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Union européenne

Crise migratoire: l'UE attend plus de la Turquie

RFI (Europe) - Fri, 05/02/2016 - 12:50
La crise migratoire est au cœur d'entretiens tripartites ce vendredi 5 janvier à Athènes entre la France, l’Allemagne et la Grèce. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue allemand ont rencontré trois ministres grecs en charge du dossier puis le Premier ministre, Alexis Tsipras. L'accent a été mis sur le rôle que la Turquie doit jouer dans cette crise migratoire.
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Ales Bialiatski : "Loukachenko dupe l'Occident"

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 11:54

Le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, joue un double jeu avec l’UE et la Russie, tout comme l’a fait Nicolae Ceaușescu durant la Guerre froide, a expliqué Ales Bialiatski à EurActiv lors d’une interview exclusive.

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Les pays donateurs promettent 9 milliards d’euros pour la Syrie

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 11:31

Plus de neuf milliards d’euros ont été promis lors de la conférence de donateurs à Londres, le 4 février, pour aider les millions de Syriens épuisés par la guerre et tenter d'endiguer la crise des réfugiés qui menace de déstabiliser les pays d'ac

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L’UE suspend les sanctions contre l’Iran: des avantages pour qui?

EU-Logos Blog - Fri, 05/02/2016 - 11:14

En Août 2009, Mahmoud Ahmadinejad, membre du Parti conservateur, a commencé son deuxième mandat en tant que président de la République islamique d’Iran. Son intention était de poursuivre son programme nucléaire débuté en 2002, dans lequel il avait voulu la création d’une usine secrète pour l’enrichissement de l’uranium appauvri par la méthode de centrifugation, ne respectant pas les conditions imposées par le traité sur le Traité de non-prolifération, et en évitant de signer le Protocole additionnel à celui-ci. En 2007, le Conseil de sécurité de l’ONU avait préparé un projet de sanctions, considérées comme des mesures symboliques plus qu’économiques, afin de ne pas aggraver la situation politique et stratégique à l’échelle internationale. Cet article va analyser la trajectoire suivie par l’Union européenne pendant la période de la présidence Ahmadinejad; ensuite sera présentée la période de l’assouplissement des certaines sanctions jusqu’au 16 Janvier 2016 ; et enfin les consequences économiques de la suspension.

Le 9 Juin 2010, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1929 qui a introduit de nouvelles mesures restrictives contre l’Iran, engagé sur son enrichissement d’uranium. Selon l’organisation, ceci représentait une menace contre la paix et la sécurité internationale. Pour la première fois, les sanctions touchaient l’Iran sur plusieurs niveaux économiques, en mettant en évidence le véritable but des mesures contre la politique agressive de Mahmoud Ahmadinejad. En conséquence, l’Union européenne a également voulu contester le programme nucléaire du gouvernement conservateur. Le 26 Juillet 2010, en se présentant comme unique puissance, le Conseil européen a adopté une décision sur les mesures restrictives à l’encontre de l’Iran. La décision était basée sur des restrictions sur six points clés:

  • Les importations et exportations (interdiction des exportations d’armes vers l’Iran, de certains biens, de produits qui pouvaient être utilisés dans des activités liées à l’enrichissement; interdiction de l’importation de pétrole brut, de gaz naturel et de produits pétrochimiques et de pétrole; une interdiction sur la vente ou la fourniture d’équipements essentiels utilisés dans l’énergie, de l’or, d’autres métaux précieux et des diamants, et de certains équipements navals),

  • Secteur financier (gel des avoirs de la banque centrale de l’Iran et des grandes banques commerciales en Iran, des mécanismes de notification et d’autorisation d’introduction pour le transfert de fonds au-delà de certains montants dus par les banques iraniennes),

  • Secteur des transports (interdictions d’accès aux aéroports de l’UE pour les avions cargo iranienne, interdictions sur la fourniture de services de maintenance pour des aéronefs cargo iraniens et navires transportant des matières ou des marchandises prohibées),

  • Admission (définie comme le passage de personnes réputées associées à l’Iran pour la prolifération nucléaire dans les territoires de l’Union européenne),

  • Gel des fonds et des ressources économiques (lié à l’enrichissement d’uranium, sans toucher les ressources liées à la satisfaction des besoins fondamentaux de la population civile),

  • Autres mesures liées à la législation propre à chaque État membre.

