La plateforme des associations de défense des droits de l'homme a animé une conférence de presse, ce jeudi 20 juillet 2023, pour faire le point de la situation avec l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) et lancer le mot d'ordre pour les prochains mouvement d'humeur.
Cette plateforme appelle les consommateurs à se mobiliser pour le déroulement de l'acte 2 de l'opération « Vent du salut ». C'est une campagne qui consiste à déconnecter un réseau durant 5 heures, de 7 heures à 12 heures. « Nous entamons la présente campagne avec le groupe Moov Africa, le mardi 8 août 2023, suivra dans l'ordre une semaine après le boycott du groupe Orange, le mardi 15 août prochain et enfin le groupe Telecel, le mardi 22 août prochain », a dévoilé Joseph Ouédraogo, président de la Conférence de la plateforme des associations de défense de droits de l'homme.
Co-animateur de cette conférence de presse, le président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), Adama Bayala, a invité la population à observer ce mouvement d'humeur afin d'obtenir gain de cause. Pour lui, la téléphonie MOOV Africa est comme « le grand frère » de Orange Burkina et Telecel. C'est ce qui justifie le premier choix.
Selon Joseph Ouédraogo, l'ARCEP, qui est leur « seul partenaire », a maintenu le fil du dialogue et a pris une décision en vue de soulager les souffrances et les douleurs des populations. « Cette décision, applicable dès la signature, avec un délai maximum de conformité de 90 jours aux opérateurs de téléphonie, porte, entre autres, sur la validité des offres, la qualité des services, l'utilisation des crédits de communication et la durée des forfaits data », a rappelé Joseph Ouédraogo.
Tout en saluant certaines avancées, les conférenciers ont jugé que « ce sont des avancées à petite semelle, suffisamment en deçà de nos attentes ». A les écouter, la décision est parsemée d'articles à caractère contraignant et elle porte essentiellement sur la qualité des services et la gestion des bonus.
Quant au gouvernement, les conférenciers pensent qu'il est resté pendant longtemps observateur. « Il ne fait pas siennes les justes dénonciations des consommateurs qu'il est censé protéger. Il s'est illustré en rendant public un décret portant contribution spéciale sur les services mobiles. A compter donc de ce jour, il y aura une augmentation de 5% sur chaque recharge », ont-ils déploré.
Et d'ajouter que « c'est une mesure, de nature à renchérir le coût des services des communications électroniques, déjà très élevé ».
Au cours de cette conférence de presse, cette plateforme a fait savoir qu'elle n'est pas associée au processus de résolution de la crise.
Cryspin Laoundiki
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Macabre découverte, le 18 juillet 2023 dans un « Tchapalodrome » (espace de vente de bière de mil) au quartier Tchelkan (secteur n°2) de Gaoua. Le corps sans vie d'un homme gisait au sol, inerte, avec entre les mains, un fil électrique.
« C'est aux environs de 5 heures du matin que j'ai découvert le corps sans vie quand je suis arrivée comme à l'accoutumée pour commencer la fabrication de la bière à mil », a confié la dolotière Aïcha Kambou, à nos confrères de l'Aib. Les circonstances entourant le décès de l'individu sont encore inconnues. Une enquête sera ouverte pour élucider le drame, a appris l'Aib auprès d'une source sécuritaire.
Lefaso.net
La loi portant institution d'une contribution spéciale sur la consommation de certains produits et services a été votée le 24 juin 2023 et promulguée le 30 du même mois par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Le montant de la contribution est déterminé comme suit :
5% pour les cigarettes, cigares et cigarillos en tabac ou en succédanés de tabacs, 100 francs CFA par unité de boisson produite pour les boissons alcoolisées, 50 francs CFA par unité de boisson produite pour les boissons non alcoolisées, 5% pour les produits importés tels que les cigarettes, cigares et cigarillos en tabac ou en succédanés de tabacs, y compris les cigarettes électroniques, 160 francs par litre pour les bières et 250 francs CFA pour les vins et autres boissons fermentées.
Lefaso.net
Ce jeudi 20 juillet 2023 a eu lieu à Kaya, dans la région du Centre-nord, une cérémonie officielle de remise de logements aux communes de Kaya, Tougouri, Kongoussi et Dori au profit de déplacés internes et de communautés hôtes en situation de vulnérabilité. La cérémonie s'est tenue en présence du ministre de l'urbanisme, des affaires foncières et de l'habitat, Mikaïlou Sidibé, et de la ministre en charge de la solidarité nationale et de l'action humanitaire, Nandy Somé/ Diallo.
C'est dans le cadre du projet de renforcement de la résilience des collectivités territoriales du Burkina Faso face aux déplacements massifs de populations et la pandémie du covid-19 mis en œuvre par ONU Habitat, en collaboration avec le gouvernement burkinabè, et financé par l'Union européenne à hauteur de 2,6 milliards de F CFA, qu'ont été construits 312 logements dans les régions du Centre-nord et du Sahel, soit 100 à Kaya, 100 à Tougouri, 57 à Kongoussi et 55 à Dori. Ces logements, composés chacun d'une chambre et d'un salon ainsi que de toilettes, sont destinés à environ 1800 déplacés internes et populations hôtes vulnérables.
Le chef de coopération de l'Union européenne au Burkina Faso, Diego Escalona Paturel, souligne qu'en plus de ces logements, huit salles de classes dans des écoles primaires des quatre communes ont été construites, ainsi que trois dispensaires à Dori, Kongoussi et Tougouri et une maternité à Kaya. À cela, s'ajoutent quatre châteaux d'eau avec 19 bornes fontaines et deux sites de traitement des ordures. Le projet a aussi permis selon le chef de coopération de l'UE au Burkina, de sensibiliser les populations à la cohésion sociale, au genre et à la préservation de l'environnement.
Le ministre de l'urbanisme, des affaires foncières et de l'habitat, Mikaïlou Sidibé, a précisé que les logements attribués aux bénéficiaires le sont pour un droit d'usage gratuit et de manière temporaire, le temps que la situation sécuritaire s'améliore et que ces déplacés puissent retourner chez eux. « Autrement dit, les bénéficiaires des logements ne pourront pas accéder à la propriété car elle reviendra à la commune qui aura la charge de la gestion de la cité », précise-t-il. C'est pourquoi, il a exhorté les ménages bénéficiaires à en prendre soin et les différentes délégations spéciales des communes bénéficiaires à veiller au respect du cahier des charges.
Logés dignement grâce au projet
Les bénéficiaires, représentés par Aminata Sawadogo, ont remercié le Programme des nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), ainsi que l'Union européenne et le gouvernement burkinabè pour ces logements qui leur permettent de se loger dignement.
Koumbou Sawadogo et sa famille sont aussi des bénéficiaires de ces logements. Avec sa coépouse, ses belles-filles et ses douze enfants et petits-enfants, ils ont fui Diblou, un village de Pissila situé à une vingtaine de kilomètres de Kaya. Cela fait un peu plus de quatre ans que toute la famille se retrouve à Kaya sans grandes ressources et obligée de louer des maisons pour se loger. Grâce au logement reçu dans le cadre du projet, finis les inquiétudes et le stress dû aux loyers impayés.
Le superviseur Afrique de l'Ouest de ONU-Habitat, Mathias Spaliviero a lui, souligné que la collaboration de cette agence de l'ONU avec le gouvernement et les collectivités territoriales du Burkina Faso dure depuis plusieurs décennies et concerne les questions de la résorption des habitats spontanés, la résilience des villes, la gestion foncière et l'accès aux services essentiels. « Nous continuerons dans notre engagement afin que les processus d'urbanisation soient au cœur du développement durable du pays, en favorisant l'économie locale, en prenant soin de l'environnement et en respectant les dynamiques socioculturelles existantes. Les zones urbaines et les établissements humains en général représentent des lieux d'opportunités et où la cohésion sociale est possible. Il s'agit d'établir des systèmes de gouvernance, de planification et de gestion adéquats, en privilégiant le dialogue, le partage d'idées et la solidarité », a-t-il laissé entendre.
Justine Bonkoungou
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Les membres des comités anti-corruption (CAC) et leur ministre de tutelle, le Dr Aboubakar Nacanabo, ont tenu, ce jeudi 20 juillet 2023 à Ouagadougou, la deuxième session de concertations. Une session au cours de laquelle trois comités sur les 25 ont reçu des lettres de félicitations pour l'atteinte des meilleurs résultats obtenus.
Cette session de concertation des comités anti-corruption du ministère en charge de l'économie et de la prospective, au cours de laquelle des orientations ont été données, est une première avec leur ministre de tutelle, Dr Aboubakar Nacanabo depuis sa nomination. Ainsi, le ministre en charge de l'économie a été clair : zéro tolérance pour la corruption dans son département. Pour l'atteinte de cet objectif qu'il a fixé, il a invité tous les acteurs à s'y mettre et à s'appliquer. Selon lui, c'est ainsi que l'on pourra arriver à lutter contre ce fléau qu'est la corruption.
