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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 7 hours 32 min ago

Les industriels français partagés sur l’ambition européenne

Fri, 16/03/2018 - 14:05
(B2) Si l’Europe est au cœur de la future loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025 (1), elle ne fait pas l’unanimité chez les industriels français. Auditionnés par les députés de la commission défense, ils n’abordent pas la coopération avec le même enthousiasme. Les dirigeants des principaux groupes industriels de défense français ont été invités, […]

Carnet (16.03.2018). Libye (sanctions). NotPetya (cyberréplique). Corée du Nord (négociations). Syrie (lettre sans réponse). EUBAM Libya (chef). Recherche de défense (appel à proposition). Battlegroups (formation). Après Rafale (Eric Trappier). Qatar ...

Fri, 16/03/2018 - 09:30
(B2) Parus récemment : Salisbury. Stoltenberg dénonce un comportement qui n’a pas sa place dans un monde civilisé (blog) La carte interactive pour découvrir les sanctions européennes (entretien) L’Europe n’en fait pas assez pour les Rohingyas (Amjad Bashir) (blog) Le gouvernement slovène démissionne Les trois thèmes retenus en 2018 pour la recherche de défense (V2) […]

Corée du Nord. Le tribunal confirme la validité des sanctions prises par l’UE

Thu, 15/03/2018 - 21:40
(B2) Le tribunal de l'UE a validé mercredi (14 mars), le gel des avoirs frappant certains responsables et entités nord coréennes. Il a rejeté le recours de la Korea National Insurance Corporation (KNIC) et de plusieurs de ses dirigeants qui contestaient la décision prise à leur encontre le 2 juillet 2015 dans le but d’empêcher […]

Quatre syriens responsables du programme d’armes chimiques mis sur liste noire

Thu, 15/03/2018 - 19:35
(B2) Les 28 ministres des Affaires étrangères doivent décider, lundi (19 mars), en point A, d'ajouter quatre noms à la liste noire pour la Syrie, pour leur rôle dans le développement et l'utilisation d'armes chimiques contre la population civile notamment le 17 juillet 2017. Cette décision (gel des avoirs et interdiction de visas) vise, selon […]

Salisbury. Stoltenberg dénonce un comportement qui n’a pas sa place dans un monde civilisé

Thu, 15/03/2018 - 17:58
(B2) Au lendemain des mesures annoncées par le gouvernement britannique après l'emploi d'un agent neurotoxique à Salisbury (lire : Attaque de Salisbury. Theresa May annonce une réplique diplomatique mais pas financière contre la Russie), le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé, jeudi (15 mars), le comportement de la Russie. « La Grande-Bretagne n'est pas […]

La carte interactive pour découvrir les sanctions européennes

Thu, 15/03/2018 - 15:47

(B2) Quelle est la façon la plus simple d’obtenir une vue d’ensemble des sanctions adoptées par l’Union européenne ? Tout simplement sur internet : une carte interactive répertoriant les cibles et types de sanctions imposées par l’Union européenne. Une manière visuelle et ludique de se faire une idée des raisons et de l’ampleur des restrictions en vigueur. Cette carte, B2 l’a testée pour vous… Notre débrief…

Ce site web mise en place par la présidence estonienne de l’UE a été remis à la Commission européenne, à la fin de la présidence, à charge pour la Commission de continuer à l’entretenir et le mettre à jour. « La carte est notre cadeau numérique à l’UE ».

La mesure restrictive, outil majeur de la politique européenne

Un outil utile. Les mesures restrictives et les sanctions sont devenus, au fil du temps, un instrument incontournable de la politique étrangère européenne, permettant à l’Union d’épingler des acteurs étatiques ou non-étatiques, d’empêcher l’export vers certaines zones de matériel potentiellement dangereux, voire de faire pression pour un changement d’attitude avec un embargo économique tentant de frapper au cœur de ses ressources économiques l’État incriminé (pétrole, gaz, minerais…). Elles sont adoptées par le Conseil à l’unanimité et doivent être renouvelées régulièrement (en général tous les ans ou tous les six mois selon le cas).

