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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 2 months 1 week ago

La lutte contre le terrorisme : des résultats pas à la hauteur des enjeux (rapport)

Fri, 18/11/2016 - 10:28
(B2) Presque deux ans après la déclaration des 28 sur la lutte anti-terrorisme, le 12 février 2015, le coordinateur de la lutte anti-terroriste Gilles De Kerchove va dresser, ce vendredi (18 novembre), devant les ministres de l'Intérieur, le bilan des mesures prises par les Européens en matière de lutte anti-terroriste. A lire son rapport (1), […]
Categories: Défense

Oettinger s’envole en compagnie d’un homme d’affaires

Thu, 17/11/2016 - 23:20

G. Oettinger, l’homme par qui le scandale arrive (crédit : CE)

(B2) Vous avez un rendez-vous immanquable avec un/e fiancé/e, un dîner d’anciens camarades de promotion, une rencontre d’affaires et vous venez de rater votre avion. Alors n’hésitez plus ! Appelez Günther Oettinger, le commissaire européen chargé de la société numérique. Il pourra vous trouver une solution…

Un vol avec un homme d’affaires bien connu

Les faits datent du 18 mai. Mais le pot aux roses n’a été révélé à Bruxelles, que récemment, par notre confrère EU Observer et un député vert hongrois Benedek Jávor.

Pour rejoindre Budapest, et un dîner avec Viktor Orban avant d’intervenir (le lendemain) dans une conférence sur les voitures du futur, le commissaire allemand chargé de l’Économie numérique (et pressenti pour prendre le portefeuille du budget) s’est jeté à corps perdu dans le jet privé de Klaus Mangold. Un Cessna 560XL Citation XLS Plus, selon nos informations — loué à la société DC Aviation (ex Daimler Chrysler Aviation) — immatriculé D-CQQQ. Il était pressé et n’a pas vérifié quel avion lui envoyait le gouvernement hongrois avec qui il avait rendez-vous. C’est l’excuse officielle benoitement donnée par la Commission européenne. Cet homme d’affaires est pourtant connu pour ses bonnes connexions avec le Kremlin : il est d’ailleurs consul honoraire de Russie depuis 2005 dans le Baden-Württemberg. Un land présidé justement de 2005 à 2010 par un certain Günther… Oettinger (le monde est petit !). Mais apparemment personne à la Commission n’avait les bonnes clés pour détecter un problème.

Les mots d’excuse du commissaire

Excuse officielle délivrée par l’intéressé sur twitter : « j’avais des réunions avec trois commissaires et d’autres réunions jusqu’à 18h ». Et d’ajouter en guise de justification pour ne pas avoir joué la transparence : « Je n’ai pas besoin de rendre public tous mes rendez-vous sur mon agenda public ».

Pas d’autre moyen pour rallier Budapest. « La seule manière de pouvoir honorer l’invitation était de prendre l’avion envoyé par le gouvernement hongrois » a expliqué le porte-parole. Ce n’est pas ma faute… raconte le commissaire. C’est la Hongrie qui a tout organisé et m’a invité. Elle a également payé l’hôtel, ajoute-t-il.

Ce genre d’invitation est courante explique-t-il. « Les gouvernements prennent souvent en charge transport et hôtel des commissaires quand ils les invitent pour une réunion, des conférences »

Une rupture de l’indépendance des commissaires

Pour le commissaire allemand, voyager aux frais des gouvernements et de personnes privées est tout à fait normal. L’argument est plutôt maladroit. On est là en pleine violation du principe d’indépendance, écrit à l’article 17 du traité, gage de l’honnêteté dans laquelle les commissaires européens doivent exercer leurs fonctions.

La Commission exerce ses responsabilités en pleine indépendance. Sans préjudice de l’article 18, paragraphe 2, les membres de la Commission ne sollicitent ni n’acceptent d’instructions d’aucun gouvernement, institution, organe ou organisme. Ils s’abstiennent de tout acte incompatible avec leurs fonctions ou l’exécution de leurs tâches.