Revenant sur les dénonciations faites sur le terrain, il s'est expliqué en ces termes : « ce qui se passe, c'est que les gens dénoncent la corruption comme ça sans vraiment apporter des éléments qui permettent à l'autorité de prendre des décisions. Nous sommes très engagés dans la lutte contre la corruption, mais il faut aussi que tous les citoyens se mettent à contribution pour que nous puissions véritablement bouter hors du Burkina ce fléau ».
Le représentant des comités, l'inspecteur général des finances Cheick Mohamed Koné, qui a pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux participants et aux autorités, est revenu en bref sur ces comités anti-corruption. Ces CAC ont été, selon l'inspecteur général des finances, créés par arrêté ministériel en 2012 afin de contribuer à la lutte contre la corruption. Ils sont chargés, entre autres, de recevoir les dénonciations, d'assurer le traitement préliminaire de ces dénonciations et leur transmission diligente à l'inspection technique de son ressort et aux corps de contrôle, que les présomptions soient avérées ou infirmées. Tout en soulignant que ces CAC étaient au départ composés de six comités, il précise qu'il en existe de nos jours 25 au sein des structures du ministère. Et pour l'animation de ces CAC, 95 agents volontaires, toutes catégories confondues, ont été désignés pour assurer la mission qui leur a été assignée, a-t-il dit.
La cérémonie d'ouverture de cette deuxième session de concertation s'est achevée par la remise des lettres de félicitations à trois comités anti-corruption pour les meilleurs résultats obtenus. Il s'agit des comités de la Direction générale du budget, de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique et de la Direction générale de la douane.
En remettant ces lettres de félicitation aux trois comités qui se sont illustrés par l'élaboration de leurs programmes d'activités, des cas de concertation et la transmission des données à l'Inspection générale des finances, le ministre a souhaité que cela ne se limite pas seulement à ces éléments, mais qu'il y ait des impacts sur le terrain.
YZ
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L'Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) a procédé à la présentation des résultats de l'étude AWI-Gen (Africa Wits-INDEPTH for Genomic Research), ce jeudi 20 juillet 2023 à Ouagadougou. Il s'agit d'une étude de dix années sur les facteurs de risques génétiques et environnementaux des maladies cardio-métaboliques en Afrique.
L'étude AWI-Gen s'est intéressée aux facteurs des maladies cardio-métaboliques comme l'hypertension, le diabète, l'obésité, les maladies rénales dans quatre zones d'étude à savoir le Burkina Faso (commune rurale de Nanoro), le Ghana, l'Afrique du Sud et le Kenya. L'objectif de cette étude est d'évaluer la contribution génétique et environnementale aux maladies cardio-métaboliques chez les Africains. Elle permet également à l'Afrique de disposer désormais d'une base de données sur les facteurs génétiques pour les prochaines recherches.
12 000 individus ont fait l'objet de cette étude de dix ans. Selon les résultats de cette étude décennale, les maladies cardio-métaboliques et leurs conséquences résultent de la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Toujours selon cette étude, il y a beaucoup plus de maladies cardio-métaboliques en Afrique du Sud qu'au Kenya et beaucoup moins en Afrique de l'Ouest notamment au Burkina Faso et au Ghana que ces deux autres parties du continent.
Au Burkina Faso, cette étude a été réalisée dans la commune rurale de Nanoro, région du Centre-ouest sur 2000 personnes (dont 1000 femmes et 1000 hommes) âgées de 40 à 60 ans et a permis d'évaluer leur santé cardio-métabolique. Au cours de cet atelier de restitution des résultats de l'étude AWI-Gen, une démonstration d'extraction d'ADN a été réalisée par les différents participants.
Pour Dr Roger Zerbo, représentant le délégué général du CNRST, « cet atelier a pour objectif de faire le point d'une décennie de recherches sur un sujet d'actualité que l'on ne peut plus ignorer : la transition épidémiologique avec l'émergence des maladies non transmissibles qui vont sans doute être le prochain problème de santé publique majeur pour les pays comme le Burkina Faso ».
Yacouba Ouédraogo, chargé de mission, représentant le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, a indiqué que le projet de recherche sur « les facteurs de risques génomiques et environnementaux des maladies cardio-métaboliques chez les Africains », vient à point nommé. Pour lui, le Burkina Faso se saurait rester en marge de cette révolution génomique, lui qui continue de faire face à des défis majeurs en termes de santé des populations. Des défis exacerbés notamment par l'avènement de la crise sécuritaire. Il a profité de cette occasion de présentation des résultats générés par cette étude pour saluer les efforts de l'équipe de l'unité de recherche clinique de Nanoro dans la conduite de cette étude.
Pour le Pr Halidou Tinto, chef de recherche de l'unité de recherche clinique de Nanoro et directeur régional de l'IRSS au Centre-ouest, cette étude permet à l'Afrique de se mettre à niveau par rapport à certains continents comme l'Europe ou l'Amérique en matière de données sur les facteurs génétiques. « Nous avons ciblé essentiellement les facteurs génétiques parce que vous savez que les gênes d'un individu peuvent porter des marqueurs qui peuvent faire que cet individu soit prédisposé à développer des maladies cardio-métaboliques comme l'hypertension, le diabète, etc. Des études étaient menées aux Etats-Unis, en Europe et on connaissait un peu quels sont les facteurs génétiques qui prédisaient ces maladies au sein de ces populations. Mais en Afrique on n'avait aucune connaissance sur ces facteurs génétiques. Un consortium s'est donc mis en place pour lever des fonds pour investiguer sur cette question et donner des précisions pour l'Afrique. Il s'agit de voir quels sont les facteurs génétiques susceptibles de développer des maladies cardio-métaboliques chez l'Africain », explique-t-il.
Selon le Pr Halidou Tinto, chef de recherche de l'unité de recherche clinique de Nanoro et directeur régional de l'IRSS au Centre-ouest, il ressort de cette étude que le diabète n'est pas un grand problème en milieu rural, contrairement à l'hypertension, qui y est plus développée.
« Cette étude nous montre qu'on a moins de diabète et beaucoup plus d'hypertension. Souvent on dit si vous avez une maman ou un papa qui a fait l'hypertension, vous pouvez vous attendre à le faire, tout simplement parce que les parents nous transmettre leurs gênes avec ces tares. Ce qui est dommage est que sur les personnes sur lesquelles cela a été détecté, elles ne savaient même pas qu'elles étaient hypertendues. L'autre facteur est que vous pouvez porter les gênes mais si vous ne prenez pas en compte les facteurs de risques ou vous les prenez suffisamment en compte, cela peut vous permettre d'éviter la maladie. Le facteur génétique est important mais cela dépend de votre comportement. Lorsque quelqu'un a un facteur de risque d'hypertension et fume, il augmente cela de 15% par rapport à un non-fumeur. La principale conclusion est qu'on ne peut pas changer son risque génétique mais on peut changer ses habitudes et son environnement pour une meilleure santé », précise-t-il.
Mamadou ZONGO
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L'édition 2023 de la conférence Women Deliver se tient à Kigali, au Rwanda, du 16 au 20 juillet. PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, a organisé et coorganisé plusieurs sessions influentes en présentiel et en ligne.
Grâce à des sessions axées sur la problématique de la santé des jeunes, PMNCH a offert une plateforme de premier plan à ses membres. L'objectif est d'amplifier les voix des 1,8 milliard d'adolescents et de jeunes dont les besoins ne sont pas satisfaits.
Présent à la conférence Women Délivrer, André Ndayambaje, membre du comité de plaidoyer stratégique de PMNCH, estime que les voix des jeunes et des adolescents doivent être placées au centre des processus de prise de décision concernant leur santé, leur bien-être, leur autonomisation, leur résilience, leur éducation et leurs compétences.
En tant que la plus grande alliance mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, avec plus de 1400 organisations partenaires dans le monde, la présence de PMNCH à cette conférence mondiale est extrêmement importante et cruciale, a souligné le membre du comité de plaidoyer stratégique. Selon lui, l'événement a servi de plateforme importante pour le partenariat. Afin de faire progresser la santé, les droits et l'égalité des sexes des femmes et des filles.
« Les adolescents et les jeunes du monde entier traversent une période critique et difficile. Il y a actuellement 1,8 milliard de jeunes dans le monde, ce qui n'est jamais arrivé auparavant. Cependant, les adolescents ne reçoivent que 1,6 % de l'aide au développement. Les jeunes sont sous-représentés au niveau mondial et au niveau de la prise de décision, et il est de la responsabilité de chacun de leur offrir des opportunités de participation significative », a indiqué monsieur Ndayambaje.
Pour cette conférence 2023, PMNCH a coorganisé trois sessions axées sur les jeunes. Ces événements ont rassemblé des leaders, des activistes et des jeunes venus du monde entier. « Nous avons entendu Condolizzarice Akumawah, une adolescente camerounaise qui a souligné la nécessité d'augmenter les fonds et le financement pour relever les défis uniques auxquels sont confrontées les adolescentes, tout en insistant sur le fait que les solutions doivent être élaborées par les personnes directement concernées », a fait savoir André Ndayambaje.
