, ce jeudi en fin de matinée, en marge de la cérémonie d'ouverture du 2e Forum économique et humanitaire, Russie-Afrique.
Les deux Chefs d'Etat ont échangé sur les relations de coopération entre leurs pays qui traversent actuellement une situation sécuritaire et humanitaire difficile.

Cette rencontre a été une occasion pour les deux dirigeants de réaffirmer leur engagement et leur volonté de renforcer la mutualisation de leurs efforts dans le cadre de la lutte contre l'hydre terroriste qui sévit dans ces deux pays frontaliers.
En effet, le Burkina Faso et le Mali partagent plus de 1000 kilomètres de frontière commune. Et la nécessité d'une étroite collaboration des deux Nations dans la lutte contre les groupes armés terroristes le long de cette frontière est inscrite dans la vision des deux Chefs d'Etat.

Direction de la communication de la Présidence du Faso

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2e Forum économique et humanitaire : Pour un approfondissement de la coopération entre l'Afrique et la Russie

Thu, 27/07/2023 - 23:35

(Saint Pétersbourg, 27 juillet 2023, GMT+3). Le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a assisté, ce jeudi en fin de matinée au centre de congrès et d'exposition ExpoForum, de Saint Pétersbourg, à la cérémonie d'ouverture du 2e Forum économique et humanitaire Russie-Afrique.

C'est le président russe, Vladimir POUTINE qui a procédé à l'ouverture de la session plénière de ce forum auquel participent des Chefs d'Etat et de gouvernement africains. Cette rencontre entre l'Afrique et la Fédération de Russie vise à renforcer la coopération dans la perspective de définir la trajectoire de développement des relations entre la Russie et l'Afrique sur le long terme. « L'objectif principal c'est de renforcer le bien-être de nos citoyens, d'améliorer les conditions de vie et de résoudre les questions et les problèmes urgents », a déclaré le président de la Fédération de Russie, Vladimir POUTINE à l'ouverture du Forum.

Une trentaine de sessions plénières et des réunions vont se tenir au cours de ce forum autour des thématiques liées à l'économie, à la sécurité, à la science, aux technologies et au développement social pour « ensemble aller vers une nouvelle qualité de vie » profitable aux Etats africains et à leur partenaire stratégique, la Russie. « La Russie est sincèrement intéressée à approfondir les relations humanitaire, commerciale et dans le domaine de l'investissement avec l'Afrique », a soutenu le président russe.

Avec un taux de croissance annuel de 4,5% dépassant la moyenne mondiale et une population en nette augmentation, l'Afrique a un potentiel évident pour se développer. Et pour accompagner le continent africain dans son essor, la Russie va investir dans les secteurs agricole, technologique et énergétique. Au Forum de Saint Pétersbourg, le président Vladimir POUTINE a annoncé l'implémentation de 30 projets énergétiques dans 16 pays du continent.

Egalement, « nous allons accorder une attention particulière à la livraison du blé, du maïs aux pays africains », a-t-il ajouté. Déjà la Russie a marqué sa disponibilité à soutenir certains pays du continent dont le Burkina Faso avec des dons en vivres.

Pour le Président en exercice de l'Union africaine, le président de l'Union des Comores, Azali ASSOUMANI, ce Forum a été une occasion pour aborder les questions majeures pour le continent et pour réaffirmer le partenariat avec la Russie. « Il est évident que la Russie a toute la place pour se poser en tant que partenaire majeur et nous sommes prêts à aborder avec elle toutes les grandes questions de coopération », a expliqué le président en exercice de l'UA, qui a fait le plaidoyer au nom de ses pairs pour la levée de suspension d'exportation du blé ukrainien afin que les pays africains qui importent cette denrée puissent le faire.

A l'occasion de ce Forum, la présidente de la Banque des BRICS, Dilma ROUSSEFF a soutenu que cette nouvelle banque est disposée à accompagner les initiatives prometteuses dans les pays en voie de développement et surtout ceux de l'Afrique.

Direction de la communication de la Présidence du Faso

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Burkina /Presse privée : 102 entreprises subventionnées par l'Etat à hauteur de 400 millions de francs CFA

Thu, 27/07/2023 - 23:25

L'Etat burkinabè, par l'intermédiaire du Fonds d'appui à la presse privée (FAPP), a procédé à la remise symbolique de chèques aux entreprises de presse privée dans la soirée du jeudi 27 juillet 2023 à Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

400 millions de francs CFA ont été décaissés cette année par l'Etat burkinabè en vue d'assurer aux entreprises de presse privée et aux projets des organisations professionnelles des médias, des conditions favorables à leur mission de service public d'information, de sensibilisation et de communication. « Malgré le contexte actuel de la crise sécuritaire que traverse notre pays, contexte où les rares ressources sont orientées vers l'effort de paix, le gouvernement de la transition a maintenu son engagement d'octroyer la subvention à la presse privée afin de soutenir leur viabilité au Burkina Faso. C'est la preuve de la grande importance que nous accordons au travail des médias », a laissé entendre Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre en charge de la communication.

