À Loumbila, dans la région d'Oubri (ex-Plateau central), Issa Ilboudo s'impose comme un paysan-entrepreneur pas comme les autres. Grâce à la traction animale, il a su transformer une pratique traditionnelle en activité rentable, au point de bâtir une véritable entreprise locale. Rencontre avec un homme qui a fait de ses bœufs des alliés économiques et sociaux.
À première vue, sa carrure pourrait faire penser à un homme de tenue. Pourtant, Issa Ilboudo est bien un paysan, mais pas un agriculteur ordinaire : il a su tirer profit de son métier pour en vivre dignement. Ce fils de Loumbila (région d'Oubri) s'est spécialisé dans la traction animale et en a fait une véritable entreprise florissante.
Le 21 juillet 2025, nous le retrouvons de bon matin dans l'un des champs de ses clients, dans une zone non lotie de Loumbila. À 8 h 45, l'« entreprise Ilboudo » était déjà à plein régime. Ses « tracteurs » – ses bœufs de labour – s'affairaient, pendant que lui arrivait sur une moto rutilante, prisée par la jeunesse urbaine. Venu superviser, il lança en mooré quelques remarques à ses employés : « Vous n'avez pas encore fini ? » Manière de rappeler que le temps presse et qu'il faut satisfaire la demande.
Clés en main et sourire franc, il nous salue avec une poignée de main, suivie d'une génuflexion, signe de politesse en pays moaga. Le ton est donné : Issa Ilboudo est un paysan « boss », comme aiment le dire les habitants. Sa stabilité financière, il la doit à la traction animale, qu'il pratique aussi bien dans les champs que dans le maraîchage, à Loumbila et dans les villages voisins.
Vue du labour superficiel effectué par les enfants d'Issa IlboudoUne intuition transformée en entreprise
L'aventure d'Issa Ilboudo avec la traction animale a débuté dans les années 2010. Selon ses dires, au fur et à mesure que les années passaient, il s'est aperçu que les villageois n'avaient plus d'ânes pour cultiver leurs champs et les bras valides qui pouvaient le faire ont tous fui pour la ville. « Donc je me suis dit que je pouvais répondre au moins à ce besoin en leur proposant mes services. Parce que j'avais déjà mes bœufs et quand je finissais de cultiver mes champs, les bœufs étaient oisifs à la maison. Et en lieu et place des machines qui demandent beaucoup de moyens et de technicité, je leur proposais le service avec mes bœufs à un moindre coût », raconte-t-il avec une certaine fierté.
Un pari gagnant. Aujourd'hui, Issa Ilboudo vit confortablement de ce métier peu attractif en apparence, mais en réalité très rentable. « Par jour, nous pouvons labourer quatre à cinq champs. Chaque prestation rapporte au minimum 15 000 francs CFA », confie-t-il.
Des revenus quotidiens conséquents
Sur ses revenus exacts, il reste discret, comme tout entrepreneur prudent. Il admet toutefois gagner entre 30 000 et 75 000 francs CFA par jour, parfois plus, selon les conditions de travail et la performance des animaux. Sur cette somme, il rémunère ses employés, entre 3 000 et 5 000 francs par jour, en fonction de l'âge et de l'expérience.
Les enfants tractant les bœufs pour labourer le champ d'arachide d'une agricultrice de Loumbila au mois de juillet 2025À cela s'ajoutent les frais d'entretien du matériel et l'alimentation des animaux. D'après lui, ses bœufs de labour mangent beaucoup du fait de leurs poids et de la force qu'ils doivent déployer pour labourer les champs, tout en ajoutant que c'est au minimum un sac par jour pour les quatre bœufs.
Diversification dans le maraîchage
Comme la saison agricole est limitée dans le temps, Issa Ilboudo se tourne vers les cultures maraîchères pendant la campagne sèche. Là aussi, son activité ne connaît pas de répit.
Cependant, il ne cache pas les difficultés. Le premier problème, dit-il, c'est le manque de main-d'œuvre. Les jeunes ne veulent pas de ce travail exigeant physiquement, assure-t-il en ajoutant que souvent, il doit lui-même mettre la main à la pâte. Et puis, il y a les pannes de charrues. Il n'existe pas de spécialistes formés, seulement des amateurs qui n'assurent pas un travail de qualité. C'est pourquoi l'homme dit avoir appris à faire le travail lui-même. Il y a souvent des conflits d'agendas. « Quand, je ne suis pas là et qu'il y a une panne, le travail est bloqué en attendant mon retour, ce qui fait qu'on n'arrive pas à honorer toutes les demandes », regrette-t-il.
Malgré ces défis, Issa Ilboudo reste optimiste et reconnaissant. Sa réussite repose sur une idée simple mais ingénieuse : valoriser les ressources locales et leur donner une dimension entrepreneuriale.
Y.Z
Lefaso.net
Avec EcoloApp, l'entrepreneur burkinabè Mélénick Sawadogo et sa start-up Ecology House révolutionnent la gestion des déchets plastiques. L'application rend leur collecte à la fois ludique et rémunératrice, tout en mobilisant citoyens et entreprises autour d'une cause commune : réduire la pollution, valoriser les déchets et bâtir une économie circulaire innovante.
Lefaso.net : Pouvez-vous présenter brièvement Ecology House et les principaux problèmes environnementaux qu'elle cherche à résoudre ?
Mélénick Sawadogo : Ecology House est une start-up spécialisée dans la collecte de déchets plastiques par une application mobile.
Notre particularité est que notre application récompense ses utilisateurs dans le but de créer de l'engouement pour la collecte des déchets plastiques. Une fois ces déchets collectés, nous avons mis en place une unité de transformation 3.0 pour transformer ces déchets plastiques en matériaux réutilisables.
Le principal problème que nous cherchons à résoudre est un problème crucial qui ne fait que prendre de l'ampleur au fil des années. C'est le problème de la pollution plastique. Parce que non seulement elle salit notre beau pays, le Burkina, mais aussi elle a des conséquences climatiques néfastes.
Quels types de produits sont déjà disponibles sur le marché et comment se passent les ventes jusqu'à présent ?
Nous avons un catalogue de différents types de matériaux. Nous avons d'abord des matériaux de construction qui se décrivent en pavés, en coffrage pour les poutres histoire de limiter la coupe abusive du bois, et des revêtements de nuit. Au-delà de ces matériaux de construction, des tables-bancs pour les écoles et les maisons, des bacs à culture au sol pour favoriser la culture urbaine et des poubelles. Nous avons également eu l'honneur de fournir les poubelles lors de la réouverture du stade du 4-Août. Cette activité nous a permis d'avoir un impact significatif sur notre environnement. Elle nous a aussi permis de collecter près de 400 000 déchets usagers, sans compter les autres types de déchets plastiques.
Quel est l'état actuel du prototype de l'application mobile et quelles fonctionnalités sont déjà intégrées ?
Actuellement, l'application mobile EcoloApp est prête à être mise sur le marché et nous avons déjà passé les étapes de test. Nous ajoutons d'autres fonctions au fur et à mesure. La dernière fonction que nous avons ajoutée, c'est la boutique en ligne. C'est-à-dire qu'il est possible de changer les points cadeaux collectés contre d'autres produits directement dans notre boutique en ligne. Mais dans notre boutique en ligne, les produits ne se limitent pas seulement aux produits écologiques. C'est-à-dire qu'actuellement au Burkina, il est aujourd'hui possible d'échanger ces déchets plastiques contre des mégas, des sacs de riz et des produits divers.
