(B2) Le sommet One ocean, organisé par la présidence française de l’UE, du 9 au 11 février, aura lieu en partie sur l’eau.
Le Salamanca, tout nouveau navire de la compagnie bretonne Brittany Ferries devrait être amarré dans la rade de Brest et accueillir les participants, notamment les différents chefs d’États et de gouvernement, indique le journal de la marine marchande.
L’idée est bonne. Mais, en pleine campagne électorale, elle risque de donner un air « la croisière s’amuse » à une réunion très sérieuse. Dont l’objectif annoncé est majeur : « définir un cadre juridique international de protection à la haute mer ».
Le fait que ce joyau écologique ait été construit… dans les chantiers navals de Weihai en Chine, n’est pas non plus un atout du ‘Made in Europe’ au moment où on proclame l’autonomie stratégique et la nécessité de réindustraliser les territoires européens.
(NGV)
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(B2) Le décor est posé pour le renouvellement de la présidence du Parlement européen. Ce rendez-vous institutionnel à mi-mandat n’en est pas moins hautement politique.
La favorite, Roberta Metsola
Dans les couloirs du Parlement à Bruxelles, cela ne fait plus aucun doute. C’est une femme qui sera élue à la tête de l’institution européenne pour la seconde partie du mandat (2019-2024). Sur les quatre candidatures déposées vendredi (14 janvier), trois sont des femmes. Parmi elles, celle du groupe de centre-droit du PPE, le premier groupe d’importance (en nombre de députés européens) : Roberta Metsola. Elle fait campagne depuis plusieurs semaines. C’est la favorite, un accord politique entre les groupes majoritaires voulant que la présidence à mi-mandat permette d’alterner la couleur politique. En l’occurrence, passer donc de la gauche (S&D) depuis 2019 avec David Maria Sassoli, à la droite (PPE) pour la deuxième partie du mandat (2022-2024).
Une candidate féminine mais pas assez féministe ?
Son nom est malgré tout loin de faire l’unanimité. Ses auditions par les différents groupes n’ont pas suffit à gommer les réticences liées à ses positions anti-avortement. « Il est vrai que ce serait un honneur d’avoir une femme comme présidente du Parlement européen. Mais ce n’est pas suffisant », glissait la Portugaise Margarida Marques (S&D). « La position de Roberta Metsola sur les droits des femmes ne nous rassure pas. Elle a voté contre l’avortement et a refusé toute législation sur la santé sexuelle et reproductive des femmes ».
L’accord politique toujours en négociation
La cheffe des sociaux-démocrates, Iratxe Garcia Perez, le répétait vendredi matin : « Après avoir entendu les candidats cette semaine, nous restons déterminés à construire une majorité pro-européenne qui permettra au Parlement de fonctionner avec responsabilité et stabilité, mais notre groupe doit être correctement représenté dans la maison. Nous cherchons également toujours à obtenir l’assurance que le prochain président du Parlement promouvra un agenda en accord avec nos priorités et nos valeurs. Pour l’instant, rien n’est décidé. »
Le choix du non choix ? À moins que…
Les Sociaux-démocrates du S&D et les Libéraux centristes de Renew n’ont pas présenté de candidat. Faute de personnalité évidente pour le premier. Dans le respect des engagements pris en début de mandat pour le second, à savoir un accord politique d’alternance à mi-mandat. Mais la possibilité d’une candidature de dernière minute planait vendredi comme une rumeur insistante du côté du S&D — sachant que les candidatures peuvent encore être déposées jusque lundi 17h. Rien de tangible toutefois. Cette hypothèse témoignait en revanche de la fébrilité et de la tension autour de ce fameux accord politique recherché entre les trois « grands » (PPE, S&D et Renew). Toujours en négociation.
Alice Bah Kuhnke – VertsLa candidature surprise des Verts
Le groupe des écologistes Verts/ALE a lui décidé de « pimenter » le scrutin en proposant au dernier moment une candidate (Carnet du 13.01.22). La décision a été prise mardi soir (11 janvier) en réunion de groupe.
« Construire un Parlement européen plus féministe, durable et démocratique ». C’est l’accroche de celle qui a été choisi pour cette mission, Alice Bah Kuhnke. La Suédoise, vice-présidente du groupe, est membre notamment de la commission LIBE (libertés publiques) où siège également Roberta Metsola. Sa voix est réputée calme, « à l’image du président décédé David Sassoli », glisse une source connaisseuse.
La droite nationaliste a perdu sa bataille
K. Z – ECRLes velléités de construire un ‘super’ groupe parlementaire né de l’éclatement des groupes actuels (ID, ECR et non-inscrits) a n’a pas réussi à voir le jour (Carnet du 7.12.21). Les groupes ID et ECR restent séparés. Annulant toute ambition pour le groupe ID de prétendre à une représentation au sein de la présidence du Parlement en opposant le nombre à la règle qui a prévalu jusque là entre les trois ‘grands’ , à savoir l’exclusion de l’extrême droite des postes à responsabilité. Cela reste bel et bien l’une des conditions à l’alliance, rappelée par Renew. Car « les nationalistes, qui méprisent nos valeurs communes, n’ont pas leur place dans ce dispositif ». Seuls les conservateurs (ECR) présentent un candidat. Le Polonais Kosma Zlotowski assume le rôle.
