(B2) Rejoignez-nous pour cet évènement incontournable en matière de géopolitique, centré sur les enjeux actuels et futurs du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et des défis maritimes mondiaux
Il s'agit de la deuxième édition de ces rencontres, organisées par la Fondation Méditerranée d'Études Stratégiques (FMES), avec la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS) et dont Bruxelles 2 est parentaire.
Objectif : explorer, éclairer et débattre de questions clés avec les personnalités les mieux placées.
Plusieurs chefs d'état-major européens ou responsables militaires de plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Égypte, Grèce...) seront présents, aux côtés d'industriels, de chercheurs de tous horizons (FMES, IRSEM, FRS, CESM, EUISS, Fondation Jean Jaurès, etc.), et de responsables politiques. Ainsi qu'un grand témoin, en la personne de Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission "sécurité-défense" (SEDE) du Parlement européen.
Entrée gratuite, mais inscription obligatoire.
(Henri Cholous)
Le programme en détail
JEUDI 9 NOVEMBRE
(matin)
La Méditerranée espace géographique multi-théâtre : point d’application de la puissance aérienne et spatiale. Avec le général Stéphane Mille (chef d'état-major de l’armée de l'air et de l'espace français), le général Luca Goretti (chef d'état-major de l’armée de l'air et de l'espace italien) et le général Javier Salto Martinez Avial (chef d'état- major de l’armée de l'air et de l'espace espagnol).
Levant et Méditerranée orientale : nouvel espace d'expression des puissances. Avec Hasan Yükselen (directeur de la sécurité et des études stratégiques à l'Institut de politique étrangère d'Ankara) et Mohamed Kamal (directeur de l'Institut de recherche et d'études arabes et professeur de sciences politiques à l'université du Caire).
Ruptures technologiques et environnementales dans les fonds marins. Avec Thierry Duchesne (FMES), Olivier Guyonvarch (ambassadeur de France en Jamaïque) et Nicolas Mazzucchi (directeur de recherche au Centre d'Études Stratégiques de la Marine).
(après-midi)
Convergences terrestres Sud-Européennes. Avec le général Pierre Schill (chef d'état-major de l'armée de terre française), le général Aggelos Choudeloudis (chef d'état-major de l'armée de terre grecque) et le commandant général Salvatore Camporeale (commandant des forces d'opérations terrestres italiennes).
Stratégies d’influence : lutte informationnelle, puissance normative et facteur religieux. Avec Maxime Audinet (IRSEM) et Nad'a Kovalčíková (EUISS).
Intelligence artificielle et drones : les enjeux du combat collaboratif. Avec Nilza Amaral (Chatham House), Éric Lenseigne (Land & Air System de Thales), Bruno Fichefeux (FCAS) et Cyril Lévy (Naval Group).
Du canal de Suez à la corne de l’Afrique : un enjeu géostratégique majeur. Avec Mahamoud Ali Youssouf (ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la République de Djibouti) et aussi Marie-France Chatin (journaliste à Radio France Internationale).
VENDREDI 10 NOVEMBRE
Grand témoin : Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission "sécurité-défense" (SEDE) du Parlement européen
(matin)
La route maritime du golfe arabo- persique à la Méditerranée, enjeux et menaces - Quelle action pour les marines européennes et riveraines ? Avec l'amiral Nicolas Vaujour (Chef d'état-major de la Marine nationale française), l'amiral Ashraf Ibrahim Atwa Megahed (Chef d'état-major de la Marine égyptienne) et l'amiral Antonio Piñeiro Sánchez (Chef d'état-major de la marine espagnole).
Le Maghreb, la Méditerranée et l'Europe : enjeux stratégiques. Avec Miguel Alvarez de Eulate y Moreno (FESEI), Chloé Berger, Thomas Volk (KAS), SEM Mohammed Tawfik Mouline, Amiral (R) Kamel Akrout (IPASSS).
