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Défense

L'action publique au-delà de McKinsey : mécanique du dévoiement

Défense en ligne - Thu, 04/07/2022 - 15:14

Nous vivons depuis quelques années, à l'instar de toutes les démocraties occidentales, une mutation profonde de l'action publique, non plus impulsée par la représentation politique et l'appareil d'État, mais déléguée aux acteurs privés et à leur lobbying, inscrit, à l'état gazeux, comme un phénomène naturel, au cœur de la République, longtemps incontestable car indiscernable. Une « disruption » qui s'est brutalement accélérée sous le quinquennat de M. Emmanuel Macron.

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Les « militaro » relèvent la tête

Défense en ligne - Tue, 04/05/2022 - 10:51

En ces temps de guerre régionale européenne, et de menace d'extension sur tout le continent, avec déjà des conséquences à l'échelle mondiale, il n'est plus très bien vu de prôner une baisse des budgets des armées, une sortie totale ou partielle de l'OTAN, ou de dire du mal de l'industrie de l'armement.

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La visite à Kiev de Metsola. Sacrément culottée

Bruxelles2 - Sat, 04/02/2022 - 15:55

(B2) La présence ce vendredi de Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen est forte en symboles, en messages politiques délivrés. Mais elle révèle aussi une sacrée personnalité et un certain courage. Peu d’hommes (et de femmes) politiques se sont risqués jusqu’ici à faire le déplacement.

En partance devant le train A la Rada ukrainienne Devant les partis politiques MAvec le président de la Rada R. Stefanchuk Avec le premier ministre D. Shmyhal Avec le président Zelensky A la tribune du Parlement ukrainien (Rada) (photo : PE)

Par le train

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a pris le train de nuit jeudi (31.03) de Varsovie pour rejoindre la capitale ukrainienne. Elle pu rencontrer les différents leaders de partis, le président du Parlement Ruslan Stefanchuk, le premier ministre Denys Shmyhal, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Une visite chargée en termes émotionnels et de soutien. Avec un message répété à chaque fois : « Courage, force, résolution » accompagné à chaque fois du slogan ukrainien : « Slava Ukraini! » (Gloire à l’Ukraine) et d’un tweet.

Mieux qu’un tweet ou un téléphone, être sur place

C’est la première visite d’une représentante d’une institution européenne. Exceptée la visite du trio polono-tchèque-slovène, peu d’hommes et de femmes politiques européens se sont risqués à perdre autant d’heures pour venir à Kiev, préférant les messages par téléphone et par tweet.

Résister à la terreur et être libres

« Vous montrez au monde qu’aucune quantité de terreur ne peut intimider et que les bombes ne détruiront jamais la fierté et qu’elles ne détruiront jamais la dignité » a déclaré la maltaise dans un discours devant la Rada ukrainienne (le parlement). « Vous êtes les défenseurs de votre pays. Mais vous ne vous battez pas seulement pour protéger vos maisons et votre territoire. Vous vous battez pour ce en quoi nous croyons tous. La liberté. La démocratie. La règle de droit. » Et d’affirmer : « Nous n’oublierons jamais ce qui s’est passé [à] Mariupol. Jamais. »

Les trois promesses de Metsola

Au-delà du message de solidarité, la présidente du Parlement européen s’est engagée sur trois promesses aux Ukrainiens :

  1. Ne pas laisser faire Poutine. « Nous avons besoin de sanctions plus nombreuses et plus dures. Nous tiendrons les responsables responsables de ce qu’ils ont commis ici. »
  2. Les ambitions européennes de l’Ukraine. « Vous pouvez compter sur moi, sur le Parlement européen pour soutenir le chemin de l’Ukraine vers la réalisation de cet objectif. »
  3. L’aide. « Nous prendrons soin de vos familles qui sont forcés de fuir, jusqu’au jour où ils pourront retourner chez eux en toute sécurité et reconstruire leur vie. Nous vous aiderons à reconstruire vos villes et vos villages lorsque cette invasion illégale […] sera terminée. »

La liberté avant tout !

Certain(e)s s’affirment géopolitiques, d’autres en faveur de la paix et du dialogue. Certains passent beaucoup de coups de téléphone, et s’en vantent. Ce qu’a réussi la présidente du Parlement européen, que certains avaient critiqué comme ‘conservatrice’, ne voyant en elle qu’une tenante de l’anti-avortement, devront reprendre leur discours (1). R. Metsola est avant tout une tenante de la liberté. Elle l’avait montré durant son mandat à la commission des Libertés publiques. Elle l’a affirmé, haut et fort, à Kiev : « L’Union européenne est un projet de paix. Mais même au-dessus de cela, c’est un projet sur la liberté. ».

Chapeau bas madame

(Nicolas Gros-Verheyde)

lire notre portrait tout en nuances : Roberta Metsola, le nouveau visage du Parlement européen

Crédit : Photos : Parlement européen – Roberta Metsola / Archives B2

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Leur société et la nôtre

Défense en ligne - Fri, 04/01/2022 - 13:28

La porcherie McKinsey n'est en fait qu'une réalisation particulière de la porcherie générale qui a pour nom présentable « capitalisme néolibéral ». Le capitalisme néolibéral est cette forme d'organisation de la société qui a pour effet de la mettre entièrement à disposition de la jouissance d'une poignée de porcs — rassemblés sous le nom présentable de « le capital ».

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Hommage personnalisé à un militaire décédé : comment s’y prendre ?

Aumilitaire.com - Fri, 04/01/2022 - 12:25
Les militaires français se démènent chaque jour à l’intérieur ou à l’extérieur du pays pour garantir notre sécurité. Pour ces hommes qui ont accepté de […]
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La boussole et moi. Entretien exceptionnel avec Josep Borrell

Bruxelles2 - Fri, 04/01/2022 - 08:20

(B2) En pleine incertitude sur le sort du conflit en Ukraine, nous avons rencontré, au déboté, le chef de la diplomatie européenne, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell. Il était en train de faire une marche, à petite foulée, dans le parc du Cinquantenaire, à deux pas du siège du service diplomatique européen. L’oeil plissé comme à son habitude, il ne mâche pas ses mots.

Alors Josep, cette boussole ?

— Ah ne m’en parlez pas. Ras le bol de la boussole. Terminado. On parle d’autre chose.

Juste un mot quand même ! C’est un peu votre Œuvre… ?

— Vous croyez cela ? Vous êtes bien le seul. On avait préparé un truc en 10 pages, bon 15 pages avec les fioritures, bien torché, bien écrit. Et voilà que chacun a voulu mettre une phrase de plus, enfin une page de plus. Un voulait inscrire en grand le nom de la Russie comme le pire ennemi de tous les temps et désigner Poutine comme criminel de guerre. Si tu mets Poutine, je mets Erdogan et la Turquie a répliqué l’autre. Et la Bosnie-Herzégovine alors a glissé un troisième. Et puis la fonte des glaces, la beauté de Carthage, que sais-je encore… Heureusement qu’on n’a pas les Suisses parmi nous. Sinon il aurait fallu dire un mot du chocolat.

Vous êtes un peu dur non ?

