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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 2 months 1 week ago

L’UE adapte son cadre juridique pour de nouvelles sanctions en RD Congo

Wed, 19/07/2017 - 17:50
(B2) Face aux attaques incessantes contre les casques bleus en RD Congo, la communauté internationale veut prendre des sanctions. C'est le sens de la décision prise par le Conseil des ministres des Affaires étrangères, lundi 17 juillet, modifiant le cadre juridique européen introduisant la possibilité d'adopter des mesures contre toute personne responsable de « planifier, diriger […]
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Passation de commandement à EUTM Mali

Wed, 19/07/2017 - 16:58

(B2 à Bamako) Le QG de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), à Bamako, a été le scénario choisi pour la cérémonie de passation de commandement célébrée mercredi 12 juillet, entre les deux généraux belges, Peter Devogelaere et Bart Laurent. C’est la première fois que l’événement se fait dans la capitale malienne, et non au camp d’entrainement de Koulikoro. Les travaux de la cour ont d’ailleurs dû être terminés, in extremis, la veille.

La Belgique garde le commandement

Le général belge Peter Devogelaere a remis le flambeau à son compatriote Bart Laurent. « Avant tout, je me suis engagé à maintenir le bon cap pris par mes prédécesseurs. Nous continuerons à soutenir le Mali dans sa reconstruction et la formation de ses forces armées » a assuré le nouveau commandant de mission. Lire : EUTM Mali va mettre le focus sur le G5 Sahel (Bart Laurent)

La remise du drapeau européen au général « montant » Bart Laurent (Crédit : MOD Belgium)

Une cérémonie sous la présidence de la MPCC

Symboliquement, c’est le directeur de la capacité militaire de planification et de conduite (MPCC), le général Esa Pulkkinen, qui a présidé la cérémonie. Il a chaleureusement remercié Peter Devogelaere pour son travail. « Durant votre temps en tant que commandant, EUTM Mali a fait des progrès considérables. Vous avez été très actif (…) et vous vous êtes assuré que la mission soit impliquée dans tous les forums importants.  »

Pendant la cérémonie, le général Pulkkinen remet une médaille de la PSDC au général belge sortant (Crédit : MOD Belgium)

Hommage à l’officier portugais tué 

Si tous ont tenu à rendre hommage au soldat portugais tué lors de l’attaque terroriste sur Le Campement à Kangaba, près de Bamako, l’intervention du général Devogelaere a été la plus émotive. Tournant le dos au parterre politique venu assisté à la cérémonie, il s’est directement adressé à ses hommes, en anglais, avec des sanglots dans la voix. Lire : Attaque terroriste au Mali. Un rappel tragique de la réalité (Mogherini) et Attaque terroriste sur Le Campement, Européens (et Maliens) ont, bien, réagi (V10)

Remises de médailles aux Maliens 

Lors de cette cérémonie, des officiers de l’armée et des services de sécurités maliens, ont reçu – ce qui est très rare – la médaille du soutien à la Politique européenne de sécurité et de défense commune (PSDC) ainsi qu’un Certificat de recommandation.

Les FAMA en formation pendant la cérémonie (crédit : MOD Belgium)

(Leonor Hubaut)

Categories: Défense

Discipline budgétaire, oui. Coupes intempestives, non (Gén. Paloméros)

Wed, 19/07/2017 - 11:59

(B2) Alors que la démission du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, a été présentée ce mercredi au président de la République, il est bon de dépassionner le débat et de revenir aux fondamentaux. Dans une tribune publiée dans Le Monde le 17 juillet – et quelques commentaires supplémentaires sur les réseaux sociaux – le général Paloméros a tenu, sans anathèmes ni accusations, à remettre les tensions budgétaires qui affectent les armées dans leur contexte, à la fois de discipline financière et de réalité opérationnelle. Au passage, il exprime son « admiration sincère » pour Pierre de Villiers, appelant à « ne pas jeter de l’huile sur le feu ». La parole de ce militaire qui a servi tant comme chef de l’armée de l’air (2009-2012) que comme commandant de la Transformation à l’OTAN (2012-2015), mérite le détour.

Des coupes budgétaires qui désorganisent

« Tous ceux qui connaissent mon attachement viscéral à la défense, comprendront combien je souhaite que les femmes et les hommes qui la servent se voient donner les moyens de leurs missions et la reconnaissance qu’ils méritent. Les coupes budgétaires constituent des pratiques de gestion contreproductives qui désorganisent l’action de l’état et lui font perdre de son efficacité.

Attention à la ‘bosse’ due aux retards

Pour notre défense, cela revient à pousser inexorablement une vague dite « la bosse » qui ne porte malheureusement chance à personne car elle traduit en fait les retards pris dans la modernisation forces armées et dans les investissements indispensables pour le maintien en condition opérationnel des hommes et des équipements. Il est plus que temps de changer ces pratiques, de reconstruire des budgets sincères fondés sur des choix politiques et stratégiques clairs et de les exécuter. Tout le monde y gagnera. Cela évitera aussi des polémiques détestables comme celle qui amène la vindicte du président, chef des armées contre leur chef d’état-major.