Sira Rego – GUELa troisième femme à gauche
L’Espagnole Sira Rego porte elle la candidature de la gauche radicale (GUE). Comme elle l’avait fait en 2019 au début du mandat. Une candidature « résolument féministe », met en avant la Française Manon Aubry, co-présidente du groupe, comme pour faire front aux positions anti-avortement de Roberta Metsola.
Un scrutin très politique
Le décès du président sortant S&D, l’Italien David Maria Sassoli, a certainement étouffé les joutes d’une rentrée parlementaire endeuillée et peinée. Le scrutin n’en reste pas moins politique. L’issue dira si le Parlement européen pourra compter sur une ligne politique forte pour la fin du mandat, au gré d’un accord politique entre les trois groupes, ou si les alliances politiques devront se recomposer. L’enjeu pour l’institution européenne, la seule élue directement par les citoyens, n’est pas moindre. Il en va de son influence politique face au Conseil européen et à la Commission européenne…
(Emmanuelle Stroesser)
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Avec l'élection du président de la République au suffrage universel en 1962, il était difficile d'anticiper l'intervention des sondages. L'adoption d'un mécanisme de parrainages par des élus, essentiellement des maires, héritait d'une conception qu'on pourrait dire notabiliaire du suffrage universel avec l'introduction d'une étape préalable de sélection (loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du président de la République au suffrage universel). La quête de parrainages des candidats à l'élection (...)
- Régime d'opinion / France, Sondage d'opinion, Élections, État, Démocratie, privatisation(B2) Le commodore portugais João Paulo Silva Pereira a pris à la mi-janvier le commandement de la force maritime de l’UE déployée au large de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta).
Le commodore Silva Pereira et son état-major (Photo : EUNAVFOR Atalanta)A bord d’une frégate espagnole
Le Portugais est officiellement commandant de la force depuis le 12 janvier 2022. Ce pour deux mois. Mais il a pris concrètement ses fonctions vendredi (14 janvier). Il n’opère pas à bord d’un navire portugais. Mais d’une frégate espagnole, l’ESPS Victoria (F-82), qui lui sert de navire amiral. Une habituée de la zone. Il est épaulé par un petit état-major (FHQ) composé d’une vingtaine d’autres marins, essentiellement portugais (cinq) et espagnols. Le commandement de l’opération (OHQ) est situé à Rota (Espagne), dirigé par le vice-amiral José M. Nunze Torrente.
C’est la 39e rotation du commandant de force de puis le début de l’opération en décembre 2008. Le précédent commandant de la force, le rear admiral espagnol Alejandro Cuerda Lorenzo, le 14 décembre dernier, remettait le commandant de force temporairement au commandant d’opération.
Un ancien officier du Corte Real
Âgé de 54 ans, Silva Pereira est un officier expérimenté. Entré dans la Marinha (la marine portugaise) en 1986, il a commandé la frégate Corte Real (F-332) entre 2010 et 2012. Le premier navire portugais engagé en 2011 dans l’opération anti-piraterie en 2011 dans le cadre de l’opération de l’OTAN Ocean Shield.
Une opération aux moyens limités
Les moyens de l’opération restent actuellement limités et fournis essentiellement par l’Espagne, qui soutient à bout de bras cette opération depuis ses débuts (2008). Madrid fournit ainsi le navire-amiral (et le seul navire), équipé d’un hélicoptère de type Agusta Bell AB212 (ou deux selon le moment), ainsi qu’un drone de type Scan Eagle, et un avion de patrouille maritime P3 Orion basé à Djibouti. Délaissée par les autres pays. Tous les autres pays se sont retirés. L’Allemagne n’a plus d’avion de patrouille maritime à offrir. La France n’y contribue que quand elle a le temps (souvent par le biais de ses moyens basés à La Réunion). La Grèce et la Suède ont d’autres préoccupations dans leurs eaux respectives, etc.
La fin abrupte d’Atalanta I, en attendant Atalanta II?
