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Afrique

Décès de Jean Bruno SOMÉ : Remerciements

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 08/08/2024 - 08:30

« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais »

La grande famille PURYILÉ à Babora,
La famille KUSIÉLÉ à Béné et Gorgawn

SOMDA Noël, SOMDA Richard et DABIRÉ Baudouin à Babora,

La veuve Augustine SOMÉ/MÉDA à Babora,

DABIRÉ Norbert, MÉDA Mathias à Ouagadougou

Élisabeth BADO/SOMÉ, Cécile MÉDA/ SOMÉ, Brigitte Zalissa KOUANDA/SOMÉ, Béatrice HEMA/SOMÉ, à Kpaï et Ouagadougou,

Les familles alliées BADO, HEMA, KOUANDA à Godir, Banfora et Ouagadougou,

Les enfants Victor Emmanuel, Sœur Eugénie Viviane de la Congrégation des Sœurs de l'Immaculée Conception, Benjamin, Clément, Estelle, Evelyne et Landry à Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et au Canada,

Les petits-enfants Sylvie, Arthur, Aaron, Ivan et Uriel,

Remercient du fond du cœur tous ceux qui les ont assistés lors du décès le mardi 12 mars 2024, de l'inhumation et des funérailles de leur fils, époux, frère, père, grand-père et oncle,

Jean Bruno SOMÉ, précédemment Instituteur principal à la retraite à Houndé

Ils se gardent de citer des noms de peur d'en oublier

Puisse Dieu récompenser chacun au centuple de ses bienfaits et accueille l'âme du défunt dans son Royaume

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ACP : « Cessez-le-feu RDC-Rwanda : les parties appelées au respect de l’accord »

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 08/08/2024 - 08:12


Revue de presse du jeudi 8 août 2024


Les médias kinois exploitent ce matin la position de la CENCO sur le suivi du cessez-le-feu signé à Luanda entre les Gouvernements congolais et rwandais.

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Ituri : environ 10 000 habitants de Tchomia en détresse à Mokambo

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 08/08/2024 - 06:26


En environ une semaine, près de dix mille personnes qui fuient l’insécurité dans la localité de Tchomia, sont arrivées à Mokambo dans le territoire de Mahagi (Ituri), ont rapporté mercredi 7 août, des sources coutumières locales.


Parmi ces personnes se trouvent essentiellement des enfants, des personnes âgées ainsi que des femmes enceintes qui vivent dans des conditions difficiles. 


La société civile de Mokambo, demande aux autorités et aux humanitaires de leur venir en aide. 

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Taekwondo : les destins liés de Ruth Gbagbi et Cheick Cissé, stars en Côte d’Ivoire

LeMonde / Afrique - Thu, 08/08/2024 - 05:30
Les deux taekwondoïstes ivoiriens représentent, à eux seuls, trois des quatre médailles olympiques de leur pays. Ils préparent ensemble les JO de Paris 2024.
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Tunisie : le président Saïed limoge le premier ministre Hachani

LeMonde / Afrique - Thu, 08/08/2024 - 01:40
Le chef du gouvernement a été démis de ses fonctions, mercredi soir, sans explication officielle. Il est remplacé par le ministre des affaires sociales, Kamel Madouri.
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Prévisions météo en Algérie : que nous réserve le temps pour ce jeudi 8 août ?

Algérie 360 - Thu, 08/08/2024 - 01:28

Avec la fin de semaine qui approche, il est temps de planifier vos activités pour le week-end, que ce soit une sortie à la plage, […]

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Évolution des devises en Algérie : l’euro a-t-il connu une nouvelle hausse ce jeudi 8 août ?

Algérie 360 - Thu, 08/08/2024 - 01:27

Les dernières données de la Banque d’Algérie offrent un aperçu fascinant des variations récentes sur le marché officiel des devises. Entre le 7 et le […]

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En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge le Premier ministre Ahmed Hachani

France24 / Afrique - Thu, 08/08/2024 - 00:33
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a limogé, mercredi, son Premier ministre, Ahmed Hachani, remplacé par le ministre des Affaires sociales, Kamel Madouri. Ahmed Hachani était en poste depuis le 1er août 2023.
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Autonomisation des femmes déplacées internes : Wendzaanda Sawadogo, l'étoile qui refuse de « s'éteindre »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 08/08/2024 - 00:09

Arrivée dans la ville de Kaya, en février 2020, au lendemain d'une attaque ayant coûté la vie à un pasteur, promotionnaire de son époux, Wendzaanda Sawadogo tente aujourd'hui de se reconstruire avec les siens dans la cité des cuirs et peaux. Elle fait partie de ces milliers de personnes déplacées internes (PDI), accrochées à l'espoir d'une vie meilleure et qui tentent par tous les moyens de ne pas ployer le genou. Portrait d'une quinquagénaire que le travail n'épouvante guère et qui vit à présent de l'élevage de porcs.

Wendzaanda Sawadogo fait partie des Burkinabè qui ont abandonné tout derrière eux. Une maison, des affaires, des animaux, des voisins, mais aussi des souvenirs doux et amers. Épouse de pasteur, elle fait aussi partie des femmes dont la vie, forgée dans le marbre de l'adversité, impose le respect. Ne dit-on d'ailleurs pas que « la résilience est cette lumière intérieure qui ne s'éteint jamais ».

Demander l'aumône ? Non. Se résigner ? Non. Wendzaanda Sawadogo aurait pu envisager toutes les excuses possibles pour justifier les souffrances endurées lors de son exode forcé de Pilga à Kaya, un soir de 15 février 2020. Mais, au lieu de geindre, cette étoile venue de la commune de Tougouri est restée digne. En Dieu, elle confie avoir placé son espoir. « Il a préservé ma vie et celle de ma famille comme l'évoque mon prénom Wendzaanda, en langue mooré », a-t-elle annoncé, lors de notre rencontre, ce lundi 29 juillet 2024.

A l'image des rayons du soleil qui transpercent les nuages, Wendzaanda Sawadogo a travaillé pour sortir de l'ornière

Note: ">Lire aussi : Histoire d'un village : Pilga, les Yarsé et le fétiche

La peur des regards

A son arrivée à Kaya, la quinquagénaire est accueillie par son oncle maternel. Hantée par les souvenirs de l'épreuve qu'elle traversait, Wendzaanda Sawadogo avoue avoir souffert de céphalées pendant deux semaines. « La maison de mon oncle ne comptait qu'une seule pièce, où nous étions 21 personnes à dormir : les enfants à l'intérieur et les adultes à l'extérieur. », raconte-t-elle avant de pousser un long soupir.

Wendzaanda Sawadogo et les siens étaient toujours à l'affût de toute information concernant les personnes déplacées internes. Mais, selon ses propres mots, une peur bleue l'envahissait chaque fois qu'elle se rendait à l'action sociale : le regard des autres. « Il arrivait que des gens rient ou élèvent le ton lorsqu'ils te voient. J'avais mal », regrette-t-elle.

La quinquagénaire a toujours eu peur des regards des autres,

La traversée du désert

Après trois mois et dix jours, Wendzaanda Sawadogo et sa famille prennent congés de leur hôte pour voler de leurs propres ailes. Ils s'installent au secteur 2 de Kaya sur une parcelle achetée par l'un de ses fils, ancien orpailleur devenu militaire. Sur ce terrain non clôturé, ils construisent une maison en banco recouverte de 22 tôles. Mais, trois mois plus tard, le 15 août 2021, une partie du nouveau refuge s'effondre. « Mon oncle m'a proposé de revenir chez lui le temps de reconstruire une autre maison, mais j'ai refusé. Je n'allais pas fuir une seconde fois. Louer une maison n'était pas une option, car nous n'en avions pas les moyens », avance-t-elle.

Dans la tourmente, la famille reçoit le soutien d'une personne bienveillante qui met à sa disposition une maison de 10 tôles pour entreposer ses affaires. Quant à la famille, elle reste vivre dans une partie de la maison qui a résisté aux intempéries. « Nous avions trois enfants avec nous. Ils dormaient à l'intérieur de la maison et nous passions les nuits sous un hangar à la belle étoile. Cela a duré à peu près neuf mois. Nous avons ensuite bénéficié de trois tentes, dont une a été donnée à mon oncle. Lorsque notre fils a abandonné l'orpaillage pour rejoindre les forces armées nationales, il nous a construit une maison beaucoup plus solide », raconte Wendzaanda Sawadogo.

Wendzaanda Sawadogo entourée de Yaabré Sawadogo, l'épouse de son oncle (à droite), et de sa fille Florence

Note: ">Lire aussi : Insécurité dans le Centre-nord du Burkina : La commune de Tougouri se vide de sa population, alertent des ressortissants

Le déclic

A Kaya, les « arrivants » - terme pour désigner les PDI en langue mooré, étaient toujours à l'affût de toute information concernant les personnes déplacées internes. Wendzaanda aussi. Mais selon ses propres mots, une peur l'envahissait chaque fois qu'elle se rendait à l'action sociale : le regard des autres. Avec le temps, elle s'est fait la promesse de changer la perception qu'avaient les gens des PDI, non pas par honte de son nouveau statut, mais elle tenait à se prouver qu'une autre vie est possible, malgré les vicissitudes de la vie.

Elle décide donc de se lancer dans l'élevage de porcs, l'une des multiples activités qu'elle menait dans son village. « J'ai tout abandonné dans mon village sauf mes connaissances », soutient-elle. Pour débuter, elle achète un porcelet à 15 000 FCFA auprès de son oncle.

L'élevage porcin est une activité que menait Wendzaanda Sawadogo dans son village, Pilga

Début d'une nouvelle aventure

À la faveur du Fonds de relance économique FREE COVID-19, lancé par le gouvernement burkinabè pour soutenir la résilience des entreprises face à cette pandémie, le Fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) organise une rencontre d'informations dans plusieurs villes, dont Kaya.