La question de la dette : à ne pas négliger

Enfin, je maintiens que pour notre pays la dette représente une menace certes moins tangible que le terrorisme mais, au niveau qu’elle atteint, c’est un cancer qui peut à terme détruire notre modèle social, les emplois de demain, et même nos valeurs. Cette question ne se règlera pas à coups de coupes budgétaires, c’est certain, mais par la croissance, et par une plus grande adaptation à un monde qui change à vitesse accélérée.

Notre pays a démocratiquement donné sa chance à un nouveau pouvoir pour affronter ces défis, pour transformer notre pays. Il lui appartient maintenant de faire des choix qu’il devra assumer devant les français. En tout cas la passivité n’est pas de mise. Elle nous a déjà coûté tellement cher.

Une nécessité : la politique de réinvestissement…

Les tensions créées par les récentes coupes budgétaires sont à l’échelle des efforts demandés aux différents ministères. Il est certain que notre nouveau Président et son gouvernement auraient préféré lancer rapidement une politique ambitieuse de réinvestissements à même de placer notre pays sur la voie d’une croissance soutenue et durable, mais l’état de nos finances publiques ne l’autorise pas, compte tenu de la dette abyssale qui ankylose notre pays et lui fait courir des risques graves si les taux d’intérêts repartaient à la hausse.

… une contrainte : la dette

Le budget de la défense n’échappe pas à ces réductions auxquelles il devrait cotiser pour environ 850 millions d’euros. Pour absorber cette ponction budgétaire les Armées ne peuvent réduire leur activité alors que leur niveau d’engagement opérationnel a rarement atteint un tel niveau d’intensité et de durée. Ainsi, la seule solution consiste à repousser des investissements qui portent sur la modernisation de leurs équipements, leur entretien, ou encore les indispensables efforts de recherche et de technologie qui conditionnent l’avenir.

Attention à la tentation du court terme..

Cette situation n’est malheureusement pas conjoncturelle. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Cette recette qui privilégie le court terme au long terme a été maintes fois appliquée avec les mêmes conséquences, impacts sur la disponibilité des équipements, sur la chaîne industrielle et sur des centaines de PME sous-traitantes et sur les coûts.

Des effets retard en cascade sur les programmes

Soyons clairs. Il n’y a pas de coupe indolore dans un budget tiré au trébuchet. Les retards d’investissements se paient un jour ou l’autre, tant en opérations que par les surcoûts qu’ils entraînent, ainsi, la cour des comptes a dénoncé à de nombreuses reprises les effet retards à hauteur de plusieurs milliards sur des programmes d’armement majeurs générés par des mesures d’économies de court terme. Pour sortir de cette spirale infernale, il n’existe pas de recette miracle mais il serait coupable de se résigner.

Agir sur tout le spectre des crises se paie

Lors de la présentation de son programme défense le 18 mars dernier le Président de la République, alors candidat, a clairement pris acte des difficultés rencontrées par nos armées pour accomplir les tâches exigeantes que leur confie l’exécutif, depuis lors il a d’ailleurs pu confronter cette vision avec la réalité lors de ses déplacements sur le terrain. Ainsi, confirmant sa volonté de conserver à la France un outil militaire moderne et performant, capable de dissuader tout adversaire d’attenter à nos intérêts vitaux, capable d’intervenir sur tout le spectre des crises, capable d’assurer dans la durée l’engagement de notre pays contre le terrorisme, il a décidé de fixer un objectif clair, consacrer en 2025 2% du PIB à l’effort de défense.

La remontée en puissance doit s’appuyer sur trois principes clés

Pour ce faire, il s’est engagé à soutenir une remontée en puissance progressive de celui-ci, confirmant le 13 juillet devant les forces armées une augmentation du budget de la défense pour le porter à 34,2 milliards € en 2018. Cependant, pour porter ses fruits, cet effort doit s’accompagner d’une véritable transformation des esprits et des habitudes. Cette nouvelle approche devrait s’appuyer sur trois principes clés, la sincérité budgétaire, la cohérence des choix stratégiques, le travail collaboratif.

Sortir des combats fratricides, dépensiers contre économes

Si l’on ne retient que ce dernier [le travail collaboratif], la Défense nationale est l’affaire de tous et la responsabilité de chacun. Il faut sortir des combats fratricides entre « ministères dépensiers et ministères économes » il faut construire ensemble, mettre en commun la grande expertise que recèle notre administration pour faire mieux, pour trouver des solutions viables qui préservent les intérêts de notre pays et en premier lieu la défense et la sécurité de nos concitoyens. Dans cet état d’esprit, nous pourrons réduire les tensions qui se manifestent aujourd’hui, et continuer à construire pour notre pays la défense qu’il mérite en alignant nos ambitions et les moyens que nous sommes prêts à y consacrer.