Et d'ajouter : « l'une des questions clés qui a émergé au cours de nos activités à Women Deliver 2023 a été la façon dont l'intersection du changement climatique avec le bien-être des adolescentes a un impact croissant sur leur santé et leur bien-être. Les adolescentes sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique. Les femmes représentant 80 % des personnes déplacées et les jeunes enfants portant un fardeau important de maladies liées au climat. Les conversations ont mis l'accent sur le fait que les jeunes filles ne sont pas seulement préoccupées par l'environnement, mais qu'elles plaident activement en faveur de meilleures politiques et de solutions durables ».
Women Deliver a également permis à PMNCH et à ses partenaires de mettre en avant 1,8 milliard de jeunes pour le changement. Cela vise à amplifier les voix des jeunes et à transformer leurs demandes en changements concrets, sous l'égide des dirigeants mondiaux, a-t-il indiqué.
Rama Diallo
Lefaso.net
L'Organisation internationale pour la consolidation de la paix (Interpeace), a procédé ce 20 juillet 2023, au lancement officiel du projet Laafia weltaré « Renforcement du bien-être psychosocial des personnes affectées par la crise sécuritaire pour la résilience et une paix durable au Burkina Faso ». Financé à un peu plus de 585 millions de FCFA par l'ambassade de Suède au Burkina, Laafia weltaré sera mis en œuvre dans la région des Cascades sur une période de 24 mois, avec pour objectif de contribuer à renforcer la résilience psychosociale et économique des personnes touchées par les crises sécuritaire et humanitaire, afin de faciliter la cohésion sociale.
La crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso depuis plusieurs années, au-delà des dommages visibles, engendre également des traumatismes psychologiques sur les populations affectées. Mais bien souvent, l'accompagnement apporté à ces populations et aux communautés qui les accueillent, occulte cet aspect qu'est la santé mentale. C'est fort de ce constat et convaincu que la guérison des traumatismes compte pour beaucoup dans la cohésion sociale et la réconciliation, que Interpeace a initié le projet Laafia weltaré « Renforcement du bien-être psychosocial des personnes affectées par la crise sécuritaire pour la résilience et une paix durable au Burkina Faso ».
A en croire Cheikh Fayçal Traoré, représentant pays de Interpeace, Laafia weltaré est une initiative dont le but est de soutenir le Burkina Faso dans la structuration de sa réponse à la crise sécuritaire et plus particulièrement à la restauration de la cohésion sociale et du vivre ensemble entre les communautés. Les principales cibles du projet sont les ex-combattants (anciennes forces de défense et de sécurité, anciens VDP, anciens combattants des groupes armées) et leurs familles, les personnes déplacées internes et les communautés hôtes.
Plusieurs actions sont prévues dans le cadre de la mise en œuvre du projet. Il s'agit notamment de la production d'un rapport sur l'impact de la crise sécuritaire sur la santé mentale, de la réalisation d'un film intitulé « Mon histoire » qui va traiter de l'impact des conflits communautaires sur la santé mentale, du renforcement des capacités des praticiens de la santé mentale ainsi que du développement d'outils de prise en charge des cibles du projet. Soixante personnes seront choisies parmi les cibles, pour expérimenter les outils de prise en charge qui seront développés.
Le représentant du ministre de l'action humanitaire, Dr Palamanga Ouoba, tout en reconnaissant la pertinence du présent projet, a surtout salué le choix de la zone d'intervention et des publics cibles. « La région des Cascades enregistre une incursion des groupes armés, une recrudescence des tensions intra et intercommunautaires et une stigmatisation très prégnante dans les zones affectées. Cette situation induit d'importants impacts négatifs dans la vie des populations, aussi bien celle des déplacés internes que les populations hôtes, et les personnes affectées par le conflit dont les FDS, les VDP et les groupes d'autodéfense ». Dr Palamanga Ouoba, apprécie également le choix fait par Interpeace de se pencher à travers Laafia weltaré, sur la prise en charge psychologique et psychosociale des personnes touchées par la crise, car c'est un aspect bien souvent négligé.
Laafia weltaré bénéficie de l'appui financier de l'ambassade de Suède à hauteur d'un peu plus de 585 millions de FCFA. C'est conscient des enjeux de la santé mentale dans le contexte actuel marqué par la crise sécuritaire, que la Suède apporte son accompagnement financier au projet, a fait savoir Maria Sargren, ambassadrice de Suède au Burkina Faso.
A terme, Laafia weltaré devrait permettre que les stratégies, les plans et actions des différents acteurs intervenant auprès des communautés touchées par la crise sécuritaire, intègrent la santé mentale, le soutien psychosocial et le développement des moyens de subsistance dans le cadre d'une approche holistique de consolidation de la paix.
Armelle Ouédraogo Yaméogo
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Dans le souci d'inciter les élèves et les étudiants à s'intéresser à la technologie et à la science, Larissa Nikièma a lancé ce jeudi 20 juillet 2023 à Ouagadougou, la première édition de Smart vacances en géosciences et technologies. L'événement se déroule du 20 au 23 juillet.
Le projet Smart vacances vise à soutenir l'éducation, la formation des adolescents et des jeunes à travers des ateliers de formations et d'échanges innovants et interdisciplinaires sur les géosciences et les technologies pour améliorer leurs compétences et leur faciliter l'entrée dans le monde universitaire et professionnel.
Le projet de Smart vacances est un événement extrascolaire et universitaire
organisé en faveur des adolescents et des jeunes des filières scientifiques et techniques dont l'âge est compris entre 12 et 23 ans. Mille jeunes sont attendus à cet événement.
Les objectifs sont, entre autres, de renforcer les connaissances et les capacités des jeunes dans le domaine des géosciences, des technologies et de l'environnement ; d'initier les jeunes à l'expérimentation avec le concours d'entreprises locales déjà positionnées sur le marché ; de stimuler l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat avec l'assistance et le partage d'expériences entre des jeunes entrepreneurs et les apprenants. Et aussi d'inciter à la diversification et la modernisation dans l'enseignement scientifique et technique.
Selon l'experte senior en géologie et mine et promotrice de Smart vacances en géosciences et technologies, Larissa Nikièma cet événement veut permettre aux élèves et aux étudiants de s'intéresser à la technologie et à la science. Ce qui va leur permettre de participer au développement. Pour elle, la technologie et la science étant des métiers d'avenir, il est nécessaire d'inciter les jeunes à s'y intéresser car elles sont la base du développement.
Pendant ces trois jours, les jeunes auront des échanges avec les experts en technologies et en sciences. Ils seront initiés à l'usage d'appareils tels les drones et autres.
Larissa Nikièma estime qu'au Burkina, le domaine des géosciences et technologies n'est pas suffisamment exploré. « Au Burkina le domaine de la technologie et de la science n'est pas beaucoup exploré. Nous avons choisi les jeunes parce que c'est la tranche qui a urgemment besoin de formation. Sinon, globalement, c'est un domaine qui n'est pas connu. Cette activité, qui permet de vulgariser le grand domaine des géosciences et la technologie, vient en renfort. C'est un ensemble profitable aux jeunes », a indiqué la promotrice.
Pour elle, le développement durable c'est avec les jeunes. D'où la nécessité de former les jeunes dans le domaine des géosciences et technologies.
La représentante du président de la Chambre des mines et parrain de l'évènement, Lydie Ouédraogo, a indiqué que l'activité touche à l'éducation. Or l'éducation est un axe majeur du développement. C'est ce qui a motivé le président de la Chambre des mines à associer son image à cette activité. « Le domaine des géosciences et technologies n'est pas encore assez vulgarisé et très connu au Burkina Faso. Au niveau des industries minières, ce sont des moyens qui sont utilisés au niveau des mets industriels. Les drones et les GPS sont les moyens que nous utilisons sur pas mal de mines industrielles pour collecter des données. Nous pensons qu'il est bon que la jeunesse puisse être familier à ces moyens », a laissé entendre madame Ouédraogo.
Elle pense que Smart vacances est un bon projet pour les jeunes, parce qu'ils vont apprendre quelque chose qui leur sera utile.
Rama Diallo
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Dans le cadre de son projet intitulé "Résilience des familles paysannes aux changements climatiques par la construction et l'utilisation des foyers trois pierres améliorés dans la province du Bazèga au Burkina Faso "YIIG-PAALA", l'association Tiipaalga entend œuvrer à la réduction de la consommation du bois en milieu rural. Et pour ce faire, sept communes de la province du Bazèga, sont la cible de l'association. La cérémonie de lancement du projet s'est tenue ce jeudi 20 juillet 2023, à Manga, en présence de la gouverneure du Centre-sud.