Avez-vous testé l'application mobile auprès de clients ou partenaires ? Si oui, quels retours avez-vous reçus ?
Nous avons principalement réalisé des tests auprès des fast-foods, des petites entreprises productrices constantes de déchets plastique et les retours ont été très positifs.
Comment l'application mobile complétera-t-elle l'offre physique de produits recyclés ?
Je dirais que ces deux aspects se complètent. Parce qu'on ne peut pas parler de transformation sans collecte. Ce n'est qu'une chaîne et comme on aime le dire, nous sommes dans une économie circulaire. C'est dans une boucle que nous sommes. C'est-à-dire que nous avons forcément besoin de collecter pour transformer. Ça ne sert à rien de collecter et de ne pas transformer. Comme ça ne sert à rien de transformer sans collecter.
Quels sont les principaux défis techniques ou opérationnels que vous rencontrez pour le déploiement de l'application ?
Les principaux obstacles que nous rencontrons sont d'ordre technique. Nous visons la mise sur le marché de notre application qui est prête. Mais pour ce faire, nous devons régler quelques aspects pour que la population burkinabè puisse pleinement en profiter. EcoloApp fonctionne de la façon suivante. Une fois téléchargée, vous avez droit à un bac à tri gratuitement chez vous. Et c'est de là que vous commencez votre activité de collecteur. Et pour mettre l'application sur le marché, nous avons besoin d'un premier stock de poubelles de tri à distribuer à la population, aux utilisateurs. Ce sont ces petits aspects qui retardent un petit peu notre déploiement sur le marché.
Avez-vous envisagé des partenariats ou des collaborations pour accélérer le développement ou la commercialisation de l'application ?
Nous avons déjà un partenaire de téléphonie mobile qui nous soutient. Et nous travaillons à trouver les fonds et les moyens nécessaires pour mettre l'application sur le marché. Afin que chaque Burkinabè puisse changer de paradigme. Et savoir qu'on peut avoir chez nous ce qu'on a l'habitude de voir ailleurs.
Quel impact positif avez-vous constaté sur la gestion des déchets ou la sensibilisation environnementale grâce à vos produits ?
Depuis la mise sur le marché des produits de Ecology House il y a deux ans de cela, nous avons pu collecter près de 400 tonnes de déchets plastiques. Et comme innovation en plus, notre application est dotée d'un système de sensibilisation. Et rien que par le test de l'application qui a touché 200 personnes, nous avons déjà pu sensibiliser pas mal de personnes sur les dangers de la pollution plastique et aussi sur les bons gestes à adopter pour éradiquer définitivement ce fléau.
Quelles améliorations ou nouvelles fonctionnalités prévoyez-vous pour l'application dans les prochains mois ?
La nouvelle fonctionnalité que nous prévoyons d'intégrer pour les prochains mois est celle des défis entre collecteurs. Pour faire en sorte que la collecte soit plus engageante pour la population. C'est-à-dire qu'il sera possible de voir la quantité de déchets plastiques que tout un chacun a pu collecter. Et de là, on pourra retrouver le meilleur collecteur et le récompenser. On se dit que cette nouvelle fonctionnalité va encore engendrer plus d'engouement pour la collecte et que notre pays sera libéré de déchets plastiques. Et tout cela ne pourra se faire qu'avec l'appui des partenaires et de toute la communauté burkinabè.
Est-ce que vous avez déjà défini un modèle économique pour votre application ?
L'application EcoloApp a un modèle économique viable qui s'inscrit dans du donnant-donnant et qui a été validé par les incubateurs. Une fois que l'utilisateur a pris la photo du déchet qu'il souhaite collecter, la photo est envoyée pour analyse. Et de là, nous voyons approximativement quelle est la quantité de déchets plastiques que l'utilisateur souhaite collecter. Nos collecteurs ne se déplacent que pour une quantité minimum de 7 kg.
Ces déchets plastiques que l'utilisateur souhaite collecter seront donc échangés soit par des points cadeaux, soit par de l'argent en espèces. Il a également la possibilité d'échanger ses points collectés dans notre boutique en ligne et de valoriser ses déchets.
Qu'est-ce que vous, vous gagnez dans ce donnant-donnant ?
Quand vous nous appelez pour 7 kilos de déchets, la rétribution qui vous sera donnée sera une rétribution de 3 à 4 kilos. Et c'est de là que nous aussi, nous tirons nos bénéfices.
Quels sont vos prochains objectifs pour le projet, tant sur le marché que sur le plan numérique ?
Sur le plan numérique, je dirais que nous sommes une équipe de jeunes Burkinabè qui ont soif de savoir, de découverte et de créativité. Et je peux vous dire que l'application EcoloApp ne va pas manquer d'innovation. Sur le volet produit, nous voyons grand avec la nouvelle démarche du gouvernement.
Nous voulons carrément aller sur des produits un petit peu plus robustes. Des polytanks que nous pourrons mettre à la disposition de chaque Burkinabè pour la rétention d'eau, de sorte que les agriculteurs puissent faire de l'agriculture hors sol avec la rétention d'eau. Car nous savons qu'au Burkina, il y a des zones où les populations souffrent du manque d'eau. Et nous savons aussi que les polytanks coûtent cher.
Vous avez amené avec vous un prototype. Est-ce que vous pouvez nous le présenter ?
Je me suis permis d'apporter un petit prototype, pour non seulement présenter le type de produit que nous confectionnons, mais aussi montrer la matière que nous avons découverte. Là, nous avons un tabouret plastique passe-partout. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Avec son tout nouveau single An ka barika da qui signifie « Rendons grâce à Dieu », le chanteur gospel burkinabè Jean Tamini revient sur le devant de la scène musicale chrétienne. Entre passion, foi et engagement, il a accepté de se livrer dans une interview à Lefaso TV. Parcours, inspirations, ambitions et message au monde, découvrez l'univers singulier d'un artiste qui mêle traditions musicales et spiritualité dans ses créations.
Lefaso.net : Vous venez de lancer un nouveau single intitulé An ka barika da. Que signifie cette chanson pour vous ?
Chantre Jean Tamini : An ka barika da, c'est une expression de reconnaissance envers Dieu. C'est un chant d'action de grâce pour l'année écoulée et une prière pour l'année nouvelle. Il nous rappelle de toujours remercier Dieu pour ses bienfaits, pour ce qu'il fait dans nos vies personnelles, mais aussi pour notre pays, le Burkina Faso. La chanson est sortie en décembre dernier, un moment symbolique pour dire merci et remettre la nouvelle année entre les mains de Dieu.
Quelle est la particularité de ce clip ?
Le clip a été conçu pour plonger l'auditeur dans une ambiance d'adoration et de gratitude. Il mêle modernité et éléments traditionnels, à l'image de mon style musical. On y retrouve des instruments locaux, une atmosphère chaleureuse et un message universel de foi et de remerciement.
Vous vous définissez comme artiste musicien chanteur gospel. Quelle est, selon vous, la différence entre un artiste classique et un artiste gospel ?