Les armées répondent et répondront « présent »

Le 13 juillet le Président de la République a réaffirmé, avec une fermeté certaine, l’engagement et la discipline qu’il attendait de tous pour réussir la transformation de notre pays. Dans cette perspective, il sait pouvoir compter sur des armées qui ont toujours répondu présentes à l’appel de leur chef, que se soit pour s’engager en opération sans délai et avec une efficacité qui fait la fierté de tout un pays et l’envie de beaucoup. Des armées qui ont systématiquement été à la pointe des réformes de l’état pour s’adapter, se moderniser mais qui ont dû en payer le prix. Face à un monde incertain, dangereux, il ne fait aucun doute que le chef des armées sait, dans son for intérieur, qu’il peut compter sur des hommes et des femmes d’excellence, d’honneur et de dévouement, et au premier rang de ceux-ci le chef d’état major des armées, le général d’armée Pierre de Villiers dont l’engagement n’a [eu] d’égal que sa passion pour notre pays et pour sa défense.

Général d’Armée Aérienne (2S) Jean-Paul Paloméros
Commandeur Suprême de l’OTAN pour la Transformation (2012-2015)
Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air (2009-2012)

NB : Les commentaires (en introduction) et la tribune sont reproduits avec l’autorisation de l’auteur. Titres et intertitres de la rédaction

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Le SEAE réorganise ses délégations et ouvre une ambassade en Mongolie

Wed, 19/07/2017 - 07:14
(B2) Le SEAE poursuit la réorganisation de ses délégations. La décision d'ouvrir une délégation de plein exercice en Mongolie, à Oulan-Bator a été confirmée par la Commission européenne fin juin. Jusqu'à présent, il n'y avait qu'un "office technique" dépendant de la délégation de l'Union européenne en Chine, l'ambassadeur de l'UE en Chine, Hans Dietmar Schweisgut, […]
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L’avenir de la participation belge dans Sophia compromis ?

Tue, 18/07/2017 - 16:36
(B2) La menace de Rome de fermer ses ports aux navires fait des vagues. Même si elle ne concerne pas les navires militaires participant aux opérations de sauvetage en mer dans le cadre de l'opération Sophia, elle a suscité des réactions jusqu'en Belgique, où la frégate Louise-Marie est actuellement en mer. Le premier à réagir […]
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Le combat très étrange de la télévision publique polonaise (V2)

Tue, 18/07/2017 - 13:31

(B2) La situation en Pologne tourne à l’aigre. Et les journalistes qui exercent leur métier sont désormais sommés de se ranger à l’aune du pouvoir. Notre collègue de la télévision privée polonaise (Polsat TV), Dorota Bawołek vient d’en subir l’amère expérience.

Le questionnement sur l’indépendance de la justice polonaise

Tout commence jeudi dernier, lors du point de presse de la Commission européenne, la journaliste de Polsat demande à la Commission une réaction sur la nouvelle législation concernant les juges de la cour suprême en Pologne. Question fort logique. La réponse du porte-parole reste très prudente (1), s’attachant à rappeler la procédure déjà en cours sur l’état de droit. Plusieurs journalistes ont tenté d’obtenir une réponse. Le porte-parole, Alexander Winterstein, n’a pas démordu pas de cette ligne.

http://www.bruxelles2.eu/wp-content/uploads/2017/07/brief-ce-13juil2017-pologne.mp4

Plusieurs journalistes ne sont pas satisfaits de la réponse. Ils insistent donc. Dorota Bawołek tente donc une seconde tentative, également, « Vous ne commentez cette nouvelle alors que le Conseil de l’Europe ou le parlement européen [l’ont fait]. Vous semblez plus heureux de commenter sur un pays qui sort de l’UE qu’un pays qui est dans l’UE et qui, peut-être, si vous ne répondez pas, voudra suivre ce chemin ». Un procédé habituel, lors des points de presse dans la Commission, où les journalistes ont le droit de « réplique », et font une question plus « dure » au second passage (2).

http://www.bruxelles2.eu/wp-content/uploads/2017/07/brief-ce-13juil2017-pologne-2.mp4

La télévision publique met de l’huile sur le feu

L’affaire aurait pu en rester là. Mais la télévision polonaise publique a décidé de mettre de l’huile sur le feu. Elle a publié un extrait de la question, en qualifiant de «provocations» les questions de notre collègue polonaise de Bawołek, précisant que la Commission n’a « pas succombé à l’appât ». Puis un commentateur, Dominik Zdort, a déclaré que ces questions étaient purement politiques, que Bawołek a tenté de manipuler la Commission et que les normes professionnelles de Polsat étaient devenues « inadmissibles ». Une couverture qui a entraîné plusieurs dizaines de messages sur Twitter qualifiant notre collègue journaliste de « anti-polonaise », « néo-marxiste » et autres avanies de plus bas fond.