Les conséquences des restrictions ont sérieusement affecté l’économie iranienne, tout comme l’économie européenne, et de plusieurs Etats membres. Cependant en 2013, après la victoire du réformateur Hassan Rouhani à la présidence contre le conservateur Mahmoud Ahmadinejad, l’Europe a commencé à nourrir un certain optimisme sur la base des déclarations du nouveau president élu. En effet, à plusieurs reprises le président Rouhani avait exprimé son intention de rendre sa politique étrangère moins agressive que son prédécesseur, en rétablissant des relations pacifiques avec les pays occidentaux. Le 24 Novembre 2013, à Genève, un accord a été atteint entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Iran. L’accord de quatre pages, visait à l’assouplissement des sanctions économiques contre Téhéran. Dans le même temps le gouvernement de Rouhani s’engageait d’un côté à produire de l’uranium seulement pour un usage civil, et de l’autre à fermer une nouvelle usine pour la production de plutonium, en donnant aussi la possibilité d’inspections à l’AIEA dans les centrales. Mais la mesure la plus importante était l’arrestation de la production d’uranium enrichi à 20% (pourcentage indispensable pour construire des dispositifs nucléaires). L’accord a été salué par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, qui en exprimant sa satisfaction, a aussi voulu l’amélioration des relations avec l’Iran. Compte tenu de l’approche compréhensive voulue par l’Europe vers l’Iran, l’accord aurait eu des implications politiques et économiques pour tous les intervenants. Les Etats concernés n’auraient plus proposé de nouvelles sanctions contre l’Iran, et ils acceptaient de suspendre l’interdiction des importations et des exportations des produits pétrochimiques. La suspension aurait touché aussi la fourniture de tous les services liés à la finance, à l’aide financière, et à l’assurance. En outre, l’UE voulait suspendre l’interdiction du commerce de l’or et des métaux précieux avec le gouvernement de l’Iran, ainsi qu’avec la Banque centrale iranienne. La suspension de l’interdiction de la fourniture et du transport de pétrole brut  était tout aussi importante que l’aide sur les transferts financiers. En effet, dans un premier temps, le Conseil a décidé de suspendre pendant six mois les restrictions mentionnées ci-dessus.

Le 14 Juillet 2015 a été une date symbolique pour la réalisation d’un nouvel accord à Vienne, car a été exprimé la volonté de la part de l’Iran, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis, et le Haut Représentant UE de parvenir à un règlement global, durable, et pacifique de la question nucléaire iranienne : le plan global d’action conjoint (JCPOA). Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2231, contenant le JCPOA. Quelques jours après, le Conseil de l’Union européenne a adopté des instruments juridiques contenant des actes supplémentaires pour améliorer les relations avec l’Iran. En particulier, ces lois prévoient que ces sanctions n’étaient plus appliquées à la fourniture de matériel parce que l’Iran avait:

  • modifié la production d’isotopes, qui étaient devenus stables,
  • modernisé le réacteur à Arak
  • réduit le stock d’uranium enrichi.

Après une année de médiation et de collaboration entre les intervenants, une nouvelle étape a été franchie le 18 octobre 2015, date à laquelle le Conseil a adopté les actes juridiques prévus pour suspendre les sanctions si l’AIEA, suite aux contrôles programmés pour janvier 2016, aurait confirmé que l’Iran avait respecté les termes des accords.

Enfin, le 16 Janvier 2016, le Conseil a suspendu toutes les sanctions économiques et des financières après que l’AIEA a vérifié la mise en œuvre des mesures contenues dans le Plan conjoint d’action global (JCPOA) de 2015, de la part de l’Iran.

