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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 2 months 1 week ago

La question turque empoisonne l’Alliance

Tue, 06/12/2016 - 11:30
(B2) Officiellement, ce point ne figure pas à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance ces 6 et 7 décembre à Bruxelles. Mais la situation en Turquie, comme la position de l'ancien empire ottoman dans l'Alliance, est dans toutes les têtes. Entre les demandes d'asile des officiers turcs, les […]
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A l’agenda des ministres des affaires étrangères de l’OTAN (6 et 7 décembre). Le dernier de John Kerry, sur un air de « Ne me quitte pas »

Tue, 06/12/2016 - 11:15
(B2) La réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, mardi 6 et mercredi 7 (décembre), pourrait être une réunion d'intensité moyenne, avec un seul point essentiel : les relations UE-OTAN. De fait, les sujets les plus délicats — l'avenir de l'Alliance et la position de certains alliés (Turquie, USA) — se discuteront en marge […]
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Changer la méthode de négociation commerciale : la déclaration de Namur

Tue, 06/12/2016 - 07:00

Paul Magnette devant le parlement wallon en octobre 2016

(B2) Après l’épisode du CETA – le traité de commerce avec le Canada – le président de la région wallonne, Paul Magnette, poursuit dans la recherche d’une alternative européenne. Avec une quarantaine de chercheurs (essentiellement de gauche), ils lancent une série de propositions visant à changer la manière dont l’Union européenne négocie les traités commerciaux internationaux : la Déclaration de Namur.

Insérer davantage de démocratie

L’objectif est d’insérer davantage de démocratie et de transparence dans la négociation commerciale internationale, notamment avec l’organisation d’un débat au préalable à l’engagement des négociations devant les parlements nationaux, un compte-rendu détaillé au fil des négociations. Le principe de l’application provisoire devrait être abandonné.

Limiter le champ de la concurrence

Les signataires demandent aussi exclure intégralement les services publics et les services d’intérêt général du champ d’application des accords comme la méthode des « listes négatives » pour établir le champ des activités ouvert à la concurrence.

Privilégier les juridictions à l’arbitrage

Enfin les auteurs de cette déclaration ne mettent pas à bas toute méthode d’arbitrage mais entend « privilégier le recours aux juridictions nationales et européennes », et de « n’instaurer un mécanisme international de règlement des différends que dans la mesure où celui-ci présente des avantages certains ».

Parmi les signataires, citons entre autres : Philippe Aghion (collège du France), l’ancien commissaire européen hongrois László Andor, l’ancien président (belge) de la Banque européenne d’investissement Philippe Maystadt, Jean-Marc Ferry (université de Nantes), Jean-Miche De Waele (Université Libre de Bruxelles), Olivier Costa (CNRS/Sciences Po Bordeaux), etc. Voir l’ensemble des signataires

Déclaration de Namur (le texte)

Les propositions formulées dans cette Déclaration visent à répondre à ces légitimes inquiétudes. Inspirées par les valeurs de solidarité, de démocratie et de progrès qui fondent l’Union européenne, ces propositions doivent, selon ses signataires, devenir la référence de toute négociation d’un traité économique et commercial auquel l’Union européenne et ses Etats membres sont parties prenantes. Ces avancées sont amenées à faire l’objet de développements ultérieurs, à la lumière des débats qu’elles pourront susciter.

Ceci implique que l’Union européenne n’est pas en mesure aujourd’hui de négocier un accord équilibré avec les Etats-Unis compte tenu de l’asymétrie des partenaires, notamment pour ce qui est du degré d’achèvement de leurs marchés intérieurs respectifs, et des problèmes d’extraterritorialité de la législation américaine non résolus.

Ceci implique aussi que l’UE devra rechercher de bonne foi, avec ses partenaires déjà engagés dans une négociation, des modalités permettant d’assurer la bonne fin des accords déjà bien avancés, a fortiori déjà signés, dans l’esprit de la présente Déclaration.