Tour du site

Sur la page principale du site internet, un planisphère grisé d’où ressortent certains pays en bleu. En cliquant sur un de ces pays mis en évidence, des pictogrammes indiquent les différentes catégories de sanctions touchant le pays. En agrandissant la fenêtre, un descriptif plus complet dresse l’origine et l’historique des sanctions qui touchent le pays.

En développant la barre d’options du coin supérieur droit, il est possible de recibler la recherche selon certains critères, à savoir l’institution à l’origine des sanctions (Conseil de l’Union européenne ou Conseil de sécurité des Nations unies), le(s) type(s) de mesures restrictives adoptées (embargo sur les armes, contrôles, gel d’avoirs, limitation des visas, …) et le thème des sanctions (terrorisme).

Ce que nous avons aimé

  1. La simplicité du site. La page est très épurée et se charge rapidement. Les options sont user-friendly, facilement identifiables et se passent de texte inutile.
  2. Son exactitude. Le site est mis à jour maximum 24 heures après la publication de décisions concernant des sanctions au Journal officiel. Ces mises à jour sont notamment notifiées via Twitter (@EUSanctionsMaps).
  3. La page est directement accessible depuis la page des sanctions sur le site du Conseil.
  4. Sa valeur ajoutée. Sans aller jusqu’à dire que la carte répond à un réel besoin, elle a le mérite de concentrer de l’information – autrefois dispersée – en une image très explicite.

Ce que nous avons moins aimé

  1. L’anglais comme seule langue.
  2. Un manque de thèmes. Le terrorisme est l’unique thème sélectionnable dans les options. Or il existe une série d’autres raisons pour lesquelles l’Union adopte des sanctions à l’encontre d’un État : un acte d’agression (Russie), le développement d’un programme nucléaire (Iran, Corée du Nord), la violation de droits de l’Homme (Venezuela, Birmanie), une situation délétère (Libye, Somalie), voire des conflits internes (République démocratique du Congo).
  3. Sa non-rétroactivité. La carte ne présente que les pays qui sont touchés par des sanctions en date d’aujourd’hui. Les sanctions adoptées puis levées par le passé n’apparaissent pas. Cette option aurait un réel intérêt puisqu’elle ferait apparaître d’autres types de sanctions selon leur statut (abandonnées, reprises, levées en cas de succès).

Au bilan

Une nouveauté amusante et intéressante qui vient égayer un sujet quelque peu rébarbatif. Cependant, la EU Sanctions Map est avant tout un gadget qui se contente de présenter un état des choses. Pour la transformer en outil analytique, il faudrait pouvoir comparer en une seule et même carte la série de pays visés par des sanctions avec d’autres catégories de critères (degré démocratique, conflits internes, guerres, intégration dans le système juridique international, carte des opérations de peace-keeping et peace-building, etc.).

(François De Ganck, avec NGV)

Consultez-la ici

Interface du site EU Sanctions Map

L’Europe n’en fait pas assez pour les Rohingyas (Amjad Bashir)

Thu, 15/03/2018 - 14:00
(B2) Nous avons rencontré Amjad Bashir, un député britannique Tory, qui revient de mission au Bangladesh et au Myanmar (1). Très concerné par cette situation, c'est aussi l'un des initiateurs de la résolution adoptée par le Parlement européen sur la situation des Rohingyas au Myanmar... Près de 650.000 Rohingyas ont fui, depuis août 2017, le Myanmar vers […]

Le gouvernement slovène démissionne

Thu, 15/03/2018 - 13:30

(B2) Le Premier ministre slovène Miro Cerar a présenté mercredi soir (14 mars), sa démission après la remise en cause d’un projet majeur d’infrastructure, sur fond de crise au sein d’une majorité en fin de mandat. « Les forces du passé ne nous permettent pas de travailler pour les générations futures. (…) Je présente ma démission au parlement », a annoncé le Premier ministre lors d’une conférence de presse impromptue.

