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Diplomacy & Crisis News

Why Armenia and Azerbaijan Are on the Brink of War

Foreign Affairs - Thu, 01/10/2020 - 13:15
On September 27, fighting broke out between the militaries of Armenia and Azerbaijan. Domestic and international political factors militate against compromise.

Interview : 3 questions à Norbert Gaillard

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 01/10/2020 - 10:27

Auteur de l’article « Le COVID-19, accélérateur de la post-mondialisation », paru dans le numéro d’automne de Politique étrangère (3/2020), Norbert Gaillard, docteur en économie et consultant indépendant, répond à 3 questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

1) Dans votre article, vous expliquez que le COVID-19 précipite l’ère de la post-mondialisation. En quoi cette nouvelle ère se différencie-t-elle de la précédente ?

La mondialisation présupposait une relative confiance entre États et impliquait une forte interdépendance. Elle a été le fruit d’un consensus sur le mode de développement économique le plus adéquat pour élever durablement le niveau de croissance (le célèbre « Consensus de Washington »). L’idée dominante était que les économies devaient « s’ouvrir » et exploiter leurs avantages comparatifs. Tout d’abord, s’ouvrir commercialement, c’est-à-dire accroître les exportations autant que possible et éviter les mesures protectionnistes. Ensuite, s’ouvrir financièrement et attirer les investisseurs étrangers.

Si on examine ces 30 années de mondialisation, on peut établir plusieurs constats. Premièrement, les grandes puissances économiques ont accepté la complémentarité et l’interdépendance. Deuxièmement, la plupart des pays émergents ont joué le jeu en renonçant aux nationalisations, très répandues jusque dans les années 1970. Troisièmement, la signature de crédit de ces mêmes pays s’est globalement améliorée car ils ont su maîtriser leur endettement, dompter l’inflation et emprunter de plus en plus dans leur propre devise. Quatrièmement, les principales crises survenues entre 1991 et 2019 ont été le résultat de surchauffes économiques, dues à des spirales spéculatives et d’endettement (crise asiatique de 1997, débâcle des subprimes en 2007-2008), ou des choix d’ouverture économique forcenée sans véritable réforme structurelle (banqueroutes argentine et grecque de 2001-2002 et 2010-2012). Ces chocs n’ont pu être contenus que par des efforts de coopération entre Fonds monétaire international (FMI), gouvernements du G7, banquiers centraux et créanciers internationaux.

La pandémie du COVID-19 a malheureusement servi de double révélateur. Elle a montré les carences des vieux pays industrialisés en matière médicale et technologique. Plus grave, on s’est aperçu que des partenaires économiques aussi incontournables que la Chine et les États-Unis, du moins sous l’égide de Donald Trump, instrumentalisaient la crise sanitaire à des fins politiques.

C’est ici que l’on bascule dans ce que j’appelle la post-mondialisation, à savoir une logique d’interdépendance élevée en matière économique, commerciale, migratoire et technologique seulement entre des États (et leurs entreprises) dont les intérêts stratégiques et géopolitiques sont convergents, voire compatibles. Ce nouveau paradigme reflète une prise de conscience et préfigure un retour partiel à la Realpolitik. La mondialisation est difficile à poursuivre lorsque, pour certains États et gouvernements, le développement économique n’est pas une fin en soi mais bel et bien un moyen permettant d’étendre son influence politique.

Avec la post-mondialisation, la méfiance est malheureusement de rigueur. Le premier critère d’investissement à l’étranger pourrait bien devenir la compatibilité des valeurs du pays récipiendaire avec celles du pays exportateur de capitaux. Ensuite seulement seront pris en compte les critères traditionnels (coût de la main-d’œuvre, fiscalité, croissance du marché, etc.). Dans ce nouveau contexte, on devrait voir apparaître des systèmes d’alliances et d’interdépendances plus complexes. Avec la post-mondialisation, ce sont aussi les principes de la coopération internationale qui risquent d’être menacés, surtout avec la rivalité sino-américaine en toile de fond.