Les conséquences de la suspension des sanctions sont remarquables. Dans le contexte géopolitique actuel, la reprise des relations avec un pays dans la région du Golfe, qui, jusqu’à il y a quelques années, est apparu comme une menace pour la paix et la sécurité internationales, peut être interprétée comme une victoire au niveau politique et économique.

Même si maintenant les médias parlent beaucoup des avantages pour l’économie iranienne, il convient de noter que la suspension des sanctions, à moyen terme, donnera des avantages nets pour plusieurs régions du monde. Il semble important de noter que, selon des économistes experts, tous les continents auront des avantages dans plusieurs domaines. En laissant de côté toutes les formes de propagande politique, l’économie mondiale subira des changements en positif. Les effets économiques les plus saillants pour l’Iran seront les suivantes:

  • La croissance du PIB de 5% en 2016,
  • Emission de 100 milliards de dollars qui étaient gelés suite à l’interdiction sur les exportations de pétrole et de gaz,
  • Mouvements du capital humain qui se traduira en échanges et en tourisme, qui va améliorer l’économie du pays.

En ce qui concerne l’économie des régions voisines et non-voisines, les principaux effets qu’on pourrait observer sont fondés:

  • sur l’augmentation des investissements d’au moins de la part de la Grande-Bretagne, la Chine, l’Inde, la Turquie et l’Arabie Saoudite afin d’exploiter les ressources énergétiques en Iran,
  • la diminution des dépenses publiques dans le Maghreb, notamment en Tunisie et en Egypte, grâce à la baisse du prix du pétrole, découlant de l’entrée de celui de l’Iran sur le marché international,
  • sur les échanges avec l’Europe, qui de 7,6 milliards de dollars en deux ans sera de 3,040 milliards de dollars (soit, l’augmentation de 400%),
  • Sur l’augmentation des investissements des pays asiatiques (surtout la Chine) dans le marché de la pétrochimie et du gaz iranien.

En fin de compte, les économistes les plus réputés soulignent que le libre-échange sera bénéfique non seulement pour le pays frappé par des sanctions. L’Iran est un pays riche sous plusieurs points de vue, et c’est aussi une ressource pour de nombreux pays voisins. En vérité, d’après la politique de détente du gouvernement Rouhani, ceux qui obtiendront plus de profits seront les six pays qui avaient voulu sanctionner la politique de Mahmoud Ahmadinejad.

Maria Elena Argano

En savoir plus:

Le plan d’action global commun et les mesures restrictives du Conseil de l’Union européenne : http://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/iran/jcpoa-restrictive-measures/

Statement by President of the European Council Herman Van Rompuy on the agreement on Iran’s nuclear programme:

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:U6j5zMR7p5kJ:www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2013/11/pdf/statement-by-president-herman-van-rompuy-on-the-agreement-on-iran-s-nuclear-programme/+&cd=1&hl=it&ct=clnk&gl=be

E3/EU +3 nuclear negotiations with Iran: Terms of the agreement on a Joint Plan of Action, including measures to be undertaken by the European Union:

http://eeas.europa.eu/statements/docs/2013/131219_02_en.pdf

Mesures restrictives de l’UE à l’encontre de l’Iran : http://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/iran/

Iran and consequences of lifting sanctions:

http://en.trend.az/business/economy/2432004.html

Source de l’image: https://pbs.twimg.com/media/CKw5fLpUcAA8fSp.jpg


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Le cas danois : l’Europe face à ses fantômes.

EU-Logos Blog - Fri, 05/02/2016 - 11:03

Mardi 26 janvier le Folketing a adopté un paquet législatif contenant des amendements qui modifient la législation danoise relative à l’asile et à l’immigration. Les changements ont reçu le soutien d’une vaste majorité au sein du parlement danois, y compris celui du parti social-démocrate. Les amendements en question ont été fortement critiqués dans la presse et évidemment au Parlement européen où la Commission Libe a consacré une après-midi à ce débat. Ces critiques visaient leur caractère restrictif visant à décourager l’afflux de demandeurs d’asile au Danemark. 