Pas de conflit d’intérêt

La Commission reste (pour l’instant) sur une ligne : ‘No problem’. Elle réfute qu’il y a une violation du code de transparence ou d’une quelconque règle. La ligne de défense est assez originale : 1° Nous n’avons de relation qu’avec le gouvernement, et non pas avec le propriétaire de l’avion, que nous ne connaissons pas. « Pour la relation entre le gouvernement hongrois et le propriétaire de l’avion, je vous invite à voir avec Budapest » a souligné le porte-parole en chef de la Commission lors du point de presse ce jeudi. 2° « Ce n’était pas une rencontre planifiée ». 3° Il n’y a pas de conflit d’intérêt. 4° Il n’y a pas de violation de la règle de concurrence. Le commissaire n’avait pas à déclarer la rencontre avec Mangold. Aucun des sujets du propriétaire du jet privé ne concernait l’économie numérique, portefeuille du commissaire.

Commentaire : un conflit d’intérêt difficile à résoudre autrement que par la démission

L’Allemand, ancien président du Land de Baden-Würtenberg, n’en est pas à sa première frasque. Mais celle-ci pourrait être celle de trop. Il ne s’agit pas ici d’un dérapage verbal, mal contrôlé et mal excusé comme lorsqu’il avait taxé la Wallonie de petite région dirigée par les communistes ou les Chinois d’être des gens trop peignés.

Même si on ne peut parler de concussion, il y a là au minimum un conflit d’intérêt, peu importe qu’il y ait eu volonté, ou non, d’aboutir à cela, difficilement excusable. Il est une chose d’être l’invité d’un gouvernement, il en une autre, de façon tout à fait consciente, d’accepter de monter dans un vol privé pour discuter avec un homme d’affaires actif sur le marché européen. L’absence de tout sens de la réalité morale de Günther Oettinger, trahi dans ses tweets, est patente.

On voit mal comment un tel commissaire peut prendre en charge le portfolio du budget, voire même demeurer commissaire. Un simple mot d’excuses ne suffira pas cette fois. La seule façon de s’en sortir est, aujourd’hui, de passer par la démission d’un responsable politique qui aura sans doute plus fait pour nuire à l’image européenne que n’importe quel opposant. Espérons que, cette fois, le président Juncker ne tergiversera durant plusieurs jours avant de se décider.

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France et Royaume-Uni renforcent leur coopération dans les missiles

Thu, 17/11/2016 - 23:00
(B2) Les ministres français et britannique de la Défense ont salué, lors du conseil franco-britannique qui s'est tenu mercredi et jeudi (16 / 17 novembre) à Paris, l'approfondissement de leur coopération en matière de missiles, dans la lignée de l'accord de Lancaster House. L'activité du missilier MBDA va ainsi être réorganisée de part et d'autre de […]
Categories: Défense

Van Rompuy en mode slam pour une chanson en hommage aux victimes des attentats

Thu, 17/11/2016 - 20:28

(crédit : Vevo / découpage B2)

(B2) L’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy a poussé la chansonnette dans une chanson de Dana Winner, De Liefde Wint Altijd (l’amour gagne toujours) qui figure sur un album de Noël Puur Deluxe… à partir d’aujourd’hui dans les bacs des magasins de disque (ou sur internet).

En hommage aux victimes des attentats du 22 mars

Herman ne chante pas vraiment d’ailleurs. Il déclame plutôt, quelques vers. Mais c’est une vraie voix de chrooner, en mode slam, sur un fond d’arpège de guitare. Et des paroles d’émotion pour cette chanson en hommage aux victimes des attentats du 22 mars à Zaventem et à la station de métro de Maelbeek (1)….