Enjeux technologiques : l'offensive a t-elle pris le pas sur la défensive ? Avec avec Xavier Pasco (FRS), Laurent Duport (MBDA), Xavier Mesnet (Thales) et Océane Zubeldia (IRSEM).
(après-midi)
Rivalités de puissances : Chine, États-Unis, Russie et monde arabe. Avec Pascal Ausseur (FMES, ancien vice-amiral d'escadre), Maya Kande (CREW) et Igor Delanoë (CCI France-Russie, Moscou).
Enjeux énergétiques. Avec Annabelle Livet (FRS), Elaï Rettig (Université Bar-Ilan), Michel Derdevet (Confrontations Europe), Éric Baldecchi (Total).
Regard de la jeunesse euro-méditerranéenne sur les enjeux stratégiques de la région. Avec Gildas Leprince alias Mister Geopolitix (Vidéaste YT) et Antoine Poirier (Institut d'études politiques de Bordeaux).
Télécharger le programme
Le site des FMES
On ne le croirait pas spontanément, mais aller faire un tour sur le site du ministère de la culture n'est pas entièrement synonyme de perte de temps. Il est vrai qu'il y faut quand même une bonne raison, parce que, si on est franc, lorsqu'on lit « La culture, c'est la plus belle forme d'humanité », signé Mme Rima Abdul Malak, on se demande pourquoi s'infliger ça…
- Contrebande / Culture, Livre, Presse(B2) Coup sur coup, les Européens viennent de se voir rappeler à l'ordre des conflits non réglés à leurs frontières. Par la force.
La force les Européens adorent la mettre en scène... Mais ils ont renoncé à l'exercer (Photo : MOD Allemagne - évacuation du Soudan - Archives B2)Trois coups de boutoirs à la tranquillité européenne
La dernière attaque du Hamas contre Israël déclenchée le 7 octobre, la résurgence des violences au Nord Kosovo avec plusieurs morts serbes et kosovars le 24 septembre (lire : [Actualité] Affrontements armés au Nord Kosovo entre Kosovars et Serbes. Au moins quatre morts) ou l'offensive azérie réussie le 19 septembre sur le Haut Karabagh, annexant cette enclave peuplée d'Arméniens à l'Azerbaïdjan, ne sont pas comparables.
Ces évènements ont cependant en commun qu'ils sont des conflits oubliés pour certains, gelés pour d'autres, qui n'ont pu être traités à temps. En quelques semaines, ce sont ainsi trois coups de boutoir supplémentaires portés à la tranquillité européenne qui s'ajoutent au conflit de haute intensité déclenchée, il y a plus d'un an en février 2022, par la Russie contre Ukraine.
Conflits gelés, oubliés, contenus
En Cisjordanie et à Gaza, les violences n'avaient en fait jamais vraiment cessé. Elles continuaient à un rythme lent, faible, presque inaudible. Mais elles ont été minorées faisant l'objet régulièrement de communiqués de condamnation des Européens, tantôt d'une colonisation illégale au regard du droit international, de violences ou d'attaques terroristes palestiniennes. Communiqués tellement routiniers et répétitifs qu'ils passaient à la trappe.
À l'Est de l'Ukraine jusqu'à début 2022, le conflit de basse intensité, était considéré comme contenu. Tant qu'il ne débordait pas du Donbass et ne dépassait quelques morts par semaine, on pouvait en quelque sorte s'accommoder. Et le processus de discussion (en « format Normandie ») entre les parties au conflit s'était épuisé.
En Azerbaïdjan, le conflit gelé du Haut Karabagh qui s'est réveillé à l'automne 2020 s'est terminé trois ans plus tard par la récupération (ou l'occupation selon les parties) du territoire enclavé dans son territoire. Et l'esprit de la médiation européenne s'est fracassé sur la réalité de la force.
