Le président géorgien Giorgi Margvelashvili rendant visite aux parents d’Archil Tatunashvili dans le camp de déplacés de Tsilkani a condamné ce qu’il considère comme le meurtre d’un innocent (crédit = présidence géorgienne)
(B2) Le décès d’un citoyen géorgien, Archil Tatunashvili, âgé de 35 ans, vendredi 23 (février), à Tskhinvali en Ossétie du Sud, provoque un regain de tension dans cette république du Caucase. Les autorités ossètes disent qu’il est mort d’un arrêt cardiaque. Mais sa famille soutient qu’il a été tué par le régime.
Tombé dans l’escalier et mort d’une crise cardiaque
La version officielle du « comité de sécurité de l’Etat » ossète (KGB) telle que relatée par le média en ligne civil.ge prête en effet au doute. Arrêté la veille à Akhalgori, Archil Tatunashvili a été « emmené à Tskhinvali pour y être interrogé ». Lors de son transfert vers une cellule de détention après avoir été interrogé, Tatunashvili a « résisté ». Il « a été blessé, est tombé par terre et a roulé dans les escaliers ». Emmené à l’hôpital de Tskhinvali, il est mort « deux heures plus tard ». NB : Un incident qui survient juste quand le ministre danois des Affaires étrangères, Anders Samuelsen, était en visite en Géorgie, notamment à la mission EUMM Georgia dirigée désormais par un Danois.
Un membre des forces armées géorgiennes
Le KGB ossète qui l’a arrêté « lors d’une ses visites en Ossétie du Sud », le soupçonne d’être un membre des forces armées géorgiennes. Un point que n’a pas démenti Tbilissi. Le président géorgien Giorgi Margvelashvili a ainsi voulu rendre hommage à celui qui a été « kidnappé et tué » dans la région occupée. Il a reconnu que Tatunashvili a été militaire « qui a servi la paix mondiale et la sécurité dans les missions internationales » . « Il n’a pas tiré une seule balle en Géorgie » (contrairement à ce que prétendent les autorités ossètes). Il « a servi sa propre patrie et après son service militaire, a vécu une vie de citoyen paisible » a-t-il précisé. « C’est un meurtre d’une personne innocente. Je ne peux pas appeler cet incident autre chose. Il est crucial que cette évidence soit attestée par des preuves » rendant visite à la famille du décédé dans le camp de déplacés de Tsilkani (lire ici).
Deux autres Géorgiens arrêtés
Son père, lui-même militaire, et vétéran des missions en Afghanistan et en Iraq, ne croit pas à la version des autorités ossètes, tout comme à la version de sa mort rapporte la chaîne de télévision 1 tv. « Mon fils était en bonne santé » dit-il. Le corps d’Archil Tatunashvili devrait être rapatrié cette semaine, selon les autorités géorgiennes via le village d’Ergneti. Deux autres Géorgiens, Levan Kutashvili et Ioseb Pavliashvili, avaient également été emprisonnés depuis le 22 février. Ils ont été libérés mais restent retenus en Ossétie du Sud, officiellement pour les besoins de l’enquête.
La mission EUMM Georgia propose ses bons offices
La mission européenne d’observation sur la ligne de démarcation (EUMM Georgia) a proposé ses bons offices. Dans un communiqué, elle se dit ainsi prête à « soutenir les enquêtes en cours et à faciliter les discussions par le biais du mécanisme de prévention et de réaction aux incidents d’Ergneti » (1). Elle estime qu’il est d’une « importance primordiale d’établir une coopération afin que toutes les informations nécessaires soient échangées pour déterminer la cause du décès du défunt » et dit « attendre avec intérêt des examens complets, approfondis et transparents de la mort de M. Tatunashvili ».
Des mesures supplémentaires de confiance nécessaires
L’Union européenne a réagi par l’intermédiaire du porte-parole de la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini. Sans condamner expressément l’incident, elle demande que les deux citoyens géorgiens retrouvent leur totale liberté de mouvement et puissent « se rendre dans le territoire administré par Tbilissi » (NB : la Géorgie dans le langage diplomatique). Cet incident montre « la nécessité de mesures supplémentaires pour assurer la transparence et améliorer la confiance » insiste-t-elle (télécharger le communiqué).
La question mise à l’agenda du Conseil des ministres des Affaires étrangères ?