« Vous me demandez, où sont les fleurs ?
Mais vous n’avez pas attendu pour me répondre.
Parce que maintenant, vous savez qu’il n’y a qu’une chose qui existe,
Qui est plus fort que la haine et tout ce qui est mal » (2)

(à la minute 2’35 si vous voulez ne pas écouter toute la chanson, un peu trop sirupeuse à mon goût)

Est-ce le début d’une carrière ? Pas sûr

Hier sur la VRT, la chanteuse reconnaissait, « Herman ne connait pas grand chose à la musique ». Herman n’est pas vraiment un fan non plus des studios de musique et de ses habitudes. « Pourquoi je dois mettre ce casque » réplique-t-il au technicien qui tente de le convaincre. Et il ne compte pas faire la tournée de concerts. Mais la chanteuse l’a convaincu de participer. Herman n’habite pas très loin de Maelbeek. Il prend encore régulièrement le train et le métro. Il a été très touché et a accepté de participer ».

(NGV)

(1) Bruxelles touchée à son tour par les attentats. Le réveil brutal de la capitale européenne (MAJ)

(2) Je vroeg me, zeg me waar de bloemen zijn / maar je wachtte niet op ‘t antwoord van mij. / Want je wist nu dat er één ding bestaat / dat sterker is dan alle haat en alle kwaad

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Une armée centrafricaine à reconstruire totalement (Général Hautecloque-Raysz)

Thu, 17/11/2016 - 18:45
(B2) Le « pays est complètement détruit. Tout doit être reconstruit ». Le niveau de l'armée est « faible »... De passage à Bruxelles pour la conférence sur la Centrafrique, le général Eric Hautecloque-Raysz — commandant de la mission EUTM RCA — n'a pas mâché ses mots sur la (re)formation de l'armée centrafricaine. Le défi est conséquent. […]
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Carnet spécial. « Ils ont dit ! » Affaires étrangères/Défense (14 et 15 novembre 2016)

Thu, 17/11/2016 - 16:50
(B2) La réunion des ministres des Affaires étrangères et de la défense ces 14 et 15 novembre a été l'occasion de plusieurs déclarations et prises de position sur les différents sujets à l'ordre du jour... L'arrivée de Trump aux États-Unis il est "normal" de s'inquiéter Pour Margot Wallström, la ministre suédoise des Affaires étrangères, il est […]
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N°46. L’Europe face à la crise en Centrafrique après la guerre civile de 2012

Thu, 17/11/2016 - 07:30
(B2) En 2012-2013, la crainte d'un possible génocide finit par mobiliser la communauté internationale. Après certaines hésitations, poussée par la France, l'Union européenne s'engage, de façon décisive, à aider à renforcer la stabilité du pays, à renforcer l'État et de consolidation de la paix, et à soutenir le rétablissement socioéconomique du pays. Un engagement qui […]
Categories: Défense

La mission de renforcement de l’Etat de droit « EULEX Kosovo »

Thu, 17/11/2016 - 06:08
(B2) En 2008, l'Union européenne lance sa mission de renforcement de l'Etat de droit "EULEX Kosovo", au terme d’une période temporaire assurée durant près de deux ans par une équipe de planification (EUPT). Les Européens prennent le relais de la Mission des Nations unies (MINUK) dans ses différentes tâches de gestion de l’État de droit (justice, police, douanes) […]
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Avec le système ETIAS, l’entrée dans Schengen devient payante

Wed, 16/11/2016 - 18:19
(B2) Pour entrer dans l'espace Schengen, les ressortissants de pays tiers qui ont un accord de suspension des visas avec l'Union européenne devront, à partir de 2020, obtenir une autorisation d'entrée. C'est le coeur de la proposition législative présentée par la Commission européenne, mercredi 16 novembre, pour la création d'un système européen d'information et d'autorisation concernant les voyages […]
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Défense européenne. Français et Tchèques sur la même longueur d’onde

Tue, 15/11/2016 - 23:25
(B2) Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et son homologue tchèque, Lubomír Zaorálek, ont appelé, dans une tribune commune (publiée dans Ouest France le 14 novembre, le jour de la réunion du Conseil des ministres de l'UE), à construire « ensemble » une Union « crédible et réactive dans les domaines de la sécurité et […]
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Le développement de capacités : c’est lent… très lent ! Et avec l’OTAN, pas très efficace