« Nous nous sommes rendus à l'action sociale à deux heures du matin pour nous inscrire. Après les explications du FAARF, le matin, nous avons compris qu'il ne s'agissait pas d'une opération de recensement pour une distribution de vivres, mais de financement d'activités via des micro-crédits. Beaucoup n'étaient pas intéressées. J'ai voulu m'associer à une dame pour postuler, mais ça ne l'intéressait pas. J'en ai parlé à la famille de mon tuteur », se souvient Wendzaanda.

Elle s'associe finalement à deux femmes autochtones de Kaya : Yaabré Sawadogo, l'épouse de son oncle, et Florence Sawadogo, sa fille. Ensemble, elles forment un groupe de solidarité. Leur dossier pour la mise en place d'une ferme porcine est validé par le FAARF, qui leur octroie un prêt de 900 000 FCFA, remboursable en deux ans.

La ferme a été frappée par la grippe porcine début 2023 réduisant le cheptel de moitié

Note: ">Lire aussi : Fonds de relance économique Covid-19 : Plus de 20 300 femmes bénéficient de crédit dans les 45 provinces du Burkina

Une activité « rentable »

Grâce à ce crédit, Wendzaanda achète quatre porcelets et les deux autres femmes, cinq porcelets au total. Elles construisent une porcherie sur un terrain adjacent à la concession de la native de Pilga. A cette mise de départ, s'ajoute le premier porc de Wendzaanda Sawadogo, qui a eu nuits porcelets pour sa première portée.

« Cet élevage est rentable. Cela m'a permis de prendre en charge ma famille et de scolariser mes enfants qui avaient décroché de l'école à cause de l'insécurité. J'ai aussi acheté une moto », explique la quinquagénaire, visiblement épanouie.

Selon Justine Zoungrana du FAARF (à l'extrême droite), Wendzaanda Sawadogo est un modèle d'engagement féminin

Selon la gestionnaire de crédits au FAARF, Justine Zoungrana, Wendzaanda Sawadogo et son groupe sont à féliciter, car grâce au premier crédit remboursé en une année seulement au lieu de deux ans, le FAARF leur a octroyé un autre crédit d'un million de francs CFA. « Ce second prêt a été également remboursé dans les délais », foi de Mme Zoungrana.

L'épreuve

Tout allait bien pour le trio. Mais après deux années d'activités, la grippe porcine s'installe et décime la moitié du cheptel porcin, estimé à l'époque à une quarantaine de têtes. Les dames, qui avaient pourtant contracté un troisième prêt de 1 500 000 FCFA, se retrouvent en difficulté pour le remboursement. L'échéance fixée au mois de juillet 2024 n'a pas été respecté. Le FAARF doit recouvrer environ un million quarante-cinq mille francs CFA.

Dans ces moments difficiles, Wendzaanda peut compter sur le soutien de son époux, Pasteur Jean Baptiste Ouédraogo, aujourd'hui maroquinier. Au regard de la situation économique difficile, il peine à écouler ses sacs, sandales et ceintures en cuir. « De nombreux clients achètent à crédit. Ce n'est pas simple. J'aimerais développer mon activité, mais en tant que pasteur, il est difficile d'emprunter de l'argent », regrette Pasteur Jean-Baptiste Ouédraogo, qui ne cache pas sa fierté pour le chemin parcouru par sa tendre épouse.

Pasteur Jean-Baptiste Ouédraogo soutient son épouse grâce à son métier de maroquinier

Note: ">Lire aussi : Femmes déplacées internes au Burkina Faso : Défis, résilience et besoin de soutien

Le rêve

Malgré les nuits blanches passées à se creuser les méninges pour trouver comment rembourser le crédit, Wendzaanda Sawadogo trouve toujours la force de rêver. Elle ne refuse de s'éteindre. Son souhait est de construire une porcherie plus spacieuse, car une partie de la cour abritant l'habitat des porcs a été réaménagée pour accueillir un ménage de déplacés internes.

« La porcherie actuelle est vieille et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les porcs n'aiment pas la saleté », précise-t-elle. Une autre idée la taraude : produire du soumbala. C'est d'ailleurs avec ferveur qu'elle en parle. Toutefois, malgré ses difficultés, Wendzaanda Sawadogo s'estime chanceuse. Chanceuse d'avoir survécu malgré un parcours semé de ronces ; des ronces qui couvrent encore les sentiers de Pilga et de plusieurs villages du Burkina Faso, un pays en quête de paix pour plus de 20 millions d'âmes.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/ Reconquête du territoire : « Sur le terrain, nous avons évolué jusqu'aux environs de 69%... », général Kassoum Coulibaly

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 08/08/2024 - 00:00

Chaque année, le Premier ministre Joachimson Apollinaire Kyelem de Tambela, procède à l'évaluation de ses ministres, qui sont tous tenus par un contrat d'objectifs. Pour le premier semestre de cette année 2024, s'est prêté à cet exercice, le ministre d'Etat, ministre de la défense et des anciens combattants, le général de brigade Kassoum Coulibaly. A la date du mercredi 7 août 2024, 35% des objectifs fixés ont été atteints, même si, de ces dires, l'on devrait être à 50%. Toutefois précise-t-il, ces chiffres sont le reflet de la réalité du terrain.

« Il faut retenir deux aspects : ce que nous prévoyons, et ce qui est réellement conduit sur le terrain. Pour le ministère de la Défense qui est assez atypique et spécifique, quand nous donnons un programme, il arrive que dans la conduite des instructions en cours d'action, on réajuste les choses. C'est ce qui s'est passé pour ce premier semestre. Ce qui avait été proposé dès avril, en mai et juin, on a eu des modifications, pour être sûr qu'on se met sur la bonne ligne. Dans le domaine militaire, on choisit les bonnes cibles pour être sûr que quand on fait le tir, c'est vraiment tirer au but ». Tels sont les termes du ministre de la défense Kassoum Coulibaly, au début de son allocution, présentant l'état de son contrat d'objectifs à la presse.

« Nous faisons en sorte qu'il y ait beaucoup plus de vigilance » Kassoum Coulibaly

Toujours de ces dires, son ministère s'attelle à coordonner les actions prévues avec celles réalisées sur le terrain. Il en a été ainsi pour les recrutements et les investissements. « Globalement, où il était prévu d'être à 50%, nous nous retrouvons à 35%. Mais, ces 35 reflètent la réalité de ce que nous vivons, parce qu'il ne s'agit pas d'une course de vitesse. Nous sommes dans une course de fond. Les ressources étant un peu rares, il ne sied pas pour nous, défense, où tout le monde à un regard sur nous, ... que nous soyons là à dépenser parce qu'il est prévu qu'on dépense... L'essentiel est que le soldat au front puisse être sûr qu'il est habillé de la tête au pied ; qu'il a les moyens pour vivre ; qu'il a les moyens pour se déplacer », a-t-il clarifié.

Le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela

Au sujet de la reconquête du territoire à proprement parler, Kassoum Coulibaly estime que des efforts ont été faits. « En 2022, une partie était contrôlée à hauteur de 40%. Sur le terrain, nous avons évolué jusqu'aux environs de 69%... On essaie de reconquérir le territoire actuellement avec le maillage du territoire, pour être sûr que nous prenons des grands ensembles. Ensuite, on essaie de rayonner autour de la navette. On ne peut pas être partout. Dieu merci, beaucoup s'engagent pour être Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) ; les unités sont déployées ; on insiste pour être sûr qu'on coopère beaucoup dans ce sens. Et c'est pour ça qu'on tient vraiment à sensibiliser les VDP sur les droits de l'homme, pour qu'il n'y ait pas des histoires d'exactions et de vengeances », a-t-il assuré.

Une équipe du ministère de la Défense, avec à sa tête, le ministre Kassoum Coulibaly

Même s'il y a encore du chemin à faire, la conviction du ministre de la défense quant à la détermination des Burkinabè pour faire face à cette guerre est intacte. Pour lui, chaque Burkinabè, à quelque niveau qu'il soit et quel que soit le poste où il se trouve, est un combattant pour la souveraineté de l'Etat ; un combattant pour la libération du territoire national.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Nécrologie : Le maître du micro, Gnama Paco Drabo, est décédé

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 08/08/2024 - 00:00

Gnama Paco Drabo est n'est plus. Celui que l'on surnommait le "maître du micro", a été victime d'un accident sur l'axe Ouaga-Koudougou, le mardi 6 aout 2024. Il était un homme affable qui savait semer la bonne humeur autour de lui. La lévée du corp est prevue pour le jeudi 8 août 2024 à 13h au CMA de Bogodogo suivie de son inhumation à 14h au cimetière Municipal de Gounghin.

Gnama Paco Drabo, l'homme que tout le Burkina Faso pleure est né le 10 mars 1957. Il quitte le monde des mortels à l'âge de 67 ans, laissant derrière lui trois enfants et une veuve inconsolables. Il n'a pas survécu à un accident sur l'axe Ouaga-Koudougou, le mardi 6 août 2024. Celui qu'on surnommait "le maître du micro", s'était spécialisé en production, réalisation et animation radio après une formation, en 1987, à l'Union des radiotélévisions nationales d'Afrique (URTNA) au Caire, en Égypte.

Il a poursuivi sa formation, niveaux I et II, au CFPI actuel ISTIC, entre 1989 et 1991. L'homme affable qui savait semer la bonne humeur autour de lui était entre 1983 et 1991, producteur, anmateur radio, réalisateur et présentateur au sein de la Radiodiffusion du Burkina (RTB). Chef de service des programmes de Canal Arc-en-ciel de 2003 à 2004, il sera reporter sportif à la television nationale. En 2004, il est nommé chef de service des relations publiques à la RTB. En 2012, il passera chef de service communication au PSCE/JF.

Il fut également enseignant à l'Institut des sciences et techniques de l'information (ISTIC), en techniques de prise de parole en public, en maitrise de cérémonie et en animation radio. Il etait, en son temps, trés sollicité comme présentateur de grands évènements et d'autres prestigieuses cérémonies au Burkina Faso.

