Bien, je viens de terminer la mise à jour de ma bibliographie. Voici l'extrait pour 2018, pour ceux que cela intéresse.
O. Kempf
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(B2) Quatre eurodéputés des Verts — Michèle Rivasi (France, co-fondatrice de la CRIIRAD, Tilly Metz (Luxembourg), Molly Scott Cato (Royaume-Uni) et Thomas Waitz (Autriche) — lancent un appel, « Pour une Europe, et un monde sans armes nucléaires! »
Une initiative diplomatique de l’UE nécessaire…
L’Union européenne doit de toute urgence proposer une initiative diplomatique de désarmement nucléaire, ouverte à tous les acteurs souhaitant entamer une désescalade nucléaire, afin de mettre un terme à une course aux armements qui pourrait être très préjudiciable à la sécurité, à la stabilité et à la paix en Europe. Cela est particulièrement pertinent à un moment où le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) est mis à mal par les présidents Trump et Poutine.
… pour assurer la médiation entre USA et Russie
L’UE doit être en mesure d’engager un processus de médiation entre les États-Unis et la Russie pour utiliser de manière urgente les six mois à venir du traité INF. Les Européens doivent engager, sous les auspices de la Commission spéciale de vérification du Conseil de sécurité des Nations unies ou d’autres instances compétentes, un examen urgent des plaintes et une aide pour déterminer les prochaines étapes amenant les parties à se conformer pleinement aux exigences et assurant que le traité ne soit pas sujet à d’autres violations ou atteintes.
Pour être crédible, l’Europe doit montrer l’exemple
Nous croyons que l’Europe doit montrer l’exemple pour être crédible et faire progresser un monde exempt d’armes nucléaires auquel tous les États européens doivent s’engager. Nous voulons un continent européen exempt d’armes nucléaires entre l’Atlantique et l’Oural. Dans cette zone, nous voulons le retrait et la destruction de toutes les armes nucléaires, qu’elles soient américaines, russes, françaises ou britanniques.
Mettre la question du désarmement nucléaire au cœur de l’agenda européen
Au niveau mondial, l’UE devrait jouer un rôle de paix proactif et crédible et lancer des initiatives pour faire progresser le désarmement nucléaire et le contrôle des armements. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’agir pour alerter l’opinion et mettre cette question du désarmement nucléaire au cœur de l’agenda européen.
Trois revendications
Les eurodéputés expriment trois revendications supplémentaires
1. Le retrait des bombes nucléaires américaines stationnées en Europe
Nous exigeons le retrait des bombes nucléaires américaines stationnées à Kleine-Brogel (Belgique), mais aussi en Italie, Pays Bas et Allemagne et parallèlement, le retrait des armes nucléaires tactiques russes de la partie occidentale de la Russie, notamment les missiles Iskander et 97M729.
Dans l’Union européenne, la France possède 215 armes nucléaires et le Royaume-Uni, 300. En outre, quatre États membres possèdent des armes nucléaires américaines: la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas. Les bombes USA B61 des années 1920 présentes en Belgique peuvent atteindre 340 KT, soit 23 fois la puissance d’Hiroshima. La Russie possède des armes nucléaires tactiques dans l’ouest du pays, des missiles Iskander à capacité nucléaire à Kaliningrad et un bataillon avec son nouveau missile 97M729 dans la région d’Ekaterinbourg.
Constatant que les armes nucléaires constituent toujours l’une des plus grandes menaces pour la planète, nous appelons l’Europe à devenir un continent qui ne participe plus à la stratégie de guerre nucléaire en refusant le dépôt d’armes nucléaires sur le sol européen. Le retrait de toutes les armes nucléaires tactiques d’Europe serait un premier pas important qui montre que les obligations en matière de désarmement nucléaire en vertu du Traité sur la non-prolifération sont prises au sérieux. Nous voulons une zone exempte d’armes nucléaires entre les montagnes de l’Atlantique et de l’Oural.
2. Signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Nous demandons instamment aux États membre de signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Ce traité des Nations unies a été ouvert à la signature le 20 septembre 2017 et a été signé à ce jour par 70 États dont 21 États sont devenus parties par ratification.
Dans l’Union européenne, l’Autriche l’a signé et ratifié et l’Irlande qui l’a signé va probablement le ratifier dans les prochains mois. Il est maintenant grand temps que tous les États membres rejoignent d’urgence l’Autriche et l’Irlande et signent et ratifient le traité.
Signer et ratifier signifierait que la France et le Royaume-Uni engageraient un processus menant à la destruction de tous leurs arsenaux nucléaires, y compris des activités connexes, et que l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie cesseraient de participer aux accords de partage nucléaire de l’OTAN. Le désarmement ne met pas notre sécurité en péril mais, au contraire, la protège en renforçant le régime de non-prolifération.
