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Diplomacy & Defense Think Tank News

Enrayer l’expansion de Daech en Libye ?

IRIS - Mon, 07/09/2015 - 12:11

La situation politique en Libye est confuse, complexe et meurtrière. L’implantation du groupe terroriste l’Etat islamique (été 2014), a accéléré le processus de déliquescence du pays. Sans compromis politique entre les différents protagonistes de la guerre civile, pour combattre Daech, il n’y aura pas de stabilisation, ni de retour à l’ordre institutionnel.

Retour à la légitimité

Depuis les élections de juin 2014, il existe deux parlements et deux gouvernements. L’ancienne majorité islamiste a refusé de se retirer pour laisser gouverner des formations d’obédience politique différente, et a prolongé le mandat de l’ancien parlement. Un gouvernement composé d’islamistes et différents groupes s’est ensuite installé à Tripoli. Les vainqueurs du scrutin de l’été dernier, seuls reconnus par la communauté internationale, se sont repliés à Tobrouk. Il existe également une assemblée constituante, élue au mois de février 2014.
Sur le terrain, le rapport de force est très favorable aux milices : au cours des deux dernières années, elles se sont regroupées en plusieurs formations pour constituer un pôle militaire en dehors du parapluie institutionnel mais elles sont aussi éclatées en une multiplicité de brigades. Les plus radicaux ont opéré une jonction et établi des liens avec certains groupes qui agissent au Proche-Orient ; ce déploiement transfrontalier signifie une volonté d’affirmer des intérêts communs et une vision déstabilisatrice de toute la région Maghreb/Machrek.

Déstabilisation de la région

La guerre civile représente un risque majeur de déstabilisation pour toute la région, qu’il s’agisse de la progression de Daech, de la circulation massive d’armes, du contrôle – déjà en cours – total ou partiel par des groupes extrémistes de la production pétrolière, sans oublier les conséquences sur les populations déplacées qui fuient les combats. Dans un tel contexte, les aspects internationaux prennent une dimension de premier plan et, à l’instar de ce qui se passe en Syrie et en Irak, on retrouve les mêmes clivages et la même tentation d’intervenir sur le terrain de la part de certains pays occidentaux ou arabes. C’est le cas de l’Égypte qui a déjà procédé à des frappes aériennes sur des positions de Daech. Pour éviter d’être entraîné dans cette guerre, l’Egypte développe une importante coopération dans les domaines militaires et du renseignement avec les autorités de Tobrouk et le Caire. De leur côté, la France et l’Italie, inquiètes des conséquences sur les pays riverains et de l’afflux de réfugiés s’interrogent encore sur une éventuelle opération militaire, sans qu’aucune décision ne soit définitivement arrêtée. Certains pays comme l’Algérie tentent d’écarter cette hypothèse craignant l’effet domino sur sa propre sécurité.

Des voisins inquiets

L’Algérie a adopté une double approche. D’une part, en tant que médiatrice entre les parties en conflit : elle affiche un soutien au dialogue et un refus des ingérences étrangères, conformément à ses principes traditionnels, ce qui l’amène à s’opposer aux opérations militaires du Caire. D’autre part, elle a aussi ses préférences et des intérêts à défendre. La coopération dans les domaines militaires et du renseignement s’est développée entre Tobrouk et Alger et la présence des forces spéciales algériennes sur le terrain lui permet de rester informée sur les évolutions des rapports de force. Sur le plan diplomatique, l’Algérie n’est pas disposée à se laisser déposséder de l’initiative dans le règlement de cette crise. Les Américains partagent l’approche de l’Algérie, et ne s’engageront pas davantage… La doctrine de Barack Obama du désengagement militaire ne changera pas d’ici à la fin de son mandat. La Maison-Blanche laisse à l’ONU la gestion de ce dossier pour parvenir à un accord.

Autre pays inquiet de l’implantation de Daech au Maghreb, le Maroc, qui mène régulièrement des opérations de démantèlement de cellules terroristes sur son territoire, a lui aussi abrité, en collaboration avec les Nations unies, plusieurs rounds de négociations entre les représentants des deux gouvernements dans la station balnéaire de Skhirat, près de Rabat, sous la direction de Bernardino Leon, envoyé spécial de l’ONU pour la Libye.