C'est d'ailleurs lui qui a fait decouvrir au président rwandais, la parenté à plaisanterie au Burkina Faso. C'était lors d'une cérémoniebau cours de laquelle il a ouvert une parenthèse sur la parenté à plaisenterie et le président rwandais a démandé à son homologue burkinabè de quoi l'animateur parlait en taquinant de cette manière une autorité. Après les explications, le président rwandais était fier de cette pratique ancestrale qui n'est qu'une source de non conflit dans et entre les communautés qui la pratiquent.

Des témoignages

"Homme jovial, affable et humble, Gnama Pako Drabo cultivait la fraternité au quotidien et était très attaché à ses relations amicales. Il m'honorait chaque matin d'un gentil message, juste pour prendre de mes nouvelles et garder le contact. Il était mon aîné et pourtant c'est lui qui, le premier, était toujours fidèle à ce rendez-vous matinal.

J'ai fait la connaissance de Gnama Pako Drabo dans les années 1990, lorsqu'il dirigeait le service des programmes de Radio Canal Arc-en-ciel. Et je l'ai côtoyé de plus près alors qu'il animait, en 2004-2005, l'émission « Promo-Vision » produite par Média 2000, l'Agence de communication audiovisuelle créée par Valérie Kaboré au sein de laquelle je travaillais à cette époque.

Plus tard, Gnama Pako Drabo m'a fait l'honneur de partager le plateau de mon émission « Périscope » avec Ben Ahmed Ouédraogo alias Big Ben, pour un hommage au défunt artiste Black So Man. C'était le jeudi 16 juin 2022 et ce féru de musique, bien au fait du parcours de cet artiste hors pair, n'a pas manqué d'enrichir le N°168 de Périscope de ses éloquents éclairages, comme on peut s'en rendre compte dans la vidéo que je partage à nouveau ici pour le rappeler, toujours, à nos mémoires… ", raconte Mathias Tomondji, un ancien collaborateur du défunt.

"Il était un modèle pour de nombreux maitres de cérémonies. C'est le bon exemple même du maître de cérémonie : une voix captivante et posée, un langage soigné et accessible. Il sait se mettre en retrait pour faire briller les autres. Pas volubile. C'était une école. J'ai eu la chance de le connaitre. Un doyen ouvert. Paix à son ame" a posté Marius Diésongo sur sa page Facebook.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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Démocratie en Afrique : « L'opposition aux régimes militaires s'est affaiblie de 11 points et le soutien aux élections de 8 points à travers 30 pays », rapport 2024 Afrobarometer

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:55

La Guinée, le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces quatre pays ont connu il y a quelques trois années en arrière, des coups d'Etat qui ont renversé les pouvoirs démocratiquement élus. Pour bon nombre d'observateurs, ce "coup de force" a provoqué un violent recul de la démocratie dans ces contrées, quoique les dirigeants actuels aient prôné le changement de paradigme, la lutte contre la mal gouvernance et la corruption, la lutte contre le terrorisme pour certains et le repositionnement de leurs pays sur les rails du développement durable. Dans son rapport 2024 intitulé "La démocratie en danger- Le point de vue du peuple", le réseau africain et indépendant de recherches dénommé Afrobarometer, revient sur la perception qu'ont les citoyens des régimes militaires, soutenus aujourd'hui par les masses populaires, chiffres à l'appui.

Défiance des limites constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir, mal gouvernance, corruption à grande échelle, terrorisme, etc. sont autant de maux qui minent l'Afrique. Depuis 2020, dans certains pays de cette partie du monde, les militaires ont renversé les gouvernements élus, traînant par la même occasion un beau monde derrière leurs actions, lesquelles sont de plus en plus vues comme une rupture définitive d'avec les systèmes qui ont toujours maintenu l'Afrique dans la précarité. « Les indicateurs de la gouvernance démocratique et responsable livrés par les dirigeants élus ont soit diminué au fil du temps, comme pour le respect des présidents pour les tribunaux et le parlement, soit stagné à des niveaux très bas, comme dans le cas du traitement égalitaire devant la loi », mentionne le rapport, à la page 4.

En dépit de cette réalité des faits, sur 39 pays africains, le soutien à la démocratie demeure fort, en tout cas selon le rapport. « En effet, deux tiers (66%) des Africains disent préférer la démocratie à tout autre système de gouvernement. De fortes majorités rejettent la dictature (80%), le régime à parti unique (78%) et le régime militaire (66%). Cependant, à travers les 30 pays régulièrement sondés au cours de la dernière décennie, le soutien à la démocratie a régressé de 7 points de pourcentage, et même de 29 points en Afrique du Sud et de 23 points au Mali. L'opposition au régime militaire s'est affaiblie de 11 points à travers 30 pays, le plus dramatiquement au Mali et au Burkina Faso (respectivement de 40 et 37 points). Plus de la moitié des Africains (53% à travers 39 pays) sont disposés à accepter la prise du pouvoir par les militaires dans le cas hypothétique où les dirigeants élus abusent de leur pouvoir pour leurs propres intérêts... Le soutien aux élections a régressé de 8 points de pourcentage à travers 30 pays, bien qu'une grande majorité les considèrent toujours comme la meilleure méthode pour choisir leurs dirigeants », souligne le rapport, à la page 5.

Au sujet de l'offre de démocratie, 45% des Africains pensent que leur pays est une pleine démocratie ou une démocratie avec des problèmes mineurs, et 37% se disent satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays. « A travers 30 pays, ces deux indicateurs ont décliné de 8 et 11 points de pourcentage respectivement au cours de la dernière décennie. La satisfaction vis-à-vis du fonctionnement de la démocratie a brusquement régressé dans certaines des plus grandes démocraties d'Afrique, notamment au Botswana (-40 points), à Maurice (-40 points) et en Afrique du Sud (-35 points) », lit-on dans le rapport.

Notons par ailleurs que d'autres indicateurs de l'offre de démocratie montrent également au moins un léger déclin de la qualité des élections et de la responsabilité du président devant le parlement et les tribunaux. « Compte tenu de l'importance du soutien citoyen pour la survie d'un projet démocratique, ces résultats soulignent le besoin crucial de restaurer la confiance dans la capacité des gouvernements africains à assurer une gouvernance démocratique et responsable », propose le rapport.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Visite du Président BIO à Ouagadougou : S'imprégner de la situation sécuritaire au Burkina Faso et dans le Sahel

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:50

(Ouagadougou, 7 août 2024). Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE et son homologue de la République de Sierra Leone, Julius Maada BIO ont eu, ce mercredi, un tête-à-tête au Palais de Koulouba à Ouagadougou, à l'issue d'une séance de travail élargie aux deux délégations.

Le Capitaine Ibrahim TRAORE et son hôte sierra léonais en visite de travail et d'amitié à Ouagadougou, ont eu des échanges autour de la coopération entre les deux pays et la situation sécuritaire au Burkina Faso et dans le Sahel.

Le Président Julius Maada BIO est venu en tant que Chef d'Etat du pays assurant la présidence tournante du Conseil de Sécurité de l'ONU, pour échanger avec le Président du Faso et s'enquérir de la situation sécuritaire au Burkina Faso et dans tout le Sahel.

Il a indiqué avoir eu des échanges fructueux avec le Président Ibrahim TRAORE ; ce qui lui permet de disposer désormais d'informations de première main pour mieux comprendre la situation au Burkina Faso et dans le Sahel marquée par le terrorisme qui compromet la paix dans la sous-région.

Selon Julius Maada BIO, cette visite lui permettra d'aller présenter la situation du Burkina Faso et du Sahel aux Nations unies dans les jours à venir. Le rendez-vous de New-York sera pour lui une occasion de parler au nom des pays de l'Afrique de l'ouest et du continent tout entier dans le cadre de son mandat au Conseil de Sécurité des Nations unies.

Direction de la communication de la Présidence du Faso

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Burkina Faso : Regard sur la chefferie coutumière et traditionnelle du Gulmu

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:45

Les problèmes actuels de la chefferie dans le Gulmu résultent de la non maîtrise, la méconnaissance de l'histoire et de la surestimation des pouvoirs du Numbado voulue en son temps par les colonisateurs pour assouvir leur objectif. C'est l'une des conclusion du Dr Salifou Idani, dans la tribune ci-dessous, après avoir analysé les causes des crises à répétions dans cet ancien royaume de l'Afrique de l'Ouest qui avait une organisation politique et administrative qui assurait convenablement la gestion de la communauté. Cette situation, selon lui, rend très difficile la lutte contre le terrorisme dans la région de l'Est et est embarrassante pour l'autorité car l'administration dit rester à l'écart des chefferies traditionnelles et coutumières dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants.

Depuis le début des années 2000, les chefferies politiques traditionnelles du Gulmu connaissent des querelles de succession souvent marquées par des violences entrainant des morts d'hommes. Ainsi, on trouve dans les Diéma (provinces) ou ex-cantons créés par les colonisateurs, dans les villages deux (02) voire trois (03) chefs. Cet état de fait entame la cohésion sociale dans la Région de l'Est. Le paroxysme a été atteint en 2020 lorsque la crise pour l'accession au trône de NUNGU (Fada N'Gourma) a vu l'intronisation de deux (02) NUNBETIEBA (sing. NUNBADO) ou rois.

On assiste depuis lors à une course aux nominations par les rois dans les Diema et même dans les villages, aggravant ainsi la situation conflictuelle des doubles chefferies. Ces crises sont en partie dues aux séquelles des luttes fratricides éclatées en 1892 pour l'accession au trône de NUNGU.
Cette situation gravissime rend très difficile la lutte contre le terrorisme dans la Région de l'Est et embarrassante pour l'autorité car l'Administration dit rester à l'écart des chefferies traditionnelles et coutumières dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants.