Une atteinte à l’essence du journalisme : le droit de poser une question

Ce type d’insultes est assez courante sur twitter où, derrière l’anonymat des réseaux sociaux, des personnes (même bien élevées) se défoulent dans une vulgarité assez notable. Ce qui est plus troublant est l’attitude d’un média, public, qui conteste même l’essence du journalisme. On peut ne pas être d’accord avec un article, un point de vue, on le contredit, on argumente… Mais contester le fait qu’un journaliste fasse son travail et pose des questions sur un sujet d’actualité est pour le moins troublant

Le droit, le devoir d’un journaliste

Le droit d’un journaliste, le devoir même, c’est de poser des questions, plus ou moins pointues, afin d’obtenir une réponse. Chacun a son style. Mais il est d’habitude dans les milieux européens quand on n’obtient pas une réponse au premier coup, d’avoir droit à une deuxième chance. C’est même un droit, respecté (quasi scrupuleusement) pas les instances européennes et qui n’est pas automatiquement pratiqué dans tous les pays européens. En général, on reformule la question ou on adopte un ton délibérément plus dur (2). C’est de « bonne guerre ». Et, en général, les porte-paroles, même s’ils ne crient pas leur joie à cette offensive, l’apprécient car ils leur permettent également d’être plus directs, plus offensifs à leur tour, de venir préciser un point (… ou non). C’est tout simplement l’exercice de la démocratie et le travail de la presse qu’a fait Dorota et qu’a remis en cause la télévision publique polonaise.

Nicolas Gros-Verheyde
vice-président de l’Association des journalistes européens AJE-France

(1) Une habitude prise par la Commission européenne, en cas de question gênante, parfois pour avoir le temps politique de la réflexion.

(2) Pour avoir souvent pratiqué ce genre d’exercices, je peux témoigner que la double question de Dorota était on ne peut plus policée et justifiée. On a connu dans la salle de presse de la Commission des questions beaucoup plus tranchées ou apostrophantes.

Des réactions en chaïne…

Le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, a condamné sur twitter ce procédé : « je condamne fortement les menaces que Dorota Bawolet a reçu juste en faisant son travail. C’est inacceptable ! ».

I strongly condemn the threats @DorotaBawolek received just for doing her job. Unacceptable! Un-EU!

— Frans Timmermans (@TimmermansEU) 17 juillet 2017

L’association de la presse internationale (API) a protesté contre cette attitude de voir des journalistes mis en cause juste parce qu’ils posent une question. « Le droit de poser des questions en salle de presse est quelque chose qui fait partie de notre culture de liberté des médias et a toujours prévalu dans la salle de presse. Nous encourageons tout le monde ici et en dehors à faire usage de ce droit et poser les questions qu’il juge nécessaire » a déclaré Michael Stabenow au nom de l’API. Ce qui a entraîné de larges applaudissements et la remarque de Margaritis Schinas, le porte-parole en chef de la Commission : « C’est une des salles de presses où tous les journalistes accrédités ont le droit plein et entier de passer (toutes) les questions qu’ils souhaitent. La Commission et le service du porte-parole feront en sorte que ce droit soit protégé. »

Aller plus loin : le fil twitter de Dorota Bawolek

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L’objectif de 2% du PIB consacré à la défense

Sat, 15/07/2017 - 20:17
(B2) L'objectif de consacrer 2% du produit intérieur brut à la défense est un objectif avant tout politique parmi les Alliés de l'Alliance atlantique. Cet objectif est inscrit de façon générale et politique dans la directive politique globale de l’OTAN approuvée en décembre 2005 (1). « La mise au point des capacités ne sera pas […]
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Macron remet au pas l’armée. Un tir politique, à fragmentation (V2)

Fri, 14/07/2017 - 19:05

(B2) Aux militaires et aux autres qui n’avaient pas tout à fait saisi que leur nouveau chef des Armées, Emmanuel Macron, avait un goût assez prononcé pour la stratégie, les manœuvres tournantes, les tactiques de retraite silencieuse et de contre-attaque brutale, ils viennent d’en avoir un avant-goût. La première bataille budgétaire du quinquennat qui vient de se dérouler, ces jours-ci, s’achève sur un air de blitzkrieg de la communication.

Une séquence bien organisée

La séquence parait très organisée, trop organisée d’ailleurs, pour être totalement improvisée. Le 28 juin, la Cour des comptes lance un rapport qui se veut alarmiste sur les finances de l’État. Il manque neuf milliards d’euros en 2017 par rapport aux objectifs annoncés. La conclusion est claire : il va falloir serrer la ceinture jusqu’à la fin de l’année et racler les fonds de tiroir.

Le temps du serrage de vis

Pour accompagner cette gestuelle, le gouvernement frappe partout, y compris dans la défense. Le 11 juillet, il présente la douloureuse décision. Il s’agit de montrer que les efforts demandés aux uns (social, éducation) est aussi demandé aux autres (affaires étrangères, défense). Le montant demandé aux armées – 850 millions d’euros – parait énorme et contradictoire avec les engagements de campagne du candidat et, surtout, au contexte international et national.

Le temps de l’addiction est terminé

Un acte politique destiné à montrer, en interne, l’inflexion du nouveau président et du nouveau gouvernement sur le redressement des comptes. Le Premier ministre Edouard Philippe l’avait dit, dès le 5 juillet, lors de la déclaration de politique générale : « Il y a une addiction française à la dépense publique. Et comme toute addiction, elle nécessitera de la volonté et du courage pour s’en désintoxiquer ».