  1. Respect des procédures démocratiques

Afin de garantir que les méthodes européennes de négociation des traités commerciaux respectent les demandes légitimes de transparence exprimées par la société civile, et les procédures démocratiques de contrôle parlementaire, il convient de

  • mener des analyses contradictoires et publiques des effets potentiels d’un nouveau traité avant d’établir un mandat de négociation, afin d’assurer qu’il contribuera au développement soutenable, à la réduction de la pauvreté et des inégalités, et à la lutte contre le réchauffement climatique ;
  • soumettre les mandats de négociation à un débat parlementaire préalable, dans les assemblées nationales et européenne (et les assemblées régionales dotées de pouvoirs équivalents) pour ce qui concerne les traités mixtes, en y associant le plus largement possible les représentants de la société civile ;
  • rendre publics les résultats intermédiaires des négociations en temps utile et de manière accessible, afin que la société civile puisse en prendre pleinement connaissance et qu’un débat parlementaire puisse être mené avant la clôture des négociations ;
  • ne pas privilégier la méthode de « l’application provisoire », afin de conserver aux parlements leur plein et entier pouvoir de contrôle dans le cadre de la procédure d’assentiment des traités mixtes ;
  1. Respect des législations socio-économiques, sanitaires et environnementales

Afin de garantir que les traités commerciaux dits « de nouvelle génération » ne puissent en aucune manière affaiblir les législations qui protègent le modèle socio-économique, sanitaire et environnemental de l’Union européenne et de ses Etats membres, et qu’ils contribuent au développement soutenable, à la réduction de la pauvreté et des inégalités, et à la lutte contre le réchauffement climatique, il convient de

  • faire de la ratification des principaux instruments de défense des droits de l’homme, des conventions essentielles de l’OIT, des recommandations issues du projet BEPS (érosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices) et des Accords de Paris sur le climat, des obligations pour les parties ;
  • inclure dans de tels traités des exigences chiffrées en matière fiscale et climatique, comme par exemple des taux minimaux d’imposition des profits des sociétés et des cibles vérifiables de réduction des gaz à effets de serre;
  • exclure intégralement les services publics et les services d’intérêt général, tels que définis dans les législations respectives des Parties, du champ d’application de tels traités ;
  • exclure la méthode des « listes négatives » pour établir le champ des activités ouvert à la concurrence, et prévoir systématiquement des clauses permettant aux Parties de reprendre la propriété publique d’un secteur sans autre condition que celles imposées par la législation nationale ;
  • prévoir des clauses de standstill qui empêchent les Parties de réduire leurs normes sociales, sanitaires et environnementales pour favoriser les exportations ou attirer les investissements, assortir ces clauses de mécanismes de sanction, et assurer que la mise en conformité des Parties avec leurs obligations en vertu de ces clauses ne pourra en aucun cas fonder une demande d’indemnisation dans le chef des investisseurs ou autres opérateurs économiques privés ;
  • inclure des mécanismes de coopération loyale et effective, notamment pour ce qui est des échanges d’informations, en ce qui concerne la fiscalité des multinationales et des sociétés offshore ;
  • mettre en place des mécanismes d’évaluation indépendante et régulière des effets socio-économiques et environnementaux de tels traités, et permettre leur suspension par les Parties (dans l’éventuelle phase d’application provisoire) et leur révision périodique afin d’assurer qu’ils contribuent au développement soutenable, à la réduction de la pauvreté et des inégalités, et à la lutte contre le réchauffement climatique ;
  1. Garantie de l’intérêt public dans le cadre de la résolution des différends

Afin d’assurer que la résolution des différends entre les entreprises et les Etats ou autres Parties aux traités offre les plus hautes garanties juridictionnelles de protection de l’intérêt public, il convient de

  • privilégier le recours aux juridictions nationales et européennes compétentes, et n’instaurer un mécanisme international de règlement des différends que dans la mesure où celui-ci présente des avantages certains (sur le plan de l’application uniforme des traités, de la célérité et de la compétence des juges) et comporte un mécanisme d’appel garantissant la cohérence des décisions rendues au premier degré ;

