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Updated: 2 months 1 week ago

Lonab, sponsor national major du 28e FESPACO

Tue, 28/02/2023 - 09:30
Categories: Afrique

Décès de Mme OUEDRAOGO née SOULAMA ARAMATOU : Faire-part

Tue, 28/02/2023 - 08:30

La Grande famille OUEDRAOGO, les familles alliées SOULAMA, HEMA, OUATTARA, SIRIMA

Monsieur OUEDRAOGO PEGWENDE CHEICK KADER

Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès de leur fille, belle fille, Épouse, sœur

Mme OUEDRAOGO née SOULAMA ARAMATOU
survenu le 25 Février 2023 à Rabat au Maroc

Arrivée du corps le 1er Mars 2023 à 1h30 du matin à l'aéroport international de Ouagadougou.

Levée du corps et recueillement à partir de 9h au domicile familial à Tanghin le mercredi 1er Mars 2023 suivi de l'inhumation au cimetière Route de Kamboinsin à partir de 10h.

Union de Prière

Categories: Afrique

In memoria : GUERANDI née MAIWORE Elisabeth

Tue, 28/02/2023 - 07:30

« Nul ne meurt si son souvenir demeure intact dans la mémoire des siens »

1er mars 2017 – 1er mars 2023

Voilà six (6) ans qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui sa servante :
Madame GUERANDI née MAIWORE Elisabeth

A l'occasion de ce triste anniversaire,

Les grandes familles SALKREO, GUERANDI au Cameroun ;

Les familles KOWE, DOUBOU, et CISSE au Burkina Faso ;

Prient ceux qui l'ont connue et aimée à s'unir à elles dans la prière et/ou en pensée pour le repos de son âme.

Que le Dieu tout puissant vous bénisse et vous récompense au Centuple de vos bienfaits.

UNION DE PRIERES !!!

Categories: Afrique

FESPACO : « Il n'est pas question qu'on laisse notre culture entre les mains des autres, qui vont l'exploiter comme ils ont exploité nos ressources » (Pr Fatou Sow Sarr, commissaire CEDEAO)

Mon, 27/02/2023 - 23:43

Présente à Ouagadougou dans le cadre du 28e FESPACO, le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, Pr Fatou Sow Sarr, a été reçue en audience, dans la soirée de ce dimanche 26 février 2023 par le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba. Au menu, l'actualité culturelle certes, mais également des questions politiques de l'espace communautaire CEDEAO.

La délégation dit être venue pour manifester la solidarité de l'institution communautaire, CEDEAO, au peuple burkinabè et à son gouvernement à cette période de FESPACO. « Cela traduit la résilience du pays qui a su, malgré toutes les difficultés, tenir cette manifestation importante pour l'Afrique ; parce qu'aujourd'hui, le FESPACO n'est plus une propriété du Burkina, il appartient à notre sous-région, il appartient à notre continent. Le FESPACO nous élève au niveau international et permet à l'Afrique d'être à la table des plus grands de ce monde dans le domaine du cinéma », a exprimé Pr Fatou Sow Sarr à sa sortie d'audience.

De l'avis de l'hôte, le cinéma, la culture d'une manière générale, est importante dans la marche du monde. « L'Afrique est l'avenir du monde, c'est l'Afrique qui doit définir le futur de la culture. Pour cela, nous attachons une importance capitale au FESPACO pour qu'il continue à exister et pour qu'il aille encore plus et beaucoup plus haut. Le FESPACO aidera nos pays à avoir la place qui leur revient sur la scène internationale ; parce que d'abord, c'est une question économique, mais en même temps une question politique. (…). Il n'est pas question qu'on laisse notre culture entre les mains des autres, qui vont l'exploiter comme ils ont exploité nos ressources. La culture est aujourd'hui un bien économique. C'est ce que le Burkina est en train de faire. Le Burkina est un pays qui nous est tous cher dans cette sous-région ; parce que Thomas Sankara, comme Kwamé Nkrumah, Cheick Anta Diop, continuent aujourd'hui d'être la boussole pour notre jeunesse. Pour cela, ce que le Burkina a produit nous appartient tous », a brandi le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO.

« Il faut que nous ayons une communauté forte »

Pr Fatou Sow Sarr qualifie donc cette présence à Ouagadougou d'obligation, car convaincue que l'intégration doit être une réalité dans la sous-région. « Nous n'avons pas de choix que d'être unis, pour pouvoir vaincre les difficultés qui vont se présenter à nous. Nous avons un même destin, nous sommes une communauté de destin et la CEDAO travaille à cela. Ce qui touche un de nos pays membres ébranle l'ensemble des autres pays », déclare-t-elle.

Réagissant à une question sur les sanctions de la CEDEAO contre les dirigeants de la transition, elle a expliqué qu'elles procèdent des décisions de la Conférence des Chefs d'Etat, qui répond à une logique à son niveau. « Mais nous, pour le mandat que nous avons, c'est de nous activer dans le champ du développement, et c'est ce que nous faisons, par des bourses que nous octroyons, des appuis en cas de situations de catastrophe, les soutiens humanitaires, etc. », évoque le commissaire Fatou Sow Sarr, avant de confier qu'à son arrivée en août, le premier acte qu'elle a signé, a consisté en une aide financière à l'éducation au Burkina Faso.

Le chef de délégation dit avoir également échangé avec le ministre en charge de la famille sur des sujets liés à la cellule familiale. « Aujourd'hui, le problème de notre sous-région, c'est celui de la jeunesse. Or, la jeunesse, c'est d'abord la famille », pose-t-elle avant de relever la nécessité de travailler à recoudre les familles et à assurer la cohésion au sein d'elles, de sorte à donner de l'espoir à la jeunesse qu'il y a un avenir meilleur. « Nous avons les ressources, nous avons les compétences, il nous reste à faire un petit effort pour comprendre tout cela, pour l'internaliser et travailler de manière intelligente sur nos relations avec l'extérieur. Pour pouvoir le faire, il faut que nous ayons une communauté forte », étale Pr Sow Sarr, pour qui, il faut se battre, chacun, à l'intérieur de son propre espace pour cette vision commune. Mais c'est en se donnant la main, en se serrant les coudes, que cet objectif sera atteint, convainc Pr Fatou Sow Sarr.

Tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO

Pour le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba, cette démarche « vient du coup rassurer » non seulement les populations burkinabè, mais aussi les autorités dans ce contexte de l'élargissement des sanctions de la CEDEAO contre les trois pays (Burkina, Guinée, Mali). « Cette présence rassure à plus d'un titre ; quand vous entendez le discours que madame le commissaire a tenu, qui est qu'elle va transmettre fidèlement le plaidoyer qui a été fait lors de nos échanges, et qui vise à rassurer nos peuples et à mettre en exergue l'aspect CEDEAO des peuples que l'aspect sanctions. Et elle l'a si bien relevé, c'est la Conférence des chefs d'Etat qui a justement pris cette décision de renforcement des sanctions. Encore qu'à ce niveau (et c'est une analyse que je mène de façon objective), elle ne fait pas l'unanimité », accueille le ministre Rouamba.

Elle apprend également qu'au cours des échanges, il a été question de LGBT, qui, de son avis, tend à brader les valeurs culturelles, « alors que la culture, c'est tout ce qui doit nous rester, même quand on a tout perdu ».

Elle loue aussi les échanges sur la question de la famille et des femmes qui, selon elle, constitue un pan très important au Burkina, surtout dans ce contexte sécuritaire difficile. « Je profite adresser des mots de remerciements …, parce qu'on a reçu une note du président de la Commission de la CEDEAO, qui a répondu favorablement à une requête qu'on avait envoyée et qui demandait un soutien pour les personnes déplacées internes (soutien humanitaire, sécuritaire…) », informe le ministre Olivia Rouamba, faisant observer que tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO.

O. L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Attaques terroristes : « Pendant que le FESPACO bat son plein à Ouagadougou, l'horreur s'est produit à Partiaga », affirment ses ressortissants

Mon, 27/02/2023 - 23:40

Les ressortissants de la commune de Partiaga, dans la province de la Tapoa, ont convoqué la presse dans l'après-midi de ce lundi 27 février 2023 pour parler d'une attaque terroriste qui a eu lieu le dimanche 26 février 2023 dans cette commune de la région de l'Est. Ils dénoncent le « silence des autorités » face à ce qu'ils qualifient « d'horreur ».

Les ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou montent au créneau contre les autorités, vingt-quatre heures après « l'attaque » survenue dans cette commune. Au moment où nous écrivions ces lignes, aucune autorité administrative, ni militaire n'a fait cas de ces attaques. Un silence qui agace les ressortissants de cette commune, sans nouvelles de leurs proches. « Que devons-nous faire, si nos parents ont été sauvagement assassinés dans la matinée de ce dimanche 26 février 2023 et que l'autorité s'est murée dans un silence des plus sordides », lancent-ils d'entrée.

Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou

Selon les conférenciers, le départ du détachement militaire et de la brigade territoriale de la gendarmerie de Partiaga a précipité cette attaque. Une attaque survenue malgré les différentes alertes adressées aux autorités administratives et militaires à travers les réseaux sociaux et les médias, disent-ils.

« Comme s'ils savaient ce qui allait arriver, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ne reviendront plus jamais jusqu'à ce que le pire survienne, c'est-à-dire l'attaque barbare du dimanche matin. Les terroristes ont donc profité de cette absence des hommes qui sont payés pour assurer la sécurité des populations pour se mobiliser et encercler la commune durant plus de quatre jours avant de lancer l'attaque finale », explique Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de Partiaga.

Le présidium lors de ce point de presse

Ils reconnaissent tout de même que des frappes aériennes ont très souvent été menées par les forces armées nationales en réaction aux mouvements des groupes armés terroristes. « La veille du drame, des frappes aériennes ont été enclenchées sur quelques bases terroristes aux alentours de la ville », reconnaissent-ils.
Selon eux, les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) sont restés pour protéger la ville. Mais par manque de renforts, cela n'a pas été suffisant. « La mobilisation des VDP ne fera pas le poids face à ces groupes armés terroristes que même les professionnels du métier des armes redoutent et craignent », assure Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou.

