Quelle gloire y a-t-il à être le premier à annoncer la mort d'un individu ? Cette question mérite d'être posée, compte tenu de la propension de certains individus ou pages Facebook à diffuser de fausses nouvelles. Il est peut-être temps de traîner ces « agents de la mort » devant les tribunaux. Ne serait-ce que pour l'exemple.
Le samedi 15 juillet 2023, plusieurs pages Facebook ont diffusé une fausse information sur le décès du cinéaste Joseph Tapsoba, également connu sous le nom de « Chocho » pour son rôle dans la série à succès « Commissariat de Tampy ». L'une de ces pages, sans la nommer pour éviter de lui faire de la publicité gratuite, a publié l'information tôt le matin avec pour titre "L'Afrique en deuil".
D'autres pages Facebook et internautes ont partagé la publication, propageant ainsi la rumeur et semant la confusion, la tristesse et le doute dans l'esprit du public. Comme d'habitude, il y a eu un déferlement de messages de condoléances sur la toile.
Face aux proportions inquiétantes que prenait la rumeur, le cinéaste Joseph Tapsoba a publié un message et une vidéo sur son compte Facebook. Son intervention a permis de rassurer ses fans et dissiper la rumeur. À 10h22, voici ce qu'il a écrit : « Quel plaisir de cueillir de beaux fruits naturels dans mon jardin ! Bon début de week-end à tous. » Dans la vidéo, celui qui a joué le rôle de « Lantiiga » dans la série « Affaires publiques » a déclaré : « Opérationnel 5/5. Merci Seigneur pour cette belle journée du 15 juillet 2023. Que le Seigneur donne la paix à notre pays ».
La toile n'est pas un marché
Au lieu de présenter ses excuses à ses abonnés, à l'artiste et aux Burkinabè, l'administrateur de la page s'est contenté de rectifier en affirmant que l'artiste était bel bien vivant. Pire, malgré le démenti, certains internautes ont continué à répandre des messages de condoléances en commentaires. Cela démontre que les Burkinabè ne lisent plus et sont friands de tout ce qui touche à la mort.
Il est absurde qu'une page se prétendant culturelle n'ait pas pensé à contacter un cinéaste ou un comédien de théâtre pour vérifier l'information avant publication. Il semble que la course effrénée aux "likes" fasse oublier à certains que les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. La toile n'est pas un marché. D'ailleurs, même au marché, il y a un temps pour bavarder et un temps pour ranger sa langue.
Un internaute du nom de Landry Daniel Ouédraogo a exprimé sa déception sur son compte Facebook sur cette affaire. « Vous voyez de la manière dont vous avez réagi face à la Fake news annonçant le décès de Chocho, c'est de cette même manière vous devez soutenir vos artistes et acteurs. Bonne journée. » Ses propos sont révélateurs sur l'état d'esprit des Burkinabè, prompts à te couvrir d'éloges à ta mort, mais absents quand tu as besoin d'eux.
Ils ne doivent pas s'en tirer à bon compte
Ce type de rumeurs sur le décès de personnalités publiques n'est pas nouveau. On se souvient que les « marchands de la mort » avaient annoncé la mort de Boukary Kaboré, dit « le Lion », le 12 mars, avant que la grande faucheuse ne l'emporte réellement dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 mai 2023. En plus de discréditer le travail abattu par les médias professionnels, ces pages Facebook causent des dommages considérables aux personnes concernées ainsi qu'à leurs proches. Il arrive que certaines personnes sensibles fassent un malaise cardiaque.
Si de telles publications mensongères prospèrent, c'est probablement parce que les administrateurs de ces pages n'ont jamais été inquiétés. Il serait peut-être temps que les personnes victimes de ces pages en quête d'abonnés et de popularité portent plainte. Les administrateurs desdites pages ne doivent pas s'en tirer à bon compte. Ne serait-ce que pour l'exemple.
De leur côté, les Burkinabè devraient éviter de partager tout ce qui leur tombe sous les yeux. Il ne faut pas se gaver de tout. Tout n'est pas digeste sur la toile. Il est important de se montrer critique et réfléchi. A bon entendeur.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
Lorsque survient un cas d'hypotension ou d'hypoglycémie, la consommation de certains aliments peut aider à établir l'équilibre. Cela, afin de lever l'urgence avant d'avoir recours à une consultation médicale pour être mieux situé sur la cause du déséquilibre.
On parle d'hypoglycémie lorsque le taux de sucre, principale source d'énergie dans le corps, est faible. Elle peut être causée par la prise de certains médicaments pour traiter le diabète, la faible consommation d'aliments contenant des glucides, ou parce que l'on a sauté le petit déjeuner, par la déshydratation parce que l'on ne boit pas assez d'eau, par la pratique d'un sport trop intensif ou encore par la consommation excessive d'alcool ou de boissons énergisantes. L'hypoglycémie se manifeste par des vertiges, des nausées, des céphalées et peut conduire au coma dans les cas graves.
La prise en charge de l'hypoglycémie doit être immédiate. « Lorsque vous sentez les symptômes de l'hypoglycémie, il faut immédiatement prendre un verre d'eau plate auquel on ajoute deux carreaux de sucre et l'on boit. On peut également prendre un pot de yaourt sucré, un jus de fruit sucré. On peut également prendre un verre d'eau auquel on ajoute une cuillérée à soupe de miel et consommer. Un jus de citron, d'orange ou de pamplemousse auquel on ajoute deux carreaux de sucre, peut aussi aider à normaliser la glycémie. Consommer une cuillérée à soupe de confiture, peut aussi faire passer l'hypoglycémie », conseille Yasmine Zerbo, diététicienne. Manger aussi des céréales (riz, maïs), féculents (pain, pâtes alimentaires, couscous, fonio), tubercules (manioc, ignames, pomme de terre, patate douce) ainsi que des fruits et légumes riches en glucides, permet de stabiliser la glycémie.
L'hypotension artérielle est caractérisée par une pression du sang anormalement faible. Elle se manifeste par des nausées, des vertiges. La carence en sels minéraux (calcium, magnésium, potassium, sodium), la déshydratation, une maladie neurologique ou encore la prise d'un médicament, peuvent être à la base d'une hypotension. Pour réguler la tension, la consommation du chocolat noir est recommandée. « Le chocolat noir contient un enzyme qui va aider le corps à réguler la tension », explique Yasmine Zerbo.
La consommation des agrumes (citron, orange, kiwi, mandarine, pamplemousse) qui contiennent de la vitamine C, du fromage qui est riche en sodium favorise également la normalisation de la tension artérielle. Consommer de la viande de poulet, du poisson, des œufs, des produits laitiers, de l'eau de coco riche en sels minéraux, des aliments riches en magnésium et en potassium comme le lait, la banane, les légumineuses (haricot, pois de terre, lentilles, soja), permet de venir à bout de l'hypotension.
Il existe également quelques recettes diététiques, permettant de réguler la tension artérielle. On peut par exemple prendre un verre d'eau auquel on ajoute du jus de citron ainsi qu'une pincée de sel et du miel et que l'on boit. On peut également prendre du romarin en infusion.
La diététicienne recommande de boire au moins deux litres d'eau par jour, car la déshydratation peut conduire à une hypoglycémie ou une hypotension.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net
Une délégation gouvernementale, conduite par le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a échangé avec le bureau de la coordination de la Confédération générale du Travail du Burkina de l'Office national de l'Eau et de l'Assainissement (CGT-B/ONEA), ce lundi 17 juillet de 2023, à Ouagadougou, au Cabinet du ministre chargé de la Fonction publique.
Cette délégation, en plus du ministre d'Etat était composée du ministre de l'Environnement, de l'Eau, et de l'Assainissement, Roger Baro, de celui en charge de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, du Secrétaire général du Gouvernement, Jacques Sosthène Dingara et du Directeur de Cabinet du Président de la Transition, Martha Céleste Anderson Dekomwin Médah.
Les échanges, entamés la semaine dernière, font suite à la nomination en conseil des Ministres du mercredi 6 juillet dernier, de Adama Traoré à la tête de l'ONEA et désapprouvée par les responsables syndicaux de cette structure.
Lors de la première rencontre, le ministre d'Etat, Bassolma Bazié a demandé à ses hôtes du jour et toute personne ou structure tierce des preuves incriminant Monsieur Traoré.
« Ce sont ces différentes preuves que nous avons synthétisées à la demande du ministre chargé de la Fonction publique, pour les remettre ce matin à la délégation du gouvernement », a indiqué le secrétaire général adjoint de la coordination CGT-B/ONEA, Wendlassida Olivier Yaméogo, à l'issue de l'audience.
« Nous avons fourni les preuves. C'est au gouvernement de peser ses preuves pour voir la conduite à tenir. Et nous, nous en tenons à sa décision », a poursuivi M. Yaméogo.
Le ministre d'Etat, chef de la délégation gouvernementale, a félicité les partenaires sociaux pour leur rôle de veille citoyenne et les a encouragés à poursuivre sans état d'âme le travail pour leur contribution à la construction d'une gouvernance vertueuse.
« Je leur ai demandé des preuves afin d'éviter que des amalgames soient faits sur mon rôle de ministre d'Etat et le fait que j'ai dirigé la CGT-B. Du reste, la confiance n'exclut aucunement le contrôle. Le gouvernement, tout en félicitant la coordination pour les documents transmis, les analysera en complément du travail de vérification déjà entamé et avisera », a-t-il soutenu.
A l'entendre, au-delà de ce cas de nomination actuellement incriminé, des actions engagées se poursuivront à l'ONEA comme partout ailleurs pour une gouvernance vertueuse.
La délégation syndicale a remercié le gouvernement pour l'écoute. Cela, dit-elle, contribue au renforcement du dialogue social.
DCRP/MFPTPS
Lors d'un panel, sur le thème : « Droit à l'éducation au Burkina Faso : réalité ou relativité », tenu, le 6 juillet 2023 à Ouagadougou, Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre en charge de la femme et chercheure qui faisait partie des trois panélistes, est revenue sur certaines erreurs commises en matière de politiques éducatives au Burkina. Quelques points essentiels de son analyse !
« On m'a demandé de parler des politiques éducatives. En parlant des politiques éducatives, j'ai été amenée à faire un retour en arrière, en partant de l'époque coloniale. Parce que notre école, quand vous en entendez parler actuellement, on dit toujours que c'est l'école coloniale qui est toujours maintenue. On n'est pas encore parvenu où on n'est pas encore arrivé à inventer un modèle d'éducation qui soit basé sur nos propres valeurs, nos propres objectifs ».
C'est ainsi que Dr Nestorine Sangaré a planté le décor de son intervention, avant de rappeler que l'école ou l'éducation, ce n'est pas seulement ce qui se passe dans la salle de classe. Contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de personnes, l'éducation, selon Mme Sangaré, est un long processus qui commence dès la naissance, la petite enfance, ensuite l'école primaire, l'adolescence, post-primaire, secondaire et puis l'université, avant de se retrouver sur le marché du travail.
« C'est comme cela que l'école française est structurée, mais avec le temps, ou malheureusement dès le début, nous avons pensé l'école opposée à l'éducation sociale de base, comme si ces deux systèmes d'éducation devaient évoluer parallèlement. Et je pense que c'était la plus grosse erreur, parce que les fondements de la législation en matière d'éducation, c'est d'abord les valeurs de notre de société. C'est-à-dire, comment éduquer les enfants et quel contenu d'éducation leur donner », a-t-elle argumenté.
Former de jeunes pour faire la production agricole, mais pas pour faire des diplômés
Une argumentation qui l'a amenée à s'appesantir sur l'école coloniale. Une école, de laquelle l'école burkinabè tire sa base. Selon les explications de la chercheure, le colonisateur avait un objectif clair et savait exactement pourquoi il voulait scolariser les enfants des pays colonisés. Et la réponse à ce « pourquoi », à l'entendre, c'est que l'éducation avait pour but dans un premier temps de former une élite de collaborateurs, des valets locaux, prioritairement au service de la métropole. « C'est-à-dire qu'ils n'étaient pas là pour servir leurs pays, mais formés pour servir les intérêts de la métropole », a-t-elle dit.
Le deuxième but, poursuit-elle, c'était de former des commis et autres cadres subalternes au service de colonies plus ou moins autonomes, et enfin des cadres moyens pour développer l'économie des Etats indépendants au début des années 60. Pour dire que du point de vue politique, c'était cela leur objectif et maintenant quand nos pays ont pris leurs responsabilités à partir des années 70, les politiques éducatives ont changé d'orientation, a poursuivi l'ancienne ministre en charge de la femme. « Les politiques ont tenté de donner une nouvelle orientation en procédant à ce qu'elles ont appelé des reformes de 1970 et 1990, en disant qu'ils ne pouvaient pas continuer avec les méthodes, les programmes éducatifs du colonisateur et qu'il y avait la nécessité d'initier des modes et des sources de financement d'éducation. Et dès 1990, on se posait la question de savoir qui finance l'éducation. Je m'arrête là pour dire que chaque droit a un coût », a-t-elle montré.