  • appliquer les plus hauts standards aux mécanismes internationaux de règlement des différends, en ce qui concerne notamment les conditions de nomination et de rémunération des juges, ainsi que leurs garanties d’indépendance et d’impartialité, pendant et après l’exercice de leur mandat ;

  • garantir que les juges soient pleinement qualifiés pour interpréter et appliquer les accords commerciaux en conformité avec les autres règles du droit international, notamment en matière de droits de l’homme, du travail et de l’environnement ;

  • assurer l’égalité d’accès aux mécanismes internationaux de règlement des différends, notamment par l’adoption de mesures en faveur des PME et des particuliers visant à alléger les implications financières du recours à ces mécanismes ; Ces principes doivent permettre à l’Union européenne de démontrer que les échanges commerciaux ne servent pas les intérêts privés au détriment de l’intérêt public, mais contribuent au rapprochement entre les peuples, à la lutte contre le réchauffement climatique et au développement durable, en particulier des régions les plus défavorisées.

Télécharger version FR et version ENG

Pour signer cette déclaration

Lire aussi :

 

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Marchés publics de défense, transferts : des directives encore peu appliquées ?

Mon, 05/12/2016 - 22:00
(B2) En même temps que son plan d'action défense, la Commission européenne a publié son rapport évaluant les deux directives du paquet défense — marchés publics (2009/81) et transferts de biens de défense (2009/43). Cette évaluation, prévue dans les deux textes, note un impact très net de la législation européenne. Mais elle ne reflète pourtant […]
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La mission EUTM de formation en Somalie bientôt prolongée

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L’exonération de TVA pour les projets communs capacitaires

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A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (12 décembre 2016)

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L’UE compte mettre en place des sanctions contre plusieurs officiers congolais

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(B2) A quelques semaines des élections présidentielles en RDC Congo, l'Union européenne prépare des sanctions ciblées (gel des avoirs et/ou interdiction de visas) contre plusieurs responsables du pays. « Le Conseil se prononcera dans les jours à venir » a confirmé Federica Mogherini, devant le Parlement européen, jeudi 1er décembre, mettant en garde le régime […]
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Carnet (02.12.2016). FAC (agenda). Relations UE-OTAN (procédure). Terrorisme (compromis). Missions PSDC (prorogation). Acsa (approuvé). Armes à feux (trilogue). Sahara Occidental (Cour). Cuba. Corée du Nord (sanctions). Ukraine (aide de l’UE). Tunisie ...

Fri, 02/12/2016 - 16:00
(B2) Parus récemment : Gel des fonds confirmé pour un vieil ami de Poutine, l’homme d’affaires Arkadi Rotenberg Il faut un Procureur spécial pour la Syrie ! Il faut dire stop aux criminels (Ana Gomes) (blog) La validité du gel des avoirs de deux banques iraniennes confirmée Le plan d’action pour la défense : l’occasion […]
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Gel des fonds confirmé pour un vieil ami de Poutine, l’homme d’affaires Arkadi Rotenberg

Thu, 01/12/2016 - 22:30
(B2) Le Tribunal de l’UE a confirmé ce mercredi (30 novembre) le gel des avoirs de l'homme d’affaires russe Arkady Rotenberg pour la période 2015-2016. Il a, en revanche, estimé que la mesure prise pour la période précédente (2014-2015), qui reposait sur d'autres motifs, n'était pas justifiée et a annulé cette première décision (1). Cette affaire […]
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Il faut un Procureur spécial pour la Syrie ! Il faut dire stop aux criminels (Ana Gomes)

Thu, 01/12/2016 - 20:00

(Crédit : PE)

(BRUXELLES2 – exclusif) L’eurodéputée Ana Gomes n’en peut plus de l’attentisme ambiant face au drame syrien. Chaque jour  décompter les morts, déplorer les violences en Syrie, alors que le gouvernement de Bachar el Assad bombarde Alep de plus belle. B2 l’a rencontrée aujourd’hui dans son bureau au Parlement européen. Elle vient tout juste de terminer d’écrire une lettre (1) à l’intention de tous les représentants européens — eurodéputés mais aussi États membres et institutions  de l’UE— pour les inciter à réagir et à agir.