— Entre nous, on pouvait boucler ça vite fait bien fait. Et cela aurait été plié. Je l’avais dit à Jean-Yves [Le Drian, ministre français des Affaires étrangères] quand on s’est vu chez lui, en août. On dégustait des crustacés sur la plage, devant la maison. Je lui ait dit : « écoute Jean-Yves, on a tout là, j’appelle A, B (anonyme) tu appelles C, D, ils nous écrivent ça. Et c’est bouclé ! ». Il m’a répondu : « oui je sais, mais Emmanuel [Macron, le président français] y tient. C’est vital pour lui : l’Europe, la souveraineté, tu sais tout le blabla »…

… Et vous avez accepté ?

— Je ne peux rien refuser à Jean-Yves. Enfin, à la France. Vous savez l’Europe c’est simple. En économie, c’est l’Allemagne qui gouverne. Et elle a délégué quelques sujets à ses voisins : pour la fiscalité c’est le Luxembourg, pour le budget ce sont les Pays-Bas, etc. En diplomatie, c’est le contraire, c’est la France qui dirige. Enfin théoriquement.

… Théoriquement ?

— La réalité, mon petit. La réalité. Regardez autour de vous. La défense européenne aujourd’hui, c’est l’OTAN. La diplomatie, ce sont les États-Unis. L’innovation, c’est la Chine. Et la force, c’est la Russie. Même les Africains aujourd’hui nous mettent dehors.

Vous êtes un peu défaitiste, là. L’Union européenne a une stratégie, adoptée au sommet !

— Adoptée oui, vendredi, en 2 minutes 35 secondes. Même pas le temps de dire ouf ! En fait la Boussole… elle a fait plouf. C’est ça la réalité européenne aussi. La stratégie, c’est bien. Mais bon l’agriculture, l’énergie, l’économie, les sous… c’est mieux. Les Chefs sont des boutiquiers.

Heureusement, lla présidente de la Commission européenne a une vraie ambition géopolitique, non ?

—… Il s’arrête de marcher, écarte sa veste, montre son tee-shirt, blanc avec un petit cœur “I love Ursula !” « C’est Charles (Michel) qui me l’a offert. Il en a commandé une caisse. Et l’offre à tous ses invités. Demandez-lui en un ! » lâche-t-il rigolard.

Redevenons sérieux, vous parliez de la Russie, devons nous la redouter ?

— Poutine est vraiment un bad guy. [Le président américain Joe] Biden a raison, il faut l’éjecter. Lui, et sa clique, Lavrov et les autres. Je les déteste. Ce sont des criminels. Je lui avais dit vertement à Helsinki après la mort de Politovskaia, la journaliste russe [au Conseil européen fin 1999, NDLR]. Lavrov s’est vengé à Moscou en m’infligeant une leçon. Mais je l’attends au tournant. Serguei quand tu viens à Bruxelles… si tu viens un jour, je te réserve une petite surprise….

Vous étiez un peu le seul alors à tancer Poutine ?

— Oui. Tous les autres dans la salle se sont tus. Unanimes pour se taire. Les lâches…

C’était les Quinze à l’époque, le bon temps ? S’il y avait eu les Polonais ou les Baltes cela aurait été autre chose. Ils ne sont pas dociles ceux-là ?

— Ça vous pouvez le dire. Dès qu’ils peuvent ouvrir leur bouche, ils le font, sans détour. Heureusement qu’ils sont là en fait. Cela réveille un peu le débat. Ça me rappelle ma jeunesse…

(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)

Pour lire la « vraie » histoire sur la Boussole, lisez notre enquête

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Défense, diplomatie, pouvoirs. Nos dernières exclus

Bruxelles2 - Thu, 03/31/2022 - 19:45

(B2) Ces derniers jours, B2 pro a fait feu de tous bois. Fonds de défense, Boussole stratégique, Guerre en Ukraine, Jurisprudence… Nous avons multiplié les décryptages, confidentiels et articles de veille. Toutes les clés pour comprendre la défense, la diplomatie, les pouvoirs européens. Et cela va continuer !

Un nouvel appel à projets du Fonds européen de la défense. Les priorités 2022 détaillées

(Exclusif) Quels seront les thèmes, les lignes de programmes, les priorités qui figureront dans le prochain appel à projets du Fonds européen de la défense. B2 a pu le lire dans sa version provisoire. Avant publication. Détails

Cap sur le Donbass et focus sur la démilitarisation de l’Ukraine. Les principaux points du virage tactique russe décryptés

(Décryptage) Le revirement révélé par l’état-major russe vendredi (25 mars) et entériné par son ministre de la Défense ce mercredi (30 mars) mérite d’être lu avec attention. Entre les lignes, il révèle la volonté de Moscou d’en finir avec l’opération « spéciale », d’arriver en position de force à la table de négociation, mais pour autant pas de se retirer totalement.

Les Ianoukovitch, père et fils, gagnent devant le tribunal, pour l’honneur. La page de Maidan se tourne

(Confidentiel) L’ancien président ukrainien (avant 2014) Viktor Ianoukovitch et son fils Oleksandr ont obtenu du tribunal de l’UE mercredi (30 mars) l’annulation de la mesure de gel des avoirs de l’Union européenne. Cet arrêt concerne uniquement la période 2020-2021. Mais il a une valeur symbolique. Il met un point final aux sanctions post-Maidan.

Comment s’est concoctée la boussole stratégique ? On vous donne la recette !

(Exclusif) Ils y ont travaillé pendant des mois. Ils ? Ce sont les diplomates des 27, les experts et responsables du service diplomatique européen. Les forçats de la Boussole, en quelque sorte. Des mois d’un travail acharné, parfois peu compris à l’extérieur, que B2 a reconstitué, pas-à-pas.

Russie-Ukraine. Emmanuel Macron a perdu la main. Le quadruple échec français expliqué

(Décryptage) La présidence française de l’Union européenne a tenté à plusieurs reprises de s’immiscer dans le dialogue entre Russes et Ukrainiens pour imposer la désescalade, puis la paix. Initiative louable qui s’est heurtée, pour l’instant, à un mur. Une vraie rhétorique de l’échec.

L’Eurodrone avec un moteur américain ? Il faut des garanties, vérifiées et validées (Commission européenne) !

(Exclusif) La Commission européenne semble dubitative sur la décision d’Airbus de doter le futur drone européen d’un moteur d’inspiration américaine. Sans émettre un avis officiel, un haut fonctionnaire européen l’a expliqué de façon officieuse à B2. Son avis, étayé, constitue comme un rappel au règlement.

Et toujours le suivi de l’actualité européenne

En cas de cyberattaque, peut-on déclencher l’article 5 et une réponse militaire ?

(Actualité) Aujourd’hui, cette question n’est plus théorique. Même si aucun État n’a jamais invoqué l’article 5 en cas de cyber-attaque en pleine tension avec la Russie, l’enjeu est réel. L’explication de texte donnée Outre-Atlantique vaut donc le détour.

Réfugiés en Ukraine. Une solidarité sans contrainte. Ce qu’il faut retenir du Conseil des ministres de l’Intérieur du 28 mars 2022

(Actualité) Les ministres de l’Intérieur ont décidé lundi (28 mars) lors d’une réunion extraordinaire consacrée à la crise ukrainienne de ne pas recourir à des instruments trop contraignants pour afficher leur solidarité. Pas de relocalisation par quotas. Mais la simple mise en place d’une plateforme d’enregistrement.