Un endormissement sur des bases
Dans ces différents cas, nous nous sommes endormis sur une croyance que l'équilibre précaire existant pouvait être conservé sur une longue durée et évoluer pacifiquement vers la paix, avec un peu d'effort, un peu d'argent, quelques admonestations ou promesses de part et d'autre. Il n'en est rien.
L'Europe fait aujourd'hui face à un nouveau monde où la force fait loi. Un monde où elle n'a pas vraiment d'arguments, ayant renoncé à des interventions de stabilisation et de pacification. Soit par manque de volonté (Syrie, Moyen-Orient, ....). Soit par sensation d'échec (Afghanistan 2001, Iraq 2003 (1), Libye 2011, Sahel 2012). Soit car l'Europe avait d'autres préoccupations (Crise migratoire 2015-2016, Élections 2019, Covid-19 2020, etc.). Du coup, nous en sommes réduits à être ballottés par les stratégies de tension nourries par d'autres.
Investir ou subir
Ce qui vient de se passer entre Israël et le Hamas, la long de la bande de Gaza, sonne un sérieux rappel à ces réalités. L'Europe ne peut pas se désintéresser du monde, ou ne plus s'y investir (cf. encadré). Ou alors elle devra apprendre à subir, revers après revers, les tensions qui parcourent son voisinage.
Entre l'interventionnisme sans limite (de temps notamment) et une préoccupation distante, il doit y avoir un juste milieu. L'Europe doit aussi de façon urgente concentrer ses efforts sur les crises encore gelées ou conflits maitrisables : sur sa façade Est (Abkhazie et Ossétie du Sud, Transnistrie), Sud-Est (Bosnie-Herzégovine, Kosovo (2)) et Sud (Libye, Tunisie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un Conseil européen atone
Exceptée la guerre russe en Ukraine et la Biélorussie, le Conseil européen reste relativement peu concerné ni saisi des conflits du monde. Combien de temps ont consacré les 27 au processus de paix au Moyen-Orient ou à la situation au Haut Karabagh avant que les conflits n'éclatent ? Ne parlons pas des conflits persistants en Afrique, de la Somalie à la Libye, en passant par le Soudan. Seul le Sahel a eu droit à une lueur d'attention.
Pourtant, c'est bien au Conseil européen qu'échoit le rôle de dresser les orientations stratégiques de la politique extérieure et de sécurité de l'UE (lire : [Analyse] Le coup médiatique de Von der Leyen en Israël : un véritable coup de force institutionnel ?). Et c'est à lui que revient de faire « régulièrement » une analyse des menaces (terrorisme, etc.) qui pèsent sur l'Union européenne. Il faut croire que malgré les dires, le Moyen-Orient ou l'Arménie n'ont pas constitué ni une menace pour la sécurité européenne ni une préoccupation politique réelle.
(B2) Un pays tiers a demandé l'aide de l'UE. Les Européens décident d'intervenir. Il faut débarquer sur une plage, sécuriser un port, puis avancer de façon terrestre. C'est le scénario que jouent depuis hier (lundi 16 octobre) quelque 2800 militaires de neuf États membres (Autriche, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Malte, Portugal, Roumanie) au large de Cadiz en Espagne.
Un test de la future capacité de déploiement rapide
Aidés de six navires, des hélicoptères et même deux avions Eurofighter. Enjeu de ce premier exercice militaire (Milex 23) qui durera jusqu'au 22 octobre : tester un peu grandeur nature ce scénario de « phase initiale de stabilisation » ce que pourrait la future capacité de déploiement rapide de l'UE qui doit être opérationnelle d'ici l'année 2025. Avec pour la première fois, des personnels réels sur le terrain (d'où le nom de Livex 23).
