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Défense

Serval 2013. Maudite découverte. Kérosène algérien et hélicos belges

Bruxelles2 - Mon, 25/05/2015 - 14:40

(B2) Le général Barrera est un peu une des figures de l’armée française. Après avoir servi dans les Balkans (Bosnie, Kosovo) et en Afrique (Tchad, Côte d’Ivoire), il est envoyé au Mali en 2013 pour prendre la tête de l’opération Serval au Mali alors qu’il vient de prendre la tête de la 3e Brigade mécanisée (3BM). Pour l’avoir rencontré, dans le cadre de l’IHEDN, on peut dire que l’homme dégage une certaine intensité et ses « Notes de guerre » sur l’opération, menée à partir de janvier 2013 au Mali par l’armée française, en prennent de la graine. Pour ceux qui s’intéressent aux opérations modernes, de celles qui se mènent en quelque sorte « sabre au clair », ce livre mérite le détour. J’en ai retenu quelques passages. L’un est particulièrement poignant, sur les enfants soldats. Les deux autres sont plus géopolitiques sur la coopération avec l’Algérie et l’assistance belge et danoise.

Une découverte maudite : l’enfant soldat utilisé par les djihadistes

« Les légionnaires trouvent un enfant soldat blessé par éclats. Réfugié près d’un muret de pierre, sous une couverture, il grelotte de fièvre, impuissant devant l’infection de ses plaies. Cela fait deux à trois jours qu’il attend la mort … Un enfant qui n’a sans doute pas 15 ans. Cette découverte et celle qui va suivre ont incontestablement marqué un tournant pour les combattants de la brigade. (…) Nous avons compris, ce jour-là, pour ceux qui en doutaient, que notre adversaire n’était pas valeureux.  » L’enfant sera pris en charge par l’équipe médicale du régiment et « sauvé ».

Un peu plus tard, les « légionnaires découvrent dans (une) cache deux enfants armés et un adulte noir, anglophone, qui avouera plus tard être nigérian et affilié à Boko Haram. Après avoir enlevé une dizaine d’enfants, principalement peuls, dans la région de Gao, il les emmenés dans ce sanctuaire pour les éduquer et en faire de bons djihadistes. (…) Dans les heures qui suivirent, sapeurs et fantassins découvrirent des cadavres d’enfants dans la vallée, certains chargés de gourdes vides et envoyés à  la mort par les djihadistes assoiffés. »

Quelques jours plus tard, deux autres enfants soldats seront capturés. « Comme un esclave, le premier portait des bouteilles vides et un sac pour un groupe de djihadistes armés, abattus à très courte portée. » Il fut sauvé et « surpris de s’en sortir ». Grâce au sang-froid et « à l’entraînement des légionnaires ». « Le second fut blessé par une sentinelle à quelques dizaines de mètres de son bivouac. (Il) cherchait à s’infiltrer dans le dispositif en profitant de la végétation. » Blessure superficielle, il fut soigné et évacué à Tessalit.

« Ces visions provoqueront des blessures invisibles chez mes soldats (…). Ils devaient de passer dix jours à se battre sous un soleil sahélien mais ces images les hantaient, certains se demandant même s’ils n’avaient pas tiré sans le savoir sur un gamin qui avait l’âge de leur fils. L’enfant soldat, la pire découverte de cette vallée maudite ! « Les yeux vitrés, comme drogués, ces gosses étaient utilisés comme porteurs, messagers ou éclaireurs. Kidnappés dans la boucle du Niger, enlevés pour certains à leurs familles de bergers plus au nord, il seront ensuite envoyés à Bamako pour suivre un programme de réinsertion conduit par l’ONU. »

Le kérosène algérien…

A plusieurs reprises, dans son ouvrage, le général évoque les besoins en matériel, le ravitaillement en eau qui s’effectue à flux tendus, les pièces détachées qui manquent, le carburant nécessaire. C’est l’Algérie voisine qui fournira à plusieurs reprises le carburant nécessaire, les hommes allant se ravitailler dans des missions baptisées « Septenkéro »  (kérosène septentrional). « Cette livraison, plusieurs fois répétée dans les semaines suivantes, est la conséquence d’un accord entre les deux pays, touchés par le même terrorisme ». Les moyens de transport (avions ou hélicoptères) sont comptés également.