Et toujours le Carnet de veille (31.03.2022). Confidentiels. Défense. Industries. OTAN. Diplomatie. Crises. Sécurité. Pouvoirs

Pour vous abonner, c’est ici !

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Pratiquer le tir de loisir en toute sécurité

Aumilitaire.com - Thu, 03/31/2022 - 17:14
Que ce soit une arme à feu, un arc, une arme à air comprimé ou encore une carabine en plomb, le tir de loisir doit […]
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L’Allemagne a proposé de commander la nouvelle capacité de réaction rapide dès 2025 ? Vrai ou faux

Bruxelles2 - Wed, 03/23/2022 - 11:30

(B2) L’art européen c’est de passer un coup de peinture sur une décision ancienne, et surtout de mettre en avant son rôle européen. Le montrisme est largement pratiqué en Europe. C’est même un sport de compet’. La France fait partie des professionnels. Mais l’Allemagne ne s’en sort pas trop mal non plus.

L’Allemagne vibrionnante

Témoin, la déclaration de la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, à son arrivée au conseil des ministres de l’Union européenne, lundi (23 mars) : « Aujourd’hui, je vais proposer à mes collègues de l’UE que le noyau dur militaire de la Capacité de réaction rapide puisse être fournie par l’Allemagne pendant un an en 2025. C’est notre proposition (…). » Idée reprise par certains médias sans vraiment la commenter, ni la vérifier. Chez B2, cette déclaration nous a un peu fait bondir…

Une promesse qui ne coûte pas chère, puisqu’elle a déjà été faite !

En fait, c’était déjà prévu, et de longue date.

Les battlegroups (groupements tactiques en français) sont une partie notable de la Capacité. Si cette dernière est déployée, il y a de fortes chances que les battlegroups le soient aussi. Et dans un planning établi en décembre 2019 (il y a deux ans et demi !), l’Allemagne avait déjà proposé de placer une partie de ses troupes en astreinte pour toute l’année 2025 (1er et 2e semestre) des battlegroups. L’extrait du tableau en témoigne.

La première colonne mentionne le semestre concerné (1 et 2).

La deuxième colonne les États participants : « DE » pour l’Allemagne, en premier dans la liste, ce qui signifie que les Allemands sont les leaders du groupe. Ils formeront un battlegroup avec les Autrichiens (AT) et les Croates (HR). L’astérisque signifie « sous réserve de la confirmation gouvernementale officielle », car en général il faut un aval du gouvernement et du parlement, logique pour une programmation six ans en avance.

La troisième colonne note la nation-cadre du battlegroup : l’Allemagne. Être nation-cadre signifie non seulement offrir le cœur du dispositif et le commandement, mais être prêt à combler les vides le cas échéant.

Dans la troisième et dernière colonne, il n’y a pas de quartier général désigné. Mais a priori à l’époque on aurait parlé de Postdam en Allemagne.

Une idée commune…

Précisons aussi que cette Capacité de réaction rapide n’est pas l’œuvre de l’Allemagne toute seule, mais bien une décision commune prise par les 27 et inscrite depuis le début dans ce qu’on appelle la Boussole stratégique, une sorte de stratégie pour la sécurité et défense de l’Union européenne (lire : La nouvelle capacité de réaction rapide. Composition, décision, financement…(fiche)) et défendue par le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, et son équipe, contre vents et marées.

Initiée par le quatuor européen

Pour être exact, et reprendre le sujet à la genèse, cette idée portait au départ le nom de « Force européenne d’entrée en premier ». Elle a été présentée par 14 pays à l’initiative du quatuor (France, Allemagne, Espagne, Italie) et reprise à son compte par le Haut représentant pour être incorporée dans la première version de la Boussole.

Savoir lire entre les lignes

Pour être complet on dit que cette idée d’ « entrée en premier » était portée surtout par la France et l’Espagne. Très rapidement, elle a été (un peu) édulcorée et surtout renommée au profit d’une « Capacité » de « réaction rapide », englobant les anciens battlegroups. Une dénomination revue qui a permis d’intégrer tous les États membres, et surtout des pays de Visegrad et autres Atlantistes, pas vraiment prêts pour créer une « Force ». Une vision intégrative portée… par l’Allemagne . Christine Lambrecht n’a donc pas tout à fait tort sur ce point. Mais il faut savoir lire entre les lignes.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)

  1. Une phrase reprise dans une dépêche de Reuters, et par plusieurs médias (Euractiv, etc.) sans vraiment vérifier d’ailleurs.

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Quelles sont les armes de self-défense et anti-agression légales ?

Aumilitaire.com - Fri, 03/18/2022 - 16:16
Lorsque nous nous trouvons dans une situation de danger, telle qu’une agression physique, il peut être envisagé de se défendre. Or, à moins d’être expert […]
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La No Fly Zone, c’est Non, disent les Alliés. Trop dangereux, trop compliqué

Bruxelles2 - Thu, 03/17/2022 - 19:40

(B2) Lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, mercredi (16 mars), le sujet a, à peine été effleuré. Et pour cause. Aucun allié de l’OTAN ne plaide réellement pour l’instauration d’une interdiction de l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine. Pour plusieurs raisons d’ordre politique, technique et militaire.

L’imposition d’une No Fly Zone sur l’Ukraine supposerait de pouvoir avoir une base proche ou à défaut de pouvoir décoler d’un porte-avions. Un Rafale sur le pont du Charles-de-Gaulle (Photo : Marine nationale / EMA – Archives B2)

Premièrement, une No Fly Zone « suppose un engagement direct, qui n’est pas uniquement défensif, mais très offensif. Il faut être capable d’abattre tout avion russe, non seulement qui se trouverait dans la zone définie, mais aussi car il pourrait atteindre la zone définie. C’est une mesure de belligérance de haute intensité » explique à B2 un diplomate de l’Alliance. Cela transformerait totalement le conflit ukrainien en un champ de bataille entre l’Alliance et la Russie (cf. encadré). Ce que ne veulent à tout prix aucun allié.

Deuxièmement, le nombre d’Alliés en capacité de faire respecter une telle No Fly Zone est finalement « en nombre assez limité ». On peut les compter sur les doigts d’une main : USA, Royaume-Uni, France, voire Turquie.

Troisièmement, à cela il faut ajouter l’étendue de la zone qui serait à couvrir, sans compter la Crimée, zone russe même si elle n’est pas reconnue par la communauté internationale, et les abords de l’Ukraine, au Nord (Biélorussie ou Russie), comme à l’Est (Russie). Bref, il ne faudrait pas une cinquantaine d’avions, comme pour l’opération d’anéantissement de la flotte aérienne libyenne en 2011. Mais bien davantage. Avec un risque conséquent de voir plusieurs avions alliés être abattus.

Enfin, les Russes, même s’ils causent de gros dégâts lors des bombardements, n’ont pas atteint aujourd’hui la maitrise du ciel. Et la livraison de moyens de défense aérienne aux Ukrainiens, sous forme de missiles Stinger, de batteries anti-missiles S-300 ou autres matériels, comme la fourniture de drones, serait tout aussi efficace. Ils pourraient très vite faire vivre un enfer aux avions russes, de manière quasiment aussi efficace qu’une No Fly Zone.