« Le FAPP doit se doter d'une nouvelle nomenclature de production de pièces justificatives », Jean Emmanuel Ouédraogo

Pour cette année, 125 dossiers d'entreprises et deux programmes d'activités budgétisés des structures bénéficiaires que sont l'Observatoire burkinabè des médias (OBM) et l'Association des éditeurs de journaux et de presse en langue nationale (AEJPLN) ont été reçus entre le 20 mars et le 18 avril 2023. La commission de répartition de la subvention annuelle de l'Etat à la presse privée, après analyse des dossiers, en a retenu 102.

Ainsi, les 400 millions de francs CFA ont été répartis en procédant d'abord à des prélèvements obligatoires au profit des structures comme l'OBM, l'AEJPLN qui ont chacune reçu huit millions de francs CFA. La commission de répartition de la subvention a elle, empoché quatre millions de francs CFA pour son fonctionnement. Après déduction de ces prélèvements obligatoires, les 380 millions de francs CFA sont dispatchés comme suit : entreprises de presse privée, 244 726 789 de francs CFA ; presse écrite, 56 051 212 de francs CFA ; presse en ligne, 79 221 999 de francs CFA.
Mention spéciale a été faite aux médias en régions qui, malgré l'adversité, se battent pour assurer une information plurielle et de qualité. Ces derniers ont bénéficié au moins de la part égalitaire de 1 900 000 de francs CFA.

Le présidium

Pour permettre aux bénéficiaires qui peinent à justifier la subvention reçue, à comprendre ce qui est éligible de ce qui ne l'est pas, à faire enregistrer les contrats de prestations avec leurs fournisseurs aux impôts, etc., une formation sur le respect de l'orthodoxie de la commande publique a précédé cette cérémonie de remise symbolique de chèques. Invite a donc été faite à tous les bénéficiaires de justifier la subvention reçue.

Un message qui, visiblement, n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd car Séraphin Hien, représentant de la radio Unitas de Diébougou, promet faire respecter les dispositions qui leur ont été enseignées au cours de cette formation. Au-delà de cela, c'est avec satisfaction qu'il a reçu au nom de la radio, le chèque de plus de trois millions de francs CFA. « La radio est très contente. On reçoit plus de 3 621 788 de francs CFA. Cela servira à subvenir aux petits besoins de l'entreprise », a-t-il lâché.

Séraphin Hien recevant symboliquement le chèque de plus de trois millions de francs CFA au nom de la radio Unitas

Cette cérémonie a été l'occasion pour le FAPP de lancer un appel à projets pour le financement de projets viables et porteurs des entreprises de presse privée. « Nous entendons mettre un accent en particulier sur les projets structurants individuels mais aussi les projets d'intérêt collectif. Nous encourageons donc les médias à se regrouper et à monter ensemble, avec l'appui du FAPP, des projets collectifs à fort potentiel économique » a lancé le directeur général, Mohamed Ag Ibrahim.

« Je vous souhaite un usage à bon escient de cette subvention », Ag Ibrahim Mohamed aux médias

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/ Solidarité : Plus de 7 milliards de FCFA injectés par OCADES Caritas pour soulager les populations vulnérables en 2022

Thu, 27/07/2023 - 23:20

Le secrétariat général de l'Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES Caritas Burkina) a organisé une conférence de presse ce jeudi 27 juillet 2023 à Ouagadougou. L'organisation chrétienne a brossé le bilan du Rapport annuel consolidé (RAC) 2022 du réseau OCADES Caritas Burkina.

Plus de 7 milliards de FCFA ont été injectés en 2022 pour venir en aide aux populations vulnérables dans les 13 régions du Burkina Faso. Cela représente une augmentation de 36% par rapport à l'année 2021.

On compte environ 1 739 656 bénéficiaires dont 1 014 275 femmes (58%) et 725 272 hommes (42%). On remarque une légère augmentation du nombre des bénéficiaires touchés qui était de 1 664 849 en 2021. Il faut noter que les quatre secteurs où ont été injectés ces plus de 7 milliards de FCFA sont les secteurs de production, de soutien à la production, ceux sociaux et de la gouvernance. Les bénéficiaires ont reçu un accompagnement pour les rendre autonomes financièrement. En outre, le réseau a fait des dons pour ceux qui étaient dans l'extrême urgence, a renforcé les capacités de certains acteurs et a fait sensibilisations.