Prochain exercice : en Allemagne
Une démonstration en présence du Haut représentant de l'UE, Josep Borrell, du président du comité militaire de l'UE, le général Robert Brieger et de quelques autres hauts gradés, dont le chef d'état-major de la Défense espagnole (JEMAD), l'amiral général Teodoro E. López Calderón. Le prochain exercice se déroulera en Allemagne au second semestre 2024. Avec un scénario bâti autour d'une opération de sauvetage et d'évacuation ou d'une mission de soutien à l'assistance humanitaire et de secours après une catastrophe. L'ambition restant toujours d'avoir une capacité de déploiement rapide opérationnelle en 2025.
Une belle prouesse
Le seul regret c'est à quelles centaines de miles nautiques de là, cette force aurait pu jouer un autre rôle, face à Israël et Gaza, ne serait-ce que pour contribuer à évacuer les Européens existants, ou au besoin faire une démonstration de présence. Cela aurait eu beaucoup d'intérêt, de puissance et de panache.
(NGV, avec OJ)
Depuis quelques années, au Proche-Orient comme en Méditerranée orientale, le parrain américain n'était plus considéré comme un allié si puissant et si fiable qu'il était possible de lui confier les clés du domaine : celles d'Israël, allié historique, comme celles des États arabes, anciens soutiens de la cause palestinienne. La nouvelle guerre de Gaza a rappelé Washington à ses « devoirs ».
- Défense en ligne / Armée, États-Unis, Palestine (Gaza), Israël« Terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n'appelle rigoureusement aucune autre action que l'extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l'axe du Bien, à laquelle il n'y a aucune question à poser.
- La pompe à phynance / Palestine (Gaza), Médias, Palestine, Politique, Israël(B2) C'est une fiction, mais bâtie sur de solides éléments. Pour qui a pu suivre un peu le président (Chirac) et sa femme (Bernadette), on a sans peine à imaginer que ces fiction cinématographique repose sur certains (solides) éléments.
Outre le romanesque nécessaire au film, on retrouve en effet une femme de président, discrète dans l'ombre, mais bien présente, dans l'arrière-cour, et au besoin devant les projecteurs. Ferme à l'égard de Jacques, n'hésitant pas à le rabrouer parfois ou lui lancer un regard qui en disait autant (j'avais pu le vérifier un jour de déplacement présidentiel à Berlin).
Catherine Deneuve campe assez parfaitement cette lente montée en puissance de la Première dame, de son initiative de pièces jaunes à sa réconciliation et la propulsion de Nicolas Sarkozy pour prendre les rênes du pouvoir.
(NGV)
« J’ai été consterné et marqué par les images d’une violence extrême en provenance du Levant qui font irruption sur nos écrans depuis samedi dernier. J’affirme clairement ma solidarité et ma sollicitude pour les victimes, ainsi que ma conviction profonde que le terrorisme - au sens propre de l’emploi de la terreur - doit être combattu avec la plus grande détermination partout où il apparaît.
« Cette réaction d’horreur devra s’accompagner dans les prochains jours d’une analyse militaire, car les évènements d’Israël comme ceux d’Ukraine ou du Haut- Karabagh doivent servir à nous préparer à toute situation, y compris la plus imprévisible.
« Mais surtout, ma première réaction porte sur un fait indéniable : nous assistons au retour des guerres majeures.
Les conflits mettant à l’œuvre un déchaînement de violence paroxystique, dans lesquels les verrous moraux et juridiques sautent sous les coups de boutoir de la barbarie la plus débridée, alors qu’on les pensait relégués dans les livres d’Histoire, font un retour fracassant.
« Le réel frappe à notre porte et nous rappelle que l’homme est un loup pour l’homme, que les États sont engagés dans une compétition permanente et que la guerre est redevenue un moyen privilégié de règlement des différends.
« Dès lors, l’état de préparation des forces armées relève plus que jamais de la précaution la plus élémentaire pour s’assurer de ne pas être à la merci de la volonté du premier compétiteur venu.
« Nous n’avons pas le droit d’être pris en défaut sur ce point. Tous, nous devons en être convaincus. »
(Pierre Schill)