C'est ainsi qu'au petit matin de ce dimanche 26 février 2023, aux environs de 5h30 s'est produit l'attaque. Ils assurent que les terroristes ont détruit tout sur leur passage, du massacre des populations civiles aux destructions des biens immobiliers et des vivres. « Une histoire que seuls les films d'horreur peuvent réaliser. Les forces terroristes ont détruit la plupart des bâtiments administratifs de la ville et ont sillonné les concessions pour y mettre le feu. Les hommes qui se sont retrouvés sur leurs chemins ont été tout simplement abattus. Même les fidèles chrétiens qui étaient à l'office religieux du dimanche n'ont pas eu la compassion de nos tueurs du jour », décrivent-ils.

La presse mobilisée pour relayer le cri d'alarme

« Une commune qui a demandé de l'aide depuis plus de deux semaines. Nous sommes déçus de cette façon de faire de nos autorités qui font la sourde oreille quand il s'agit de la vie des habitants de la région de l'Est et particulièrement de la commune de Partiaga. Nous sommes déçus des nouveaux dirigeants qui ont pourtant donné de l'espoir aux populations mais qui nous laissent mourir comme des animaux dans l'ignorance totale. Pendant que le FESPACO bat son plein à Ouagadougou, un film d'horreur s'est passé dans notre ville, Partiaga. Impossible de compter le nombre de morts et de faire un bilan des dégâts », regrettent-ils.

« Si vous ne souhaitez pas que nos populations pactisent avec l'ennemi pour vivre en paix, il est temps que vous nous considérez aussi comme les autres Burkinabè qui arrivent à vaquer à leurs occupations. Nous sommes aussi des Burkinabè », ont-ils prévenu.

Les participants à ce point de presse

Les ressortissants de Partiaga demandent aux autorités d'établir un bilan exact de l'attaque, de faciliter l'enlèvement des différents corps abandonnés afin de procéder à leur enterrement et d'organiser des funérailles, d'établir des couloirs humanitaires pour aider les rescapés, etc.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Categories: Afrique

Paul Henri Sandaogo Damiba : « Nous avons eu beaucoup de résultats, mais on n'en a pas parlé »

Mon, 27/02/2023 - 23:35

Depuis son renversement à la tête de l'Etat, Paul Henri Sandaogo Damiba, retiré au Togo, n'avait plus donné de nouvelles. A travers un entretien avec le journaliste de RFI Alain Foka, diffusé le dimanche 26 février 2023, l'ancien chef de l'Etat burkinabè a enfin rompu le silence, revenant ainsi sur certains axes majeurs de sa gouvernance. Au menu des échanges, l'épineuse question de la sécurité, le choix des partenaires dans la lutte contre le terrorisme, sa vision de la réconciliation, ses relations avec les chefs d'Etat du Mali et de la Guinée, son retour au bercail, lui qui dit avoir hâte de retrouver « le pays de ses parents et de ses grands-parents », etc. Les points saillants de l'entretien ci-après.

Le problème des Burkinabè, ce sont les Burkinabè

« Notre problème est majoritairement interne ». Telle est, selon Paul Henri Sandaogo Damiba, la raison de la persistance du phénomène du terrorisme au Burkina. « C'est vrai qu'il y a l'influence des groupes des grands réseaux extrémistes. Nous avons pu amoindrir l'influence de ces réseaux là sur nos groupes, mais le problème est majoritairement interne. Ceux que nous combattons sont majoritairement des Burkinabè de sang résidents au Burkina Faso et par moments, dans certaines portions hors de contrôle de notre pays », a-t-il renchéri.

Le Burkina courtisé par des sociétés militaires russes, sud-africaines…

La prise du pouvoir du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a suscité une ruée des partenaires militaires auprès du pouvoir pour proposer leurs offres de services dans la lutte contre le terrorisme. Selon ses dires, les offres sont venues de partout, seulement, il ne les a pas acceptées car il estimait que ce serait froisser la fierté des Burkinabè qu'il estimait capables eux-mêmes de se tirer d'affaire. « Nous avons été contactés par des sociétés russophones, sud-africaines et même des sociétés basées en Afrique de l'Ouest. Elles se proposent d'envoyer leurs personnels occuper une zone et nous aider. Bien sûr avec en contrepartie des paiements. Mais nous n'étions pas dans cette dynamique-là.

C'est ce qui m'a fait dire à Bobo que quand quelqu'un se bat pour quelque chose, ça devient sa chose. C'était une manière de dire que notre fierté nationale, notre intégrité, notre côté burkinabè serait mal vu. Tant qu'on peut trouver des solutions entre nous, pourquoi ne pas trouver ces solutions là au lieu de passer par un tiers. Si nous prenions aujourd'hui d'autres partenaires qui viennent, qui ne connaissent pas nos réalités, qui ne connaissent pas nos populations, qui ne connaissent pas nos habitudes, qui ne connaissent pas le mode d'action des groupes armés, comment ces partenaires peuvent être efficaces ? » a-t-il expliqué. Au sujet d'une éventuelle arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina, il répondra : « je n'ai pas rencontré Wagner ».

Rapports avec les forces françaises installées au Burkina

« A partir de janvier (2022, Ndlr) nous avons trouvé des forces étrangères, notamment françaises, stationnées au niveau de notre pays. Nous avons eu des échanges avec ces forces et nous leur avons demandé de nous accompagner pour qu'on puisse avoir des résultats, œuvrer à la stabilité » a laissé entendre Paul Henri Sandaogo Damiba, à la question de savoir quels étaient ses rapports avec les forces étrangères sur place. Aussi, contrairement à certains qui croient dur comme fer qu'il était un président à la solde de la politique française, l'ancien chef d'Etat explique que les relations du MPSR 1 avec les forces françaises n'étaient pourtant pas toujours au beau fixe. En effet, il estime que son pouvoir a été incompris de ces forces-là, qui attendaient d'être confortées dans l'idée qu'il est réellement là pour les intérêts du peuple burkinabé.

« Au tout début, il faut convaincre. Il faut convaincre pour que les gens comprennent la dynamique actuelle. Tant qu'on n'a pas convaincu un partenaire particulier, c'est difficile que le partenaire s'engage. Ce ne sont pas seulement eux qui n'avaient pas confiance, il y avait les groupes politiques et la communauté régionale. Ils attendaient de voir si ce sont des gens qui sont venus pour aider le pays où ce sont des gens qui sont avides du pouvoir. Il y a toujours un temps qu'on doit prendre pour convaincre et pour que les gens voient vers où vous voulez aller. Et à ce sujet, avec les forces françaises, on a senti qu'il y avait des incompréhensions. Dans les interactions, on a eu quelques contradictions sur le plan de la communication, aussi sur l'engagement opérationnel. Sur le plan opérationnel, nous leur avons demandé de nous soutenir dans la fourniture de renseignements.

En tout cas par moment, nous n'avons pas obtenu les renseignements souhaités. Cet état de fait, nous l'avons exprimé. On le leur disait et il y a des correspondances qui existent » a-t-il lâché.

En dépit de ces désaccords, le lieutenant-colonel Damiba reconnaît que les forces françaises ont appuyé les forces militaires burkinabè, à d'importants moments de leurs interventions sur le terrain. « Quand on a des évènements à certaines heures de la nuit, ils nous viennent en secours. Quand on a des blessés, ils nous appuient. L'ensemble des militaires qui ont opéré véritablement dans les contrées de notre pays peuvent attester que nous avons eu des soutiens pour relever nos blessés, évacuer nos corps, certains apports en renseignements, de l'appui-feu. Mais tout cela, c'est avec le temps que ça s'est installé. On était dans une dynamique de gagner ce qui était avantageux pour nous, pour l'intérêt du pays ».

L'approvisionnement des terroristes en armes

Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba est revenu sur les sources d'approvisionnement des groupes armés terroristes en armes. « Il y a des armes qui sont achetées dans la contrebande. Il y a des réseaux financiers extérieurs et internes aussi. Avant, on parlait de rançons, mais à force de durer sur le terrain, les groupes développent des économies telles que les vols de bétails, l'exploitation de l'or, etc. Ce sont des canaux qui leur permettent d'avoir de l'argent. Ils ont accès aux grands réseaux de contrebande, aux armes récupérées à certaines positions des FDS et à des réseaux extérieurs. Il y a aussi par exemple des convois qui peuvent passer légalement dans nos pays et ne pas arriver à bonne destination ».

A la question de savoir qui fabrique ces armes, il répondra : « il y a par exemple deux types d'engins explosifs. Les engins explosifs improvisés, fabriqués artisanalement et il y a ceux conventionnels, fabriqués dans des usines précises. Dans les années 2018, on a découvert des mines de fabrication qui ont quitté certaines zones de la Lybie et qui étaient arrivées au Burkina. Actuellement par exemple, la kalachnikov est l'arme la plus utilisée. Ce sont des armes du pacte de Varsovie. Beaucoup d'entreprises et beaucoup de sociétés produisent ces armes-là. Mais sur le terrain, ce qu'on retrouve ce sont des versions de Kalash, de fusils mitrailleurs et de RPG 7 ».

Ses relations avec ses homologues du Mali et de la Guinée

Pour Paul Henri Sandaogo Damiba, les pays sont libres d'opter pour un partenaire au profit d'un autre et ce qui était prôné durant ses huit mois de gouvernance, c'est la diversification des partenaires.

A la question de savoir s'il n'avait pas un parti pris pour la France, si fait qu'il avait maille à partir avec ses homologues du Mali Assimi Goïta et celui de la Guinée, Mamadou Doumbouya, l'ancien chef de l'Etat du Burkina s'est voulu clair : « nous n'avons pas choisi d'être avec la France, nous sommes venus trouver des Français. C'était de voir d'abord quels partenariats opérationnels pouvaient être maintenus et améliorer avec eux ». « Je n'avais pas particulièrement de mauvaises relations avec Assimi Goïta. On avait de très bons rapports. On avait décidé d'engager au niveau de la frontière des opérations militaires conjointes, mais en excluant les partenaires. C'est un problème commun au Burkina et au Mali. On avait dit que pour la question frontalière, ce sera entre nos unités. Pour le président Doumbouya, on avait des relations fraternelles », a-t-il confié.