Emotion militaire

Naturellement, les militaires s’émeuvent. Le général des armées Pierre De Villiers, chef d’état-major des armées, monte au créneau. Devant la commission de la défense de l’assemblée nationale, le 12 juillet, à huis clos il ne modèle pas son mécontentement. « Je ne vais pas me faire baiser comme ça » s’écrie-t-il selon un témoignage relaté par mon confrère . « Le grand écart entre les objectifs assignés à nos forces et les moyens alloués n’est plus tenable ». Les armées ont déjà trop contribué au redressement des comptes. « On a déjà tout donné » (1).

Un pas en direction de l’Allemagne

Le président Macron et le gouvernement semblent inflexibles aux critiques. Ils n’y répondent qu’à peine. Ce n’est pas l’urgence. L’important est ailleurs. Le 13 juillet, c’est le Conseil des ministres franco-allemand, spécialement convoqué à l’Elysée. Paris doit montrer à Berlin, actes à la clé, que le temps du déficit continuel est terminé. L’intensité, et la brutalité, des coupes démontre à la Chancelière allemande que la France ne se paie pas de mots. Le fait que la défense – point-clé pour le président et pour la sécurité européenne – ne soit pas épargné n’est pas un détail. C’est une garantie, nette, que l’engagement français, est déterminé. Ce qui permet à la Chancelière, à son tour, lors de la réunion au sommet de faire, un pas en direction des Français pour accéder à certaines demandes françaises comme le renforcement financier et politique de la Zone Euro (budget, ministre, etc.) ou l’élévation du niveau d’ambition en matière de défense européenne. Le projet d’avion de chasse en commun est plutôt une idée française qu’allemande.

Le temps du recadrage : La défense est un secteur protégé

La réunion franco-allemande est à peine terminé, le président Macron repasse à l’offensive et rappelle son engagement de campagne : l’objectif de consacrer 2% à la défense. Et il le prouve lors de son discours tenu devant les différents responsables de l’armée réunis à l’Hotel de Brienne (le siège du ministère de la Défense) en cette veille de la fête nationale (video). Dès 2018, le budget de la défense va rebondir passant de 32,7 milliards à 34,2 milliards d’euros (2). Soit un peu moins qu’espéré les militaires — le général De Villiers avait placé la barre à 34,8 milliards –  mais largement plus que le budget actuel (+ 1,5 milliard d’euros). L’important est de décrocher de la barre des 32 milliards où restait scotché le budget de la Défense depuis plusieurs années.

Le patron : c’est moi !

Reste ensuite à recadrer les râleurs qui ne sont pas encore insoumis. C’est chose faite dans le même message. « Il n’est pas digne d’étaler des débats sur la place publique. J’ai pris des engagements […] » rappelle le président de la République. « Les engagements que je prends devant les concitoyens, devant les armées, je sais les tenir et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire ».

Un rappel au devoir de réserve

Et d’ajouter, histoire d’être bien compris. « J’aime le sens du devoir, j’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées là où elles sont aujourd’hui. Et ce que j’ai parfois du mal à considérer dans certains secteurs, je l’admets encore moins quand il s’agit des armées ». « Je suis votre chef » ajoute-t-il, de façon assez directe, et brutale, histoire d’être bien compris. Le président de la République cause, les militaires obéissent et la bouclent. Fermez le ban ! (3).

Un certain souvenir

Le piège se referme sur ceux qui ont cru que, comme sous la période de François Hollande, ils pouvaient manœuvrer à loisir et s’exprimer, éventuellement, contre le gouvernement. Le « jeune » Macron a une certaine expérience de ces arbitrages budgétaires et une certaine mémoire. Durant la période de 2014 à 2016, particulièrement lors de l’arbitrage difficile de 2015, quand il n’était qu ministre de l’Économie, les chefs d’armée ne s’étaient pas privés d’exprimer leur point de vue, soutenu (et soutenant) en cela « leur » ministre de la Défense, J.Y. Le Drian. Des ‘scuds’ que n’a, semble-t-il pas oublié, le Macron devenu chef des Armées. D’où un rappel à l’ordre qui coupe les pattes à toute possible contestation notamment sur le budget 2018 (où le CEMA n’obtient pas l’enveloppe désirée).

Un message à double détente

Ce message paraît donc s’adresser, en premier chef, au général Pierre de Villiers. Mais au-delà, il s’adresse à tous : officiers généraux comme simples officiers, hauts fonctionnaires et diplomates. Jupiter est de retour, la règle de discipline vocale également (4). Ce message est aussi à destination de la population : c’est le président qui fixe le cap et lui seul. Mais le président entend s’affirmer et montrer qu’il tient ses promesses. Le budget de la défense sera augmenté même si ce n’est pas un blanc seing pour les armées. Chaque million d’euro devra être soigneusement justifié, à entendre l’exécutif. Pas question de dépenser l’argent dans des équipements superflus (5). Sinon la hache budgétaire reviendra…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Lire sur cet aspect ce qu’en écrit Vincent Lamigeon dans Challenge

(2) Dont 650 millions d’euros pour les opérations extérieures (OPEX) et non plus 450 millions d’euros comme traditionnellement, soit 200 millions d’augmentation.