Un artiste musicien, c'est quelqu'un qui exprime son art par la musique. Mais un artiste musicien gospel ou chantre va au-delà. Il véhicule un message spirituel. Il conduit le peuple de Dieu dans l'adoration, mais aussi touche les cœurs au-delà de l'église.
Le chantre est un ministre consacré, appelé par Dieu pour servir dans le sanctuaire (l'Église). Il n'est pas simplement un chanteur, mais un adorateur en esprit et en vérité (Jean 4:23-24). Sa voix devient un instrument de guerre spirituelle, de guérison et de visitation divine. Il ne recherche pas le succès, mais l'obéissance à Dieu et la soif de sa présence.
Son style de vie est marqué par la prière, la sanctification, la méditation de la Parole divine et la soumission à une autorité spirituelle. Même en dehors de la scène, il mène une vie cachée avec Dieu. Ses chants sont souvent prophétiques, porteurs d'onction et capables d'ouvrir les cieux.
C'est un communicateur de la foi, un chanteur chrétien engagé dans l'univers musical. Il met son talent au service d'un message inspiré de l'Évangile, destiné à un public plus large.
Il est important de souligner qu'un chantre peut être artiste, mais un artiste ne devient chantre que s'il reçoit l'appel, l'accepte, s'y consacre et exerce ce ministère dans le cadre de l'Église. À travers nos créations, nous faisons passer l'évangile, l'amour de Dieu, la paix, l'espoir. C'est une mission artistique et spirituelle à la fois.
Combien de titres avez-vous à votre actif aujourd'hui ?
J'ai officiellement quatre singles, “Yesu Bwani'', “EAC BF Centenaire'', “Ala yi wélé'', et An ka barika da. Il y a aussi Jehova Senouma, un titre que j'ai produit pendant la pandémie, mais qui n'est pas inclus dans mon catalogue officiel. Un album est en préparation, et il contiendra ces morceaux et de nouvelles compositions.
Quel est votre parcours musical ? La musique est-elle venue à vous ou l'inverse ?
La musique, c'est à la fois une passion et une vocation. Je viens d'une famille pastorale, et dès mon jeune âge, j'étais déjà attiré par les instruments traditionnels. Je jouais dans la chorale de l'église avec le quatre carrés, parfois même sans toucher le sol tant j'étais petit ! Ensuite, après mon baptême, j'ai commencé à composer. Ma toute première chanson parlait des démons et des offrandes… je m'interroge encore sur ce choix. Puis est venu le temps des studios, notamment pendant la Covid.
À quels instruments jouez-vous aujourd'hui ?
Je suis un passionné des instruments traditionnels comme le quatre carrés communément le goumbé, le djembé, maracas... Et je me débrouille un peu à la guitare. J'aime fusionner le son traditionnel avec des rythmes modernes pour donner une identité à ma musique.
Quel message portez-vous à travers votre art ?
Mon message est simple. C'est l'amour, la paix, la tolérance, le vivre-ensemble. Je crois profondément que l'amour est la clé pour un monde meilleur. La Bible dit que Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils. Si nous vivons cet amour au quotidien, malgré les épreuves et la noirceur du monde, alors nous pouvons espérer un avenir plus serein et plus uni.
Quelle est l'actualité musicale de Jean Tamini ?
Actuellement, je suis en pleine promotion de An ka barika da. Mais de nouvelles sorties se préparent, et surtout, mon premier album arrive bientôt. Nous travaillons activement dessus pour offrir quelque chose de fort, à la fois musicalement et spirituellement.
Un mot de fin pour vos fans et ceux qui vous suivent ?
Un immense merci à tous ceux qui nous soutiennent, à Lefaso.net et à Lefaso Web TV. Continuez de nous accompagner, de partager notre musique, de prier pour nous. Ce que nous faisons, ce n'est pas juste de la musique, c'est aussi un ministère. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux pour ne rien manquer de l'actualité à venir.
Interview réalisée par Hamed Nanéma et Auguste Paré
Lefaso.net
Le ministère de l'Énergie, des Mines et des Carrières a tenu un pré-atelier en prélude à la Semaine des activités minières d'Afrique de l'Ouest (SAMAO). Il est placé sous le thème « Développement d'une industrie du ciment respectueuse de l'environnement à partir des ressources locales du Burkina Faso : défis technologiques et opportunités économiques ». La cérémonie d'ouverture a eu lieu ce mardi 23 septembre 2025 à Ouagadougou sous la présidence du ministre Yacouba Zabre Gouba.
La SAMAO va se tenir du 24 au 26 septembre à Ouagadougou. Ce pré-atelier vise à faire connaître et à cartographier le potentiel des substances de carrières, à renforcer les capacités techniques et réglementaires des professionnels, à favoriser le partage d'expériences et à proposer des orientations de politiques publiques pour accompagner la transformation du secteur.
Selon le directeur général des mines et des carrières, Touobèkourè Stanislas Meda, les défis du secteur des mines et des carrières sont nombreux. Il s'agit, entre autres, d'adapter les technologies aux spécificités locales des matériaux, de renforcer les compétences des acteurs pour de nouvelles pratiques de production, d'élaborer des cadres réglementaires incitatifs et clairs et de mobiliser les parties prenantes autour d'une stratégie commune et inclusive.
Le directeur général des mines et des carrières, Touobèkourè Stanislas MedaMalgré les défis persistants à relever, il existe des opportunités : diversifier les matières premières (argile calcinée, calcaire dolomitique, tufs, poudre de basalte, granite) pour produire des ciments à moindre empreinte environnementale. Stimuler l'économie locale en réduisant les importations et en créant des emplois dans les filières amont et aval. Renforcer la recherche et l'innovation pour positionner le Burkina Faso comme acteur régional de référence en ciment durable, a souligné le directeur général des mines et des carrières.
« Le Burkina Faso connaît une urbanisation rapide et une demande croissante en infrastructures. Malgré l'abondance de nos substances de carrières, une part importante des matériaux de construction demeure importée. Il est temps de convertir notre potentiel géologique en un levier de développement durable, d'emploi et de souveraineté industrielle », a indiqué M. Meda.
Pour le ministre en charge des Carrières, Yacouba Zabre Gouba, l'importance du secteur du ciment n'est plus à démontrerPour le ministre en charge des Carrières, Yacouba Zabre Gouba, l'importance du secteur du ciment n'est plus à démontrer parce que c'est un secteur qui participe de façon active au développement des infrastructures. « Comme vous le savez déjà, la vision du gouvernement est d'asseoir un développement endogène. Qui parle de développement endogène parle nécessairement de tirer profit de nos valeurs et de nos ressources afin qu'il y ait davantage de valeurs ajoutées. Le Burkina Faso, à l'instar de bien d'autres pays africains, connaît une croissance urbaine soutenue, accompagnée d'une demande sans cesse croissante en infrastructures et en logements, occasionnant des besoins considérables de matériaux de construction d'une manière générale et de ciment en particulier.
Parallèlement, notre pays dispose d'un important potentiel en substances de carrières qui peuvent et doivent être valorisées pour soutenir son développement socio-économique. Cette valorisation est d'autant plus un impératif qu'elle permettra de réduire significativement les importations de matériaux de construction et d'être en phase avec la vision du gouvernement, celle d'un développement endogène », a laissé entendre le ministre.
