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Actualité. Réflexions. Reportages
Updated: 1 week 3 days ago

Une nouvelle stratégie de l’UE pour l’Afghanistan adoptée

Mon, 16/10/2017 - 22:00
(B2) Le Conseil des ministres des Affaires étrangères a adopté, ce lundi 16 octobre, sans vraiment de débat une nouvelle stratégie de l'UE pour l'Afghanistan, telle que l'avait présentée Federica Mogherini en juillet dernier (lire: L’UE définit les éléments de sa nouvelle stratégie pour l’Afghanistan). Le Conseil des Affaires étrangères « souscrit » aux quatre objectifs […]
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Les 28 unis sur le deal avec l’Iran. La Haute représentante à Washington pour convaincre

Mon, 16/10/2017 - 21:29
(B2) A Luxembourg, les 28 ministres des Affaires étrangères, tous en chœur, ont redit leur soutien au deal conclu par les E3+3 avec l'Iran. Un débat entre ministres seuls — fait assez rare – qui a débouché sur une unité complète — encore plus rare, même si quelques uns autour de la table ont tenu […]
Categories: Défense

L’UE met l’armée populaire nord-coréenne sur sa liste noire et durcit l’embargo économique

Mon, 16/10/2017 - 16:05
(B2) Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté ce lundi (16 octobre), une nouvelle série de mesures restrictives économiques contre la Corée du Nord limitant l'exportation de pétrole, les investissements et les transferts de fonds, comme les autorisations de travail. Six entités et trois individus mis à l'index L'UE a aussi ajouté à […]
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L’UE lance une nouvelle mission en Iraq, objectif : la réforme de sécurité

Mon, 16/10/2017 - 14:55
(B2) Les 28 ont lancé une nouvelle mission civile, qui sera déployée en Iraq afin de soutenir le gouvernement de Bagdad dans sa réforme de structure de sécurité. Ils ont approuvé, ce lundi (16 octobre), la décision comme le plan d'opération. Ils ont également donné le feu vert à la Haute représentante de l'Union pour négocier […]
Categories: Défense

L’UE brandit la menace de sanctions contre les autorités militaires birmanes

Mon, 16/10/2017 - 12:50
Appel à cesser les violences  Les ministres appellent toutes les parties à mettre « immédiatement fin à toute forme de violence ». Mais un responsable est particulièrement pointé du doigt : l'armée du Myanmar/de la Birmanie, à qui il est « instamment » demandé de « cesser ses opérations et d'assurer la protection de tous les […]
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Les Européens renouvellent EUFOR Althea, mais inquiets de l’ambiance politique en Bosnie

Mon, 16/10/2017 - 11:45
(B2) Les Européens ont réaffirmé ce lundi (16 octobre), dans des conclusions sur la Bosnie-Herzégovine (1), leur soutien à l'opération militaire de stabilisation, EUFOR Althea, menée depuis la moitié des années 2000 dans le pays en relais de la Sfor mise en place par l'OTAN. Cette opération reste à même « d'apporter une contribution à […]
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Iran. L’Europe, droite dans ses bottes, entame un bras de fer avec Washington

Mon, 16/10/2017 - 06:17

(B2) Face aux atermoiements américains, Donald Trump, en tête sur l’accord nucléaire iranien, l’Europe n’a pas vacillé, a tenu un langage, ferme, clair, compréhensible, uni. Sans tâche et sans bavure. C’est assez rare pour être souligné. On a tellement glosé sur l’Europe incapable de s’entendre, de parler d’une seule voix, de tenir une position dure. Sur le nucléaire iranien, ces jours-ci, cela a été le cas.

Un message à plusieurs voix

La Haute représentante de l’UE d’abord, a eu un langage très dur, vendredi lors d’un point de presse tardif, exceptionnel, où en quelques minutes, elle a lancé deux trois remarque cinglantes à l’encontre du président américain. Les trois grands pays (France, Allemagne, Royaume-Uni) signataires de l’accord ensuite ont enchaîné, délivrant un propos plus policé, mais tout aussi ferme. Et les 28 devraient, ce lundi, enfoncer le clou.

Sans tonalité discordante

Aucune voix discordante n’est venu jeter le trouble. De façon assez étonnante. Cependant le contexte aurait pu le suggérer : ne pas soutenir l’allié américain, comme la position d’Israël, ne va pas de soi dans le chef de plusieurs des gouvernements. Personne n’a osé… On ne se retrouve ainsi plus du tout dans la même physionomie qu’il y a quatorze ans au moment de l’intervention en Iraq au prétexte de la présence d’armements chimiques (que démentaient pourtant les inspecteurs de l’ONU). Personne n’a embrayé. Ce qui témoigne d’une certaine façon de l’isolement américain.