Ce pourrait être le dernier commandant de force de l’opération. Du moins dans son format actuel. Le Conseil de sécurité des Nations unies n’a en effet pas réussi à renouveler le mandat exécutif de l’opération que pour trois mois, jusqu’au 3 mars 2022. La Somalie ayant refusé de donner son autorisation. La première fois depuis 2008. Sauf accord avec Mogadiscio, ou décision internationale, les navires européens seront interdits d’entrer dans les eaux territoriales. Mais les Européens s’activent déjà pour une opération Atalanta II, qui aura une portée plus large et devra être revivifiée, dans le cadre des présences maritimes coordonnées (lire notre article à venir sur B2 pro).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Malgré la fermeture de l’espace aérien décrété par la CEDEAO, la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, contre le Mali, et certaines déclarations officielles, la compagnie française Air France continue de voler vers Bamako.
capture d’écran sur le site d’Air France samedi matin (15 janvier) à 8hIl est ainsi toujours possible de prendre des places pour la semaine du 24 janvier. Certes ce sont uniquement les classes business qui sont disponibles aujourd’hui. Et le coût est prohibitif : plus de 3000 euros aller – retour ! Mais en rendant la réservation possible, le signal est désastreux. La compagnie continue d’assurer des vols à partir de Monrovia (Liberia).
Quant aux compagnies turques Turkish Airlines et éthiopienne, Ethiopian Airlines, qui sont parmi les principales à desservir Bamako, elles continuent allègrement de desservir la capitale malienne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Ce qui se passe au Mali actuellement, avec des rapports de plus en plus qu’acrimonieux entre la junte militaire, d’un côté, et la France, les Européens mais aussi les Africains de l’Ouest, de l’autre, interpelle. Une question qui était à l’ordre du jour du gymnich, la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères, à Brest ce vendredi (14 janvier).
Le ministre français Jean-Yves Le Drian répond à B2 sur le Mali (photo : EBS / B2)L’évolution au Mali décevante ?
Nous avons pu interrogé Jean-Yves Le Drian à la sortie de la réunion pour savoir s’il était « déçu » de l’évolution de la situation sur place. Un sujet qu’il connait dans toute sa profondeur. L’actuel ministre français des Affaires étrangères était, en effet, en charge de la Défense, sous François Hollande (dont il était proche), quand l’opération Serval (en 2013) a été déclenchée. Il est allé plusieurs fois au Mali et a rencontré plusieurs fois ses dirigeants successifs. NB : Nous avons choisi de reproduire l’intégralité de la réponse (avec juste quelques interceptions pour faciliter la lecture.
Des soldats français morts pour le Mali libre
Oui c’était en Janvier 2013, j’ai en un souvenir parfait de cette fin d’après-midi « où on a déclenché les opérations, de Damien Boiteux, [le premier soldat français] mort pour que le Mali vive libre ». Et il y a eu d’autres soldats français qui sont tombés ensuite, comme en témoigne « le monument aux morts que j’ai initié dans le jardin de l’ambassade de France à Bamako. Nous avons combattu pour la liberté des Maliens. Et nous sommes toujours là, pour combattre le terrorisme et ceux qui veulent porter atteinte à cette liberté. »
Combattre le terrorisme et ouvrir une voie démocratique
Sans les soldats français, « ce pays serait devenu un État islamique, comme cela a été le projet de Daech à Rakka [Syrie]. Cette intervention a permis d’éviter cela et [également] de mettre en œuvre un processus démocratique. » Dès 2013, il y a eu ainsi « des élections présidentielles et législatives qui se sont retrouvées après ».
Une défaillance malienne sur les accords d’Alger
« Ce qui ne s’est pas passé après, c’est la mise en œuvre des accords d’Alger et la volonté de les mettre en œuvre. MAIS les accords d’Alger sont toujours là. Ce qui manque, c’est la volonté de les mettre en œuvre. » Et le ministre de saluer la prise de position de la CEDEAO « courageuse, qui fait référence à l’histoire et la propre sécurité des pays d’Afrique de l’Ouest ». Une position soutenue à « l’unanimité » par tous les pays européens.
Des manifestations
Jean-Yves Le Drian tient à ajouter un mot sur les manifestations de Bamako organisées par le gouvernement pour protester contre les sanctions africaines, et aussi contre la France. Une manifestation en pleine contradiction estime le ministre. « La raison invoquée par la junte d’allonger la transition [démocratique] jusqu’à une durée pour cinq ans, ce sont des raisons de sécurité — « on ne peut pas voter car on n’est pas en sécurité » —. Je pense que si on est en situation de sécurité pour manifester, on doit être en situation de sécurité pour voter… »
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Interrogée sur la dénonciation par le Mali de « la violation manifeste » de son espace aérien par un avion militaire français de type A400M (immatriculé F-RBAN) vers Gao qui a « à la fois coupé son transpondeur pour ne pas être identifié et coupé ses moyens de communication » avec le contrôle aérien malien, la ministre française des Armées, Florence Parly a savamment botté en touche.
Une décision de la CEDEAO qui ne s’applique pas aux vols militaires
Les décisions, « prises par la CEDEAO dimanche de fermeture de l’espace aérien n’ont pas vocation à s’appliquer aux vols militaires » indique-t-elle. Et d’ajouter : « Nous avons donc établi des contacts à cette fin avec les autorités compétentes. » Objectif apparemment : éclaircir la possibilité de vols militaires pour les avions français.