Quelles sont les causes de ces crises à répétions dans cet ancien royaume de l'Afrique de l'Ouest qui avait pourtant une organisation politique et administrative qui assurait convenablement la gestion de la communauté ? pour répondre à cette question, nous estimons que les historiens, les dépositaires des us et coutumes sont interpellés.

Pour notre part, nous apportons notre modeste contribution à la connaissance de l'histoire de cette société gulmance en matière de gouvernance. Nous avons surtout utilisé les documents écrits notamment les différents rapports, les archives laissés par les conquérants et colonisateurs européens, les missionnaires religieux enfin les travaux scientifiques des chercheurs. Ces documents sont complétés par les récits des détenteurs des traditions orales. Une constance se dégage : une méconnaissance de l'histoire récente et les us et coutumes de la région par une grande partie des acteurs dans ce domaine complexe.

Notre apport s'articulera autour des points suivants : 1 généralités sur les crises et organisation administrative traditionnelle, 2 Les causes des crises dans les chefferies en pays gulmance, 3 les conséquences relatives aux crises dans les chefferies au Gulmu 4 les propositions et suggestions de solutions.
I généralités sur les crises et organisation administrative traditionnelle.

1°) généralités sur les crises

Le Gulmu ou Région de l'Est constitue un véritable problème de nos jours. Il est un problème aussi bien pour les populations de cette partie du Burkina Faso que pour tout le pays dans son ensemble pourtant fragilisé déjà par de multiples crises internes et externes.
Le phénomène de doubles chefferies qui entrave tout effort de développement, s'explique par la méconnaissance de l'histoire de cette région. En effet, avant que les Français n'apparaissent dans cette région comme des colonisateurs, leurs explorateurs avaient déjà fini le travail sur l'études de l'organisation et le comportement de ses hommes.
La conférence de Berlin tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 a eu lieu grâce aux différents rapports des explorateurs sur le continent africain.

Cette conférence avait défini les clauses d'occupation dont certaines seront plus tard à l'origine des crises dans la plupart des chefferies traditionnelles dans les pays qui n'ont pas mis des gardes fous dans la gestion des entités politiques traditionnelles comme c'est le cas au Burkina Faso. Une de ces clauses stipule que lorsqu'une puissance européenne signe un traité avec un chef traditionnel et qu'une autre puissance signe un traité avec un autre chef traditionnel qui est subalterne du premier, ce dernier traité est nul et nul d'effet. En pays gulmance, cette clause a entraîné des batailles diplomatiques entre Français et Allemands qui avaient successivement signé en 1895 des traités de protectorat avec le roi Bantchandé de Nungu et le chef de Matiacoali Torintodiba pour l'occupation du même espace territorial car les Allemands soutenaient que ce dernier était le supérieur de Bantchandé.

Et pourtant, les archives, les rapports laissés par les métropoles sont riches en enseignements sur l'organisation des sociétés africaines précoloniales dont l'Etat pourrait s'en inspirer et servir de base l'écriture d'une charte des chefferies traditionnelles et coutumières.

Pour le Gulmu, les documents abondent dans les centres de documentation au Benin, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal, au Togo, en France et en Allemagne. En exploitant ces documents, l'Etat central pourrait bâtir une charte de gestion dans ces entités territoriales traditionnelles, ce qui va contribuer à éviter les crises récurrentes que nous connaissons dans cet ancien royaume jadis bien organisé, bien respecté par l'administration.

En ce qui concerne toujours le Gulmu, il y a lieu de préciser que ce sont les notables notamment les griots (Bantiadi) spécialistes de l'histoire de Nungu ou ceux proches du Nunbado Bantchandé qui ont donné les informations aux Français qui les ont consignées dans les différents rapports transmis à la métropole. Il faut noter que les griots tout comme les notables, étaient pétris de connaissance et transmettaient les évènements historiques de génération en génération le plus fidèlement possible. En effet, la moindre erreur et le mensonge dans le récit généalogique d'une dynastie entrainait inéluctablement la mort.

Or de nos jours, nous remarquons qu'il y a un regain d'intérêt pour l'histoire de nos sociétés à tel enseigne que tout le monde devient « historien » quand des difficultés surviennent et bonjour les dégâts. Toutes ces dérives sont dues en grande partie à la non maîtrise voire la méconnaissance même de l'histoire. En prenant connaissance des données des archives, des travaux des chercheurs, on peut découvrir une vérité historique jusque-là ignorée. Cela va éviter certains comportements inappropriés de femmes et d'hommes qui sont de nature à mettre en péril la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble tant recherchés. Puisque les colonisateurs dans leur volonté de dominer et d'exploiter les peuples conquis, ont mis en place un système politique qui leur permet de rester maître dans les pays colonisés notamment en Afrique noire : la politique du « diviser pour mieux régner ».

Au Gulmu, cette politique a trouvé un « terreau » fertile d'encrage à savoir le babidjali, une tare culturelle néfaste qui consiste à nuire gratuitement et inutilement son prochain surtout de même sang pour étouffer une émergence sociale. Nous disons d'or et déjà que cette tare culturelle doit être abandonnée au plus vite par les générations actuelles si nous voulons léguer un Gulmu prospère dans un Burkina uni et développé. Un changement de mentalité s'impose. A défaut d'être une solution pour sa sœur ou son frère, le gulmance doit surpasser son égo et aimer son prochain comme lui-même. Ainsi, les filles et fils du Gulmu, dans une synergie d'action contribueront à l'amorce de son développement économique et social.

2°) Organisation administrative traditionnelle

Avant la conquête coloniale, les explorateurs européens ont parcouru les territoires africains convoités en étudiant le mode d'organisation et de fonctionnement des différentes sociétés afin de faciliter la tâche des conquérants militaires qui seront envoyés plus tard pour la conquête et l'occupation effective de terres.
En pays gulmance, dans le rapport de conquête daté du 29 mai 1897, le Capitaine d'Infanterie de Marine VERMEERSCH écrit : « ce royaume est divisé en provinces chacune administrée par un fama ou bato (bado, chef), élu par les notables dont la nomination doit être validée par le roi. Ces provinces sont : au centre, les provinces de Matiacoali, de yamba, de Toucouna (Diapangou) et du Gourma proprement dit où se trouve la capitale du royaume, Fada N'gourma. Cette province est directement administrée par le roi ».

Quant à CHANTOUX (1964, P 45), Préfet Apostolique de Fada N'gourma, il cite les provinces (Diema) qui formaient le Gulmu à l'arrivée des Français. Ce sont : Noungou (Fada N'Gourma), Diapangou, Piéla, Bilanga, Bogandé, Thion, Koala, Yamba, Matiacoali, Bizougou (Partiaga), Gobnangou, Konkobiri (actuellement au Bénin), Madjoari, Pama, Diabo, Lamigou (Komin-Yanga), Youtenga (Yondé), Nabangou (Soudougui).

MADIEGA Y. Georges (1982, p 76), le premier à mener des études scientifiques sur le pays gulmance soutient qu'il n'y a pas un royaume gulmance mais une confédération de royaumes : « il n'y avait donc pas un royaume du Gulma, mais des royaumes gulmanceba. Les diema indépendants étaient des « royaumes » au plein sens du terme. Les diema « vassaux » s'étaient constitués en fait, en royaumes indépendants sous le lointain contrôle du NUNBADO. L'ensemble des royaumes formaient une sorte de confédération dans laquelle le NUNBADO était le primus inter pares. Il n'existait pas de pouvoir centralisé à l'échelle de l'ensemble du Gulma ».

Les informations sur l'organisation du pays gulmance ont probablement été fournies aux colonisateurs par les détenteurs des traditions historiques (la tranche d'âge variait entre 60 et 80 ans au moment des enquêtes) appartenant à la cour royale de NUNGU (Fada N'Gourma) dont le roi BANTCHANDE était un allié fidèle des Français avec lesquels il a signé un traité de protectorat le 20 janvier 1895 à Diabo. En effet, tous ses ennemis redoutables comme le JAKPANBADO (chef de Diapangou) YUABILI, TORINTODIBA le chef de Matiacoali et leurs alliés qui n'ont pas accepté se soumettre aux diktats des Français n'ont certainement pas fourni d'informations aux nouveaux maîtres du Gulmu. Quelles sont les causes des multiples crises.

II Les causes des crises dans les chefferies en pays gulmance

Les causes lointaines et les causes immédiates justifient les crises dans les chefferies actuelles.

A°) les causes lointaines

La crise de 1892 ou la lutte entre BANTCHANDE et YENTUGULI
A la veille de la conquête coloniale du Gulmu, des querelles fratricides éclatent entre les deux frères consanguins dans le Diema de NUNGU dont les conséquences sont perceptibles encore de nos jours.
En effet, à la mort de Yenkoari (23e Nunbado : 1883-1892), BANTCHANDE avec la bénédiction du Téïdano fut désigné comme successeur en ignorant totalement le fils ainé YENTUGULI. Le Téïdano était le chef des guerriers du NUNBADO et avait une voix prépondérante au sein du collège électoral car une de ses missions était la protection du futur roi une fois introduit dans la case d'initiation à l'exercice du pouvoir qui durait une semaine.

La mémoire collective au Gulmu retient également que le Teïdano avait eu auparavant des démêlées avec YENTUGULI pour une affaire de femme. Pour laver cet affront, YENTUGULI et ses partisans dont des membres du collège électoral firent appel à YUABILI, chef de Diapangou qui disposaient d'intrépides guerriers de renom. YUABILI qui connaissait bien les règles en matière de désignation de roi à NUNGU (la dynastie régnante à Diapangou vient d'une princesse de NUNGU appelée O BARNATANU), marqua son accord pour l'accompagnement du fils ainé estimant qu'il y a eu entorse dans la procédure de désignation de BANTCHANDE selon les traditions recueillies à Diapangou. Cependant, il donna des consignes claires à ses guerriers à savoir assurer la protection de YENTUGULI qui doit être intronisé et accomplir les rites de légitimation sur les terres de NUNGU notamment à Koaré.