Des difficultés rencontrées en 2022

Le secrétaire général de l'OCADES Caritas Burkina, Abbé Constantin Safanitie Séré a souligné qu'en 2022, des difficultés ont entaché les activités de l'organisation. Mais cela n'a pas empêché l'OCADES Caritas d'agir pour le bien être des populations qui ont besoin d'aide. « La première difficulté est le contexte sécuritaire qui ne nous permet pas d'avoir aisément accès à toutes les zones du pays. C'est l'occasion pour moi de remercier nos partenaires à la base, c'est-à-dire nos bénévoles et nos bénéficiaires qui ont facilité la mise en œuvre des actions. Nous avons pu mener nos activités sur l'ensemble du territoire burkinabè grâce à notre organisation. C'est l'occasion de saluer nos organes à la base comme les équipes paroissiales d'animation.

L'OCADES pourra toujours accompagner ceux qui sont dans le besoin parce que l'évangile existe et parle à des hommes et des femmes. L'OCADES continuera à accompagner les personnes vulnérables parce que les hommes et les femmes de notre temps, quoi qu'on dise demeurent sensibles à la cause des plus démunis. Grâce à la générosité des personnes de bonne volonté, nous pourrons continuer toujours à avoir le nécessaire pour venir au secours des personnes les plus démunies. C'est parce que nous croyons en Dieu que nous croyons en l'homme. Nous regardons l'avenir avec espérance », a-t-il soutenu. Il a remercié tous les partenaires techniques et financiers du réseau.

Depuis maintenant 25 ans, l'OCADES Caritas Burkina œuvre pour le bien-être des communautés les plus démunies et les plus défavorisées du Burkina Faso. Elle contribue au développement humain intégral des personnes et de toutes les communautés du Burkina Faso, sans distinction de race, de sexe et de religion. Depuis sa création jusqu'à présent, l'OCADES emploie plus de 1000 travailleurs repartis dans tous ses démembrements.

SB
Lefaso.net

Voir l'entièreté du bilan ici :

DECLARATION LIMINAIRE DU Secrétaire Général du réseau OCADES Caritas Burkina

Monsieur le Secrétaire Général de la conférence épiscopale Burkina Niger (CEBN),
Messieurs les Secrétaires Généraux des commissions Episcopales,
Messieurs les membres du Comité Exécutif de l'OCADES,
Monsieur le Secrétaire général adjoint,
Chers amis de la presse,
Chers partenaires,
Distingués invités,

Bonjour et Bienvenue à cette traditionnelle conférence de presse.
C'est un devoir pour nous, d'être devant vous ce matin, pour vous présenter le bilan des activités réalisées par le réseau OCADES Caritas Burkina au titre de l'année 2022. Ce document que nous appelons Rapport Annuel Consolidé (RAC), est élaboré et diffusé chaque année afin de mettre en lumière toutes nos réalisations dans les 15 diocèses du Burkina.

A l'entame de mes propos, permettez-moi de vous faire une brève présentation de l'OCADES Caritas Burkina.
La délégation voltaïque du Secours Catholique Caritas France a été créée en 1956. Elle donnera naissance en 1961 à la Caritas Voltaïque. Puis en 1973, le Bureau d'Etude et de Liaison (BEL) est mis en place. L'OCADES Caritas Burkina naitra le 05 février 1998, de la fusion du BEL et la Caritas Burkina.

C'est une association caritative à but non lucratif, qui sera reconnue d'utilité publique par l'Etat Burkinabé en 2013. Instrument de la pastorale sociale de l'Eglise catholique au Burkina Faso, l'OCADES Caritas Burkina est membre de la confédération Caritas Internationalis. Elle couvre l'ensemble du territoire national avec 15 Secrétariats Exécutifs Diocésains (SED) et plus de 150 équipes paroissiales d'animation (EPA).

Ses domaines d'intervention sont principalement les secteurs de production, de soutien à la production, les secteurs sociaux et de la gouvernance. En plus de ces secteurs d'intervention, le réseau touche également au domaine de la vie associative et à l'animation du réseau.

Depuis maintenant 25 ans, l'OCADES Caritas Burkina œuvre pour le bien-être des communautés les plus démunies et les plus défavorisées du Burkina Faso. Elle vise à contribuer au développement humain intégral des personnes et de toutes les communautés du Burkina Faso, sans distinction de race, de sexe et de religion. Depuis sa création jusqu'à présent, l'OCADES emploie plus de 1000 travailleurs repartis dans tous ses démembrements.

Mesdames et messieurs, chers journalistes,
Le bilan que je m'en vais vous présenter s'articulera éventuellement autour de trois points : les actions prioritaires pour le réseau le contexte de la mise en œuvre des activités et le bilan des réalisations de l'année 2022. Nous finirons par la revue des difficultés rencontrées et les perspectives pour le réseau OCADES Caritas Burkina.
I- Rappel des actions prioritaires pour le réseau OCADES

L'OCADES Caritas Burkina a élaboré son Plan Stratégique en cours, 2019-2023 articulé autour de quatre (4) axes stratégiques formulés en 4 objectifs stratégiques, et neuf (9) Objectifs Spécifiques.
Pour chacun des axes stratégiques, les actons prioritaires suivantes ont été identifiées :

Axe stratégique 1 : Promouvoir le potentiel humain

Les actions prioritaires identifiées sont :
Accompagner les instances d'opérationnalisation des politiques d'éducation en général et d'éducation inclusive en particulier pour leur mise en œuvre.