(Nicolas Gros-Verheyde)

De la difficulté d'établir une No Fly Zone. Faire respecter une zone d'exclusion aérienne suppose non seulement de contrôler le ciel de la zone, mais aussi au préalable de détruire systématiquement au sol toute capacité de réaction possible : avions, défense anti-aérienne. Et aussi de veiller à ce qu'autour de cette zone, il n'y ait pas de capacité possible de réaction. Avec la Russie et la Biélorussie aux alentours, tout comme la Crimée ou le Donbass et les zones déjà conquises par les Russes (Kherson par exemple), cela apparait très difficile. En fait pour pouvoir être efficace, à moindre coût, la No Fly Zone doit être déclenchée par anticipation avant le début des opérations. C'est donc dès janvier, voire l'année dernière que les avions de l'OTAN auraient dû se déployer au-dessus de l'Ukraine, afin d'assurer la maitrise du ciel. Quitte à se heurter alors à l'aviation ou la défense anti-aérienne russe (basée dans le Donbass ou en Crimée).

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Les Russes n’ont pas acquis la maitrise du ciel en Ukraine

Bruxelles2 - Wed, 03/16/2022 - 12:58

(B2) C’est un constat du Pentagone. L’espace aérien au-dessus de l’Ukraine reste contesté. Et malgré une infériorité numérique, les Ukrainiens sont habiles dans l’utilisation des défenses Sol-Air comme des outils Air-Sol.

Pilote ukrainien en défense de Kiev (Photo : état-major ukranien)

Une situation en constante évolution

C’est un espace « dynamique » relate cet officier supérieur de l’état-major US dans un briefing lundi (14 mars). Il y a « des moments et des endroits au long d’une journée où l’un ou l’autre côté pourra être dominant. Mais cela change littéralement d’heure en heure. »

Une supériorité en nombre

Malgré « tout leur inventaire et toutes les munitions dont ils disposent », les Russes et leurs avions, n’ont toujours « pas atteint la supériorité aérienne sur le ciel ukrainien ». Oui « Ils effectuent plus de sorties. Ils ont plus d’avions. Ils volent beaucoup plus de fois par jour que les Ukrainiens ». Mais c’est toujours « un espace aérien contesté ».

Des Ukrainiens plutôt habiles

Les « Ukrainiens » (1) utilisent « très habilement » les systèmes de défense aérienne (sol-air) « à leur disposition, qu’il s’agisse de missiles sol-air ou de MANPADS » (2). Et ils ont empêché les Russes « d’atteindre la supériorité aérienne sur tout le pays ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Notons le mot “ukrainiens” et non forces ukrainiennes. Nombre de volontaires venus du Canada, du Royaume-Uni ou d’autres pays européens ont la double nationalité, et une expérience militaire.
  2. Il faut ajouter également l’utilisation de drones ou d’avions pour détruire au sol les hélicoptères comme ils viennent de le faire à Kherson.
Les forces armées ukrainiennes ont détruit des hélicoptères russes sur l’aéroport de la région de Kherson (Photo : Etat-major ukrainien)

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D'Athènes à Kiev, mourir pour la patrie

Défense en ligne - Wed, 03/16/2022 - 09:35

Les grandes hécatombes du XXe siècle, les sombres délires du nationalisme ont donné un caractère ambigu à la célébration de la mort pour la patrie. Trop de morts, trop d'hypocrisie, dénonce-t-on depuis longtemps. Il suffit pourtant qu'un pays soit envahi pour inverser complètement le regard. Aux Ukrainiens qui se battent aujourd'hui contre une armée étrangère, il est impossible de dénier la motivation patriotique. Le scepticisme devient dérisoire devant l'acceptation de la mort. Comment contester à des morts le sens qu'ils ont donné à leur combat ?

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L’offensive russe patine en Ukraine, selon les renseignements américains

Bruxelles2 - Tue, 03/15/2022 - 10:22

(B2) Presque toutes les avancées de la Russie restent au point mort. C’est le dernier constat du Pentagone, lors d’un briefing par visioconférence, auquel B2 a pu accéder. Il donne le détail, zone par zone.

La situation est datée du 14 mars.

Le siège de Kiev continue, sans avancée notable

Au Nord-Ouest de Kiev, dans l’axe descendant vers l’aéroport, Hostomel, il n’y a eu « aucun changement appréciable dans la progression [des troupes russes] au cours du week-end ». Elles sont toujours juste « autour de l’aéroport, à environ 15 kilomètres du centre-ville ». Les combattants « essaient d’affluer en force derrière des éléments avancés, de façon continue, mais pas à un rythme [très] soutenu ». Le nombre reste « difficile à quantifier ». Sur l’avancée du convoi, basé au large de Kiev, « il est au point mort avec aucun progrès significatif ».

À Tchernihiv, au Nord-Nord-Est de Kiev, là aussi l’offensive russe est « au point mort », sans vraiment de progression, de part et d’autre. Certes « les Ukrainiens ont essayé au cours du week-end d’ouvrir certaines lignes de communication vers le Sud et le SudEst, [avec] un certain succès ». Mais Tchernihiv reste « isolée ». Il y a cependant « une très forte résistance ukrainienne » qui empêche les troupes russes de « progresser au-delà ».

À 20 km de Kiev à l’Est, la forte résistance des Ukrainiens bloque toute avancée

Sur la ligne Est, les Ukrainiens gardent le contrôle. Les Russes sont encore à environ « 20 à 30 kilomètres à l’est » de Kiev. « Aucun changement depuis quelques jours ». Les Russes font « face à une forte résistance de la part des Ukrainiens, qui contrôlent toujours la ville de Brovary ». Ville où l’on a pu voir à la fin de la semaine dernière plusieurs « convois de chars frappés » (par des drones). Sur la ligne Sud de Kiev, idem. « Pas de progrès depuis la semaine dernière », où certains éléments russes avaient même du refluer vers Soumy.

Kharkiv, des bombardements mais une résistance farouche des Ukrainiens

À Kharkiv, c’est la même chose. Les forces ukrainiennes continuent à défendre la ville et opposent aux forces russes « une résistance assez farouche ». Les combats à Kharkiv restent assez importants. Et la ville a connu une « augmentation des frappes, provoquant des incendies ». Les forces russes semblent n’avoir « fait aucun progrès apparent sur le terrain ». Elles sont toujours « à la périphérie » de la ville.

Une avance russe vers Izyum pour bloquer l’Est

Au cours du week-end, à l’Est/Sud-Est de la ville, une colonne russe d’environ 50 à 60 véhicules est descendue vers Izyum (sur la route de Sloviansk). On « dirait qu’ils ont séparé certaines forces pour amorcer un mouvement tournant vers Kharkiv » estime-t-on côté américain. Ils essaient « de bloquer la région du Donbass et empêcher l’afflux vers l’ouest de forces armées ukrainiennes qui se trouveraient dans la partie orientale du pays pour les empêcher de venir en aide à d’autres défenseurs ukrainiens près de Kiev ». Le bombardement de Dnipro dans le centre du pays participe aussi de cette tactique.

Au Sud, Marioupol isolée

La ville de Marioupol, sur la côte de la mer d’Azov, reste « isolée ». Les forces russes sont au nord et à l’est de la ville. Il y a de gros bombardements. Les Ukrainiens continuent de « défendre » la ville. On commence à « voir une sorte d’avancée du Nord vers le Sud » permettant ainsi de faire la jonction entre les forces russes du Nord et du Sud.