2) Justement, en quoi la rivalité entre Washington et Pékin a-t-elle remis en cause et fragilisé les principes libéraux fondateurs de la mondialisation ?

Le modèle de capitalisme chinois n’a évidemment jamais été libéral. Quant au modèle de capitalisme financier américain, il n’a cessé de s’éloigner des principes libéraux. En fait, les deux pays sont engagés depuis les années 1990 dans une course effrénée à la croissance économique. Ces fuites en avant comportent plusieurs points communs. Premièrement, une même volonté d’éviter une appréciation excessive de la devise nationale vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires (Europe et Japon). Deuxièmement, un soutien étatique aux entreprises, via des mesures protectionnistes (typiquement des barrières non tarifaires), des subventions et des renflouements (lors des crises financières). Troisièmement, l’encouragement à la constitution de grandes firmes multinationales. Aux États-Unis, les fusions-acquisitions fondées sur des effets de levier (fort endettement) ont pris le relais des politiques antitrust en vigueur jusque dans les années 1970. En Chine, c’est l’État lui-même qui fixe les priorités économiques et favorise l’émergence de grands groupes en situation de position dominante.

Durant plus de 25 ans, la relation sino-américaine a été décrite comme un partenariat gagnant-gagnant : les États-Unis importaient massivement des biens chinois tandis que la Chine achetait des Bons du Trésor américains. Ce pseudo-équilibre n’était que provisoire. Le creusement du déficit commercial américain s’est accompagné d’une désindustrialisation insupportable. Ce n’est pas un hasard si plusieurs États subissant de plein fouet la concurrence industrielle chinoise (Iowa, Michigan, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin) sont tombés dans le giron républicain lors de l’élection présidentielle de 2016. Les électeurs ont été sensibles au discours protectionniste et anti-chinois de Donald Trump. Ensuite, la politique monétaire accommodante de la banque centrale américaine s’est traduite par l’achat massif de Bons du Trésor, ce qui a réduit la dépendance à l’égard des créanciers étrangers (dont la Chine) et laissé les coudées franches à Washington pour critiquer de plus en plus ouvertement Pékin. Enfin, la stratégie de l’Empire du Milieu s’est avérée de plus en plus expansionniste et anti-américaine.

Après avoir eu tendance à pérenniser une mondialisation faussement libérale durant les années 1990 et 2000, la relation entre les deux grandes puissances s’est crispée et a abouti, sous la présidence de Donald Trump, à une rivalité inquiétante. Les États-Unis ont fini par payer la négligence et la naïveté de leurs dirigeants qui ont laissé filer les déficits et cru qu’ils pouvaient continuer à délocaliser en Chine, pays peu scrupuleux en matière de respect des règles de libre-échange et des droits de propriété.

Les tensions actuelles conduisent les États-Unis à opter pour une politique qui va à l’encontre de la doxa libérale. Par exemple, les mesures de rétorsion contre TikTok s’apparentent à une nationalisation rampante. C’est à peine croyable dans le temple du capitalisme. Les États-Unis sont restés passifs trop longtemps et tendent à surréagir aujourd’hui.

3) Quelle place l’Europe peut-elle occuper dans ce nouvel ordre international ?

L’Union européenne représente plus de 17 % du PIB mondial et 30 % du commercial mondial de biens et de services. Son premier client est les États-Unis et son premier fournisseur la Chine. À cette interdépendance commerciale s’ajoutent cependant des formes de dépendances problématiques. Par exemple, l’Europe et ses entreprises doivent composer avec l’extraterritorialité du droit américain et le rôle clé du dollar. Le Vieux Continent est aussi largement tributaire de la Chine en matière industrielle et technologique.