Un message direct à Washington

Le message à Washington est direct : vous êtes en train de faire une belle connerie stratégique. « On ne pourra jamais renégocier cet accord » issu de longues années de négociation (plus de douze ans de négociation), qui a abouti à un texte extrêmement détaillé (104 pages), le tout entériné par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité, martèlent les Européens.

Washington un peu « à côté de la plaque »

« Aucun acteur, aucun dirigeant dans le monde ne peut contester le contenu d’une résolution des Nations unies adoptée à l’unanimité — souligne Federica Mogherini, la Haute représentante de l’Union —. Certes le président américain a de nombreux pouvoirs. Mais il n’a pas ce pouvoir là. »

Penser qu’on peut renégocier l’accord, c’est « être totalement à côté de la plaque » comme le dit ouvertement un haut diplomate européen parfaitement au courant du dossier et dont le langage est d’ordinaire beaucoup plus prudent et châtié du moins en public.

Quelle leçon en tirer ?

Est-ce à dire que le coup de poing de Trump est inutile ? Pas tout à fait. Tout d’abord il a été dosé plus subtilement que prévu. Le président américain décertifie, mais le rétablissement des sanctions nouvelles n’est pas demandé, sauf pour le Corps des Gardiens de la Révolution (1).

Une pression mis par les Américains sur l’Iran

Ensuite, il met la pression sur les Iraniens et les autres partenaires internationaux pour limiter le programme balistique iranien. C’est devenu la question principale maintenant. Enfin, en laissant planer le doute sur le rétablissement des sanctions, il ralentit, quasi mécaniquement les flux d’investissement vers la république islamique et mitige l’enthousiasme que pouvaient avoir des entreprises occidentales à venir s’y implanter.

Le jeu risqué des États-Unis

Washington prend cependant un risque certain : celui de sa fiabilité diplomatique, et de sa crédibilité internationale. Mais ce n’est pas ce que semble rechercher Donald Trump qui préfère d’une certaine façon renforcer le camp des conservateurs en Iran, ceux qui croient qu’aucun accord n’est possible avec les Nord Coréens et que le multilatéralisme n’a aucun avenir.

Des Européens droits dans leurs bottes

A l’inverse, les Européens restent droits dans leurs bottes, assumant pleinement leurs responsabilités au niveau international. C’est une maigre consolation. Mais elle est certaine. Encore une fois, on peut dire « merci » à Donald Trump. Il est en passe de faire davantage pour l’unité des Européens et leur rémanence dans le monde que tout autre traité international.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Ce n’est pas aux Etats-Unis de décider seuls de changer un deal international (Mogherini)

(1) Le Corps, qui est un important pilier de la vie politique, militaire et économique en Iran, a été qualifié d’entité terroriste. Il fait déjà l’objet de plusieurs mesures restrictives de l’Union européenne (le Corps lui-même, ses branches militaires ou filiales économiques) mais pas au titre d’entité terroriste. Cette qualification aurait un effet politique, mais aussi technique plus important. Lire : Les sanctions européennes contre les Gardiens de la révolution

 

 

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Ce n’est pas aux Etats-Unis de décider seuls de changer un deal international (Mogherini)

Fri, 13/10/2017 - 21:55
(B2) Intervenant de façon assez exceptionnelle, dans un point de presse tenu à 19h15, vendredi, alors que les institutions européennes ont généralement fermé leurs portes depuis plus d'une heure, la Haute représentante de l'Union, Federica Mogherini a tenu des propos extrêmement sévères à l'égard du président américain Donald Trump, dont les oreilles ont dû sifflé […]
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Carnet (13.10.2017). Nucléaire iranien (dispositif). Sommet européen (conclusions). EUCAP Somalia (dons). Action préparatoire (projets). Danemark (Budget défense). Espagne (Crash). OTAN-UE (rencontre). Serbie (visite). Mali (situation). Palestine ...