Que voulez-vous ? Un procureur spécial sur la Syrie ?

Oui. Il faut dire stop. Notre message doit être clair. Il faut dire nettement aux criminels que nous n’allons jamais les oublier, que nous poursuivrons jusqu’au bout tous ceux qui sont responsables de ces atrocités. Un procureur spécial doit être nommé pour enquêter sur les crimes de guerre, sur les crimes contre l’humanité commis en Syrie, notamment à Alep.

En plénière, à midi, vous avez défendu avec passion votre initiative. Vous espérez que les eurodéputés vont rejoindre votre initiative ?

Beaucoup m’ont déjà fait savoir leur disposition à signer la lettre. C’est positif.

Quel a été le déclic pour vous ?

En apprenant que des pamphlets étaient lancés, depuis les airs, sur la ville, recommandant à la population d’Alep de fuir parce que les bombardements les tueraient et, surtout, en leur disant qu’ils ont été abandonnés de tout le monde. J’ai tout de suite pensé NON ! On n’oublie pas. On va continuer à être là. Il faut dire que nous n’oublions pas les Syriens et, particulièrement, la population d’Alep.

L’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, a dit qu’Alep tomberait très vite, cependant, n’est-ce pas trop tard ?

… C’est précisément à cause de ces bombardements commis par les forces russes et celles d’Assad qu’il faut agir. Il y a un objectif stratégique dans cette horreur. Quand on connait le blocage au Conseil de sécurité et quand on voit qu’Assad et ses alliés interprètent ce moment comme une fenêtre de tir pour tout résoudre militairement avant que Trump ne soit là. L’objectif est de nous mettre — le monde et l’Europe —, devant les faits accomplis. Ensuite on va organiser une belle conférence internationale pour la reconstruction. Et on laissera Assad au pouvoir.

L’Union européenne vous semble trop timide ?

L’Europe a beaucoup de tort dans tout le processus, plutôt par omission que par action d’ailleurs. Le moment est venu pour l’Union européenne d’agir. Elle doit maintenant se mobiliser à l’Assemblée générale des Nations Unies.

(Propos recueillis par Leonor Hubaut)

(1) Télécharger la lettre ici

Lire : L’UE attendue pour la reconstruction de la Syrie (Staffan De Mistura)

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La validité du gel des avoirs de deux banques iraniennes confirmée

Thu, 01/12/2016 - 16:55
(B2) Le tribunal de l'UE a confirmé, mercredi (30 novembre), la validité des sanctions infligées à la Bank Refah Kargaran inscrite depuis 2010 sur la liste noire de l'UE et leurs avoirs gelés. Un arrêt similaire a été rendu pour l'Export Development Bank of Iran. Des jugements qui portent davantage sur la forme que sur […]
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Fin de la première phase de formation des garde-côtes libyens

Thu, 01/12/2016 - 01:15

(B2) Le navire néerlandais  Zr. Ms Rotterdam a terminé ce week-end la première phase de formation des garde-côtes libyens qui lui avait été confiée. Le navire fait route actuellement vers son port d’attache Den Helder. Les 78 stagiaires libyens ont pratiqué certains exercices, tels l’extinction d’un feu à bord d’un navire, ou l’abordage et la recherche d’un navire suspect. La formation va se poursuivre désormais à bord du navire italien San Giorgio « avec des leçons plus générales et théoriques » précise-t-on côté néerlandais.