Le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevičius a condamné « La persécution des citoyens géorgiens ». « J’exige que des mécanismes internationaux de droits de l’homme et de sécurité soient mis en place sur place » a-t-il ajouté, indiquant qu’il comptait « soulever ce sujet lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères » de l’Union européenne réunis ce lundi (26 février) à Bruxelles.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) NB : Une réunion du mécanisme d’Ergneti est prévu le 1er mars.
(B2) Quelques amis de la dernière session IHEDN avaient eu la bonne idée de venir à Bruxelles et de me convier à leur repas de détente du soir pour parler Europe de la défense, PESCO et autres sujets d’intérêts. Nous nous sommes donc retrouvés dans un restaurant qu’ils avaient choisis, près de la Grand Place. A priori, l’idéal. Erreur funeste. Le restaunt choisi, « Aux Armes de Bruxelles« , situé de la rue des Bouchers, doit être à la restauration traditionnelle ce qu’est le goudron à la nature… (et encore !).
Au lieu d’une salle privative, et d’une grande table conviviale, comme convenu, nous nous sommes retrouvés dans un fond de salle, froid, sombre, peu agréable, avec plusieurs tables, à l’étroit. Tout cela sans le moindre mot d’excuse ni un « geste », type l’apéro offert. Les serveurs, légèrement rogues, ne semblaient pas vraiment heureux d’être là, ni de faire le métier, la direction semblait aux abonnés absents. Ensuite, est venue la discussion du menu. Le contenu du menu annoncé par téléphone ne correspondait pas vraiment. Le prix en revanche (29 euros, moules-frites + gaufre) était tout à fait ferme. Tout cela pour une vingtaine de convives. On ne peut pas dire que ce soit un « prix d’ami ». Et sans aucune discussion possible…
Mais ce n’était qu’un zakousti. A l’arrivée du plat choisi — moules – frites naturellement — petite déception. Très petit comme plat de moules. Et aucune possibilité d’avoir un peu plus. « Pas compris dans le menu ». A ce prix-là, on aurait pu croire que la moule était d’exception… Et là déception ! Apparemment, les moules n’étaient pas pêchées ni même achetées du jour.
Cela sentait plutôt la promo super discount de la veille ou de l’avant-veille (en limite de date). Même un paquet préemballé du Carrefour aurait fait mieux. Il ne manque cependant pas sur Bruxelles de fournisseurs proposant des produits frais, gouteux et à un prix tout à fait convenable. Les frites étaient, certes, « raisonnables ». Mais en portion super-mini. Après discussion, nous avons obtenu — faveur suprême, nous a-t-on fait comprendre — un rab’. Bien sûr, pas d’accompagnement, pas de proposition de ces sauces dont s’enorgueillit le moindre snack et restaurant digne de ce nom.
Au final, la fameuse gaufre, était « correcte ». Et pour cause, elle ressemblait étrangement à de la gaufre congelée, type Delhaze, réchauffée au four. En soi, ce n’est pas mauvais. Mais ce n’est pas vraiment la gaufre maison annoncée (ni le même prix).
En bref… les armes du Bruxelles, un restaurant qui veut se prétendre « touristique » mais économise sur tout, à éviter totalement ! Mieux vaut aller au Quick du coin. Honnêtement, au moins on sait ce qu’on mange, pour moins cher, avec le sourire (et le chauffage).
(Nicolas Gros-Verheyde)
En décembre dernier, les équipes médicales du Croissant rouge syrien avaient pu mener l’évacuation de 29 civils blessés (crédit : Syrian Arab Red Cross)
(B2) « La France est prête à recevoir toute personne évacuée par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) de ce théâtre d’opération. Nous nous mettrons à disposition pour organiser ces évacuations avec le CICR », a déclaré la Président de la République, Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse suivant le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, à Bruxelles, vendredi 23 février.
Un « enfer sur terre »
Un acte généreux renvoyant à la situation de la Ghouta orientale en Syrie, décrite comme « l’enfer sur terre » par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cité par l’AFP, plus de 500 civils, dont une centaine d’enfants, ont péri sous les bombes déversées depuis sept jours par le régime syrien.
L’urgence absolue : soigner et apporter de l’aide alimentaire
Contactée par B2, la porte parole du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient, Iolanda Jacquemet, indique qu’il est « beaucoup trop tôt pour spéculer sur des évacuations sanitaires ». « Pour nous, l’urgence absolue est d’avoir un accès humanitaire pour sauver des vies car l’offre de santé a diminué de façon spectaculaire du fait des bombardements subis par des hôpitaux ». L’urgence du CICR est de « soigner les blessés, d’apporter des médicaments, de la nourriture et de quoi purifier l’eau ».