Promouvoir l'accès des enfants en général et des enfants handicapés en particulier à une meilleure éducation et scolarisation

Promouvoir les services de soins de qualité et de proximité au profit de l'enfant, de la mère et de la population.

Implémenter la stratégie nationale de protection et promotion des droits des personnes handicapées SN3PH.

Développer les infrastructures d'eau potable et d'assainissement.

Éduquer et sensibiliser la communauté aux bons comportements de gestion de l'eau et des infrastructures.

Accompagner les jeunes dans l'employabilité.

Promouvoir l'entreprenariat et les activités génératrices de revenus des jeunes et des femmes.

Faciliter l'accès au crédit auprès des IMF.

Développer la chaîne de valeur (production, transformation et commercialisation) des produits locaux.

Axe stratégique 2 : Promouvoir la cohésion sociale
Il s'agit de :
Promouvoir l'approche de gestion des projets et programmes sensibles au contexte.

Concevoir et diffuser un cadre référentiel cohésion sociale au sein du réseau OCADES Caritas Burkina.
Promouvoir les bonnes pratiques en matière de résolution des conflits et du savoir vivre ensemble.
Renforcer l'appropriation par les populations des textes législatifs et règlementaires régissant la gestion des ressources naturelles et du foncier.

Axe stratégique 3 : Consolider la gouvernance locale et institutionnelle
Les principales actions prioritaires identifiées sont :
Accompagner la structuration des organisations en coopératives conformément à l'acte uniforme OHADA de 2010.
Développer des mécanismes et des outils de participation des populations à la gestion de la commune.
Promouvoir la mise en place des organes statutaires de l'OCADES dans tous les SED.

Développer des mécanismes favorisant les réclamations des bénéficiaires et permettant d'assurer la redevabilité.
Promouvoir l'appropriation et l'application par les diocèses des normes de gestion de Caritas Internationalis.
Axe stratégique 4 : Promouvoir un développement économique et écologique durable
Les actions prioritaires identifiées sont les suivantes :

Renforcer les capacités des producteurs en techniques de conservation des eaux et des sols et en techniques de défense et restauration des sols (Zaï, Agroforesterie, Cordons pierreux, mener des plaidoyers etc.).
Promouvoir l'Agro écologie (les composts, les semences etc.).
Promouvoir l'accès et l'utilisation des énergies renouvelables (biodigesteurs, énergie solaire, énergie éolienne) dans la production, transformation des produits ASPH.

Renforcer les capacités des producteurs sur les techniques d'élevage naisseur (bovins, ovins, caprins, porcins volaille et poissons).
Renforcer les capacités des producteurs sur les techniques de la RNA et la préservation de l'environnement.
Renforcer les capacités des bénéficiaires en matière de sécurité alimentaire et nutrition.

Renforcer les capacités des communautés sur les effets de la pollution, des déchets et la gestion des eaux usées et excréta.
Opérationnaliser le fonds national de solidarité Alfred Diban.

II- Bilan des réalisations au cours de l'année 2022 par le réseau OCADES Caritas Burkina
Au cours de l'exercice 2022, les activités du réseau OCADES Caritas Burkina ont couvert l'ensemble des treize (13) régions, et des 15 diocèses du pays. Le volume global des investissements durant la même période, est de sept milliards quatre-vingt-quinze millions cinq cent trente-six mille huit cent trente-neuf (7 095 536 839) FCFA, soit une augmentation de 36% par rapport à l'année 2021 (qui affichait un montant total investi de cinq milliards deux cent seize millions huit cent cinquante-trois mille sept (5 216 853 007) FCFA.

Ces actions ont permis de toucher 1 739 656 bénéficiaires dont 1 014 275 femmes (58%) et 725 272 hommes (42%). On note une légère augmentation du nombre des bénéficiaires touchés qui était de 1 664 849 en 2021.

Ce montant ne prend pas en compte le volume financier des crédits octroyés par notre institution de microfinance GRAINE Sarl au cours de l'année 2022, qui est de quatre-milliards-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf-millions-cent-soixante-cinq-mille-six-cent-quatre-vingt-quinze (4 999 165 695) FCFA soit une baisse de 22% par rapport à 2021 où il était de six-milliards-quatre-cent-dix-huit-millions-sept-cent-vingt-trois-mille-huit-cent-cinquante (6 418 723 850) FCFA.