La Tunisie, pour sa part, a déjà payé un lourd tribut à l’instabilité libyenne, son économie et le fragile processus de démocratisation s’en ressentent. Toutefois, il est peu probable qu’il soit en remis en cause par l’actuel président de la République. Quoi qu’il en soit sans un retour à une paix négociée, la menace de déstabilisation pourrait devenir chronique dans toute la région.

Compromis politique

Le processus confié aux Nations unies se déploie selon deux axes : rétablissement du dialogue, et menace d’actions répressives vis-à-vis des acteurs libyens qui recourent à la violence.

Les pays du 5+5, réunis à Madrid le 19 septembre 2014 pour une conférence spécialement consacrée à la Libye ont apporté leur appui à cette démarche qui, pour l’heure, n’a pas permis de parvenir à un accord final, même si l’on en a été tout près en juillet 2015.

Malgré l’implication de Ban Ki Moon, Secrétaire général de l’ONU, venu à Tripoli, en octobre 2014, pour tenter de faire accélérer les négociations, rien n’y fait. Les milices contrôlent les villes, les aéroports et les bâtiments administratifs.
La démarche peut-elle réussir ? A très court terme, peu de chance. A moyen terme, il faudrait parvenir à réengager un dialogue direct entre les deux gouvernements rivaux pour que le processus ait une petite chance d’aboutir. Pour que la situation puisse se rétablir, l’implication dans une action concertée des pays de la région est indispensable. Par ailleurs, les divergences entre les acteurs ne sont pas si grandes. C’est l’implantation de Daech qui vient perturber le jeu politique libyen, en y ajoutant une dimension internationale qui n’était pas la préoccupation des acteurs locaux.

New issue of Southeast European and Black Sea Studies Journal

ELIAMEP - Mon, 07/09/2015 - 09:24

The new issue of Southeast European and Black Sea Studies is now available online. The issue is a special compilation of original research related to the Ukraine Crisis and its global and regional repercussions. The inspiration for the issue was a conference organised by ELIAMEP in January, entitled ’Back to the Cold War or forward to a stable relationship?’ and supported by NATO Public Diplomacy Division and the Hellenic Ministry of Foreign Affairs. Due to the high quality of the work presented at the conference, ELIAMEP Research Fellow Panagiota Manoli prepared this special issue with contributions from the conference speakers.

In this issue, regional experts provide analysis of the role of Russia in Ukraine, governance in the Black Sea region, NATO-Russia security challenges, Russia’s relationship with the West, and the energy dimension of the Russia-EU-Ukraine relationship. A number of the articles are currently free to access for a limited time.

You can find here more information.

Associate Professor Dim. A. Sotiropoulos writes about Greek politics and opinion poll surveys in To Vima, 06/09/2015

ELIAMEP - Mon, 07/09/2015 - 09:17

Associate Professor  at the University of Athens and  Senior Research Fellow at ELIAMEP Dimitri A. Sotiropoulos wrote an article on Greek politics and opinion poll surveys in the Sunday edition of To Vima newspaper. The article was published on 6 September 2015 and is available here.

Den multilateralen Schwung nutzen – Die Vereinten Nationen und die 2030-Agenda

Bonn, 07.09.2015. Ende September werden die Staats- und Regierungschefs in New York die neue Agenda für nachhaltige Entwicklung verabschieden und damit die wichtigsten entwicklungspolitischen Handlungsfelder für die nächsten fünfzehn Jahre benennen. Mit ihren 17 Zielen für nachhaltige Entwicklung (SDGs) ist die neue 2030-Agenda nicht nur wesentlich umfangreicher als die der acht Millenniumsentwicklungsziele (MDGs), denen sie nachfolgt. Erstmals gelten die Ziele universell, das heißt, für arme, aufstrebende und reiche Länder gleichermaßen. Und die Agenda bringt die wirtschaftlichen, sozialen und ökologischen Dimensionen von nachhaltiger Entwicklung auf eine beispiellose Art und Weise zusammen. Auch Deutschland ist nun dazu aufgerufen, Fortschritte zu erzielen, z.B. mit Blick auf nachhaltigen Konsum oder Senkung des Armutsrisikos.

Obwohl die Ziele häufig den für multilaterale Prozesse unvermeidlichen Kompromisscharakter aufweisen – im Kern ist die 2030-Agenda eine ambitionierte und dem 70. Jubiläum der Weltorganisation würdige Vision.