Fri, 13/10/2017 - 17:40
(B2) Parus récemment : Venezuela. Les Européens agitent le bâton « sanctions » La revue stratégie française publiée Défense. Le Conseil européen va saluer les progrès… sans plus (projet de conclusions) A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (16 octobre 2017) (mis à jour 13.10) Anders Fogh Rasmussen : « Où est l’UE quand il s’agit de trouver une […]
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Venezuela. Les Européens agitent le bâton « sanctions »

Fri, 13/10/2017 - 13:00
(B2) Face aux dérives du gouvernement Maduro, il y a un besoin très fort que la communauté internationale marque son « inquiétude ». C'est ce que devrait ressortir de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi (16 octobre), selon nos informations. Une inquiétude européenne Parmi les chefs d'inquiétude européens : le comportement […]
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La revue stratégie française publiée

Fri, 13/10/2017 - 12:37
(B2) Arnaud Danjean a remis solennellement à Emmanuel Macron ce vendredi (13 octobre) le résultat de plusieurs semaines de travail, visant à remettre à jour le Livre Blanc sur la défense de 2013 en définissant les grands enjeux de la politique de défense pour la période 2019-2015. Un document qui a été expurgé de quelques […]
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Pour financer l’aide humanitaire, le CICR lance un fonds de placement

Fri, 08/09/2017 - 21:00
(B2) Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé, ce vendredi (8 septembre) avoir lancé sa première « obligation à impact humanitaire ». La multiplication des conflits oblige à innover Pour Peter Maurer, le président du CICR, c'est une nécessité. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à des défis humanitaires immenses alors que des millions d’hommes, de […]
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Une vingtaine de pays prêts à monter dans la PESCO. Le calendrier resserré

Fri, 08/09/2017 - 20:16
(B2 à Tallinn) Plus d'une vingtaine de pays ont, à un titre ou un autre (1), fait savoir leur intérêt pour la coopération structurée permanente (PESCO), à ce jour, a confirmé la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d'une conférence de presse tenue avec sa collègue allemande, Ursula Von der Leyen, tenue dès le […]
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La conférence interparlementaire de l’UE interdite aux journalistes

Fri, 08/09/2017 - 16:55

(B2) La présidence estonienne de l’UE a décidé d’interdire la présence des journalistes à la conférence interparlementaire sur la PESC et la PSDC. Un dispositif exceptionnel qui crée un précédent et constitue une violation des règles démocratiques en usage au niveau européen pour la couverture presse.

Une mesure contraire aux usages… et aux valeurs

D’ordinaire, les journalistes ont accès à la conférence, la salle, le lobby, les couloirs annexes, comme c’est le cas pour toutes les séances (commission, plénière) du Parlement européen. L’intérêt est triple. Cela permet de voir tout ce qui se passe dans la salle, et pas uniquement ce qui est retransmis sur l’écran principal, avec les interjections, les débats, l’ambiance dans la salle, le nombre de parlementaires, etc. (tout aspect qui ne peut être couvert par une caméra). Cela permet aussi de pouvoir rencontrer les parlementaires, les intervenants, de façon libre et facile, avec toutes les règles journalistiques en usage. Cela permet d’accéder aux documents de séance (du moins ceux qui sont publics). Enfin, c’est un principe même démocratique : la tenue publique des débats.

 

La présidence estonienne a décidé de s’affranchir de ces usages et de ces règles démocratiques, en toute impunité, prétextant que c’est « l’Estonie qui organise la conférence » et que « c’est le Parlement estonien » qui fixe les règles d’organisation. Une erreur organique : la conférence interparlementaire PESC – PSDC qui regroupe délégués des parlements nationaux et délégués du Parlement européen est issue de la dissolution de l’ancienne assemblée parlementaire de l’UEO et représente un compromis entre ceux qui désiraient un rôle exclusif du Parlement européen et ceux qui voulaient préserver l’espace de discussion pour les Parlements nationaux. Le principe de l’accès libre à la presse.

Un faux prétexte

Aucune explication officielle n’a vraiment été donnée. L’organisateur de la conférence a avancé d’abord le prétexte qu’il n’y a « pas de place » dans la salle de conférence (ce qui est faux!, j’ai pu vérifier par moi-même) et que la retransmission vidéo (streaming) dans un petit espace dévolu aux journalistes à l’autre bout de l’hôtel Hilton était suffisante (1).

Commentaire : cette attitude est pour le moins étonnante. Au moment où l’Estonie ne cesse de parler de menaces hybrides, de possibles tentatives de désinformation de la part de la Russie, jeter ainsi un voile d’opacité sur une conférence parlementaire consacrée à la défense européenne est plus que maladroit, il est dangereux. En fait, cela tient plutôt d’un vieux réflexe, digne de l’époque soviétique : le « journaliste » est considéré comme un « être suspect » dont il importe qu’il soit le plus éloigné possible des lieux de discussion politique et qu’il ne puisse, en aucun cas approché, les élus et représentants européens.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) En fait, deux canapés (et trois cacahuètes), dans un coin du corridor de l’hôtel ( (au rez-de-chaussée), le plus éloigné possible de la salle de réunion (qui se situe au 1er) et même du circuit de déplacement des parlementaires (qui du 1er sortent directement sans passer par l’espace presse).