2. Réalisations par secteur
Les réalisations par secteurs sont les suivantes :
Secteurs de production : 1 556 431 532 FCFA
Secteurs de soutien à la production : 564 387 071
Secteurs sociaux : 4 231 209 542 FCFA
Secteurs de la gouvernance : 743 508 694 FCFA

2.1. Les secteurs de production
En 2022, ce sont un-milliard-cinq-cent-cinquante-six-millions-quatre-cent-trente-et-un-mille-cinq-cent-trente-deux (1 556 431 532) FCFA qui ont été mobilisés et investis pour les populations dans le besoin. Les réalisations dans les secteurs de production ont permis de toucher 70 320 personnes, dont 38 181 femmes.
• Dans le sous-secteur de l'agriculture
Dans ce domaine, plusieurs activités ont été réalisées, pour un coût total d'un-milliard-cent-deux-millions-trois-cent-quinze-mille-neuf-cent-quarante-sept (1 102 315 947) FCFA pour cette année 2022.

En termes de réalisations, nous pouvons relever :
l'aménagement de périmètres maraichers (51 ha aménagés)
des séances de renforcements de capacités des producteurs,
des distributions de kits agricoles et
des appuis au système de Warrantage.

• Dans le sous-secteur de l'élevage
Ce sous-secteur joue un rôle important dans le domaine social, économique et environnemental. Pour le booster, l'OCADES Caritas Burkina y a investi trois-cent-soixante-seize-millions-quatre-cent-soixante-treize-mille-cent-cinquante-cinq (376 473 155) FCFA.

Les réalisations se sont traduites en termes de dotation en matériels et intrants d'élevage et en renforcement de capacités. Ces investissements ont bénéficié à 8 221 personnes dont 6473 femmes et 1746 hommes.

• Dans le sous-secteur de l'environnement
En 2022, ce sont soixante-dix-sept-millions-six-cent-quarante-deux-mille-quatre-cent-trente (77 642 430) FCFA que le réseau a consenti pour ce sous-secteur. Cet investissement a touché 36 535 personnes dont 18 805 femmes et 17 730 hommes.
Les réalisations :

6,25 ha de bosquets villageois,
des unités de pépinières villageoises,
des délimitations de forêts villageoises,
la protection de berges et le reboisements.
En outre, des actions de sensibilisation sur les bonnes pratiques environnementales et de formation techniques ont été faites.

2.2. Réalisations dans les secteurs de soutien à la production
Les secteurs de soutien à la production sont composés des sous-secteurs hydrauliques de production, énergie et commerce/microfinance /AGR.
La somme de cinq-cent-soixante-quatre-millions-trois-cent-quatre-vingt-sept-mille-soixante-et-onze (564 387 071) FCFA injectée dans le domaine a permis de toucher 42 114 bénéficiaires dont 26 923 femmes.

• Dans le sous-secteur de l'hydraulique (eau de production)
La problématique de la gestion de l'eau de production constitue une préoccupation majeure pour le réseau. Aussi, deux-cent-dix-neuf-millions-trois-cent-soixante-quatorze-mille-quatre-cent-cinquante-quatre (219 374 454) FCFA ont été consacrés à ce sous-secteur. Cet investissement a touché 29 313 personnes dont 13 926 hommes et 15 387 femmes.

Les activités réalisées sont :
la construction de boulis et de puits à grand diamètre,
la mise en place de forages maraîchers et de forages pastoraux,
la stabilisation de puits traditionnels et
des formations spécifiques en hydraulique de production.

• Dans le sous-secteur énergies renouvelables
La promotion, l'accès et l'utilisation des énergies renouvelables dans la production et la transformation des produits Agro-Sylvo-Pastoraux et Halieutiques sont des domaines chers au réseau Caritas. De ce fait, un montant total de quatorze-millions-neuf-cent-quatre-vingt-dix-huit-mille (14 998 000) FCFA y a été consacré, bénéficiant à 838 personnes dont 410 hommes et 428 femmes. Des lampes solaires ont été distribués et des d'infrastructures équipées de plaques solaires réalisées.

• Dans le sous-secteur du commerce/microfinance/AGR
Le réseau a contribué à renforcer la résilience de milliers de personnes vulnérables à travers :

la création d'unités économiques pour la commercialisation,
la transformation des produits locaux,
l'octroi de matériels d'équipements,
l'octroi de crédits et de subventions aux jeunes et aux femmes,
les formations et les séances de coaching de jeunes et de femmes pour la rédaction de plans d'affaires.

11 963 personnes vulnérables dont 855 hommes et 11 108 femmes, ont été accompagnés pour la conduite d'AGR pour un montant investi de trois-cent-trente-millions-quatorze-mille-six-cent-dix-sept (330 014 617) FCFA

2.3. Réalisations dans les secteurs sociaux
L'OCADES Caritas Burkina s'est beaucoup investie au cours de l'année 2022, pour une amélioration durable de l'accès des communautés et des couches vulnérables aux services sociaux de base et aux services spécifiques. Le volume des investissements s'élève à quatre-milliards-deux-cent-trente-et-un-millions-deux-cent-neuf-mille-cinq-cent-quarante-deux (4 231 209 542) FCFA.
Les interventions ont permis de toucher 1 525 745 personnes.