… et les hélicos belges et moyens danois

Le 6 mars, c’est un (nouvel) accrochage avec une « katiba du Muajao », provoquant plusieurs blessés, maliens et français…  Il y a deux blessés graves (alpha), un Malien, un Français, le brigadier-chef Wilfried Pingaud (lire aussi : Un 4e soldat français tué au Mali à l’est de Gao).  Les hélicoptères, « un Puma et un Agusta belge foncent vers l’ouest pour récupérer les cinq blessés. (…) Nos amis belges ont été engagés aux côtés de leurs alliés français pour sauver des vies. Il existe une vraie fraternité d’armes avec l’armée belge. Leurs pilotes d’hélicoptères et d’avions de transport ont été des nôtres. Tout au long de la campagne, ils nous ont acheminé l’approvisionnement nécessaire à Gao et Tessalit, prenant parfois le relais de nos avions à bout de potentiels. Sur les pistes les plus éloignées, les cocardes françaises ont souvent côtoyé celles des royaumes de Belgique et du Danemark. (*) »

Commentaire : ces besoins illustrent également, même si le général ne le mentionne pas précisément, la nécessité qu’il y aurait sans doute eu d’un soutien plus affirmé des Européens, ne serait-ce qu’en moyens de transport ou d’évacuation. Cette question n’est toujours pas réglée. Et d’un point de vue politique, on peut se demander si une opération identique devait être réitérée demain, est-ce que la situation serait considérablement changé. Le commentaire élogieux du général sur l’allié belge, à juste titre, ne serait peut-être plus de mise. Au vu du positionnement de l’actuel gouvernement belge dirigé par le libéral Charles Michel et de son ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), beaucoup plus réticent à s’engager dans les opérations en « Européen » (cf. RCA, EUNAVFOR Med), on peut se demander si un tel engagement aurait lieu aujourd’hui, pour des raisons budgétaires mais aussi politiques.

(NGV)

• « Opération Serval. Notes de guerre, Mali 2013 » Bernard Barrera. Editions Seuil, collection Sciences Humaines et Documents, mai 2015, 448 pages, 21,50 €

Lire aussi :

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Le chef des forces terrestres iraniennes demande plus de moyens pour combattre l’État islamique

Zone militaire - Mon, 25/05/2015 - 14:39

Commandant de la force al-Qods, l’unité des Gardiens de la révolution iranien chargée des opérations à l’étranger, le général Ghassem Souleimani n’a pas ménagé ses critiques à l’endroit des États-Unis, après les propos tenus par Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, sur la volonté des militaires irakiens à se battre contre les jihadistes […]

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Selon l’Otan, le groupe État islamique recrute en Afghanistan

Zone militaire - Mon, 25/05/2015 - 13:49

La proclamation d’un califat à cheval sur l’Irak et la Syrie divise la mouvance jihadiste entre ceux qui s’interrogent sur l’opportunité de faire allégeance au groupe État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie et ceux qui, au contraire, veulent rester dans le giron d’al-Qaïda. Ce débat fait ainsi apparaître des tensions, comme […]

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Trophées des champions de la Défense

RP Defense - Mon, 25/05/2015 - 12:55
Le ministre de la Défense a remis le trophée « Brigadier-chef Alexis Vastine » au sergent Martin Fourcade. - R. Pellegrino/ECPAD 19/05/2015 SCH Beltran - Armée de Terre La première édition de la cérémonie des trophées des champions de la Défense s’est...
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Barkhane : convoi dans le désert au Nord-Est du Niger

RP Defense - Mon, 25/05/2015 - 12:45
photo ECPAD Crédits : Etat-major des armées / ECPAD 13 mai 2015, au Nord-Est du Niger, lors de la progression d’un convoi dans le désert, les militaires de la force Barkhane interviennent pour désensabler un véhicule léger de reconnaissance et d'appui....
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Le phare de Tévennec à nouveau habité

MARTOLOD (Blog d'information marine) - Mon, 25/05/2015 - 11:30
Abandonné pendant un siècle, le phare maudit va de nouveau être habité durant soixante jours, l’automne prochain.

Passer soixante jours dans le phare de Tévennec situé dans le raz de Sein, au large du Finistère, c’est le projet de Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises. Ce passionné a décidé de s’y installer, afin de filmer les éléments et d’écrire un livre.