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Zapad : un exercice russe qui ne fait pas peur aux Estoniens

Fri, 08/09/2017 - 12:15

(B2 à Tallinn) L’exercice Zapad organisé, par les Russes et Biélorusses, en Biélorussie, du 14 au 20 septembre, ne devrait rassembler que 13.000 hommes (selon les Russes), 100.000 selon les Lituaniens … et les Estoniens. Une démonstration de force qui n’est pas nouvelle en soi.

Un exercice pas nouveau et souvent conçu sur un mode agressif

L’exercice Zapad est un vieil exercice de l’armée soviétique. Dans le passé, durant la guerre froide, il rassemblait déjà au-delà de 100.000 hommes jusqu’à 150.000 hommes. Après un temps d’interruption, il a été repris en 1999 (Poutine est devenu Premier ministre). Et son objectif est déjà tout autant politique (vis-à-vis des pays de l’Alliance atlantique) que militaire (pour qualifier ou, à l’inverse, déclencher de nouveaux concepts). L’exercice organisé en 1999, par exemple, avait conduit la Russie à adopter un nouveau concept de sécurité (en 2000). La thématique avait souvent trait à l’OTAN…

Un exercice tourné vers / contre l’Ouest

L’exercice Zapad 2009, dix ans plus tard, s’il ne rassemblait officiellement que 12.000 hommes (avec 900 tanks et 100 avions et hélicoptères) avait un scénario pour le moins offensif. Face à une attaque des troupes de l’OTAN, il réagissait avec une attaque simulée nucléaire contre la Pologne et la répression d’un soulèvement fomenté par la minorité polonaise en Biélorussie (lire dans le Telegraph). Rien de très pacifique ! A côté de cela, l’exercice d’aujourd’hui pourrait presque paraître champêtre.

Pas de menace directe

L’émoi face à cet exercice des autorités politiques – surtout en Pologne (1) et en Lituanie – ne semble pas partagé dans les rangs militaires ni alliés ni même des pays baltes. Le chef d’état-major estonien l’a confirmé à ses homologues alliés qui l’interrogeaient pour savoir s’ils étaient menacés. En substance, la réponse a été « Nous n’avons pas peur. Nous ne nous sentons pas menacés. Nous avons des moyens de réagir, avec des alliés prêts à nous épauler, si on était menacés. » En revanche, ce que craignent et redoutent davantage les autorités estoniennes (militaires et politiques), ce sont des attaques de basse intensité militaire, mais tout autant déstabilisante pour la vie ordinaire. Face à ces attaques hybrides, par nature, mêlant cyber attaque, désinformation, manifestations civiles sont ressenties dans des pays qui comportent une forte minorité russophone comme la « vraie » menace (lire : A Tallinn, les ministres jouent à la guerre cyber hybride).

 

(Nicolas Gros-Verheyde, à Tallinn)

(1) Pour des raisons essentiellement de politique interne qui n’échappent à aucun allié et dans la hiérarchie de l’OTAN.

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Tapa : réassurer l’Estonie… et un excellent lieu d’entraînement

Fri, 08/09/2017 - 10:11

© NGV / B2

(B2 à Tapa) Plusieurs centaines de soldats britanniques, français et danois sont présents en Estonie. Pour quoi faire ? Quel est l’intérêt de ce déploiement non seulement au niveau politique mais aussi militaire ?

Une mesure de réassurance face à la Russie

La raison du déploiement des « battlegroups » venus de tous les pays de l’Alliance atlantique dans les trois pays baltes et en Pologne est connue. Il s’agit de « réassurer » les pays concernés de la détermination de l’Alliance à assurer la défense de leur territoire face à la Russie. Une mesure prise après l’intervention russe en Ukraine en 2014. « Toute attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous » a rappelé à Tapa le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