Au septième jour, à la fin des rites, ces mêmes guerriers devaient procéder à l'installation de YENTUGULI sur le trône de ses aïeux déjà occupé par le petit frère. C'est ce qui fut fait en 1892 après avoir délogé BANTCHANDE. Les combattants de Diapangou ont gardé la cour royale de NUNGU pendant une dizaine de jours avant de se retirer à la demande de YENTUGULI. Le nouveau roi était rassuré que ses fidèles notamment ses guerriers prendront la relève pour sa sécurité.
Contre toute attente, après le départ des troupes de Diapangou, BANTCHANDE réapparait accompagné des guerriers de Matiacoali (son village maternel) parmi lesquels figurait le célèbre guerrier Galja. Ils surprennent YENTUGULI qui est assassiné et mutilé.

A l'annonce de cette tragique fin de YENTUGULI, il y a eu une descente punitive des guerriers de Diapangou cette fois appuyés de leurs alliés de Bilanga. Leur intervention à NUNGU a contraint BANTCHANDE à abandonner une fois de plus sa capitale pour se réfugier à Diabo, un Diema qui lui est resté fidèle et qui se trouve être le village maternel du chef de Diapangou ce qui est significatif dans la société gulmance car aucun neveu ne doit poser des actes négatifs dans sa famille maternelle. C'est dans cette localité que BANTCHANDE va signer le 20 janvier 1895 le traité de protectorat avec le Commandant DECOEURS et solliciter l'appui de ce dernier pour anéantir ses ennemis et principalement Diapangou. Le reste de l'histoire de la conquête à la pacification du Gulmu est matérialisé par de nombreux écrits.

L'engouement de BANTCHANDE a signé le traité avec DECOEURS n'est pas fortuit car il avait eu connaissance de la puissance des soldats européens par l'intermédiaire de sa tante qui a vécu en Gold Coast. A ce sujet, le Capitaine VERMEERSCH dans son rapport du 29 mai 1897 à Madjoari note que : « il (BANTCHANDE)avait auprès de lui une tante, vieille femme qui avait longtemps habité la côte. Son mari avait été au service du Gouvernement de Gold Coast et ses deux fils servent encore les Anglais ». En effet, cette femme a appris en Gold Coast comment les Anglais ont vaincu des royaumes puissants comme celui des Ashanti avec de puissantes armes à feu.

L'appel au secours de BANTCHANDE sera exaucé en 1897 avec l'occupation effective des terres conquises par les Français et le Diema de Diapangou principale force guerrière du moment va en premier subir la rage de vaincre des conquérants européens et payer le plus lourd tribut. En effet, l'attaque du Jakpantugu (énorme haie vive de protection où se retranchaient les populations et les guerriers en cas d'attaques ennemis) le 05 février 1897 a été un véritable désastre étant donné que c'était en pleine saison sèche. A ce sujet, plusieurs écrits en font cas.

MADIEGA Y. Georges (1982, p. 98) note à ce sujet que : « Tukuna (Jakpangu/Diapangou), principal foyer de la résistance, fut attaqué. Le village réputé imprenable, était entouré par une épaisse haie d'épineux de 100 à 200 mètres de large. Après trois heures de combat acharné, Tukuna est enlevé et brûlé. Il y eut plusieurs morts comme le reconnaît Baud lui-même. Enfin vers 10 heures, pas mal de morts jonchaient les buissons, les flèches étaient moins drues… ». Il ajoute que Baud, dans aucun de ses rapports au Gouverneur du Dahomey ne mentionne le nombre de morts sans doute pour cacher les atrocités commises. Presque tous les combattants et la population retranchés à l'intérieur du buisson furent décimés par les flammes.

Jeanne-Marie KAMBOU-Ferrant (1993, p 148) nous apprend que : « Certes, depuis le passage du Commandant Decoeur, Bantchandé avait sollicité et obtenu l'alliance et l'aide militaire des chefs mossi de Koupéla et de Boulsa. Mais cet ultime assaut d'énergie se termina par un immense désastre militaire, et acheva de ruiner toute crédibilité en son pouvoir. Les Mossi perdirent tant des leurs, que le Boulsa Naba attenta à ses jours, suivant en cela le code d'honneur des guerriers mossi. Les armées mossi démantelées se retirèrent. Bantchandé commandant des forces inférieures en nombre et en valeur aux contingents de ses adversaires ne put résister aux assauts de ces derniers. Chassé de Fada, il trouva refuge derrière les murs de Diabo ».

Jeanne-Marie KAMBOU-Ferrant poursuit à la page 150 : « Ce répit fut mis à profit pour envoyer le lieutenant Vermeersch au-devant de la colonne Voulet. Le 16 février les deux colonnes étaient réunies à Tibga. La rencontre des deux missions avait en effet été décidée par leurs chefs, principalement dans un but politique : montrer aux Gourmantché et aux Mossi la puissance de la France, cette nation capable de jeter à bas de son trône un roi (Moogo Naaba WOBGO) qui n'avait pas voulu recevoir ses envoyés, ou les avait maltraités, et de rétablir sur le sien un autre roi (BANTCHANDE) qui s'était donné à elle ».

Les informations de ces deux chercheurs montrent à quel point le NUNGU était affaibli à l'arrivée des colonisateurs français qui voulaient coûte que coûte faire la jonction entre leur colonie du Dahomey et celle du Soudan Français. Il leur faillait par tous les moyens anéantir Diapangou qui était un véritable obstacle à leur projet. Ce qui fut fait le 05 février 1897 avec la destruction du JAKPANTUGU suivie du suicide de son chef YUABILI qui a préféré la mort à l'humiliation. Le Gulmu dans son ensemble venait ainsi d'être placé sous le protectorat de la France en vertu de son traité signé le 20 janvier 1895 à Diabo avec le roi BANTCHANDE.

Ainsi pour la consolidation de leur assise au Gulma, CHANTOUX, Alphonse (1964, p 49) note que « après la conquête, le Capitaine BAUD aide donc le roi BANTCHANDE a imposé son autorité. C'est l'occasion de quelques opérations punitives ». Les Français ont assassiné ou chassé tous les chefs opposés à BANTCHANDE dont certains comme ceux de Matiacoali et de Pama ont rejoint les Allemands à Sansané Mango (Togoland). Les moins chanceux ont été purement et simplement exécutés. Tous ces chefs hostiles à BANTCHANDE ont été remplacés par des hommes qui lui sont fidèles sous le regard du colonisateur qui n'en demandait pas mieux. C'est cette partie de l'histoire qui a laissé croire que le NUNBADO nommait directement les chefs de Diema.

Au regard de la documentation disponible sur la période coloniale, il est indiscutable que le Jakpanbado YUABILI était le maître du jeu politique du Gulmu à la veille de l'arrivée des colonisateurs européens par ses hauts faits de guerre. De nos jours, Diapangou ne ressemble pas à un Diema qui a connu un passé glorieux n'eut été la révélation des archives et des ouvrages historiques. Et pourtant, cette entité politique traditionnelle a payé le plus lourd tribut de cette rencontre avec l'occident dont la principale conséquence est le dépeuplement avec le massacre du 05 février 1897. A la suite des causes lointaines, que pouvons-nous retenir des causes immédiates ?

B°) les causes immédiates

Les interférences politiques et les moyens financiers
Depuis l'instauration du pouvoir colonial par les Français, la politique s'est invitée dans le pouvoir traditionnel et coutumier et cela a entrainé une vague de destitution de chefs selon les intérêts du colonisateur. Les premières victimes sont ces chefs qui ont favorisé leur installation en pays gulamance notamment le roi BANTCHANDE en 1911 parce que ce dernier ne faisait plus leur « affaire ». Il est remplacé par Simadary fils son rival dans la conquête du trône de NUNGU en 1892. Ce dernier sera à son tour destitué en 1952 à cause de son opposition à la politique des autorités Françaises de l'époque. Son successeur est HAMTIOURI fils de BANTCHANDE.

Dans tous les cas, il est reconnu depuis le Général De Gaule que « la France n'a pas d'amis mais des intérêts ». Comme vous pouvez le constater, c'est la politique du « diviser pour mieux régner » qui était en marche jusqu'à l'accession de la Haute-Volta à l'indépendance où la première République a pris un décret datant du 08 juin 1962 interdisant le remplacement de chef décédé. C'est sous le régime du Président Sangoulé LAMIZANA que la mesure d'interdiction a été levée permettant la reprise d'intronisation en remplacement des chefs décédés notamment à NUNGU et revoilà la politique sur l'arène des coutumes et des traditions. De 1972 à 2002, les acteurs politiques ont su plus au moins éviter l'éclatement du système traditionnel de gouvernance.

La principale cause immédiate vient des appétits politiques du roi KOUPIENDIELI (2002-2019), fils de HAMTIOURI. Il a entraîné les chefferies traditionnelles dans l'abîme en surestimant son pouvoir de nomination (il confond avec une administration républicaine), procédant lui-même et directement au choix des chefs de Diema et même aux chefs de villages au mépris des règles prescrites en la matière qui constituent en réalité « des constitutions orales ». Des membres des collèges électoraux locaux et des notables ont attiré vainement l'attention de KUPIENDIELI sur ces faits et ce qui devait « arriver arriva ». Ce qui a entraîné une vague de contestations parfois violentes dans certaines localités.

C'est alors que les notables des différentes localités concernées, constatant de graves irrégularités dans les choix du NUNBADO, les considérant comme des choix purement politiques en ont tiré les conséquences. Ainsi, les collèges électoraux compétents dans la désignation des chefs ont procédé à l'intronisation des candidats répondants aux règles prescrites par les et us et les coutumes d'où la naissance des doubles chefferies et l'installation d'un désordre jamais égalé dans le royaume allant des Diem aux villages, voire même dans les familles.