Elle fait remarquer que ce coût du droit à l'éducation doit être supporté par quelqu'un : l'Etat, les parents ou d'autres personnes. D'après elle, l'orientation du Burkina après les indépendances a été de mettre l'accent sur l'éducation rurale, parce que le gouvernement, de 1961 à 1983, a pensé des reformes pour promouvoir une économie essentiellement basée sur le secteur agricole. « Parce que notre économie était une économie agricole. Et dès ce moment, notre éducation avait un objectif rural. On formait les jeunes pour qu'ils puissent travailler la terre. On a formé beaucoup de gens pour la production, mais pas pour faire des diplômés », a-t-elle regretté.
YZ
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Un homme a été retrouvé mort suite à une pendaison, dans la soirée du dimanche 16 juillet 2023, dans la maison de son voisin au secteur 3 de la ville de Bogandé, province de la Gnagna, a appris l'agence d'information du Burkina (AIB) de sources locales.
Un grilleur de volaille dans un maquis de la place, a été retrouvé le 16 juillet 2023, pendu à l'intérieur de la maison de son voisin, tous en location au secteur N°3 de la ville, au quartier Bantia.
Selon les sources citées par l'AIB, la victime s'est introduite dans la maison de son voisin à son insu et s'est ôté la vie en pleine journée du dimanche 16 juillet 2023.
Tout semble indiquer que la victime, dans ses dernières 72 heures de vie, manifestait des crises psychiques.
« Ses propos étaient bizarres puis il se montrait très peureux, vraiment on ne le comprenait plus », a confié un membre de sa famille.
Après les constatations d'usage effectuées par un agent de santé et la police, en présence des autorités et de la famille du défunt, les parents ont procédé à l'enlèvement du corps et à son inhumation.
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Source : Agence d'information du Burkina
Le tournoi UFOA-B U20 Garçons se poursuit à Abidjan en Côte d'Ivoire avec l'étape des demi-finales. La première demi-finale de ce tournoi sous-régional a mis aux prises le Burkina Faso et le Togo, dans l'après-midi de ce lundi 17 juillet 2023.
Au terme des 90 minutes règlementaires, ce sont les Etalons juniors qui s'imposent sur la plus petite des marques 1-0 face aux Eperviers juniors. L'unique réalisation de la partie a été l'œuvre d'Abdoul Kader Ouattara à quelques minutes de la fin de la rencontre. Les poulains du coach Brama Traoré enchainent un quatrième succès de rang sans encaisser le moindre but. Ils totalisent également 6 buts en quatre sorties.
Grâce à cette victoire, les Burkinabè filent en finale. Ils devraient y croiser le vainqueur de la seconde demi-finale qui se jouera entre la Côte d'Ivoire et le Bénin.
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Après les examens scolaires, notamment le baccalauréat, viennent des angoisses pour nombre de bacheliers sur le choix des études à embrasser. C'est pour contribuer à mieux amorcer cet ultime virage, que « Le Grand Frère », plateforme d'orientation scolaire et professionnelle, a organisé, dans l'après-midi de dimanche, 16 juillet 2023 à Ouagadougou, un atelier autour de la thématique : « Que faire après le BEPC et le bac ? ».
C'est un cadre d'échanges, sous forme de panel, qui a consisté pour les responsables de « Le Grand frère », structure organisatrice, à mettre face aux nouveaux bacheliers, et même d'anciens étudiants, des « grands-frères » pour partager leurs expériences et donner des conseils aux « petits-frères » aux fins de leur permettre de mieux faire le choix de leurs études. L'orientation est, faut-il le souligner, une étape cruciale pour le jeune et détermine son avenir socio-professionnel.
Selon Bénédicte Kafando, référente digitale, cette plateforme d'orientation scolaire et professionnelle, « Le Grand Frère », vise donc à faciliter la lisibilité sur l'orientation, les formations, les instituts et universités au Burkina. « Nous offrons sur le site (legrandfrere.bf), des articles que nous appelons ‘'des partages d'expériences'' ; c'est-à-dire qu'on invite des grands frères et des grandes sœurs comme on les appelle chez nous, à venir parler de leur formation, leur parcours d'études, les diplômes qu'ils ont obtenus, les débouchés possibles, les perspectives qu'offre chaque métier », commente-t-elle.
La plateforme « Le Grand Frère » présente également aux étudiants, des perspectives d'études au Sénégal. « Nous faisons la promotion des études au Sénégal et accompagnons les élèves qui veulent y aller, à trouver une formation, une école, un logement, etc. », décline Bénédicte Kafando.
Pour cet atelier d'orientation, six « grands frères » étaient face aux participants : Yves Roland Degny (cadre d'assurance), Rebecca Sawadogo (ingénieur en eau et assainissement), Pierrette Paré (responsable en charge de la communication d'une structure), Ariel Nikièma (Fédération des étudiants du Faso au Sénégal), K. Lucien Tondé (ingénieur en génie civil) et Josias Diendéré (expert en stratégie digitale, promoteur de Le Grand Frère, intervenant par visioconférence de Bamako).
« Tout comme nombre d'entre vous, quand j'ai obtenu mon baccalauréat, je ne savais pas dans quel domaine me lancer. J'ai pensé à la médecine, mais je me suis rendue compte que le ‘'par cœur'' (mémorisation : ndlr) n'est pas mon fort », a, au passage, délassé l'ingénieur en eau et assainissement, Rebecca Sawadogo.
« Il y a des secteurs qui sont en manque criards de cadres », présente l'assureur, Yves Roland Degny, citant en exemple le domaine de l'assurance. « Généralement, quand on demande aux jeunes, ils disent là où il y a l'argent. Mais ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a l'argent partout, ça dépend de comment vous vous vendez », rassure-t-il.
Pierrette Paré, responsable à la communication, a, entre autres, partagé des difficultés vécues à l'université de Ouagadougou liées à l'accumulation des retards qui caractérisent ce temple du savoir. Elle se redirige vers l'ISCOM, en communication numérique des organisations. Elle y ressort trois années après et est tout de suite sollicitée par une structure de la place. « ISCOM (https://iscom-bf.net/) est vraiment un institut qui forme des gens déjà prêts à travailler », guide Pierrette Paré, partageant en outre sa passion pour les métiers de la communication, notamment celui numérique.
Ariel Nikièma de la Fédération des étudiants du Faso au Sénégal (FEFAS) encourage ses interlocuteurs à scruter les formations scientifiques (qui incluent l'informatique) tandis que l'ingénieur en génie civil, K. Lucien Tondé galvanise : « De ma petite expérience, il n'y a pas de chose impossible. Comme disait un auteur, là où il y a la volonté, il y a toujours un chemin. Je vous conseille de cultiver l'effort, donner le maximum de soi. (…). Je ne crois ni au hasard ni à la chance ».
Josias Diendéré a d'ores et déjà fait la preuve de son domaine professionnel, le numérique, par l'existence même de la plateforme, « Le Grand Frère », opérationnalisée il y a environ trois ans. « C'est un métier qui te permet de travailler dans tous les domaines en étant chez soi. (…). Le bémol, c'est que ce sont des relations humaines qu'on perd souvent », dévoile l'expert en stratégie digitale, Josias Diendéré. Le promoteur de Le Grand Frère demande à ses « petits-frères » de se munir de volonté, de passion et d'avoir l'esprit ouvert.
Au cours de la séance, un bachelier de 2020, en médecine, est revenu sur les difficultés qu'il vit du fait de son ‘'orientation forcée''. « Actuellement, je suis en médecine, mais je tiens toujours à faire ce qui me passionne. Je ne veux pas poursuivre dans ce qui ne me plaît pas. Malgré les trois années déjà passées dans la filière (médecine), je veux quitter. Je veux faire le génie mécanique ou l'aéronautique. C'est un rêve d'enfance, et depuis la 4ème, je bossais pour cela et tous les professeurs me connaissaient pour ça. Avec ma moyenne (j'avais une bonne moyenne), les parents m'ont dit de faire la médecine, que là-bas, on ne chôme pas. Donc, après mon BAC, j'étais contraint de faire ça (la médecine : ndlr) », se confie l'étudiant, dont le courage a été loué par les « aînés ».
« Si les conditions financières sont réunies, n'hésite pas à embrasser ton domaine de rêve. (…). Ce sont des situations de la vie qui peuvent arriver, et beaucoup ont vécu ce genre de situations, certains sont même arrivés en 5e année, mais ils se sont redirigés vers ce qu'ils aiment. Rien n'est tard », ont encouragé des panélistes, lui suggérant des approches adéquates pour convaincre les parents à cet effet.
Cet atelier dominical a enregistré la présence de ISCOM (Institut supérieur de la communication et du multimédia) au Burkina et du Groupe ISM (Institut supérieur de management) et IFAGE (Institut interafricain de formation en assurance et en gestion des entreprises) au Sénégal.
O.L
Lefaso.net
Faire bouillir la marmite ces derniers jours est devenu un véritable casse-tête pour de nombreux ménages. Et pour cause, les prix des légumes ont connu une hausse vertigineuse sur le marché. Plusieurs légumes sont devenus rares et les quantités servies aux clients ont considérablement diminué. Un tour dans quelques marchés de la ville de Ouagadougou nous a permis d'en savoir plus sur les raisons de cette disette des légumes.
Il est un peu plus de 9h en cette matinée pluvieuse du lundi 10 juillet 2023, lorsque nous arrivons au marché du quartier Larlé de la ville de Ouagadougou. Les vendeuses installées derrière leurs étals n'hésitent pas à accoster les potentiels clients pour leur proposer leurs marchandises. C'est alors que nous apercevons madame Zeba, qui vient de finir ses achats, visiblement décontenancée par les prix des denrées. « Le marché est très cher, tout est devenu cher. Je viens d'acheter ces cinq petites tomates à 500 FCFA. Et ça même c'est parce que la vendeuse a ajoutée que ça atteint cette quantité. C'est parce que j'ai déjà payé la salade sinon j'allais laisser la tomate. Vraiment l'on ne sait plus à quel saint se vouer », nous lance-t-elle lorsque nous l'accostons.
Mme Zeba n'est pas la seule à qui les prix des condiments donnent le tournis. Gisèle Bonkoungou, venue également faire ses emplettes pour la cuisine, dit n'avoir pas pu payer tout ce qu'elle voulait au regard des prix. « Voyez vous-même, on ne peut plus rien acheter. La tomate est devenue chère, et souvent tu payes et elle est soit pas mûre soit très petite. Les poivrons à 50 francs l'unité et petit-petit. Même les feuilles d'oignons sont devenues chères. C'est aujourd'hui même que les choux et les courgettes sont un peu abordables. Franchement, pour le Burkinabè moyen, c'est difficile de faire une bonne sauce actuellement », lâche-t-elle.
La crise sécuritaire pointée du doigt
Si d'habitude les légumes se font parfois rares à une certaine période de l'année, la situation semble beaucoup plus critique cette année que les précédentes. Rihanata Kaboré, commerçante, dit n'avoir jamais vécu pareille situation depuis qu'elle fait dans la vente de tomates. Pour sa collègue Bibata Kouanda, cette rareté et cette cherté des condiments, surtout de la tomate, est due à la crise sécuritaire. En effet explique-t-elle, plusieurs producteurs ont dû fuir leurs zones d'habitation et de production du fait des attaques terroristes. La production ayant baissé alors que la demande est toujours là, les commerçants sont donc obligés de se ravitailler souvent hors de nos frontières. Bibata Kouanda révèle par exemple que le carton de tomates qu'elle acquérait jadis entre 3 000 et 4 000 FCFA, est passé à 35 000 FCFA et vient du Mali voisin. Et si l'on doit considérer les frais de transport et les pertes liées au pourrissement de certaines tomates au cours du trajet, c'est souvent à perte que la commerçante dit vendre ce légume. Elle dit être obligée de faire des tas de 2 000 et 2 500 FCFA, pour espérer rentrer dans ses fonds.