Un avertissement politique…

Un déploiement défensif « pour prévenir un conflit » et en aucun cas pour « provoquer » a-t-il ajouté, soulignant que tout se passe « en transparence » avec les Russes. De fait, avec quelques 4000 hommes et femmes répartis dans les quatre pays de la bordure nord-est de la frontière de l’OTAN, ce déploiement a davantage une valeur d’avertissement politique que de rassemblement de forces. De l’autre côté de la frontière, en Russie, les forces se comptent avec un « 0 » de plus. « Ce qui compte c’est le signal qu’on envoie de solidarité, de dissuasion, si vraiment les Russes avaient une envie de franchir la frontière » nous confirme le colonel Olivier Waché qui vient de l’état-major de l’Eurocorps de Strasbourg et commande le détachement français. Cette éventualité russe reste d’ailleurs (pour l’instant) de l’ordre de la théorie de l’avis de tous les responsables, militaires ou diplomates sur place. « On n’imagine vraiment pas les Russes s’amuser à ce genre d’aventure sur un pays membre de l’Alliance » nous a confié l’un d’eux. « Notre posture est non agressive et dissuasive » indique le colonel Waché s’inscrivant dans les pas du sec.gén de l’OTAN (A suivre : Zapad : un exercice russe qui ne fait pas peur aux Estoniens).

Un moment inespéré de formation

Cette présence est aussi un formidable moment pour la troupe de se former, de s’entraîner. « Quatre mois en formation, c’est inespéré. Au rythme des opérations, intérieure (= Sentinelle) ou extérieure, on ne peut pas avoir une telle longueur et une telle capacité d’entraînement si on était en France » complète son adjoint, le lieutenant-colonel Frédéric *. Ainsi pour la 5e compagnie du 2e REI de la Légion (basée à Nîmes), composée essentiellement de nouvelles recrues, c’est un terrain de choix à la fois pour la formation technique, mais aussi pour l’osmose de groupe, le tout dans un « environnement nouveau et en multinational ». Au programme : d’abord l’acclimatation au terrain, l’entraînement au tir, l’apprentissage de la topo, du combat en milieu urbain (dans quelques maisons reconstituées)… et du sport (le Quinze britannique qui s’entraîne tous les jours ne semble pas mauvais, à voir les gars s’entraîner).

Des exercices multinationaux

Le tout accompagné de différents exercices, plus importants, au niveau interarmées et multinational. Plusieurs exercices majeurs sont ainsi organisés durant la période. Cette semaine se déroule ainsi l’exercice Northern Frog (d’un monstre dévorant les forces armées adverses, dans la mythologie estonienne). Puis ce sera l’exercice Onion (1) organisé par les Estoniens, auxquels participeront les troupes de l’OTAN. Et, fin octobre, ce sera au tour de l’exercice Steel Shield, en Lettonie. « Nous cherchons à tirer un maximum de notre présence ici pour nous entraîner avec nos alliés » résume le colonel Waché.

Un formidable champ de tir

Ancienne base soviétique (abritant des unités de la 6e armée), la base de Tapa, assez étendue, offre en effet des possibilités que ne permettent pas toutes les installations françaises. Elle permet aux unités des tirs sur une longue portée, de gros calibre, au 120 mm ou 155 mm. En France, seuls certains camps (Canjuers dans le Var, Suippes dans la Marne) offrent des possibilités équivalentes. Et encore sous réserve de certaines conditions.

Un terrain original

L’Estonie offre aussi aux militaires un terrain spécifique, aux conditions peu habituelles. Ce qui est intéressant en soi. De vastes étendues, très boisées, gorgées d’eau, marécageuses. Ce terrain est pour les soldats, comme les matériels, une vraie gageure. Les forêts sont si denses et étendues « qu’il y a vraiment moyen de s’y perdre » jure notre interlocuteur. La reconnaissance topo prend donc, ici, tout son sens. Et les terrains spongieux sont pour les véhicules un vrai test. Réussi apparemment pour les VBCI qui, avec leurs huit roues motrices, s’en sortent presque mieux que les engins chenillés. Le char Leclerc s’en sort surtout grâce à sa forte motorisation qui lui permet de s’arracher de la boue. « Il est mobile même dans un mètre ou un mètre 50 de boue » précise le ltt col Frédéric.

Un pays plat… mais fongieux

Le pays semble ne pas recéler de grandes difficultés de parcours. Mais il ne faut pas s’y fier. « Le caractère plat du pays est trompeur » confirme le colonel Waché (qui commande le détachement). Le pays ne serait peut-être pas si facile à prendre si les Russes s’avisaient de foncer sur l’Estonie… sauf en hiver où la terre est gelée. L’histoire récente le confirme. L’état-major s’est d’ailleurs livré à un staff ride (NB : un exercice qui permet à travers les champs de bataille du passé d’étudier le terrain et de comprendre la stratégie militaire). Et ce qu’il apprend est intéressant : « durant la Seconde guerre mondiale, les Allemands ont réussi à arrêter les Russes durant six mois ».