Des acquis engrangés, quoiqu'on dise

Si pour beaucoup, le MPSR 1 a plus contribué à tirer le pays vers le bas plutôt qu'à le sortir de l'ornière, Paul Henri Sandaogo Damiba soutient que des résultats ont été obtenus et des acquis engrangés. « Contrairement à ce qui est raconté, nous avons eu beaucoup de résultats, mais on n'en a pas parlé. Dès le mois de février, nous avons commencé à faire des opérations de ciblage. On ne peut pas mettre cela à la disposition du public, mais il y a des groupes de personnels qui travaillaient sans relâche 24h sur 24 pour désorganiser les réseaux terroristes. On a comptabilisé pas moins de 170 à 175 sorties d'opération de ciblage.

Chacune de ces opérations a visé et détruit des éléments armés. Ce sont des résultats que nous n'avons pas voulu porter à la connaissance du public mais je pense que tout est disponible. Notre plus grande réussite était de démobiliser les groupes armés. En son temps, des anciens combattants sont revenus donner leurs armes. Ce sont des résultats dont on ne parle pas suffisamment. On était autour d'une centaine de personnes. On avait beaucoup de promesses de personnes mobilisées pour ramener d'autres.

Mais malheureusement cette démarche est tombée à l'eau. Il faut savoir aussi que les groupes armés ne sont pas contents quand il y a des défections dans leurs rangs. Il faut savoir jouer sans trop exposer les autres qui vont être désengagés » a-t-il révélé.
En outre, conformément aux quatre objectifs que sont la lutte contre l'insécurité, le soutien humanitaire aux personnes déplacées internes, l'amélioration de la gouvernance et enfin la question de la réconciliation nationale, il estime qu'il y a eu des avancées considérables, quoique tout n'est été atteint.

« Il y a eu des accalmies dans les régions de l'Est, du Nord, de l'Ouest et du Sud-ouest. Aussi, quand on venait, le nombre de personnes déplacées étaient autour de trois millions. Notre travail a permis de réduire le nombre de personnes déplacées. On était descendu autour de deux millions 400. Ce sont des tableaux qui existent. Il y a des régions où les populations repartaient. En termes de gouvernance, je peux dire sans vraiment nous vanter qu'il y a rare de systèmes politiques qui ont été aussi transparents dans leur système que le système que nous avons conduit », a-t-il renchéri.

Un homme en paix avec sa conscience

Dans leurs premières apparitions au moment du coup d'Etat, les nouveaux maîtres du pays fustigeant le pouvoir en place, l'accusant de se sucrer sur le dos des populations qui souffrent le martyr. A ces velléités de malversations qui faisaient directement allusion au président Paul Henri Sandaogo Damiba, ce dernier répondra qu'il est blanc comme neige.

« Si j'ai pris un franc de l'Etat pour m'enrichir personnellement, je suis prêt à répondre devant les juridictions de mon pays. Est-ce-que quand vous me voyez je ressemble à quelqu'un qui a emporté quelque chose ? Les camarades se moquaient de moi. Ils disaient qu'ils n'ont jamais vu un président aussi pauvre que moi. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui se disent sur les réseaux sociaux. Mais c'est vraiment du fake. Ce sont des choses montées juste pour salir. Moi je suis en paix avec ma conscience », dira-t-il à ce propos.

Sa vision de la réconciliation

Le 8 juillet 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba convoquait les autres chefs d'Etat autour d'une table ronde pour discuter des questions de la réconciliation. Au nombre de ses hôtes, l'ancien président Blaise Compaoré qui venait d'être condamné par la justice militaire pour le meurtre de Thomas Sankara. Interrogé sur le sens profond de cette réunion qui visiblement a fait choux blanc en raison de l'absence des trois anciens présidents, il répondra : « Ce n'était pas pour faire une réconciliation. Dans l'intitulé de la correspondance, c'était pour œuvrer pour la cohésion sociale. C'était pour m'asseoir avec les devanciers puis leur demander de nous aider. Cela ne sert à rien que je dise que je peux alors que chacun peut contribuer. L'initiative de cette réunion, au fond, c'était pour demander aux devanciers d'accompagner, de nous aider parce que la situation actuelle du Burkina n'est plus une question d'un clan ou d'une personne. Je pense que toute dynamique qui ne va pas aller dans le sens de réunir tous les fils autour de l'objectif qui est de préserver le pays sera contre-productive », a-t-il laissé entendre.

"Il faut éviter qu'on répartisse l'Afrique une seconde fois"

Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba dit observer de près ce qui se passe au Burkina et se refuse d'y donner lecture car dit-il : « ce que j'observe ne me permet pas de juger pour le moment ». Cependant, estime-t-il, cette course vers les partenaires surtout en ces temps de crise sécuritaire risque de reproduire la sombre histoire de la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885, où l'Afrique a été partagée comme un gâteau d'anniversaire.

« Je suis certains évènements qui se passent dans mon pays. Mais je pense quand même qu'il faudrait observer en tant que décideur politique et responsable d'un pays, de la prudence. Je soulignais tantôt les difficultés qui peuvent exister entre les responsables de nos pays et puis les différents partenaires aussi qui sont à nos côtés. Le piège qu'il faudrait tout faire pour éviter est qu'on n'aille pas encore vers une nouvelle répartition de l'Afrique », dira-t-il pour conclure.

Son retour au bercail

Au Togo depuis le 2 octobre 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba dit avoir le mal du pays. Et même si ce point n'a pas encore été abordé avec les autorités actuelles, il estime que les portes du Burkina Faso ne lui sont pas fermées. « Le pays me manque même si je suis dans de bonnes conditions à Lomé. Je suis pressé de retrouver le pays de mes parents et de mes grands-parents. Le sang qui coule dans mes veines est burkinabè », a-t-il rappelé.

A la question de savoir si ce retour ne serait pas pour récupérer le fauteuil qui lui a été arraché, il répondra : « je ne suis pas intéressé par un quelconque pouvoir politique. Le pouvoir politique corrompt l'homme. J'ai ma personnalité et mes valeurs que je garde bien pour moi. Je veux simplement être utile pour les autres ».

Erwan Compaoré
Ramata Diallo
Lefaso.net
Source : Entretien de Alain Foka avec Paul Henri Sandaogo Damiba

Categories: Afrique

Bobo-Dioulasso : Nestor Poodassé condamné à 24 mois de prison dont six fermes et deux millions d'amende

Mon, 27/02/2023 - 23:30

Le coordinateur national de Planète des jeunes patriotes, Nestor Poodassé, a été condamné à 24 mois de prison, dont six fermes, et deux millions de francs CFA d'amende ce lundi 27 février 2023 au palais de justice de Bobo-Dioulasso. Il a été reconnu coupable de faits de menaces de mort sous condition.

Nestor Podassé dit "Mandela 1er "coordonnateur de Planète des jeunes panafricanistes, incarcéré depuis le 9 février 2023 était devant la justice pour répondre des chefs d'accusation qui lui sont reprochés. Son procès, qui a plusieurs fois été renvoyé, a finalement repris ce lundi 27 février 2023 au tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso.

Dans les faits, il est reproché à Nestor Poodassé d'avoir accordé lors des événements du 30 septembre 2022, une interview à la chaîne de télévision Afrique média. Dans le contenu de l'interview, il a proféré des menaces de mort à l'encontre d'une communautaire étrangère vivant au Burkina Faso.

Après les débats, le Parquet a retenu les infractions de menaces de mort sous conditions contre lui. Il a demandé au tribunal de le condamner à 24 mois de prison dont 12 fermes et deux millions d'amende ferme.
Le tribunal l'a déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Condamnant ainsi Nestor Poodassé à 24 mois de prison dont six mois fermes et deux millions d'amende aussi ferme.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Nouvelle gare routière de Dédougou : Aussitôt inaugurée, aussitôt contestée

Mon, 27/02/2023 - 23:25

Une partie des acteurs du transport de la région de la Boucle du Mouhoun rejette la nouvelle gare routière de la commune urbaine de Dédougou. Les frondeurs s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme la réalisation à minima de l'infrastructure et l'exclusion des transporteurs dans le processus de construction de la gare.

A l'occasion de la cérémonie inaugurale de l'infrastructure, intervenue le jeudi 23 février 2023, un groupe de personnes, se présentant comme des représentants syndicaux des transporteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, a ouvertement désapprouvé la manière d'agir des autorités municipales.

Les protestataires se sont présentés sous la bannière de l'UNATRAF et du HCT-BF (respectivement, Union nationale des transporteurs autonomes du Faso et Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso), sections de la Boucle du Mouhoun. Pour eux, la gare, telle que réalisée, est loin de refléter le plan qui leur avait été présenté au départ.

« A l'annonce de la construction de la gare routière, il y a eu une grande rencontre à la mairie. Les transporteurs ont été associés et à l'occasion, le plan et le budget leur ont été présentés », rappelle Bamoussa Aimé Konaté, vice-président du bureau régional de l'UNATRAF. Il explique que dans ce plan, il était prévu de mettre du pavé sur toute la surface de la gare. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. A cela s'ajoutent la construction d'un centre de soins sanitaires, d'un local entier pour la police municipale et non un simple bureau qui a été érigé, dit-il. Le vice-président ajoute que le plan initial de la gare routière de Dédougou prévoyait l'érection d'un hôtel, plus d'une vingtaine de guichets, d'un hangar devant servir de lieu de culte. Bamoussa Aimé Konaté dénonce donc vigoureusement la non-réalisation de toutes ces composantes de l'infrastructure routière. « Le travail qui a été réalisé ne représente pas la moitié de ce que le plan de départ a prévu », martèle-t-il.