Tue, 15/11/2016 - 21:00
(B2 - exclusif) Loin des sunlights, et des constats d'autosatisfaction politiques, le rapport approuvé lors de la réunion des ministres, ce 15 novembre, sur les capacités militaires montre une réalité plus crue de la volonté de défense européenne. « Les progrès dans le domaine des capacités militaires est faible » affirme-t-il. C'est « lent », […]
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Trump fera-t-il décoller la défense européenne ? Pas sûr…

Sat, 12/11/2016 - 18:30

La première rencontre entre Obama et le nouvel élu Donald Trump a été plus consensuelle que prévue (crédit : US White House)

(BRUXELLES2) L’élection de Donald Trump à la présidence américaine sera-t-il un motif pour les Européens de se ressouder et de trouver des motifs d’agir davantage ensemble, de renforcer la défense et l’industrie européennes ? On peut l’espérer, le souhaiter. Certains le disent et l’expriment. Mais le contraire pourrait tout aussi bien être envisageable et doit être envisagé.

 

Ne me quitte pas…

Les quelques paroles de Donald Trump sur l’OTAN peuvent certes apparaitre comme des propos de campagne. Ils vont susciter de la part des dirigeants européens qui ne tiennent pas à voir l’OTAN diminuer son rôle ni les Américains cesser de s’y investir. Ce n’est donc pas le moment de créer le moindre brin d’incertitude des Européens ou d’alternative possible qui pourrait permettre à Washington d’en tirer parti. Ce mouvement a déjà commencé. Dans plusieurs pays (Belgique, Allemagne…) les dirigeants ne cessent de monter au créneau pour démontrer l’utilité de l’OTAN. Et le secrétaire général de l’OTAN a sonné l’alarme (lire son entretien exclusif à B2 : Une défense européenne, oui mais en complément à l’OTAN). Il va falloir ensuite passer à la caisse…

 

Oui … je paierai davantage

Ce qu’a dit Donald Trump sur la solidarité transatlantique — pas de solidarité sans un effort européen — peut susciter des interprétation diverses. Au premier degré, l’ambition américaine est de quantifier l’effort américain à l’effort européen. C’est ce qu’on appelle le partage des charges. Trump s’inscrit là concrètement dans les pas de ses prédécesseurs (Bush, Obama). Aux Européens de se prendre en charge un peu plus, avec à la clé une augmentation des budgets des dépenses de défense (1) mais aussi une prise de risque plus importante. Un discours qui n’est pas exempt de contradiction côté américain. Car si cette montée en puissance des Européens est souhaitée, les Américains ne souhaitent finalement pas qu’elle soit trop autonome.

Buy American ou je me tire !

Au second degré, le propos de Trump est davantage une attitude de négociateur commercial. La menace de plus assurer l’assistance aux Européens doit être prise comme une volonté de s’assurer de la fidélité des Européens. Et cela marche, à en juger par les déclarations dans les capitales européennes. Elle s’accompagne d’une volonté d’avoir davantage de retour sur investissements, dans le plus pur style du principe « I want my money back ». Autrement dit, si les Américains assurent une partie de la défense, européennes aux Européens de payer plus, en nature au besoin, en achetant… américain. Dans toute cette logique, on est assez loin du renforcement d’une défense européenne autonome…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire : Trump élu, l’Europe va devoir se bouger les fesses !

(1) L’objectif fixé de dépenser 2% du PIB pour la défense est un objectif idiot. Sans un plan de dépense à l’échelle européenne, il risque d’aboutir à des achats dispersés, un gaspillage d’argent comme il y a eu dans le passé, et ne permettront pas en tant que tel de résoudre les lacunes qui persistent.