Éviter toute incompréhension

Pour éviter toute méprise, toute incompréhension par le grand voisin, les Français (comme les Britanniques, semble-t-il) se sont imposés une règle, très claire à leurs hommes, y compris lors des périodes de détente : pas d’uniforme dans un rayon de 5 km de la frontière russe. Que ce soit en mission officielle ou lors des permissions.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Français et Britanniques ensemble

En Estonie, ce sont les Britanniques qui assurent le rôle de nation-cadre. Fort logiquement ce sont eux qui fournissent le plus grand nombre d’hommes (environ 800), assurent le commandement et structurent ce bataillon avec une compagnie de génie, une compagnie de blindés, une compagnie d’infanterie, et une unité de commandement et soutien. Les Français forment la deuxième composante, avec 300 hommes : 200 hommes formant un sous GTIA avec une compagnie du 2e REI + 100 personnes en soutien logistiques. A cela il faut ajouter 113 véhicules, dont 4 chars Leclerc imposants (du 501e régiment de chars de combat de Mourmelon), et les nouveaux VBCI. La relève française présente depuis août, restera en Estonie, jusqu’à la mi-décembre, et les premiers frimas de l’hiver (qui devrait arriver rapidement, dès octobre). Les Français basculeront ensuite, en 2018, sous commandement allemand en Lituanie, « selon un dispositif semblable, en hommes, en matériels, comme en mission, pour une période de deux fois quatre mois » a précisé le colonel Waché.

* Pour préserver une certaine sécurité, sans tomber dans l’anonymat, les soldats et officiers en opération, même à des postes élevés sont désormais désignés uniquement par leur grade et un prénom.

(1) Un code ironique, c’est le surnom donné aux Russes par les Estoniens.

Reportage effectué le 6 septembre dans le cadre de la visite organisée par la présidence estonienne de l’UE à l’occasion de la réunion informelle des ministres de la défense

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Le drone MALE européen. Un projet ambitieux, industriel et stratégique (fiche)

Fri, 08/09/2017 - 07:32
(B2) Le programme de drone européen, moyenne altitude, longue distance (MALE) est porté sur les fonts baptismaux à la fin 2013. Il répond à une des principales lacunes constatées au niveau européen (comme les ravitailleurs aériens ou l'imagerie satellite) et fait partie des grands projets capacitaires approuvés par les Chefs d'État et de gouvernement lors du […]
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A Tallinn, les ministres jouent à la guerre cyber hybride (V2)

Thu, 07/09/2017 - 14:34

(B2) C’était une petite première dont ne sont pas peu fiers les Estoniens. A Tallinn, lors de l’informelle défense, les 28 ministres de l’UE ont été invités à jouer leur propre rôle pour ce qui est le premier exercice cyber, mené au niveau stratégique.

Le scénario : une opération militaire de l’UE attaquée

Du scénario de « UE CYBRID 2017 », B2 a eu quelques éléments (même si les Européens ne veulent pas s’étendre, histoire de préserver les susceptibilités du grand voisin russe). Un scénario conçu sur des évènements en cascade touchant une opération militaire de l’UE déployée en mer. Cette attaque se poursuit durant un certain temps. Tout d’abord, on apprend le crash d’un drone d’observation. Puis c’est une attaque cyber sur un serveur informatique de l’état-major militaire qui dégrade non seulement les capacités locales de réaction mais son commandement et les liaisons Bruxelles – terrain. Un deuxième drone crashe… puis les évènements s’accélèrent.

Un malware et des fausses informations

On découvre un ‘malware’, un logiciel malveillant, qui a été introduit dans les systèmes européens. Et enfin c’est la communication avec les navires déployés qui se perd. Dans le même temps, l’Union doit faire face à une offensive, via les médias sociaux, de désinformation, voire de déstabilisation, avec diffusion de fausses nouvelles. Il importe donc de réagir vite pour informer la population.

Les 28 doivent réagir, tablette à l’appui

Une réunion ministérielle est convoquée pour décider des mesures à prendre face. La question qui se pose aux Européens est : que faire ? comment communiquer ? Comme dans la réalité, les informations remontent du terrain, données en partie par les médias, et les ministres sont invités à donner leur position. Pour cela, chaque délégation est a été munie d’une tablette. Et, face à un questionnaire à choix multiples, qui défile sur un écran tactile, chaque ministre doit indiquer sa position. Le tout dans un temps limité. Car, comme dans la réalité, l’important en cas d’attaque cyber et hybride est  de réagir vite… et de garder la tête froide. A chaque étape, le résultat de la décision s’affiche en temps quasi-réel, sous la direction de Jonatan Vseviov, le secrétaire permanent du ministère estonien de la Défense, qui joue le rôle du chef d’orchestre.