Die neue Agenda mit ihren universalen und transformativen Ansprüchen stellt allerdings beispiellose Anforderungen. War bei den MDGs die Rolle der UN relativ einfach zu umreißen, stellt sich die Umsetzung der SDGs deutlich komplexer und verschwommener dar. Trotz bekannter Schwächen ist das UN-System ein Trumpf, den es bei der Umsetzung der neuen Agenda zu spielen gilt. Zum einen sind Organisationen wie das UN-Entwicklungsprogramm oder Kinderhilfswerk wichtige Akteure, die ihre Legitimität, Neutralität und weltweite Präsenz gewinnbringend in ärmeren Staaten einsetzen können. Zum anderen unterstützen etwa die Weltgesundheitsorganisation oder die Internationale Arbeitsorganisation alle Staaten darin, globale Güter wie Gesundheit oder faire Arbeitsbeziehungen zu schützen. Darauf gilt es aufzubauen.

Damit die UN in der Lage ist, die Umsetzung der 2030-Agenda zu prägen und voranzubringen, bedarf es allerdings fundamentaler Veränderungen. Längst bekannte Probleme des UN-Systems müssen angegangen werden. Speziell das UN-Entwicklungssystem ist fragmentiert und wenig effizient. Synergien zwischen einzelnen Organisationen und Programmen werden vor Ort noch zu selten erzeugt und der mögliche Mehrwert aus dem menschenrechtsbasierten Mandat zu wenig genutzt. Nun gilt es einmal mehr, die sozialen, ökologischen und ökonomischen Nachhaltigkeitsaspekte besser zusammenzubringen, sowohl konzeptionell als auch durch die praktische Zusammenarbeit verschiedener UN-Institutionen vor Ort.

Den multilateralen Schwung nutzen
Zwei umfangreiche und komplexe multilaterale Aushandlungsprozesse wurden dieses Jahr trotz Umbrüchen und Krisen im internationalen System erfolgreich abgeschlossen: zu Entwicklungsfinanzierung und zur 2030-Agenda. Jetzt gilt es, diesen Schwung zu nutzen:

Erstens sollten die Mitgliedsstaaten, und zwar die reichen ebenso wie aufsteigende Schwellenländer, die UN mit verlässlichen und ausreichend nicht-zweckgebundenen Mitteln ausstatten. Nur wenn UN-Organisationen planen können, besteht die Grundlage für eine strategischere und kohärentere Ausrichtung ihrer Tätigkeiten.

Zweitens müssen die Entwicklungs- und Schwellenländer mehr Mitspracherechte bekommen. Sie pochen seit Jahren entsprechend ihres gewachsenen globalen Einflusses auf eine geografisch ausgeglichene Repräsentation nicht nur im Sicherheitsrat, sondern auch in Aufsichtsgremien von UN-Entwicklungsinstitutionen.

Drittens sollte der im Wirtschafts- und Sozialrat laufende Dialog für eine radikale Überprüfung der UN-Entwicklungszusammenarbeit im Lichte der SDGs genutzt werden. Es gilt eine weitere Zersplitterung des Systems zu vermeiden, eine mögliche Folge der neuen Agenda. Besser wäre es noch, größer zu denken und jene Tätigkeitsfelder der Vereinten Nationen, die ebenfalls die Erreichung der SDGs betreffen, mit hinzuzuziehen, wie z.B. Peacekeeping, humanitäre Hilfe und Peacebuilding.

Bisherige Reformbemühungen scheiterten nicht selten an den Interessensunterschieden zwischen jenen zwei Lagern, die trotz starker Ausdifferenzierung in der realen Welt immer noch alle Verhandlungen prägen: „der Norden“, also vor allem USA, EU und andere OECD-Länder, und „der Süden“, zu dem arme Entwicklungsländer sowie aufsteigende Mächte wie China, Brasilien und Indien gehören. Nicht selten vermutete „der Süden“ hinter den Reformideen „des Nordens“ den Versuch, die UN für die eigenen Prioritäten (z. B. guter Regierungsführung, Sicherheitspolitik) zu instrumentalisieren, zu Lasten wirtschafts- und sozialpolitischer Themen.
 
Nun kommt es darauf an, weitere Gemeinsamkeiten zu identifizieren und Reformschritte weiter zu konkretisieren. Die Gelegenheit ist günstig, die Weichen für einen Wandel hin zu einer Weltorganisation zu stellen, die sowohl den Bedürfnissen einzelner Staaten als auch der Weltgesellschaft besser gerecht wird. Eine neue UN-Generalsekretärin, die im Januar 2017 das Steuer übernehmen wird, könnte hier gleich weitermachen.