Parmi les mesures les plus contestées, et même les plus médiatisées, figurent celle relative à la possibilité de saisir les biens des demandeurs d’asile (objets de valeur et argent liquide) ayant une valeur supérieure à 10000 couronnes (1400 euros environ) et celles concernant le durcissement du droit au regroupement familial.

« Le projet de loi le plus mal compris de l’histoire du Danemark », avait déclaré le premier ministre danois, le libéral Lars Lokken Rasmussen en répondant aux critiques qui circulaient déjà avant l’approbation des mesures au parlement danois.

La première version du projet de loi prévoyait la confiscation des avoirs ayant une valeur supérieure à 400 euros. Pourtant, suite aux fortes critiques reçues, le gouvernement a finalement décidé de limiter à 1340 euros et d’exclure de la confiscation les biens ayant une « valeur sentimentale » pour les demandeurs d’asile, notamment les alliance de mariage. Comme l’ont déclaré, Inger Stojberg, ministre de l’Immigration, de l’Intégration et du Logement et Kristian Jensen, ministre des Affaires Etrangers, à l’occasion d’une audition en Commission LIBE lundi 25 janvier, à partir des années 1990 la loi danoise envisageait déjà la possibilité que les autorités puissent vérifier les moyens dont le demandeur dispose, au cas où il déclarait posséder des moyens suffisants pour couvrir son logement.

La loi approuvée donne aux autorités le droit de fouiller les bagages et les vêtements des demandeurs afin de retenir les avoirs dont ils disposent pour couvrir les dépenses de leur accueil et de leur séjour jusqu’à ce que leur demande soit traitée, puisque « ceux qui peuvent s’en sortir seuls ne doivent pas être aidés par l’Etat. »

 Des doutes demeurent à l’égard de la définition du concept de « valeur sentimentale », des limites du pouvoir des policiers dans la réquisition des biens et même de l’équité de la mesure, questions qui ont été aussi formulées pendant l’audition en Commission LIBE, notamment par les eurodéputées Laura Ferrara (EELD) et par Sophie in’t Veldt (ADLE). Les deux ministres danois ont expliqué que des mesures équivalentes s’appliquent déjà aux citoyens danois qui bénéficient des aides de l’Etat. De toute façon, ils ont au moins assuré que les demandeurs faisant l’objet de ces mesures auront le droit de s’adresser à un tribunal danois, au cas où ils voudraient s’y opposer.

 En outre des amendements ont été apportés aussi au droit au regroupement familial. Jusqu’aux récentes modifications, les bénéficiaires de la protection internationale pouvaient accéder au regroupement familial après un an de séjour au Danemark. A partir du mardi 26 janvier, ce temps d’attente sera prolongé jusqu’à 3 ans de séjour régulier pour ceux qui bénéficient d’une protection internationale subsidiaire et temporaire.

D’autres mesures restrictives concernent les critères pour obtenir un permis de résidence permanent, la réduction de la durée du statut de réfugié (de 5 ans à 2 ans), l’abolition du droit au logement en dehors des camps pour les couples ayant des enfants et, enfin, le durcissement des règles qui disciplinaient les condition pour acquérir un permis de résidence.

A l’occasion de l’audition à la Commission LIBE, le représentant de la Commission européenne Steve Ryan a remarqué que l’institution n’a pas encore été capable d’analyser de façon détaillée les projets de loi danois. En plus, il a souligné que bien que le pays soit lié aux principales conventions internationales en la matière (le Danemark a été le premier pays à signer la Convention de 1951 sur le statut des Réfugiés), il ne l’est pas à la législation européenne en matière d’asile et immigration, sauf pour le règlement Dublin et le système Eurodac. En tout cas, il a affirmé que même si un des pays contraints par les instruments législatifs adoptés dans le cadre du Titre V du Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne avait pris des mesures pareilles, notamment la confiscation des biens, celles ci ne seraient pas en contradiction avec la « directive accueil », qui laisse les Etats libres de vérifier les conditions de subsistance des demandeurs d’asile, à condition que la situation de vulnérabilité et de faiblesse de ces sujets soit prise en compte.