Vice-président du bureau régional de l'UNATRAF, Bamoussa Aimé Konaté a rejeté l'infrastructure routière dans sa forme présentée à l'ouverture

Gestion opaque…

Selon Drissa Guiré, un des contestataires, le travail réalisé est de piètre qualité, comparativement au budget annoncé. « On ne peut pas parler de 500 millions à propos de ce travail-là. Nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur un travail qui n'est pas bien fait. Ça, on n'est pas content de ça », a-t-il lancé.

Ces transporteurs qualifient également d'opaque la gestion de la mairie, dans la construction de la gare routière. « Au début de la construction de la gare, deux représentants des transporteurs ont été associés pour le suivi. Le projet a ainsi remis à nos représentants, une copie du cahier de charges. Mais, quelques jours après, le secrétaire général de la mairie a récupéré notre cahier de charges pour photocopier et nous remettre. Il ne l'a jamais fait, malgré nos différentes réclamations », a détaillé le militant syndicaliste. Selon ses propos, il y a anguille sous roche. « Normalement, on (ndlr : les transporteurs) devrait suivre. Mais si la mairie a à faire un travail que nous ne pouvons pas suivre, il y a un problème », suppose Drissa Guiré.

Refus d'intégrer la gare si …

Si les autorités municipales ont parlé d'inauguration officielle de la gare routière de Dédougou, le son de cloche est tout autre chez les transporteurs. « Elles (ndlr : les autorités) nous ont dit qu'elles vont faire une ouverture provisoire d'abord », a révélé Bamoussa Aimé Konaté, avant de déplorer le fait que cette information n'ait été mentionnée nulle part dans les discours officiels. Se fondant sur les insuffisances qu'ils disent constater dans la construction de la gare, les protestataires appellent les plus hautes autorités à se saisir de la question. « Tout doit être fait en bonne et due forme. Nous demandons aux premières autorités de s'impliquer pour que le travail soit bien fait. Il ne faudrait pas qu'on nous accuse, si un jour on s'élève et qu'il y a palabre », a prévenu monsieur Guiré. Séance tenante, ils ont renouvelé leur souhait de disposer du cahier de charges qui leur aurait été dépossédé par le secrétaire général de la commune, toujours en service, selon leurs dires.

Pour Drissa Guiré, les transporteurs veulent des clarifications avant d'intégrer la gare routière.

Les transporteurs ne donnent pas l'air de vouloir intégrer de sitôt la nouvelle gare routière. « On va refuser d'y travailler tant que les autorités municipales ne tirent pas au clair les choses. Mais, si on arrive à voir la vérité dans l'affaire, nous allons commencer à travailler en attendant », a poursuivi Drissa Guiré.

Mais, à en croire une source proche de la mairie de Dédougou qui souhaite garder l'anonymat, les contestataires n'ont pas voix au chapitre. « Ceux qui revendiquent ou se sentent frustrés n'ont pas droit de cité, car ils n'ont aucun engagement avec la mairie et ne sont pas des transporteurs en commun », a confié notre interlocuteur. Sauf que le secrétaire général du bureau régional de la Boucle du Mouhoun du Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso (HCT-BF), Omar Paré, a laissé entendre que le syndicat défend sans exception les intérêts de tous les transporteurs.

Pour rappel, la nouvelle gare routière de la commune de Dédougou a été construite en 2021 sous l'ancien maire, Karim Lomboza Kondé. Son mandat était toujours en cours quand est intervenu le coup d'Etat du 24 janvier 2022 qui a suscité la dissolution des conseils municipaux et la mise en place de délégations spéciales.

Yacouba SAMA

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Coopération : Bientôt une ligne d'interconnexion électrique ouest africaine

Mon, 27/02/2023 - 23:20

Le comité conjoint de supervision du projet "Dorsale nord d'interconnexion électrique " s'est réuni dans la matinée de ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou. La rencontre d'ouverture a été présidée par le ministre de l'énergie, des mines et des carrières du Burkina Faso, Simon Pierre Boussim. Il s'agit de faire le point de l'état d'avancement des travaux et s'assurer de la mise en œuvre du projet dans les délais.

Après plusieurs réunions en mode virtuel, les acteurs du projet ‘'Dorsale nord d'interconnexion électrique'' se sont réunis en présentiel dans la capitale burkinabè. Il s'agit de la 6e réunion du comité conjoint de supervision, organe chargé du suivi des travaux. L'objectif de cette rencontre d'échanges, est de faire le point de l'état d'avancement des travaux et s'assurer de la mise en œuvre du projet dans les délais.

D'une longueur de 880km, cette ligne d'interconnexion haute tension aura une capacité d'environ 430MW qui pourrait atteindre plus de 600 MW cinq à dix ans après sa mise en service, selon les organisateurs. Elle reliera cinq pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Togo. Le projet impliquera l'électrification des communautés rurales situées dans un rayon de 5km de part et d'autre de la ligne, et la mise en œuvre de plusieurs mesures d'atténuations environnementales et sociales.

Simon Pierre Boussim, ministre en charge de l'énergie du Burkina Faso

Cette initiative permettra de faciliter les échanges d'énergies dans la sous-région, de fournir une assistance technique pour favoriser des accords d'échanges commerciaux efficaces entre les États membres, et d'accroître l'accès à l'électricité aux populations vivant le long de la ligne de transport.

Ce projet vise à intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l'électricité en vue d'assurer, à moyen et long termes, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif aux populations des Etats membres de la CEDEAO. Il s'agit aussi de promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d'énergie électrique ainsi que d'assurer la coordination des échanges d'énergie électrique entre les Etats membres de la CEDEAO.

Siengui Apollinaire Ki, secrétaire général de l'EEEOA/WAPP

Ce projet régional d'interconnexion électrique 330 kV a été mis sur pied en 2019 par le système d'échanges d'énergies électriques de l'Afrique de l'Ouest (EEEOA) de la CEDEAO, aussi connu sous le nom du West African Power Pool (WAPP). Le projet qui devrait s'achever en fin 2024 connaît des difficultés en raison notamment de la survenance de la maladie à coronavirus et la crise sécuritaire qui ont retardé sa mise en œuvre.

Le secrétaire général de l'EEEOA/WAPP, Siengui Apollinaire Ki, rassure que les travaux théoriques sont terminés et la phase d'exécution du projet sur le terrain se fera incessamment. Il a également rappelé que les personnes affectées par le projet ont été identifiées et tout est mis en œuvre pour leurs indemnisations.

Pour lui, cette 6e réunion du comité conjoint de supervision constitue un moment privilégié de réflexion et d'évaluation du travail accompli pour l'atteinte des objectifs fixés. Elle permettra aussi d'examiner et d'approuver le programme de travail et le budget de l'année 2023.

Daniel Sermé, directeur général de la SONABEL (Burkina Faso)

Selon Siengui Apollinaire Ki, les défis qui se présentent au projet sont sa restructuration afin de résorber les déficits de ressources, la mise en place des comités nationaux de coordination de la sécurité pour la sécurisation de certaines zones d'intervention du projet, etc.

Pour Daniel Sermé, directeur général de la SONABEL, le projet Dorsale Nord est une réponse au déficit énergétique que connaissent la plupart des Etats membres de la CEDEAO et constitue un espoir pour les populations. « Depuis son lancement officiel en février 2022 à Niamey (Niger), les populations bénéficiaires suivent avec enthousiasme et grand espoir l'évolution de ce projet d'envergure qui va impacter positivement leur quotidien et donner un coup d'accélérateur à la construction du marché sous régional de l'électricité dans notre sous-région », soutient-il. Selon lui, malgré les difficultés inhérentes à la conduite du projet, le comité est déterminé à tout mettre en œuvre pour son aboutissement.

Présidant cette cérémonie d'ouverture, Simon Pierre Boussim, ministre burkinabè en charge de l'énergie, reconnaît que la Dorsale Nord a pris trop de retard et les populations en sont les victimes. Il appelle donc le comité à trouver des solutions afin de remédier à ce retard d'exécution des travaux.

Les participants à cette réunion

Selon Simon Pierre Boussim, l'objectif principal est de relever le défi énergétique auquel les pays sont confrontés et libérer leurs énormes potentiels énergétiques par le biais de la coopération régionale et du développement d'infrastructures de production et de transport d'énergie électrique.

Pour le ministre burkinabè de l'énergie, face au déficit énergétique que connaissent beaucoup de pays de la CEDEAO, seuls des projets d'envergure communautaire comme la Dorsale Nord ou des projets de mutualisation des efforts entre les peuples sont à même d'apporter les solutions les plus idoines. « Chose que le Burkina Faso a vite compris en traçant depuis plus de deux décennies, les sillons à travers les interconnexions qu'il a développées avec certains pays voisins comme la Côte d'Ivoire, le Ghana, dans une moindre mesure le Togo et bientôt le Mali. La création du WAPP s'inscrit dans la vision de permettre aux pays moins nantis énergétiquement de pouvoir juguler leur déficit grâce aux potentiels des pays mieux dotés par la nature, le tout dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant. Le WAPP apparaît comme une mutuelle sous régionale de l'électricité qui comme toute mutuelle fonctionne sur le principe de la solidarité », explique Simon Pierre Boussim.

Photo de famille

Tout en saluant ce cadre de concertation entre les techniciens du projet, Simon Pierre Boussim dit attendre des solutions pérennes et vites. « Au sortir de cette réunion, nous fondons l'espoir que soient levés tous les goulots d'étranglements techniques, administratifs et financiers afin de donner de meilleures chances de succès à ce projet vital pour nos populations », a-t-il lancé.

Le projet est financé à hauteur de plus de 350 milliards de FCFA par l'Agence française de développement, la Banque africaine de développement, l'Union européenne, la Banque mondiale et le gouvernement fédéral du Nigeria.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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FESPACO 2023 : Inauguration d'un espace ciné-clubs, jeunesse et promotion de la cinéphilie

Mon, 27/02/2023 - 23:15

La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) a ouvert l'espace ciné-clubs, jeunesse et promotion de la cinéphilie dans les locaux de l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS), ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou.