Professor Theodore Couloumbis writes on the day to come after the Greek election in the Sunday edition of Kathimerini, 06/09/2015

ELIAMEP - Mon, 07/09/2015 - 08:52

You can read here the article on the day  to come after the Greek election written by Professor Emeritus and Member of the Board of Trustees of ELIAMEP Theodore Couloumbis. This commentary was published on 6 September 2015 in the Sunday edition of Kathimerini. The content is available in Greek.

Professor G. Pagoulatos discusses the policy of Alexis Tsipras in the Sunday edition of Kathimerini, 06/09/2015

ELIAMEP - Mon, 07/09/2015 - 08:43

You can read here the article analysing the policy of Alexis Tsipras, which was written by Professor George Pagoulatos. The commentary was published on 6 September 2015 in the Sunday edition of Kathimerini and is available in Greek.

Flüchtlingskrise: Nicht nur nehmen, auch geben

Konrad Adenauer Stiftung - Mon, 07/09/2015 - 00:00
Der serbische Ministerpräsident Aleksandar Vucic hat von der europäischen Staatengemeinschaft mehr Solidarität im Umgang mit Flüchtlingen eingefordert.

Serbien-Experte zur Flüchtlingslage: "Hilfe von allen Seiten"

Konrad Adenauer Stiftung - Mon, 07/09/2015 - 00:00
Die Serben wissen, was es heißt, auf der Flucht zu sein. Deshalb ist die Unterstützung für Flüchtlinge in dem Land besonders groß.

[à venir] Dérèglements climatiques et crises humanitaires : comprendre et agir

IRIS - Sun, 06/09/2015 - 10:14

Suivez en direct Mercredi 9 septembre 2015 de 9h à 13h la conférence internationale « Dérèglements climatiques et crises humanitaires : comprendre et agir ».

Posez vos questions en direct sur Twitter avec #ClimatEtCrises

Organisée par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international, en partenariat avec l’IRIS, Action Contre la Faim et CARE France, cette conférence internationale sera l’occasion d’aborder les liens entre dérèglements climatiques et crises humanitaires. Témoins et experts aborderont les impacts humanitaires des dérèglements climatiques autour de trois thèmes : conflits, migrations et vulnérabilités.

En fin de matinée, une lettre ouverte, rédigée conjointement par les ONG humanitaires françaises et internationales et adressée aux États parties de la COP21, sera officiellement remise par les ONG à M. Laurent Fabius. Cette lettre appellera les États à prendre des engagements forts et ambitieux en matière de lutte contre les dérèglements climatiques afin de prévenir l’aggravation des crises humanitaires.

DÉROULÉ DE LA MATINÉE :

9h-9h05 : Discours inaugural prononcé par M. Patrice Paolidirecteur du Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères et du Développement international 

9h05-9h15 : Intervention de Mme Laurence Tubiana, Ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique

Conférence animée par Mme Anne-Cécile Bras, journaliste à RFI

9h15-10h15 : Témoignages 

« Dérèglements climatiques, générateurs de conflits »

Mme Hindou Oumarou Ibrahim, coordinatrice de l’Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad (AFPAT) reviendra sur l’impact de la modification des écosystèmes du lac Tchad sur les rapports entre les communautés locales

« Dérèglements climatiques, générateurs de migrations »

Mme Runa Khan, présidente de l’ONG Friendship (Bangladesh) détaillera les conséquences de la montée des eaux au Bangladesh

« Dérèglements climatiques, générateurs de vulnérabilités »

Mme Elizabeth Peredo, directrice générale de la Fondation Solón et coordinatrice de l’observatoire bolivien du changement climatique s’exprimera sur les impacts des dérèglements climatiques sur les vulnérabilités du peuple bolivien

10h15-11H00 : Eclairages extérieurs

Approche globale des impacts des dérèglements climatiques et des enjeux autour de l’eau

Intervenante: Mme Monique Barbut, directrice exécutive de l’UNCCD (United Nations Convention to Combat Desertification)

L’innovation humanitaire au service de la lutte contre le changement climatique et de l’optimisation de la réponse humanitaire

Intervenant : Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation de la FAO