Mykolaïv défendue

À Mykolaïv, au Sud-Ouest, dernière grosse ville avant Odessa, les Ukrainiens continuent de défendre la ville. Les forces russes semblent toujours être à l’extérieur de la ville, « à 10 ou 15 kilomètres au Nord-Est ». Il n’y a « aucun mouvement réel » depuis vendredi.

À Odessa, pas d’assaut imminent attendu

Dans la grosse ville portuaire, d’Odessa, non loin de là, « rien d’important à signaler. Pas d’assaut amphibie imminent [attendu]. Aucune activité maritime. ». L’interrogation demeure sur les intentions russes : « On ne sait pas une fois que les Russes auront pris Mykolaïv, quelles seront leurs intentions. » Deux options sont possibles : « un virage vers l’Ouest pour aller à Odessa par la terre, ou remonter vers le Nord et bloquer le Sud de Kiev. » Ce pourrait être « l’un ou l’autre plan ou peut-être les deux ».

À l’Ouest, des frappes de missiles de croisière sur Yaroviv

Les frappes sur le centre d’entraînement militaire ukrainien de Yaroviv près de Lviv sont dues à des missiles de croisière lancés depuis l’air « par des avions bombardiers à longue portée ». En tout, « quelques douzaines de missiles ont endommagé au moins sept structures ». Une frappe effectuée « depuis l’espace aérien russe, et non depuis l’intérieur de l’espace aérien ukrainien » ou biélorusse ou de mer Noire. Les Américains ne veulent donner aucun bilan, sur le nombre de tués et de blessés.

Pas d’utilité de la No Fly Zone

Un « exemple » selon l’officier américain de l’inutilité d’une « zone d’exclusion aérienne à l’intérieur de l’Ukraine ». Une No-Fly Zone « n’aurait pas eu effet sur cette série particulière de frappes ».

Les bombardements civils

Au final, la tactique russe reste la même pour l’instant : « encercler et isoler » les grands « centres de population » tels Kharkiv au Nord-Est, Marioupol, au Sud, et la capitale Kiev en partie. Sans succès militaire sur le terrain apparent. Mais les bombardements des villes « augmentent. Il n’y a pas de doute là-dessus » insiste l’officier supérieur américain, qui s’exprime en OFF, sous le sceau de l’anonymat. NB : une fonction qui a pour but en bonne partie de terroriser et faire fuir la population civile, de la même façon qu’a pu faire Bachar al-Assad en Syrie.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Les Russes ont encore des capacités. Selon les renseignements US, les Russes ne sont pas à court de stock. Même s'ils ont utilisé « près de 900 missiles depuis le début de l'offensive » (à comparer aux 710 depuis le début de la semaine dernière), les Russes ont encore beaucoup de capacités ». « Nous évaluons leur puissance de combat disponible à un peu moins de 90 % et nous ne les avons pas vu essayer de reconstituer les stocks ». Des drones turcs bien utiles aux Ukrainiens. Les drones TB2 fournis par la Turquie ont un « effet formidable » selon les Américains. Les Ukrainiens les utilisent « assez habilement » témoigne un officier supérieur. Et cette capacité pourrait être complétée prochainement par les Alliés de l'OTAN. « Nous discutons avec des alliés et des partenaires dans la région [NDLR : Azerbaidjan et Israël] et à l'extérieur de la région des capacités dont nous pensons que les Ukrainiens ont le plus besoin pour se défendre. » Les drones « sont certainement » une capacité très utile.

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Vous voulez une défense européenne. Vous aurez une belle étude

Bruxelles2 - Fri, 03/11/2022 - 16:40

(B2) Les 27 réunis à Versailles ont convenu de demander à la Commission européenne une étude sur les lacunes industrielles en matière de défense. Un résultat assez faible qui est à côté de la plaque de la réalité stratégique actuelle.

La phrase attribuée à Marie-Antoinette aux premiers remous de la révolution de 1789, “s’ils n’ont pas de pain, alors donnez leur de la brioche”, pourrait bien s’appliquer à la défense européenne (Photo : Chateau de Versailles)

Identifier les lacunes en matière d’investissement

Une étude demandée à la Commission

Les 27 ont en effet demandé à la Commission une étude sur les lacunes en matière d’investissement. Étude qui devra être remise d’ici la mi-mai. Juste à temps pour la prochaine réunion des ministres de la Défense le 17 mai. « Il faut éviter la fragmentation » des investissements, et donc « renforcer la coordination » a insisté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ce vendredi (11 mars) lors de la conférence de presse finale qui vient de se terminer.

Une révolution institutionnelle

Cette demande est en termes institutionnels une petite révolution : demander à la Commission européenne de faire ce travail, c’est franchir une étape supplémentaire, après la création du Fonds européen de défense (Lire : Un changement de paradigme), vers la communautarisation de l’Europe de la défense. C’est lui donner une base de compétence supplémentaire. Et connaissant la mécanique de la Commission européenne, assez bureaucratique (ce qui est un avantage en la matière), il y a fort à parier qu’elle saura développer cette compétence.

Une double erreur

Mais au niveau de la défense européenne on peut se poser la question de son intérêt. Honnêtement, zéro. Certes il est toujours intéressant d’avoir une analyse des priorités à dégager en termes d’investissement. Mais ce n’est pas l’urgence du moment.

Un travail inutile car déjà fait

Premièrement, les lacunes sont bien connues, depuis des années déjà. Elles concernent notamment ce qu’on appelle l’ISR (Intelligence, Surveillance, and Reconnaissance), certains éléments du transport tactique ou stratégique (1) — par exemple les hélicoptères notamment et le transport lourd qui dépend des avions russo-ukrainiens Antonov — les drones de toute sortes (tactique, longue durée, combat, surveillance, etc.), et le soutien médical, etc. Tout a déjà été écrit.

Des personnels beaucoup plus qualifiés

Deuxièmement, si on avait besoin d’une mise à jour, il n’y a point besoin d’attendre trois mois pour cela. En 24 ou 48 heures (une semaine maximum!), les experts de l’état-major de l’UE et de l’agence européenne de défense (EDA), renforcés par quelques experts nationaux, sont capables de produire un document intéressant, à jour, synthétique et opérationnel (2). D’autant plus à jour que ces experts font une comparaison quotidienne entre les possibilités de fourniture des armées européennes et des Alliés et des besoins de guerre listés sur place par les Ukrainiens. On se trouve ainsi dans les petites guerres picrocholines des institutions européennes qui adorent refaire le travail des autres.

Une erreur stratégique

La dernière erreur est plus profonde, stratégique et relève d’une myopie constante. Elle consiste à ne voir l’Europe de la défense que sous le prisme des capacités industrielles ou technologiques ou des processus politiques. Une erreur qui existe depuis des années déjà. Or, aujourd’hui, ce n’est pas de de capacités dont a besoin l’Union européenne pour se défendre. Ce dont elle manque c’est d’une capacité d’action, de dispositifs de coordination des moyens et d’une volonté d’agir. Bref des moyens de « dissuader » un adversaire de venir se battre ou déclencher une action du type de celle que Poutine a déclenché le 24 février sur l’Ukraine.