Un communiqué officiel
Le gouvernement malien (de la junte militaire) a publié un communiqué assez peu commun mercredi (12 janvier). Les Maliens n’hésitant pas à indiquer que le vol a été détecté à l’aide de « capacités de détection aérienne récemment acquises ». Sans citer l’origine de ces capacités. Mais chacun aurait pu comprendre qu’elles pouvaient être russes.
Un geste plutôt inhabituel
Chacun sait en effet que les avions militaires qui volent vers le Mali coupent leur transpondeur par raison de sécurité. Et les autorités maliennes, plus que quiconque. Ce geste est donc éminemment politique. C’est un avertissement sans frais à Paris. Reste à savoir ce que sera l’étape suivante
(Nicolas Gros-Verheyde, à Brest)
Cet article Le Mali dénonce la violation de son territoire par un avion français. La ministre botte en touche est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Expulsion forcée de populations autochtones ; abus, tortures, voire exécutions extrajudiciaires par des rangers ; intimidation des membres des communautés locales, mais aussi cooptation de populations pastorales au détriment d'autres et instrumentalisation de la vie politique et administrative locale… La Northern Rangelands Trust (NRT), géant de la conservation kenyane, est-elle, comme elle le prétend, un « agent au service de la paix » ou plutôt « un amplificateur de la violence » rampante dans les (...)
- Mots d'Afrique / Kenya, Animal, Entreprise, Environnement, Écologie, ViolenceOn ne voudrait pas être suspicieux, mais il est difficile de ne pas se demander si nos autorités ne font pas une petite fixation négative sur le rock et apparentés. C'est vrai que l'opéra si cher à Mme Bachelot, ça vous a une autre tenue. Et que c'est de la culture. Et qu'on sait qui on croise dans le public. À côté, franchement, le rock et apparentés, c'est un peu débraillé.
- Contrebande / Censure, Culture, France, Musique(B2) C’est son porte-parole qui vient de l’annoncer, David Sassoli, le président en exercice du Parlement européen est décédé ce mardi (11 janvier) dans la nuit, à 1h15, à l’hôpital d’Aviano, dans le Frioul.
The @EP_President David Sassoli passed away at 1.15 am on 11 January at the CRO in Aviano( PN), Italy, where he was hospitalized. The date and place of the funeral will be communicated in the next few hours.
— RobertoCuillo (@robertocuillo) January 11, 2022Âgé de 65 ans, David Sassoli avait été hospitalisé en urgence le 26 décembre pour une forme sévère de dysfonctionnement immunitaire. Il a voulu exercer son mandat jusqu’au bout. Mais Roberto Cuillo son porte-parole avait déjà fait passer un message hier, lundi (10 janvier), indiquant qu’il annulait tous ses engagements. Ce qui faisait craindre le pire.
Le président du Parlement était en effet passablement affaibli par une précédente maladie, une pneunomie de forme grave, de type légionellose, qui l’avait obligé à s’absenter durant deux mois, entre septembre et début novembre. Ce qui l’a empêché d’être présent notamment lors du discours de l’Union prononcé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La maladie l’aura poursuivi jusqu’au bout, l’empêchant de finir son mandat de deux ans et demi, qu’il devait conclure dans quelques jours, en accueillant le président français Emmanuel Macron.
David Sassoli, lors une de ses dernières apparitions publiques, dans un entretien avec Nancy Pelosi, le ‘speaker’ de la Chambre des Représentants US (photo : Parlement européen)Membre du parti démocrate italien (S&D), David Sassoli devait passer le relais, selon la règle de la coalition au pouvoir au Parlement européen, à la Maltaise Roberta Metsola, la candidate du Parti populaire européen (PPE), lors d’un vote mardi (18 janvier). C’est à celle-ci, en tant que vice-présidente, que reviendra normalement de présider le Parlement européen durant les jours prochains, notamment pour l’ouverture de la plénière lundi (17 janvier), comme d’accueillir le président français qui vient mercredi (19 janvier) à Strasbourg pour présenter ses priorités et son ambition européenne ; un moment clé de la PFUE, la présidence française de l’Union européenne.
Né à Florence, David Sassoli a longtemps été journaliste, notamment à la RAI, la télévision italienne, avant de s’engager en politique, sur le tard en 2009. Il avait élu président du Parlement européen en juillet 2019, après les élections européennes (lire : Le Président du Parlement européen est… David-Maria Sassoli). Durant tout son mandat, il n’a eu de cesse de mettre en avant la défense de la démocratie et des droits de l’Homme, notamment dans les pays du voisinage (lire : Le Parlement européen appelle les 28 à sanctionner plus durement la Turquie (Sassoli). Au point qu’il a été un des noms mis sur liste noire par le Kremlin, qui l’a interdit de séjour à Moscou (lire : Jourova et Sassoli à l’index en compagnie de six autres Européens. La Russie réagit aux sanctions européennes).