Dessiné par l’ingénieur Paul Joly, la construction du phare de Tévennec, situé au large de l’une des plus sauvages côtes Bretonnes, face à la dangereuse pointe du Raz, est lancée en 1869. L’endroit est très dangereux à cause de violents courants et l’augmentation croissante du cabotage dans les parages, surtout de nuit. Ce sera la raison d’être du phare de Tévennec et du phare de la Vieille. Jusqu’en 1910, cet édifice est occupé par des gardiens de phare. Le 7 février 1910, il devient le premier phare avec un feu automatisé.
Le phare semble jouir d’une sinistre réputation auprès des marins et des habitants. Tout commence par un fait tragique, selon la légende, un naufragé a été laissé pour mort sur les roches de ce phare, et aujourd’hui encore, à la différence de couleur des pierres, on peut visualiser l’emplacement de son cadavre. Avant sa construction, il y a eu des dizaines de naufrages sur ces rochers, comme Le Séduisant qui y a coulé avec ses mille marins. Les anciens y conduisaient en barque leurs trépassés. Pendant les cinq années de sa construction, des hurlements, des apparitions inexpliquées, des rires déments, des accidents mortels ont fait perdre la raison ou la vie à de nombreux ouvriers.
Le 15 mars 1875, bravant toutes les rumeurs, on allume le phare. Le feu installé est un feu fixe secteur Blanc et rouge. À sa mise en service une étrange malédiction plane sur ce lieu d’une grande beauté mais diablement sinistre quand les nuages sont bas et que les bruits les plus maléfiques semblent venir des entrailles de la mer. Classé à l’origine en tant que fanal de quatrième catégorie par l’administration des Ponts et Chaussées, un seul gardien y est affecté avec pour mission d’assurer son service à l’année, comme ses confrères installés dans les maisons-phares du littoral. Henri Prosmoguer en devient le tout premier gardien d’une longue liste d’hommes et de femmes qui se succèderont durant trente ans sur cet îlot d’angoisse et de tourmente. Les deux premiers gardiens du lieu sombreront dans la maladie mentale provoquée par une longue solitude peuplée de bruits nocturnes. Deux gardiens trouveront la mort dont un qui tombera sur un couteau. Le beau-père d’un gardien sera emporté par une lame. Un nourrisson, enfant d’un couple gardiennant le phare, y meure. Face aux difficultés de recrutement, l’administration des Ponts et Chaussées renonce à faire garder Tévennec et y installe en 1910 un feu permanent. Depuis, plus personne n’habite le phare.
En 1939, est installé un feu auxiliaire directionnel intense dans le relèvement 328°. Il devient un feu scintillant, secteurs blanc et rouge.
Récemment, des plongeurs ont découvert une grotte sous-marine traversant l’îlot de part en part. Lorsque des vagues s’y engouffrent, l’air s’en échappe par des failles dans la roche, ce qui produit des hululements sinistres, d’où peut-être l’origine de ces cris mystérieux.
Une convention d’occupation du phare de Tévennec a été signée le 10 juin 2011 à Brest pour une durée de dix ans entre les services de l’État et la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises (SNPB). Marc Pointud le président de cette association a décidé de s’y installer durant les mois d’octobre et novembre prochains, afin de filmer les éléments et d’écrire un livre. Le projet, intitulé « Lumière sur Tévennec », a pour objectif de soutenir la restauration du phare, de défendre la cause des phares en mer et de mettre en lumière l’utilité de la présence humaine dans ces lieux de patrimoine. À terme l’objectif de la SNPB est d’ouvrir une maison d’artistes, après restauration progressive des lieux. Une campagne de financement participatif a été lancée afin de récolter les 6 800 euros nécessaires à sa rénovation.

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Le chef du Pentagone critique sévèrement l’attitude des forces irakiennes à Ramadi

Zone militaire - Mon, 25/05/2015 - 11:19

La semaine passée, la ville de Ramadi, capitale de la province d’al-Anbar, en Irak, tombait aux mains des jihadistes du groupe État islamique (EI ou Daesh) à l’issue de combats ayant fait au moins 500 tués (y compris parmi les civils). Pour le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain, les forces irakiennes « n’ont […]

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Mer de Chine méridionale: la guerre des mots continue

Lignes de défense - Mon, 25/05/2015 - 11:10

Suite de mon post du 22 mai sur les incidents sino-américain en mer de Chine méridionale.