11H00-11h30 : Questions réponses avec la salle

11h30-12h : Pause

12h-12h10 : Synthèse des sessions du matin en présence de M. Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international

par M. Pascal BONIFACE, directeur de l’Institut de Relations internationales et Stratégiques (IRIS)

12h10-12h20 : Présentation de la lettre ouverte aux Etats-parties de la COP21

par Mme Stéphanie RIVOAL, présidente d’Action Contre la Faim

12H20-12h35 : Signature officielle de la lettre et remise à M. LAURENT FABIUS

Intervention du Ministre

100. Geburtstag von Franz Josef Strauß: Konservativer Modernist

Konrad Adenauer Stiftung - Sun, 06/09/2015 - 00:00
Ob in München oder Bonn - schillernd und polarisierend prägte er seine CSU, die Landes- sowie die Bundespolitik.

Grande parade militaire en Chine : le choix de la modernité

IRIS - Fri, 04/09/2015 - 17:14

La République populaire de Chine a largement mis en avant ses troupes et ses matériels durant la grande parade militaire du 3 septembre. Que doit-on penser de cette démonstration de force chinoise ?
Ce qu’il faut retenir de cette parade fortement médiatisée, que ce soit en Chine ou dans le reste du monde, c’est la réelle volonté de la part de Pékin d’effectuer une démonstration de ses capacités. Véritable déploiement de force, il s’agissait d’une parade importante, montrant quasiment toutes les capacités de la Chine d’aujourd’hui. Il semblerait que la Chine cherche surtout à montrer dans quelle mesure son armée est désormais une armée moderne. Pendant longtemps, l’Armée populaire de libération (APL) a couru après les grandes puissances – ainsi que les autres puissances asiatiques – et a pêché par ses capacités techniques, un matériel vieillissant et par une incapacité à s’affirmer comme un acteur majeur – notamment après la déroute de l’opération contre le Vietnam en 1979, déclencheur de cette décision de moderniser les forces armées. Aujourd’hui, la Chine semble capable de rivaliser avec les autres puissances asiatiques, voire peut-être à terme avec les forces américaines stationnées dans la région.
Faut-il y voir nécessairement une volonté d’affirmation hégémonique de la Chine dans la région ? Ceci est tout à fait discutable. En revanche, il est certain que Pékin s’affirme comme une puissance militaire moderne.

Alors que Xi Jingping a insisté hier sur le « développement pacifique » de la Chine et annoncé la réduction des effectifs militaires de 300 000 hommes, peut-on dire que la grand strategy de la Chine est compatible avec les principes de résolution pacifique des différends et de la non-interférence dans les affaires internes d’un pays étranger ? Quid de la situation avec Taïwan ?
Xi Jingping a surpris l’ensemble des audiences en annonçant cette réduction des forces armées chinoises, ce qui est considérable. Il ne faut pas nécessairement y voir une volonté d’apaiser les tensions mais plutôt le signe d’une transformation en profondeur de l’APL chinoise. L’objectif est de montrer qu’aujourd’hui ce n’est plus le nombre qui fait la force de la Chine mais plutôt ses capacités techniques et de projections sur les théâtres extérieurs – notamment le déploiement des capacités navales qui se sont considérablement renforcées au cours des dernières années. Il s’agit là d’un geste moins diplomatique que stratégique qui consiste à marquer la fin d’une époque et d’une armée dotée d’un nombre considérable d’hommes ne sachant pas se battre, sans équipement et qui ne permettent pas d’ériger une grande armée.
En revanche, le contexte est tout à fait particulier au niveau sécuritaire dans la région : les tensions avec le Japon sont importantes – notamment autour des îles Senkaku/Diaoyu –, il y a aussi la question taïwanaise qui est omniprésente dans les réflexions sur les développements militaires de la Chine – il va y avoir une élection présidentielle à Taïwan en janvier prochain avec la probabilité d’une élection de Tsai Ing-wen (candidate du Democratic Progressive Party). On peut donc s’attendre à une période de détérioration de la relation entre Taïwan et la Chine ; la question des forces armées chinoises se trouve à nouveau posée sur ce différend non résolu.
Plus globalement, il semblerait que cette annonce de Xi Jingping confirme l’idée précédemment évoquée, à savoir que la Chine s’affirme désormais comme disposant d’une armée moderne et non plus comme un gigantesque amas de soldats qui n’a pas la capacité de se battre.