• Dans le sous-secteur de l'alphabétisation
Soixante-millions-six-cent-trente-huit-mille-sept-cent-trente-huit (60 638 738) FCFA ont été investis dans des programmes d'alphabétisation de jeunes, de femmes et d'adultes. Ce qui a permis de toucher directement 1 848 personnes dont 238 hommes et 1 610 femmes.

• Dans le sous-secteur de l'éducation
Pour ce sous-secteur, ce sont un-milliard-trois-cent-quatre-vingt-trois-millions-deux-cent-soixante-sept-mille-cent-quarante (1 383 267 140) FCFA qui ont été investis au profit de 86 595 personnes. Ce chiffre est en hausse comparativement à l'année précédente où il était de moins d'un milliard (sept-cent-cinquante-sept-millions-soixante-dix-huit-mille-trois-cent-quatre-vingt-quinze (757 078 395) FCFA en 2021).
Les principales réalisations :

la formation professionnelle de 9 374 personnes,
l'acquisition de matériel spécifique,
la construction de 25 bâtiments scolaires ,
la construction de centres de formations,
et l'appui à la réinsertion professionnelle de plus de 100 jeunes et femmes.

• Dans le sous-secteur de la santé/nutrition
L'OCADES Caritas Burkina accompagne l'Etat dans la lutte contre le problème de santé publique qu'est la malnutrition. A ce titre, il a pu contribuer à hauteur de deux-cent-quatre-vingt-dix-huit-millions-quatre-cent-soixante-mille-cent-quatre-vingt-dix (298 460 190) FCFA pour la prise en charge de 106 648 personnes. Cela s'est fait à travers :

les réalisations de séances de dépistage de la malnutrition,
la distribution d'intrants nutritionnels à plus de 5943 personnes,
l'appui pour la récupération et le suivi de plus de 150 enfants malnutris,
la formation du personnel soignant sur différentes thématiques en lien avec la nutrition,
la distribution de kits de produits thérapeutiques…

 Dans le sous-secteur de l'assainissement
Suivant sa politique en la matière, l'OCADES travaille à intégrer systématiquement le volet eau potable, hygiène et assainissement dans ses projets et programmes d'urgence humanitaire. En 2022, elle a investi trois-cent-trente-quatre-millions-huit-cent-soixante-dix-huit-mille-neuf-cent-trois (334 878 903) FCFA dans ce secteur. Ce qui a permis de toucher 286 825 personnes dont 125 136 hommes et 160 148 femmes dans ses zones d'intervention. A son actif :

la réalisation de près de 444 latrines familiales,
la diffusion de 430 spots de sensibilisation sur l'hygiène,
la distribution de plus de 1000 kits d'hygiène et
l'organisation de séances de sensibilisation et sessions de formations sur l'hygiène et l'assainissement.

 Dans le sous-secteur de l'hydraulique (eau de boisson)
À travers sa politique Eau, Hygiène et Assainissement (EHA), l'OCADES Caritas Burkina œuvre à la réalisation d'ouvrages d'eau potable inclusifs. En 2022, sept-cent-trois-millions-deux-cent-sept-mille-six-cent-quarante-quatre 703 207 644 FCA ont été mobilisés pour :

la réalisation et la réhabilitation de forages (plus de 200 forages réalisés ou réhabilités),
le renforcement des capacités des AUE,
la construction de 25 postes d'eau autonomes.
Ces actions ont permis de toucher 15 4078 bénéficiaires.

 Le sport, l'art et la culture
En véhiculant des valeurs telles que le respect et la tolérance, le sport, l'art et de la culture contribuent à favoriser la paix sociale et le vivre ensemble. Fort de ce constat, le réseau a consacré la somme de trente-cinq-millions-trois-cent-quatre-vingt-cinq-mille-quatre-cent-soixante-dix-huit (35 385 478) FCFA pour :

l'aménagement d'espaces amis des enfants et d'espaces de soutien affectif,
l'organisation de journées de cohésion sociale,
et l'organisation de tournois de football.
Et ce sont 1 463 personnes dont 712 hommes et 751 femmes qui en ont bénéficié.

 Dans le sous-secteur de la Réhabilitation à Base Communautaire (RBC)
L'OCADES Caritas Burkina, fait partie des 1ères organisations à mener des actions en faveur de la RBC. En 2022,
trois-cent-soixante-quatorze-millions-cent-un-mille-cinquante-huit (374 101 058) FCFA ont été investis dans :

L'appareillage pour 450 personnes ;
l'appui financier aux personnes handicapées pour les AGR ;
l'assistance en fourniture et frais scolaires ;
les consultations oculaires, ORL, physio et santé mentale ;
le renforcement des capacités techniques et les sensibilisations communautaires.
Les réalisations ont permis de toucher 781 396 personnes dont 284 117 hommes et 485 156 femmes.