Dans son édition de ce lundi, le tabloïd chinois Global Times qui appartient au Quotidien du peuple, l'organe officiel du PC chinois, estime qu'une "guerre est inévitable" entre la Chine et les Etats-Unis concernant la mer de Chine méridionale si Washington ne renonce pas à exiger que Pékin arrête de bâtir des îles artificielles dans ce secteur. Le Global Times écrit dans un éditorial que la Chine est résolue à terminer les travaux entrepris. L'article en anglais est à lire ici.

Pour sa part, le Washington Free Beacon affirme que l'armée chinoise a tenté de brouiller les communications entre des drones ISR américains et leur station de contrôle, voire de prendre le contrôle d'un drone Global Hawk. Une information qui n'a pas été officiellement commentée par le Pentagone. L'article est à lire ici.

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Un nouveau service militaire pour «mille jeunes au maximum»

Blog Secret Défense - Mon, 25/05/2015 - 10:45
Grand succès outre-mer, le service militaire adapté est importé en métropole sous la forme du SMV. Une expérimentation très modeste
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Les fusiliers de la Marine et de l’armée de l’Air vont recruter

Zone militaire - Mon, 25/05/2015 - 10:17

Le projet d’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019 a revu à la baisse les objectifs en matière de déflation d’effectifs. Si l’armée de Terre va devoir massivement recruter afin de disposer d’une Force opérationnelle terrestre à 77.000 hommes (contre 66.000 comme il était initialement prévu), la Marine nationale et l’armée de l’Air vont […]

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Aux marges de la Grande Guerre. L'empire colonial: terrains, hommes et propagandes

Lignes de défense - Mon, 25/05/2015 - 08:56

La Société française d’histoire des outre-mers organise un colloque les 4 (début à 9h) et 5 juin à Paris; il porte sur l'empire colonial et la Grande Guerre. Ces deux journées s'annoncent prometteuses.

Le colloque SFHOM ne nécessite pas de réservation. L’entrée est libre. Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 12, place du Panthéon, Paris.

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Il y a un an, à Djibouti

Bruxelles2 - Sun, 24/05/2015 - 22:45

(B2) Il y a un an, le 24 mai 2014, trois membres de la mission européenne de renforcement des capacités en Afrique de l’est (EUCAP Nestor) étaient gravement blessés lors d’un lâche attentat terroriste qui frappait le Restaurant La Chaumière en plein centre de Djibouti. Tous les trois venaient de rejoindre la mission et célébraient ce soir-là leur installation (lire : Attentat à Djibouti. Plusieurs membres des missions européennes PSDC blessés).

Un an plus tard, indique la mission EUCAP Nestor « deux d’entre eux luttent encore avec les terribles conséquences de l’attentat. Leur vie ne sera plus jamais la même. » Et le chef de la mission Etienne de Poncins d’ « exprimer tout le soutien, réconfort et meilleurs voeux de rétablissement complet ».

(NGV)

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L'honneur du soldat (A. Guinier)

EGEABLOG - Sun, 24/05/2015 - 21:48

Voici un livre précis et érudit, mais dont la la signification dépasse celle d'une "simple" (!) thèse. Le texte a en effet obtenu le prix d'histoire militaire 2013, ce qui signale sa valeur scientifique. Pourtant, il intéressera le public féru des choses militaires, au-delà des simples spécialistes d'histoire militaire. Car au-delà de la période choisie (celle des Lumières jusqu'à la Révolution), il soulève bien des enjeux, toujours pertinents aujourd'hui : ceux de l'autonomie du soldat. Précisons : de l'homme du rang. Trop souvent en effet on réduit la question de la liberté d'appréciation du militaire à celle de l'officier, considérant implicitement le soldat comme "à disposition" de ce dernier. Rares sont les réflexions sur l'homme du rang. C'est d'abord l'objet de ce livre.

L'honneur du soldat , Éthique martiale et discipline guerrière dans la France des Lumières, Arnaud Guinier (préface d'Hervé Drévillon) Champ Vallon, 2014, 414 p., 28 euros

L'ouvrage s'interroge d'abord sur un double problème : à la fois un problème d'efficacité militaire, pour répondre aux succès des armées du roi de Prusse ; et celui de la discipline, soulevé par Michel Foucault.