« La date et le lieu des funérailles va être précisé dans les prochaines heures », précise son porte-parole.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le président du Parlement européen, David Sassoli, a fermé les yeux. À quelques jours de la fin de son mandat est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Le 24 décembre, à l'heure où les foules se pressaient dans les grands magasins, que pouvait-on faire de mieux que profiter de la désertion des musées pour aller voir les photos de John Coplans (1920-2003) à la Fondation Cartier-Bresson ? Ce jour-là, flâner seul entre ses images et se perdre dans les mille et un fragments de son corps avait quelque chose de magique, pour ne pas dire merveilleux. Car loin d'être un mausolée, l'exposition célèbre au contraire la vitalité du projet de Coplans et fait l'effet (...)
- Contrebande / Culture, Photographie, Art(B2) Les dix premiers jours de la présidence européenne sont passés. Deux évènements majeurs se déroulent à l’Est. Et rien. Sinon quelques beaux mots. Et aucune proposition concrète. Ce qui est inquiétant pour une présidence qui ne comptera en réalité que 100 jours.
Les chaises face à la mer, symbole de la Promenade des Anglais (crédit : Ville de Nice)Une présidence électorale déjà rincée
Avant Noël, les trompettes étaient de sortie. On allait voir ce qu’on allait voir. La présidence française de l’Union européenne était dans les starting blocks. Prête à rugir pour défendre la place de l’Europe dans le monde et promouvoir l’autonomie stratégique (lire : Emmanuel Macron lance la PFUE. La souveraineté en haut de l’affiche). Noël et Le nouvel an ont passé. Et on ne peut qu’être surpris de l’atmosphère d’inertie qui semble étreindre l’Élysée, face à deux évènements majeurs dans le voisinage géopolitique européen. Comme si elle n’avait déjà plus de ressort.
Moscou met sur la table une proposition de traité…, la France minaude
La proposition russe d’un nouveau cadre de sécurité européenne et la volonté des Américains de négocier était cependant une excellente occasion de mettre en pratique cette fameuse « souveraineté européenne ». On se contentera surtout de phrases creuses. La situation « impose que l’Union européenne puisse proposer sa vision des choses, agir et se mettre autour de la table avec les parties prenantes pour avancer sur ce sujet » lâche Emmanuel Macron recevant Ursula von der Leyen à Paris vendredi (7 janvier). Il promet bien une proposition sur « une architecture européenne de sécurité ». Mais sans aucune date précise. Macron, qu’on a connu plus vivace, est en retard d’une guerre
Washington relève le gant. L’Europe réfléchit et regarde passer les trains
Les premières négociations sont en effet déjà entamées entre Russes et Américains. Elles s’ouvrent formellement ce dimanche à Genève. Entre les deux grands. Sans les Européens. Ceux-ci sont restés silencieux. On n’a en effet entendu encore aucune contre-proposition. Les Européens n’auront, en fait, fixé leur position sur l’architecture européenne de sécurité que… fin mars. Soit très tard. trop tard. Et encore, pour ce que connait B2, il ne faut rien attendre de trop fracassant. La Boussole stratégique, telle que nous l’avons lue est un texte sympathique, mais plutôt général, et très en-dessous des enjeux du nouveau monde qui se dessine (lire : Le premier texte de boussole stratégique. Quelques points phares. Les divergences pèsent).
La Russie remet de l’ordre dans son pré-carré
Interrogé sur les émeutes et la répression au Kazakhstan, le président français se contente, là encore, de quelques bons mots, des cuicuis d’oiseaux : « Nous sommes préoccupés, vigilants, prêts et mobilisés pour être actifs ». Et c’est tout ! Il renvoie à sa voisine Ursula von der Leyen pour le reste. Mais la présidente de la Commission n’a pas grand chose à proposer. « Je suis la situation avec inquiétude. […] les violences doivent cesser. » Pour finir par une pirouette, en forme d’aveu d’impuissance : « L’Union européenne apportera son aide où elle le peut. » Et c’est tout ! Des cuicuis d’oiseaux Pendant ce temps, les forces spéciales russes (de la 45e brigade aéroportée des Spetnaz notamment), biélorusses, arméniennes etc. embarquent dans des avions prêtes à intervenir au Kazakhstan pour ramener l’ordre (pardon « maintenir la paix »).
Un superbe raté
Le président français avait là deux superbes occasions de démontrer comment il pouvait mettre en pratique ses idées sur la « puissance européenne ». Il n’en a rien fait. Contrairement à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui en 2008 avait bondi dans l’avion vers Moscou à l’annonce de l’intervention en Géorgie, il n’a pas su saisir le vent de l’histoire. Comme déjà rincé par la campagne électorale qu’il mène de front avec son job européen. Lundi, au moment où Russes et Américains négocieront, le « président de l’Europe » sera d’ailleurs dans les Alpes maritimes, pour inaugurer l’hôtel de police de Nice. Dans un rôle plus domestique. Une visite qui tient surtout au fait que le maire de Nice, Christian Estrosi, lui a affiché son soutien. L’Européen aux manettes de l’Europe se révèle en fait un simple préfet..