La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) veut contribuer à l'émergence des cinéphiles et futurs cinéastes burkinabè. C'est ainsi qu'en marge de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), elle a ouvert un espace ciné-clubs, jeunesse et promotion de la cinéphilie.

Selon le président de la FBCC, Germain Bessin, il s'agit de faire la promotion de la cinéphilie à travers les ciné-clubs. « Dans le cinéma, il y a beaucoup de domaines. La cinéphilie, ce sont tous ceux qui ont un amour pour le cinéma. Pour mon cas, je ne suis pas de formation cinéaste. Je suis administrateur des services financiers. Mais par a passion de la chose, voilà que je me trouve à diriger cet espace », a-t-il justifié.

Le président de la FBCC, Germain Bessin, invite les amoureux du 7e art à s'approprier cet espace qui leur est dédié

Dans les matinées, il est prévu des visites de stands, qui sont dressés dans la cours de l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS). Les visiteurs pourront voir les expositions des savoir-faire des ciné-clubs. Les soirs, il y aura des projections dans la salle de conférence de l'ISIS, un partenaire de la FBCC.

Tout en saluant le choix porté sur sa personne, la marraine de la cérémonie d'ouverture, Mamounata Nikièma, a tenu à encourager la FBCC pour cette initiative. « Cet espace va contribuer à susciter des vocations, à révéler des talents et surtout, créer une habitude à voir les films en salle au niveau des jeunes et nous en sommes fiers », a-t-elle affirmé.

La marraine Mamounata Nikièma et l'invité d'honneur Hippolyte Ouangrawa (à sa gauche) ont visité les stands à la fin de la cérémonie

Selon Hippolyte Ouangrawa alias M'ba Bouanga, l'invité d'honneur du jour, « la graine a poussé et elle a donné des fleurs ». Il s'est réjoui de voir la nouvelle génération porter de telles initiatives. « Je suis très heureux que ces jeunes puissent prendre le pas pour mettre en valeur leur connaissance », a-t-il confié.

La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) est la faîtière des ciné-clubs du Burkina Faso. Elle a été créée officiellement en 2008. Elle est régie par la loi N°064-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d'association et regroupe une vingtaine de clubs membres répartis à travers le Burkina Faso. La FBCC est une association indépendante, apolitique, non confessionnelle et à but non lucratif.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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FESPACO 2023 : « Amchilini », quand les femmes ont le droit de choisir leurs maris

Mon, 27/02/2023 - 23:10

Dans le cadre de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le film « Amchilini » ou « Choisis-moi » du réalisateur tchadien, Allamine Kader, a été projeté dans la soirée du dimanche 26 février 2023 au ciné Neerwaya. C'est un documentaire qui est en compétition.

« Amchilini » est une pratique originaire d'un village au Tchad. A une certaine étape de la vie, la coutume permet aux filles de choisir leurs propres époux. Car selon les croyances, lorsqu'il y a beaucoup de jeunes filles non mariées, la nature est en colère contre ce village. Conséquence, la pluie se raréfie et cela a un impact négatif sur l'agriculture et la pêche, les principales activités de cette contrée.

Ce film documentaire a été tourné dans un village près de N'Djamena, la capitale tchadienne. Allamine Kader, à travers cette œuvre, veut montrer l'émancipation de la femme au 21e siècle. « Aujourd'hui, quand on parle de l'égalité entre la femme et l'homme, cela atteint également nos villages reculés. La femme est en train de prendre publiquement la parole. Petit à petit, les femmes sont en train d'occuper leur place », a expliqué le réalisateur.

D'après ce documentaire, par le passé, toutes les femmes pratiquaient le « Amchilini », mais ce film montre le contraire. Il y a des filles qui ont catégoriquement refusé de choisir leurs maris. Elles ont mis sur l'accent sur le bonheur dans le foyer. Pour certaines, lorsque le mari a été choisi par la femme, il la méprise. Et lorsque cette dernière revendique de meilleures conditions, l'homme dit que ce n'est pas lui qui l'a choisi.

« J'apprécie cette pratique parce qu'elle évite la prostitution »

La détermination des jeunes filles de la nouvelle génération est grande. Elles sont prêtes à payer l'amende (25 000 FCFA) au lieu de choisir un homme qui ne saura pas les valoriser. La pratique « Amchilini » contraint également tout homme à payer la même amende lorsqu'il refuse d'accepter la femme qui l'a choisi.

« Amchilini » a été écrit et réalisé par Allamine Kader.

Les cinéphiles sont restés scotchés aux 68 minutes de ce film. Face aux désirs de certains hommes déjà mariés (des polygames pour la plupart) à être candidats à Amchilini, il y a de éclats de rires dans la salle. Certains hommes battent campagne auprès de leurs propres épouses dans l'espoir d'avoir une nouvelle femme.

Parmi les cinéphiles, il y a une forte délégation de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso, en plus de l'équipe qui est venue du Tchad pour le FESPACO. « C'est ma première fois de découvrir cette pratique qu'est Amchilini. J'apprécie cette pratique parce qu'elle évite la prostitution. Il y a beaucoup de jeunes filles et garçons dans ce village donc cela évite le vagabondage sexuel. Si on leur permet de se choisir et de se marier à un coût tellement réduit, je pense que cela évite beaucoup de choses », a laissé entendre Yves Yangalbé, le président de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso.

« Amchilini » continue d'être projeté dans les salles. Puisque c'est un film documentaire en compétition, le réalisateur dit espérer remporter un prix à cette 28e édition du FESPACO.

Cryspin Laoundiki
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28e édition du FESPACO : « Maputo Nakuzandza » ou le miroir de la capitale Mozambicaine

Mon, 27/02/2023 - 23:00

Il a été organisé ce lundi 27 février 2023, une projection de presse au sein du Centre national de presse Norbert Zongo. L'œuvre s'intitule « Maputo Nakuzandza » (Maputo je t'aime) et a été réalisée par la Brésilo-Mozambicaine Ariadine Zampaulo.

« Maputo Nakuzandza » est un film énigmatique qui retrace le quotidien des habitants de Maputo. Plusieurs histoires s'entremêlent pour ouvrir une fenêtre sur la capitale Mozambicaine. La narration plonge le public dans des sous histoires qui constituent les puzzles d'une même pièce. La grande famille des arts s'y retrouve. Les balades des acteurs permettent d'avoir un aperçu de l'urbanisme de la ville. Les transitions se font par de la danse contemporaine.

L'équipe de tournage du film était présente

Tout au long du film, la voix off de la radio aborde avec dynamisme des faits divers qui animent la ville. Des habitants passent à l'antenne pour témoigner, d'autres demandent des conseils. Un touriste se promène pour contempler Maputo. Une mariée a fui son mariage, tandis qu'une autre est triste parce qu'elle n'est pas mariée. L'un des personnages découvre que son époux est infidèle. La solitude et l'angoisse sont le quotidien d'une jeune femme qui semble être en manque de repère. La fameuse voix off rappelle que la littérature est un médicament pour les âmes en détresse.

Ariadine Zampaulo, à gauche en train d'expliquer son film à la presse

Ce film poétique et philosophique d'Ariadine Zampaulo est, selon ses propos, une manière de passer une journée à Maputo sans y être. « Maputo Nakuzandza » est en compétition au FESPACO dans la catégorie long métrage. Pour le cinéaste, réalisateur et producteur sénégalais, Clarence Delgado, « C'est un film assez complexe à mon avis. Il s'est inspiré du cinéma italien avec le réalisateur Vittorio De Sica et son film ‘'Le voleur de bicyclettes''. Il y a également le cinéma d'un grand réalisateur brésilien qui est décédé, il s'appelle Glauber Rocha. Ce qui me gêne, c'est qu'il y a eu beaucoup de voix off », a-t-il décrypté. A la question de savoir si ce film a des chances de remporter un prix dans sa catégorie à ce FESPACO, Clarence Delgado a répondu par le négatif. Il a affirmé que « C'est un film intellectuel, avec beaucoup de symboles, c'est une autre dimension » a-t-il dit.

Clarence Delgado est membre du jury au FESPACO pour le prix Sembène Ousmane

Le critique de cinéma togolais, Cyrille Komlan Soncy a quant à lui apprécié positivement l'œuvre. Il a dit remarquer que du côté de la technique, il y a une absence de la couleur qui imprègne davantage le cinéphile dans le film. « On constate les difficultés rencontrées quotidiennement par les habitants de la capitale Mozambicaine. J'ai remarqué qu'il y a une sorte de solitude chez les uns et les autres. Il y a très peu de conversations dans le film. La réalisatrice a voulu montrer la solitude. Tous les personnages sont à la quête d'un idéal », a-t-il argumenté. Le long métrage « Maputo Nakuzandza » fait 62 minutes et est sorti en 2022.

Cyrille Komlan Soncy a reçu le premier prix du talent critique à la 5e édition du festival Dakar court en 2022

SB
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Lutte contre le terrorisme : 42 sites d'exploitation artisanale de l'or fermés dans la Boucle du Mouhoun

Mon, 27/02/2023 - 22:00

Dans un arrêté en date du 26 février 2023, le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, procède à la fermeture de 42 sites d'exploitation artisanale de l'or dans la Boucle du Mouhoun pour des raisons de sécurité.

L'arrêté prendra effet à compter du 1er mars 2023.

Plus de détails dans le document ci-après.

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Fespaco 2023 : « Le train du retour », un documentaire qui veut “rétablir la vérité” sur l'échec de la Fédération du Mali

Mon, 27/02/2023 - 22:00

« Le train du retour » de Oumar Sininta a ouvert le bal des films maliens hors compétition à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. D'une durée de 85 minutes, ce documentaire qui retrace l'histoire de la Fédération du Mali a été projeté, ce lundi 27 février 2023, à la grande salle de la mairie de Ouagadougou.