Photo de familleIl a confié aux experts du domaine que les résultats de leurs travaux seront précieux pour orienter les politiques et renforcer la souveraineté industrielle
D'après le président de l'Association des cimentiers du Burkina, Jacques Amiong, l'utilisation des matériaux locaux peut être très rentable pour eux. Et cela va leur permettre de réduire considérablement les importations, de créer des emplois et de revaloriser les matières locales.
Rama Diallo
Lefaso.net
"Les leaders africains pour le changement : renforcer la coopération dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la recherche, de l'agro-industrie et de l'énergie verte". C'est sur ce thème que s'est tenue la rencontre organisée par le think tank The european house Ambrosetti (TEHA), au 7e Conseil européen des entreprises sur l'Afrique et le Moyen-Orient (ECAM), tenu à New York, aux Etats-Unis. Au cours des échanges, le président de l'ECAM, fondateur du groupe hospitalier privé GKSD Investment Holding et Gruppo San Donato, Kamel Ghribi, a souhaité nouer des partenariats avec l'Afrique sur bien de secteurs tels que la santé, l'agro-industrie et l'énergie.
Jean Emmanuel Ouédraogo de son côté a, dans son allocution, rappelé la vision portée par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré ; une vision fondée sur la souveraineté nationale et le recours aux ressorts endogènes pour bâtir un développement durable. "Il a mis en lumière plusieurs initiatives présidentielles, parmi lesquelles l'Initiative pour la production agricole et l'autosuffisance alimentaire, qui vise à libérer le pays de la dépendance extérieure et à valoriser le travail des producteurs ; l'Initiative pour la santé, destinée à renforcer le système sanitaire national afin d'assurer un accès équitable à des soins de qualité ; et l'Initiative pour une éducation de qualité, qui ambitionne de former une jeunesse compétente, patriote et armée pour les défis du monde moderne", lit-on du compte rendu de la Primature.
Pour finir, le chef du gouvernement du Burkina Faso a marqué sa disponibilité à accueillir toute initiative internationale qui s'inscrit dans ce cadre de respect mutuel et de bénéfices partagés.
Lefaso.net
Source : Page Facebook de la Primature du Faso
Du 23 au 25 septembre 2025, le Burkina Faso abrite le premier colloque international sur l'action anticipatoire. Il est organisé par le Laboratoire géosciences et environnement de l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, en collaboration avec le groupe de travail technique sur l'action anticipatoire sur le thème « Renforcement de la gestion anticipatoire des aléas climatiques au Burkina Faso : vers une collaboration multi-acteurs fondée sur les modèles et les savoirs locaux ». Ce colloque regroupe des scientifiques, des humanitaires et bien d'autres acteurs engagés dans la gestion des risques et des catastrophes naturelles.
Le colloque international sur l'action anticipatoire au Burkina Faso a pour objectif de contribuer à l'amélioration de la gestion des crises climatiques en intégrant l'action de prospective multi-acteurs à partir de modèles robustes comme l'aide à la prise de décision éclairée. Il se veut un cadre d'échanges entre chercheurs, acteurs institutionnels, humanitaires et communautaires.
Au Burkina Faso, les aléas climatiques tels que les sécheresses, les inondations, les vents violents ainsi que les vagues de chaleur, constituent des risques pour les populations et les infrastructures exposées. Selon de nombreuses projections, ces risques climatiques vont se renforcer au fil du temps avec des effets très néfastes dans plusieurs secteurs d'activités touchant les plus vulnérables.
Photo de familleAfin de réduire les effets négatifs des impacts des aléas climatiques, il est important de renforcer la prospection et la planification anticipatoire, à travers une collaboration multisectorielle fondée sur la science et les savoirs locaux. C'est pourquoi, au cours des 72 heures que va durer le colloque, les participants vont identifier les initiatives locales basées sur le savoir-faire local sur la prédiction du temps et du climat, prendre connaissance des initiatives existantes au niveau national en matière d'approches de prédiction des aléas et d'évaluation de leurs impacts sur les communautés, identifier les initiatives locales basées sur le savoir-faire local et autochtone en matière de prédiction du temps et du climat.
Ils vont aussi partager les expériences d'utilisation des modèles anticipatoires mis en œuvre dans d'autres pays afin de comprendre le cadre organisationnel de surveillance ou d'observation des aléas majeurs et procéder à un diagnostic des forces et faiblesses de l'utilisation des modèles anticipatoires par les structures spécialisées et proposer des solutions. Ces différentes phases devraient leur permettre de s'accorder sur le cadre organisationnel, le format de collaboration et d'identifier le rôle et la responsabilité des acteurs dans la surveillance des aléas naturels au moyen de modèles anticipatoires. Une feuille de route à soumettre aux décideurs pour l'adoption de la prise en compte de l'action anticipatoire et de ses préalables sera aussi proposée.
Pr. Seta Naba, directeur du laboratoire Géosciences et environnementSelon le directeur du laboratoire Géosciences et environnement, Pr Seta Naba, le colloque sera ponctué par trois sessions thématiques en lien avec les aléas majeurs connus au Burkina Faso que sont les sécheresses et vagues de chaleur, les inondations et les conflits et déplacements des populations à l'intérieur du pays du fait des catastrophes climatiques.
L'action anticipatoire, une réponse aux effets présents et futurs des aléas climatiques
À en croire Dr Diakaria Son, secrétaire exécutif du Conseil national pour la sécurité alimentaire et représentant le ministre de l'agriculture, l'adaptation aux changements climatiques doit se construire autour de l'approche de l'action anticipatoire, car c'est une approche permettant une prévention et une gestion plus efficaces des risques de catastrophes prévisibles.
Dr. Diakaria Son, secrétaire exécutif du Conseil national pour la sécurité alimentaire et représentant le ministre de l'agricultureC'est pourquoi il se réjouit de l'engouement suscité par la valorisation et la promotion de l'action anticipatoire, qui s'est concrétisé par la signature du Plan national d'action anticipatoire pour les inondations au Burkina Faso (PNAAI, 2025-2027) par le ministre en charge de l'agriculture.
Il n'a pas manqué de souligner l'importance d'une production de données scientifiques fiables pour une gestion anticipative efficace des risques climatiques. « C'est pourquoi je me réjouis de la tenue effective de ce colloque, organisé à point nommé et qui place la recherche au cœur des échanges, valorise les savoirs locaux et encourage la coopération », a-t-il indiqué.
Pour le coordonnateur résident du système des nations unies, Maurice Azonnankpo, les crises, quelles que soient leurs natures, ne sont pas des événements isolés, mais des phénomènes systémiques souvent prévisibles, qui continuent de désorganiser les mécanismes de réponse et de fragiliser les communautés.
« Face à cette réalité, l'action anticipatoire s'impose comme réponse stratégique, fondée sur l'exploitation de données climatiques et socio-économiques fiables ; des déclencheurs prédéfinis et validés et des mécanismes de financement préalablement négociés et pouvant être rapidement activés. C'est une approche innovante, pragmatique et humaine. Elle consiste à agir avant que la crise ne survienne ou que ses effets les plus néfastes ne se fassent sentir pleinement. Ainsi, elle permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de réduire les coûts humanitaires, de renforcer la résilience des systèmes locaux et de préserver la dignité des populations. L'action anticipatoire n'est pas une simple option. C'est une nécessité. Ce colloque constitue une étape décisive pour positionner le Burkina Faso comme un acteur de référence dans ce domaine à l'échelle régionale et internationale », a-t-il souligné.