Doulougou, Gaongo, Kayao, Kombissiri, Ipelcé, Saponé et Toécé. Voilà les sept communes de la province du Bazèga dans lesquelles le projet YIIG-PAALA de l'association Tiipaalga entend se déployer pour contribuer à atténuer les effets des changements climatiques et réduire la pauvreté des ménages ruraux par la promotion de l'utilisation de foyers améliorés trois pierres, lesquels foyers sont plus économes en bois de cuisson.
A travers cette cérémonie de lancement qui réunit plus d'une cinquantaine d'acteurs, Tiipaalga veut « présenter le projet foyers améliorés à tous les acteurs de la société civile et à toutes les parties prenantes ; montrer les opportunités du projet en termes de réduction de gaz à effet de serre et d'agroécologie ; recueillir les observations et les préoccupations des participants relatives à la mise en œuvre du projet ».
Selon Bakary Diakité, directeur exécutif de l'association, ce projet vient soulager les populations à bien des égards. « Les femmes seront amenées à réduire la consommation de bois et réduire la production de gaz à effet de serre notamment le gaz carbonique. Dans les ménages, la fumée est responsable des maladies liées aux voies respiratoires. Ce projet va améliorer la santé des femmes et des enfants dans les ménages. Ensuite, cela vient réduire la corvée bois. Pour avoir le bois, il faut aller loin dans les forêts et faire plusieurs allers-retours dans la journée. Ce projet va réduire toutes ces distances parcourues. Enfin, ce projet permettra aux femmes de faire beaucoup d'autres choses. Il est en effet accompagné d'un volet activités génératrices de revenus, ce qui permettra aux femmes d'améliorer leurs revenus, donc d'améliorer les conditions de vie des ménages », a-t-il expliqué.
Pour Yvette Nacoulma, gouverneure de la région du Centre-sud, ce projet vaut son pesant d'or car, en plus des différents domaines ci-dessus cités, il vient diminuer la pression sur les massifs forestiers et consolider la gestion et l'exploitation des aires protégées. « Nous avons plusieurs aires protégées. Nous en avons beaucoup. Il est vraiment important qu'on puisse les protéger, les sauvegarder et les actions de YIIG-PAALA vont contribuer à l'atteinte de la préservation de nos aires protégées », s'est-elle réjouie.
En rappel, l'association Tiipaalga existe au Burkina Faso depuis 2006. Elle œuvre au renforcement des bases de vie des familles paysannes en raison des défis auxquels elles sont confrontées. A ce titre, elle propose des solutions adaptées à leurs besoins réels. Dans la région du Centre-sud, Tiipaalga n'est pas à sa première initiative. A travers ce projet qui se déroulera sur douze ans soit de mai 2023 à avril 2035, 3 600 monitrices endogènes (ME) seront capables de construire, d'utiliser et d'entretenir les foyers améliorés ; plus de 30 000 ménages seront équipés en F3PA ; 45 000 femmes pourront construire et utiliser au moins 135 000 F3PA ; plus de 40 000 tonnes de bois seront économisées.
Erwan Compaoré
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Le ministre de l'économie, Dr Aboubakar Nacanabo était l'invité du journal télévisé de 20 heures du mercredi 19 juillet 2023. A l'occasion, il a annoncé qu'à compter de ce 20 juillet 2023, il sera prélevé des taxes sur les services de téléphonie, sur le réabonnement au niveau des télévisions privées et sur la cession des terrains hors lotissement, afin de soutenir la lutte contre le terrorisme, rapportent nos confrères de l'AIB.
Selon toujours cette source, les acquéreurs des services de téléphonie, devront payer une taxe de 5% par opération réalisée. Pour ce qui concerne les réabonnements au niveau des télévisions privées, une taxe de 10% sera appliquée. S'agissant de la cession des terrains hors lotissement devant le notaire ou l'huissier, il sera demandé une contribution de 1%.
« Ces mesures tirent leur source du vote le 24 juin par l'ALT et de la promulgation le 30 juin par le président Ibrahim Traoré, d'une loi instaurant des contributions spéciales sur certains biens et services, au profit du FSP », s'est justifié le ministre de l'économie.
Tout en exhortant les entreprises à reverser intégralement les montants qui seront prélevés pour le besoin de la lutte contre le terrorisme, il a tenu à remercier les consommateurs qui ont mobilisé depuis février, à travers le Fonds de soutien patriotique (FSP), près de 30 milliards de FCFA grâce, notamment aux prélèvements effectués sur le tabac, les boissons alcoolisées et non alcoolisées. Le ministre Nacanabo n'a pas manqué de saluer les FDS et les VDP qui paient de leurs vies pour ramener la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.
Lefaso.net
Source : Agence d'information du Burkina
Le jugement du dossier dit du "charbon fin" programmé ce jeudi 20 juillet 2023, au Tribunal de grande instance ( TGI) Ouaga1, a été renvoyé au rôle général.
Il n'y a pas, selon les explications de Me Prosper Farama, un des avocats de la partie civile, de date retenue. Il a tout simplement été proposé au président, a-t-il dit, de dégager une session spéciale pour ce dossier.
"Il lui appartiendra de prendre son temps, de bien étudier le dossier et de choisir une date qui favorise la tenue de ce procès", a-t-il déclaré tout en précisant que ce renvoi n'a pas été demandé par la partie civile.
"D'abord, la précision à faire, c'est que les avocats de la patrie civile n'ont pas demandé de renvoi. Mais on est d'avis parce que toutes les conditions ne sont pas réunies pour qu'on puisse juger ce dossier aujourd'hui. Au regard de cela, nous ne pouvions pas nous opposer à ce renvoi", a-t-il jugé.
En effet, quatre des douze prévenus sont absents. Les quatre qui n'ont pas répondu à l'appel seraient hors du pays. Il y a aussi le fait qu'un avocat de la défense vient de se constituer. Ce sont autant d'arguments présentés par la défense pour demander le renvoi de ce dossier.
De la célérité dans le jugement de ce dossier
De l'avis de Me Farama, le jugement de ce dossier requiert une célérité. A cet effet, les avocats de la partie civile ont estimé, qu'au regard des enjeux de ce dossier qui dure depuis 2019, qu'il doit être jugé au plus vite.
Autre argument évoqué, c'est le fait que la mine exploitée par Essakane SA, tire vers sa fin d'exploitation (2028). "Les informations qui nous parviennent est que IAMGOLD Essakane procède à une surexploitation de la mine. La mine est passée à un degré plus élevé d'exploitation. Or, si elle est exploitée au-delà des prévisions de départ, il est évident, sans être mathématicien, que sa durée de vie s'en trouvera réduite", a-t-il souligné et de s'interroger sur l'intérêt de tenir un procès sur des années pour aboutir à une condamnation et que le préjudice subi par l'État ne peut pas être remboursé ?
Parce que, a-t-il rappelé, l'État a été spolié à plusieurs milliards de francs CFA. De son hypothèse, l'option qui se présentera à l'État, la mine étant fermée, sera d'aller réclamer ces deniers hors du territoire national. Cela serait, de son avis, une mission difficile ou du moins, peine perdue.
L'expertise est terminée
"L'expertise du charbon fin est terminée. On l'a aujourd'hui. Le charbon fin n'était pas du charbon fin" a informé l'avocat de la partie civile.
Pourtant, pour Me Moumouny Kopiho, avocat de IAMGOLD Essakane, ce n'est pas le cas. "Il y a une expertise qui a été commanditée. Cette expertise n'est même pas bouclée. IAMGOLD Essakane a déboursé près d'un milliard de francs CFA pour cela. Aujourd'hui, nous n'avons même pas le point de l'utilisation de ces milliards et on veut juger le dossier", s'est-il offusqué.
Sur la question des prévenus absents, Me Kopioh a affirmé qu'un programme avait déjà été établi. Lequel programme a permis à certains prévenus d'aller en vacances.
Il confirme que la demande de renvoi a été soutenue par IAMGOLD Essakane et tous ceux qui sont poursuivis estimant que le dossier n'est pas en l'état d'être jugé.
Il faut rappeler que cette affaire dite de "charbon fin", date de 2019. Comme on le sait, elle implique la société minière IAMGOLD Essakane. Elle est accusée d'avoir organisé une fraude d'or à travers le charbon fin qu'elle exportait pour des besoins de raffinage. Car, selon, l'accusation, le charbon fin contiendrait une teneur en métal jaune bien au-delà de la normale.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
Un sommet de la troïka présidentielle de la CEDEAO + 1 s'est tenu le 18 juillet 2023, à Abuja, sous la direction de Bola Ahmed Tinubu, président de la République fédérale du Nigéria par ailleurs président de l'Autorité des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO.
Deux points étaient à l'ordre du jour de cette rencontre de haut niveau à laquelle ont pris part les présidents de la République fédérale du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, du Bénin, Patrice Talon, de Guinée-Bissau, Général Umaro Sissoco Embalo, du Niger, Mohamed Bazoum, et de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray.