(3) Un message reçu « fraichement » par les hauts gradés ainsi que le rappelle J.D. Merchet dans l’Opinion

(4) Est-ce souhaitable que les militaires et les officiers généraux soient ainsi réduits au silence, c’est une autre question qui mériterait au moins un autre article.

(5) Une position qui impose cependant que des choix clairs soient opérés et que des priorités d’investissement soient marquées clairement où se trouvent les manques les plus criants. Comme l’indiquent, justement, les militaires, certains équipements sont à bout de souffle, notamment dans l’armée de terre (mais aussi la marine) : les équipements de protection manquent, les hélicoptères doivent être remplacés, les drones sont encore trop peu nombreux. Peut-on combler ces manques en maintenant à la fois la posture d’engagement sur trois terrains à la fois (intérieur, extérieur, cyber et terrorisme), en maintenant les contrats indiqués (Rafale notamment) et en renouvelant la posture nucléaire dans ses deux armes. C’est là toute une question qui mérite d’être posée.

(Mis à jour : papier complété le 15.7 – réintroduction d’un § sur l’épisode de 2015 (au lieu d’une note), ajout de la réaction dans les armées – précision (note 5) sur la notion d’équipements superflus (mal comprise ou mal exprimée) à la suite de certains commentaires)

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Carnet (14.07.2017). EUTM Mali (CBSD). Menaces hybrides (centre). EUCAP Sahel Mali (jobs). COPS (agenda). Liste Al Qaida. Ukraine (Risque chimique). UE-Ukraine (Sommet). Opération sentinelle (révision). Mission ONU Colombie (décision). UE-Russie ...

Fri, 14/07/2017 - 18:55
(B2) Parus récemment : Le Rhein sauve 919 personnes au large de la Libye Les 28 approuvent le concept de la nouvelle mission EUSSR en Iraq Les 28 veulent frapper les passeurs libyens au portefeuille La France soutient une mission européenne au sud de la Libye ? Fermer l’opération Sophia, pas efficace. Les Lords ne […]
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Le Rhein sauve 919 personnes au large de la Libye

Fri, 14/07/2017 - 14:23

(B2) Le navire de soutien allemand « Rhein » – qui participe à l’opération européenne en Méditerranée – ont procédé à une action de sauvetage au large des côtes libyennes concernant 919 personnes au total, jeudi (13 juillet). L’intervention a commencé vers 12h, précise un communiqué de la Bundeswehr, avec le soutien d’un navire de la garde-côte italienne.

L’équipage a commencé à prendre en charge les 919 personnes (dont 121 femmes et 203 enfants) qui étaient à bord de sept bateaux pneumatiques et deux radeaux. Elle a également pris à son bord des personnes recueillies par les bateaux de deux ONG. Le sauvetage et le transbordement ont duré jusqu’aux petites heures du soir.

Parmi les naufragés, une personne gravement malade. Le malade, ainsi que sa femme et ses enfants, ont été immédiatement transférés vers la Sicile à bord du navire de la Garde côte. Le malade était « dans un état stable » précise les militaires allemands.

Huit bateaux pneumatiques ont été coulés, selon la pratique habituelle des marines présentes en Méditerranée. Suivant les instructions du centre de coordination des secours (MRCC) de Rome, le navire s’est ensuite dirigé vers le port de Corigliano Calabro qu’il devait atteindre ce vendredi (14 juillet).

(NGV)

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Les 28 approuvent le concept de la nouvelle mission EUSSR en Iraq

Fri, 14/07/2017 - 13:13
(B2) Les ministres des Affaires étrangères vont approuver ce lundi (17 juillet), le concept de gestion de crises (CMC) de la nouvelle mission que l'UE entend déployer en Irak pour contribuer à la réforme des systèmes de sécurité (EUSSR Iraq). Une mission menée au titre de la PSDC Il s'agira finalement d'une mission de type […]
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Les 28 veulent frapper les passeurs libyens au portefeuille

Fri, 14/07/2017 - 10:20

(B2 – exclusif) La lutte contre les réseaux de passeurs en Libye n’a pas vraiment marqué d’effets notables. C’est un fait qui ne peut être nié aujourd’hui. Et l’Europe semble décidée à sortir son bâton « sanctions » pour frapper les « têtes » et les bénéficiaires de ces réseaux.

Un faible résultat de l’opération Sophia

L’opération maritime en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) n’a pas vraiment obtenu de résultats dans la lutte contre le trafic d’êtres humains. L’objectif premier de la mission : démanteler les réseaux de passeurs est, pour l’instant, loin d’être atteint. C’est un euphémisme… Le nombre de personnes interpelées par les marins de l’opération Sophia (110 en deux ans) ne doit pas faire illusion. Ce sont en général de petites mains, des migrants eux-mêmes qui ont reçu mission de conduire leurs compagnons d’infortune. Dans ce lot, il y a très peu de passeurs — moins d’une dizaine selon nos sources (1) –, et encore moins de responsables du trafic. Ce que nous confirme un diplomate : « on le sait bien que les têtes de réseaux ne sont pas à bord des pneumatiques ». Ceux qu’on appréhende ainsi sont « des hommes de paille ou des personnes qui sont placées tout en bas de l’échelle des réseaux ».