3. Faire de l’Europe une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN)
Nous voulons que l’Europe devienne une Zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) (1) afin de devenir un acteur crédible pour un monde sans armes nucléaires. Le zéro global est notre objectif ultime. Les Nations unies définissent une zone exempte d’armes nucléaires comme un accord qu’un groupe d’États a librement établi par un traité ou une convention interdisant l’utilisation, la mise au point ou le déploiement d’armes nucléaires dans une région donnée et disposant de mécanismes de vérification et le contrôle nécessaire pour faire respecter ses obligations, ce que l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît comme tel.
(Michèle Rivasi, Tilly Metz, Molly Scott Cato et Thomas Waitz)
(B2) Les armes et la technologie allemandes jouent un rôle beaucoup plus important dans la guerre au Yémen que les officiels outre-Rhin veulent bien le dire, révèle une équipe de journalistes allemands
Le chasseur de mines de classe Frankenthal dans le port de Mokha (crédit : Stern / *GermanArms)
L’équipe de GermanArms (1) — composée (entre autres) de mon excellent collègue Hans Martin Tillack du magazine Stern —, a pu localiser diverses armes exportées d’Allemagne ainsi que la technologie d’armement au Yémen en analysant des images vidéo et satellite.
Un chasseur de mine vu au Yemen
Ainsi, un navire de guerre construit en Allemagne, de la classe Frankenthal, appartenant aux Émirats Arabes Unis (2), a été vu en 2017 sur des images satellites dans le port de Mokha, le port yéménite récemment conquis par les troupes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. D’autres navires de production allemande pourraient être localisés à Assab, en Érythrée, une base d’opérations importante pour le blocus maritime yéménite.
Des véhicules équipés par la société allemande DND
GermanArms a également localisé des véhicules de l’armée émiratie à Aden et Al Khawkhah, dans le sud-ouest du Yémen, équipés des stations d’armes dites Fewas de la société allemande d’armement Dynamit Nobel Defence (DND). Elle a identifié aussi un char de combat français Leclerc dans une vidéo d’octobre 2018 d’une agence de presse arabe, doté du système de protection supplémentaire sur les flancs, appelé Clara, fabriqué également par DND.
Les avions Eurofighter, Tornado et ravitailleurs A300 utilisés
L’équipe de #GermanArms a également découvert de nouvelles indications concernant l’utilisation des avions de combat Eurofighter et Tornado et de l’avion ravitailleur Airbus A330 MRTT par l’armée de l’air saoudienne. Tous ces avions sont équipés de composants importants en provenance d’Allemagne.
Des obusiers Caesar
L’équipe de journalistes a encore analysé une vidéo de la chaîne Sky News Arabia tourné en mai 2015. On y voit un obusier Caesar, fabriqué par Nexter, mais utilisant un châssis Daimler Unimog. Et la géolocalisation du site révèle que l’obusier tire à partir d’un endroit situé dans la région saoudienne près de Najran, près de la frontière avec le Yémen.
Une certaine hypocrisie outre Rhin
« Pour certains des armements utilisés, le gouvernement fédéral a délivré des licences d’exportation après le début de la guerre au Yémen, même si, conformément aux principes politiques du gouvernement fédéral, les livraisons aux pays impliqués dans des conflits armés sont supprimées » remarque l’équipe de #GermanArms. Ce qui marque une certaine hypocrisie du gouvernement fédéral CDU – SPD qui a affirmé avoir gelé toutes les exportations vers cette zone en guerre.
Je ne sais rien, je ne vois rien
Les fabricants concernés soulignent, eux, qu’ils ont toujours agi dans le respect de la loi. Quant aux représentants du gouvernement fédéral, ils ont affirmé à plusieurs reprises ne disposer d’aucune information sur l’utilisation de la technologie allemande en matière d’armement pendant la guerre au Yémen. « Je ne sais rien à ce sujet », a encore répété le ministre fédéral allemand de l’Économie, Peter Altmaier (CDU), interrogé par la Deutsche Welle lors de la dernière conférence de Münich sur la sécurité.
Un embargo informel
Si l’Allemagne a imposé un embargo sur les armes vers l’Arabie saoudite, celui-ci est limité dans le temps et doit expirer le 9 mars prochain, selon la presse. Berlin n’a pas, en revanche, imposé d’interdiction formelle d’exportations d’armes vers les Émirats arabes unis.
Plus d’information ce soir (mardi 26 février 2019) sur la Deutsche Welle et dans Stern ce soir et demain.
(Nicolas Gros-Verheyde)