 La réponse humanitaire
Au 31 décembre 2022, le nombre de personnes déplacées internes était estimé à 1 900 000 et le nombre de burkinabé ayant besoin d'une aide humanitaire à 40 % de la population. Afin de faire face à cette situation d'extrême urgence, l'OCADES Caritas Burkina a injecté un-milliard-quarante-et-un-millions-deux-cent-soixante-dix-mille-trois-cent-quatre-vingt-dix (1 041 270 390) FCFA, dans :

la distribution de vivres et de cash transferts
la construction de 06 centres d'éveil pour enfants,
la distribution de matériel agro-sylvo-pastoral et
le renforcement de capacités.

2.4. Réalisations dans les secteurs de la gouvernance des organisations à bas communautaires (OBC)
Les secteurs de la gouvernance des OBC sont composés de la formation/sensibilisation et de l'organisation des Organisations à Base Communautaire (OBC).

 Le sous-secteur du renforcement des compétences techniques des OBC
L'OCADES Caritas Burkina a renforcé les capacités des organisations à base communautaires dans plusieurs domaines, dont :
l'autoévaluation des organisations paysannes ;
les techniques d'élevage des petits ruminants et de la volaille traditionnelle améliorée ;

les techniques de conservation et de restauration des eaux et des sols ;
la production et l'utilisation de la fumure organique ;
l'entreprenariat ;
la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Le montant total investi pour la réalisation de ces activités est de sept-cent-quarante-trois-millions-cinq-cent-huit-mille-six-cent-quatre-vingt-quatorze (743 508 694) FCFA et a permis de toucher 101 477 personnes dont 45 536 hommes et 55 832 femmes.

 Le sous-secteur fonctionnement des OBC.
En 2022, un montant de deux-cent-vingt-neuf-millions-six-cent-neuf-mille-quatre-cent-quatre-vingt-huit (229 609 488) FCFA a été mobilisé pour soutenir le fonctionnement des OBC et améliorer leur participation à la gouvernance locale. Les activités majeures ont été :

l'appui à la mise en place et à la fonctionnalité des OBC,
l'appui à l'animation d'une trentaine de cadres de concertation technique et le partage d'expériences.
Outre ces activités, plusieurs ménages ont bénéficié d'appui pour la constitution des actes d'état civil. Ce sont en tout 20 594 personnes dont 7 780 hommes et 12 814 femmes qui ont été touchés.

2.5. Réalisations dans le domaine de la vie associative et de l'animation du réseau
Ce volet regroupe l'ensemble des interventions touchant à la vie du réseau OCADES Caritas Burkina et menées aussi bien au plan national que diocésain. Ce sont :

les Rencontres des organes statutaires du réseau
le Forum pays Caritas
les Visites aux partenaires (à l'intérieur et à l'extérieur du pays) ;
le Forum des partenaires de Misereor/SDL ;
Missions des partenaires de l'OCADES Caritas Burkina au Burkina.

III- Difficultés rencontrées et perspectives pour le réseau OCADES

3.2. Difficultés rencontrées
La crise sécuritaire dans laquelle le pays est plongé depuis 2015 a débouché sur une crise humanitaire sans précédent qui s'est accentuée au cours de l'année 2022. Cette situation a impacté la mise en œuvre des activités du réseau OCADES Caritas Burkina sur le terrain, certaines zones étant devenues inaccessibles.

Face à cette difficulté, le réseau est intervenu davantage sur le front de l'aide humanitaire, sans pour autant délaisser les actions d'aide au développement au profit des communautés vulnérables. Il a ainsi développé des stratégies ayant permis de poursuivre ses interventions au profit des personnes vulnérables des 13 régions du Burkina Faso en s'appuyant sur son ancrage institutionnel et la forte implication des Equipes Paroissiales d'Animations (EPA).

Un appel au sens de la responsabilité, à l'écoute du prochain et à l'esprit de sacrifice a permis de renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans les différentes communautés accompagnées.

Il s'est également investi à renforcer la communication sur la situation sécuritaire entre acteurs de développement (ONG/AD) et l'Etat, notamment pour renforcer la sécurité des communautés cibles, des bénéficiaires et des agents de terrain.