Sur la situation politique dans la région de la CEDEAO, les dirigeants ont examiné la transition politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Au terme des échanges, ils ont décidé de réengager les trois États membres en transition au plus haut niveau. Selon le communiqué final parvenu à la rédaction de lefaso.net, le président de la République du Bénin effectuera une visite consultative dans les trois pays au nom de la Troïka.
Les participants au sommet de la troïka présidentielle de la CEDEAO + 1 ont souligné également leur détermination à voir un retour rapide à l'ordre constitutionnel dans les États membres conformément aux protocoles pertinents de la CEDEAO et aux chartes de transition de chacun des pays et ont réaffirmé l'engagement de la CEDEAO à soutenir des élections démocratiques crédibles et inclusives dans chacun des trois pays.
Le deuxième point de ce sommet a abordé la question de la situation sécuritaire dans la région. Sur ce point, la Troïka+1 a réitéré la détermination de la CEDEAO à fournir une réponse régionale robuste aux menaces à la paix et à la sécurité. « La réponse régionale comprendra l'opérationnalisation rapide d'un plan d'actions révisé de la CEDEAO pour l'élimination du terrorisme dans la région ainsi que la collaboration avec d'autres initiatives de sécurité. La réponse peut également inclure un soutien direct aux États membres dans leur lutte contre le terrorisme », précise le communiqué.
Outre cela, les participants ont réaffirmé leur ferme engagement à financer le mécanisme de sécurité régionale à partir des ressources propres de la région, tout en appelant les Nations Unies et d'autres partenaires à soutenir les efforts de la région.
Lefaso.net
Le Conseil supérieur de la communication (CSC) multiplie les cadres d'échanges avec les forces vives de la nation pour une lutte plus efficace contre le terrorisme. Dans la soirée du mercredi du 19 juillet 2023, c'était au tour des journalistes d'échanger une fois de plus avec les membres du CSC, autour des sept points d'attention à prendre en compte dans un contexte de crise sécuritaire, de tensions sociales et de transition politique. La rencontre s'est tenue au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ).
En une cinquantaine de minutes, le président du CSC Abdoulazize Bamogo est revenu sur ces éléments dont le contenu se résume comme suit : aux médias, il est demandé de « contribuer au renforcement de l'unité de la nation, à la motivation des forces combattantes nationales, à la résilience du peuple burkinabè, de mettre en place des cadres formels de discussion et de validation des informations liées à la crise sécuritaire au sein de la rédaction ». Pour ce qui est des journalistes, il a soutenu qu'ils ne devraient pas perdre de vue l'état de la situation nationale dans le traitement de l'information. Ils devraient donc « éviter la publication/diffusion d'informations de nature à nuire à l'intérêt général ; toujours prendre en compte la version officielle ; pour les sujets qui portent sur des problèmes, rendre compte des solutions ».
A la question de savoir si on n'en demande pas trop aux journalistes, Abdoulazize Bamogo répondra par l'affirmative. Toutefois, souligne-t-il, « c'est parce que nous sommes dans une situation de crise ». « Il faut tenir compte d'autres choses. C'est un travail supplémentaire qu'on ajoute à votre travail. Mais c'est la même chose pour d'autres emplois, dans d'autres fonctions, dans d'autres professions. Ils sont obligés d'en faire plus à cause de la situation sécuritaire, à cause du risque de fragilisation du tissu social. Je pense que c'est bon d'accepter cette part de contribution dans cette situation », a-t-il laissé entendre.
Une autre préoccupation concernait la possibilité de prendre en compte dans le traitement de l'information, la voix des terroristes. Chose qui n'est pas faite et qui est contraire au principe d'équité dans le journalisme. A ce propos, le président du CSC soulignera qu'il faudrait « s'en méfier ». « Si ça (parlant de l'information) vient de ceux qui attaquent le Burkina, il faut vous en méfier. Ce que je vous dis c'est pour vous protéger vous-mêmes. Vous risquez de donner des informations et après les gens vont s'en prendre à vous. Les informations qu'ils (parlant des terroristes) donnent peuvent être pour promouvoir leurs causes. Nous avons eu une rencontre avec les responsables des radios parce que les membres des groupes terroristes ont une fois appelé à une émission d'expression directe pour faire passer leur message. Nous avons dit que ce n'était pas possible ! On ne peut pas accepter ça ! Et à l'issue de cela, nous avons invité les responsables des médias à une rencontre d'échanges et on leur a dit, qu'est-ce qu'on fait ? Moi je suis très content et je voudrais ici saluer leur sens de responsabilité parce que ce jour-là, ce sont eux qui ont dit qu'on ne peut pas accepter que ça soit comme ça. Ce sont eux qui ont donné les idées. En tant que communicateurs voilà ce que vous devez faire et nous en tant que responsables de médias, voilà ce qu'on peut mettre comme garde-fous pour que nos médias ne soient pas des moyens de communication », a-t-il souligné.
Tout en saluant l'initiative du CSC, le coordonnateur du Centre national de presse Norbert Zongo, Abdoulaye Diallo a relevé le sérieux des médias burkinabè, arguant du même coup qu'aucun d'eux ne souhaite que la situation sécuritaire actuelle empire. « Je suis au CNP-NZ depuis 25 ans. Et je vous assure que pour les médias que j'observe depuis 25 ans, honnêtement, ce n'est pas une préoccupation. On aspire qu'à être des professionnels qui ne vont pas jeter de l'huile sur le feu... On n'a jamais vu un média prendre l'information, la balancer et dire qu'il s'en fout. Combien d'informations sont retenues ? La majorité des informations font l'objet de rétention. Mais moi j'ai le sentiment que même le minimum, les journalistes ne l'ont pas. Ils courent derrière l'information, ils ne l'ont même pas. On a vu des cas où l'information est publiée sur le site du ministère et on nous fait tourner pour l'information. Il y a trop de culture du secret », a-t-il déploré.
Au terme des échanges, Abdoulazize Bamogo a rappelé que l'objectif de ces échanges est de dialoguer car c'est de là que viennent les propositions pertinentes pour une lutte plus efficace contre le terrorisme.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Bolloré Transport & Logistics est devenu Africa Global Logistics (AGL) Burkina Faso. Il fait désormais partie du groupe mondial Mediterranean Shipping Company (MSC). MSC est un groupe de renom, premier armateur mondial, Le changement de nom a été entériné par le conseil d'administration et l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires. La nouvelle marque de MSC, AGL Burkina Faso a été présentée à la presse, le vendredi 13 juillet 2023, au cours d'une soirée.
L'intérêt d'appartenir à une telle multinationale est gage de la poursuite du développement de l'Afrique. Le nouvel actionnaire MSC, a indiqué le directeur pays de AGL Burkina Faso, Seydou Diakité, a de grandes ambitions pour le développement de la logistique intégrée en Afrique. Car, ce maillon contribuera sans nul doute à améliorer les performances des différentes filiales de AGL en Afrique. Avec AGL Burkina Faso, a précisé le directeur pays, il sera désormais possible de proposer des solutions logistiques intégrées.
« C'est-à-dire, depuis le fournisseur au bateau, du bateau au port de débarquement et du port de débarquement par la route, par le chemin de fer, par l'avion. Avec l'arrivée de MSC, nous allons pouvoir bonifier les investissements pour répondre aux exigences de nos clients », a-t-il détaillé. Lorsqu'il y a un changement majeur dans une organisation, a-t-il fait savoir, il est de bon ton d'informer les clients et le présenter à la presse par courtoisie et par politesse. « Bolloré Transport & Logistics est désormais AGL Burkina Faso. Mais d'un point de vue de la forme, la structure reste ce qu'elle était et ne changera pas. Les équipes qui travaillaient avec nous sont toujours les mêmes. Elles vont peut-être s'agrandir au besoin », a-t-il rassuré.
Le directeur général de Côte d'Ivoire Terminal, entreprise qui gère le 2e terminal à conteneurs du port d'Abidjan, Koen De Backker, le directeur commercial d'AGL Côte d'Ivoire, Pierre Cazorla et Alexis Ouédraogo, représentant pays de SITARAIL au Burkina Faso, ont assisté à cette cérémonie de présentation.
« AGL, notre nouvelle marque est un partenaire historique de l'Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso. Il s'est très tôt inscrit dans la vision de contribuer au développement économique du Burkina Faso », a déclaré le président du conseil d'administration, Lassiné Diawara. Il a affirmé que la nouvelle marque est et restera au service, à l'écoute des partenaires et des clients. Elle s'engagera, a-t-il ajouté, à répondre à leurs besoins, afin de toujours les satisfaire.
« Attendez-vous désormais à une qualité de service optimale et une relation de confiance, pour mieux vous servir. Bienvenue à AGL Burkina Faso, et merci pour votre contribution au développement de nos activités. Nos équipes expérimentées sont à votre service », a-t-il terminé.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Le cadre Deux heures pour nous deux heures pour Kamit a célébré le nouvel an africain (Kamit) le mercredi 19 juillet 2023. Il s'agit de l'an 6260, placé sous le signe de la prise de conscience de la jeunesse africaine.