Une évacuation du même type qu’à Alep
En décembre 2016, le CICR avait pu évacuer près de 35.000 civils de l’enclave d’Alep, soumise à des bombardements depuis des mois. Le CICR était intervenu, en tant qu’intermédiaire neutre et impartial, après accord des parties. Cette évacuation avait été à plusieurs titres exceptionnelle. On est encore loin aujourd’hui d’une telle opération en Ghouta orientale.
NB : Selon l’ONU, en Syrie, 13,1 millions de personnes, dont 6,1 millions sont déplacées, 2,5 millions vivent dans des zones difficiles d’accès, y compris des réfugiés palestiniens, Et des centaines de milliers de civils sont pris au piège dans les zones assiégées.
(Emmanuelle Stroesser)
(B2) Le tanker MT Leopard Sun a bien été attaqué par deux skiffs dans la nuit du 23 février (à 0h30 locales) a confirmé aujourd’hui le QG d’Atalanta, l’opération européenne de lutte anti-piraterie. Ce chimiquier de 50.000 tonnes, battant pavillon de Singapour, était en route de Sohar (Sultanat d’Oman) jusqu’au Cap (Afrique du Sud) lorsque l’incident s’est produit, à environ 160 miles nautiques au large des côtes somaliennes. Il appartient à la compagnie maritime lettone (LSC).
La réplique des gardes de sécurité
Les skiffs ont approché le MT Leopard Sun par la poupe et ont tiré sur elle. L’équipe de sécurité privée, qui était à bord, a riposté en tirant des coups de semonce. L’incident a duré environ 20 minutes avant que les skiffs ne s’éloignent. L’équipage a utilisé « toute la gamme des bonnes pratiques » de la norme BMP4 (zigzags, canons à eaux). Le navire et l’équipage sont maintenant en sécurité souligne t-on à EUNAVFOR qui a pu être en contact avec la compagnie maritime et le capitaine du navire pour évaluer l’incident. Une alerte a été envoyée à tous les navires via le système MSCHOA d’EUNAVFOR et le réseau britannique UKMTO.
Le premier incident en 2018
Cette attaque pirate est le premier incident de ce type pour l’année 2018. La dernière attaque remonte à novembre 2017 avec l’attaque du MV EVER DYNAMIC. Les écrans radars demeuraient vides ces derniers mois.
Un seul navire à EUNAVFOR Atalanta
Heureusement… car l’opération ne compte aujourd’hui plus qu’un seul bâtiment pour couvrir toute la zone de l’Océan indien, le navire ravitailleur espagnol ESPS Patiño (A-14), ainsi qu’un avion espagnol de patrouille maritime P3 Orion.
(Nicolas Gros-Verheyde)
crédit photo : Latvian Shipping Company
crédit : Syrian Arab Red Crescent
(B2) Le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, a lancé un appel face à l’aggravation de la situation dans l’enclave de la Ghouta orientale près de Damas
Les conflits dans la région de la Ghouta orientale préoccupent les organisations humanitaires. Le Comité international de la Croix-Rouge a ainsi récemment souligné la nécessité d’apporter un soutien médical – médicaments et matériel – à la région, « plusieurs structures de soins ayant été touchées ». Marianne Gasser, cheffe de la délégation du CICR en Syrie, appelle à « mettre un terme à cette folie meurtrière » et insiste sur le fait que « Les civils ne doivent pas être pris pour cible. »
Des convois humanitaires au compte-gouttes
Alors qu’aucun convoi humanitaire n’avait pu accéder à la Ghouta orientale depuis le mois de novembre 2017, l’ONU a annoncé que le 14 février « un convoi de l’ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien a pu distribuer une aide alimentaire, nutritionnelle et sanitaire ». Ce convoi est le dernier et le seul à être passé. « Une goutte d’eau » par rapport aux besoins sur place, a confirmé un diplomate à B2. C’est-à-dire à peine 3% « des 272.500 personnes dans le besoin dans la Ghouta orientale », selon le coordinateur des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA), M. Al-Za’tari,
Les hôpitaux et cliniques systématiquement bombardés
Médecins Sans Frontières a, de son côté, dénoncé le bombardement de 13 hôpitaux et cliniques de la Ghouta orientale, dans lesquels elle intervient, en l’espace de trois jours (du 18 au 21 février). « L’armée syrienne interdit ou retire systématiquement les anesthésiques des rares convois des Nations Unies / du Comité International de la Croix-Rouge autorisés à l’intérieur de l’enclave » indique un communiqué de l’ONG.