Que faire ? Je pense qu’il serait illusoire et inefficace de vouloir regagner une pseudo-souveraineté dans tous les domaines. Il faut cibler les secteurs qui méritent un regain d’investissement ou requièrent des rapatriements de capitaux. On peut imaginer un « système dual ». Là où les intérêts vitaux et régaliens sont en jeu, il faut restaurer une forme de souveraineté à l’échelle du continent. C’est le cas par exemple en matière technologique. Des coopérations renforcées et des synergies entre groupes européens devraient alors être autorisées. Dans les autres cas, c’est différent. Lorsque les chaînes de valeur sont directement ou indirectement menacées par des politiques néo-mercantilistes, comme on l’observe en Chine, des relocalisations sont à envisager mais elles doivent demeurer réalistes. Lorsque les investissements directs à l’étranger ont été essentiellement motivés par des coûts salariaux bas, les unités de production ne peuvent être relocalisées que dans d’autres États émergents. Il faut dès lors choisir des pays dont les systèmes politiques sont proches ou au moins restent compatibles avec le système de valeurs européennes. Dans ce cadre-là, l’Amérique latine et l’Inde ont une carte à jouer.

Un autre sujet primordial pour l’Europe est de s’assurer que les entreprises étrangères investissant dans l’Union ne bénéficient pas d’aide ou de subvention excessive de la part de leur État d’origine. La Commission européenne a commencé à se pencher sur cette question des distorsions de concurrence. L’objectif doit être clair : il faut réduire l’accès au marché unique aux firmes qui violent les principes de base de la concurrence. Il faut également les empêcher d’obtenir des aides communautaires, de candidater à des appels d’offres et de racheter des entreprises européennes. Pour cela, l’Europe doit exiger plus de transparence. Inévitablement, un dilemme risque de se poser entre libre circulation des capitaux et concurrence non faussée. Je pense que c’est ce second principe qui doit prévaloir. Néanmoins, la gouvernance de l’Union européenne n’est pas de nature à simplifier la résolution de ce problème. En effet, certains États membres sont depuis trop longtemps complaisants et peu regardants sur les flux financiers et les investissements entrants. La Commission et les États membres les plus déterminés devront, comme souvent, se montrer persuasifs.

Interview de Norbert Gaillard, réalisée le 1er octobre 2020.

Deterring ‘atrocious crimes’ contributes to development: International Criminal Court President

UN News Centre - Thu, 01/10/2020 - 06:30
Deterring genocides, armed conflicts and other atrocious crimes supports sustainable development says the President of the UN-backed International Criminal Court (ICC) Chile Eboe-Osuji.

On Iran, the Next Administration Must Break With the Past

Foreign Affairs - Wed, 30/09/2020 - 23:45
By putting diplomacy in the lead, the United States can address its discord with Iran and calibrate a smart and clear-eyed policy for the Middle East.

Au chevet de Beyrouth, que peut la France pour le Liban ?



Article publié dans The Conversation

Emmanuel Macron se rend de nouveau à Beyrouth ce lundi 31 août. Sa première visite pour témoigner de l’amitié de la France au pays du cèdre datait du jeudi 6 août, juste après l'explosion sur le port de Beyrouth, un drame de plus dans « ce pays bien-aimé », pour reprendre les mots du journaliste Jean‑Dominique Merchet.

Un drame qui fait la « une » des médias français et qui émeut, comme tous les drames traversés par le Liban. Pourquoi le Liban nous touche-t-il à ce point ?

Les liens historiques de la France avec ce pays sont connus : « Le Liban c’est la famille de la France », résume le ministre des Affaires Étrangères Jean‑Yves le Drian. « Une évidence qui s’impose, parce que c’est le Liban, parce que c’est la France », dit le président français à son arrivée.

Un intérêt français ancien

Son intérêt pour le pays n’est pas nouveau. Il l’a marqué dès sa campagne électorale par une visite en janvier 2017, puis ses équipes diplomatiques ou les nominations importantes (à la tête de la DGSE par exemple) ont compté plusieurs diplomates anciennement en poste à Beyrouth.