Le président de l'université Joseph Ki-Zerbo, Pr Jean-François Silas Kobiané, qui a présidé l'ouverture des travaux, a salué l'organisation du présent colloque. « Les défis liés aux changements climatiques et à la résilience des communautés appellent une mobilisation de tous les savoirs et de tous les acteurs. Je forme donc le vœu que ce colloque soit un espace d'échanges fructueux, de partage d'expériences et de construction de solutions concrètes pour un Burkina Faso plus résilient et mieux préparé aux crises climatiques », a-t-il exhorté les participants.
Il faut noter que ce colloque international est placé sous le parrainage de Konomba Traoré, trésor humain vivant.
Armelle Ouédraogo
www.lefaso.net
Le 23 septembre 2025, un atelier de dissémination a réuni à Ouagadougou chercheurs, acteurs étatiques, ONG et producteurs agricoles. L'objectif était de présenter les résultats des essais sur de nouvelles formulations d'engrais NPK adaptées au riz et au maïs, et d'échanger sur leur efficacité en vue d'une adoption à grande échelle par les producteurs. L'initiative s'inscrit dans le cadre du projet Fertilizer Optimizer, financé par l'ONG AGRA.
Les travaux de recherche menés par l'Institut de l'environnement et de recherches agricoles (INERA) ont mis en évidence que le phosphore et l'azote sont les éléments nutritifs les plus limitants à la production du riz et du maïs au Burkina Faso. Or, la plupart des formulations d'engrais disponibles sur le marché présentent de faibles teneurs en phosphore, ce qui oblige les producteurs à appliquer des doses élevées pour couvrir les besoins des cultures.
L'engrais NPK 12-30-10 pour le riz à droite et l'engrais NPK 12-30-10-4,5Ca0 pour le maïs à gaucheLes experts de l'INERA recommandent désormais des formules avec une teneur en phosphore supérieure à 23 %. Ce seuil permet non seulement de répondre efficacement aux besoins nutritionnels du maïs et du riz, mais aussi de réduire le nombre de sacs d'engrais nécessaires, et donc les coûts à supporter par les producteurs. Les chercheurs insistent également sur l'importance des techniques d'application : l'apport doit être fait en poquet ou en bande, puis systématiquement enfoui afin d'améliorer l'efficience de l'utilisation des nutriments.
Selon Kadidia Doro Dao, chargée d'études au ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques, ces nouvelles formules marquent une rupture avec les engrais couramment utilisés. « Nous avons déjà des formulations classiques, utilisées sur presque toutes les spéculations. Mais celles qui sont présentées aujourd'hui sont spécifiques au riz et au maïs. Elles sont adaptées à ces deux cultures et permettront d'augmenter la production et la productivité », a-t-elle expliqué.
Elle ajoute que l'appropriation par les producteurs constitue une étape essentielle. Des tests de démonstration seront organisés sur le terrain pour prouver les résultats et inciter les producteurs à adopter ces formulations.
Un appui technique et financier de AGRA
De son côté, Abdoulaye Ouédraogo, chargé de projet à AGRA Burkina, a rappelé l'engagement de son organisation aux côtés de l'INERA. « AGRA accompagne techniquement et financièrement le développement et la dissémination de ces nouvelles formulations. Environ 300 000 dollars ont été mobilisés pour ce projet, et l'INERA a fait preuve d'une gestion rigoureuse des ressources », a-t-il souligné.
Pour lui, au-delà du financement, l'essentiel reste la mise en place de mécanismes de gestion efficaces, capables de garantir des résultats durables pour les producteurs agricoles.
Les résultats des essais sont jugés très encourageants par les chercheurs. Dr Jean Ouédraogo, coordonnateur du projet AGRA-IFBD, rappelle que le processus s'inscrit dans une dynamique de recherche initiée depuis une dizaine d'années. « Les diagnostics ont montré que le phosphore et l'azote sont les deux contraintes majeures pour les rendements. L'innovation a consisté à augmenter la teneur en phosphore dans la nouvelle formule de NPK, puisque l'azote peut être facilement apporté par l'urée », a-t-il expliqué.
Après deux années de vulgarisation, les résultats sont significatifs. Sur le riz, les rendements ont connu une augmentation de 10 à 12 % avec la même quantité de NPK 14-23-14, largement utilisé par les producteurs. Les performances sont encore plus marquées pour le maïs : sur des variétés hybrides testées à raison de 200 kg par hectare, les nouvelles formulations ont permis une hausse de rendement d'environ 30 %, alors même que l'investissement supplémentaire reste inférieur à 10 000 F CFA.
Dr Jean Ouédraogo, coordonnateur du projet AGRA-IFBD, a indiqué que l'innovation est l'augmentation de la teneur en phosphore dans la nouvelle formulation du NPKPour l'INERA et ses partenaires, ces résultats constituent un pas décisif vers l'amélioration de la productivité agricole au Burkina Faso, en particulier pour deux cultures stratégiques que sont le riz et le maïs. La prochaine étape sera de renforcer la vulgarisation auprès des producteurs, en multipliant les démonstrations et en mettant en place des mécanismes d'accompagnement adaptés. « L'enjeu est de permettre aux producteurs de constater eux-mêmes les performances de ces engrais et de s'approprier les pratiques d'application recommandées. L'offensive agricole nationale place le riz et le maïs au cœur des priorités, et ces nouvelles formulations peuvent contribuer à relever le défi », a conclu Dr Jean Ouédraogo.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Ce mardi 23 septembre 2025 à Ouagadougou, la Loterie nationale burkinabè (LONAB) a remis un chèque de 33 116 000 FCFA à Siaka Traoré, technicien en bâtiment résidant à Garghin. Avec une mise de seulement 300 FCFA au jeu 4+1 du PMU'B, il intègre désormais le cercle des multimillionnaires.
La cérémonie de remise s'est déroulée dans une ambiance conviviale, en présence des agents de la LONAB et des médias. Représentant le directeur général de la LONAB, Yamba Jean Zida a transmis le message du premier responsable, Ibrahim Ben Harouna Zarani, empêché. Dans son allocution, le directeur général a félicité le gagnant et salué la confiance renouvelée de la clientèle : « C'est avec une grande joie que je m'adresse à vous, à l'occasion de cette cérémonie qui consacre la remise d'un gros lot à un heureux gagnant du PMU'B. Le cercle des multimillionnaires faits par la LONAB ne cesse de s'élargir. Aujourd'hui, nous nous réjouissons de féliciter Siaka Traoré pour sa persévérance et sa confiance. »
Yamba Jean Zida, représentant le directeur général de la LONAB, a transmis un message de félicitations à l'heureux gagnantIl a également rappelé que la LONAB ne se limite pas à l'organisation de jeux de hasard, mais demeure un partenaire fidèle de l'État dans ses efforts de développement socio-économique.