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le premier raté de la présidence française. Russes et Américains négocient la sécurité européenne. Macron va faire le kakou à Nice est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Un militaire macédonien est décédé à l’hôpital de Pristina vendredi (7 janvier) vers 18h15. Mort qui n’est pas liée « à un combat ». La force de stabilisation de l’OTAN au Kosovo, la KFOR, l’a confirmé ce samedi (8 janvier). L’origine du décès serait due à
Ce militaire de carrière de 44 ans « portant les initiales IQ » selon le ministère macédonien de la défense était basé à Peja. Victime « selon les premières informations d’une crise cardiaque », il a été pris en charge sur place par l’équipe médicale militaire, puis transporté par hélicoptère à l’hôpital. « À son arrivée il a pu être réanimé, mais peu de temps après, les médecins n’ont pu que constater son décès » indique le ministère selon la chaine kosovare RTV21.
« Je suis de tout cœur avec les familles et les amis du soldat et avec l’ensemble du contingent de Macédoine du Nord déployé au Kosovo », a notamment partagé le général hongrois Ferenc Kajari, chef de la KFOR.
Cet article Décès à la KFOR est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Un professeur a été suspendu par la directrice de Sciences Po Grenoble pour avoir dénoncé dans la presse la politisation de son établissement. Le motif est surprenant — intimer l'ordre de se taire à un universitaire — et la sanction exceptionnelle. Au départ, une controverse sur l'usage du terme « islamophobie » que deux enseignants ne voulaient pas assimiler au racisme comme le faisaient certains de leurs collègues. Une querelle sur un mot que d'aucuns pourraient juger « byzantine ». Cela se gâte quand (...)
- Régime d'opinion / France, Information, Médias, Politique, universités, Censure(B2) xx
Mariupol (Ukraine). Premiers pas de sécurité communautaire
Après Odessa et Kiev, c’est à Mariupol (455 000 habitants), dans la région de Donetsk, à l’est du pays, que la mission de conseil de l’UE aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) a lancé son dernier dialogue sur la sécurité communautaire. Objectif : renforcer la confiance entre la société civile et les forces de l’ordre (LEA). Détails ici
Représentants de la société civile, des autorités locales et des forces de l’ordre étaient réunis pour l’occasion (crédit : EUAM Ukraine)
Hargeisa (Somalie). Repenser aussi la formation de la police
25 jeunes agents de différents commissariats du Somaliland ont été formés à de nouvelles approches pour renforcer la sécurité publique, notamment en coopérant avec les garde-côtes ou en améliorant l’approche communautaire, « qui reconnaît que tous les membres de la communauté ont un rôle actif à jouer pour assurer le respect de la loi et de l’ordre ». Chacun est reparti avec les points clés, à partager avec ses collègues de retour dans son commissariat. Une formation co-pilotée par la mission UE de soutien aux capacités maritimes de la Somalie (EUCAP Somalia). Détails ici
(crédit : EUCAP Somalia)
Bosnie-Herzégovine. Apprendre à faire la paix, dès le plus jeune âge
Des élèves de deux écoles primaires, l’une de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, l’autre de la république Serbe, ont animé un atelier sur les « dangers des engins pyrotechniques et des munitions et mines non explosées ». Cette activité s’inscrit dans un programme plus vaste, « Ensemble pour un avenir sûr », destiné à faire se rencontrer des jeunes de régions différentes. L’opération militaire de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) leur apporte son parrainage. Détails ici
(crédit : capture d’écran B2/EUFOR Althea)
Bagdad (Irak). Leçons de maintien de l’ordre
Trois jours d’exercices théoriques et pratiques de réaction à une protestation publique (meilleures pratiques, normes internationales, respect des droits de l’homme, prise de décision critique…). C’est le programme concocté par la mission de conseil à la sécurité intérieure irakienne (EUAM Iraq) pour l’atelier sur le maintien de l’ordre dans les manifestations publiques, à l’intention de généraux et colonels du Commandement des forces de l’ordre (LEFC). Détails ici
(crédit : EUAM Iraq)
Pristina (Kosovo). Introspection judiciaire
Sur-utilisation et durée excessive de la détention provisoire, un nombre trop important d’ajournement d’audiences, etc. Ces tendances sont pointées par le rapport de suivi de la justice, rendu par la mission État de droit de l’UE (EULEX Kosovo), pour la période de mars 2020 à octobre 2021. Les conclusions de 295 affaires surveillées et 378 audiences sont passées en revue. L’analyse est assortie de recommandations à l’intention des autorités. Des recommandations « réalistes » et qui « peuvent avoir un effet positif sur l’efficacité, la responsabilité et l’intégrité de l’État au Kosovo, à condition qu’il y ait une volonté de les mettre en œuvre », fait valoir le chef de la mission, Lars-Gunnar Wigemark. Détails ici