« Le train du retour » revient sur les véritables raisons de l'éclatement de la fédération du Mali et du Sénégal, qui comptait également à sa naissance, en janvier 1959, le Dahomey (Bénin), la Haute-Volta (Burkina Faso). Réalisé à partir d'archives visuelles et sonores, mais surtout à partir de témoignages d'historiens, notamment Diadié Yacouba Dagnoko, ce documentaire de 85 minutes est aussi un devoir de mémoire pour les jeunes générations sur le combat de Modibo Keita, qui a tenté de jeter les bases d'une Afrique unie à travers la fédération du Mali.

« Le train du retour » tente de rétablir « une vérité historique » sur la fédération qui a duré moins de deux ans, et dont la paternité de l'échec a longtemps été attribuée à tort ou à raison à Modibo Keita, premier président du Mali indépendant. Comment est née la fédération, quelles sont les causes de son échec ? La France a-t-elle joué un rôle trouble dans la sécession du Sénégal ? Voici l'histoire telle que racontée par les archives et historiens face à l'équipe du réalisateur Oumar Sininta.

L'affiche du film

Naissance de la fédération

« Le 17 janvier 1959, la constitution de la fédération est adoptée par acclamation. Malgré la défection du Dahomey et de la Haute Volta, l'un convaincu par la promesse d'un port en eaux profondes à Cotonou, et l'autre par la menace par Houphouët Boigny du renvoi de plus de deux millions de ressortissants en Haute Volta, la Fédération du Mali voit le jour, le 4 avril 1959 avec la mise en place de ses organes de gouvernance. Léopold Sédar Senghor à la présidence de l'Assemblée fédérale et Modibo Keita comme président du gouvernement fédéral ». Le décor est planté. Le 4 avril 1960 avec la signature à Paris des différents textes de transfert de compétence à la Fédération, l'indépendance est actée à Dakar, ville désignée capitale de la Fédération.

Une prémonition ?!

“La communauté soudanaise avait organisé une grande fête. Elle avait commencé à 15 heures. On s'est arrêté à 18h pour aller prier. Et après le dîner, on est revenu sur la place publique. Jusqu'à minuit, on a dansé. Tenez-vous bien ! A minuit pile, un chat noir s'est invité dans le cercle de danse. Tout le monde était surpris. Et je me souviens encore avoir entendu les paroles prophétiques d'un vieux”, se souvient l'historien Diadié Yacouba Dagnoko.

Le film a été projeté à la mairie centrale de Ouagadougou

Différences du paysage politique

Très vite, après les moments de liesse, c'est la désillusion. Les clivages étaient réels. Au Soudan et au Sénégal, le paysage politique ne présentait pas le même visage au Dahomey et en Haute-Volta. Au Soudan, l'Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA) était un puissant parti, alors qu'au Sénégal, le trio Léopold Sédar Senghor, Lamine Gueye et Mamadou Dia dominaient la scène politique. « Au Dahomey, le RDA n'était pas suffisamment fort pour dominer l'Assemblée en cas de vote, encore moins la Haute Volta où le RDA avait aussi en face de lui la chefferie traditionnelle, le Mogho Naaba, qui a vacillé. Les jours pairs, il était pour et les jours impairs, contre la fédération. Il était sous la pression de la France, par le truchement des 17 000 anciens combattants voltaïques », raconte historien de l'époque.

L'historien Diadié Yacouba Dagnoko intervient dans le documentaire

Bataille pour le contrôle du poste de chef d'État-major…

Le poste stratégique de chef d'État-major de la fédération, devait revenir, comme le veut l'usage, à l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. Modibo Keita a donc porté son choix sur l'Officier soudanais, le colonel Abdoulaye Soumaré. Bien que ce dernier soit d'origine sénégalaise, les Sénégalais le récusent. Dans le même temps, au Sénégal, le vice-président du gouvernement fédéral, Mamadou Dia, nomme le colonel Amadou Fall au même poste de chef d'Etat-major de la fédération. La tension monte.

… et celui de président de la fédération

Dans le documentaire, il ressort que le deuxième point de discorde est surtout politique et concerne la création du poste de président de la fédération du Mali. Selon l'historien Diadié Yacouba Dagnoko, la question de la présidence n'avait pas été débattue avant la création de la fédération. Pour les Soudanais, il n'y avait aucune nécessité d'alourdir l'attelage institutionnel avec la création d'un poste de président de la fédération, puisque le président du gouvernement fédéral disposait de toutes les prérogatives pour faire fonctionner la fédération.

« Les Sénégalais n'étaient pas d'accord, mais à force de palabres, les Soudanais ont accepté. Mais, à la question de savoir qui allait occuper le poste de président de la fédération, les Sénégalais ont proposé Léopold Sédar Senghor, qui était le président de l'Assemblée fédérale. Les Soudanais ont voulu négocier pour éviter le clash. Ils ont demandé que ce soit un autre Sénégalais, Lamine Gueye, avocat et homme politique qui a présidé les premiers pas de Senghor en politique et qui jouissait d'un grand prestige au Sénégal et au Soudan. Les Sénégalais ont refusé. Mamadou Dia a dit que c'était Senghor où la fédération prendrait fin ».

Le divorce

« Ça s'est passé dans la nuit du 19 au 20 août 1960. On s'est réveillé le matin et patatras, le ciel nous est tombé sur la tête. C'est fini la fédération. Les gens ne comprenaient rien. J'ai vu des femmes se rouler dans la poussière en poussant des cris », se souvient l'historien.

Il ressort du documentaire que Modibo Keita a pris une série de décisions dans un contexte de forte tension. Parmi ces décisions perçues par Dakar comme étant un coup de force, il y a la destitution de Mamadou Dia de son poste de ministre de la défense de la fédération.

Pour Léopold Sédar Senghor, cette destitution ne peut se faire sans l'approbation de la délégation du Sénégal à travers l'Assemblée fédérale. « Modibo Keïta a mobilisé des troupes contre des Sénégalais dont la plupart sont des Sénégalais […] Sénégalais, Sénégalaise, l'heure est grave. Jamais le Sénégal n'avait été dans une telle situation […] Il s'agit pour nous de défendre notre indépendance. Je suis prêt à mourir comme tous les leaders de l'UPS, et vous aussi, n'est-ce pas, pour que vive le Sénégal », a lancé Senghor aux Sénégalais.

Le train du retour est une idée originale de Fousseyni Maiga, l'un des réalisateurs les plus prolixes du Mali

Modibo Keita accuse

De son côté, Modibo Keïta donne une tout autre lecture du divorce avec le Sénégal. « Notre position sur le problème algérien, notre volonté détermination à construire un véritable socialisme, notre volonté de réaliser avant toute autre association, une véritable communauté africaine ont déterminé certains responsables français à conduire les dirigeants sénégalais à la sécession ».

Modibo Keita accuse nommément la France et en veut pour preuve certains faits. Il s'agit entre autres de « l'attentisme du gouvernement français dans l'application des accords franco maliens en particulier dans le domaine économique, du message de félicitation du général De Gaulle à Senghor, nommé président de la république du Sénégal, de l'aveu du Premier ministre de la république française de son action, en décembre dernier, auprès de Monsieur Senghor et Monsieur Dia, pour qu'ils transforment la fédération du Mali en confédération, de la reconnaissance par le gouvernement français de l'indépendance du Sénégal puisque ce sont les dirigeants français qui l'ont inspiré, préparé, déclenché et soutenu la sécession de la république du Sénégal »

Selon un autre intervenant dans le documentaire, le général De Gaulle a nié s'être immiscé personnellement dans la sécession du Sénégal. « Un fait vient pourtant contredire ou nuancer, mettre à nue la participation de la France. A la veille de l'élection du président de la fédération, le général De Gaulle a convoqué l'un de ses fidèles, Claude Hettier de Boislambert. Dans son livre « Les Fers de l'espoir », cet officier raconte avoir été convoqué à l'Elysée où De Gaulle lui a annoncé qu'il irait en mission à Dakar [...] En tant que Haut-représentant, il a participé à la mise en échec du coup d'Etat des Soudanais, c'est-à-dire mettre en résidence surveillée les Soudanais, les renvoyer à Bamako sans toute autre forme de procès. Cela contredit ou nuance les propos du général De Gaulle ».

Le retour

« Le 21 août 1960, à l'heure du départ du train express Dakar-Bamako, un train avec à son bord Modibo Keita et sa délégation, 130 personnes au total. A son retour de Dakar, Modibo Keita décide de la fermeture de la frontière avec le Sénégal entraînant ainsi l'arrêt des rotations ferroviaires entre Bamako et Dakar. En réaction à cette mesure, les Sénégalais décident de l'expulsion de 20 000 cheminots soudanais travaillant pour la société gestionnaire du chemin de fer du Sénégal ».

Un retour difficile pour des milliers de familles qui devaient repartir à zéro, parfois loin de ce qu'elles avaient bâties à Dakar. Un souvenir dont se souvient toujours l'historien Diadié Yacouba Dagnoko, adolescent à l'époque.

HFB
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Agriculture, eau et assainissement : La BAD et le Burkina signent dix conventions de financement sous forme de prêt et de don d'un montant d'environ 114 milliards de FCFA

Mon, 27/02/2023 - 21:52

Le ministre de l'économie, des finances et de la prospective, Aboubakar Nacanabo, et le responsable de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel N'doye, ont procédé, ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou à la signature de dix conventions de financement sous forme de prêts et de dons d'un montant d'environ 114 milliards (114 270 000 000) de FCFA.

La BAD signe un accord de prêt d'environ 14 541 000 000 de Francs CFA et un don d'environ 11 420 000 000 Francs CFA au Burkina Faso pour financer le Projet d'amélioration des services d'eau potable et d'assainissement pour le renforcement de la résilience (PASEPA-2R). Ce projet vise à contribuer à l'atteinte de l'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement, selon le ministre en charge de l'économie, Aboubacar Nacanabo.