Zenabo Ouédraogo, vendeuse de concombres au marché de Baskuy, dit prendre sa marchandise auprès de grossistes venant de Ouahigouya et environnants. Mais face à la crise sécuritaire, les prix ont connu une hausse à cause de la baisse de la productivité et de l'augmentation de la demande. « Le sac de 50 Kg de concombres que je pouvais gagner à moins de 10 000 avant se négocie autour de 25 000-35.000 FCFA actuellement. Ceux qui nous amènent les condiments prennent des risques pour les faire venir, et quand ils arrivent il y a beaucoup de personnes qui veulent payer pour revendre. Donc tout ça fait que les prix sont chers », confie-t-elle. Assèta Zoubga, qui commercialise des poivrons, dit se ravitailler actuellement à Koudougou, où elle paye le sac de 50 Kg à un peu plus de 50 000 FCFA.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'augmentation des prix des légumes qui s'ajoute à celle des denrées de première nécessité, vient rendre encore plus difficile la situation alimentaire de plusieurs ménages. Si certains ont décidé de ne plus consommer certains légumes jugés facultatifs, il n'en demeure pas moins que tous appellent de leurs vœux un retour à la paix et à la sécurité, pour que les producteurs puissent regagner leurs zones d'origine, afin que les légumes soient à nouveau disponibles et accessibles à toutes les bourses.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net
L'insuffisance rénale semble faire des ravages ces dernières années au Burkina Faso. Elle touche de plus en plus la frange jeune, en particulier les personnes accros aux médicaments traditionnels. Dr Aoua Semdé, néphrologue, responsable du service de néphrologie-dialyse du centre hospitalier universitaire Sourô-Sanou de Bobo-Dioulasso, nous décrypte cette maladie.
Lefaso.net : Qu'est-ce qu'une insuffisance rénale ?
Dr Aoua Semdé : L'insuffisance rénale, en termes simples, c'est l'altération des fonctions du rein. Ces fonctions sont, entre autres, l'épuration du sang, c'est-à-dire le fait de débarrasser le sang des déchets, des impuretés d'une façon générale. Deuxièmement, le rein joue un rôle dans l'équilibre hydroélectrolytique. C'est dire que le rein permet à l'organisme de maintenir une quantité de liquides et d'ions nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme. Ces ions sont entre autres le potassium, le sodium et le calcium. Une autre fonction non-négligeable du rein est la fonction endocrinienne, qui permet un équilibre hormonal, c'est-à-dire que certaines hormones contribuent au maintien d'une pression artérielle normale et à la synthèse des globules rouges. En quelque sorte, c'est la défaillance de ces différentes fonctions qui constitue l'insuffisance rénale.
Quelles en sont les causes ?
Quand on parle d'insuffisance rénale, il faut distinguer deux entités. Il y a ce que nous appelons une insuffisance rénale aiguë, qui fait suite à un processus ponctuel qui détériore le fonctionnement du rein et qui est réversible si le malade est vu tôt à l'hôpital. Parmi les causes d'insuffisance rénale aiguë dans notre contexte, il y a les causes infectieuses notamment le paludisme, certaines infections bactériennes avec leur corollaire de complications telles que l'anémie sévère, des vomissements, des diarrhées pouvant entraîner une déshydratation. Ces infections peuvent nous conduire à prendre d'une manière ou d'une autre des médicaments prescrits ou par automédication (médicaments traditionnels ou modernes) pouvant conduire à la survenue d'une insuffisance rénale aiguë. Parmi les médicaments traditionnels souvent utilisés, nous n'avons pas toujours la possibilité de déterminer leurs effets nocifs sur les reins mais nous constatons dans la plupart des cas d'insuffisance rénale la prise de traitement traditionnel. Après tout, il faut noter que divers facteurs sont impliqués souvent dans la survenue de l'insuffisance rénale aiguë.
L'autre entité, c'est l'insuffisance rénale chronique. Dans le monde, les principales causes d''insuffisance rénale chronique sont le diabète et l'hypertension artérielle. A côté de ces principales causes, nous pouvons citer dans notre contexte les causes infectieuses chroniques telles que l'infection à VIH, les hépatites virales B et C ainsi que d'autres infections bactériennes chroniques telles que les tuberculoses qui peuvent être responsables de la survenue d'insuffisance rénale chronique. Notons que l'insuffisance rénale chronique peut résulter aussi d'une maladie intrinsèque du rein.
Dans lequel cas, la structure du rein, au cours de sa genèse ou au cours de son évolution, présente une anomalie qui interfère sur le bon fonctionnement du rein et induit une insuffisance rénale chronique. On peut aussi citer certaines causes dites héréditaires, où des anomalies constitutionnelles des structures de filtration ou autres vont conduire à un dysfonctionnement à moyen ou long termes. En cas de maladie héréditaire, la transmission peut se faire d'un parent. L'exemple typique de néphropathie héréditaire que nous rencontrons fréquemment est la polykystose rénale qui est aussi une cause d'hypertension artérielle et dont l'évolution se fait vers une insuffisance rénale chronique chez plusieurs membres d'une même famille.
Notons aussi que toutes les malformations de l'arbre urinaire, quelle qu'en soit la cause (hypertrophie ou cancer de la prostate chez l'homme âgé, les tumeurs de vessie…) peuvent aboutir à des infections urinaires à répétition ou une obstruction de l'évacuation des urines et conduire plus tard à l'insuffisance rénale chronique. Chez les enfants, les infections dites de la sphère ORL, c'est-à-dire les maux d'oreilles, les sinusites, les rhinites lorsqu'elles ne sont pas bien traitées, peuvent plus tard entraîner une insuffisance rénale chronique soit à l'enfance, soit à l'adolescence ou chez le sujet très jeune.
Dans l'insuffisance rénale chronique, n'oublions pas aussi le rôle des médicaments dont certains médicaments traditionnels qui constituent le traitement de premier recours pour la plupart de la population Certains médicaments pharmaceutiques tels que les anti-inflammatoires pris de façon chronique peuvent également interférer sur le fonctionnement du rein. Un nouveau phénomène à prendre en compte, et qui nécessite des investigations urgentes, est la part des pesticides et des herbicides utilisés dans l'agriculture moderne ainsi que des métaux lourds comme le mercure et d'autres substances utilisées dans les sites d'orpaillage.
Quelles sont les conséquences médicales de l'insuffisance rénale ?
En décrivant l'insuffisance rénale comme une défaillance des différentes fonctions du rein, cela veut dire qu'une personne atteinte d'insuffisance rénale, notamment une insuffisance rénale chronique, ressentira les conséquences de ces perturbations. Elle souffrira en effet d'une anémie liée à un défaut de synthèse de ses globules rouges. Au niveau de l'équilibre de l'eau et des ions, le malade aura tendance à garder plus d'eau qu'il en faut car le rein n'arrivera pas à éliminer convenablement les liquides ingérés. Les pieds peuvent par conséquent gonfler (œdèmes). Lorsque que la quantité de liquides retenue est très importante, le malade peut présenter un œdème aigu du poumon qui se traduira par une respiration difficile et qui peut être fatal en absence de prise en charge rapide.
En général, une hypertension artérielle accompagne les œdèmes. Le défaut d'épuration des déchets de l'organisme favorise leur accumulation. Ces déchets considérés comme un poison vont occasionner une fatigue permanente, des vomissements, des malaises, un inconfort et parfois une haleine particulière. Ce sont ces effets cliniques qui constituent en quelque sorte les signes de la maladie rénale chronique mais qui ne surviennent qu'à un stade assez évolué de la maladie. Sinon au début, il n'existe parfois pas de manifestations qui puissent alerter le malade ou son entourage. C'est donc une maladie qui évolue à bas bruit. L'ensemble de ces perturbations vont retentir sur les autres organes, notamment le cœur et les os. A long terme, certains malades seront physiquement diminués à cause de l'atteinte des divers organes résultant du dysfonctionnement rénal.
Quelles sont les conséquences sociales ?
Les conséquences sociales de l'insuffisance rénale surtout chronique sont énormes. Le malade qui est dépisté tôt, doit être suivi périodiquement avec des examens à réaliser, des traitements à prendre régulièrement. Il peut s'agir de thérapies pour corriger les perturbations induites par le dysfonctionnement rénal telles que l'hypertension artérielle, l'anémie et l'atteintes des autres organes. Ces médicaments et examens coûtent cher. Sachant que nous n'avons pas une assurance maladie, ces coûts sont supportés par le malade et par la famille. Et connaissant le niveau socio-économique de notre population, ça retentit vraiment sur le budget de la famille. Ce malade qui ne pourra plus travailler ne pourra plus avoir un revenu substantiel. Il sera à la charge de sa famille. C'est un malade qui sera parfois moralement affecté, et cela déséquilibre le tissu familial.
L'insuffisance rénale chronique est parfois source de licenciement, de tensions dans la famille, de séparations de couples et souvent d'abandons scolaires, ne pouvant plus scolariser convenablement ses enfants. En plus, lorsque ces malades arrivent au stade de la dialyse et qu'il faut payer pour les soins de dialyse, ou encore la transplantation pour certains, ce sont les familles qui doivent supporter les frais. La dialyse est partiellement subventionnée par le gouvernent burkinabè dont non saluons au passage les efforts consentis ces dernières années, mais la part contributive du patient et da sa famille ainsi que les médicaments et examens restent élevés pour le Burkinabè moyen.
A l'échelle de la nation, L'Etat burkinabè investit depuis un certain nombre d'années en moyenne trois milliards de francs CFA par an pour l'achat des consommables de la dialyse. Cet énorme investissement ne permet de prendre en charge qu'environ 600 patients sur toute l'étendue du territoire. Cela veut dire que nous supportons tous, les conséquences de la maladie car ce budget pourrait servir le développement d'autres domaines si nous arrivons à prévenir cette maladie.
Mais ce n'est pas tout le monde qui est atteint d'insuffisance rénale qui fait la dialyse. Comme je l'ai dit, il y a l'insuffisance rénale aiguë et l'insuffisance rénale chronique. En cas d'insuffisance rénale aiguë, la dialyse n'est nécessaire que dans certaines conditions. Dans certains cas d'insuffisance rénale aiguë, il suffit d'une bonne prise en charge médicale précoce et le malade en guérira définitivement. Seuls ceux qui n'ont pas pu guérir rapidement ou qui présentent des complications qui peuvent compromettre leur pronostic vital nécessiteront la dialyse. Dans des conditions optimales de prise en charge, plus de 80% de cas d'insuffisance rénale aiguë peuvent guérir totalement. Cependant, ce sont des malades qui devrons être suivis, car ils ont un risque supplémentaire de faire une insuffisance rénale chronique.
Quant à l'insuffisance rénale chronique, tout le monde n'est pas dialysé parce que l'insuffisance rénale chronique évolue en plusieurs stades. En effet, la maladie rénale chronique est classée en cinq stades évolutifs. De manière théorique, c'est à partir du stade 5 de l'évolution de la maladie rénale chronique que le malade devrait être dialysé. Je dis théorique parce que ce n'est pas non plus tous les malades au stade 5 qui sont dialysés. A ce stade 5, le malade présentera des symptômes qui peuvent nécessiter la mise de dialyse en urgence.
En Afrique, et notamment en Afrique subsaharienne, les Etats manquent de moyens. Dans ces Etats, beaucoup de malades ont besoin de dialyse mais ils n'ont pas la possibilité d'y accéder. Même là où la dialyse est totalement subventionnée, les malades éprouvent des difficultés pour honorer leur part participative. Aussi, certains malades ont besoin de dialyse mais vivent géographiquement loin des centres de dialyse. Il y en a aussi qui sont dans une zone où il existe des centres de dialyse, mais ces centres sont saturés parce que la demande dépasse l'offre. Chez nous au Burkina Faso, nous sommes malheureusement confrontés à l'inaccessibilité géographique mais également au fait que tous les centres existants sont saturés.
Au Burkina Faso, la dialyse est subventionnée par l'Etat depuis 2011. Pour la dialyse chronique, la part contributive du malade est de 500 000 F CFA. Mais dans le privé, un malade doit payer 75 000 FCFA par séance et il fera au minimum deux séances dans la semaine ; ce qui fait donc 150 000 FCFA par semaine et ce, toute sa vie. Alors que dans les centres publics, c'est subventionné et une fois qu'il paie ses 500 000 F, il a accès à la dialyse durant toute sa vie. Mais à côté de ce forfait de dialyse, il y a aussi les charges des médicaments, la charge des examens que le malade devrait faire au quotidien durant toute sa vie en dialyse.
L'insuffisance rénale semble toucher de plus en plus la frange jeune, qu'est-ce qui peut expliquer cela ?
Cette maladie touche la frange jeune. C'est malheureux en Afrique mais c'est comme cela. Ce n'est pas qu'au Burkina Faso seulement. En Afrique, ce sont les jeunes qui sont plus touchés par rapport aux pays développés où ce sont les sujets âgés. Chez nous, nous rencontrons chez les sujets jeunes, tout ce que nous venons de citer comme facteur de vulnérabilité. La pauvreté fait qu'il n'y a pas de suivi médical de cette frange de la population. Aussi nos habitudes de vie et alimentaires ne sont pas favorables pour une santé rénale optimale. En effet, l'alimentation non contrôlée associée à certains facteurs génétiques exposent les jeunes africains à certaines maladies telles que l'hypertension artérielle. Malheureusement, le dépistage tardif de l'hypertension et la difficulté d'adhésion au traitement chez les jeunes favorisent son évolution vers des complications telles que l'insuffisance rénale chronique.