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Les forces spéciales interviennent à Florennes (exercice)

Wed, 30/11/2016 - 18:45

Des soldats déposés par des hélicoptères (Crédit: EDA)

(BRUXELLES2) C’est dans un froid glaçant que 400 membres des forces spéciales et 13 hélicoptères venus de quatre pays (Belgique, Slovénie, Autriche, Italie) ont clôturé, ce mercredi (30 novembre), un exercice « grandeur nature » sur la base aérienne de Florennes (près de Charleroi). Intitulé Black Blade, cet exercice organisé (comme chaque année) par l’Agence européenne de défense avait pour objectif d’intégrer unités terrestres et aériennes de plusieurs États membres pour les entraîner à travailler ensemble autour de scénarios aussi proches que possible de certaines réalités troublés : missions de reconnaissance, de protection de convois (au sol comme dans l’air), attaque d’objectifs menaçants, arrivée de forces spéciales pour libérer des otages, évacuation de ressortissants ou de blessés…

(Leonor Hubaut)

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L’UE attendue pour la reconstruction de la Syrie (Staffan De Mistura)

Tue, 29/11/2016 - 17:20
(B2) Les Européens doivent s'impliquer dans la « reconstruction de la Syrie. Qui d'autre peut le faire? » Cela ne fait aucun doute pour l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura. Alors que la rumeur de sa démission a circulé ces derniers jours, celui qui est chargé d'encourager et de mener les négociations politiques entre les parties impliquées […]
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Crime organisé et trafic d’êtres humains ciblés par la formation d’EUCAP Nestor

Tue, 29/11/2016 - 17:14

Pour arrêter les trafiquants, le travail d’investigation doit être solide (Crédit : UNODC)

(BRUXELLES2) 21 agents de la police de Puntland ont participé à une formation sur les techniques d’investigation, organisé du 16 au 20 novembre, par le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en Afrique de l’Est, en coopération avec la mission européenne de renforcement des capacités maritimes en Somalie (EUCAP Nestor).

Enquêtes et poursuites judiciaires au coeur de la formation

La formation a été organisée pour « soutenir les interventions en matière d’application de la loi en Somalie », à Garowe (la capitale du Puntland), explique-t-on à la mission. La Somalie est en effet, un « carrefour » pour les migrants et réfugiés de l’Afrique de l’Est. En découle un crime organisé, puissant, qui s’appuie sur un juteux trafic d’êtres humains, contre lequel les autorités ont bien du mal à lutter. Concrètement, il s’est agi d’apprendre à 21 agents de police, à « identifier, enquêter, démanteler et poursuivre les éléments criminels favorisant les activités transnationales du crime organisé ».

Eucap Nestor met l’accent sur le cadre juridique

Une formation qui répond à une demande des autorités. « Nous avons des difficultés complexes pour enquêter sur les trafiquants de drogue comme de migrants et les poursuivre » explique ainsi le commissaire de police de Puntland. La formation apportée par la conseillère juridique d’EUCAP Nestor, Juha Sepponen, a porté sur la législation relative aux enquêtes criminelles afin de « rafraîchir et d’améliorer les connaissances des participants sur le cadre juridique de la conduite des enquêtes criminelles »

Le Puntland, carrefour du trafic dans la région

Une évaluation menée par l’ONUDC indique que le Puntland est « un carrefour important des mouvements migratoires mixtes émanant de l’Éthiopie et de la Somalie. Les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les mineurs non accompagnés, les enfants séparés et les victimes de la traite se rassemblent dans la ville portuaire de Bossaso, principal point d’embarquement pour les mouvements de la mer d’Arabie au Yémen. »

(Leonor Hubaut)

Lire aussi : Une Finlandaise à la tête d’EUCAP Sahel Niger, une Roumaine à EUCAP Nestor

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Une coopération structurée permanente à géométrie variable (analyse)

Tue, 29/11/2016 - 15:30
(B2) Entre l'idée d'avoir un noyau d'avant-garde déterminé — qui était tout de même l'objectif initial de la Coopération structurée permanente (PSC) — et la nécessité de tenir compte de la volonté de la plupart des pays de ne pas être à l'arrière-garde, les 28 ministres de la Défense et des Affaires étrangères n'ont pas […]
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La sécurité publique : un motif de refus pour l’entrée d’un étudiant étranger en Europe