Associer le maximum d’acteurs

Hors des ministres, d’autres structures de l’UE sont impliquées : le Service diplomatique européen (SEAE), l’Agence européenne pour la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA, basée à Heraklion en Grèce) et l’Agence européenne de défense (basée à Bruxelles), tout comme l’OTAN. Ce qui est à la fois un atout – bénéficier de l’avis des experts – mais complique aussi la donne de décision (comme dans la réalité).

Huiler les procédures

L’objectif de l’exercice est tout d’abord de « prendre conscience de la situation » comme l’explique un expert du dossier, puis d’« assurer la gestion des crises » comme la prise de position publique (NB : la communication stratégique) entre tous les États membres, en bref « huiler les procédures » pour arriver à une ligne directrice politique commune face à un cas de cyberattaque qui menace les structures militaires de l’Union européenne.

Les ministres se sont pris au jeu

Un peu sceptiques au départ, « les ministres se sont pris au jeu » en fait. Et, durant la bonne heure qu’a duré l’exercice (temps d’explication inclus), chacun des participants a été amené à réfléchir à la nécessité de prendre des décisions, rapides, stratégiques, en consultant à la fois sa capitale mais en arrivant surtout à une position commune, pour éviter de donner à « l’assaillant » la victoire ou le sentiment de la victoire.

Une différence d’appréciation au fil de l’exercice

Au début de l’exercice, lorsque les premières nouvelles sont arrivées, « tout le monde était presque d’accord pour avoir une communication aussi large que possible, factuelle sur les évènements » raconte à B2, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput. « Mais au fur et à mesure que tombaient les nouvelles, cela est devenu plus difficile, la plupart [des États] se fermaient ». Ce qui montre toute la difficulté de ce type d’attaque. « La défense aime bien apposer un « classified defence » sur tous ces documents pour empêcher toute information », précise un expert du dossier.

Des questions qui se posent

L’exercice a entraîné aussi quelques questions : à quel moment peut-on parler d’une attaque, d’un conflit, au sens international du terme ? Ce qui provoquerait la mise en place des procédures de solidarité (clause d’assistance mutuelle type article 42.7 au niveau de l’UE ou de défense collective article 5 pour l’OTAN). Les 28 ne sont pas automatiquement sur la même longueur d’onde, nous a confié un des participants.

Autres questions : De quels outils dispose (ou doit se doter) l’Union européenne pour faire face à de telles attaques ? Comment coopérer, de façon pratique, et politique avec l’OTAN, qui parait davantage « armée » pour faire face à des cyberattaques sur ses structures de défense ? « Au niveau de l’Otan, il y a des procédures. Au niveau de l’UE, c’est moins développé, il y a encore des progrès à faire » précise Steven Vandeput.

Le cyber ne connait pas de frontières

L’exercice montre que « différents problèmes ‘techniques’ peuvent se transformer rapidement en des questions nécessitant une orientation politique », a résumé ensuite le ministre estonien de la Défense Jüri Luik. « Le monde cybernétique et les menaces cybernétiques ne connaissent pas de limites nationales ou d’obstacles entre les organisations ».

Une communauté de réaction OTAN – UE

Il est donc « important d’effectuer ce type d’exercices conjoints, entre les États membres de l’Union européenne ainsi que l’UE et l’OTAN. Nous devons échanger des informations et avoir une compréhension commune, afin d’assurer une meilleure préparation pour faire face aux menaces cybernétiques ». NB : Une réplique de cet exercice devrait se tenir au niveau de l’OTAN en octobre, où l’Union européenne sera invitée.

(Nicolas Gros-Verheyde, à Tallinn)

Le souvenir d’il y a dix ans

Les Estoniens sont particulièrement sensibilisés aux attaques cyber à relents hybrides. Il y a quelques dix ans, le 27 avril 2007 exactement, la petite république balte subissait une attaque informatique d’ampleur (organisée depuis la Russie) qui a déstabilisé gravement son système bancaire. L’attaque s’est accompagnée de répliques plus ou moins importantes dans les mois suivants, accompagnées de diffusion de fausses informations sur une possible dévaluation de la monnaie estonienne qui ont mis l’Estonie dans une situation plus qu’inconfortable.

mis à jour à 16h45 avec des éléments plus détaillés sur le scénario, le jeu entre les ministres et les questions posées

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F-16 Belges. La France fait une autre proposition. Un vrai coup de poker (V5)

Thu, 07/09/2017 - 10:38

Le Rafale reste bien dans la compétition pour le F-16 Belge (photo : un Rafale engagé dans l’opération Chammal / crédit : DICOD / EMA)

(B2) La ministre française des Armées, Florence Parly, l’a confirmé à Tallinn, en marge de la réunion informelle des ministres de la défense de l’UE (en répondant à une question de notre collègue de l’AFP) : « le gouvernement français fera bien une proposition à la Belgique pour le renouvellement de sa flotte d’avions de combat. » Elle semble démentir ainsi une information donnée par la Libre Belgique qui indiquait que Dassault avait décidé de ne pas déposer d’offre pour le remplaçant du F-16 Belge.