Vous remarquerez que ce n'est pas l'insuffisance rénale seulement qui touche plus de jeunes dans notre contexte. Ils sont de plus en plus hypertendus et diabétiques. Au-delà de ces maladies chroniques, l'environnement joue un rôle capital. Je parlais tantôt de la sédentarité, de notre régime alimentaire qui n'est pas toujours propice pour une bonne santé. Ce qui fait que nous avons de plus en plus d'enfants et de sujets jeunes obèses et sédentaires, favorisant le diabète, l'hypertension et partant l'insuffisance rénale. En plus les jeunes font aujourd'hui de plus en plus recours aux traitements traditionnels par manque de moyens.
Malheureusement, nous n'avons pas de contrôle sur ces traitements. Nous observons pratiquement à chaque feu tricolore des panneaux publicitaires sur des soins de virilité et autres. Certains jeunes pourraient s'y adonner. A tous ces facteurs s'ajoute la difficile adhésion aux suivis et aux traitements chez les jeunes qui sont malades. En effet, ils acceptent difficilement leur maladie car à cet âge, on se croit souvent invincible et donc impossible d'être malade. Par conséquent, c'est souvent au stade de complications comme l'insuffisance rénale que ces jeunes consulteront. En somme, nous n'avons pas vraiment des données claires sur les causes de l'insuffisance rénale chronique chez les jeunes mais ce que nous venons de citer sont des facteurs à prendre en compte et à analyser dans notre pays.
Il ne faut pas occulter également l'effet des stupéfiants, l'utilisation des produits toxiques sur les sites d'orpaillage auxquels beaucoup de jeunes s'adonnent. Tous ces facteurs contribuent parfois à endommager les reins chez les jeunes, qui consultent souvent au stade d'insuffisance rénale chronique terminale. La moyenne d'âge des malades dialysés au Burkina Faso est de 45 ans. Nous pouvons dire que c'est à l'âge auquel l'on commence à se réaliser que l'on tombe les armes à la main. Il faudrait donc qu'on agisse. C'est vrai que cette moyenne d'âge ne reflète probablement pas la réalité. En effet, comme nous n'avons pas suffisamment de centres de dialyse, l'on privilégie parfois les jeunes par rapport aux sujets âgés, ce qui fait qu'on a tendance à croire peut-être que ce ne sont que des jeunes qui font la dialyse. Mais peut-être que les sujets âgés sont exclus du fait de l'inaccessibilité à la dialyse.
Combien de temps peut-on espérer vivre lorsqu'on a une insuffisance rénale chronique ?
C'est une question qui est un peu difficile à répondre, mais nous dirons que ça dépend du stade auquel l'insuffisance rénale a été découverte. Cela dépend aussi du suivi et des maladies associées. Un patient diabétique et insuffisant rénal ne peut pas espérer avoir la même espérance de vie qu'un insuffisant rénal qui n'a pas d'autre pathologie. Une insuffisance rénale découverte au stade 2 ou 3 de la maladie rénale chronique ne peut pas avoir la même espérance de vie que chez un insuffisant rénal découvert au stade 5. Nous avons des malades que nous suivons personnellement depuis 2017 pour une insuffisance rénale modérée qui, depuis lors, sont restés à ce stade. Donc ils auront probablement une espérance de vie meilleure que certaines personnes qui n'ont pas d'insuffisance rénale chronique par exemple.
Mais une fois au stade terminal, l'on ne peut espérer vivre que quand on a un traitement de suppléance rénale soit par la dialyse, soit par l'épuration extra-rénale car un malade qui est au stade terminal, cela signifie que ses reins ont perdu plus de 85% de leur fonctionnement normal. Donc le reste ne permet plus d'assurer convenablement les fonctions vitales de l'organisme. Et s'il n'y a pas un processus de suppléance des fonctions du rein (dialyse ou transplantation rénale), des complications vont très vite s'installer et conduiront à la mort s'il n'y a pas de traitement. Mais une fois que le malade a ses traitements de suppléance, notamment en dialyse, la survie est relative selon les comorbidités, la qualité de la dialyse, selon le suivi que le malade aura en dialyse ainsi que les complications qui peuvent survenir en dialyse. Dans les pays développés, il y a des malades qui dialysent pendant plus de 40 ans. Par conséquent, l'on pourrait dire qu'ils auront la même espérance de vie que ceux qui ne dialysent pas, mais ça dépend des conditions et de tous les facteurs associés que nous venons de citer.
Malheureusement chez nous, les conditions de dialyse ne sont pas optimales et les suivis ne sont pas optimaux parce que les malades ne font pas des examens. Ce qui fait que les malades développent très vite des complications et parfois en meurent. Mais on a eu quand même des malades qui ont pu faire 18 à 20 ans en dialyse depuis l'ouverture du premier centre de dialyse à Ouagadougou. Si le malade a une greffe de rein, il vit encore plus longtemps par rapport au dialysé. Donc c'est vraiment relatif. En conclusion, l'insuffisant rénal peut vivre aussi longtemps si les soins sont de qualité et si le suivi est bien organisé.
Comment éviter cette maladie ?
Tout doit partir des mesures de prévention, et ces mesures de prévention passent par la connaissance des facteurs de risques par la population. La prévention va ainsi se baser sur l'éviction de ces facteurs de risques. Au cas où ces facteurs de risques existent chez quelqu'un, que la personne puisse se faire suivre et se prendre en charge pour éviter que ces facteurs la conduisent à l'insuffisance rénale. Ces facteurs sont entre autres les médicaments néphro-toxiques, qu'ils soient modernes ou traditionnels, ainsi que l'l'hypertension artérielle et le diabète qui peuvent bien être évités en abandonnant la sédentarité et en ayant une alimentation saine, ni trop salée, ni trop sucrée. Si nous arrivons à éviter ces facteurs de risques, nous éviterons la part contributive de ces maladies sur l'insuffisance rénale chronique.
Au-delà, il faudrait maîtriser les autres facteurs comme l'obésité et les facteurs environnementaux. En effet, nous sommes de plus en plus sédentaires, nous ne mangeons pas sainement et nous avons tendance à être obèses et à cumuler les facteurs de risques d'hypertension artérielle et de diabète. Mais une fois que nous sommes malades, il faudrait aussi que nous consultions et nous nous fassions suivre par un professionnel de santé. Le suivi, c'est accepter de réaliser les examens et accepter de prendre les médicaments. Malheureusement, la notion de maladie chronique n'est pas toujours bien intégrée au sein de nos populations, si bien que les gens n'y croient pas souvent et refusent parfois de prendre les médicaments prescrits à l'hôpital au détriment des médicaments traditionnels qui peuvent conduire aux insuffisances rénales.
En somme, c'est d'avoir une bonne hygiène de vie, ne pas rester sédentaire, s'hydrater bien, c'est-à-dire boire suffisamment de l'eau quand il fait chaud, pour éviter que le rein souffre de déshydratation. Il faut aussi se faire dépister pour les maladies chroniques comme l'hypertension artérielle, le diabète. Et quand on est dépisté positif, il faut bien suivre les traitements et éviter les prises de médicaments parallèles. Lorsque l'on souffre d'une insuffisance rénale, il faut accepter que la maladie existe et savoir qu'avec un bon suivi médical, l'on peut ralentir la progression vers le stade terminal.
En termes de prévention, c'est aussi la sensibilisation des populations pour laquelle les médias et les autorités ont un grand rôle à jouer. Mais tout le monde doit contribuer dans cette sensibilisation afin de faire comprendre les facteurs de risques au maximum des populations. Ensuite, il faudrait dépister précocement les facteurs de risques et la maladie rénale chronique. Une fois dépisté, un programme d'accompagnement est nécessaire. L'on peut bien demander un dépistage annuel des maladies rénales, surtout pour les sujets à risque. Les examens ne coûtent pas excessivement cher à mon avis. Par exemple, une bandelette urinaire utilisée pour le dépistage coûterait au maximum 500 F CFA et le dosage de la créatinine par exemple ne dépasse pas 3 000 FCFA selon les laboratoires publics ou privés. Ces deux éléments déjà permettent déjà de savoir si nous avons un problème de rein. S'il y a des anomalies, d'autres examens complémentaires pourraient être demandés. Néanmoins, il faut toujours relativiser parce qu'avoir 500 F CFA n'est pas souvent très évident dans notre contexte.
Combien de personnes contractent par an l'insuffisance rénale au Burkina Faso ?
C'est très difficile aujourd'hui de donner un chiffre pour les personnes atteintes de maladies rénales au Burkina, car nous ne disposons pas d'études en population. Pour dépister une maladie rénale, il faut souvent un laboratoire ; ce qui n'existe pas dans toutes les contrées du Burkina Faso. Il n'y a que dans les grandes villes qu'on fait le dépistage et même dans les grandes villes, il n'y a pas de néphrologue partout et la collecte de données n'est pas assez exhaustive pour nous permettre d'avoir des chiffres fiables. L'on constate néanmoins une croissance du nombre de cas d'insuffisance rénale chronique dans les hôpitaux où exercent des néphrologues.
C'est peut-être aussi le fait que l'offre appelle la demande. Ce qui veut dire que dans certaines régions et dans nos villages, il y a des gens encore qui meurent en silence. Au Burkina Faso, nous avons environ 700 personnes dialysées chroniques à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya. Depuis 2018, le nombre de consultations néphrologiques à Bobo-Dioulasso ne fait que croître annuellement. Notre service a reçu environ 1 300 nouveaux patients en 2022. Parmi ces patients, plus de 80% sont vus pour une insuffisance rénale chronique. Nous n'avons donc pas de données exactes mais les services hospitaliers nous alertent et il faudrait agir en misant sur la prévention.
Quel est votre dernier mot ?
Nous remercions Lefaso.net pour son besoin de comprendre cette maladie qui fait des ravages actuellement, qui touche les jeunes et dont les causes sont parfois évitables. Nous portons un cri de cœur à l'endroit des médias, des populations et des autorités, pour nous aider à intensifier la sensibilisation. Cela va sans doute permettre à la population de mieux comprendre les facteurs de risques et d'éviter ces facteurs de risques. Au cas où ces facteurs de risques seraient déjà présents, nous exhortons les personnes concernées à bien se soigner. Bien se soigner passe par un dépistage précoce et un suivi médical rigoureux et régulier. Nous profitons de votre micro pour intensifier notre plaidoyer auprès de l'Etat et de l'ensemble de la population pour nous aider à avoir une accessibilité aussi bien géographique que financière pour les traitements de suppléance rénale.
Il n'y a que l'hémodialyse au Burkina. Pourtant, il y a d'autres modalités thérapeutiques comme la dialyse péritonéale et la transplantation. Cependant, le manque de moyens limite nos actions. La sensibilisation de la population pour le don de rein et la mise en place des structures de transplantation rénale dans notre pays sont des conditions préalables pour la vulgarisation de la transplantation rénale. En attendant cette vulgarisation, une subvention des médicaments immunosuppresseur va aider les malades déjà transplantés à l'étranger à vivre longtemps.
Propos recueillis par Haoua Touré
Lefaso.net
En Tunisie, des migrants subsahariens ont été victimes de violence à Sfax, la ville côtière entre l'Afrique et l'Italie (Europe). La mort d'un Tunisien de 41 ans, poignardé lors d'affrontements le lundi 3 juillet 2023 avec des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, a causé de vives tensions avec les habitants de cette ville. Deux Burkinabè vivant dans ce pays reviennent sur cette situation tendue.
« La situation n'incombe pas uniquement aux Burkinabè. On parle des migrants illégaux, ceux qui font la traversée du désert à partir du Niger ou de la Côte d'Ivoire, qui passent par le désert de la Libye ou du Maroc pour rentrer au Maroc et en Tunisie dans le but de prendre l'eau et d'aller en Italie ». C'est le témoignage de Rachid Koté, Burkinabè résidant à Tunis.
De part sa situation géographique, Sfax est une ville qui accueille un nombre important de migrants candidats pour l'Europe via la Méditerranée. En plus des Subsahariens, on peut compter également des Tunisiens, informe Rachid Koté.
« Actuellement, le calme est revenu », rassure de son côté Zakaria Bonkoungou, étudiant burkinabè et travailleur. Selon son témoignage, des jeunes [tunisiens] du quartier s'en sont pris aux Subsahariens de façon générale. La tension est montée d'un cran suite à une agression d'un Tunisien de 41 ans qui a succombé à ses blessures après avoir été poignardé par des Subsahariens.