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Une défense européenne, en complément à l’OTAN (Stoltenberg)

Fri, 11/11/2016 - 12:00
(B2 - exclusif) Le secrétaire général de l'OTAN a bien voulu accorder quelques minutes, dans un emploi du temps chargé, à B2, en marge du Nato Industry Forum. Un entretien marqué au sceau des élections américaines. L’incertitude est grande, en effet, à Bruxelles sur ce que veut faire le futur président républicain. Mais nous avons […]
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Défense européenne : le syndrome de la citrouille

Thu, 10/11/2016 - 23:00
(B2) A quelques jours de la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne, lundi (14 novembre), il semble toujours difficile aux différents acteurs de la négociation, de situer à la fois le niveau d'ambition que pourront atteindre les Européens comme les projets qui pourraient déboucher concrètement. Tout semble encore […]
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Nous devons mettre l’accent sur la formation des formateurs et des 2e écoles (A. Conze)

Thu, 10/11/2016 - 06:02
(B2 - exclusif) Depuis près de deux ans, l'Union européenne a déployé au Mali une mission de soutien aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Mali), qui est d'une certaine façon le pendant civil de la mission militaire de formation EUTM Mali. Elle s'inscrit dans la suite de la mission similaire déployée au Niger, le […]
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PESC. Le Parlement européen demande des décisions « ambitieuses » avant la fin de l’année

Wed, 09/11/2016 - 21:00
(B2) « La crise actuelle peut donner à l’Union européenne l’occasion d’améliorer son fonctionnement. » C'est de ce constat que partent les eurodéputés pour demander aux États membres de prendre des « décisions ambitieuses » pour renforcer la politique de sécurité et de défense commune. Des avancées très concrètes, que l'eurodéputé allemand Elmar Brok (CDU/PPE), président de la commission des Affaires […]
Categories: Défense

Six membres de la Douma russe, élus en Crimée, sur liste noire

Wed, 09/11/2016 - 15:10
(B2) L'Union européenne a décidé ce mercredi (9 novembre), d'ajouter six membres de la Douma sur sa liste noire : Ruslan Ismailovich Balbek, Konstantin Mikhailovich Bakharev, Dmitry Anatolievich Belik, Andrei Dmitrievich Kozenko, Svetlana Borisovna Savchenko et Pavel Valentinovich Shperov (également élu au Conseil d'État de Crimée). Ils sont désormais interdits de visa dans l'Union européenne […]
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Hello Donald. Don’t forget us ! L’UE et l’OTAN inquiètes du futur des relations USA-Europe

Wed, 09/11/2016 - 11:05
(B2) Après avoir redouté son arrivée, voir en 'off' commenté son "idiotie", les dirigeants européens ont, ce matin, été obligés de se rendre à l'évidence. Donald Trump est élu président des Etats-Unis, et d'une façon si large et évidente (contrairement à toutes les prévisions diplomatiques et d'observateurs... mal avertis), qu'elle ne suscite plus de discussions […]
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Trump élu, l’Europe va devoir se bouger les fesses !

Wed, 09/11/2016 - 09:40

Crédit : US White House / vue sur Anchorage (Alaska) du Air Force One aoput 2015

(B2) L’élection de Donald Trump à la présidence américaine va obliger les Européens à réviser leur politique étrangère et de défense. Même si les déclarations de Donald Trump sur l’OTAN peuvent apparaître comme des propos de campagne (lire : L’Amérique « en premier », de Trump. Pour l’Europe, un certain langage de la vérité), il ne faut pas s’y tromper. Une réflexion doit s’entamer très rapidement au niveau des 28 (27) Etats membres et déboucher sur des décisions…

Les Européens n’ont plus désormais une assurance tous risques dans l’OTAN. Soit ils investissent durablement et de façon plus décisive dans l’Alliance atlantique pour assurer leur propre défense, soit ils optent pour un certain fatalisme et neutralisme de bon aloi. Les quelques pays d’Europe de l’Est hostiles à toute défense européenne — comme la Pologne ou la Lituanie — vont devoir réviser leur politique. Ce n’est pas en dépensant uniquement 2% du PIB pour la défense qu’on réalise la défense du continent européen. C’est en ayant des forces capables, formées, interopérables qui ont un certain pouvoir de dissuasion. Aujourd’hui les armées européennes — mise à part une ou deux — n’ont pas ce pouvoir de dissuasion au niveau territorial (malgré 1,4 million de soldats sous les drapeaux !). Et la présence américaine sur le territoire européen apparait toujours nécessaire.