Présentation à la presse du rapport (crédit : EULEX Kosovo)
Océan indien. Coopération avec des centres de sécurité maritime
« Pour s’attaquer aux réseaux criminels transnationaux en général, et au trafic de drogue en particulier », l’opération navale de l’UE de lutte contre la piraterie maritime (EUNAVFOR ATALANTA) renforce sa coordination des opérations de sécurité maritime et le partage et l’échange d’informations maritimes avec le Centre régional de fusion des informations maritimes (RMIFC) à Madagascar, et le Centre régional de coordination opérationnelle (RCOC) aux Seychelles. Les trois acteurs ont signé un protocole d’accord mi-décembre. La demande était pressante de la part des deux partenaires tout comme d’EUNAVFOR, en lien avec la récente adaptation de son mandat. Détails ici
(crédit : EUNAVFOR Atalanta)
Niamey (Niger). Exercice grandeur nature
Une arrestation de trafiquants de drogue, ponctuée d’une prise d’otages dans un hôtel. C’est le scénario fictif auquel plusieurs unités de police ont participé. Sous la supervision de la mission de renforcement des capacités de sécurité intérieure du Niger (EUCAP Sahel Niger). « Nous voyons comment la partie nigérienne aborde les tâches. Cela nous permet de mieux identifier ce dont les partenaires ont besoin et ce dont ils n’ont pas besoin. Cela permet d’orienter le travail d’EUCAP Sahel Niger en fonction des besoins concrets sur le terrain », commente la cheffe de mission, Antje Pittelkau. Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)
Mogadiscio (Somalie). Détection des IED
Les techniques d’accrochage (cf photo) ont fait partie du 4e cours sur les engins explosifs improvisés, suivi par les unités de manœuvre de la Brigade du 14 octobre. Un cours assuré par la mission UE de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia), en coopération avec les équipes NEDEX de la force de police somalienne. Détails ici
Mopti (Mali). Améliorer la présence de l’État
L’escadron de la Force d’Action Rapide de la Gendarmerie Nationale (FARGEND) de Sévaré vient d’être doté d’un bâtiment administratif, un bâtiment abritant la logistique et une infirmerie, un bâtiment de restauration, un dortoir, etc. Ces investissements s’inscrivent dans le plan de sécurisation intégré des régions du Centre (PSIRC), « une stratégie consacrée au lien entre sécurité, retour de l’État et développement », explique la mission de renforcement des forces de sécurité intérieure du Mali (EUCAP Sahel Mali). Ce sont aussi des équipements de protection individuelle qui ont été livrés au ministère de la Sécurité intérieure (tweet). Détails ici
(Informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro (parus en décembre) :
Et sur le blog :
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(B2) Le navire grec HS Navarinon qui participe à l’opération européenne de surveillance de l’embargo (EUNAVFOR Med Irini) a procédé le 16 décembre à une inspection d’un navire considéré comme suspect au large des côtes libyennes
Fouille des containers par les marins grecs en présence d’un membre de l’équipage (photo : EUNAVFOR Med Irini)Le porte-containers était suivi depuis plusieurs jours déjà, « soupçonné d’avoir violé l’embargo sur les armes de l’ONU contre la Libye ». Mais la mer agitée et les vents forts ont empêché toute arrivée en sécurité sur le navire. Ce n’est qu’au bout de deux jours, quand les conditions de mer sont devenues plus acceptables, que l’équipe de visite du HS Navirinon (1) a pu être hélitreuillée depuis un hélicoptère sur le navire.
Les forces spéciales ont d’abord « sécurisé la zone » — indique-t-on au QG de l’opération à Rome. Ils ont ensuite « vérifié » les documents du navire. Puis ils ont procédé à l’inspection de plusieurs conteneurs « soupçonnés d’être chargés de matériel illégal ». Inspection effectuée « conformément à la résolution de l’ONU» (la 2292 pour les intimes de la chose onusienne). « Rien de suspect n’a [finalement] été découvert ». Le navire — dont le nom n’a pas été communiqué et soigneusement masqué sur les photos officiea donc été libéré et a pu poursuivre sa route vers un port d’escale.
(NGV)
(1) Cette frégate de la classe Meko 200 HN (F-461) a été incorporée dans la marine grecque en 1995 après son rachat aux Pays-Bas. Construite dans les ateliers navals de De Schelde à Vilssingen au milieu des années 1970, elle a été engagée durant 15 ans dans la marine néerlandaise sous le nom de HNLMS Van Kinsbergen et le numéro de coque F-809.
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(B2) La France prend, samedi prochain, 1er janvier 2022, le commandement de la VJTF, la force militaire de l’OTAN de réaction rapide. Ce pour une durée d’un an.