Concernant les différentes revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale, la question des ressources disponibles dans cette région est-elle plus déterminante que l’affirmation du principe de souveraineté nationale ? Quel est le jeu de la Chine dans cette zone ?
Il y a une troisième raison venant s’ajouter aux deux autres pour expliquer les insistances chinoises dans la zone : l’accès aux espaces maritimes internationaux. La Chine a un véritable problème d’encerclement et un problème d’accès aux eaux internationales. On retrouve cette problématique à la fois dans les différends avec le Japon sur les îles Senkaku/Diaoyu, dans le différend avec Taïwan et dans ses différends en mer de Chine du Sud, dans laquelle la Chine semble adopter une stratégie inspirée d’Alfred Mahan – le Sea Power – consistant à sécuriser les voies d’accès de la Chine à des fins stratégiques mais surtout commerciales.
Autour des îles Paracels et Spratleys, la question des hydrocarbures est importante et alimente les tensions entre Pékin et ses voisins. Il y a aussi la question de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale que l’on va retrouver dans une rhétorique nationaliste de la part de Pékin mais de manière semblable dans d’autres pays comme le Vietnam, les Philippines ou même Taïwan. Il n’y a pas de spécificité chinoise sur ces deux premiers aspects. En revanche, ces territoires permettraient à la Chine d’obtenir un accès facilité à la zone des détroits autour de Singapour, Malacca et de l’Indonésie, qui serait le moyen de s’affirmer, non pas comme la puissance dominante, mais comme celle qui contrôle les voies d’accès dans la région. Ce qui est tout à fait important compte tenu du volume considérable des échanges commerciaux dans cette zone.
Encore une fois, il ne faut pas simplement voir dans les prétentions chinoises une forme de gesticulation nationaliste ou une course au contrôle des hydrocarbures qui restent relativement accessoires. Ce qui importe véritablement pour Pékin, ce sont les voies d’accès aux eaux internationales.

Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ?

Institut Montaigne - Fri, 04/09/2015 - 14:37
Date: Mardi 06 Octobre 2015Adresse: Université Paris Dauphine (amphithéâtre Raymond Aron) - Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, Paris 16ème

Défense japonaise : toujours plus de moyens

IRIS - Fri, 04/09/2015 - 10:08

Le Japon, sous la direction du Premier ministre conservateur Shinzo Abe, s’éloigne de plus en plus de sa traditionnelle posture pacifiste et s’affirme comme une puissance militaire régionale de premier plan.

En témoignent deux faits récents significatifs d’une évolution initiée depuis que Shinzo Abe a pris les rênes du pays en décembre 2012.

Le 27 août, les forces d’autodéfense maritimes (FAD), c’est-à-dire la marine de guerre nippone, ont lancé un nouveau porte-hélicoptères géant de la classe Izumo, le Kaga. Le navire de 24 000 tonnes et 248 mètres de long, a été dévoilé au chantier naval de Japan Marine United à Yokohama.

Quatre jours plus tard, lundi 31 août, le ministère de la défense japonais a déposé pour la quatrième année de suite une demande de budget – record – pour l’exercice d’avril 2016 à mars 2017. Le ministère souhaite une enveloppe initiale de 5 090 milliards de yens (près de 38 milliards d’euros ou 42 milliards de dollars), soit une hausse de 2,2 % sur un an.

En quoi ces évolutions sont-elles significatives ? Et à quelles menaces répondent-elles ?

Ces développements s’inscrivent dans la continuité de la politique de défense, renforcée depuis près de trois ans par le pouvoir japonais.

Le nouveau porte-hélicoptères sort deux ans après son aîné, l’Izumo, lancé en août 2013 et mis en service en mars de cette année. Il va ainsi former une flotte de quatre porte-hélicoptères, moyens puissants au service des ambitions maritimes nationales.

Quant au budget de la défense du Japon, il avait déjà progressé de 2 % pour 2015-2016, confirmant l’orientation de la politique de « pacifisme proactif » du Premier ministre. Il y a deux ans, M. Abe avait décidé d’augmenter de 5 % les dépenses militaires pour la période 2014-2019, soit une enveloppe totale de 24 700 milliards de yens (180 milliards d’euros). Son arrivée au pouvoir avait mis fin à une décennie de baisse du budget de la défense, alors même que l’économie nippone est dans une situation incertaine et encore fragile.