Aujourd’hui il s’agit de se doter des moyens nécessaires pour parer à une éventuelle offensive russe sur l’Europe. Il s’agit de passer la vitesse supérieure donc. D’avoir un set de mesures à mettre en place dans les trois ou six mois à venir. Et non pas d’avoir une étude technocratique, intéressante, sans doute sur les “gaps” industriels à l’horizon 2030 ou 2040 !

(Nicolas Gros-Verheyde, à Versailles)

Article à suivre : ce qui manque à la défense européenne

  1. L’arrivée de l’A400M dans les forces aériennes de plusieurs pays comme des C130J est en train de résorber la lacune de transport stratégique. L’opération d’évacuation d’Afghanistan à l’été l’a prouvé.
  2. En l’état aujourd’hui, si les Russes et Biélorusses le veulent, ils pourraient sans grande difficulté déclencher une nouvelle opération spéciale et — mis à part une résistance polonaise et tchèque — arriver très vite aux frontières françaises. L’Allemagne et le Benelux étant le ventre mou de la défense européenne, tout comme les pays d’Europe centrale.

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Une cinquantaine de policiers et experts européens déployés en Ukraine, à la frontière Ouest

Bruxelles2 - Fri, 03/11/2022 - 10:45

(B2 – exclusif) Cela fait longtemps que l’Union européenne n’avait pas déployé une équipe de policiers et d’experts dans un pays en guerre. Et pourtant c’est ce qui devrait être décidé rapidement. Une manière pour les Européens de démontrer très concrètement leur soutien aux Ukrainiens.

Les policiers ukrainiens quand c’était encore le temps de paix (Photo EUAM Ukraine – Archives B2)

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne avait décidé de rapatrier ses équipes de la mission de conseil de l’UE (EUAM) déployées à Marioupol, Kharkiv ou Kiev (au titre de la politique de sécurité et de défense commune) vers la Moldavie ou la Pologne. Une mesure de sécurité prise devant l’accélération de l’offensive militaire russe (mais préparée par avance, depuis janvier selon nos informations).

Une décision prise en urgence

Décision a été prise, sur proposition du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (sur proposition de son état-major des missions civiles), d’utiliser ces experts qui connaissent bien l’Ukraine, ont noué depuis des années (la mission a été déployée en 2014) d’excellents liens avec les autorités ukrainiennes — des autorités policières locales (dans les oblasts) chargées de la police de la route ou de la police judiciaire aux forces spéciales ou du renseignement (le fameux SBU) (1).

Une cinquantaine d’experts dans 11 points frontières côté ukrainien

Une cinquantaine d’experts européens pourrait être ainsi déployés, côté ukrainien (2), pour conseiller et aider les forces de sécurité ukrainienne. Cela répond à une demande du gouvernement de Kiev d’avoir une aide européenne à leurs frontières pour 1. assurer la gestion la plus efficace possible des flux de réfugiés qui vont vers l’Ouest. 2. permettre le transport de l’aide humanitaire depuis l’Union jusqu’en Ukraine.

Basés la nuit dans l’Union européenne, le jour en Ukraine

Concrètement, d’après les informations exclusives recueillies par B2, les experts européens d’EUAM Ukraine seront basés la nuit du côté européen (pour des raisons de sécurité) et viendront la journée prêter main forte à leurs collègues ukrainiens, en Ukraine, aux frontières de la Pologne et de la Roumanie, les deux principaux points de passage des réfugiés vers l’Ouest (3). Onze points frontières sont concernés.

Des collègues de Frontex ou nationaux de l’autre côté

Précision importante : ce sont des civils (des spécialistes de la police judiciaire, de la protection des témoins ministères de l’intérieur européens, des policiers, des ). Ils ne sont normalement pas armés.

Ils feront ainsi la liaison avec leurs collègues européens de l’autre côté de la frontière (garde-frontières nationaux ou renforts venus de Frontex qui vont également être mobilisés).

Détails ici

Tous les détails de la décision prise par les Européens sont ici : EUAM Ukraine se redéploie aux frontières avec l’Union européenne. Objectif : faciliter le transit des réfugiés (adhérents et abonnés de B2)

(Nicolas Gros-Verheyde à Versailles & Aurélie Pugnet à la frontière moldave-ukrainienne)

  1. Des forces de sécurité intérieure, engagées (aux côtés des militaires et des civils ukrainiens) pour défendre leur territoire, qui ont subi certaines pertes (selon les premiers éléments).
  2. Les missions déployées au titre de la PSDC sont des missions qui sont partie intégrante de la politique extérieure de l’UE. Elles ne peuvent être déployées sur le territoire de l’Union européenne. Une disposition qui figure dans le Traité.
  3. La Slovaquie pourrait être concernée dans un second temps. Mais pas la Hongrie.

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B2 recrute chargé de développement

Bruxelles2 - Thu, 03/10/2022 - 16:12

B2 – le quotidien de l’Europe géopolitique recrute chargé du développement – relations publiques et adhérents / abonnés

– Un junior (homme ou femme) qui sera le responsable chargé/e d’accompagner sa croissance en termes de relations publiques et de gestion du portefeuille d’adhérents/abonnés

— Dans un milieu concurrentiel, B2 (Bruxelles2) est un média en ligne en plein développement spécialisé sur les questions géopolitiques de défense, de diplomatie, de sécurité. Il est agréé comme média en ligne en France (comme Mediapart) et accrédité auprès des institutions européennes. Il emploie aujourd’hui 5 journalistes professionnels (3 à Bruxelles, 2 en France)

— B2 publie 3 à 6 articles par jour, fouillés, détaillés. Il compte parmi ses lecteurs et abonnés de l’étudiant en science politique au ministre, en passant par les diplomates ou hauts gradés, et des responsables au plus haut niveau en Europe. Donc un lectorat exigeant et précis. Site : club.bruxelles2.eu ou www.bruxelles2.eu Vous serez placé/e au coeur d’une actualité tourbillonne, palpitante, où l’Europe diplomatique et de défense se retrouve en première ligne. A charge pour vous, de développer et faire évoluer notre média en liaison étroite avec le rédacteur en chef et la rédaction. Vous serez intégré/e aux réunions rédactionnelles hebdomadaires pour suivre l’actualité.

Tâches essentielles :

– Gestion du portefeuille actuel de adhérents-abonnés actuels : suivi, traitement des demandes (codes, factures)
– élaboration d’une politique de recrutement d’abonnés (en lien avec la rédaction)
– démarchage dynamique (via mails, réseaux sociaux ou autres, conférence) – animation et suivi des outils B2 de médias sociaux
– positionnement de B2 dans la sphère médiatique et éditoriale
– conception de nouveaux produits (podcast, éditions, etc…)
– participation à l’amélioration du site web de B2 (avec le webmaster)

Compétences

Diplômé Master (ou master en cours)
Profil : gestion / communication (+ connaissances politiques), science politique, droit international (+ relationnel)
Francophone – orthographe – grammaire impeccable
Anglais indispensable écrit ou oral
Aisance dans l’écriture et la communication électronique (mail)
Connaissance du monde européen, de la diplomatie et/ou de la défense
Familier des outils On line (WordPress, Excel Word ou autre, Teams, Powerpoint). Résident en Belgique – nationalité UE

Attention : un screening de sécurité pourra être effectué par les institutions européennes, les autorités belges ou française (comme pour toute l’équipe de journalistes). Il faut donc autoriser ce traitement au titre des règles RGPD et être prêt à s’y soumettre.