Une offre de gouvernement à gouvernement

De fait, le démenti n’est que partiel car comme l’écrit notre confrère Jean Do Merchet dans Secret Défense, la France se retire bien de l’appel d’offres, jugé trop favorable au F-35 américain. Mais elle va déposer une offre « de gouvernement à gouvernement » (un peu comme celui conclu avec l’Inde), offrant non pas le Rafale mais le Rafale + (la version améliorée du Rafale existant), avec une proposition industrielle. Cet accord comprendra « un volet de compensations industrielles (offset) et de coopération militaire étroite dans le cadre de l’Europe de la Défense ».

Un partenariat allant au-delà des équipements

L’ambition française est, en effet, comme l’a expliqué Florence Parly, la mise en place d’un « partenariat approfondi » entre nos deux pays. Ce partenariat structurant comprendrait non seulement la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une « coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays » indique le communiqué de la ministre des armées. Un partenariat qui irait donc « bien au-delà des seuls équipements militaires [et] consoliderait la relation ancienne et profonde » entre les deux pays, et contribuerait « au renforcement de l’Europe de la Défense et de son autonomie stratégique, à une période où celle-ci est plus que jamais nécessaire ».

Deux compétiteurs seulement

Boeing et Saab (Gripen) ayant déjà jeté le gant, il ne restera donc que plus deux avions en lice pour la première phase de l’appel d’offres de la Belgique (qui se termine ce soir) : le F-35 américain (qui a la préférence de l’armée de l’air belge) et l’Eurofighter/Typhoon (défendu par les Britanniques).

Des Belges interloqués

Interrogé par B2, en marge de la réunion, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, s’est retranché derrière cette procédure : « On ne peut pas parler d’une procédure dont la première phase se termine ce soir, avant que cette première phase soit terminée » a-t-il indiqué, visiblement interloqué par cette position française intempestive et publique. Il n’a pas voulu d’autres détails se contentant de dire qu’il avait « vu et discuté avec ma collègue française ».

(Mis à jour) Vendredi, revenu à Bruxelles, il a été un peu plus loquace sur les ondes de Radio 1 (chaine flamande). Tout d’abord, il a confirmé que la France n’a pas répondu formellement à l’appel d’offres pour le remplacement des F-16, comme le raconte la RTBF. Donc Paris est hors jeu pour celui-ci. Mais le gouvernement français a bien fait une proposition directe à la Belgique. « Nous devons d’abord examiner le statut juridique de cette proposition » a-t-il expliqué.

Commentaire : la France tente là un « coup » politique et économique. La compétition publique exposait le Rafale à ne pas sortir gagnant d’un appel d’offres, qu’on jure « pipé » à Paris (mais aussi à Stockholm). En proposant de passer outre, dans un accord qui pourrait entraîner davantage de retombées économiques pour la Belgique, notamment en Wallonie, Paris tente de rebattre les cartes, de renverser la table de jeu, en amenant les industriels de son côté, et certains responsables politiques, en mettant en avant la construction de l’Europe de la défense (à laquelle sont attachés plusieurs partenaires de la coalition au pouvoir, notamment le Mouvement réformateur). Au passage, il pourrait ainsi introduire un ‘loup’ linguistique dans la bataille : quelle région bénéficiera réellement des accords passés. La question du ‘retour sur investissement’ du F-35 pour les acteurs économiques reste, en effet, sujette à interrogation, tout comme l’est le financement d’un avion.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour 7.9 et 8.9, avec la réaction du ministre belge (V2 et V4), le communiqué officiel français (V3), un commentaire plus détaillé (V4 et V5), et changement de titre (V5).

Categories: Défense

Carnet (07.09.2017). Fonds défense (réunion). Cops (Turquie). Budget français (économie). Italie-France (rapprochement). Royaume-Uni (renaissance navale). Belgique (Dassault). Franco-Britannique (exercices). Belgique (Minusma). Corée du Nord (nucléaire...

Thu, 07/09/2017 - 09:30
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