Formation aux appuis feux tactiques interarmées (Photo : Brigade Franco-Allemande)Une force un peu plus rapide que la NRF
La création de cette force est récente. La VJTF comme Very High Readiness Joint Task Force (ou force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation) a été décidée lors du sommet de l’Alliance de Pays de Galles en septembre 2014, pour doter les forces euro-atlantiques d’un outil plus efficace et adapté après l’intervention russe contre l’Ukraine. Elle est forte de quelques milliers d’hommes, pouvant être déployés en quelques jours (1).
Autour de la brigade franco-allemande
La VJTF française sera constituée autour de la brigade franco-allemande, qui constitueront le noyau de la force, en particulier, le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards (Rh). D’autres pays (Espagne, Portugal et Pologne) doivent également fournir des forces. Elle sera dirigée par le quartier général du corps de réaction rapide français (CRR-Fr) basé à Lille.
Des alliés déterminés à se défendre
La feuille de route de cette VJTF est claire : pouvoir « défendre n’importe quel allié » comme l’a défini le secrétaire général de l’OTAN : « À une époque de défis sécuritaires sans précédent, il ne doit y avoir aucun malentendu sur la détermination de l’OTAN : nous sommes solidaires pour défendre et protéger tous les Alliés ».
Entre Turquie et Allemagne
La France succède à la Turquie, qui a dirigé la force en 2021. L’Allemagne prendra le relais en 2023. Le JFC (commandement des forces interarmées de l’OTAN) de Brunssum (Pays-Bas) assurant le commandement de l’ensemble de la force de réaction de l’OTAN.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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B2 est au ralenti durant les fêtes de fin d’année. Retour à la normale mardi 4 janvier.
Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année à tous…
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(B2) Taper les Russes au portefeuille. Étudier toutes les possibilités notamment européennes pour le remplacement des Tornado porteurs de l’arme nucléaire. Revoir les modalités de formation des forces armées maliennes. Christine Lambrecht, la nouvelle ministre de la Défense allemande imprime clairement une marque ferme, et européenne à son mandat.
La ministre de la Défense Christine Lambrecht en visite au bataillon logistique n°172 (crédit : Bundeswehr)L’interview parue dans le quotidien allemand Bild il y a quelques jours est intéressante pas seulement sur le point de la mission au Mali, mais aussi : sur les opérations en général, la situation en Ukraine et les relations avec la Russie, le remplacement des Tornado, porteurs de l’arme nucléaire, par des avions européens…
Le contrôle parlementaire n’est pas là pour la gloire
La Bundeswehr est une « armée parlementaire, ce qui signifie que chaque déploiement y est discuté et décidé » insiste Christine Lambrecht. Celle qui a été membre du Bundestag durant 23 ans veut renforcer le rôle du Parlement. « Je veux qu’au Parlement, on reparle davantage des mandats et que l’on revoie constamment le but des opérations, car les députés envoient des soldats travailler et sont donc responsables d’eux. »
Revoir le lieu de formation des FAMa au Mali
Sur la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM Mali), la question de la formation ne se pose pas, mais celle du lieu de la formation, oui. « Nous devons vérifier si l’entraînement des soldats maliens est aussi bien, voire mieux, possible dans un autre endroit, plus sûr pour nos soldats. La sécurité de nos soldats est ma première priorité » indique la ministre allemande de la Défense.
Les Russes sont les agresseurs en Ukraine et toutes les options doivent être étudiées
Sur la situation aux frontières de l’Ukraine, la ministre ne fait pas dans la dentelle : « Clairement : l’agresseur est la Russie ». Et « nous devons faire tout notre possible pour arrêter une escalade sévérité notable ». C’est à dire notamment « des sanctions sévères ». Elle ne se prononce pas expressément sur le maintien du gazoduc Nord Stream 2 (NB : un sujet de dissension au sein de la coalition : les Verts étant pour l’arrêter). Mais intrinsèquement cela fait partie des options : « Nous devons utiliser l’ensemble des instruments dont nous disposons. »
S’ils agressent l’Ukraine, ils seront Privés de shopping sur les Champs Élysées !
Plus directement, elle parle de « cibler Poutine et ceux qui l’entourent »
« Les responsables de l’agression doivent ressentir des conséquences personnelles, par exemple qu’ils ne peuvent plus se rendre sur les Champs Élysées de Paris pour faire leurs courses. »
Pour remplacer les Tornado, étudions d’abord les options européennes
La ministre n’élude pas la question sur le remplacement des Tornado vieillissants. Les seuls avions capables de porter l’arme nucléaire de l’Alliance. Un point que l’Allemagne a soutenu jusqu’ici avec constance. Mais plutôt que le F-18 (choix possible de la précédente coalition) ou le F-35 (poussé par les Américains et certains milieux militaires Outre-Rhin) — les deux appareils cités par le journaliste — sa préférence va clairement vers l’avion actuel des forces allemandes : l’Eurofighter. « Nous devons clarifier si et à quelle vitesse les États-Unis le certifieraient pour les armes nucléaires. » Et sinon, il faut aussi voir les autres solutions européennes. « Nous ferions bien d’examiner également avec rigueur une solution européenne. »
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)
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