Qualités

Sens de la discrétion obligatoire et de la discipline.
Sens de l’organisation et de l’auto-organisation
Sens de l’initiative
Attrait pour la géopolitique (défense, affaires étrangères, science politique) Aisance dans un milieu international

Un + Connaissance d’une autre langue européenne (italien, allemand, slave, etc.),

Conditions du contrat

Plein temps – renouvelable
Statut indépendant BE
Congés : fixés en fonction du reste de l’équipe – 6 semaines par an + jours fériés européens (ou belges)
Plein temps (avec possibilité d’avoir une demi-journée Off pouvant être ménagée en semaine)
Mode : télétravail – avec point régulier dans nos bureaux (Schuman) – au moins 1 ou 2 fois par semaine
Honoraires : 1400 euros + forfait transport (STIB) et forfait internet + tél (avec forfait FR pris en charge) + prime résultat par trimestre (200 à 800 euros) + possibilité de prêt de matériel informatique
Localisation : Bruxelles UE (quartier européen)
Possibilité de suivre une petite formation en parallèle (si horaire limité)
Pas d’autre activité (lobbying, rédaction etc.) sans autorisation préalable

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Chanter, danser, et tenir tête

Défense en ligne - Thu, 03/10/2022 - 09:34

En pleine guerre d'Espagne, un couple — à la vie et à la scène — de comédiens-danseurs itinérants est arrêté à Belchite par les troupes franquistes. Si leur cœur bat pour les Républicains et bien qu'ils connaissent tous leurs chants de fraternité et de combat, ils sont bien obligés de prétendre ne pas faire de politique pour sauver leur peau. « Ay, Carmela ! », écrite en 1987, a fait connaître son auteur sur toutes les scènes du monde, en particulier en Amérique latine.

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Guerre d’Ukraine. Des pertes russes (très) lourdes. Sans paix rapide, le pouvoir de Poutine en balance ?

Bruxelles2 - Wed, 03/09/2022 - 10:18

(B2) Le ton de Vladimir Poutine était assurément grave jeudi (3 mars) devant le conseil national de sécurité. Le simple hommage rendu comme le long énumératif des compensations versées aux familles des militaires morts et blessés vaut tout autant qu’un sondage sur l’état d’esprit en Russie.

Un momentum peu anodin

Il est rare qu’en temps de guerre, les Russes reconnaissent les pertes de gradés et surtout annoncent aussi rapidement le versement d’indemnités exceptionnelles aux victimes, que le président se lève, demandant solennellement à tous les membres de son Conseil de sécurité, d’observer une minute de silence en mémoire des soldats tombés au front, et que soient soigneusement listées les indemnités versées aux familles des morts et blessés. C’est pourtant ce qui s’est passé lors d’une séance du Conseil de sécurité nationale, retransmise sur le canal officiel du Kremlin.

Soutenir les familles des morts

Bien sûr, le message du président reste patriotique : « Nous avons perdu des hommes. […] Ils combattaient pour la Russie, pour la dénazifacation pour qu’aucune anti-Russie puisse nous menacer ». Mais il ajoute aussi une phrase, moins martiale, plus sociale : « Nous ferons tout pour les familles, les enfants de nos militaires qui ont combattu pour notre peuple ». Un geste qui n’est pas anodin.

La machine à cash russe

Vladimir Poutine ne s’arrête pas là. Il égrène, une à une, les mesures prises. Tous les membres des familles des militaires décédés en Ukraine vont bénéficier de la couverture d’assurance légale, à savoir une allocation unique de 7,4 millions de roubles et une compensation monétaire mensuelle. Mais « chacun des membres des familles » des soldats tombés recevra en plus « une compensation financière supplémentaire de 5 millions de roubles ». NB : soit environ 100 fois le salaire mensuel moyen d’un soldat. Ce n’est pas négligeable.

Un indemnité pour les militaires blessés

Pour les militaires blessés au combat (commotion cérébrale, traumatisme, mutilation), outre l’allocation unique légale de 2,9 millions de roubles et (en cas d’invalidité), ils auront droit à une indemnité mensuelle et en plus « une somme de 3 millions de roubles ». Le décret sur « les garanties sociales supplémentaires » n’a pas vraiment attendu. Signé par Vladimir Poutine dès samedi (5 mars), cette mesure est entrée en vigueur le jour même. NB : un signe de l’urgence de la décision.

Et pour les autres forces de l’ordre (intérieur)

Cette mesure concerne également le personnel « des autres forces de l’ordre » participant aux opérations. C’est-à-dire notamment celles du ministère de l’intérieur, comme la garde nationale de la fédération de Russie — une unité spéciale dépendant directement du président russe — et d’autres forces. NB : une précision intéressante.

La marmite russe bout

La situation est si impérieuse qu’elle requiert ce momentum télévisé du président, avec une gravité et une longueur qui en disent beaucoup sur l’intensité des combats. Sans être un spécialiste des choses russes, on peut dire que la marmite bout au sein de l’appareil de sécurité russe.

Officiellement 2000 soldats hors de combat

Au 2 mars, au bout de six jours de combat, le ministère russe de la Défense reconnaissait déjà près de 500 morts et 1600 blessés (498 morts et 1597 blessés très exactement). Soit un ratio de 1 à 3 pour les blessés. Et tout de même plus de 2100 soldats neutralisés en à peine six jours de combat. Soit un rythme d’environ 90 morts et 270 blessés / jour. Ce qui témoigne de l’intensité des combats. Précisons que ce décompte ne semble prendre en compte que les militaires. Quid des autres forces, celles du ministère de l’Intérieur notamment, voire de forces privées (type Wagner) ?

Une estimation à 15.000 soldats

Sans aller jusqu’au chiffre annoncé par les Ukrainiens de 12.000 soldats russes tués (1), sans doute exagéré, on peut raisonnablement considérer le chiffre russe comme sous-estimé (comme tout chiffre de propagande en temps de guerre). On peut donc au minimum, de façon raisonnable, le multiplier par 2. En tenant compte des “autres forces” en action (coefficient de 1,5) et du prorata de nombre de jours (coefficient de 2,33), on arriverait (au bas mot) à un bilan de 3 à 4000 morts pour 14 jours de combat et plus de 10.000 blessés pour les différentes forces russes engagées. Soit un ratio de 250 morts / jour (2). Sans compter les militaires faits prisonniers par les Ukrainiens (3). C’est énorme ! Cela signifie qu’en à peine deux semaines de combat, les forces russes auraient perdu 10% de leur effectif préparé !

Plusieurs généraux tués

Dans ces pertes de nombreux officiers supérieurs. Le major-général Vitaly Gerasimov, diplômé de l’école de tank de Kazan, et chef d’état-major de la 41e armée, est ainsi décédé à Karkhiv le 7 mars, selon le SBU ukrainien. Le major-général Vitaly Gerasimov avait participé à l’opération militaire en Syrie comme à l’annexion de la Crimée. Le numéro 2 de la 41e armée, le major-général Andrei Skhovetsky, un ancien de l’intervention en Syrie, est également décédé, lui près de Mariupol, selon la presse russe. Et il faut ajouter la mort de Vladimir Zhoga, commandant du bataillon Sparta de la république séparatiste de Donetsk (alias Vokha, selon l’agence Tass), le 5 mars à Volnovakha. Un décès officiellement reconnu par le Kremlin qui lui a même attribué le titre d’Héros de la Fédération de Russie.