Le ministre en charge de l'Economie, Aboubacar Nacanabo

Le ministre a indiqué qu'un accord de don de la Facilité africaine de l'eau (FAE) d'un montant de 3,219 milliards FCFA pour le financement du Projet de promotion de l'hygiène, de l'eau potable et de l'assainissement et de renforcement de la résilience de la population à la covid-19 et au changement climatique en milieu rural dans huit provinces (PHEPA-8P) a été également signé. D'après lui, ce projet permettra au gouvernement burkinabè d'améliorer l'accès aux services durables d'eau potable, d'hygiène et d'assainissement de la population de la zone d'intervention du projet.

Selon le ministre Nacanabo, un autre accord de don de la Facilité africaine de l'eau d'un montant de 1,016 milliards de FCFA pour le financement du projet d'appui à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement et au renforcement des capacités de la résilience de la population à la covid-19 et au changement climatique dans les quartiers périphériques de Ouagadougou (PAEPA-QP) a été signé.

Il a précisé que ces trois projets, d'un montant global de 30,196 milliards de FCFA, sont placés sous la tutelle technique du ministère de l'Environnement, de l'énergie, de l'eau et de l'assainissement.

Le premier responsable du ministère en charge de l'économie a signifié que trois autres accords ont été signés. Dont un accord de prêt d'un montant de 335 000 000 de francs CFA et un accord de don montant d'environ 15 576 000 000 de FCFA pour le financement du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs maïs, soja, volaille, et poisson et de résilience (PIMSAR). Il a laissé entendre que ce projet a pour objectif global de contribuer au développement intégré, climato-résilient et inclusif des chaînes de valeur maïs, soja, volaille et poisson pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et lutter contre les inégalités de genre.

En plus, il y a « Un accord de don d'un montant d'environ 11.353 milliards de FCFA et un accord de prêt d'environ 13.925 milliards de FCFA pour le financement du projet d'urgence pour le renforcement de la production agricole au Burkina Faso (PURPA-BF). Ce projet a pour objectif d'aider les agriculteurs et les gouvernements à accroître la production alimentaire pour atténuer l'impact de l'invasion de la Russie en Ukraine. Un autre accord de don d'environ 10,952 milliards de FCFA et un accord de prêt d'un montant d'environ 23,933 milliards de FCFA pour le financement du projet 2 du programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le sahel (P2-P2RS). Ce projet permettra d'améliorer les conditions de vie et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations au Sahel et en Afrique de l'Ouest », a dit Aboubacar Nacanabo.

Daniel N'doye, le responsable de la BAD

Selon lui, ces trois derniers projets, d'un coût global de 84,074 milliards de FCFA, sont placés sous la tutelle technique du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques.

Le responsable de la BAD, Daniel N'doye, a rappelé que ces financements de la BAD s'inscrivent dans le cadre d'appuis aux plans d'actions de développement. Il a dit que les financements ciblent deux secteurs importants du pays. Qui sont les secteurs de l'agriculture, de l'eau et de l'assainissement.

« Nous avons décidé d'accompagner le secteur de l'agriculture pour consolider la sécurité alimentaire. Celui de l'eau et de l'assainissement, c'est un secteur qui a une forte demande sociale notamment dans le contexte humanitaire actuel, qui nécessite qu'un appui conséquent lui soit apporté pour permettre de répondre aux défis du moment », a terminé le responsable de la BAD.

Denis Ouédraogo, ministre en charge de l'Agriculture

Le ministre en charge de l'agriculture, Denis Ouédraogo, a avoué que ces financements permettront dans le domaine de la sécurité alimentaire d'intensifier et d'organiser de manière plus cohérente les filières riz, soja, maïs et blé dans l'objectif d'atteindre la sécurité alimentaire.

« La zone périphérique de Ouagadougou a des soucis pour l'accès à l'eau potable. Ces projets vont permettre d'améliorer le niveau d'accès à l'eau potable, d'améliorer les pratiques d'hygiène et de continuer d'améliorer l'assainissement », dixit le ministre.

Rama Diallo
Lefaso.net

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Filière maïs au Burkina : Trois organisations professionnelles bénéficient de tricycles et de batteuses multifonctionnelles dans le cadre du projet PISAAF financé par le PACTE et mis en œuvre par le cabinet ICDE

Mon, 27/02/2023 - 21:38

Trois organisations professionnelles (OP) évoluant dans la production du maïs au Burkina Faso ont bénéficié au total de 15 tricycles et deux batteuses multifonctionnelles. Il s'agit de la Scoop Djiguiya avec cinq tricycles et une batteuse, la Scoop Sinignassigui avec également cinq tricycles et une batteuse et de l'UPPA Comoé qui a bénéficié de cinq tricycles. La remise de matériels a eu lieu le mercredi 22 février 2023 à Bobo-Dioulasso.

Le coût global d'acquisition de ces quinze tricycles et deux batteuses s'élève à plus de 24 924 500 FCFA dont 80% de subvention du Projet d'agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE) et 20% des bénéficiaires. L'acquisition de ces équipements post récoltes et de matériels de transport au profit de ces OP va permettre de faciliter le transport du maïs des hameaux de cultures vers les centres d'agrégation au niveau départemental, mais aussi de réduire considérablement les pertes post récoltes et livrer du maïs de qualité à AGROSERV Industrie, l'acheteur principal.

La remise de ces matériels s'inscrit dans le cadre du « Projet de développement des chaînes de valeur maïs industriel intégrant systèmes d'agriculture contractuelle, d'agro-écologie et financiers durables dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades (PISAAF) ». Ce projet fait partir des douze projets de l'appel à projet 1 financés dans le cadre du Projet d'agriculture contractuelle et de la transition écologique (PACTE).

Il est mis en œuvre par le cabinet d'Ingénierie et de conseil en développement d'entreprises (cabinet ICDE), en qualité d'opérateur de projet. A en croire le coordinateur dudit projet, Marcel Minoungou, le PISAAF vise à contribuer au développement de la chaîne de valeur maïs intégrée et à accroître les revenus des producteurs par l'agriculture contractuelle, l'intensification des pratiques agro-écologiques et des systèmes financiers durables.

Le projet, de façon spécifique, va favoriser, entre autres, la professionnalisation des acteurs de la chaîne de valeur maïs grâce à la modernisation de leurs exploitations et/ou entreprises et un accès durable au financement ; il va permettre d'augmenter la productivité et la production des exploitations de maïs par la diffusion des techniques agro-écologiques intensives y compris la maîtrise des techniques post récolte. Par ailleurs, le PISAAF vise à accroître les revenus des petits producteurs de maïs en facilitant leur accès aux marchés rémunérateurs et structurés de l'industrie dans la logique de l'agriculture contractuelle et assurer un bon suivi-évaluation et une bonne gestion administrative et financière du projet.

Le PISAAF est exécuté dans les Hauts-Bassins et les Cascades et il accompagne sept organisations professionnelles (OP) dans la production et la commercialisation du maïs de qualité. Il s'agit des cinq UPPA de la région des Hauts-Bassins et des Cascades et des deux Scoops (Sinignassigui et Djiguiya).

Dans le cadre de ce projet, les OP doivent livrer chaque année 9400 tonnes de maïs à AGROSERV Industrie, pendant trois ans. Pour atteindre ces objectifs du projet, il est donc prévu des acquisitions d'équipements post récoltes et de matériels roulants au profit des OP, afin de faciliter le transport du maïs des hameaux de cultures vers les centres d'agrégation au niveau départemental, mais aussi de réduire considérablement les pertes post récoltes et livrer du maïs de qualité à AGROSERV Industrie.

C'est ainsi que le projet a décidé de subventionner l'acquisition de quinze tricycles et deux batteuses multifonctionnelles au profit de trois OP qui ont pu honorer au moins 50% de leurs engagements contractuels vis-à-vis de l'acheteur. « Ces OP bénéficiaires se sont illustrées à travers leurs taux de livraison du maïs à l'acheteur. Elles ont été performantes commercialement en termes de livraison, c'est pourquoi le projet a décidé de les accompagner avec des égraineuses pour leur faciliter l'égrainage du maïs parce qu'avant, beaucoup le faisait de façon manuelle. Cela détériorait la qualité du maïs. Le fait de stocker pendant longtemps le maïs avant d'égrainer, cela détériore la qualité surtout le problème de l'aflatoxine », a expliqué Marcel Minoungou.

Selon lui, ces équipements viennent booster le niveau de collecte pour permettre aux agriculteurs d'honorer leur engagement contractuel avec l'acheteur Agroserv. Il a expliqué que le projet PISAAF a démarré en 2020 et prend fin en juin 2023. C'est un projet financé à hauteur de 1,2 milliards de FCFA sur cofinancement des bénéficiaires finaux dont la subvention PACTE s'élève à 656 millions F CFA. Les acteurs financiers sont principalement l'Agence française de développement (AFD), l'UE, le KFW ainsi que l'Etat burkinabé qui apporte également son appui financier.

Le coordonnateur du projet a ainsi souhaité que les bénéficiaires fassent bon usage des matériels acquis. « Ce sont des biens communs qui doivent être bien gérés pour l'intérêt commun des producteurs. Il ne faudrait pas que quelques élus s'accaparent de ces équipements comme si c'était un bien personnel. On aimerait que ces équipements puissent renforcer leurs capacités, afin qu'elles puissent mieux honorer leur engagement contractuel avec l'acheteur », a-t-il souhaité.

Mamadou Sanfo, chargé du guichet deux au PACTE, a expliqué que le projet PACTE est financé à hauteur de 40 milliards de FCFA et intervient dans onze régions du pays. Ce projet, dit-il, est basé sur la professionnalisation des acteurs, notamment des vendeurs et acheteurs. C'est un projet qui favorise la contractualisation entre les producteurs et les agro-industries. Selon lui, ces matériels vont faciliter le transport des produits agricoles qui seront contractualisés avec l'acheteur qui est Agroserv. « Les tricycles remis aux OP, c'est pour permettre de faciliter le regroupement des produits dans un délai conforme au planning de livraison et les égraineuses, c'est pour permettre aux producteurs de respecter les exigences de qualité », a-t-il indiqué.