(NGV avec CB et ES)
Entrainement de la 72e brigade (crédit : MORS 2014 – Archives B2)
(B2) La 72e Brigade de Maribor a été déclarée « inapte » lors d’une série de tests effectués par des évaluateurs de l’OTAN afin d’évaluer la capacité au combat (combat readiness evaluation). Un coup dur pour une des principales unités de l’armée slovène qui provoque un séisme dans l’armée.
Note : 1 sur 5
Le verdict des évaluateurs de l’OTAN est tombé. Impitoyable ! Selon le site 24ur.com qui a révélé l’information, l’état de préparation du groupement tactique du bataillon a été noté « pas prêt au combat » dans quatre cas. Un seul a été reconnu « prêt au combat ». Or, selon les règles de l’OTAN établies selon la méthode CREVAL, il suffit d’avoir deux notes « non prêt au combat » pour avoir un résultat « inapte ».
Le terme d’un entraînement de 18 mois
Cette unité qui a pour fonction « d’effectuer des tâches d’opérations de combat à travers l’ensemble du spectre d’action, à l’exception des opérations spéciales » ! s’était pourtant préparée de façon intensive durant près de 18 mois en Slovénie et dans plusieurs pays (Allemagne, République tchèque, Hongrie, Roumanie, Bulgarie ou Géorgie). L’exercice organisé dans le camp de Poček à Postojna de mardi à vendredi dernier devrait donc être la consécration de cet entrainement. Les 800 hommes et femmes de la bridage étaient soumis au test final.
Des chaussures pas adaptées
Les inaptitudes semblent nombreuses, des aspects les plus importants aux plus petits détails. Coté tactique, la faiblesse est patente. « Les soldats ne savaient même pas comment se déplacer sur le champ de bataille » note un évaluateur cité par 24ur.com. Côté équipement, ce n’est pas mieux. Six soldats qui faisaient l’exercice ont eu besoin de soins médicaux en raison d’engelures. En cause, les nouvelles chaussures, achetées par le ministère de la Défense, se sont révélées tellement mauvaises que les soldats les ont « jeté après deux semaines d’utilisation ». Les « nouvelles chaussures fournies par le ministère étaient inadaptées aux conditions hivernales » raconte notre confrère slovène.
Des années de pénuries ont usé les armées
« Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme », a souligné le porte-parole de l’armée Simon Korez. « Nos équipements sont vieux et usés ». Et « nous sommes sous-dotés, tant financièrement qu’en effectifs, alors même que nos missions se sont multipliées » (cf. encadré).
Le chef d’état-major viré
La réaction n’a pas traîné. Le Premier ministre slovène Miro Cerar a annoncé jeudi (22 février) le limogeage du chef d’état-major des armées après l’échec des forces aux tests d’aptitude de l’OTAN et les critiques émises contre le manque de moyens alloués à la défense. « Puisque le chef d’état-major a la responsabilité ultime de la préparation des troupes, du travail et de l’usage opérationnel de toutes les unités, le gouvernement a renvoyé le général Andrej Osterman », a-t-il déclaré. Un mois a été donné au ministre de la Défense, Andreja Katic, pour prendre les mesures nécessaires afin d’assurer l’état de préparation au combat de la 72e brigade (1).
Une humiliation mal vécue
Très en colère, le Premier ministre a parlé « d’humiliation » pour les forces armées. Une humiliation… aussi pour le gouvernement et, en particulier, le ministre de la Défense Andreja Katic, qui disent n’avoir pas eu communication du rapport et d’avoir appris la nouvelle par les médias. Cela fait pourtant des années que les militaires slovènes alertent sur l’état déplorable des forces armées. Le nouveau chef d’état-major (CHOD) qui n’est autre que l’adjoint d’Osterman, Alan Geder, avait d’ailleurs protesté vivement il y a quelques temps sur cet état des lieux.