Une éviction de Poutine : pas impossible

Cette situation sera-t-elle tenable en interne ? Au niveau de la population, cela provoque un émoi, une colère, des manifestations peut-être. Mais en nombre finalement limité. Le pouvoir russe en a vu d’autres. Sera-ce suffisant pour changer le comportement du pouvoir ? Pas sûr. En revanche, du côté de l’appareil de sécurité, cela pourrait ne pas être la même musique.

Une situation rapidement intenable

Si la police et les forces de l’intérieur semblent bien tenues par le président Poutine, un ancien des ‘Services’, en revanche, il pourrait ne pas en être de même au sein de l’armée. Les forces de sécurité russes sont fidèles tant qu’on les mène à la victoire ou que le sacrifice est nécessaire pour sauver la patrie. Elles encaissent tous les coups et se tiennent alors solidement aux côtés du pouvoir. Mais ce n’est plus le cas quand ces deux conditions ne sont plus réunies.

L’armée ne veut pas d’une défaite

Si la guerre se termine par une défaite, ou même une semi-victoire en Ukraine, ce serait un signe profond de l’affaiblissement de la puissance militaire russe au plan externe comme interne. Tout ce qui a été gagné sur les terrains politico-militaires depuis quelques années, en Syrie notamment, pourrait ainsi être effacé. En quelques jours. Leur rôle à l’intérieur de la sphère du pouvoir russe pourrait aussi être affaibli. Au final, ce ne sera pas la défaite de Poutine, mais la faute des généraux qui n’auront pas su planifier et exécuter « l’opération spéciale ». C’est dès lors leur pouvoir même qui serait menacé. Dangereux.

Une Ukraine impossible à maitriser

Ensuite, même si les batailles de Kiev, d’Odessa et de Mariupol pourraient être gagnées, tenir l’Ukraine (le pays qui a vu naitre les Cosaques) durant des mois sera une gageure. Même avec le remplacement par un pouvoir fantoche, les quelques jours passés au combat ont soudé la nation ukrainienne comme jamais auparavant aucun évènement (4). Chacun le sait en Russie, du moins dans les “services” et dans l’armée. Chacun a en mémoire l’interminable enlisement en Afghanistan, une intervention commencée en 1979 et terminée par une retraite (en bon ordre) en 1989, un des éléments qui a précipité l’effondrement de l’URSS. L’intervention russe en Ukraine pourrait ainsi se révéler le tombeau du régime, plus sûrement et plus rapidement que ne l’a été l’Afghanistan pour l’URSS. Très dangereux.

Le trône de Poutine dans la balance ?

À la différence des oligarques, proches du pouvoir mais à sa merci, les militaires ou les policiers ont des moyens de défendre leur système. L’éviction de Poutine du pouvoir, selon une méthode dont la Russie (et avant elle l’URSS) a le secret, pourrait être une issue de la guerre… Si la guerre trainait trop. Le circuit interne le tolèrera-t-il ? Pas sûr ! Le trône du si solide Vladimir Poutine pourrait finir par vaciller. Après tout il est proche de 70 ans (soit 7 ans de plus que la durée de vie moyenne pour un homme russe).

Les jours de l’opération spéciale comptés

Poutine doit savoir que les jours de son “opération spéciale” sont comptés. D’où la multiplication des discussions avec les Ukrainiens et la multiplication des coups de fils pour trouver le bon interlocuteur avec qui ‘toper’ un arrêt des combats. Cela peut le rendre encore plus dangereux ou imprévisible. Ou au contraire plus souple. On n’est pas à l’abri d’un revirement dont le Kremlin a le secret.

L’intérêt de conclure l’intervention est réciproque

Conclusion : les Russes tout autant que les Ukrainiens vont avoir intérêt à avoir un accord de paix et de cessez-le-feu. Reste à savoir qui pourra tenir le plus longtemps. C’est tout l’enjeu de la bataille dans les jours qui viennent. C’est tout l’enjeu également des négociations en cours — que ce soit à Homiel en Biélorussie entre Ukrainiens et Russes ou à Antalya prochainement avec l’intercession turque dans quelques jours.

Le moment crunch se rapproche

Il faudra que les Européens soient prêts à ce moment, qu’ils trouvent rapidement une équipe de négociation solide et crédible, et ne fassent pas confiance aux Chinois (5). S’ils sont aux abonnés absents de la diplomatie comme ils l’ont été déjà en Syrie, au Haut Karabagh ou au Mali, ce sera un formidable aveu d’impuissance. On aurait alors un recul très net de l’Europe dans le monde et, à rebours de ce qui sera proclamé au sommet de Versailles les 10 et 11 mars, un abandon de son « indépendance » géopolitique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Au 14e jour de l’offensive (9 mars), le « total des pertes estimées de l’ennemi est d’environ « 12.000 hommes » selon le SBU ukrainien. Chiffre repris et mis à jour dans la presse ukrainienne (cf. la pravda), mais à prendre avec de grandes pincettes (NB : on peut facilement le diviser par 2), Cela comprendrait également « 81 hélicoptères, 317 tanks, 1070 véhicules blindés, 120 canons d’artillerie, 28 véhicules de défense aérienne, 56 véhicules lance-roquettes (type Grad), 60 camions citernes, 7 drones opérationnels et tactiques, 3 navires, 482 autres véhicules ».
  2. Soit un ratio assez similaire à celui de l’intervention militaire russe en 1956. La seule opération comparable au niveau historique. Effectifs semblables — 190.000 hommes environ mobilisés côté soviétique. Objectif et affichage identiques : la remise en ordre du régime menacé par des « contre-révolutionnaires et fascistes » (dixit le discours de l’époque). Les forces soviétiques perdaient alors 700 hommes dans une opération très courte – quelques jours – et limitée en superficie. Avec un équilibre des forces en présence, incomparablement plus favorable aux Russes : une armée Rouge (soviétique) puissamment dotée, qui sortait de la 2e guerre mondiale (et venait de se retirer d’Autriche) face à une armée hongroise (Honved) et des forces de police, mal préparées et peu dotées, et une population déployant ses cocktails molotov, sans aucun soutien en équipement et armement occidental.
  3. Un chiffre finalement assez faible de 116 prisonniers est estimé par le SBU ukrainien selon la pravda ukrainienne. Ce qui vient un peu contredire les images diffusées abondamment par les Ukrainiens.
  4. Les évènements de Maidan ont été vus par une partie de la population comme la revanche de l’Ukraine européenne sur l’Ukraine russophone.
  5. Les récentes déclarations de Josep Borrell voyant la Chine comme un médiateur, lui demandant même d’intervenir, sont un formidable aveu d’impuissance.

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Un an après les émeutes de Dakar, radioscopie du sentiment antifrançais

Défense en ligne - Tue, 03/08/2022 - 09:09

Jamais le ressentiment à l'égard de la France n'a été aussi fort en Afrique francophone. S'il a largement motivé le retrait de Barkhane au Mali, il est partagé dans tous les pays de la zone, et n'a pas été adouci par le sommet « refondateur » de Montpellier.

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