« Les tensions étaient bien là tapis dans l'ombre et ça a conduit à une explosion. C'était tendu et très délicate comme situation. Mais grâce à la police, ils ont réussi à calmer la situation. Chaque jour, il y a des patrouilles et contrôles pour garder le calme », poursuit Zakaria Bonkoungou.
Avant ces évènements, les étudiants noirs n'étaient pas inquiétés, confie Zakaria Bonkoungou, qui compte environ dix ans à Sfax. « Mais depuis ces événements, la population noire est un peu observée ; parfois, on subit quelques actes de xénophobie (…) Rien qu'en début de semaine, on a eu du mal à se déplacer ici en ville parce qu'il y a des transports qui refusent de prendre des étrangers », relate-t-il.
« Entre Subsahariens, la cohabitation n'est pas facile »
A la question de savoir si des Burkinabè (étudiants et autres) ne sont pas touchés par ces violences, Zakaria Bonkoungou répond par la négative. « La plupart des étudiants, nous sommes en sécurité. Depuis le début de ces événements, on a fait passer le mot d'ordre : étant donné que ce sont les vacances, chacun devra rester chez lui ; éviter les déplacements inutiles », développe-t-il.
« Par contre, il y a aussi des Burkinabè ici qui ne sont pas des étudiants. Je n'ai pas trop de liens avec ces personnes et je ne saurai dire ce qu'il y a parmi cette catégorie de Burkinabè en situation irrégulière ceux qui sont touchés ou pas », précise-t-il.
Des récits de ces deux Burkinabè, on retient que les migrants subsahariens ont contribué à détériorer la situation sécuritaire à Sfax. « Entre des Subsahariens eux-mêmes, la cohabitation n'est pas facile. Il y a des agressions, des vols à main armée. A l'heure où la Tunisie elle-même traverse une crise économique sans précédent, des Tunisiens crient leur ras-le-bol face », déplore Rachid Koté, gérant d'un cabinet de consulting et de formation professionnelle à Tunis.
Il fait noter que c'est la police qui a assuré la sécurité des Subsahariens, « qui ne savaient pas à quel saint se vouer ».
Le pouvoir accusé…
L'explosion de la migration dans cette localité causait déjà certains problèmes dans la société, surtout la délinquance, indique Zakaria Bonkoungou. En tant que résidant à Sfax depuis 2013, il a vécu ce changement dans les habitudes, suite à la croissance des migrants dans cette deuxième ville de la Tunisie.
Il faut signaler que les tensions entre les habitants et les migrants se sont exacerbées après un discours, en février 2023, du président Kaïs Saïed pourfendant l'immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays.
Dans un communiqué publié mercredi, la branche syndicale de Sfax de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a accusé le pouvoir d'avoir aggravé le phénomène d'immigration clandestine « en jouant le rôle de gendarme de la Méditerranée, interceptant les bateaux des migrants africains subsahariens clandestins et les acheminant à Sfax ». Il a appelé Kaïs Saïed et son gouvernement à « trouver une solution radicale (à la présence) de milliers de migrants subsahariens clandestins », et affirmé « refuser que la région de Sfax se transforme en un lieu de rassemblement ou de réinstallation pour ces migrants dans une volonté de faire plaisir à l'Italie et à l'Europe », rapporte le journal Le Point.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
C'est un évènement rare, étonnant et risqué : réussir à un examen et décider de cracher dessus et de se relancer, pour la simple raison que le résultat obtenu ne permettrait pas d'embrasser les études de rêve. Lassané Soré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a pris le risque. A l'examen du baccalauréat 2022, il a obtenu moins de onze de moyenne en série C. Mais il a jugé cette moyenne insuffisante pour lui ouvrir les portes de ses études de rêve, la médecine. Le jeune Soré s'est réorienté en série D et a obtenu près de quinze de moyenne à l'issue de la dernière session du baccalauréat. Lefaso.net l'a rencontré ce vendredi 7 juillet 2023 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun.
Hong Kong. Entendez par cette appellation, l'identité d'un quartier de la ville de Dédougou et non la région administrative spéciale de la République populaire de Chine. Dans ce quartier non-loti, enfoui dans une zone marécageuse au secteur n°6 de Dédougou, vit Lassané Soré, l'élève qui a repris son examen du baccalauréat, malgré un premier sacre, pour remplir les conditions afin de poursuivre des études en médecine dont il a toujours rêvé. « Depuis la tendre enfance, j'ai toujours souhaité me retrouver en face des patients », informe-t-il, trémoussant de passion pour le métier de la blouse.
Or, à l'issue de la session de 2022 du baccalauréat, le jeune homme a validé son examen avec une moyenne de 10,35 en série C. Ce résultat, dit-il, ne lui donnait pas droit aux études en médecine dans les universités publiques. « La moyenne que j'ai obtenue au bac C ne me permettait pas d'embrasser cette filière. Vu aussi les conditions de vie des parents, je ne pouvais pas continuer dans une université privée », a avoué le bachelier. Tout ambitieux, il se réoriente en série D, quitte le lycée scientifique pour le lycée provincial de Dédougou, où il a repris la classe de terminale au cours de l'année scolaire 2022-2023. « J'ai décidé de changer de série pour voir si je pouvais obtenir une moyenne qui allait m'ouvrir les portes des études en médecine dans une université publique », déclare-t-il.
L'ancien et nouveau bachelier à la fois, affiche un large sourire, certainement en signe de satisfaction pour le résultat de 14,96 comme moyenne obtenue au premier tour du baccalauréat session de 2023.
Si le rêve semble désormais à portée de main au regard de sa nouvelle performance, Lassané Soré avoue que l'année scolaire écoulée n'a pas été un long fleuve tranquille. Il a dû faire face à la perte de sa bourse scolaire et à la réticence de ses parents devant sa décision de reprendre la classe en dépit de son premier succès. « Au début, les parents se sont opposés ; mais par la suite, ils m'ont compris. Avec la suppression de la bourse, c'était parfois difficile de trouver à manger », se rappelle le jeune garçon. Il a manqué de peu pour que ces difficultés entament la détermination de M. Soré. « A un moment donné, j'ai regretté d'avoir pris la décision. Mais, je me suis vite remonté le moral pour avancer », témoigne celui qui aspire à poursuivre ses études à l'Institut des sciences de la santé (INSSA) de l'Université Nazi-Boni de Bobo-Dioulasso. Et pour cela, il implore les autorités éducatives du Burkina Faso de l'aider à faire de son rêve une réalité.
Lassané Soré est né en 2003 à Sokoura, localité rurale située à environ une trentaine de kilomètres de Dédougou. Il obtient son Certificat d'études primaires (CEP) à l'école primaire de ce village en 2015. Admis au Collège d'enseignement général (CEG) de Kari, dans la commune de Dédougou, l'élève s'en tire avec son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) couronné d'une moyenne de 15,69 en 2019. Par la suite, il est affecté au lycée scientifique de Dédougou où il a bénéficié d'une bourse scolaire jusqu'à la fin de l'année scolaire 2021-2022. Depuis lors, il vit seul à Dédougou, loin des siens.
Yacouba SAMA
Lefaso.net
Le procès de l'incendie du palais du Mogho Naaba qui avait cours depuis le début du mois de juin au tribunal de grande instance de Ouagadougou a livré son verdict le 7 juillet 2023. Ce procès concernait des activistes et responsables d'organisations de la société civile ainsi que des animateurs et journalistes. Il était reproché à ces personnes d'avoir voulu incendier le palais de l'empereur des Mossé en diffusant des messages audios sur les réseaux sociaux. Les audios devraient être diffusés par des influenceurs sur les réseaux sociaux qui ont des suiveurs qui se comptent en centaines des milliers, comme Naïm Touré, (227 000 suiveurs) Alassane Conombo (75 000 suiveurs) et Aminata Rachow (174 000 suiveurs).
Qui sont les principaux responsables condamnés par le tribunal pour mise en danger d'autrui et incitation à la divulgation de fausses informations ? Pourquoi l'activisme qui est une manifestation politique atypique trouve-t-elle un terreau fertile dans notre pays ? Pourquoi l'entrepreneuriat politique, comme l'a indiqué comme étant sa profession Marcel Tankoano aux juges, a-t-il de beaux jours dans notre pays ?
Le verdict relatif à l'affaire de l'incendie du palais du Mogho Naaba devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou a relaxé les hommes des médias : le journaliste Lookmann Sawadogo et l'animateur Alain Traoré dit Alain Alain ainsi que Boukary Conombo. Sept autres personnes ont été condamnées à des peines diverses allant de 6 mois à 4 ans.
Parmi les condamnés il y a des activistes des organisations de la société civile qui ont été souvent dans les médias et sur les réseaux sociaux ces dernières années. Le point commun entre Marcel Tankoano, Pascal Zaïda, Abdoul Karim Baguian Lota, Désiré Guinko, c'est d'avoir par le passé été inconditionnels d'un ancien président. Ils ne sont pas des adeptes comme les autres. Leur engagement est passionnel et intense. Ils sont presque prêts à tout donner pour défendre leur idole. La politique c'est la défense de l'intérêt général, des idées et programmes politiques. Mais parfois chez les activistes, la politique se limite à la défense ou au rejet d'un homme, de son retour d'exil, de sa libération, de son maintien au pouvoir ou de sa chute. La cause de la lutte n'a qu'un but personnalisé. Et la personnalité qui vaut le combat et le sacrifice devient très vite aux yeux des activistes un héros, une personnalité charismatique alors que l'activiste lui devient un sujet clivant du fait qu'il ne s'accommode pas quand on ne partage pas ses choix.
Les activistes sont souvent des soutiens de putschistes
Dans notre pays, les activistes sont le plus souvent des militants qui aiment l'action, les manifestations de rue. Les activistes partout dans le monde n'ont pas peur d'être en porte-à-faux avec la loi et aiment les initiatives personnelles. « L'activisme est une conduite, un trait de caractère qui, dans ses principes d'action, met en avant l'action et l'initiative personnelles ». Ce n'est pas aux activistes qu'on demande de réfléchir sur le programme politique du parti et son avenir. Les activistes sont dans le court terme, ils ne travaillent pas pour un grand soir hypothétique. Au Burkina Faso, les partis politiques et les politiciens ont commencé à sous-traiter certaines activités plus ou moins légales, ou des points de programmes politiquement incorrects à des organisations dites de la société civile.
Le pouvoir de Blaise Compaoré a abusé de cette pratique et a créé des OSC pour les besoins de chaque cause. Avec le mouvement insurrectionnel en 2014, beaucoup d'organisations de la société civile se sont créées, et le printemps s'est poursuivi avec la victoire de celle-ci et la désignation des représentants des OSC dans les organes législatifs des transitions. Ces OSC, avec des activistes à leur tête, très souvent sont prêtes, contre rémunération, à organiser des manifestations contre et/ou pour le pouvoir. Les activistes des OSC pensent que les organisations politiques, les militaires putschistes ne les convient pas assez souvent à la table du banquet, aussi dans les périodes de crise, ils émergent parce qu'ils osent : on les reconnaît à leur audace, ils font et disent ce que les politiciens civilisés et policés n'osent pas dire et faire.
Marcel Tankoano, responsable OSC n'a pas craint de se présenter, en début de procès, comme un « entrepreneur politique ». Si les mots ont encore un sens, son engagement en politique n'est pas désintéressé, mais vise à obtenir un gain, un profit, une plus-value, une rente de situation. Est-ce pour cela qu'il a créé plusieurs OSC qui, comme des firmes, déposent le bilan pour une nouvelle ? Au commencement de cette aventure de business politique, il y a eu le M21 contre le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré. Cette entreprise ne lui donnera pas de profit. Et pour chasser Roch Christian Kaboré du pouvoir, il a sorti une nouvelle OSC de son carquois du nom de Mouvement sauvons le Burkina qui, avec d'autres organisations et coalitions, organisera des manifestations contre l'impuissance du MPP dans la lutte contre l'insécurité.
Finalement arrive le MPSR1 par coup d'Etat répondant à l'exigence de « Roch doit partir » en janvier 2022. Il retrouvera Pascal Zaïda dans le combat contre le MPP, lui qui avait commencé cette bataille bien avant pour le retour des exilés avec le Cadre d'expression démocratique (CED). Même si ce dernier ne se présente pas comme un entrepreneur politique, il est aussi un chercheur d'or dans son activité, qui rapporte puisqu'il peut obtenir des millions pour défendre des hommes d'affaires dans les médias. Avec l'avènement du coup d'Etat du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, béni par Dieu selon lui, il entre à l'ALT. Toujours avec Tankoano, ils sont membres de la Coordination nationale des OSC pour la Patrie (COP) et de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR).