Menaces chinoise et nord-coréenne

L’introduction d’un nouveau navire et la volonté d’un budget plus élevé doivent répondre aux menaces combinées de la République populaire de Chine et de celle de la Corée du Nord, qui sont clairement identifiées dans le dernier Livre Blanc de la défense japonaise paru fin juillet, qui pointe notamment la menace de la marine chinoise et de la politique de Pékin qui vise à changer le statu quo, notamment en mer de Chine.

Le ministère de la Défense nippon veut notamment s’équiper de 17 hélicoptères de patrouille SH-60K, de trois drones « Global Hawks » et de 12 avions/hélicoptères V22 « Osprey » (« balbuzard pêcheur »). Ces matériels sophistiqués doivent permettre pour les deux premiers de surveiller les déplacements des forces navales chinoises, alors que Pékin maintient ses revendications sur les îles Senkaku, en mer de Chine orientale, administrées par le Japon, mais que les Chinois appellent Diaoyu. Les 12 avions/hélicoptères « Osprey » peuvent, eux, servir à déployer rapidement des troupes, notamment au cas où des forces ennemies menaceraient ou débarqueraient sur des îles du Sud-Ouest de l’Archipel nippon.
S’agissant de la menace nord-coréenne, qui est essentiellement celle de missiles balistiques appuyant un programme nucléaire militaire, dont Pyongyang poursuit un programme de développement accéléré, les drones « Global hawks » ayant une forte autonomie – ils peuvent rester en l’air plus de 36 heures – et un long rayon d’action à très haute altitude, serviront à surveiller les bases de lancement nord-coréennes notamment.

Quant au porte-hélicoptères Kaga, doté de 14 hélicoptères (7 Mitsubishi SH-60k et 7 Agusta Westland MCM-101) dédiés notamment à la lutte contre les mines et les sous-marins, il peut, comme son aîné, servir à contrer la menace sous-marine chinoise, alors que Pékin développe de façon accélérée cette facette de sa marine de guerre.

Ces évolutions apparaissent donc dans une continuité logique d’une politique de défense conduite dans un environnement menaçant. Elles doivent donner des moyens supplémentaire à l’ancien empire du Soleil levant au moment même où la Diète (le parlement nippon) devrait adopter de nouvelles lois pour faire évoluer la législation du pays qui régit les forces armées en leur donnant plus de latitude pour venir en aide aux alliés et pour participer à des opérations internationales autorisées par les Nations unies.

100. Geburtstag: "Der Vorsitzende des Vereins für deutliche Aussprache"

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 04/09/2015 - 00:00
Edmund Stoiber erinnert sich im Interview an die gemeinsame politische Zeit mit Franz Josef Strauß.

Sept Français sur dix prêts à laisser l’entreprise fixer leur temps de travail

Institut Montaigne - Thu, 03/09/2015 - 17:48
Date de parution: Jeudi 03 Septembre 2015Auteur: Marie BellanNom de l'editeur: LesEchos.frImage de l'editeur: Description: Le chiffre est sans appel. Selon un sondage CSA réalisé pour « Les Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne, 71 % des Français se disent favorables à laisser les entreprises « fixer librement le temps de travail, par accord avec leurs salariés ». C'est aussi le cas de 67 % des salariés du secteur privé, en première ligne. Il n’y a pas d’équivoque, il ne s’agit pas seulement de négocier l’organisation du travail (l’annualisation du temps de travail par exemple, qui est déjà négociée dans les entreprises). Mais bien de revenir sur la durée légale du travail, les fameuses 35 heures. Un sujet au cœur du débat politique de ces dernières semaines.Type de parution: L'institut est citéType de média: WebLien: http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021302184789-sept-francais-sur-dix-prets-a-laisser-lentreprise-fixer-leur-temps-de-travail-1150368.php

Pomp and circumstance in Beijing: The Chinese military flexes its muscles

IRIS - Thu, 03/09/2015 - 11:34

About 12,000 troops will parade through Tiananmen Square in Beijing tomorrow to celebrate the 70th anniversary of Japan’s surrender to the allies in World War II. China’s leadership is ostensibly using the anniversary as an opportunity, to use the Chinese phrasing, to celebrate “victory in the World Anti-fascist War and the Chinese people’s War of Resistance against Japanese Aggression.”

But really, the purpose is to display its modernized weaponry ahead of several key international visits by President Xi Jinping. For Western leaders, the parade has proven a diplomatic nightmare: The Chinese have pressured them to attend, but they realize that the event is aimed at celebrating the country’s new international assertiveness (and perhaps to sideline a rather bloody summer on the Chinese stock markets).