Les Européens doivent définir leur position dans le monde. S’ils veulent peser sur une certaine marche du monde, faire valoir leurs valeurs, ils doivent s’investir davantage, jouer plus soudés, se doter (enfin) des instruments minimaux d’une politique de stabilisation du monde. C’est-à-dire notamment d’instruments de conduite des opérations de stabilisation. Il faut cesser de tergiverser, ne plus écouter les empêcheurs de tourner en rond et autres eurosceptiques en chambre sur la puissance européenne. L’Union européenne doit se doter, maintenant, d’une véritable structure de commandement et de contrôle (C2) de ses opérations de maintien de la paix (1). L’UE doit réfléchir à comment mieux utiliser sa force diplomatique potentielle pour s’investir dans les conflits encore en cours.

3° Les Européens doivent se doter de nouveaux outils d’autonomie stratégique. Il faut arrêter de croire, comme au messie, aux vertus d’un libre échange sans outil de sanctions efficace. L’Union européenne doit ainsi renforcer sa politique anti-dumping et ne plus hésiter à taper fort, en augmentant les droits de douane de façon drastique, en cas de pratique déloyale destinée à capter des marchés. Il ne faut pas être dupe… la destruction de capacités industrielles européennes par une politique de bas prix de pays comme la Chine ou l’Inde n’a qu’un seul objectif : détruire la concurrence avant de remonter les prix. En ne protégeant pas son industrie, au nom d’un irrédentisme idéologique, l’Europe s’affaiblit. Il ne faut pas hésiter non plus à mener des restructurations industrielles pour se doter de vrais champions industriels européens. L’Europe doit être fière de ses Airbus et Ariane — qui sont des vecteurs de croissance — et en mettre en place d’autres. Il ne faut plus hésiter à jouer « groupé » dans un monde divisé. Face à une Amérique qui se veut plus forte, l’Europe doit être plus forte.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) NB : ce n’est pas un grand Quartier général qui est nécessaire comme le présentent ces détracteurs ou le prélude à une quelconque armée européenne avec un commandement centralisé. Il s’agit juste d’un instrument — avec quelques dizaines de planificateurs et experts militaires — permettant aux Européens quand ils décident d’une mission ou d’une opération militaire de stabilisation ou de soutien à la réforme de sécurité de combler le gap entre le niveau de décision politique (établi au niveau des ministres ou des ambassadeurs) et le niveau de commandement tactique (sur le terrain). Refuser cette avancée est incompréhensible…

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La Louise Marie en Méditerranée

Wed, 09/11/2016 - 07:47

(crédit : marine belge)

(B2) La frégate Louise-Marie va rejoindre l’opération européenne Sophia contre les trafics en Méditerranée (EUNAVFOR Med). La frégate belge (F-931) largue les amarres de son port d’attache, Zeebruge, vendredi (11 novembre).

A son bord 150 militaires environ (NB : l’équipage standard de la frégate comporte 15 officiers, 70 sous-officiers et 60 matelots). Durée de l’engagement prévu : un mois et demi. Avec un retour prévu au pays, juste avant Noël, le 22 décembre.

Le motto de ce navire « Ad augusta per angusta» (« Vers des sommets par des chemins étroits ») correspond assez bien aux enjeux de cette opération qui n’a pas la tâche facile. La Marine belge avait déjà participé, en 2015, durant deux mois à cette opération avec la frégate Léopold I.

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