A Fada N'Gourma, le Professeur MADIEGA a fait un travail formidable sur le mode de désignation des rois de NUNGU en interrogeant des personnes de ressources respectables comme TANKOANO Janja Frédéric ou sa Majesté YENTANGU. Si en 2020, on remet en cause le travail de cet imminent Professeur qui s'est donné corps et âme pour la recherche historique du Gulmu dont les principaux informateurs étaient de la cour du NUNBADO, c'est que le problème du gulmance c'est le gulmance. En tout état de cause, il est mondialement reconnu que « nul n'est prophète chez soi » mais un travail scientifique reste un travail scientifique. Il faut trouver d'autres éléments scientifiquement prouvés pour améliorer un travail déjà réalisé et approuvé.

Le constat de nos jours est que la chefferie coutumière est devenue un tremplin d'ascension politique pour des hommes et des femmes dans ce pays. Et la politique elle-même est devenue un fonds de commerce que les uns et les autres investissent et pour par la suite récolter les dividendes, d'où l'intervention des bailleurs de fonds ou des hommes d'affaires dans la conquête des trônes.

Le rappel historique est très importants pour les jeunes et les générations futures. En effet, beaucoup d'acteurs du domaine coutumier et traditionnel ignorent l'histoire, les us et coutumes et surtout du passé récent consignés dans de nombreux documents. Et pourtant, la connaissance de ce passé va permettre aux uns et autres d'adopter un comportement modéré dans les faits et gestes au quotidien. En adoptant, une position d'humilité et de courtoisie, l'homme gulmance deviendra une solution pour son frère et sa sœur, ce qui va sans doute contribuer avec les autres communautés du Burkina Faso à la construction d'une nation unie, prospère et émergent. Pour le moment, les conséquences de ces crises sont incalculables sur le plan économique pour une région très riche.

La lecture croisée des informations écrites et celles des traditions orales permettront de bâtir un code adapté à la gestion aux présentes crises de chefferies au Gulmu.
Au nombre des multiples difficultés que connaissent les chefferies dans le Gulmu nous avons le surdimensionnement du pouvoir du NUNBADO par le colonisateur.

C°) Le renforcement du pouvoir du NUNBADO les colonisateurs français après leur victoire sur Diapangou le 05 février 1897

Le titre de roi du Gulmu a été donné par les colonisateurs français tout comme celui d'Empereur des Moose attribué au Moogo Naaba du royaume de Ouagadougou avec pour objectif principal de contrer les visées de leurs principaux concurrents que sont les Allemands et les Anglais qui convoitaient le même espace territorial.
Nous revenons dans cette partie en détail sur la clause de notification relever plus haut par la conférence de Berlin tenue du 15 novembre 1884 au 26 févier 1885.

Au Gulmu, les Français étaient en compétition avec les Allemands qui avaient signé des traités avec les chefs BAHAMA de Pama le 20 janvier 1895 dans la matinée tandis que les Français signaient le même jour et avec le même chef dans la soirée. Après Pama, la mission allemande se dirigea sur Matiacoali où elle signa un traité avec TORINTODIBA supposé être le supérieur du chef de Pama.

Quant aux Français, mieux renseignés ils prirent la direction de NUNGU. A leur arrivée dans cette ville, ils apprirent que le NUNBADO BANTCHANDE (ROI) est depuis trois (03) ans à Diabo. Ils le rejoignirent dans cette localité et signèrent avec lui le 20 janvier 1895 un traité de protectorat. BANTCHANDE informé de la puissance de feu des Européens leur demanda de l'aider à détruire tous ses ennemis surtout YUABILI, le chef de Diapangou et leader de la révolte. Cette sollicitation a été exaucé le 05 février 1897 avec l'attaque du Jakpantugu. Donc, avant l'arrivée des Français, le JAKPANBADO (chef de Diapangou) avait les cartes politiques du Gulmu en main.

Au vue des informations recueillies au niveau des différentes sources, il est ressorti que le NUNBADO n'a pas pouvoir de nomination des chefs des Diema (ex- cantons). Ses prérogatives d'exercice direct de commandement se limitent à NUNGU. Lesdites limites correspondent de nos jours à celles du département et de la commune de Fada N'Gourma.
Du reste le portique de la cour royale de KUPIENDIELI à Fada N'Gourma indique bien « NUNBADO DIEGU » et non « GULMU BADO DIEGU » ce qui n'existe pas en langue gulmancema.

Les données obtenues des différents rapports et travaux scientifiques, montrent que le NUNGU est un Diema au même titre que les autres entités politiques historiques du Gulmu. Cependant, le NUNGU est reconnu comme l'aîné, c'est-à-dire le plus ancien Etat fondé en pays gulmance par DIABA LOMPO. A ce titre, NUNBADO (chef, roi) de NUNGU a une ascendance honorifique sur les autres chefs du Gulmu. Ces derniers lui doivent respect et considération une fois investis des charges de leur Diema.

En revisitant l'histoire récente de la chefferie de certains Diema comme Diapangou et Diabo, on constate que les rois de NUNGU (YENTANGOU et HAMTIOURI) de l'époque ont procédé autrement pour le choix des chefs des deux Diema lors des crises survenues dans ces entités politiques. Ces deux rois ont compris et savent que le NUNBADO ne choisit pas de lui-même les futurs chefs mais entérine les choix faits au niveau des collèges électoraux des Diema.

A titre illustratif, nous avons les deux exemples récents. Le premier concerne Diapangou. Suite à des querelles dans la désignation d'un nouveau chef à Diapangou, le poste est resté vacant pendant neuf (09) ans soit de 1980 à 1989 suite à la disparition de TODIBEMBA (1952-1980). Les notables ont saisi le roi YENTANGOU grand frère de KOUPIENDIELI (NUNBADO décédé en 2019) pour décanter la situation. Ne pouvant pas choisir lui-même le futur chef de Diapangou, YENTANGOU a proposé un vote populaire en 1989 supervisé par son ministre DABAGO qui a vu la victoire de YENDIELI resté au trône de 1989 à 2004.

Le second exemple concerne la chefferie du diéma de Diabo. En 1961, suite à la mort du chef de ce Diema, une grave crise éclata. Devant l'impossibilité de trouver un terrain d'entente, le roi HAMTIOURI, (père des rois YENTANGOU et KOUPIENDIELI) ne pouvant pas désigner de lui-même le futur chef de Diabo a lui aussi organisé un scrutin qui a vu la victoire de Monsieur YONI Noaga Fernand. El Hadji BOLY Berry en explique largement dans une lettre au Haut-Commissaire du Gourma du 20 janvier 2003.

Outre ces deux cas récents où le NUNBADO a fait appel aux scrutins pour départager les candidats, on peut citer aussi celui de Matiacoali en 1897 où pour remplacer le chef en fuite face à la poussée des Français, BANTCHANDE n'a pas choisi lui-même le successeur de TORINTODIBA. BANTCHANDE a fait venir les notables qui choisirent le chef comme le dit VERMEERSCH dans son rapport sur la conquête du Gourma : « Il (BANTCHANDE) envoie aussitôt chercher les notables de Matiacouali. Ceux-ci arrivent dans la nuit. Le lendemain matin, dans un grand palabre, les notables élisent un nouveau chef et le soir à 2 heures de l'après-midi, Bantchandé lui donne un bonnet blanc ce qui le consacre comme fama (chef) ».

Le dernier exemple dans la résolution des crises dans les chefferies en pays gulmance vient de Fada N'Gourma. A NUNGU (Fada N'Gourma) même, la disparition du roi HAMTIOURI le 26 novembre 1961 et Simadoali le 17 mai 1962, il y a eu un grand vide dans l'intronisation d'un NUNBADO. En effet, sous la première République, le décret n° 189/PRES/INT du 08 juin 1962, portant interdiction de remplacer tout chef coutumier décédé était en vigueur. Toutefois, avec l'arrivée au pouvoir du Président Sangoulé LAMIZANA cette mesure a été levée. Pour pourvoir au remplacement du roi HAMTIOURI, il n'y avait pas d'entente entre les princes de Fada N'Gourma. Il a fallu organiser des votes en 1972 qui ont permis à YENMIAMA d'accéder au trône de NUNGU.
Ces quelques exemples montrent que les rois du NUNGU étaient attachés aux respects des règles coutumières en matière de désignation des chefs des Diema.

III les conséquences relatives aux crises dans les chefferies au Gulmu

Le Gulmu vit ses heures les plus sombres de son histoire. Jadis très respectées, les chefferies du pays gulmance sont de nos jours mal en point à cause de ces luttes fratricides qui perdurent depuis en 1892.
La conséquence générale est la division quasi totale des populations à tous les niveaux de la vie. Ce manque d'unité même pour défendre ce qui revenait de droit naturel à la Région de l'Est a entrainé cette vaste et riche région dans l'abîme total. Le Gulmu vit de nos jours les jours les plus sombres de son histoire depuis la fondation du royaume par le célèbre DIABA LOMPO. Il est temps de changer le fusil d'épaule afin de faire renaitre l'espoir surtout pour les générations à venir. Un changement de mentalité s'impose.

Au niveau des villages, les responsables administratifs, les chefs des projets et programmes ne savent pas à qui se confier pour espérer réussir les missions qui leur sont confiées. Or, dans les villages la caution morale des détenteurs des traditions est très capitale. C'est pourquoi, de nombreux projets n'ont pas connu d'aboutissement heureux.

Il en est de même dans les centres urbains notamment les chefs-lieux de province où les responsables nouvellement affectés peinent à présenter les civilités aux autorités coutumières ou se contentent à se présenter dans les différentes cours royales juste pour les formalités. Par la suite, ils restent cloitrer dans leurs services et ne donnent pas suite aux invitations de l'un ou de l'autre des chefs.