Chaque 19 juillet marque le nouvel an du calendrier africain. Au Burkina Faso, l'organisation Deux heures pour nous deux heures pour Kamit a tenu à commémorer cette date qui est importante conformément à sa lutte pour une prise de conscience des valeurs africaines.
Selon le secrétaire général de Deux heures pour Kamit, Lianhoué Imhotep Bayala, cette date symbolise une aspiration à affirmer l'identité africaine, la pensée africaine, aussi singulière que soit elle. « Le calendrier africain a la même dignité que le calendrier grégorien. Et le calendrier grégorien n'a pas le monopole devant le calendrier chinois », a-t-il affirmé.
En choisissant de commémorer cette date à l'amphithéâtre A600 de l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, cette organisation compte envoyer un signal fort. « Nous sommes dans une invite des Africains à ne pas se noyer dans les identités des autres parce que même lorsque nous nous noyons, il n'y a personne dans ces cultures qui tente de nous sauver. Mieux vaut apprendre à nager dans nos propres mares que de tenter des compétions presque suicidaires dans les mares culturelles que nous ne maîtrisons pas », a indiqué Lianhoué Imhotep Bayala.
Le calendrier africain pour remonter le temps
Cette activité a vu la présence de plusieurs défenseurs de la culture burkinabè et africaine. Dr Dramane Konaté, homme de la culture, partage l'idéal que défend cette organisation. « Nous sommes en Afrique et il faut qu'on apprenne à penser de nous-mêmes, par nous-mêmes et pour nous-mêmes. On ne peut pas se développer en engrangeant des données venues de l'extérieur », a-t-il déclaré.
En citant le Pr Joseph Ki-Zerbo, « on ne développe pas, on se développe », Dr Dramane Konaté a invité la jeunesse à se connaître elle-même, à travers son histoire, ses origines et ses valeurs. « Pour savoir qui nous sommes, il faut remonter le temps. Et pour remonter le temps, il faut naturellement un calendrier », a-t-il insisté.
Valorisation du calendrier Kamit
Le calendrier africain est produit sous trois formats (table, poche et mur). En plus de cela, la série de conférences-débats tenue à Koudougou du 14 au 18 juillet 2023 a visé également à promouvoir ce calendrier. Tour à tour, les organisateurs ont remis ces calendriers aux invités officiels en guise de plaidoyer pour valoriser la culture africaine.
« Nous voulons faire de l'Etat le premier pionnier et le premier citoyen de promotion de cet outil (…) Faire du gouvernement, le premier ambassadeur de ce calendrier en consacrant un jour férié chaque 19 juillet pour que les Africains qui se retrouvent chaque 1er janvier et d'autres dates du calendrier, que nous puissions également fêter ce patrimoine de la fierté et du génie de nos ancêtres », a-t-il expliqué.
Le chargé de mission et représentant du ministre en charge de la culture, Alassane Ouango, a salué la tenue de cet événement et a rassuré les organisateurs que le gouvernement s'est inscrit dans cette même logique. « C'est un événement qui tient à cœur le département parce qu'au niveau du ministère, on est en train d'instituer un cadre pour célébrer ces journées africaines afin de valoriser notre savoir-faire au niveau national », a notifié le représentant du parrain de l'événement.
Il faut noter que la 8e édition de l'université Sankoré s'est tenue du 14 au 18 juillet 2023 à Koudougou. Placée sous le thème général « Culture, lutte de libération et construction de l'État-nation », l'apothéose est marquée par la célébration du nouvel an africain, le Kamit. Conformément à ce calendrier, l'Afrique célèbre l'an 6260.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Décédé le jeudi 13 juillet 2023, une cérémonie d'hommage au Colonel Pierre Ouédraogo est prévue le mardi 25 juillet 2023 au Mémorial Thomas Sankara. A travers le communiqué ci-après, le Comité International du Mémorial Thomas Sankara (CIMTS) invite les camarades anciens pionniers, anciens sofa, anciens CDR, les anciens membres des groupes d'animation, les sympathisants de l'idéal révolutionnaire du 4 août 83, les amis et compagnons de Feu le Col. Pierre Ouédraogo, à y prendre part. L'heure limite d'arrivée est fixée à 7h30. Les détails dans ce communiqué !
COMMUNIQUE DU CIMTS
Le Comité International du Mémorial Thomas SANKARA invite tous les camarades anciens pionniers, anciens sofa, anciens CDR, les anciens membres des groupes d'animation, les sympathisants de l'idéal révolutionnaire du 4 aout 83, les amis et compagnons de Feu le Col. Pierre OUEDRAOGO, à prendre part à la cérémonie d'hommage du Col. Pierre OUEDRAOGO prévue ce mardi 25 juillet 2023 au Mémorial Thomas Sankara. Heure limite d'arrivée 7h30.
Pour toute information complémentaire veuillez prendre attache avec le SG du CIMTS (+226 64 27 47 55) ou Roger Bayi (+226 75 91 34 07)
Le révolutionnaire ne meurt pas, il passe le flambeau à d'autres.
La lutte continue.
Col. Major (er) Daouda TRAORE,
Vice-Président du CIMTS
Les 6 et 7 juillet 2023, le département de chirurgie et spécialités chirurgicales de l'Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR/SDS) de l'université Joseph Ki-Zerbo organisait ses premières journées scientifiques sous le thème : « Quel modèle de formation en chirurgie dans nos pays à ressources limitées ». Dans cette interview qu'il nous a accordé, Pr Bertin Priva Ouédraogo, professeur titulaire d'ORL et de chirurgie cervico-faciale et chef du département chirurgie et spécialités chirurgicales fait le bilan de ces journées scientifiques et revient sur les difficultés rencontrées dans la formation des chirurgiens au Burkina Faso. Entre autres difficultés, le non fonctionnement du laboratoire d'anatomie et de dissection qui pourtant existe, obligeant les étudiants à être formés directement sur le champ opératoire en regardant leurs maîtres opérer ou alors à aller hors du pays pour apprendre à disséquer sur des cadavres. Pourtant des cadavres, ce n'est pas ce qui manque au Burkina, comme le souligne Pr Ouédraogo. Lisez plutôt !
Lefaso.net : Quelles sont les différentes spécialités chirurgicales enseignées dans votre département ?
Pr Ouédraogo : le département de chirurgie et spécialités chirurgicales de l'UFR SDS de l'université Joseph Ki-Zerbo est un grand département qui regroupe plusieurs disciplines. Actuellement, nous avons douze spécialités chirurgicales qui sont enseignées, mais il y a encore des spécialités chirurgicales qui ne sont pas encore enseignées.
C'est pour vous dire que le champ est plus vaste que cela, mais l'UFR travaille à ce qu'on puisse combler ce gap. Vous devez savoir que la chirurgie se développe, qu'il y a des spécialités qui émergent et qui n'existaient pas il y a dix ans, 20 ans, 30 ans et que nous devons aussi pouvoir enseigner aux étudiants que nous formons. Ce qui fait que les besoins sont de plus en plus renouvelés. Mais à l'étape actuel, nous avons douze spécialités chirurgicales qui sont enseignées et qui composent le département.
En plus de ces douze, qui sont des spécialités de la médecine, vous avez la chirurgie dentaire qui fait partie du département de chirurgie et spécialités chirurgicales et la chirurgie dentaire en elle-même a au moins neuf spécialités qui sont enseignées au niveau de la section dentaire. Quand vous mettez tout ça ensemble, vous voyez que c'est un grand département avec beaucoup de spécialités qui se côtoient. Au niveau de l'UFR SDS, nous avons quatre filières de formation de base : la filière médecine, la filière chirurgie dentaire, la filière pharmacie et la filière technicien supérieur de santé. Et dans ces filières, il y a deux filières : la chirurgie dentaire et la médecine qui se retrouvent à cheval sur le département de chirurgie et spécialités chirurgicales.
Pouvez-vous nous citer les douze spécialités chirurgicales enseignées dans votre département ?
Oui, je peux les citer, même si ce ne sera pas tout. Il y a d'abord l'ORL parce que c'est ma spécialité. Ensuite vous avez l'ophtalmologie, la stomatologie et chirurgie maxillo-faciale, l'urologie, la traumatologie orthopédique, la cancérologie chirurgicale, la chirurgie générale, la chirurgie pédiatrique, l'anesthésie-réanimation, la chirurgie vasculaire et j'en oublie.
Vous avez organisé les 6 et 7 juillet 2023, les premières journées scientifiques du département de chirurgie et spécialités chirurgicales. Pourquoi cette initiative ?
L'organisation de ces premières journées a été le vœu de tous les acteurs du département. A la cérémonie d'ouverture, vous avez dû constater que tous ceux qui sont passés ont exprimé qu'il s'agit d'une volonté de tous les acteurs depuis plusieurs années qui voulaient que toutes ces spécialités chirurgicales puissent trouver un cadre commun pour parler de sciences, de santé. Il fallait fédérer les énergies pour trouver un créneau et c'est pour cela que nous avons organisé ces journées.