La jeunesse devrait choisir ses combats, ne pas se mettre à la solde d'individus. Les combats à court terme, putschiste, à équation binaire, peuvent difficilement servir l'intérêt général. Elle doit surtout veiller à ne pas se retrouver piégée dans des organisations où il n'y a pas de débat, où on n'apprend pas à réfléchir, mais seulement à agir sur commande. Ce qu'il faut noter aussi qui est juste c'est que les activistes ont du succès quand l'action politique légale des partis d'opposition et des opinions contraires a peu de place dans l'espace public. L'activisme devient la méthode du dernier recours.
Sana Guy
Lefaso.net
Dans sa volonté de donner à la place Maurice Yaméogo de Koudougou toutes ses lettres de noblesse, l'association Songnaam a accompagné la mairie de la cité du cavalier rouge pour sa réhabilitation. Cette action des autorités traditionnelles coutumières à travers l'association Songnaam veut aider la ville de Koudougou ainsi que la commune.
Donner au « père de l'indépendance » et au premier président de la Haute Volta aujourd'hui Burkina Faso, la dignité et la place qu'il mérite est l'objectif selon Naaba Saaga, président de l'association Songnaam et chef d'Issouka.
En effet la place Maurice Yaméogo, située à l'entrée est de la ville de Koudougou, où une statue est érigée en sa mémoire pour son titre de père de l'indépendance et premier président de la Haute Volta, est un symbole de l'histoire du Burkina Faso et de la ville de Koudougou. Cependant, tout comme le palais de l'ancien président qui est devenu aujourd'hui un dépotoir, la place Maurice Yaméogo était devenue depuis quelques années le nid de certains animaux et des hautes herbes. Ainsi afin de redonner au père de la nation la place qu'il mérite dans sa ville natale, l'association Songnaam, en appui à la mairie, a procédé à la pose de pavés pour embellir le lieu.
Les activités de réhabilitation ont débuté le jeudi 6 juillet 2023 et pour ce faire, une délégation de l'association Songnaam, composée de son vice-président, Burkina Naaba et le président Naaba Saaga, chef d'Issouka s'est rendue le vendredi 7 juillet 2023 sur les lieux afin d'encourager les travailleurs.
« Cette place était vraiment laissée à l'abandon et elle devenait un buisson. Maurice Yaméogo qui est le père de l'indépendance et qui nous a donné le goût de l'indépendance ne mérite pas cela », a laissé entendre le président de l'association Songnaam.
A cet effet il n'a pas manqué de saluer et de traduire sa reconnaissance à l'endroit des étudiants de l'université Norbert Zongo qui, depuis l'année passée, œuvrent pour l'assainissement de la place Maurice Yaméogo. Aussi, l'association a traduit ses reconnaissances à l'endroit des fils et filles de la ville de Koudougou, de la mairie et de la Chambre de commerce pour leur implication afin de rendre le cadre plus attrayant.
A entendre le chef d'Issouka, la flamme du passé ne doit pas être éteinte. Pour lui cette flamme qui retrace un pan de l'histoire de la ville de Koudougou et du Burkina Faso de façon générale doit être préservée et protégée pour le bien-être des générations futures.
L'association Songnaam n'a pas manqué d'interpeler les plus hautes autorités pour un regard diligent envers ce patrimoine qui fait partie de l'identité politique et culturelle du pays.
« Je demande aux autorités de ne pas oublier qu'il y a eu des devanciers. Il y a eu un qui a proclamé avec ses limites et ses grandeurs. Il y a aussi d'autres qui lui ont succédé. Donc nous aurions aimé que le ministère de la Culture puisse trouver un mémorial pour tous ces devanciers qui ont géré notre pays », a-t-il fait savoir, tout en espérant que les hautes autorités entendent l'appel.
Prince Omar
Lefaso.net
La ligue régionale du Centre de pétanque a tenu les 8 et 9 juillet 2023, la 9e édition de la compétition de pétanque. Au total 57 clubs soit 684 joueurs ont pris part à cette fête de la pétanque. A l'arrivée, c'est la JPCN qui est venue à bout de l'As Poste en finale par le score de 11 à 4. Il gagne le trophée, des médailles et la somme de 700 000 francs CFA.
La JPCN est le vainqueur de la 9e édition du tournoi de pétanque initié par la Ligue régionale du Centre. Elle a détrôné l'équipe « Soutong-nooma », championne nationale en titre. Les hostilités ont débuté le 8 juillet et ont connu leur apothéose dans la soirée du dimanche 9 juillet 2023. La finale, qui a été âprement disputée, a mise aux prises l'As Poste à la JPCN. Au finish, c'est la JPCN qui l'emporte avec le score de 11 à 4. En plus du trophée et des médailles d'or, elle empoche la somme de 700 000 francs CFA.
L'As Poste, finaliste malheureuse, se console avec 350 000 francs CFA et des médailles d'argent. Il faut dire que les 16 premières équipes ont tous bénéficiés d'une enveloppe d'encouragement. La 3e et 4e équipes sont reparties chacune avec 200 000 francs CFA. 50 000 francs CFA pour chacune des équipes de la 5e à la 8e . Enfin, 15 000 francs CFA, de la 9e à la 16e équipe dans le classement. Pour Issouf Kandou, tireur de la JPCN, le secret c'était de bien jouer et surtout ne pas laisser l'avantage à l'adversaire. Il a soutenu que c'est une revanche parce que l'As Poste les a éliminés plus d'une fois. Pour le président de la ligue du Centre de pétanque, Simon Zongo, une des particularités de cette édition, c'est qu'elle a été placée sous le thème : « Face au défi sécuritaire, soyons unis autour de nos FDS ». A ce titre, un appel à contribution a été lancé pour participer à l'effort de guerre.
De l'engouement et du fair-play
Autre particularité, non des moindres, est que la 9e édition a enregistrée 57 clubs, 20 de plus qu'à la 8e édition. Chaque club a 12 joueurs soit plus de 684 joueurs. « Personnellement, j'ai constaté que dès le début de la compétition, jusqu'aux demi-finales, le niveau était très élevé. Je peux même dire sans risque de me tromper que le niveau était même au-dessus du niveau de la finale. Sinon ce n'est pas le niveau réel des deux équipes comme cela », a-t-il-jugé.
L'équipe victorieuse, la JPCN, a-t-il poursuivi, est une jeune équipe. Elle n'a pas plus de deux ans d'existence. Par contre, trois joueurs de l'As Poste sont des joueurs de l'équipe nationale, qui sont très expérimentés. Du reste, le président de la ligue régionale du Centre a confié être totalement satisfait au vue de la participation et de l'engouement et surtout du fair-play qui a prévalu tout au long de la compétition. La 9e édition de la compétition de pétanque a été patronnée par le directeur général de la Poste du Burkina Faso, représenté par son SG, Christian Zombré.
A l'écouter, il a passé de bons moments même si l'équipe de la Poste n'a pas gagné. « Ce n'est que partie remise. Nous avons été émerveillés par l'engouement du public et le nombre de clubs participants. Cela traduit l'intérêt du public à l'endroit de la pétanque. Nous nous en réjouissons. C'est un sport qui a maintenant sa place parmi les autres disciplines au Burkina Faso. C'était deux équipes qui s'équivalaient en termes de technicité. C'est le sport qui gagne c'est la pétanque qui gagne », a-t-il analysé.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Du 7 au 8 juillet 2023, s'est tenue à Kaya, une session de renforcement des capacités de 20 leaders communautaires sur le leadership et la cohésion sociale. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre du projet « Promouvoir la paix et la cohésion sociale dans la région » financé par le Fonds d'innovation pour l'engagement des bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels (AEIF)
La crise sécuritaire que vit le Burkina Faso ces dernières années impacte plusieurs de ses régions dont celle du Centre-nord, fortement touchée avec le déplacement de 493 954 Personnes déplacées internes (PDI) au 31 mars 2023 (CONASUR). Un nombre important des PDI, qui n'est pas sans conséquences sur la cohabitation pacifique, la paix et la cohésion sociale. Œuvrer à la recherche de la paix nécessite l'engagement et l'implication des leaders coutumiers et religieux, qui jouent un rôle important au sein de leurs communautés. C'est ainsi qu'une formation a été initié en leur faveur, par les anciennes bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels de l'ambassade des États unis (ABPEC/US-BF).
« L'objectif de ce projet, qui est une initiative de quatre anciennes bénéficiaires des programmes d'échanges éducatifs et culturels est de contribuer à renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre communautés hôtes et déplacées de la commune de Kaya » explique Sylvie Tougouma, co-initiatrice du projet et membre de l'ABPEC/US-BF.
Pour atteindre cet objectif, les initiatrices ont fait appel à des spécialistes qui ont déroulé plusieurs modules en lien avec l'engagement des leaders dans la promotion de la paix et la cohésion sociale. Au cours des 48 heures, Fayçal Bangré, de la direction régionale des droits humains du Centre-nord, et ses co-formateurs ont développé les modules sur le développement personnel, le leadership et management des hommes, les connaissances de base sur la cohésion sociale, les enjeux de la promotion de la cohésion sociale : rôle des différents acteurs sans oublier la communication non-violente et le plaidoyer au service de la promotion de la cohésion sociale.
Les participants quant à eux se réjouissent de cette initiative qui leur permet de renforcer leur action au sein de leurs communautés. Outillés, ces leaders se sont engagés à être les porte-voix de l'ABPEC à travers des séances de restitution des connaissances acquises.
« Nous sortions de cette formation avec des rudiments nécessaires en faveur de la paix et nous nous engageons à partager ces connaissances à nos fidèles au cours des cultes » s'est engagé le pasteur Daniel Soré.
A l'instar de pasteur Soré, Jean Pierre Tarpaga, s'engage à rendre compte à sa hiérarchie de l'église catholique, pour que des messages de paix, de vivre ensemble puissent être partagés avec toutes les communautés chrétiennes de base lors de messes et différents regroupements.
Mariam Balima, participante au nom du Cercle d'études, de recherche et de formation islamique (CERFI) promet travailler à propager les connaissances au sein de la structure et même avec ses sœurs et coépouses en islam. « Au cours de nos rencontres, et lors de moments de prières, nous allons briefer, les messages de paix et cohésion sociale à nos sœurs afin que chacune puisse jouer son rôle dans son entourage »
Du côté de la chefferie coutumière, c'est une fierté car, il est du rôle des chefs, de travailler à maintenir la paix et le vivre ensemble au sein de leur communauté et cette initiative vient renforcer leur capacité en la matière selon le Woum-Noog Nabila du canton de Sanmatenga. « Nous sommes très fier de participer à cette formation, car nous en tant que chef, il est de notre rôle de promouvoir le vivre ensemble, et cette formation nous rend plus efficace et apte à jouer ce rôle ». S'est-il réjoui.
Rappelons que le projet est financé par le département d'Etat américain à travers le Fonds d'innovation pour l'engagement des anciens bénéficiaires des programmes d'échanges (AEIF), sur la base d'une compétition annuelle. Ce fonds leur est alloué pour développer des compétences acquises au cours de leur expérience à travers des solutions innovantes afin de contribuer à relever les défis auxquels leur communauté est confrontée.
Tibgouda Samuel SAWADOGO
Lefaso.net
L'affaire dite « appel à incendier le palais du Mogho Naaba », encore appelée dossier « Marcel Tankoano et autres », a rendu son verdict en première instance, ce vendredi 7 juillet 2023 devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Ainsi, les journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain, ainsi que Boukary Conombo de la société civile, ont été relaxés tandis que les sept autres ont été condamnés à des peines diverses.
Le principal prévenu, Marcel Tankoano, écope de quatre ans de prison et dix millions d'amende ferme ; Pascal Zaïda et Abdoul Karim Baguian dit Lota écopent, chacun, de deux ans et six mois ainsi que deux millions d'amendes, le tout ferme. Désiré Guinko prend 18 mois et un million d'amende fermes. Boukaré Tapsoba est, lui, emprisonné à deux ans et un million d'amende fermes tandis que Karim Koné et Souleymane Belem écopent respectivement de douze mois et d'un million d'amende fermes et de six mois avec sursis.
Ils disposent de quinze jours pour faire appel des décisions.
En attendant de savoir si les condamnés vont faire usage de leur droit d'interjeter appel, Me Mohamadou Paré de SCPA Dabo et Paré constituée aux côtés des journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain salue une « décision courageuse et sage » au regard du contexte du dossier.