 D’autres interventions ont en même temps souligné que le caractère unilatéral, voir égoïste, de telles mesures, va représenter un facteur de fragmentation des politiques européennes en matière d’asile, en éloignant le chemin vers une solution commune. Le péril sera surtout celui de voir les autres pays de la région adopter des mesures pareilles. En effet, des mesures de ce type sont déjà appliquées en Suisse, où les demandeurs d’asile doivent remettre aux autorités leurs biens et argent d’une valeur supérieure à 1000 francs, et dans certains états de l’Allemagne du sud, Bade-Wurtenberg par exemple et également en Suisse.   

 Plusieurs voix se sont levées contre les amendements en question. Amnesty International a affirmé que les changements auront un effet catastrophique sur les personnes vulnérables qui, non seulement seront forcées de se séparer de leurs propres biens, mais devront aussi attendre des années pour voir leur famille enfin réunie. Selon Gauri van Gulik, le directeur de la section de Amnesty International en Europe et Asie Centrale « it’s simply cruel to force people who are running from conflicts to make an impossible choice: either bring children and other loved ones on dangerous, even lethal journeys, or leave them behind and face a prolonged separation while family members continue to suffer the horrors of war ». L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) est du même avis en accusant le pays de favoriser la peur et la xénophobie.

 De même, l’Institut Danois pour les Droits Humains a affirmé que le prolongement du délais pour la concession du droit au regroupement familial pourrait bien constituer une violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. En effet, selon le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Nils Muižnieks, s’exprimant dans une lettre adressée à la ministre danoise de  l’Immigration, de l’Intégration et du Logement «La proposition d’attendre trois ans avant de permettre aux bénéficiaires d’une protection subsidiaire temporaire d’exercer le droit au regroupement familial soulève des questions de compatibilité avec l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui protège le droit au respect de la vie familiale, et pourrait aussi porter atteinte au droit, pour les enfants, de vivre dans leur milieu familial, inscrit dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant». A son avis, même la loi concernant la possibilité de saisir les biens des demandeurs d’asile « pourrait constituer une atteinte à la dignité des personnes concernées. Elle pourrait aussi conduire à des violations du droit au respect de ses biens, consacré par l’article 1 du Protocole additionnel (n° 1) à la Convention européenne des droits de l’homme ».

 De toute façon, plusieurs commentateurs doutent que la confiscation des biens soit une mesure réellement dissuasive et efficace, comme souvent les demandeurs ne possèdent pas assez d’argent quand ils arrivent en Europe. En même temps, le montant des biens et d’argent saisi est trop faible pour que le montant de la confiscation soit en mesure de couvrir les frais de logement. Cela serait plutôt une loi symbolique, visant à dissuader l’arrivée de nouveaux demandeurs. Le Washington Post a comparé cette pratique à celle mise en place par les Nazi pendant la seconde Guerre Mondiale à l’égard des juifs. Des commentaires similaires ont été faits aussi par une partie de l’opinion publique.

 La tendance au durcissement des droits des étrangers s’était déjà manifesté l’année dernière. En août 2015 le parlement danois, dans le cadre d’une mesure appelée « integration benefits », avait déjà approuvé un paquet de mesures restrictives au regard des étrangers.

Le gouvernement danois avait ensuite sponsorisé les nouvelles mesures en publiant une publicité sur un célèbre journal libanais, (le Lebanon accueille actuellement environ 1 million de réfugiés syriens). L’annonce soulignait que le Danemark avait réduit les prestations sociales relatives aux réfugiées, en prévoyant que ceux qui bénéficient du statut en question auraient du attendre au moins un an pour que il puissent accéder au droit au regroupement familial, que le permis de résidence n’aurait été accordé qu’ à ceux qui parlaient déjà le danois et, enfin, que les demandeurs faisant l’objet d’un refus de protection auraient été envoyés directement dans leurs pays d’origine. Au mois de novembre d’autres changements ont été mis en place, notamment la possibilité de détenir les immigrés dans des « circonstances spéciales », et cela en diminuant relativement le contrôle juridictionnel.