Il fallait vraiment une volonté réelle, non seulement des acteurs, mais aussi de l'UFR/SDS et du comité d'organisation pour faire en sorte que ces journées scientifiques se tiennent. Je profite de cette occasion pour saluer les coordonnateurs de DES (Diplôme d'études spécialisées) et toutes les disciplines qui sont enseignées au niveau du département de chirurgie et qui ont accepté d'accompagner l'organisation de ces journées.
Quel bilan faites-vous de ces journées ?
Sur tous les points, nous avons des raisons d'être satisfaits. Du point de vue de la participation, malgré le contexte que nous connaissons sur le plan national et même sur le plan universitaire, le mois de juillet coïncide avec la période de pré-vacances, il y a une activité hyper intense au niveau des enseignants. Malgré cela, nous avons enregistré plus de 200 participants à ces journées. Il faut saluer cette mobilisation qui est au-delà des attentes. Ensuite, nous avons sur le plan du bilan scientifique, pu produire environ 90 communications orales, 30 communications affichées sous forme de e-posters et réalisé sept conférences pendant ces deux jours.
C'est énorme ! Et pour aller au-delà, quand on voit les thèmes abordés, notamment le thème principal : quel modèle de formation en chirurgie dans nos pays à ressources limitées et les quatre sous-thèmes : la prévention des infections en chirurgie, la prise en charge de la douleur en chirurgie, les urgences traumatiques et les innovations en chirurgie ; vous voyez que sur le plan qualitatif, nous avions vraiment de la matière.
Justement parlant du thème principal, à l'issue de ces journées, quelles sont les recommandations que vous avez formulées pour une meilleure formation des chirurgiens dans un pays comme le nôtre ?
A l'issue des échanges sur la question, nous faisons le constat qu'il y a des difficultés dans les pays à ressources limitées et que nous devons changer de paradigmes. La chirurgie a cela de spécifique que, pour apprendre la chirurgie, il faut toucher des mains la matière. Il faut apprendre à inciser, il faut apprendre à disséquer. Ce sont des gestes manuels qu'il faut apprendre et ça met du temps. On était en droit de se poser la question : comment on va faire pour former des chirurgiens compétents dans un pays où on a des ressources limitées ?
On dit cela parce qu'ailleurs dans les autres pays, ils ont des laboratoires de compétences et des laboratoires de simulation où vous pouvez arriver et on vous donne une tête artificielle. Vous avez des équipements et vous pouvez apprendre à opérer sur ces matériaux-là avant d'aller sur l'humain. C'est excessivement cher. Nous voulons aller vers cela. Nous aurions voulu que toutes nos universités aient ces laboratoires, mais c'est très difficile.
Est-ce qu'on va continuer dans cette situation de former des médecins et ne pas pouvoir avoir accès à ces outils de formation ? Et si on reste dans cette situation, quel genre de chirurgien on va continuer à former ?
Pour contourner cela, dans nos pays, les chirurgiens sont formés directement par proximité avec les maîtres et les enseignants, c'est directement sur le champ opératoire qu'on apprend. C'est la réalité, on est tous passé par là, on a tous appris de cette façon.
Ce qui est dommage, c'est que le nombre augmente. Au moment où nous on se formait, le problème ne se posait pas, nous étions deux ou trois apprenants avec un seul maître et des patients suffisamment nombreux. Mais aujourd'hui, les réalités sont différentes, on n'a plus suffisamment de patients et quand on voit le nombre d'apprenants, on n'a plus de la matière suffisante pour qu'ils puissent apprendre comme il se doit auprès des maîtres qui opèrent. Donc il faut qu'on trouve une solution.
La solution qu'on envisage entre autres, ça va peut-être choquer certaines personnes, mais il faut qu'on recoure aux cadavres. C'est la matière qui est théoriquement la plus accessible dans notre contexte. Beaucoup d'universités qui sont en avance sur la chirurgie où nos gens vont se former dissèquent sur les cadavres. C'est sur cette matière qu'on doit apprendre à opérer. Le cadavre ne se plaint plus, il ne réagit pas, il est moins cher et il est « disponible ».
Il y a des pesanteurs, des aspects sociologiques qui entourent cette question, ce qui fait que c'est un tabou, on ne veut pas y aller. Mais aujourd'hui, nos chirurgiens dépensent des millions pour aller à Abidjan, pour aller à Dakar pour apprendre à opérer sur des cadavres, pour faire de la dissection. Jusqu'à récemment, j'ai des collaborateurs qui ont dû faire le déplacement à Abidjan pour aller apprendre à opérer, à disséquer dans le nez, apprendre à opérer l'oreille sur des cadavres.
Mais soyons raisonnables, ce ne sont pas les cadavres qui manquent au Burkina. On les enterre pour les termites ou pour autre chose. Est-ce que ça ne pourrait pas servir à la science ? Il y a surement des lois qui encadrent cela, mais il faut qu'on ait le courage de franchir le pas, qu'on s'approprie la question et qu'on puisse résolument lever les goulots d'étranglement qui empêchent que la dissection de cadavres au Burkina soit une réalité.
On a construit des laboratoires à l'université pour cela, mais on n'a jamais eu de cadavres pour disséquer. Pourquoi ? Je ne veux pas trop rentrer dans les détails, mais c'est pour dire que c'est faisable, pour peu qu'il y ait de la volonté pour accompagner l'action, on doit pouvoir améliorer conséquemment la formation de toutes les disciplines chirurgicales.
Toutes les disciplines que nous enseignons ont besoin de faire de la dissection de cadavres pour pouvoir évoluer dans l'apprentissage. C'est une matière qui devrait pouvoir être accessible en attendant des milliards pour avoir des laboratoires de compétences comme ça se fait ailleurs, pour avoir des équipements de simulation pour opérer.
C'est un cri de cœur et c'est un plaidoyer que nous lançons pour qu'on revienne sur la question et que les autorités compétentes nous accompagnent pour qu'on puisse mettre à jour notre laboratoire d'anatomie et de dissection qui va faire le bonheur de la formation en chirurgie. L'année passée j'ai fait un déplacement à Abidjan, je suis allé à l'université de Cocody pour voir comment fonctionnait leur laboratoire de dissection, j'étais émerveillé.
Ça a couté de l'investissement, mais c'est parce qu'il y a eu un accompagnement sur d'autres aspects, sur le plan sociologique, sur le plan des textes, sur le plan organisationnel. Ce qui a permis qu'aujourd'hui Abidjan est une des références en matière de dissection. Beaucoup de nos spécialistes sont obligés d'y aller. Quand on calcule le coût du déplacement, le coût du séjour, le coût de la formation pour pouvoir faire une semaine de dissection, en faisant ça au Burkina Faso, je crois qu'on gagnerait. La plupart des pays qui nous entourent sont en avance sur nous et je crois qu'il ne faut pas qu'on dorme sur cette question.
Après ces journées scientifiques, nous allons contacter qui de droit pour qu'on revienne sur cette question pour voir qu'est-ce qui a empêché jusqu'à présent qu'on mette en place ces laboratoires d'anatomie pour permettre à nos jeunes médecins et jeunes chirurgiens que nous formons de pouvoir apprendre à opérer en disséquant.
Sur les sous-thèmes abordés, par exemple les innovations en chirurgie, nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvons pas être en marge des innovations. Nous devons être au courant de ce qui est fait dans le monde, parce que le monde est devenu un village planétaire.
Nous avons l'obligation de savoir ce qui est fait sur le plan de la technologie et ça va très vite. Mais nous sommes obligés d'avoir les pieds sur terre parce que les réalités du Burkina sont ce qu'elles sont. Nous ne pouvons pas aujourd'hui rêver d'opérer avec des robots comme ça se fait dans la plupart des pays en Europe, mais nous devons travailler avec les décideurs et avec tous les acteurs concernés à améliorer notre plateau technique pour qu'il réponde à un minimum.
Nous envoyons des gens se faire former dans des pays et quand ils reviennent au Burkina, ils sont fortement désillusionnés parce qu'ils ont appris à opérer avec des instruments, des appareils, des outils, mais ici, ils ne les ont pas, donc beaucoup sont déçus. Une des recommandations que nous avons faite à l'endroit des chirurgiens nouvellement formés et qui vont dans ces pays développés, c'est de leur dire qu'il faut qu'ils apprennent à innover ici avec la matière que nous avons, qu'ils apprennent à contextualiser les choses et à développer leur génie pour qu'on avance nous aussi pas forcément au même rythme que de l'autre côté, mais qu'on puisse avancer avec pour objectif principal de donner les meilleurs soins à nos patients dans le contexte dans lequel nous sommes.
Ce sont là quelques recommandations. Les débats étaient riches, chacun est reparti avec quelque chose et c'est ça qui est le plus important.
Quels sont les perspectives pour les années à venir dans votre département ?