Derrière le débat autour de l'ordre mince contre l'ordre profond se noue une autre discussion : le soldat doit-il être un automate (comme on avait coutume de le voir chez le Prussien) ou est-il nécessaire de lui accorder une certaine autonomie ? cette dernière apparaît comme nécessaire pour répondre aux difficultés tactiques : à la fois l'adaptation aux irrégularités du terrain, la prise en compte du chaos du combat, enfin la nécessité de préserver un élan qui ajoute à la masse (au fond, l'opposition entre le choc et la manœuvre).

Il s'ensuit, dès les années 1740, un grand débat nourri par de nombreux officiers. Ce débat s'articule autour de deux tendances : d'une part, celle des Lumières, mouvement philosophique prégnant à l'époque et qui déborde aussi sur l'armée (à l'époque, à la fois milice et armée de métier); d'autre part, celle de l'honneur. La notion est composite mais on peut y voir deux sources : aussi bien celle des origines aristocratiques de nombreux officiers, toujours attentifs à leur tradition chevaleresque ; d'autre part, déjà, un tropisme français qui fait partie de la culture nationale (voir Philippe d'Irribarne qui identifie l'honneur comme prégnant dans la culture française).

Ainsi se constitue peu à peu la figure du soldat citoyen, conjointement à la solution tactique adoptée, celle de l'ordre mixte.

Aussi, la Révolution n'apparaît pas comme une rupture aussi flagrante qu'il y paraît. Certes, initialement, le choc produit une politisation de nombre de soldats (le débat n'est plus alors le fait des seuls officiers, désormais les soldats y participent). La vertu remplace l'honneur, la conscience politique celle de la réputation sociale qui était auparavant recherchée. On passe alors au citoyen-soldat. Mais rapidement, le retour aux conceptions prévalant avant la Révolution s'effectue, au travers de la loi Jourdan et de la conscription. Alors, le soldat est moins volontaire et la question de la discipline revient : toujours, il faut lier l'efficacité au combat (à la fois esprit de corps et esprit d’initiative) tout en laissant place au statut politique du soldat, désormais non plus professionnel, mais citoyen.

Le lecteur l'aura compris : il ne s'agit pas de grande tactique (d'aucuns parleraient de stratégie) même si on retrouve bien des continuités qui vont de Guibert à Bonaparte : disons qu'au niveau subordonné, celui de la micro tactique, de la discipline et du soldat, les enjeux politiques et militaires s'articulent également avec complexité, selon des difficultés qui existent toujours aujourd’hui.

Autant de raisons qui font de ce livre un ouvrage bien plus accessible qu'une simple thèse destinée aux spécialistes d'histoire militaire.

O. Kempf

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Du neuf à La Ferté

Le mamouth (Blog) - Sun, 24/05/2015 - 20:22
La traditionnelle fête aérienne a partiellement renouvelé son plateau cette année, avec du neuf, en l'air
Plus d'infos »
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L’UE condamne l’assassinat d’un chef d’opposition au Burundi et demande aux autorités d’agir

Bruxelles2 - Sun, 24/05/2015 - 17:57

(BRUXELLES2) L’Union européenne a tenu à condamner, par la voix d’un porte-parole de la Haute représentante « avec force l’attentat meurtrier d’hier contre un membre de l’opposition ainsi que l’attentat au marché central de la veille. La prolifération de la violence des derniers jours risque de mener le pays à la violence généralisée. » Un message qui traduit, de façon diplomatique, une certaine défiance envers le gouvernement au pouvoir.

Traduction en justice des coupables

C’est « aux autorités burundaises de traduire en justice les acteurs de ces crimes et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la violence politique de se propager. Cela doit se faire dans le respect des droits de l’homme de tous les Burundais, y compris la liberté de réunion, d’association et d’expression ».

Pas d’élections précipitées

Et l’Union européenne « appelle à la retenue et exhorte tous les acteurs à s’engager de bonne foi dans le dialogue politique engagé depuis quelques jours. Nous ne pouvons laisser le pays être pris en otage par ceux qui veulent aller précipitamment vers des élections sans mettre en place les conditions nécessaires pour des élections pacifiques, crédibles et inclusives au Burundi.