« Les poursuites qui ont été engagées par le procureur pour complicité de non-dénonciation contre ces deux personnes ont été rejetées par le tribunal. Ils sont libres, reconnus non-coupables des faits qui leur sont reprochés », explique Me Paré, pour qui, « il faut faire confiance à la justice du Burkina Faso ».
O.L
Lefaso.net
Ancien ardoisier du Tour de France de 2002 à 2006, le Burkinabè Michel Bationo est revenu sur son expérience et les conditions de sa désignation en tant qu'ardoisier de la Grande Boucle. Dans cet entretien accordé au journal Lefaso.net, Michel Bationo est également revenu sur l'organisation du Tour du Faso et la gestion de la Fédération burkinabè de cyclisme. « Le premier Noir au Tour de France en tant qu'officiel » qui est toujours invité au Tour de France et pour des conférences à l'international regrette les mises à l'écart de certaines personnes ressources comme lui dans l'organisation du Tour du Faso. Ci-dessous l'intégralité de son entretien.
Lefaso.net : Présentez-vous à nos lecteurs.
Michel Bationo : Je me nomme Michel Bationo. Je fus ardoisier du Tour du Faso avant d'être ardoisier du Tour de France. Je suis de carrière professeur d'éducation physique et sportive.
Quel est le rôle de l'ardoisier sur un tour cycliste ?
Dans le tour cycliste, entre le peloton, ceux qui sont restés groupés derrière et les échappés, ceux qui se sont détachés devant, s'il y a quelque chose, notamment les écarts, ils ne peuvent pas savoir. Donc le rôle de l'ardoisier en ce moment va consister à énumérer le dossard du coureur ou des coureurs sur son ardoise, il mentionne le temps qui existe entre l'échappée ou les échappés et le peloton. Quand il finit de mentionner, il montre aux échappés le nombre de minutes d'écart. Ensuite, il s'arrête un peu, quand le peloton arrive il lui montre l'écart. Maintenant quand ils ont ces informations, ils essayent de communiquer entre coureurs pour savoir ce qu'il faut faire. Mon rôle c'est de communiquer directement avec les coureurs pour que chacun puisse avoir une stratégie de course. C'est un rôle capital au tour de France.
Que devient maintenant Michel Bationo ?
J'ai donné ma petite pierre au tour cycliste de France de 2002 à 2006. Après 2006, j'ai été régulièrement invité au tour de France pour faire partie des personnes ressources de ce tour. A ce titre, je continue d'aller au tour de France, pas en tant qu'ardoisier mais en tant qu'invité du tour. (Ndlr : Il est invité pour cette édition 2023 du Tour de France qui bat son plein actuellement).
Comment êtes-vous devenu ardoisier du tour de France ?
J'ai commencé à exercer au Burkina Faso en tant que chronométreur du tour du Faso. A un moment donné, lors d'une interview, on me demande « quel est ton rôle ? » J'ai répondu que je suis le maître du temps. Ça semblait drôle pour le journaliste qui a demandé : « Le maitre du temps, c'est-à-dire ? ». J'ai dit : « A travers moi, on peut connaître qui est le leader du maillot jaune ». L'expression leur a plu et un jour il y a le rôle d'ardoisier qui est venu au Tour du Faso et que le chronométreur sur une moto peut faire ce rôle. Donc j'ai accepté volontiers et j'ai assumé ce rôle. Lors d'une autre interview, on m'a demandé « quel est ton souhait ? ». J'ai répondu que mon souhait c'est de participer au Tour de France. J'ai été invité trois mois après par Jean-Marie Leblanc, et j'ai participé au Tour de France 2002.
Après cinq ans de services, que retenez-vous de cette expérience ?
Ça m'a beaucoup apporté puisqu'aujourd'hui, je continue d'aller au Tour de France en tant qu'invité d'honneur, avec prise en charge des billets d'avion, per diem et autres. Il faut retenir que je fus le premier Noir au Tour de France en tant qu'officiel. Et en 2003 qui était le centenaire du tour, je faisais partie des 100 personnalités du tour. A travers ce rôle d'ardoisier, j'ai eu beaucoup de relations en France, au Mali, au Sénégal, en Côte d'Ivoire où j'ai même été décoré par le président Laurent Gbagbo en son temps.
Quel est votre meilleur souvenir du Tour de France ?
C'est lorsque Lance Armstrong en son temps était dans les échappées et quand je suis arrivé pour lui présenter l'écart, il m'a dit : « Michel, Michel ! ». Je lui ai donc dit « Tu me connais ? ». Il m'a répondu « oui oui ». Il m'a dit : « Va dire au peloton en arrière de s'arrêter faire pipi ». Ça m'a semblé drôle. Je me suis dit mais voilà quelqu'un qui fait un effort tout fatigué et arrive à s'exprimer et à reconnaître mon prénom. Deuxièmement, il y a Nicolas Jalabert lorsqu'il était coureur. Il m'a dit : « Michel, changeons de rôle ». Je lui ai dit : « Mon cousin gaulois, la vie est un choix ». Il a rigolé et à chaque fois qu'il me voit et jusqu'à ce jour, il m'appelle son cousin gaulois. Et Nicolas Sarkozy qui m'a reconnu une fois au Tour de France lorsqu'il était ministre. J'ai côtoyé de nombreuses personnalités et je garde de bons souvenirs.
Hormis les tours du Faso et de France, avez-vous eu l'occasion d'officier sur d'autres tours cyclistes ?
C'est moi-même qui refuse les invitations. J'ai présidé au Tour de Côte d'Ivoire trois fois ; après j'ai décliné l'offre. Je suis membre organisateur du Tour du Sénégal, j'ai participé aussi au Tour du Mali. Les autres pays, j'ai décliné l'offre parce que il y a « mon Tour du Faso » qui est là. Plus tu es dans les différents tours, plus tu fais leurs éloges. Il faut être jaloux par rapport au Tour du Faso. Je préfère maintenant prendre du recul pour le Tour du Faso.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce métier ?
Quand on a l'amour de la chose, quand on est motivé, tout est facile. C'est quand tu ne connais pas que tout devient difficile. Peut-être faut-il avoir une bonne condition physique. Au Burkina Faso, on a souvent fait maximum 160 km par étape contre 250 km maximum par étape en France. Mais souvent, je me sens plus fatigué au Tour du Faso qu'au Tour de France. C'est sûrement dû au climat, à l'état des routes et aux équipements. Je dirais qu'en Afrique, on a plus de difficultés à exercer ce métier qu'en Europe.
Comment se fait votre rémunération en tant qu'ardoisier ?
En Europe, tout est déclaré, on te paye officiellement et il y a les sponsors aussi qui te donnent quelque chose. Etant professeur d'EPS, en son temps en 2002, je me retrouvais avec un salaire de 300 000 F CFA. Mais au Tour de France, quand je prenais le salaire, j'avais un an de mon salaire au Burkina Faso sans compter les sponsors. Lorsque j'étais ardoisier en 2004, j'ai fait venir près de onze conteneurs de vélos et autres qu'on a distribués aux gens. Voilà ce que j'ai pu faire. Pour les hôpitaux, quand tu prends Saint-Camille, j'ai contribué à ce qu'on amène en son temps deux Burkinabè au Bénin afin qu'ils se perfectionnement en kinésithérapie. Dans la ville de Réo, j'ai fait des SOS et on a pu avoir de l'argent pour aider les orphelins et réhabiliter le barrage.
Que pensez-vous du cyclisme burkinabè de façon générale et du Tour du Faso en particulier ?
On est revenu à la case départ. Le Tour du Faso aujourd'hui est devenu folklorique. On ne met pas les gens qu'il faut à la place qu'il faut. Sans me vanter, comment tu peux imaginer que moi, Michel Bationo, ardoisier du Tour de France, on me met à l'écart chez moi à cause de mes propos, de mes prises de position ? Comment tu peux comprendre, le premier Noir au Tour de France, chez lui, on ne l'invite pas. Est-ce que vous pensez qu'il y a quelqu'un qui peut faire mieux ce travail que moi ici, sans compter que ce sont des diplômes que j'ai eus. Ceux qui organisent le Tour du Faso aujourd'hui et qui ont des diplômes ne dépassent pas dix. Pourquoi donc laisser des gens qui ont des diplômes, qui sont expérimentés et qui font leurs preuves à travers les différents tours pour une question de point de vue ; ce n'est pas sérieux. J'ai toujours dit aux gens de ne pas regarder la tête de Michel, voyez ce qu'il sait faire.
Je reçois les rapports des commissaires internationaux de course qui sont des amis. Ces rapports sur le Tour du Faso ont toujours été catastrophiques. Ça veut dire que c'est une personne qui décide à la place de tout le monde. On a mis à l'écart des anciens coureurs, des hommes d'expérience qui pouvaient encadrer les coureurs. Heureusement qu'il y a le DTN [directeur technique national] Martin Sawadogo, mais est-ce qu'il est libre de s'exprimer ? Je ne suis pas contre quelqu'un mais il faut prioriser la compétence.
Après le Tour de France, je suis invité en Belgique pour une conférence sur le rôle de l'ardoisier par exemple. Je vends mes compétences. Mais ici, c'est gratuitement. Je faisais le Tour du Faso, je gagnais 250 000 F CFA ; et quand je pars à un tour international, j'ai 1 500 000 F CFA. Malgré ça, je refusais des offres pour ne pas que ça joue sur la visibilité des autres tours. Donc j'ai présélectionné quelques tours. Je viens pour le Tour du Faso pour 250 000 F CFA et vous me mettez à l'écart. Je suis prêt pour une confrontation sur un plateau. J'ai tous les documents, les preuves. C'est vrai, le président, il travaille mais je fais partie des gens qui ont amené assez de matériel pour le cyclisme burkinabè sans tapage. La plupart des présidents savent ce que j'ai fait.
Que faut-il faire alors pour améliorer les choses ?
Il faut former la jeune génération. Le cyclisme burkinabè n'a pas d'avenir si « les obscurantistes » sont toujours là. S'ils sont toujours là, le Tour du Faso sera un tour de kermesse. Nous avons des talents comme les Paul Daumont, mais s'ils doivent aller se confronter dans les petits tours, ils régressent. Au contraire, ce sont les autres qui progressent. Tant qu'il n'y a pas de la sincérité, rien ne marchera parce que le sport a des valeurs. Il y a plein de « requins » qui sont là-bas (ndlr : faitière du cyclisme burkinabè) juste pour arrondir leurs fins de mois. Si on a la possibilité de faire partir nos coureurs à l'extérieur, c'est tant mieux. Il faut travailler avec tout le monde. Malheureusement, aujourd'hui, on a toujours écarté des gens. Si vous travaillez dans la division et l'hypocrisie, ça ne peut pas marcher. Le ministère des Sports doit avoir un œil regardant sur la fédération, ils doivent fouiller pour mettre de l'ordre au sein des fédérations parce que ça ne va pas.
Est-ce que vous avez un club de cyclisme ou une structure de formation de cyclistes au Burkina Faso ?
Non. En son temps je devais créer l'école de cyclisme mais j'ai vu que les gens me mettaient les bâtons dans les roues. Donc j'ai distribué tout le matériel que j'avais à tous les clubs, parce que je ne suis pas politique. Aussi, parce qu'il faut avoir le temps, les moyens et les partenaires pour faire un club. On ne crée pas un club parce qu'il faut créer.
Est-ce que vous avez reçu une reconnaissance de l'Etat burkinabè ?
J'ai été décoré à l'époque du ministre Yacouba Ouédraogo, après des tractations. C'est grâce au colonel Yacouba Ouédraogo, ministre des Sports d'alors, que j'ai été décoré et ce n'est pas grâce à la fédération ou une autre personne, et c'est dommage. A travers moi, il y a plein de gens qui travaillent et qui sont dans les oubliettes, comme des anciens champions.
Quel est votre mot de fin ?
Merci au journal Lefaso.net de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer. Ce que j'ai dit, ce n'est pas parole d'évangile, c'est pour que ceux qui ont l'amour du vélo, surtout les supporters, comprennent que ça ne va pas. C'est notre pays, c'est le contribuable qui paie pour que le Tour du Faso ait lieu, il faut donc mettre les gens à la place qu'il faut.
Interview réalisée par Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Rien de plus délicat pour une catégorie de Burkinabè que de défendre son point de vue dans ses analyses de la situation, si celui-ci ne va pas dans le tempo des ‘'hommes forts'' du moment et compagnies. C'est en cela qu'il faut louer le mérite de ces intellectuels-là qui, comme à leurs habitudes, continuent de s'assumer en refusant donc de demeurer dans leur tour d'ivoire ou de suivre sans convocations la vague populiste.