Il y a une chose qui est certaine, avec la réussite de ces journées, tous les acteurs sont unanimes qu'il faut qu'on arrive à formaliser ce cadre qui regroupe toutes les spécialités. Nous allons nous atteler à faire le bilan de ces journées et présenter à l'ensemble des acteurs du département. C'est à l'issue de ce bilan que nous allons nous projeter sur l'avenir. Une chose est certaine, nous savons que ce ne sera pas les seules journées. Il faut que nous nous regroupions pour parler ce qui est commun à nous tous et sur ce plan, on est optimiste.
Un dernier mot ?
Je suis satisfait de l'organisation de ces journées scientifiques. Je remercie tous les acteurs qui ont permis que ces journées se tiennent en commençant par le président de l'université Joseph Ki-Zerbo, la direction de notre UFR et tous les acteurs, les enseignants du département de chirurgie.
Interview réalisée par Justine Bonkoungou
Photo et vidéo : Auguste Paré
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Le président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouagadougou a effectué une visite le vendredi 26 mai 2023 sur le site du marché à bétail de Lanoag-Yiri, situé à la sortie sud de Ouagadougou. Le PDS et sa suite, accompagnés de la presse, ont pu visiter des sites de vente de bovins, d'ovins et de caprins, etc. Lors de cette visite, la délégation y a découvert un abattoir clandestin et avait rassuré que des dispositions seront prises, de concert avec les premiers responsables du marché, pour mettre fin à cette pratique. Environ deux mois après, nous sommes repartis sur les lieux et rien n'est toujours fait ou envisagé. Une situation peu reluisante qui continue d'importuner la vie des riverains qui demandent la délocalisation de cet abattoir à ciel ouvert, sans aucun contrôle de vétérinaires.
Le 15 avril 2023, les commerçants de bétail du site de Ouaga Inter ont été déguerpis de force et réinstallés sur le site de Lanoag-Yiri. Sur ce nouveau site, en plus du commerce du bétail, un abattoir clandestin s'est installé dans l'arrière-cour du marché et des animaux sont abattus à ciel ouvert, sur place et sans aucun agent spécialisé pour le contrôle de la qualité de la viande, accusent des riverains.
Souvent même, selon les explications de quelques-uns d'entre eux, des animaux morts y sont dépecés et d'autres en agonie y sont achevés. Pire, les populations voisines se disent laissées à elles-mêmes, obligées de supporter ces odeurs nauséabondes jour et nuit. Malgré la visite des autorités communales sur les lieux, aucune mesure n'est prise pour non seulement soulager les populations riveraines mais aussi éviter que la viande de mauvaise qualité ne soit distribuée aux Ouagalais.
Au milieu de la viande accrochée sur place, de boyaux et de peaux d'animaux en putréfaction, d'excréments d'animaux, vendeurs et clients se côtoient dans une odeur pestilentielle et dans un bourdonnement infini d'essaims de mouches. C'est le constat qui se dégage à première vue de cet abattoir de fortune installé juste à l'arrière-cour et non loin des maisons d'habitation.
Pour Abdoulaye Déné, sexagénaire et riverain de cet abattoir de fortune, la situation devient insupportable aussi bien pour les enfants que pour les vieux. « Vraiment, les odeurs que dégage cet abattoir sont insupportables pour nous les riverains. Ce sont des odeurs de pourri. Rien que la nuit dernière, nous étions obligés de nous enfermer dans la maison, de tout boucler à cause des odeurs. Nous ne pouvons même pas rester dehors. Ces odeurs entraînent des ballonnements et des maladies. Le gros problème, ce sont les mouches. Tu ne peux pas manger sans que les grosses mouches de cet abattoir ne s'invitent dans ton plat. Tu prends une mangue et dès que tu la coupes, tu vas voir ces grosses mouches rappliquer. Avant l'installation de cet abattoir, nous ne connaissions pas ces désagréments », fulmine-t-il.
« C'est une véritable préoccupation pour nous les riverains. Nous ne pouvons pas déplacer nos cours sinon cela devient vraiment insupportable. Je suis même allé là-bas. Les animaux sont tués sur place, les boyaux et les excréments jetés sur place et de surcroit sans aucun contrôle sanitaire. Cela crée des maladies sûrement et c'est nous les riverains qui sommes les premières victimes », explique-t-il.
Abdoulaye Déné invite donc les autorités compétentes à se pencher véritablement sur cette situation et de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties, bouchers et riverains. « Nous ne sommes pas contre ces gens (bouchers), eux aussi ils cherchent leur gagne-pain mais nous n'avons plus un autre endroit pour y aller. Nous demandons donc aux autorités de trouver au plus vite une solution à ce problème. Elles peuvent leur trouver un autre endroit, loin des habitations afin qu'ils puissent exercer leur métier dans les normes », a-t-il souhaité.
Paul Congo, représentant les premiers responsables du marché à bétail de Lanoag-Yiri, reconnaît la situation difficile que vivent les riverains mais la compare à celles des abattoirs frigorifiques. « Concernant les odeurs dégagées par les activités de cet abattoir et les plaintes des riverains, c'est une réalité. Même entre nous ici, si quelqu'un tue un animal et jette les excréments sur place, il y a une odeur nauséabonde qui se dégage. Si tu es dedans, ça ne te dérange pas mais ceux qui n'y travaillent pas, ça les indispose, ils souffrent. Mais même l'abattoir frigorifique de Kossodo, si tu passes à côté, il y a toujours ces odeurs. Donc les odeurs sont les mêmes que celles de Kossodo. Mais si nous avons de l'accompagnement, nous allons travailler à arranger les choses pour le bien de tous, vendeurs, bouchers et riverains », explique-t-il.
Pour lui, des mesures sont d'ores et déjà prises pour assainir un tant soit peu les lieux. « En ce qui concerne le marché, nous les responsables avons décidé d'ériger un mur pour éviter le désordre. Nous avons aussi décidé de nettoyer afin de rendre l'endroit plus propre et fréquentable et ne pas déranger le voisinage », nous confie-t-il. Un mur est en train d'être érigé pour, selon ses explications, limiter les installations désordonnées.
Paul Congo a profité de ces instants d'échanges pour égrener quelques préoccupations à l'endroit des premiers responsables de la commune de Ouagadougou. « Comme doléances, nous demandons encore aux autorités de revoir le cas du marché. Le marché de Lanoag-Yiri est un grand marché qui refuse toujours du monde, plus que tous les autres marchés à bétail de la ville. Chaque jour, plus de 500 têtes de bétail, de petits ruminants et au moins 100 têtes de gros ruminants sortent de ce marché. Malheureusement, le marché est très loin de l'abattoir frigorifique de Kossodo et de celui de Koubri. Quelqu'un peut venir acheter quelques têtes d'animaux pour se débrouiller et prendre soin de sa famille. Il est donc obligé de se déplacer jusqu'à Kossodo ou Koubri pour les contrôles de qualité. Cela rend leur tâche difficile », lance-t-il.
« Nous demandons donc aux autorités si possible, de construire un vrai abattoir aussi petit soit-il mais répondant aux normes exigées sur le site du marché de Lanoag-Yiri, cela va beaucoup nous soulager. Même avant l'abattoir, si nous pouvons avoir un vétérinaire sur place qui pourrait contrôler la santé des animaux et la qualité de la viande qui sortent de ce marché, ce serait déjà bien. Nous savons que l'abattoir ne peut pas être construit dans un court délai mais si nous avons un vétérinaire sur place, ça va résoudre pas mal de nos problèmes », a-t-il ajouté.
Tout comme il l'avait fait lors de la visite du PDS, Paul Congo assure une fois de plus que de façon générale, au marché de Lanoag-Yiri, il n'y pas de problèmes. « Les gens s'entendent très bien et ça se passe plutôt bien au niveau des recettes. Il n'y a pas de grandes difficultés. Il y a de l'eau potable, de l'électricité, des toilettes. La seule préoccupation, c'est l'insécurité qui fait qu'on n'arrive pas à écouler le bétail comme avant, notamment vers Dori, Djibo, le Niger, etc. Nous demandons qu'il y ait la cohésion sociale et que la paix revienne au Burkina Faso », assure-t-il.
Pour M. Congo, depuis la visite du PDS, ce sont les responsables du marché qui ont constitué une délégation pour adresser une demande à propos de l'abattoir mais il n'y a pas encore de suite, précisant que les démarches sont toujours en cours.
Toutes nos tentatives pour prendre langue avec les services de la commune de Ouagadougou sont restées infructueuses jusqu'au moment où nous tracions ces lignes.
Aux dernières nouvelles, la police municipale a fait une descente inopinée sur les lieux ce mercredi 19 juillet 2023. « Cette action entre dans le cadre de lutte pour sauvegarder l'hygiène publique, la salubrité et prévenir les citoyens des produits impropres à la consommation publique », explique-t-elle sur sa page Facebook. « Au cours de cette opération, une trentaine de tête d'animaux composées de petits et de gros ruminants ont été saisis et remis au parc animalier Bangr-weogo pour alimenter les animaux qui s'y trouvent », selon la police municipale.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net