L'heureux gagnant, Siaka Traoré, n'est pas un novice du PMU'B. Il a commencé à jouer en 1998. Mais c'est la première fois que la chance lui sourit avec une telle ampleur. Ému, il a confié : « Je suis franchement dépassé. À un moment donné, je me demandais même si c'était réel. Chaque jour, on joue, et il n'y a rien. Mais cette fois-ci, avec seulement 300 FCFA, j'ai décroché plus de 33 millions. C'est la preuve que la chance peut vous sourire à tout moment. »
Siaka Traoré, ingénieur en bâtiment, gagnant du jourS'il préfère prendre le temps de réfléchir avant de dévoiler ses projets, Siaka Traoré envisage néanmoins d'investir dans le bâtiment, son domaine de prédilection : « J'ai déjà un petit projet que je vais moderniser. Ce gain va me permettre de régler certains problèmes de matériel et d'aller plus loin dans ce que j'ai commencé. »
Pour la LONAB, ce gain illustre la fidélité des parieurs. Yamba Jean Zida, le représentant du directeur général, a insisté sur la relation de confiance qui lie la société à sa clientèle depuis sa création en 1967 : « Si les gens ne jouaient pas, nous n'aurions pas de gagnants à présenter. La confiance renouvelée de nos parieurs témoigne de la crédibilité de la LONAB. Siaka Traoré a prouvé qu'il n'est pas nécessaire de miser gros pour gagner. Avec seulement 300 francs, la chance lui a souri. »
En rappelant que la loterie n'est pas réservée aux personnes aisées, il a invité les Burkinabè à continuer de tenter leur chance, tout en soulignant que les bénéfices générés contribuent directement au développement national.
Au-delà des jackpots et des émotions suscitées par les remises de chèques, la LONAB revendique un rôle central dans l'économie nationale. Une partie importante des bénéfices issus de ses activités est reversée au Trésor public pour financer des projets sociaux et des investissements dans divers secteurs.
Le directeur général, dans son message, a d'ailleurs insisté sur cette dimension citoyenne : « La LONAB demeure un véritable partenaire de développement, fidèle aux côtés de l'État, dans sa quête d'un mieux-être pour les populations burkinabè. » Il a également adressé une pensée particulière aux Forces de défense et de sécurité engagées sur le terrain pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.
Avec ce nouveau succès, le cercle des gagnants du PMU'B s'agrandit. L'exemple de Siaka Traoré illustre parfaitement la devise de la LONAB : « Les lots aux gagnants, les bénéfices au Faso. »
Pour le technicien en bâtiment, ce gain inattendu est une véritable opportunité de concrétiser ses projets et d'offrir une vie meilleure à sa famille. Pour la LONAB, il s'agit d'une nouvelle preuve de sa capacité à créer des multimillionnaires et à renforcer sa relation de confiance avec ses clients.
Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Dans le communiqué ci-après, le ministre de l'économie et des finances rappelle au public que les opérations d'appel public à l'épargne sont soumises au visa préalable de l'Autorité des marchés financiers.
Cette note fait suite au constat selon lequel certaines personnes s'adonnent, sans aucune autorisation, à des opérations de collecte irrégulière de fonds auprès du public, de placements financiers ou de crédit, de prises de participations, cela, avec des promesses de les fructifier à des rendements élevés allant souvent à plus de 100% de la mise initiale et où en contrepartie de l'acquisition de biens immobiliers ou mobiliers (actions, obligations).
"J'invite les promoteurs des structures concernées ou impliquées à mettre immédiatement fin à leurs activités illégales et à prendre attache avec les Autorités compétentes aux fins de se conformer à la Réglementation en vigueur sous peine de sanctions. J'interpelle également la population à plus de vigilance et de retenue face à ce phénomène et à se référer strictement aux structures agréées par les autorités compétentes.
Pour toutes informations utiles, vous pouvez vous adresser aux services compétents de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique, sise à Ouaga 2000", rappelle le communiqué.
Ce mardi 23 septembre 2025, l'entreprise burkinabè « Faso Attiéké », spécialisée dans la production et la commercialisation de l'attieké au Burkina Faso, a marqué son passage sur le site de Faso Mêbo de Ouagadougou.
En lieu et place du ciment et du matériel de construction, Florence Bassono/Kaboré, la gérante de ladite entreprise, a choisi de nourrir les volontaires engagés sur le site. Car, selon ses dires, pour nourrir toutes ces 300 personnes engagées sur le site, les autorités déboursent chaque jour un budget. C'est pourquoi elle a voulu donner un coup de main à ce niveau.
Vue du nouveau produit de Faso Attiéké qui sera testé à Faso MêboEt c'est son nouveau produit intitulé « Attiéké Faso Mêbo » en hommage à cette initiative qu'elle a choisi d'offrir afin qu'ils soient les premiers à le tester. Et c'est un total de 100 kilogrammes d'attieké Faso Mêbo qui ont été offerts pour assurer le déjeuner des 300 personnes engagées sur le site.
La gérante de l'entreprise Faso Attiéké, Florence Bassono/Kaboré, apporte son apport à Faso MêboÀ travers ce geste, la promotrice dit vouloir encourager tous les citoyens à faire le pas, parce que l'on ne doit pas attendre d'avoir beaucoup avant de donner. Chaque geste, aussi petit soit-il, compte, dit-elle. « Cela ne coute rien, mais il y a du plaisir à nourrir les autres. Ce que l'on fait, on peut l'apporter, parce que c'est également un budget que Faso Mêbo débourse pour nourrir toutes ces personnes qui sont déployées sur le site et le faire, c'est également accompagner Faso Mêbo comme apporter du ciment et autres », foi de Mme Bassono. Les sachets d'attieké ont été accompagnés de plusieurs cartons de poissons.
Mme Bassono et son équipe posent à Faso MêboÀ la suite de la remise de ces aliments, Mme Bassono et son équipe ont mis la main à la pâte afin de se dévouer aussi physiquement pour la cause, en attendant un partenariat officiel qui va lui permettre d'apporter à manger aux ouvriers et volontaires engagés, a-t-elle souligné.
YZ
Lefaso.net
Ce mardi 23 septembre 2025, à Ouagadougou, le Directeur de cabinet de la Présidence du Faso, capitaine Anderson Medah, a procédé à la passation de service entre Le lieutenant Bernard Yaro et le capitaine Philippe Somda, à la tête de l'intendance de la Présidence du Faso.
"La gestion que j'entends instaurer sera placée sous le signe de la collaboration, du don de soi et de la disponibilité de chacun, afin que l'Intendance de la Présidence du Faso puisse continuer à jouer son rôle de soutien essentiel au Chef de l'État, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, dans sa noble mission pour un Burkina Faso libre, uni et prospère" a-t-il promis.
Comme conseil à l'intendant entrant, le capitaine Philippe Somda évoque la loyauté. "Mon lieutenant, ne vous trompez jamais sur le fait que votre première mission c'est de suivre les orientations de son excellence le chef de l'État" a-t-il conseillé, tout en souhaitant plein succès à son successeur.
Lefaso.net
Source : Présidence du Faso
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. » Jean d'Ormesson
26 septembre 2020 - 26 septembre 2025
5ᵉ anniversaire du rappel à Dieu de GUIGUEMDE née KIELWASSER Imogène Laure Cécile Awa, précédemment Senior Manager, E-banking Sales à Bank of Africa Kenya.