En outre, dans un pays comme le Burkina Faso en proie à l'insécurité, dans la recherche de solutions aux différentes crises, des rencontres des forces vives sont très souvent organisées au plus haut niveau. Malheureusement, à cause des doubles chefferies, le Gulmu n'est pas présent à ces concertations de grande importance.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans la région de l'Est, le phénomène de doubles chefferies entrave les actions à mener sur le terrain. Dans le recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), il devient difficile de confier des armes à des individus qui peuvent s'entretuer. Il faut le faire après de longues enquêtes de moralité. Autrement dit de par le passé, en cas de menaces extérieures, il suffisait que le chef convoque en urgence un conseil de guerre et une mobilisation générale pour que le danger soit rapidement maîtrisé.

De nos jours, la région de l'Est est considérée comme une zone infréquentable dont les conséquences économiques sont incalculables. Toutes les activités économiques sont en berne (agriculture, élevage, commerce, tourisme). Beaucoup de partenaires techniques et financiers hésitent voire refusent d'intervenir dans cette région aux énormes potentialités économiques. Ceux qui étaient présents, délocalisent ou quittent totalement la région entraînant du coup un grand retard dans le développement de la région.

Le manque d'unité, de cohésion des fils et filles du Gulmu ajouter au phénomène néfaste du babidjali entretenu par certaines personnes ont également contribué à la non érection de Diapaga et Bogandé en chef de région, mesure qui aurait pu relancer le Gulmu dans la dynamique de développement avec un maillage administratif et sécuritaire adéquat.

Le cas inédit de double chefferie qui s'est produit à NUNGU Fada N'Gourma conséquence des nominations illégales et irrégulières dans les Diema et villages peut si on n'y prend garde créer une jurisprudence dans les autres grands royaumes du Burkina Faso. Il en serait de même dans les Diema gulmance des pays voisins cités plus haut.

Si les crises s'accentuent dans toutes les communautés, mettent à mal la cohésion sociale, vivre ensemble et menacent les fondements de la nation, il ne serait pas exclu que des mesures d'interdiction de remplacement de chefs décédés au niveau national soient prises comme ce fut le cas en 1962.
C'est pourquoi, il y a lieu de trouver des solutions idoines et urgentes à ces problèmes récurrents qui entravent le processus de développement du pays.

IV les propositions et suggestions de solutions

Le Professeur MADIEGA Georges a fait un énorme travail sur le pays gulmance. L'organisation, le fonctionnement en un mot la gouvernance ont été étudiés. Les modes de succession bien déclinés par les détenteurs des traditions notamment des notables dont la notoriété était incontestable dans la communauté comme TANKOANO Janja Frédéric et du roi YENTANGU.

Du reste, la situation politique à la veille de conquête coloniale montre à souhait que les Diéma étaient déjà indépendants les uns des autres en reconnaissant toutefois le droit d'aînesse de NUNGU. Le NUNBADO se contentait de valider le choix fait par les collèges électoraux des Diema. Il est à noter que le choix du candidat qui sera présenté au NUNBADO se fait après de enquêtes et de nombreuses consultations auprès des géomanciens et autres devins de renommée. Pour un retour à la cohésion sociale dans le Gulmu du Burkina Faso, il faut :

 Respecter l'autonomie des Diema dans la désignation des futurs chefs par les collèges électoraux locaux ;

 Garder en l'état les situations malheureuses de doubles chefferies créées dans les ex-cantons et villages depuis deux décennies par des hommes politiques tant que l'ordre public n'est pas mis à rude épreuve ; toutefois, il faut prendre des mesures pour que cela n'arrive plus dans les Diema et les villages concernés même si localités vont rester sans chef tant qu'un consensus n'est pas obtenu ;

 Recadrer les pouvoirs du NUNBADO au regard du contenu des archives et travaux scientifiques réalisés car c'est surtout la volonté de ce dernier à imposer des chefs dans les autres Diema et villages qui sont à l'origine de la plupart des crises en pays gulmance ces dernières années ;

 Que toute personne qui accède à la chefferie de Diema notamment le NUNBADO se retire de la scène politique ; FIIMBA, le chef de PAMA, l'a fait lorsqu'il a été intronisé pour conduire les destinées de KANKANGOU en 1995.

 Que tous les ministres, notables ou princes de NUNGU sachent que le NUNBADO n'est pas habilité à désigner lui-même un chef dans les autres Diema encore moins dans un village qui ne relève pas de son commandement direct et par conséquent cessent toute ingérence dans lesdits Diema ou villages ;

 Que tous les ministres, notables ou princes des autres Diema ou villages de leur ressort territorial sachent que le choix des chefs ou « quête de bonnet » ne se fait pas à NUNGU. C'est le collège électoral local qui, après des concertations et diverses consultations désigne le candidat retenu. C'est celui-là seul et seulement lui seul que les notables accompagnent et présentent au NUNBADO pour validation et bénédictions ; Les pouvoirs du NUNBADO sont honorifiques. Il est le symbole et le ciment de la société gulmance reconnus et admis par toutes les filles et fils du Gulmu.

 La convocation d'une assise régionale sous la supervision de l'Etat central pour résoudre une fois pour toute ce phénomène de doubles chefferies qui met à rude épreuve la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble tant recherchés au Burkina Faso. Du reste, les assises pour l'adoption du Mémorandum pour le Développement de la Région de l'Est tenues le 26 novembre 2022 avaient fait cette recommandation.

 Elaborer un statut de la chefferie coutumière selon les systèmes de gouvernance traditionnel en place à l'arrivée des colonisateurs. Des pays voisins comme le Ghana en possèdent.
En histoire il y a une dynamique constante : les dynasties et les lignées naissent, grandissent, atteignent leur apogée puis s'éteignent en laissant la place à d'autres qui prennent la relève. Le Gulmu ne saurait déroger à la règle.

De nos jours les pouvoirs des chefs traditionnels et coutumiers sont surtout honorifiques et symboliques car n'étant plus des auxiliaires de l'administration. Il ne devrait pas y avoir des empoignades qui mettent à rudes épreuve la paix et la tranquillité. Ainsi, le Gulmu retrouvera son rayonnement d'antan et le NUNBADO le respect et la considération au niveau national.

En conclusion, nous retenons que les problèmes actuels de la chefferie dans le Gulmu résultent de la non maîtrise, la méconnaissance de l'histoire et de la surestimation des pouvoirs du NUNBADO voulue en son temps par les colonisateurs pour assouvir leur objectif. Les causes lointaines sont les luttes fratricides de 1892 pour l'accession au trône de NUNGU tandis que les causes immédiates sont attribuées à la volonté du NUNBADO d'imposer des chefs de Diema en faisant fi des collèges de notables locaux compétents à la désignation des candidats retenus et lui soumettre pour la validation.

Du reste, toutes les archives, les rapports des administrations coloniales et les traditions orales sont unanimes sur l'organisation et le fonctionnement de la société en place à la veille de la conquête coloniale. Lesdits documents doivent servir de guide pour élaborer une charte de gouvernance traditionnelle au Gulmu. Il faut surtout respecter l'ordre organisationnel du royaume en place à l'arrivée du colonisateur et les chefs des Diema et le NUNBADO vont retrouver leur respect et la dignité dans l'exercice de leurs fonctions.

Il est reconnu que chaque génération a une mission à accomplir et la génération actuelle a le devoir historique de replacer le pays gulmance sur orbite en affrontant notre destin commun. C'est de cette manière que nous allons largement contribuer au retour à la paix sociale et contribuer au développement économique et social de notre cher le Burkina Faso.

Dr Salifou IDANI
Chevalier de l'Ordre national
Officier de l'Ordre des Palmes académiques
Médaille d'honneur des Collectivités locales

Sources :
Cartry, M. 1966 , Clans, lignages et groupes familiaux chez les Gourmantché de la région de Diapaga, in l'homme, V.6, cahier n° 3, Mouton et Cie, Paris, pp. 52-81.
Cartry, M. 1966, Attitudes familiale chez les Gourmantché, in l'homme, V.6, cahier n°3,
Mouton et Cie, Paris, pp.41-67.
Chantoux, A. 1966, Histoire du pays gourma par la tradition orale, éditions Tidogu, Fada
N'gourma (Haute-Volta), 61 p.
El Hadji BOLY Berry, 20 janvier 2023 lettre au Haut-Commissaire du Gourma ;
Kambou-Ferrand, (J.M.), 1993, Peuple voltaïques et conquête coloniale 1885-1914, Burkina-Faso, Paris, ACCT/ l'Harmattan, 480 p.

Madiéga, Y.G. Rapport entre l'administration coloniale française et les autorités traditionnelles du cercle de Fada N'gourma, Université de Paris VII, 88 p.
Madiéga, Y.G.1982, Contribution à l'histoire précoloniale du Gulma (Haute-Volta), Franz
steiner Verlag-Wiesbaden, 260 p.

Somda, N.C. 1985, Histoire du peuplement du Gulma par la tradition orale : synoptique des éléments d'enquête, I.R.S.S.H., Ouagadougou, 162 p.
Vermeersch (capitaine), 1897, rapport de conquête du Gourma, Madjoari

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Burkina/ Saisons des pluies : Les durs moments des maquis sous les manguiers de Tanghin

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:30

Ce sont des endroits bien connus et fréquentés par beaucoup de personnes à Ouagadougou en période de fortes chaleurs compte tenu de leur proximité avec le barrage de Tanghin (arrondissement n°4). Communément appelés “sous les manguiers de Tanghin”, les maquis sous l'ombre de ces arbres broient du noir en saisons de pluie. Nous avons fait un tour dans ces lieux de villégiature, ce mercredi 7 août 2024. Constat !

Quand les nuages s'amoncèlent dans le ciel annonçant la pluie, les tenants des débits de boissons et restaurant sous les manguiers de Tanghin craignent déjà les dégâts qu'elle fera chez eux. Mercredi, 10 heures, le ciel est nuageux. Nestor Ouédraogo nous reçoit sous ses manguiers, au maquis resto Sôn M-Yam, espace qu'il a loué depuis huit mois pour vendre de la boisson. Sous ces arbres ombragés, des chaises vides disposées, attendent impatiemment des clients. Le regard, sporadiquement jeté vers le ciel, il ne sait pas où mettre la tête si le ciel ouvre encore ses vannes. « Ce n'est pas facile. Il y a des jours où nous ne gagnons presque rien », a-t-il confié, avant d'ouvrir son cahier de notes pour nous faire découvrir la recette de la veille. Moins de 12 000 francs CFA, avons nous constaté dans son cahier.