Changer de méthode …

L’Union européenne va donc passer à ce qu’elle sait le mieux faire : établir des sanctions. Elle prépare ainsi une liste noire de personnes placées dans les réseaux, qui seront à la fois interdites d’entrée dans l’Union européenne (interdiction de visas) et dont les avoirs seront gelés dans les banques européennes. « C’est une nouveauté » — reconnait un diplomate européen avec qui B2 s’est entretenu –. Ce n’est pas tant le volet « interdiction de visas » qui sera efficace. Chacun en est conscient au niveau européen. « Ce n’est pas en leur interdisant de venir à Paris et à Rome qu’on aura un effet » Il faut frapper au portefeuille » y compris en Europe. « Nous avons identifié des personnes qui sont dans ces réseaux, ce qu’ils font, d’où ils viennent, qui ils sont. Nous sommes capables donc de mettre des noms ».

... et geler les fonds dans les banques européennes

« Les flux financiers ne restent pas dans des matelas à Tripoli. On le sait. Il y a des donneurs d’ordre, de l’argent qui circule y compris dans les banques européennes, il faut y mettre un terme. » Une mesure « indispensable […] Le trafic d’être humains génère d’importants profits. Il faut frapper au portefeuille. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un chiffre non confirmé officiellement. Les autorités européennes se refusent à donner tout détail sur le devenir de ces personnes, leur profil, leur devenir (condamnés, pas condamnés). Une sorte d’aveu de semi-échec…

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La France soutient une mission européenne au sud de la Libye ?

Thu, 13/07/2017 - 21:20
(B2) Les dirigeants français et allemands se sont engagés pour agir ensemble davantage dans le contrôle des frontières. Ils demandent notamment à la Commission et au SEAE « d'identifier des options concrètes pour contrôler la frontière entre Niger et Libye et endiguer les flux migratoires irréguliers ». NB : La France rejoint ainsi la demande […]
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Fermer l’opération Sophia, pas efficace. Les Lords ne lésinent pas sur la critique

Thu, 13/07/2017 - 20:15
(B2) Deux ans après la mise en place de l'opération Sophia, menée par l'Union européenne en Méditerranée, la chambre des Lords britannique estime qu'elle n'a pas produit les effets attendus. Dans un rapport "EUNAVFOR Med Sophia. A failed mission" publié, mercredi (12 juillet), les Lords britanniques appellent à ne pas renouveler le mandat de la mission […]
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Français et Allemands définissent des critères communs pour la Coopération structurée permanente

Thu, 13/07/2017 - 17:23
(B2) Si ce Conseil franco-allemand, réuni à l'Elysée, ce jeudi (13 juillet), c'était en matière de défense européenne. A l'issue d'un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS), présidé au plus haut niveau (1), Français et Allemands ont convenu d'un premier jet de critères communs pour la Coopération structurée permanente (PESCO/CFP), ainsi que d'une […]
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Paris et Berlin veulent dessiner l’avion de combat européen du futur

Thu, 13/07/2017 - 15:20
(B2) Réunis au Palais de l'Elysée à Paris, ce jeudi (13 juillet), les dirigeants français et allemands, Angela Merkel et Emmanuel Macron, ont fait une annonce conséquente : développer une réflexion en commun pour concevoir la nouvelle génération d'avion de combat, destiné à remplacer l'Eurofighter et le Rafale, donc à l'horizon 2035-2040. Un projet issu […]
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Le couple franco-allemand condamné à réussir

Thu, 13/07/2017 - 13:55

Les ministres de l’Économie français et allemand, Bruno Le Maire et Wolfgang Schaüble en conciliabule bilatéral (© NGV / B2)

(B2) Le couple franco-allemand est redevenu l’alpha et l’oméga de la politique européenne de la France. Ce Sommet franco-allemand à Paris pourrait en être la preuve.

Les dirigeants français et allemands, flanqués d’une dizaine de leurs ministres, se retrouvent ce jeudi (13 juillet) à l’Elysée pour une réunion qui est destiné à devenir un rituel plus affirmé dans les années à venir. Du moins, c’est la volonté affichée à l’Elysée par l’entourage d’Emmanuel Macron, mais aussi à Berlin où on espère une position plus engagée, française, sur l’Europe.

Une réunion en plusieurs formats

Cette réunion, assez courte dans la durée, une grosse matinée, comportait une succession de séquences alternant rencontres bilatérales entre chaque ministre français avec son homologue outre-rhin, des réunions de travail des dirigeants, des visites symboliques, notamment à l’Espace « Paris Jeunes », autour de trois thèmes principaux : la sécurité et la défense, l’économie et l’innovation, la jeunesse et la culture.