Comme on peut le constater,à chaque pouvoir ses ‘'chantres-laudateurs'' et ‘'mercenaires'', programmés à encenser automatiquement et à dégainer sans discernement. Selon qu'un point de vue, une information viennent du cercle de leurs champions ou soient en leur faveur… ou qu'ils n'aille pas dans leur tendance. Des expressions ridicules, tant injurieuses que destructives…, tout passe ici. Sans gêne et sans mœurs. Auto-proclamés « vrais patriotes », ce sont également les mêmes qui à la fois prônent l'unité et les rangs serrés autour des ''champions'' et alimentent les divisions par leurs propos et attitudes.
Dans une telle atmosphère, tenir une thèse contraire à celle des ‘'maîtres'' du moment relève d'une véritable intrépidité. « Rien n'est plus dangereux que la vérité dans un monde qui ment », résume l'écrivaine égyptienne, psychiatre et combattante de l'émancipation des femmes dans le monde arabe, Nawal Saadawi. Autrement, c'est plus facile, et même tentant pour certains, de troquer leurs convictions contre le populisme par des analyses dans le sens qui plaît aux ‘'forts'' du moment.
D'où le mérite qu'il faut reconnaître à ces intellectuels qui éclairent, contre vents et marrées, l'opinion par leurs analyses et points de vue sur les sujets d'enjeux majeurs. Traitées de tous les noms par ceux-là qui "veillent au grin", ces personnes-ressources ne baissent pourtant pas les bras, et c'est tant mieux pour la vie de la nation ! Un idéal qui confirme bien les propos de ces penseurs pour qui, « les intellectuels sont des acteurs contestés dans la cité..., mais qui nous sont indispensables pour comprendre les dangers qui nous menacent ».
Mille et une raisons donc d'encourager l'expression plurielle par la contribution également de ces personnes-ressources ; elles ne sont pas les plus perdantes dans un contexte de chaos que ceux qui tirent à boulets rouges sur elles, tout comme elles ne sont pas les plus gagnantes dans une situation nationale stable et épanouie.
Il faut donc honorer l'attitude de toutes ces personnes qui, dans leur travail au quotidien ou leurs opinions sur les questions nationales, ne cèdent pas aux désidératas du populisme pour plaire, mais demeurent plutôt dans leur dynamique d'être utiles à toute la société et à la patrie.
Comme l'énonce si bienl'ancien ambassadeur du Burkina en Lybie, Mousbila Sankara, dans une interview qu'il nous a accordée en fin janvier 2023 sur la situation nationale : « Les intellectuels ne doivent pas se terrer dans le silence. Ce sont eux qui doivent vraiment nous tirer vers le haut. Les intellectuels ne doivent donc pas se cacher ou se taire. Il y a des valeurs qui méritent qu'on meurt pour elles : la patrie, l'honneur, la dignité … Il faut que les gens parlent, et c'est maintenant même qu'ils doivent parler, et de façon publique. (…).
C'est maintenant qu'il faut développer les grandes idées, les grands thèmes. Il ne faut pas avoir peur d'être critiqué par la masse, ça a toujours été ainsi dans les moments de crise ; ceux qui ont un regard froid, qui s'interrogent sur la tendance générale sont combattus. L'intellectuel ne doit pas chercher à ce que ses analyses rencontrent aux premiers moments, l'assentiment général. Au contraire, il faut exposer son idée, qu'elle soit combattue pour que la substance reste. Si on ne le fait pas, à quoi serviraient les intellectuels ? Ce sont eux qui doivent tirer vers le haut. Il y a même un penseur grec qui a dit que les grandes réalisations du pays ont été bâties avec le sang des meilleurs de ses fils. Ce n'est pas n'importe quel sang, c'est celui des meilleurs. Ça résume tout ».
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
C'est la saison hivernale, les agriculteurs ont commencé à cultiver leurs champs. L'année dernière, l'on a constaté une rupture d'intrants agricoles sur le marché. Qu'en est-il pour cette campagne agricole ? Le président du conseil d'administration de la Société coopérative des commerçants d'intrants et de matériels agricoles du Burkina Faso, Harouna Zoundi, nous en dit plus.
Lefaso.net : C'est la saison hivernale. Les agriculteurs ont commencé à cultiver leurs champs. Est-ce que les intrants sont disponibles pour cette campagne agricole ?
Harouna Zoundi : Je suis El hadj Harouna Zoundi. Je suis le président du conseil d'administration de la société coopérative des commerçants d'intrants de matériel agricole du Burkina Faso. Nous sommes une faîtière de distributeurs d'intrants agricoles. Et nous pouvons vous rassurer qu'au niveau des boutiques de nos membres des intrants sont disponibles.
L'année dernière, nous avons constaté qu'il y avait une rupture des intrants sur le marché. Est-ce que cette année des dispositions sont prises pour éviter qu'il y ait une rupture ?
Effectivement nous l'avons constaté l'année dernière et l'année surpassée. C'était certainement dû à la double crise. Qui sont la crise russo-ukrainienne et la covid-19. Cette année, je pense que les prix sont relativement en train de revenir un peu moins chers par rapport à l'année dernière. Pour la disponibilité des intrants, je peux vous rassurer que des dispositions sont prises au niveau de notre faîtière et au niveau de tous nos membres pour que les intrants puissent être disponibles pour les producteurs. Parce que notre mission c'est de contribuer à rendre accessibles les intrants agricoles de qualité aux producteurs.
L'année dernière des producteurs disent avoir acheté le sac d'engrais à 30 000 FCFA et même plus. Cette année, le sac d'engrais peut coûter combien ?
Je pense bien que des gens l'ont acheté à 40 000 FCFA, parce que le prix des engrais surtout du NPK diffère en fonction de la formulation. Cette année, à l'heure actuelle, c'est sensiblement autour de 32 à 35 000 FCFA. Nous sommes en train de travailler pour la réduction des prix. Nous avons mis une unité de production d'engrais en place au niveau de la région du Centre. C'est à Koubri, plus précisément dans le village de Guiguemtinga, pour rendre accessible et à moindre coût l'engrais. Le lancement officiel sera fait bientôt. Lefaso.net est invité. Les sacs qui vont sortir de cette unité seront relativement moins chers. C'est cela notre objectif parce que quand c'est cher cela pousse les producteurs à aller vers les intrants qui ne sont pas de qualité. D'ici peu, on pourra espérer avoir des sacs d'intrants autour de 25 à 26 000.
Est-ce que les agriculteurs pourront utiliser votre production pour cette saison agricole ?
Bien sûr parce que notre unité est fonctionnelle. Notre ministre en charge de l'Agriculture a visité l'unité de Koupèla. Il y a la Centrale d'approvisionnement en intrants et de matériel agricoles ( CAIMA) du Burkina Faso qui est là. Et il y a plein d'autres acteurs qui sont là. Je pense que la disponibilité y est. Nous allons travailler ensemble pour que le coût soit revu à la baisse.
Est-ce que cette année le gouvernement va subventionner les intrants agricoles comme les années précédentes ?
Je pense que la subvention est bel et bien là cette année. Parce que comme je vous l'ai dit, nous sommes administrateurs au niveau de la Centrale d'approvisionnement en intrants et matériels agricoles. Et nous avons été reçus le vendredi passé par le ministre en charge de l'agriculture et nous avons fait cas de cela. Je pense même que les semences sont déjà en cours de distribution au niveau des régions. Le ministre en charge de l'agriculture a lancé une invite à ce qu'on se donne la main. Parce que c'est en se donnant la main que les objectifs de cette année seront atteints. Il a demandé à ce qu'on travaille à produire plus. Je pense que main dans la main, on va y arriver.
Quelles sont les dispositions qui sont prises pour que les intrants soient disponibles pour cette campagne agricole pour le bonheur des agriculteurs ?
Les efforts sont mis ensemble. Nous sommes déjà en train de travailler pour la disponibilité totale des intrants. Parce qu'on parle d'intrants, ce sont les semences, les engrais et les pesticides. Et tout commence par les semences. Et elles sont déjà disponibles au niveau des régions. Comme je vous l'ai dit nous sommes une faîtière et c'est disponible au niveau de nos magasins au niveau des provinces et communes. La difficulté qu'on rencontre avec les producteurs est que certains producteurs attendent la subvention avant de se lancer. Nous leur disons généralement, la subvention il en aura peut-être, mais vous ne pouvez pas être servi à la hauteur de vos attentes. C'est un soutien que le gouvernement apporte.
Ce n'est pas facile. Je pense que nous devons lutter pour accompagner l'effort du gouvernement. Vous allez voir par exemple quelqu'un qui travaille sur 5 hectares et qui a besoin de 35 sacs environ. Peut-être qu'il va bénéficier du tiers de son besoin par le biais de la subvention. Mais la grande partie de son besoin reste insatisfait. Nous invitons les agriculteurs à ne pas attendre. Ils peuvent aller vers nos distributeurs pour s'approvisionner le temps que la subvention vienne les soutenir. C'est ça qui fait que souvent des gens disent qu'il y a une rupture. Il faut aussi qu'au niveau des producteurs, on change notre façon de faire. On peut rassurer de la disponibilité des intrants. C'est dans l'intérêt de tous qu'on disponibilise les intrants de qualité pour l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire.
Vous qui êtes dans le domaine de la commercialisation des intrants, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Les difficultés ne manquent jamais. Par chance notre domaine n'est pas frappé par la TVA. Mais il y a la TVA sur les crédits en banque et sur le transport ce qui constitue une difficulté. Il y a des difficultés au niveau de l'accès au financement. On a souvent des difficultés à se faire accompagner par les institutions financières. Mais nous continuons de plaider au niveau des autorités pour que notre cas soit revu. Afin que beaucoup de choses puissent être allégées pour que nous puissions rendre les prix des intrants agricoles abordables.
Nous sommes à la fin, quel message avez-vous pour les agriculteurs ?
C'est de nous souhaiter une bonne campagne agricole parce que moi-même je suis agriculteur. Le pays a besoin de nous. Quand il y aura la sécurité alimentaire, vous allez voir que beaucoup de choses vont s'améliorer. Parce que comme on le dit un ventre vide n'a point d'oreilles. Le producteur est un élément essentiel du développement. Que les producteurs sachent que le pays compte sur eux. Nous allons nous donner la main afin que nous puissions mettre à leur disposition des intrants agricoles de qualité afin qu'ils puissent produire beaucoup pour l'atteinte de la sécurité alimentaire.
Propos recueillis par Rama Diallo
Lefaso.net
Dans le communiqué ci-après, le secrétaire national à l'information et à la communication du Le Faso Autrement confirme l'audition de Dr Ablassé Ouédraogo par la police. Toutefois, il déplore la situation dans laquelle vit le président de leur parti, laquelle situation est comparée à celle d'un "prévenu en sursis".
Suite aux informations parues dans la presse et sur les réseaux sociaux au début du mois de juin 2023, mentionnant que le Président Dr Ablassé OUEDRAOGO a été auditionné par les services de la Police Nationale, le Parti Le Faso Autrement confirme, pour la bonne information de tous, que le Président, Dr Ablassé OUEDRAOGO, a été effectivement auditionné le mardi 06 juin dernier dans la matinée, par les services de la Division des Investigations Criminelles (DIC), à la suite d'une convocation datée du 16 mai 2023, qu'il a reçue dans la journée du lundi 05 juin 2023 .
Après l'audition, le Président, Dr Ablassé OUEDRAOGO, a immédiatement regagné son domicile et vaque à ses occupations. Cependant, ses deux téléphones portables et son ordinateur portatif sont toujours retenus à la Police depuis le 06 juin 2023 sans aucun motif indiqué.
Cette privation des instruments de travail depuis un mois, sans aucune procédure à lui notifiée alors qu'il a été simplement convoqué pour un témoignage dans l'affaire « Appel à incendier le Palais du Mogho Naaba » dont le délibéré du procès conclu le samedi 24 juin 2023 a été rendu le 07 juillet 2023, nous pousse à considérer que le Président Ablassé OUEDRAOGO, se trouve comme dans une situation d'un « prévenu en sursis ».
Le lundi 26 juin 2023, le Dr Ablassé OUEDRAOGO s'est présenté à la Police dans l'espoir de récupérer ses téléphones et son ordinateur, et à sa grande surprise, l'Officier de police judiciaire, un Lieutenant, l'informe qu'il ne peut retirer que les puces des téléphones portables au motif que les équipements ne peuvent pas lui être restitués pour le moment.
Comme nous sommes en politique et qu'il est facile d'imaginer tout ce qui peut se tramer en vue des échéances politiques à venir, le Parti Le Faso Autrement tiendra les militantes et militants, ainsi que l'opinion publique nationale et internationale, dûment informés de tout développement qui pourrait survenir par la suite.
« Rien n'arrête une idée à son heure »
Ouagadougou, le 09 juillet 2023
Le Secrétariat National à l'Information et à la Communication