Tue, 29/11/2016 - 12:44
(B2) Une autorité nationale peut très bien refuser l’entrée d’un étudiant-chercheur étranger sur son territoire s'il estime que cet étudiant va utiliser « à des fins abusives » les aptitudes acquises lors de son séjour de recherche dans l’Union (1). C'est du moins le sens des conclusions de l'avocat général de la Cour de justice […]
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Europe de la défense, ou défense sans Europe (Vincent Desportes)

Mon, 28/11/2016 - 16:30

(BRUXELLES2) Le processus de construction de la défense européenne, « cela ne fonctionne pas ». Faisant le constat d’une nouvelle réalité, tout est à reprendre depuis zéro, en commençant par le bas, c’est-à-dire par un renforcement des capacités nationales. C’est le message d’alerte lancé par le général Vincent Desportes, dans le cadre des Journées européennes de Strasbourg… Fidèle à lui-même l’ancien officier de la cavalerie blindée, qui a dirigé le Centre de doctrine et d’emploi des forces puis le Collège interarmées de défense (l’école de guerre) ne mâche pas ses mots.

Déciller les yeux

Même aux plus aveugles, la réalité doit déciller les yeux : le monde a pris feu autour de nous et la guerre y est revenue en force. Au nord-est, avec l’Ukraine, à l’est avec l’incendie qui ravage le Moyen-Orient, au sud, en Libye, au Nigeria puis au Sahel jusqu’au Mali.

Une seule évidence : contrairement à nos schémas parfois « simplistes » d’occidentaux chrétiens, le monde ne progresse pas de manière linaire du mal vers le bien. Le monde post-moderne est une utopie de nantis et notre perception du monde, née des rêves de San Francisco en octobre 1945, était une illusion du monde.

Le retour de la guerre et de la force brute

Il y a, et il y aura toujours des retours en arrière brutaux et nos manières de guerre devront pouvoir retrouver leurs caractéristiques les plus brutales lorsqu’aucun compromis n’est possible. Monsieur Poutine nous a rappelé que la force brute est un atout autant stratégique que tactique pour celui qui la possède et ne craint pas de s’en servir. Il nous a montré, en creux, que notre force, sans volonté, sans vision, n’avait rien à voir avec la puissance.

A cela, s’ajoutent deux coups de semonce récents : le Brexit et l’élection de Donald Trump. Prenons-les pour ce qu’ils sont : de véritables opportunités à saisir mais, également, de nouvelles exigences, à court terme.

Le fait est que : le monde a pris feu autour de l’Europe. L’Europe, et la France d’ailleurs, n’en tirent que des conclusions trop lentes et trop modestes quant au nécessaire renforcement de leur défense.

L’Europe doit reconstruire l’esprit de défense

Le problème de l’Europe est qu’elle a tué l’esprit de défense en même temps qu’elle a tué la guerre. Elle a retiré de l’esprit des jeunes générations d’Européens toute légitimité à la guerre comme outil de consolidation ou de défense d’un projet politique ; donc aussi, une grande part de légitimité aux dépenses de défense.

Une Europe trop lente, trop modeste…

Le grand problème de la défense européenne c’est qu’elle s’est fondée sur l’idée que la guerre était illégitime. Les processus européens freinent les progrès et empêchent, dans les faits, les interventions. L’Europe intervient moins vite que l’ONU ! Belle performance.

Personne n’est venu aider la France dans sa phase offensive lorsqu’elle s’est engagée au Mali défendre la sécurité des Européens. La mission européenne de formation de l’armée malienne a été difficile à mettre sur pied. La constitution de l’EUFOR RCA (en Centrafrique) a relevé du feuilleton. Et la force n’a été constituée qu’avec un apport massif de la France d’une part et d’États non membres d’autre part.

… et peu visible

Dans la lutte contre l’État islamique — qui concerne pourtant tous les Européens —, l’Europe, en tant que telle, est absente et les Européens presque autant … de la même manière qu’en Afghanistan, l’Europe a conduit sa plus longue et sa plus massive opération sans jamais y exister. Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été Européens, en matière militaire en particulier.