Tout faire pour désamorcer la crise

« Nous encourageons la région, l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’est, et la Conférence internationale de la région des Grands lacs à ne ménager aucun effort pour désamorcer la crise » conclut le message européen. L’UE soutient d’ailleurs « pleinement » les efforts de l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Said Djinnit.

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En Pologne, un camp d'entraînement d'élite pour missions à haut risque

Lignes de défense - Sun, 24/05/2015 - 14:57

Stanislaw Waszak, de l'AFP, a publié le 21 mai un intéressant reportage sur l'Académie européenne de sécurité, un centre de formation pour les employés et futurs employés des ESSD. Ce centre a déjà fait l'objet de plusieurs reportages. Celui-ci compte parmi les meilleurs; je le partage donc, avec quelques-unes des photos prises à cette occasion.

 

"Vous avez tué un gosse ! Ça va pas !", lance Ralph en direction de cinq hommes armés jusqu'aux dents qui viennent de prendre d'assaut une maison d'habitation. Les traces de balles sur le corps du petit mannequin ne laissent aucun doute. L'exercice est "à refaire !"
Ralph, qui préfère ne pas donner son nom, et Criss Watts sont deux instructeurs de l'agence britannique UCP spécialisée dans la protection rapprochée. Ils sont des habitués de l'Académie européenne de sécurité (ESA), un centre privé d'entraînement et de formation d'agents pour des missions en zones hostiles, situé à Wlosciejewki près de Poznan, dans l'ouest de la Pologne. Etendu sur une centaine d'hectares dans un cadre bucolique de la campagne polonaise, au milieu de champs, de petits bois et de lacs, ce centre abrite un choix exceptionnel en Europe d'infrastructures sophistiquées pour mettre à l'épreuve les futurs gardes du corps des VIP et les "contractors", ces employés de sociétés militaires privées. Le petit commando d'agents UCP, composé d'un Britannique, un Italien, un Espagnol et un Colombien, passe sa matinée dans le village de combat, une réplique grandeur nature d'un quartier de Mogadiscio, avec des maisons d'habitation ocre et des inscriptions en arabe, un hôtel, un café, un arrêt de bus et un marché. La poussière de sable apporte une touche de réalisme supplémentaire aux scènes de violence en ville qu'ils jouent et rejouent à l'infini.
"Au Royaume-Uni, il est impossible d'offrir une formation à ce niveau. Il y a beaucoup de contraintes, on peut tirer sur un stand mais pas pendant l'entraînement. Ici au contraire, on peut utiliser les différents calibres: 7,62 mm, 9 mm ou 5,56 mm, un m4, un AK47 ou un Glock, toute la gamme de pistolets", explique à l'AFP Criss, 49 ans, dont trois décennies passées dans la protection à haut risque.
"On parcourt le monde à la recherche des cadres les plus réalistes possibles pour nos formations", déclare-t-il. Et à ses yeux, "celui-ci est certainement le meilleur". "Le client nous paie pour être certain de rester en vie. Nous, on veut être certains que nos agents rentrent indemnes", explique Criss, et ce "alors que tout peut arriver: un membre de l'organisation Etat islamique peut toujours se cacher derrière la colline..."