Un deuxième pas pour la PESCO

Une réunion du Conseil franco-allemand de la sécurité et de la défense, présidée au plus haut niveau, était prévue, pour acter l’engagement de Paris et Berlin dans la création d’une Coopération structurée permanente, version plus technocratique du projet d’Union européenne de sécurité et de défense. Avec l’adoption d’une première feuille de route. Ce qui constitue un deuxième pas avec la déclaration d’intention affichée au dernier sommet européen. Et les deux dirigeants entendent bien porter sur les fonts baptismaux, l’Alliance pour le Sahel, symbole de la volonté déterminée à Paris comme à Berlin, de stabiliser une zone pleine d’enjeux pour la France comme l’Allemagne, que ce soit en termes de terrorisme, d’immigration mais aussi de développement économique (lire : Paris et Berlin lancent une Alliance pour le Sahel).

Pas de révolution, mais des premiers pas … en matière de défense

 

De cette réunion au sommet, il ne faut cependant pas attendre de décisions révolutionnaires que ce soit sur le renforcement de la Zone Euro – une promesse de campagne du candidat Macron – ou la création d’une Union européenne de la défense et de sécurité – un projet auquel l’Allemagne tient. Ces décisions, particulièrement complexes, nécessite de « prendre du temps » explique-t-on à l’Elysée. Et le principe de réalité oblige à attendre la fin des élections allemandes, c’est-à-dire jusqu’à fin septembre. Mais ce sommet de l’Elysée se veut révélateur d’une impatience, tout autant française qu’allemande, de voir l’axe Paris-Berlin revivifié, de le voir retrouver toute sa pertinence. « On a travaillé, vraiment, de concert » est le motto français. Un leitmotiv qui n’est pas uniquement de l’ordre de l’opération de com’ (malgré les apparences).

La France a envie, l’Allemagne a besoin

Tout pousse aujourd’hui à un réel engagement de part et d’autre du Rhin. La France a retrouvé un rôle de leader convaincu et convainquant sur le plan européen. Emmanuel Macron n’a pas la timidité, le côté pusillanime, qui caractérisait son prédécesseur, François Hollande, sur les questions européennes. L’Allemagne a besoin d’un allié fort et constant à ses côtés. L’Europe « trop allemande », tant décriée – chacun le sait – tenait surtout à une France qui ne tenait pas son rang. Ses positions, en accordéon — un jour je t’aime, un jour je te critique – ne passaient pas en Allemagne. La politique allemande, la Chancelière surtout, préfère une Europe structurée, qui avance de façon affirmée, selon un rythme déterminé.

Une lune favorable

Enfin, Paris et Berlin bénéficient d’une « lune favorable ». Après septembre, les deux gouvernements auront une période de presque deux ans sans élection. La sortie programmée du Royaume-Uni, à l’horizon 2019, laisse le couple franco-allemand, face à face, sans alternative possible. Aucune excuse ne sera désormais recevable. Angela Merkel et Emmanuel Macron le savent. Ils ont tout loisir d’imprimer une nouvelle marque tant à leur relation qu’à l’Europe de demain. Mais ils n’ont pas d’autre choix que d’être plus solidaires.

Nicolas Gros-Verheyde

(article paru dans Sud-Ouest ce matin)

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Le sommet de Trieste tourne court. Entre Français et Italiens un couac

Thu, 13/07/2017 - 13:30

(B2) Paris et Rome ne semblent pas sur la même longueur d’ondes. A écouter nos collègues italiens, la rencontre entre Italiens et Français, en marge du sommet sur les Balkans, ce mercredi (12 juillet) a tourné court. Le Premier ministre Paolo Gentiloni qui demandait à la France d’entrouvrir ses ports, pour délester un peu les ports italiens, s’est heurté à un mur. Malgré l’intermédiaire de l’Allemagne, Emmanuel Macron a refusé de décrocher de la position traditionnelle de la France. Pas d’accueil supplémentaire de migrants. Et juste un petit effort pour les réfugiés politiques. On est bien loin de la politique allemande d’accueil, plus généreuse, tant saluée pourtant à Paris. (NGV)

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Un nouveau numéro 2 à la tête de l’opération EUNAVFOR Med

Mon, 03/07/2017 - 18:50
[caption id="attachment_73518" align="alignright" width="300"] Les contre-amiraux Lefebvre et Boidevez au siège de l'opération Sophia à Rome (Crédit : EUNAVFOR Med)[/caption] (B2) Le contre-amiral français Gilles Boidevezi a pris le relais de son compatriote, le contre-amiral Luc-Marie Lefebvre, comme numéro 2 commandant l'opération européenne de lutte contre les trafics en Méditerranée (EUNAVFOR MED / opération Sophia). Un passage de relais qui a eu lieu au siège de l'opération EUNAVFOR MED (OHQ) à Rome vendredi (30 juin). Pour […]
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Finlande et Suède signent pour la force expéditionnaire commune

Mon, 03/07/2017 - 17:30
(B2) La Finlande et la Suède ont signé vendredi (30 juin) à Stockholm leur participation au corps expéditionnaire conjoint (Joint Expeditionary Force) conduit par les Britanniques. Une force qui n'est pas dirigée contre la Russie « Cela donne le signal que la Finlande est prête à assume sa défense, mais aussi que cette coopération JEF […]
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