Urgence à re-investir dans la défense

La succession des désillusions nous contraint au réalisme. La première conclusion relève du principe de précaution. Allons vers l’Europe ! Mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts. L’Europe elle-même en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont capables. Les réinvestissements rapides et massifs de l’État français et des États européens dans leur défense sont aujourd’hui d’une cruciale urgence.

Construire une vision et des intérêts communs 

Cependant, la défense ne peut être que la défense d’une vision partagée et d’intérêts stratégiques communs. Force est de constater que l’un et l’autre font défaut. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune, d’intérêt stratégique commun, il n’y aura pas de défense commune car, dans chaque État membre, le sentiment de solidarité européen n’est pas assez fort pour imposer le risque politique national. Plus même, tant qu’il n’y aura pas de vision opérationnelle partagée, il n’y aura pas de forces mutualisées.

Prenons l’exemple des équipements blindés. Quand l’Allemagne parle de blindés légers, elle pense à la classe 30 tonnes alors que la France rêve à des véhicules inférieurs à 10 tonnes

Les interventions au sol : une prérogative qui reste nationale

Pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. Le « pooling and sharing » ne fonctionne que quand il n’y a pas de risque politique.

[Pour les forces terrestres, c’est une autre question] L’intervention de troupes au sol est trop dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux. Si nous voulons maîtriser notre action extérieure, nous devons augmenter les nôtres.

On peut mutualiser des capacités mais pas des forces. Le temps n’est plus aux chimères dangereuses, au rêve longtemps caressé mais visiblement vain. Le temps est d’abord celui du retour à la dure réalité du monde et donc à celui de la restauration de nos capacités nationales de défense.

Être réaliste : tout recommencer depuis le bas

Aujourd’hui, il faut juste être réaliste. La démarche « bottom up » ne fonctionne pas : en soixante ans, l’accumulation de petits morceaux de défense européenne n’a jamais permis de créer la vision espérée. Il faut donc reprendre totalement la démarche, en repartant du bas, en exigeant la communauté de vues. Il faut cesser d’ériger l’argument de l’Europe de la défense comme excuse recevable pour la stagnation des budgets de défense.

Le temps est ensuite au sacrifice de nos vaches sacrées, à la prise de conscience du paradoxe de la Reine Rouge de Lewis Carol. Cela fait soixante ans que le processus de construction de la défense européenne ne fonctionne pas, que dans un monde qui va très vite la politique des petits pas nous fait reculer. Cela fait soixante ans que nous touillons l’Europe de la défense, et il ne se passe rien.

Ma grand-mère me disait : si au bout d’une demi-heure ta mayonnaise n’a pas pris, jette l’ensemble, reprend un nouvel œuf et de la moutarde nouvelle et mets toi sérieusement au travail. Cela relève désormais de l’urgence vitale

Général de division Vincent Desportes

Ingénieur, docteur en histoire, diplômé d’études supérieures en administration d’entreprise et en sociologie, Vincent Desportes cumule une carrière opérationnelle qui l’a conduit à exercer des commandements multiples. Depuis 2008, il commande l’Ecole supérieure de guerre. Il est aujourd’hui conseiller spécial du président de Panhard General Defense. Il publie en octobre 2015, un « cri d’alarme » chez Gallimard, avec un essai intitulé « La dernière bataille de France. Lettre aux Français qui croient encore être défendus« . 

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L’opération EUNAVFOR Atalanta prolongée jusqu’à fin 2018

Mon, 28/11/2016 - 15:00
(B2) Le Conseil de l'UE a prolongé, lundi (28 novembre), le mandat de l'opération maritime anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) au large de la Somalie jusqu'au 31 décembre 2018. Cette prolongation était déjà acquise d'un point de vue politique. Mais elle nécessitait une décision formelle qui devait être adoptée avant le 8 décembre. Un budget de 11,064 […]
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