Le 26 septembre 2020, tu nous quittais laissant derrière toi un exemple de foi, de combativité, d'humilité et d'amour.
A l'occasion de ce triste anniversaire, les familles GUIGUEMDE et KIELWASSER, les familles alliées et amies, renouvellent leur profonde gratitude à toutes les personnes qui, depuis son départ, continuent de leur témoigner affection et soutiens multiformes.
Elles invitent tous ceux et celles qui l'ont connu et aimé à avoir une pensée pieuse pour elle.
Repose en paix, chère fille, sœur, cousine, amie, tante, épouse, mère.
Tu as vécu utile en partageant autour de toi gaieté, joie et amour.
Ton souvenir demeure vivant et ardant dans nos cœurs.
Rest In Eternal Peace until we meet again
Appel à projets : insertion des jeunes par la formation dans les métiers agrosylvopastoraux dans les régions du Kadiogo (ex Centre), du Nando (ex-Centre-Ouest) et du Guiriko (ex Hauts-Bassins)
La jeunesse burkinabè est une force essentielle pour l'avenir du pays. Pourtant, de nombreux jeunes peinent encore à accéder à des emplois décents, faute de qualifications adaptées aux besoins du marché.
Pour combler ce fossé, le programme BenkadiBaara, financé par l'Union européenne et mis en œuvre par l'agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement (LuxDev), lance un nouvel appel à projets offrant aux jeunes des formations qualifiantes directement reliées à des opportunités d'insertion professionnelle.
Cet appel cible spécifiquement les métiers agrosylvopastoraux, considérés comme stratégiques pour renforcer la résilience économique et environnementale du Burkina Faso, notamment dans les régions du Kadiogo, du Nando et du Guiriko.
Acteurs éligibles
Peuvent soumettre des projets :
• les faîtières, unions et réseaux d'entreprises du secteur agrosylvopastoral, ainsi que les organisations professionnelles de base qui leur sont affiliées, seuls ou en consortium, dès lors que ces structures disposent d'une capacité démontrée à proposer, au profit de leurs membres, des parcours de formation et d'insertion d'ampleur significative ;
• les entreprises privées opérant dans le secteur agrosylvopastoral, seules ou en consortium, dès lors qu'elles démontrent une réelle capacité à former et insérer des jeunes, en priorité pour répondre à leurs propres besoins en main-d'œuvre qualifiée ;
• les organisations non gouvernementales (ONG), associations et structures de la société civile légalement constituées et actives dans les domaines ciblés, uniquement lorsqu'elles présentent un projet en consortium avec une ou plusieurs entreprises du secteur productif.
NB : Les centres de formation privés agréés ne sont pas éligibles à soumettre directement des projets. Il est toutefois fortement recommandé aux acteurs éligibles listés ci-dessus de s'associer avec un ou plusieurs centres de formation pour garantir la qualité pédagogique et technique du processus de formation-insertion.
Secteurs visés
Les projets doivent porter sur les métiers agrosylvopastoraux à fort potentiel de l'économie verte notamment :
• agriculture écologique : agroécologie, production maraîchère biologique, production d'intrants maraîchers, développement de fermes agroécologiques, installation et maintenance de systèmes d'irrigation, entretien et réparation d'engins agricoles, etc. ;
• élevage : production animale, transformation du lait et de ses dérivés, fabrication d'aliments pour bétail, etc. ;
• sylviculture : production de plants (pépinières), apiculture, valorisation durable des ressources forestières, etc.
Les candidatures sont ouvertes en ligne via la plateforme Good Grants du 23 septembre au 14 octobre 2025 pour les métiers de l'agriculture biologique et du 23 septembre au 26 octobre 2025 pour les métiers de l'élevage et de la sylviculture en respectant les critères de sélection établis.
Lien de la plateforme de soumission : https://benkadibaara.grantplatform.com/
La sélection des projets se fera sur la base de leur pertinence, de l'expérience, de la capacité technique du porteur, du budget ainsi que de la stratégie d'accompagnement et d'insertion proposés.
Pour toute demande de clarification, les candidats peuvent s'adresser à l'équipe du programme via ces contacts :
• Région du Kadiogo (ex-Centre) : Email : joel.balima@luxdev.lu en gardant en copie mahamadi.compaore@luxdev.lu ; Tel : 01301410
• Région du Nando (ex-Centre-Ouest) : Email : adama.nacanabo@luxdev.lu en gardant en copie : drissa.fayama@luxdev.lu , Tel : 03484191
• Région du Guiriko (ex Hauts-Bassins) : Email : mariam.sidibe@luxdev.lu en gardant en copie : samba.biba@luxdev.lu, Tel : 03428204
Les dossiers de candidature doivent être enregistrés sur la plateforme au plus tard le 14 octobre 2025 pour les métiers de l'agriculture biologique et le 26 octobre 2025 pour les métiers de l'élevage et de la sylviculture.
Pour plus d'informations : www.luxdev.lu
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Sur initiative d'International Budget Partnership (IBP), Bureau Afrique francophone, en partenariat avec l'UEMOA et le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Ouagadougou a abrité, les 11 et 12 septembre 2025, le 1ᵉʳ Forum ouest-africain sur la gestion des finances publiques francophones. Le Premier président de la Cour des comptes du Burkina, Latin Poda, a suivi de bout en bout ces deux jours de réflexions sur cette question à enjeu fondamental qu'est la gestion des finances publiques. À l'issue de ce premier forum, le premier responsable de la Cour des comptes, Latin Poda, a bien voulu répondre à nos questions, notamment, et sans langue de bois, sur la vie de cette juridiction supérieure de contrôle des finances publiques du Burkina.
Lefaso.net : Au terme des deux jours de réflexions sur la gestion des finances publiques, dont vous avez présidé le déroulement, que peut-on retenir d'essentiel ?
Latin Poda : Il faut retenir que l'objectif est atteint, à savoir sensibiliser les acteurs impliqués dans les questions budgétaires aux défis et perspectives dans la gestion des finances publiques dans notre sous-région UEMOA. Et comme je l'ai dit dans mon discours de clôture, tous les acteurs ont joué le jeu, les débats ont été francs, ouverts et très riches. Nous avons beaucoup appris. Les défis ont été identifiés, les solutions proposées et les perspectives envisagées. Il appartient maintenant aux décideurs de prendre les mesures qu'il faut, pour rectifier les choses afin que les questions budgétaires puissent être mieux appréciées dans notre espace UEMOA ; que les huit directives qui ont été adoptées puissent être appliquées comme il faut, pour la bonne gouvernance financière de nos États.
Les discussions ont montré qu'il y a des difficultés qui sont partagées par l'ensemble des pays. Comment se présentent-elles ?
La première difficulté sur les questions budgétaires qui a été relevée, c'est l'indisponibilité de l'information financière. C'est vrai qu'il faut aller chercher l'information, mais en même temps, où la chercher ? Où la trouver ? Et est-ce qu'on la trouve là où on devrait la trouver ? L'autre difficulté, est que les questions budgétaires et financières ne sont pas à la portée de tout le monde ; il faut avoir une certaine expertise pour pouvoir lire un budget, l'apprécier, l'analyser et faire des critiques. Ensuite, l'autre difficulté, ce sont les rapports entre les acteurs du contrôle budgétaire (contrôle parlementaire, contrôle juridictionnel, voire le contrôle administratif qui se fait avant) et la société civile. Ce sont toutes ces interactions entre les acteurs des questions budgétaires qui ont été abordées, et des pistes de solutions ont été proposées. Je pense que les résultats de ce forum, s'ils sont exploités comme il faut, pourraient permettre de réduire quelques difficultés que nous connaissons.