 Le Danemark a accueilli, en 2015, 21500 réfugiés et il y en a 25000 attendus en 2016. Selon la ministre de l’Immigration, le pays est parmi les 10 pays européens qui accueillent le plus de réfugiés par habitant. Au mois de septembre 2015 elle avait affirmé vouloir réduire le nombre de demandeurs d’asile, qui a en fait augmenté d’un tiers par rapport à 2014. Le but serait celui de ne pas avoir la même situation qu’en Suède, qui a rétabli les contrôles aux frontières au mois de novembre 2015.

 Le cas danois démontre que ce qu’on appelle la « crise des réfugiés » est désormais devenue une crise de l’Europe, qui doit faire face tantôt aux tendances nationalistes et populistes de ses pays et à des solutions unilatérales qui évoquent un passé qui n’est pas trop loin, tantôt à un échec dans la recherche d’une solution commune, solution jamais accomplie et toujours plus loin.

 

Francesca Rondine

 

 

Pour en savoir plus :

 -Commission LIBE du 25/01/2016 :http://www.europarl.europa.eu/news/en/news-room/20160120IPR10778/Committee-on-Civil-Liberties-Justice-and-Home-Affairs-meeting-25012016-(PM)

 

-UNHCR :http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/refdaily?pass=52fc6fbd5&id=5695f0625

– Amnesty International :http://www.amnesty.eu/en/news/press-releases/all/denmark-parliament-should-reject-cruel-and-regressive-changes-to-refugee-law-0955/#.VrMzXscvhS_

 -Euractiv :http://www.euractiv.com/sections/justice-home-affairs/denmark-advertises-how-bad-country-refugees-317417

 -Lettre de Nils Muižnieks :http://www.coe.int/en/web/commissioner/-/denmark-amendments-to-the-aliens-act-risk-violating-international-legal-standards

 

 


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Assange: Suède et Royaume-Uni doivent «appliquer le verdict» de l'ONU

RFI (Europe) - Fri, 05/02/2016 - 10:55
Julian Assange vit dans les locaux de l'ambassade équatorienne à Londres depuis 4 ans. Le fondateur du site internet WikiLeaks s'y est réfugié pour échapper à un mandat d'arrêt international. Un comité d'experts de l'ONU considère cette détention comme illégale et demande à la Suède et au Royaume-Uni de l'indemniser. Julian Assange, au cours d'une conférence de presse, évoque une « victoire significative ».
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Les dérives de l'état d'urgence se multiplient en France

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 10:16

L’application de l’état d’urgence en France a provoqué de nombreuses violations des droits de l’homme, relève un rapport d’Amnesty international. L’ONG appelle le parlementaire à voter contre sa prolongation.

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MSF: L'Europe n'est pas à la hauteur dans la crise des réfugiés

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 10:11

Joanne Liu, la présidente dynamique de Médecins Sans Frontière ne mâche pas ses mots pour parler de la crise des réfugiés en Europe.

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L'UE pourrait installer des centres d'expulsion en Grèce et en Italie

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 10:10

Exclusif. En plus des hotspots, il faut mettre en place des centres de détentions pour le retour des migrants n'ayant pas obtenu l'asile, surtout s'ils sont récalcitrants, assure Dimitris Avramopoulos dans une interview à EurActiv.

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La Commission peine à estimer le coût de la crise des réfugiés

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 10:01

Le coût de l'accueil des demandeurs d'asile devrait avoir un impact important sur les finances publiques, mais l'UE n'est pas encore en mesure de donner des chiffres spécifiques, selon Pierre Moscovici.

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Le Luxembourg part à la conquête des astéroïdes

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 09:57

Le Luxembourg veut devenir la « référence européenne » dans le secteur de l'exploitation et de l'utilisation de ressources spatiales, comme les minéraux récoltés sur les astéroïdes.