It’s the present, stupid

Sixty-six years after the end of the war, the world has been learning how to deal with a new China—now a powerful country with a strong economy and an increasingly well-equipped military. China’s defense budget has seen a double-digit increase for the past 25 years, and the country now has J-15 fighter jets, Z-19 attack helicopters, and a truck-mounted version of the DF-41 intercontinental missile. There is little doubt the parade will be impressive both in precision and display.

In spite of how the Chinese leadership spins it, the parade is not just about history—it’s also about the present and the future. China is using it as a moment to show off its strengths and assert a stronger role in the Asia-Pacific region (as tensions in the South China Sea remain high), if not the world.

The red carpet

One interesting sight will be the VIP box: Which heads of state will actually attend? Confirmed leaders include Russian President Vladimir Putin (who himself hosted Xi Jinping last May for a huge victory parade in Moscow); South African President Jacob Zuma; Venezuelan President Nicolas Maduro; Sudanese President Omar Hassan al-Bashir (who has an international arrest warrant against him); and—somewhat unexpectedly considering World War II sensitivities in the region—South Korean President Park Geun-hye. Park will attend ceremonies, but not the parade. North Korean leader Kim Jong Un will not be present, nor will Japanese Prime Minister Shinzo Abe.

Fellow leading industrial nations countries don’t want to put Japan in a bind, but no one is willing to offend China. Hence, state leaders have responded to the standing Chinese invitation with an array of contortions. In the end, no Western leader will attend: President Barack Obama—who will be hosting Xi Jinping in the United States in a few weeks—will be represented by U.S. Ambassador to China Max Baucus. Unlike for the launch of the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) earlier this year, Washington didn’t pressure other Western leaders to avoid Beijing. This wasn’t necessary, as those governments all had their own reasons for staying away. Even the German president—a largely ceremonial figure—has declined. So has his French counterpart François Hollande, who will travel to China in October to discuss climate issues; French Foreign Minister Laurent Fabius will attend instead. Italy will also be represented by its foreign minister. As for the United Kingdom, Prime Minister David Cameron chose to wait for the Chinese state visit to London in October to meet Xi in person. Britain is represented by a former Conservative cabinet minister, Kenneth Clarke. Even more surprising is the list of retired statesmen: former German Chancellor Gerhard Schroeder, who is known to have engaged with Russia’s Putin after leaving office in 2005, will be in there, like his friend and former U.K. counterpart Tony Blair.

Enough troubles

The U.S.-China relationship is already complicated enough and needs no further upsets. While China flexes its muscles with a parade, America is in the middle of a presidential campaign during which candidates—such as Republican Wisconsin Governor Scott Walker, who recently called on President Obama to cancel Xi’s visit—are openly criticizing China. For his part, Donald Trump claimed that “China would be in trouble” should he become president, adding: “The poor Chinese.” Although these kinds of comments cannot be taken too seriously, they will require even more diplomatic skills on the part of the current administration, and its successor, to fully restore fully the U.S.-China dialogue.

In these circumstances, it is no surprise that Washington has shown little interest in attending the Beijing events. Nor does the Obama administration want to be part of a demonstration of assertiveness weeks before a state visit to Washington by President Xi. History tells us that U.S.-China relations are going to get even more interesting than a parade.

 

 Article originally published in the Brookings Institute website.

Traité international sur le commerce des armes : un nouveau modèle de régulation ?

IRIS - Thu, 03/09/2015 - 09:47

Benoît Muracciole, président de ASER, qui a participé à la Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes (TCA), à Cancún, répond à nos questions :
– La position commune de l’Union européenne en 2008 sur les exportations d’armes des pays membres prévoyait déjà des restrictions d’exportations. En quoi le TCA peut-il devenir un nouveau modèle de régulation sur le commerce des armes ?
– Le secrétariat du TCA et son président siégeront à Genève. Concernant la mise en application effective, où en est-on ? Quelles sont les perspectives d’une signature des Etats-Unis et quid de la ratification de la Russie, de la Chine et de l’Inde ?
– Plusieurs ONG insistent sur l’application des mesures et leur véritable transparence concernant le commerce d’armes conventionnelles. Les Etats sont-ils prêts à communiquer publiquement l’ensemble des informations concernant leurs ventes d’armes ?

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