Les bénéficiaires saluent l'initiative du projet et souhaitent un PISAAF 2

Ce sont des producteurs qui repartent chez eux tout joyeux, après avoir reçu leurs matériels. Un geste qui vient à point nommé car, selon eux, le besoin se faisait sentir sur le terrain. Siakoum Ouattara est le président de l'UPPA Comoé. Il a pris la parole au nom de tous les bénéficiaires pour saluer cette initiative qui, selon lui, est la bienvenue.

« Ces tricycles vont apporter un plus dans nos activités. Avant, pour transporter nos productions, c'était un véritable problème. Avec l'acquisition de ces tricycles, cela va faciliter le travail. C'est donc une joie qui nous anime aujourd'hui et nous adressons notre gratitude à tous les acteurs qui ont contribué à l'acquisition de ces engins », s'est-il réjoui. Au nom de tous les bénéficiaires, il prend l'engagement de faire bon usage de ces tricycles.

Même son de cloche du côté de l'acheteur principal, Ali Ouédraogo, responsable du service agricole d'Agroserv Industrie. Une entreprise qui s'est engagée à s'approvisionner sur la base d'une agriculture contractuelle. Pour Ali Ouédraogo, le plus grand bénéficiaire de ces matériels demeure Agroserv Industrie dans la mesure où ces matériels vont être utilisés pour améliorer un tant soit peu la qualité et la quantité du maïs. « Les matériels vont permettre d'améliorer la qualité du maïs pour Agroserv Industrie », a-t-il souligné. Il ne manque pas d'adresser aussi des remerciements aux acteurs du projet et souhaite longue vie à ICDE.

Il a par ailleurs rappelé que depuis le début du projet, le PACTE et son partenaire ICDE ne cessent de les accompagner sur les plans équipements et renforcements de capacités. Toute chose qui a permis à sa société Agroserv Industrie « de tenir bon ». Cette cérémonie de remise de matériels a connu la présence de Zara Barry/Ilboudo, représentant du directeur régional en charge de l'agriculture des Hauts-Bassins. Pour sa part, elle a apprécié positivement le geste.

Elle reste convaincue que ce geste va permettre aux producteurs d'augmenter leur superficie de production mais aussi d'améliorer la qualité de leurs productions. Cela va augmenter également les revenus des producteurs. Au nom de son directeur, elle a remercié les acteurs du projet pour « cette initiative salutaire ». Tout en félicitant les bénéficiaires, la représentante du directeur régional en charge de l'agriculture les a invités à faire un bon usage des matériels mis à leur disposition. Chaque OP a reçu son lot de matériels avec les documents de mise en circulation.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Burkina Faso : Le transport de bétail et de vivres est suspendu dans le Nanyala

Mon, 27/02/2023 - 21:00

Dans un arrêté en date du 26 février 2023, le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, suspend le transport du bétail et des vivres hors des provinces du Nanyala et du Sourou vers toute autre destination.

Plus de détails dans le document ci-après.

Lefaso.net


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Journée du cinéma burkinabè : Jean Emmanuel OUÉDRAOGO échange avec les professionnels du cinéma

Mon, 27/02/2023 - 18:00

A l'occasion de la Journée du cinéma burkinabè, le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel OUÉDRAOGO, accompagné de son homologue en charge de la Culture de la République de Guinée, Alpha SOUMAH a rencontré les auteurs des films burkinabè sélectionnés au FESPACO 2023, ce Lundi 27 février 2023 au stand Pays du Burkina Faso, sis au Marché International du Cinéma et de l'Audiovisuel Africain (MICA).

Pour le ministre, cette rencontre a permis de découvrir et d'apprécier la diversité des formats et des thématiques des films burkinabè sélectionnés en compétition officielle.
Il a profité de l'occasion pour féliciter les professionnels du 7e art burkinabè pour la qualité de leurs oeuvres et les inviter à plus de dévouement, de professionnalisme et de détermination.

Pour finir, Jean-Emmanuel OUEDRAOGO les a exhorté à jouer leur partition en s'investissant dans la création d'œuvres filmiques traitant des sujets relatifs à la paix et à la cohésion sociale.

La Journée du cinéma burkinabè est organisée par le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme pour renforcer la promotion des œuvres filmiques et leur donner plus de visibilité sur le marché local et international.

DCRP/MCCAT

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Bobo-Dioulasso : Des officiers de police judiciaire en fin de formation reçoivent leurs parchemins

Mon, 27/02/2023 - 17:30

La première vague de la 25e promotion des stagiaires officiers de police judiciaire a effectué sa sortie de fin de formation, ce lundi 27 février 2023 au camp Kuinima de Bobo-Dioulasso. Après quatre mois de formation, ces sous-officiers de gendarmerie, titulaires du diplôme d'officiers de police judiciaire, sont désormais aptes à poser tous les actes de police judiciaire dans le cadre des enquêtes. Cette cérémonie était placée sous la présidence du ministre de la justice et des droits humains, chargé des relations avec les institutions, garde des sceaux, représenté par le procureur général près la Cour d'appel de Bobo-Dioulasso, Didier Hien.

L'armée burkinabè se renforce davantage avec 353 officiers de police judiciaire dont neuf personnels féminins. Après une formation de quatre mois au Centre national de qualification des sous-officiers de la gendarmerie (CNQSOG), ils sont désormais prêts à exercer leur spécialité dans le domaine des enquêtes. Cette formation avait pour but de renforcer leurs capacités en matière de police judiciaire afin de leur donner plus de pouvoir dans l'exercice de la police judicaire.

C'est ainsi que lors des cours, l'accent a été mis sur les matières juridiques, notamment sur le droit civil, le droit constitutionnel, le droit administratif, le droit de succession et de libéralité, le droit pénal général, le droit pénal spécial, la procédure pénale, la police judiciaire, etc.

Les officiels lors de la cérémonie de sortie de la première vague de la 25e promotion des OPJ

Des matières militaires et professionnelles ont été également révisées, ainsi que des connaissances générales consolidées par des communications et conférences sur des thématiques variées. « Au cours de la formation, en plus des matières juridiques dispensées, les stagiaires ont pu bénéficier également de conférences et de communications sur certains sujets tels que les droits de la propriété intellectuelle, la libre circulation des personnes et des biens, la prévention de la torture, la gestion du stress, la fraude de l'or, la cyber-sécurité, la radioprotection et la sûreté nucléaire », a expliqué le chef d'escadron Emile Soudré, commandant du CNQSOG.

Cette cérémonie de fin de formation a été marquée principalement par des allocutions et la remise symbolique d'attestations aux dix premiers stagiaires de la promotion. Dans son allocution, le chef d'escadron Emile Soudré a tenu à exprimer sa gratitude à toutes les personnes qui ont concouru à la réussite de cette formation. Il a rappelé à ces récipiendaires, le rôle essentiel du soldat de la loi qu'ils doivent assurer avec professionnalisme, efficacité, dévouement et dignité, afin de porter les valeurs de la gendarmerie nationale. Selon lui, les connaissances apprises au cours de la formation vont permettre à ces officiers de police judiciaire, d'accomplir leurs missions de police judiciaire militaire avec brio.

Cette formation aura donc tenu toutes ses promesses au regard des riches modules dispensés, afin de permettre aux stagiaires de mieux faire face à leur nouvelle vie professionnelle. A l'issu des examens, les résultats donnent un taux de réussite de 100% avec 17,139 comme la plus forte moyenne et 10,150 comme la plus faible. Désormais nantis de connaissances, ces récipiendaires entendent jouer leur rôle en qualité d'officiers de police judiciaire dont la mission principale est de constater les infractions à la loi pénale, de rassembler les preuves et de rechercher les auteurs dans le strict respect des prescriptions légales.

Selon l'officier de police Makariwiè Koéta, un récipiendaire, les acquis de cette formation va renforcer leurs valeurs d'intégrité, de probité et d'impartialité dans leurs rapports avec les justiciables

C'est le 30 octobre 2022 que la première vague de la 25e promotion des officiers de police judiciaire effectuait son rentrée au CNQSOG, sis au camp Kuinima de Bobo-Dioulasso. Selon l'officier de police Makariwiè Koéta, un des récipiendaires, les acquis de cette formation vont renforcer sans doute leurs valeurs d'intégrité, de probité et d'impartialité dans leurs rapports avec les justiciables. Il a saisi cette occasion pour saluer l'encadrement et les magistrats qui ont dispensé les cours tout au long de cette formation. « Cette formation d'officiers de police judiciaire nous donne une certaine prérogative d'agir sur le terrain. Qui parle de prérogative parle de pouvoir ; nous avons beaucoup appris durant cette formation ce qui nous donne plus de pouvoir pour mener à bien nos enquêtes », a-t-il laissé entendre.

Cette cérémonie a connu la participation du procureur général près la Cour d'appel de Bobo-Dioulasso, Didier Hien, représentant le ministre en charge de la justice, du chef d'état-major de la gendarmerie nationale, Evrard Somda, des commandants de régions militaire et de gendarmerie, des directeurs de l'état-major de la gendarmerie, des autorités administratives, religieuses et coutumières de la ville de Sya, des commandants de groupements, d'unités et de sous unités, des personnels de la garnison de Bobo-Dioulasso, des parents et des connaissances de la promotion sortante.

Le procureur général près la Cour d'appel de Bobo-Dioulasso, Didier Hien, a tenu à féliciter, au nom du ministre de la justice, ces officiers en fin de formation

Le procureur général près la Cour d'appel de Bobo-Dioulasso, Didier Hien, a tenu à féliciter, au nom du ministre, ces officiers en fin de formation. Il a par ailleurs indiqué qu'au regard de la situation sécuritaire actuelle du pays, « la mise à disposition de ressources humaines qualifiées est un motif réel qui augure le retour très proche à un environnement pacifié, pour le plein épanouissement des citoyens et le développement de la nation ». S'adressant aux OPJ, il les a invités à être très efficaces dans l'exercice de leur fonction de police judiciaire. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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