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Le Parlement définit des lignes rouges pour le commerce des services

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 09:54

Le 3 février, le Parlement européen a adopté des lignes bleues et rouges pour les négociations en cours sur l’accord sur le commerce des services (TiSA).

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Réunion d'urgence de la Commission Juncker sur le budget du Portugal

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 09:47

Le collège des commissaires européens se réunit d’urgence vendredi, sur fond de crise concernant le budget du Portugal adopté sans l’aval de Bruxelles.C'est la première fois qu’un collège extraordinaire est organisé pour une question budgétaire.

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Article - 10 choses apprises à la plénière de février

Parlement européen (Nouvelles) - Fri, 05/02/2016 - 09:30
Séance plénière : La deuxième session plénière de l'année a été marquée par un débat sur le futur référendum britannique autour du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Les députés se sont également penchés sur la crise migratoire, l'avenir de l'espace Schengen, l'accord sur le commerce des services et les émissions de voitures.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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[Revue de Presse] Les perspectives de croissance revues à la baisse par la Commission européenne

Toute l'Europe - Fri, 05/02/2016 - 09:25
La Commission européenne a publié ce jeudi ses prévisions économiques de l'hiver, selon lesquelles plus de la moitié des pays de la zone euro devraient se préparer à serrer la ceinture pour respecter la Pacte de stabilité. Entre la crise migratoire, les doutes sur la survie de l'espace Schengen et l'important ralentissement du marché boursier asiatique, l'ensemble des Etats membres sont affectés par une conjoncture ne permettant pas une forte croissance. La France, entre autres, est pointée du doigt.
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Cancers, l'attitude coupable de la Commission européenne

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 09:04

En refusant de s’occuper des perturbateurs endocriniens, la Commission se met hors-la-loi, assure Michèle Rivasi, qui appelle à une action urgente.

Michèle Rivasi est une eurodéputée française d’Europe Écologie Les Verts depuis 2009 et fondatrice de l’ONG CRIIRAD.

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L'Europe aussi doit innover pour survivre

Euractiv.fr - Fri, 05/02/2016 - 08:20

À l’heure où le monde doit affronter une double révolution digitale et géostratégique qui réécrit les grands équilibres mondiaux, l’Europe devrait cristalliser nos espoirs et nos ambitions. Pour Philippe Nicholson, c’est tout le contraire qui se passe.

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L'Equateur, soutien résolu de Julian Assange

RFI (Europe) - Fri, 05/02/2016 - 07:41
Ce jeudi 4 février, le président équatorien Rafael Correa s'est félicité du fait que les Nations unies donnent raison à son gouvernement « après tant d'années », en jugeant illégal le confinement de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, qui vit reclus dans l'ambassade de Quito à Londres depuis 2012. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, invoqué des « tentatives d'espionnage et autres » depuis que son pays a accordé l'asile à M. Assange. Le fondateur de Wikileaks fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen suite à des accusations de viol lancées par une Suédoise en 2010.
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Allemagne: trois Algériens suspectés de préparer des attentats arrêtés

RFI (Europe) - Fri, 05/02/2016 - 02:10
La police allemande a arrêté trois Algériens soupçonnés d'appartenir à l'organisation terroriste Etat islamique et de préparer une attaque à Berlin. Ces arrestations coïncident avec le début des festivités du carnaval dans l'ouest de l'Allemagne, notamment à Cologne, pour lequel des mesures de sécurité renforcées ont été prises. 450 policiers ont participé à cette opération d’envergure qui s'est déroulée dans plusieurs villes d'Allemagne.
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Des dizaines de milliers de Syriens d’Alep en route vers la Turquie

RFI (Europe) - Thu, 04/02/2016 - 22:43
En Syrie, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont fui la région d'Alep depuis le début de l'offensive des forces pro-Assad cette semaine. Des réfugiés qui sont en route vers la frontière turque, où certains d'entre eux sont déjà arrivés. Une crise humanitaire potentielle selon plusieurs ONG, alors que la frontière avec la Turquie est beaucoup plus difficilement franchissable depuis quelques mois.
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