3.3. Perspectives
Au titre des perspectives qui découlent des actions prioritaires du Plan Stratégique 2019-2023, nous pouvons retenir principalement :
le renforcement de l'accompagnement pour une meilleure employabilité des jeunes ;

la promotion de l'entreprenariat et des AGR des jeunes et des femmes ;
l'appropriation et l'utilisation du cadre référentiel cohésion sociale par l'ensemble des démembrements du réseau ;
la promotion des bonnes pratiques en matière de résolution des conflits et du savoir vivre-ensemble ;

la promotion de l'Agro-écologie et des bonnes pratiques d'adaptation aux changements climatiques ;
la promotion de la mobilisation des ressources locales ;
la poursuite de l'opérationnalisation du Fonds Catholique de Solidarité Alfred Diban ;

la poursuite de l'opérationnalisation de la mise en œuvre du plan stratégique 2019-2023 de l'OCADES Caritas Burkina à travers l'élaboration des plans d'actions diocésains.
la poursuite de l'élaboration des Programmes d'Activités Annuelles et des Budgets Annuels des SED en vue de leur consolidation ;
l'appropriation et l'application par les diocèses des normes de gestion de Caritas Internationalis ;

la mise en place des mécanismes d'évaluation de la mise en œuvre des normes de gestion de CI par les diocèses.
Enfin, il est important de relever qu'au regard de la situation sanitaire, sécuritaire et humanitaire actuelle, il est primordial et impératif pour l'OCADES Caritas Burkina, de renforcer la mise en œuvre des activités d'urgence humanitaire au profit des personnes vulnérables en leur assurant un accès aux services de protection comprenant une assistance psychologique, médicale, matérielle et financière.

Mesdames et messieurs,
C'est sur ces perspectives que je voudrais clore mes propos tout en vous remerciant pour l'intérêt accordé à la présente conférence de presse et en me prêtant, avec mes collaborateurs qui m'accompagnent, à vos différentes questions.
Je vous remercie !

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Transformation des systèmes alimentaires durables : Les OSC souhaitent une accélération de la mise en œuvre des engagements du gouvernement

Thu, 27/07/2023 - 21:30

Ouagadougou a abrité le 5 juillet 2023, un atelier sur l'opérationnalisation des voies nationales, pour la transformation des systèmes alimentaires durables au Burkina Faso. La coalition des organisations de la société civile pour des systèmes alimentaires durables à travers cette rencontre, veut inciter l'Etat burkinabè à accélérer la mise en œuvre des engagements pris pour une transformation des systèmes alimentaires durables équitables et résilients.

L'État burkinabè a adopté une feuille de route et pris plusieurs engagements en 2021, en vue de la transformation des systèmes alimentaires. Ces engagements ont été présentés lors de la 76e Assemblée générale des nations unies, tenue la même année. Ils concernent des projets et stratégies à mettre en œuvre à court, moyen et long termes, devant contribuer à l'avènement de systèmes alimentaires durables équitables et résilients, à même d'assurer la sécurité alimentaire des populations.

Toutefois, deux ans après la prise de ces engagements, les choses ne semblent pas bouger comme le souhaite la coalition nationale des OSC pour des systèmes alimentaires durables, qui d'ailleurs s'inquiète de la situation nutritionnelle devenue préoccupante à cause des différentes crises, surtout celle sécuritaire. D'où la tenue de la présente rencontre, qui réunit les différents acteurs au plan national.

Vue des participants

Elle a pour but, selon Marc Gansonré, représentant de la Confédération paysanne du Faso, d'obtenir un consensus sur les actions prioritaires à mettre en œuvre pour l'opérationnalisation de la feuille de route nationale des systèmes alimentaires. « Si nous ne regardons pas de près la question d'alimentation de qualité et en quantité suffisante, il va sans dire que c'est un autre problème que nous allons créer pour ce pays », a laissé entendre Marc Gansonré.

Pour mener à bien le plaidoyer auprès de l'État, les OSC entendent se focaliser sur trois engagements pris par celui-ci. Il s'agit d'abord de l'engagement à la promotion des pratiques agroécologiques sur au moins 30% des emblavures à l'horizon 2040. Vient ensuite l'engagement à l'appui aux maillons de la transformation, du transport, du stockage et de la commercialisation tout en assurant le contrôle de la qualité sanitaire des aliments et enfin celui de l'allocation annuelle de 1% du budget national à la recherche agricole et 10% aux investissements agricoles.

Marc Gansonré, représentant de la Confédération paysanne du Faso

Les OSC mettent un point d'honneur sur la promotion de l'agroécologie qui, de leur avis, pourrait beaucoup contribuer à l'atteinte de la souveraineté et de l'autosuffisance alimentaires. Elle ne devrait donc pas selon eux constituer seulement une option, mais un levier clé dans la transformation des systèmes alimentaires. Et l'adoption de cette pratique agricole ne pourra se faire qu'à travers la production en quantité et en qualité de fertilisants organiques pour remplacer progressivement les engrais chimiques, la régulation des pesticides chimiques ainsi que le financement de projets et programmes agroécologiques.

Il faut noter qu'à l'issue de cette rencontre, des propositions d'actions à mettre prioritairement en œuvre seront faites et consolidées, pour être présentées aux autorités au cours d'un atelier politique prévu en septembre prochain.

Armelle Ouédraogo Yaméogo
Lefaso.net

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