Mais au-delà des mots, la double impuissance occidentale et libanaise a ramené depuis longtemps les émotions à une nostalgie dépitée, plutôt que d’en faire des moteurs pour l’action. « Aidez-nous à vous aider, bon sang ! », lançait, il y a peu, le même Jean‑Yves Le Drian, résigné, à un pays plongé dans une crise multiple.

« Pauvre Liban », Pity the Nation, ouvrage de Robert Fisk, 1990. WikimediaCC BY

On se souvient de l’ouvrage du journaliste britannique Robert Fisk sur la guerre civile libanaise, Pity the Nationparu en 1990. Trente ans plus tard, on n’en finit toujours pas d’avoir pitié du « pauvre Liban ». Est-il enfin possible, cette fois, d’aller plus loin ?

L’émotion est vive aujourd’hui, encore faut-il en décrypter les ressorts : le Liban émeut pour des raisons romantiques sans doute nobles, mais il conviendrait d’être capable de traduire cette émotion politiquement et avec efficacité, ce qui jusqu’à présent n’a pas été le cas.

Que peut faire la France désormais, face aux grands « prédateurs » internationaux qui ne manqueront pas de suivre le « martyr » de Beyrouth avec intérêt ? Quels espoirs reste-t-il de promouvoir une certaine idée du Liban, et laquelle exactement ?

La violence du Liban

Les événements libanais remontent immédiatement au plus haut niveau des médias et de la décision politique en France. « On peut réveiller un président de la République en pleine nuit pour le Liban », nous confiait un diplomate français dans une discussion antérieure à l’explosion de Beyrouth. Il y a des raisons géopolitiques à cela.

La France connaît la violence du Liban : elle en a elle-même payé le prix avec l’assassinat de son ambassadeur Louis Delamare en 1981, l’attentat contre le quartier général des troupes françaises en 1983, ou plusieurs prises d’otages (dont le chercheur Michel Seurat ne revint jamais).

Un laboratoire permanent des rapports de force régionaux

Le pays reste par ailleurs un laboratoire permanent des rapports de force régionaux, comme l’a montré Bernard Rougier dans ses travaux (Le jihad au quotidien, 2004 ; L’oumma en fragments. Contrôler le sunnisme au Liban, 2011).

A l’inverse d’autres puissances qui voient le Liban comme un paramètre de l’enjeu syrien, Paris a tendance à voir la Syrie comme un paramètre (omniprésent) de l’enjeu libanais.

Au-delà de ce Liban qui compte régulièrement de nombreux ministres avec la double nationalité franco-libanaise, il y a la Méditerranée et le monde arabe, ce double voisinage stratégique crucial.

Il y a aussi les raisons affectives mais rationnelles. Si les Libanais restent proches de la France, cela signifie aussi que la France garde, grâce à eux, un peu d’influence ou au moins de visibilité en Méditerranée orientale.

Une influence française au Proche-Orient

Le Liban renvoie également à la question des chrétiens d’Orient, qui préoccupe Paris. D’autres puissances régionales ou partis libanais comme le Hezbollah n’ont pas manqué d’accuser la France et sa vision d’un Liban uniquement chrétien.

L’argument ne tient pas : on n’a jamais autant critiqué l’amitié franco-libanaise que lorsqu’elle était incarnée par Jacques Chirac et Rafic Hariri,lequel était… sunnite.

Le président Jacques Chirac en conversation avec le Premier Ministre libanais Rafic Hariri au palais de l’Elysée à Paris, le 28 septembre 1996. Pierre Verdy/AFP

En revanche, cette question est perçue comme légitime à Paris, non pas au nom du communautarisme mais à l’inverse, de l’universalisme : la France, estime-t-on, n’a pas à se cacher de défendre les minorités opprimées. Elle défend donc les chrétiens d’Orient aujourd’hui maltraités, comme elle a défendu les Kosovars musulmans à la fin des années 1990, ou les Rohingyas plus tard.