Un autre grand groupe s'exerce sur un grand terrain de tir, pourvu notamment d'un stand de 350 mètres, d'un autre à trois axes de tir et d'un stand de tir dynamique, où l'on tire en courant. L'entraînement est conduit par Pawel Brozek, l'un des instructeurs d'ESA. Son visage d'adolescent ne le dit pas mais Pawel a passé sept ans dans les forces spéciales polonaises, dont plusieurs rotations en Afghanistan et en Irak.
"On a des stagiaires de tous les continents. On forme des agents de sécurité d'Arabie saoudite, du Bangladesh, d'Oman en contrats gouvernementaux. On a aussi des contractors d'agences de protection, et des gens qui viennent individuellement pour se former en vue de trouver un job", indique Pawel.
Le groupe qu'il entraîne actuellement suit une formation d'agents de sécurité en mer, très prisés pour protéger les bateaux contre les pirates.
Les 26 stagiaires de neuf pays (Brésil, Colombie, Ghana, Afrique du Sud, Croatie, Allemagne, Pologne, Portugal et Espagne) suivent la première partie de leur stage à Gdynia, un port sur la Baltique. "C'est le côté réaliste qui attire chez nous: la formation maritime se fait sur des vrais bateaux et avec le même matériel que celui utilisé en mer. On travaille aussi sur des simulateurs de l'Académie maritime de Gdynia", souligne Pawel, avant d'ordonner des exercices sur le pont d'un grand roulier en rade dans le port.
Chaque futur agent doit obtenir une licence de travailleur en mer. Pour y parvenir, il doit apprendre les procédures spécifiques et le droit maritime, savoir se servir de radars, identifier un bateau, définir sa vitesse et les distances, communiquer avec l'équipage et, bien sûr, engager des actions dissuasives pour prévenir l'abordage.
"L'intérêt pour ce genre de stages est très grand", indique Pawel. Il faut débourser environ 2.000 euros pour y participer. "J'ai fait des économies pour être là. J'ai tout misé dessus", reconnaît Wanderlei Cunha, 34 ans, un ancien membre des forces spéciales brésiliennes. Ervin Cahut, 40 ans, ex-membre d'une unité antiterroriste croate, est optimiste sur ses débouchés. "Je pense que des entreprises qui ont besoin de types comme moi pour protéger leurs bateaux vont me prendre" grâce au certificat d'ESA reconnu à travers le monde, dit-il.
Pour Criss l'instructeur, ce qui compte dans ce métier c'est "la perfection dans le moindre détail". A un pas près, "si tu passes ici, tu es vivant, si tu passes là, tu es mort".

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Top Chef version militaire

RP Defense - Sun, 24/05/2015 - 12:55
Laurent Mari (à droite) et Christophe Ferreira de Toulon, grand vainqueur de l’épreuve, posent avec le trophée trident d’or. - photo Thomas Trophime 21/05/2015 Joseph Dauce -- armée de Terre Le 7 mai dernier s’est déroulé au sein de l’Institut Paul Bocuse...
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Chammal : ravitaillement en vol d’une patrouille de Mirage 2000D

RP Defense - Sun, 24/05/2015 - 12:30
photo Armée de l'Air Crédit : Etat-major des armées / armée de l’Air Avril 2015, dans le ciel irakien, ravitaillement en vol d’une patrouille de Mirage 2000D auprès d’un avion ravitailleur américain de la coalition. Lancée depuis le 19 septembre 2014,...
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e-Brief, une nouvelle application numérique pour les pilotes de l’armée de l’Air

Zone militaire - Sun, 24/05/2015 - 11:39

Le tableau blanc avait remplacé la craie et l’ardoise pour les briefings des pilotes. Mais ses jours sont désormais comptés, avec l’apparition de l’e-Brief, une application numérique mise au point par un adjudant-chef de l’armée de l’Air affecté à l’École de l’aviation de chasse (EAC) de Tours. Une des forces des armées françaises est de […]

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"L'empire des mers": les fastes et servitudes de la France maritime en 336 belles pages

Lignes de défense - Sun, 24/05/2015 - 11:31

Comme l'écrit l'éditeur du dernier livre de Cyrille P. Coutansais dans sa présentation, "Dieu a donné à la France l’empire des mers". On parle aujourd'hui beaucoup de "maritimisation". Ces termes décrivent la même réalité mais le dernier est moins poétique et le mot "maritimisation" n'incite pas autant au voyage maritime que la jolie formule L'empire des mers.

Cet empire et son histoire (gloire et ignominie mêlées) ont poussé Cyrille P. Coutansais à élaborer un atlas historique de la France maritime, co-édité par le CNRS et le musée national de la Marine. Et le résultat est "impérial".

Qui dit "atlas" dit cartes et illustrations; elles sont nombreuses et pertinentes (hélas, le format de l'ouvrage en limite parfois la contemplation). Et qui  dit "historique" dit chronologie cadencée, dates et marqueurs temporaires: la lecture de cette histoire militaire, économique et technologique n'en est pas pour autant alourdie ou ralentie.

Directeur de recherches du Centre d'Etudes Stratégiques de la Marine (CESM), Cyrille P. Coutansais est l'auteur de Géopolitique des océans (Ellipses, 2012) et de l'Atlas des empires maritimes (CNRS Editions, 2013).

L'empire des mers. Atlas historique de la France maritime, Cyrille P. Coutansais, CNRS éditions, 336 pages, 25,90 €.

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