La question de la volonté politique semble également se poser avec acuité...
Effectivement, j'ai parlé de la volonté politique par rapport à la Cour des comptes du Burkina, qui existe depuis 2000, mais qui, jusqu'à aujourd'hui, n'a pas la capacité normale de croisière pour avancer. La Cour des comptes du Burkina Faso est la deuxième à avoir été créée au sein de l'espace UEMOA, après celle du Sénégal. Les Cours des comptes de la Côte d'Ivoire et du Bénin sont relativement récentes ; elles ont vu le jour respectivement en 2018 et en 2023. Mais aujourd'hui, allez-y voir dans ces pays ; leurs Cours des comptes ont un siège digne de ce nom, leur budget leur est octroyé directement par l'Assemblée nationale et elles ont pratiquement une autonomie financière et de gestion dans leurs activités. Chez nous ici, depuis la création de la Cour des comptes en 2000, son budget annuel n'a jamais dépassé 500 millions FCFA.
Le Premier président de la Cour, Latin Poda, recevant, en signe de reconnaissance, un trophée des mains de Dr Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), partenaire au forum.... Pourtant elle est appelée à contrôler toutes les institutions nationales, et même au-delà !
Justement ! La Cour des comptes a des compétences étendues qui s'exercent aussi bien en matière juridictionnelle, non-juridictionnelle et d'assistance. Sans être exhaustif, je peux dire de manière plus précise que la Cour des comptes a pour mission de juger les comptes de gestion des comptables publics, de contrôler la légalité, la régularité et la gestion des opérations de l'État, des établissements publics de l'État, des collectivités territoriales, des entreprises publiques, des organismes bénéficiaires de subventions de l'État et des projets et programmes de développement. Elle a une mission d'assistance à l'Exécutif et au Parlement. La loi organique n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances lui confère en outre une mission d'évaluation des politiques publiques, de certification des comptes de l'État, d'émission d'avis sur les dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion, sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performance.
Je vous laisse apprécier l'ampleur de ces attributions. Pendant nos travaux, quelqu'un a parlé ici de l'ASCE-LC (Autorité supérieure de contrôle d'État et de la Lutte contre la corruption). Mais ce n'est pas comparable en termes de budget ! L'ASCE-LC avait un budget de près de trois milliards FCFA par an. Comparé au budget alloué à la Cour des comptes, c'est le jour et la nuit. Voilà pourquoi, je dis que l'efficacité de la Cour des comptes est une question de volonté politique. Si nos autorités veulent de la Cour des comptes, elles lui donneront les moyens pour fonctionner pleinement.
La Cour des comptes et l'ASCE-LC ne semblent-elles pas faire doublon, et n'est-ce pas là une des explications possibles ?
À cette question, je ne peux pas répondre. Il appartient aux autorités de faire une analyse, un diagnostic et de se prononcer sur la question. C'est d'ailleurs ce que le Premier ministre avait annoncé devant les députés, lorsqu'il a déclaré qu'une réflexion est menée pour faire le bilan de la plus-value des organes de contrôle en vue d'une réforme globale de leurs missions et modes opératoires. C'est donc une question de volonté politique, et il appartient au politique de décider.
Il est ressorti qu'au Sénégal par exemple, aller à la Cour des comptes est un prestige, au regard des attributions même de l'institution. Quelle est la situation de la ressource humaine de la Cour des comptes du Burkina ?
Justement, au Sénégal, les membres de la Cour des comptes ont un statut bien clair, avec des avantages très précis ; ce qui fait que la Cour est devenue attractive. Au Burkina, ce n'est pas le cas. Je prends le cas de nos assistants de vérification, ils sont en train de partir, parce qu'ils n'ont pas de statut, de régime juridique clair.
C'est dire que la Cour des comptes n'a pas un personnel fixe, à même de capitaliser les expériences ?
Non, malheureusement. Le dernier qui est venu me voir, c'est une dame ; elle a eu mieux ailleurs, elle va partir. C'est une préoccupation que nous avons posée depuis longtemps aux autorités. Nous avons attiré leur attention sur le sujet. Nous avons expliqué qu'il faut que cette question soit résolue, pour permettre à la Cour de préserver son personnel, d'avoir une stabilité dans son personnel. Malheureusement ! Et même notre loi qui est en révision depuis des années, aujourd'hui, elle est au niveau du cabinet du ministre en charge de la Justice, attendant la suite. Je ne sais même pas si d'ici à la fin de l'année, nous aurons cette loi révisée. Ce sont autant de questions qu'il faut résoudre, et qui me font dire que c'est une question de volonté politique pour le renforcement de capacités de la Cour des comptes.
N'y-a-t-il pas lieu de faire un état des lieux de la Cour, pour réajuster ce qui mérite de l'être, puis avancer ?
Oui, si les autorités veulent. Il y a des évaluations qui ont été faites sur la Cour des comptes. Nous-mêmes, venons de faire une évaluation sur la Cour sous la direction de l'Institut de développement de l'INTOSAI (IDI). C'est une évaluation qui a été faite sur des critères bien précis ; le diagnostic est là, les forces et les faiblesses de la Cour. Sur la base de ce diagnostic, on peut ajuster pour atteindre le bon fonctionnement. Donc, toutes les données sont-là, il ne reste plus qu'à les exploiter.
Pourtant, le Burkina semblait quand même inspirer tant de pays en la matière également !
Bien-sûr ! Dans l'espace UEMOA, la Cour des comptes du Burkina est la deuxième (le Sénégal en 1999 et le Burkina en 2000). Les autres pays sont venus après. Le Mali est le dernier pays dans l'espace UEMOA à avoir adopté la Cour des comptes dans sa Constitution, mais elle n'est pas encore effective. Au Niger, la Cour des comptes existait, elle avait été supprimée suite aux évènements de juillet 2023, mais elle a été restaurée. C'est dire donc qu'elle est nécessaire. Et plusieurs fois, notre Cour des comptes a été sollicitée pour apporter son expertise dans la sous-région. C'est dire tout le potentiel dont elle regorge, en termes de ressources humaines qualifiées.
Dans un contexte international où la ressource financière se fait de plus en plus rare, et au moment où la politique nationale consiste à compter davantage sur ses propres forces, avec en face des besoins énormes du fait de la situation sécuritaire, n'est-ce pas un moment qui exige de miser sur ces institutions de contrôle, notamment la Cour des comptes, au regard de ses missions ?
Tout à fait ! C'est une institution de contrôle, il faut lui donner les moyens de bien contrôler l'utilisation des ressources publiques, pour s'assurer qu'elles sont bien utilisées et qu'il n'y a pas de perditions. Dans ce contexte précis, je pense effectivement qu'il y a lieu de donner plus de moyens aux organes de contrôle des finances publiques pour faire leur travail, puisque la ressource est rare, il faut une bonne gestion de celle-ci.
Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net