Nestore Ouédraogo, promoteur du maquis Sõn M-Yam, résilient malgré tout

« C'est ma recette d'hier », nous a-t-il précisé. Quand il pleut, poursuit-il, l'eau et la boue rendent l'endroit inaccessible pendant des heures. Pour ne pas libérer le plancher pour des raisons de non respect du contrat avec le bailleur, il dit avoir trouvé une autre parade en louant aussi une partie de l'espace à un boucher. Ce dernier lui verse une contrepartie chaque mois, ce qui lui permet de compléter les frais de location pour le bailleur. Malgré cette idée, la disette se sent toujours, explique t-il. « Je vais appeler le bailleur pour discuter avec lui afin qu'on puisse s'entendre sinon cela ne va pas être facile », a t-il dit, espérant que le consensus sera trouvé au bénéfice de tous.

Pour le moment, il n'y a pas lieu de crier au loup car son espace est fréquentable 3 à 4 heures après la pluie. Pour éviter les désagréments dans le futur, il s'organise « lentement » pour restaurer l'espace. « Si je gagne les moyens, je vais construire des hangars et installer l'électricité pour permettre à mes clients de venir en toute sécurité », espère-t-il. Mais en attendant, il dit avoir besoin de trois millions de francs pour transformer ce maquis à ciel ouvert en un endroit idyllique.

Il faut bien qu'il pleuve !

Situé en bordure de voie, au pied de Sopatel hôtel Silmandé, le maquis Zoo, sous les manguiers, ne peut plus abriter de clients en cas de pluie. La pluie du dimanche 5 août 2024 en est un cas pratique, selon le gérant Constantin Ouédraogo. « Le dimanche passé, il a plu et les gens sont venus sous le hangar qui a été inondé aussi. L'eau a failli en emporter certains », témoigne t-il. Mais il faut bien qu'il pleuve aussi ! », s'exclame-t-il. Dans ce mois d'août où les pluies sont fréquentes, il a décidé de baisser ses commandes. « Hier mardi, j'ai commandé et je ne le ferai pas aujourd'hui parce qu'elle risque de rester », a conclu le gérant.

Constantin Ouédraogo, gérant de Le Zoo, a diminué ses commandes

Le constat est aussi moins reluisant chez les vendeurs de viande. Nouhoun Dicko, vendeur de viande et trois autres collègues sont à quelques sept mètres du bitume, dans le périmètre du maquis le Zoo. Il se souvient encore de la grosse pluie du dimanche qui a failli emporter ses installations. Avec son index, il montre la hauteur de l'eau de ce jour. « J'ai pris ce fer pour attacher ma table sinon elle allait être emportée par les eaux de pluie », se souvient le boucher. Depuis lors quand la pluie se prépare, c'est la grande peur chez lui. « On peut faire trois jours sans vendre quand il pleut », a t-il laissé entendre.

Nouhoun Dicko a dû attacher sa table avec ce fer pour empêcher l'eau de l'emporter

Landry Ilboudo est un étudiant en deuxième année d'histoire et archéologie à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Le jeune homme à la silhouette mince, donne un coup de main à son géniteur quand il n'a pas cours. Cette activité lui permet de gagner son argent d'essence pour l'université. Nous l'avons rencontré dans ce maquis. Couteau en main, il veille sur la viande en cuisson. En attendant , il nous montre des vidéos de la dernière pluie dans son téléphone Android. « C'était terrible », a-t-il laconiquement lancé, avant de se retirer pour surveiller la viande emballée par grappes sur le grillage.

Au moment où nous quittions les lieux, le ciel avait commencé à donner des indices de pluie. Face à cette situation, les occupants des lieux comptent trouver des solutions palliatives afin de mieux servir leur clientèle dans de bonnes conditions, même en période de pluie.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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Burkina Faso : le capitaine Ibrahim Traoré annonce avoir déjoué un projet de "déstabilisation"

France24 / Afrique - Wed, 07/08/2024 - 23:26
Le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé avoir déjoué une tentative de déstabilisation du pays. Selon le président de la transition burkinabè, des officiers et des soldats en complicité avec des terroristes auraient planifié des attaques afin de prendre le pouvoir. Cette cellule aurait été dirigée par des services de renseignements occidentaux depuis un pays voisin.
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31e Super coupe AJSB : L'EFO prête pour sa revanche, l'AS Douane est sereine !

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:25

Bobo-Dioulasso accueillera, le 10 août 2024, la 31e Super coupe AJSB. La finale mettra aux prises l'Etoile filante de Ouagadougou (EFO), vainqueur de la coupe du Faso, à l'AS Douane, championne nationale 2024. A moins d'une semaine du match, les deux équipes étaient en conférence d'avant match, le lundi 5 août 2024, à Ouagadougou.

Les deux équipes sont conscientes de l'enjeu. L'affiche de cette 31e édition est un remake de la 30e édition qui a avait été remportée par l'AS Douane. La « reine des stades » parviendra-t-elle à prendre sa revanche ? Ou est-ce que l'AS Douane confirmera sa suprématie ? En conférence d'avant match, le coach de l'EFO Cheick Hamidou Ouattara, a indiqué que la clé du match sera la fraicheur physique. Même si la « reine des stades » n'a pas eu assez de temps pour se reposer après la coupe du Faso, selon les dires de son entraîneur, elle compte prendre sa revanche.

L'EFO entend prendre sa revanche, selon son coach

« Cette année, nous comptons prendre notre revanche. On n'a pas peur de le dire. Personnellement, j'ai envie de gagner ce match. Ça sera un plus pour nous, en plus de la coupe du Faso cette année », a-t-il annoncé avant de reconnaître les forces des « Gabelous » : « On respecte l'AS Douane qui est en très belle forme cette année. On sait que ça ne sera pas du gâteau, mais on mettra en place notre stratégie pour gagner la rencontre. Parce qu'une finale se gagne, elle ne se joue pas », a-t-il terminé.

Du coté des « Gabelous » l'ambiance est bon enfant dans les vestiaires. Selon le coach adjoint, Antoine Ilboudo, l'équipe est sereine. Aucune peur ne les habite. « Nous travaillons sereinement mais surtout avec rigueur…Notre objectif est de gagner ce match », a informé le coach Ilboudo. L'AS Douanes participe à la campagne africaine. Cette Super coupe AJSB, a laissé entendre l'entraîneur adjoint de l'As Douane, est une opportunité pour l'équipe de se préparer, en attendant la campagne africaine. « Ce match nous permettra d'affiner certains détails et de boucler notre préparation. C'est un bon test avant la campagne africaine. Sur le plan physique et mental. L'ambiance est bonne au sein du groupe », a-t-il expliqué.

L'AS Douane est sereine, informe le coach adjoint

L'actualité qui entoure le renouvèlement du bureau de la Fédération burkinabè de football (FBF) n'impacte en rien le moral de l'équipe de l'AS Douane, à écouter M. Ilboudo. « Nous sommes des professionnels, nous resterons professionnels si bien que l'actualité du football du Burkina n'affecte en rien le moral ni de mes joueurs encore moins le staff technique », a-t-il rassuré.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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Burkina/Évaluation des ministres : Un taux de réalisation de 47,68% pour le ministère de l'Administration territoriale et de la sécurité

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 07/08/2024 - 23:15

Le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a procédé à l'évaluation de la mise en œuvre des contrats d'objectifs des membres du gouvernement pour le premier semestre de l'année 2024. Parmi les ministres évalués ce mercredi 7 août, figure Émile Zerbo, ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. L'on retient un bilan de réalisation de 47,68% à mi-parcours et quelques difficultés rencontrées notamment dans la contractualisation des contrats et la régulation budgétaire.

Le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Émile Zerbo, a présenté un taux global de réalisation de 47,68% pour son département. Il a souligné que son ministère a principalement concentré ses efforts sur la sécurité, avec un renforcement du personnel des forces de défense et de sécurité, ainsi qu'une augmentation des moyens. « Il y a eu aussi plusieurs textes qui ont été adoptés. Les taux concernant les différents objectifs vont de 35 à 65%. Ces résultats auxquels nous sommes parvenus nous donnent satisfaction dans l'ensemble. Cependant, il y a encore du travail à faire pour l'atteinte de certains objectifs », a-t-il expliqué.

Note: ">Lire aussi : Burkina/ Ministère de la Sécurité : Le commissaire divisionnaire de police, Mahamoudou Sana prend officiellement les commandes

Défis et perspectives

Émile Zerbo a également mentionné les obstacles rencontrés, notamment des blocages dans la contractualisation des contrats et la régulation budgétaire, qui ont impacté les performances du premier semestre. Malgré cela, il a exprimé une satisfaction générale tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs restants.

Changements de portefeuille

Il est important de noter que le ministre Zerbo a été récemment déchargé du portefeuille de la Sécurité, désormais confié au commissaire divisionnaire de police Mahamoudou Sana. La prochaine évaluation du ministre Zerbo portera donc uniquement sur les objectifs de l'administration du territoire et la mobilité, secteurs dont il a maintenant la charge exclusive.
Avec cette évaluation semestrielle, le gouvernement réaffirme son engagement à suivre de près la réalisation des objectifs et à ajuster ses stratégies pour améliorer les performances des différents départements ministériels.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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Expérience unique avec le nouveau moniteur intelligent LG MyView et son écran incurvé ultra-large

Algérie 360 - Wed, 07/08/2024 - 23:10

Alger, le 7 août  2024 — LG Electronics (LG) lance son dernier moniteur intelligent LG MyView (modèle 34SR65QC), un écran de 34 pouces au format […]

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