Le pouvoir de l’émotion
Lire la suite dans The Conversation

Moria fires aftermath: More than 1,000 asylum seekers relocated from Greece this year

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 20:33
Nearly 140 asylum seekers were relocated from Greece to Germany on Wednesday through a European Commission-funded initiative that has relocated more than 1,000 people so far this year alone, three UN agencies have reported. 

Guterres urges more countries to step up and fund global COVID-19 vaccine effort

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 19:43
The UN Secretary-General on Wednesday called for all nations to provide further urgently needed funds – the equivalent of the total spent on cigarettes worldwide every two weeks – on behalf of global COVID-19 vaccine efforts to ensure that everyone, everywhere, gets protection from the virus. 

Listen to older people’s ‘suggestions and ideas’ for more inclusive societies, urges UN chief

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 18:06
Amidst the COVID-19 pandemic, the world is reckoning with the disproportionate and severe impact that the virus has wrought on the “health…rights and well being” of older persons, the UN chief has said, marking the international day highlighting their issues.

Pour une retraite vraiment universelle

Le Monde Diplomatique - Wed, 30/09/2020 - 17:38
Contre l'avis des organisations de salariés et d'employeurs, le président de la République s'entête à vouloir réformer le système de retraite. Sous prétexte d'uniformisation, le modèle proposé, entérinant un recul du départ à taux plein, risque de conduire à un appauvrissement pour une majorité. / (...) / , , , , , - 2020/10

Libyan rivals conclude talks on key security and military issues

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 17:06
Delegations from Libya’s warring sides meeting in Egypt have concluded two days of security and military talks in efforts towards a lasting ceasefire, the UN political mission for the country, UNSMIL, has reported. 

The U.S. Intelligence Community Is Not Prepared for the China Threat

Foreign Affairs - Wed, 30/09/2020 - 16:07
Absent significant changes, the United States will be ill-prepared to compete with China on the global stage for decades to come.

Fausses indépendances

Le Monde Diplomatique - Wed, 30/09/2020 - 15:39
La Maison Blanche, vendredi 4 septembre 2020. La scène dure moins d'une minute. M. Donald Trump trône derrière un énorme bureau encombré de dorures et de téléphones que jouxtent deux petites tables nues qu'on pourrait prendre pour des pupitres d'écolier. Derrière l'une, le président serbe Aleksandar (...) / , , , , , - 2020/10

Thailand: More than 100 companies pledge to strengthen women’s economic empowerment

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 15:39
Chief executives of 110 companies in Thailand on Wednesday, have signed up to a new set of UN principles on women’s economic empowerment, pledging to improve gender equality in the boardroom, equal pay for equal work, and safer and more inclusive workplaces.

LIVE: UN chief, Prince Charles, rally ‘coalition of the willing’ to end biodiversity destruction

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 15:00
Here's our special LIVE coverage of the UN Summit on Biodiversity, where activists and senior UN officials are calling for urgent action on biodiversity, to help ensure sustainable development for all.  

France and the German Question, 1945-1990

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 30/09/2020 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère 
(n° 3/2020)
. Hans Stark, ancien secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Frédéric Bozo et Christian Wenkel
, France and the German Question, 1945-1990 (Berghahn Books, 2019, 308 pages).

On ne compte plus les livres sur les relations franco-allemandes. Celui qu’ont dirigé Frédéric Bozo et Christian Wenkel se démarque tout d’abord parce qu’il ne traite de la position (ou des positions) de la France face à la « question allemande » que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin du conflit Est-Ouest. L’approche des deux directeurs de cet ouvrage, qui enseignent l’histoire contemporaine à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle (F. Bozo) et à l’université d’Artois (C. Wenkel), arrive à point nommé, nombre de spécialistes s’interrogeant aujourd’hui sur le retour, voire la permanence d’une question allemande (voir par exemple : Robert Kagan, « The Next German Question », Foreign Affairs, mai-juin 2019). On avait donc tort de penser que l’unification avait enterré la question allemande. Mais si retour il y a, il n’est pas dû à une fracture allemande, mais à des fractures européennes, économiques, institutionnelles et politiques, ainsi qu’à l’affaiblissement relatif de la France et de la Grande-Bretagne.