Commentaire : la « jurisprudence » De Villiers
Cela devient une habitude désormais. Dès qu’un chef de gouvernement (ou d’État) se sent mis en cause par la faiblesse mais surtout par les critiques sur l’état de ses forces armées, il vire le chef. Cela soulage un moment. Cela permet d’affirmer sa (petite) puissance. Mais les problèmes restent intacts. Et l’effet est souvent désastreux au sein des forces. L’exemple du limogeage en France de Pierre de Villiers l’a montré. La réputation d’Emmanuel Macron (qui avait pourtant fait un bon début) a été sérieusement atteinte au sein des armées. Plusieurs mois après cet évènement, il n’a toujours pas remonté la pente, malgré le respect de ses promesses et l’annonce concrète d’une augmentation du budget des armées en 2018.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec AFP)
Le résultat d’un lent désinvestissement
Cette nouvelle n’est pas vraiment surprenante. Selon les statistiques de l’OTAN analysées par B2, la part du budget slovène de défense dans le PIB a chuté brutalement de 1,61% en 2010 à 0,98% trois ans plus tard en 2013, ne remontant péniblement qu’à 1,02% en 2015 et 2016. Soit six bonnes années de disette budgétaire. C’est un point notable. Mais c’est surtout le budget consacré aux équipements, ridiculement bas, qui est très inquiétant. Moins de 1% du budget de défense en 2014 était consacré aux équipements pour ne remonter en 2016 qu’à 6%. Très loin de la norme OTAN (et UE) qui fixe le ratio minimal de budget consacré aux équipements à 20%.
Seule consolation pour la Slovénie, elle n’est pas la seule dans les tréfonds du classement. D’autres pays comme la Belgique (0,91%), l’Espagne (0,92%), la Hongrie (1,05%) sont dans les tréfonds du classement otanien en matière de poids de la défense dans le PIB. Et côté équipements, on peut citer trois mauvais élèves : la Belgique (5,30%), le Monténégro (8,20%) ou la Croatie (9,07%), qui n’atteignent même pas la moitié de l’objectif d’équipements, soit un niveau critique pour assurer le minimum de renouvellement et de maintien à niveau.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Tout n’est pas perdu cependant. L’unité peut demander une nouvelle évaluation. Mais encore faut-il que les forces slovènes soient prêtes. Ce qui nécessitera sans doute encore plusieurs mois avant qu’une équipe mixte d’évaluateurs (slovènes et OTAN) puisse donner le feu vert.
(B2) Deux Spahis de Valence sont morts « au combat » ce matin au Mali a confirmé la ministre des Armées ce mercredi (21 février).
Victimes d’un IED à bord de leur blindé
Le maréchal des logis-chef Emilien Mougin et le brigadier-chef de 1re classe Timothée Dernoncourt du 1er régiment de Spahis de Valence étaient engagés dans une « vaste opération de contrôle de zone » dans la région de Ménaka, frontalière avec le Niger, quand leur véhicule blindé léger a « été frappé par un engin explosif improvisé » précise l’état-major des armées. Un troisième militaire est blessé. Le groupement tactique désert blindé (GTDB) est actuellement engagé dans des opérations de contrôle de zone dans cette région, et plus largement dans celle des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
L’hommage du CEMA et de l’Union européenne
Dans un message, adressé via facebook le chef d’état-major des armées, François Lecointre, a salué « l’engagement de nos soldats tombés ce jour, leur courage et leur abnégation dans le combat contre les groupes armés terroristes ». La chef de la diplomatie européenne, par le biais de sa porte-parole, a tenu à « présente[r] ses sincères condoléances aux familles des victimes et à la France ». Mais aussi d’adresser un message politique, à la veille de l’ouverture de la conférence du G5 Sahel. « Nous réitérons notre soutien aux forces françaises de l’Opération Barkhane pour leurs efforts en faveur de la sécurité du Mali et de la région du Sahel ».
Une situation instable au Mali qui inquiète
La situation au Mali semble loin d’être calmée. Et tant la Minusma, la force de l’ONU, que les FAMA, les forces armées maliennes, perdent régulièrement des hommes. Si l’opération « Barkhane » est un peu moins touché, le bilan n’en est pas moins rude. Le dernier incident porte à 12 le nombre de soldats tués depuis l’été 2014 et le début des opérations Barkhane, et à 22 depuis début 2013 et l’opération Serval (1). Les pays voisins, notamment le Niger, sont passablement inquiets de l’instabilité malienne aggravée par la porosité des frontières.
(NGV)
(1) In Memoriam. La liste des noms décédés dans le cadre de l’opération Serval et de l’opération Barkhane