D’où la nécessité, pour mieux en comprendre les origines, de placer la question allemande dans son contexte véritable : celui de la division allemande et de la division Est-Ouest – contexte très différent de celui que nous vivons actuellement. Réunissant les travaux d’une quinzaine d’historiens, l’ouvrage se divise en six grandes parties, consacrées à la période de la sortie de la Seconde Guerre mondiale, à la naissance du système des deux blocs, à la politique de De Gaulle, à l’Ostpolitik, aux changements intervenus durant les années 1980, enfin à l’effondrement du système Est-Ouest. Chaque partie se composant de deux à trois articles, les directeurs de l’ouvrage parviennent à analyser de façon à la fois synthétique et assez exhaustive la problématique de la question allemande et des défis qu’elle a lancés à la diplomatie française durant cette période. La chronologie des événements est respectée, mais cet aspect passe élégamment à l’arrière-plan, chaque contribution ayant sa logique propre.

On a là droit à une approche globale assez originale, l’ennui d’une énième analyse bilatérale des relations franco-allemandes (fût-ce sous l’angle de la politique française face à la « question allemande ») étant écarté par le cadre presque systématiquement trilatéral des contributions. Ainsi le rapport entre la France et la question allemande est‑il analysé en tenant compte du contexte de la construction européenne, de la sécurité transatlantique et de la politique à l’Est, ou bien des triangles que la France et l’Allemagne de l’Ouest formaient jadis avec des pays tiers comme la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Autriche, la Pologne, ou l’URSS, voire même la République démocratique allemande (RDA).

Enfin, cet ouvrage présente aussi des problématiques plus rarement analysées, mais riches en informations, comme les divergences franco-allemandes au sujet d’une éventuelle monnaie commune dans les années 1970, ou bien les rapports et échanges entre François Mitterrand et Willy Brandt. Pour prendre toutes les dimensions de l’attitude française face à la question allemande, l’ouvrage de Frédéric Bozo et Christian Wenkel est indispensable.

Hans Stark

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As historic virtual debate wraps, ‘our political leaders demonstrated their commitment to multilateralism,’ says UN Assembly President

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 01:29
For the first time in the history of the United Nations, global leaders were not able to meet in person for the General Assembly’s annual debate, but the 193-Member body’s President said on Tuesday that the precautions forced by the COVID-19 pandemic “did not prevent multilateralism from operating at the highest levels.”

The UN is ‘right platform’ to address global challenges – Tanzanian Ambassador

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 00:57
The COVID-19 outbreak reminds the world that we need “to enhance solidarity within the multilateral system” to confront global challenges, the representative of Tanzania told the closing session of the UN’s annual high-level session on Tuesday.

Nuclear threat against North Korea ‘continues unabated’, UN ambassador tells Assembly

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 00:44
During the past several decades, North Korea has done “everything possible” to safeguard peace and security on the Korean peninsula, the country’s representative told the UN high-level General Debate on Tuesday.

At UN, Uganda highlights COVID-19 response, commitment to sustainable development

UN News Centre - Wed, 30/09/2020 - 00:20
Through deliberate and targeted actions, Uganda has been able to contain the spread of COVID-19, the country’s representative to the UN told the General Assembly, adding that the Government also prioritized sustainable recovery from the pandemic in its national plans. 

UN Middle East envoy urges sides to engage ‘before it is too late’

UN News Centre - Tue, 29/09/2020 - 23:55
Israeli and Palestinian leaders, and their international partners, must urgently resume peace efforts “before it is too late”, UN Middle East envoy Nikolay Mladenov told the Security Council on Tuesday, echoing the Secretary-General. 

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