Le refus du référendum sur le port de Koper : la goutte d’eau

Quelques heures plus tôt, la Cour constitutionnelle avait invalidé un référendum de septembre 2017 portant sur l’aménagement du port de Koper, sur la côte adriatique. Lors de cette consultation, les électeurs slovènes avaient approuvé la construction d’une nouvelle voie ferrée pour desservir le seul grand port commercial, d’une importance stratégique pour le pays. Il s’agit d’un projet phare de la majorité de M. Cerar, estimé à plus d’un milliard d’euros. Le Premier ministre espérait un lancement des travaux avant l’été. La Cour constitutionnelle a reproché au gouvernement d’avoir manqué à son devoir de neutralité en finançant la campagne avec des fonds publics.

Un ‘sabotage’ de la coalition

L’annulation du référendum a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », selon le Premier ministre qui a accusé mercredi ses partenaires de coalition d’avoir délibérément « saboter plusieurs projets » de l’exécutif ces derniers temps. Miro Cerar a estimé qu’il revenait au chef de l’Etat Borut Pahor de convoquer ou non des législatives anticipées pour renouveler les 90 députés du parlement. Il rencontre le président ce jeudi (15 mars).

Un parti en difficulté

Le Parti du centre moderne de Miro Cerar (PCM) se préparait de toute façon à des élections difficiles, prévues en juin ou juillet, au terme de son mandat de quatre ans. Elu en 2014, cet ancien juriste respecté de 54 ans, avait alors fait sensation en remportant les législatives à la tête de la formation qu’il avait créée, quelques mois après être entré en politique. Mais le désaveu de la Cour constitutionnelle intervient après une série de crises qui ont fragilisé la majorité gouvernementale.

Le retour de la croissance

Plusieurs vagues de grèves ont paralysé ce petit pays de l’Union européenne depuis le début de l’année, portées notamment par les revendications sociales des agents de la fonction publique qui exigent des hausses de salaire, et de recueillir les fruits de l’austérité passée. La Slovénie a, en effet, renoué avec une croissance vigoureuse de 5% en 2017, la plus élevée en dix ans, après avoir connu une sévère récession en 2012 et 2013 dues à la crise de son secteur bancaire. Mais le gouvernement a jusqu’ici opposé une fin de non-recevoir aux revendications, estimant qu’une hausse des traitements dans la fonction publique « plongerait à nouveau la Slovénie dans la récession ». Il y a quelques mois, le sort d’un migrant syrien soutenu par une partie de l’opinion publique avait déjà fait vaciller la coalition et fragilisé M. Cerar.

Une fragmentation de l’hémicycle possible

Ces élections pourraient déboucher sur une fragmentation de l’hémicycle, rendant difficile la formation d’un gouvernement. Avant ce scrutin qui interviendra au plus tard en juillet, la formation de M. Cerar est très largement devancée dans les sondages par ses principaux rivaux, dont le parti conservateur (SDS) de l’ancien Premier ministre de centre droit Janez Jansa et les sociaux-démocrates (SD), actuellement alliés de M. Cerar au sein de la majorité.

Un 5 étoiles slovène ?

Mais un nouveau venu caracole régulièrement en tête des enquêtes d’opinion: Marjan Sarac, un ancien comédien et maire d’une petite ville, candidat au programme flou et sans parti structuré. Celui qui s’était fait connaître pour ses imitations d’hommes politiques slovènes avant de se recycler dans la politique, avait déjà créé la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection présidentielle en novembre 2017. Il avait alors fait campagne sur le rejet des élites auprès d’un électorat désabusé, qui avait massivement boudé les urnes.

NB : c’est la seconde démission en quelques heures d’un gouvernement en Europe, le Premier ministre slovaque Robert Fico ayant également présenté hier sa démission, conséquences de l’affaire , ce journaliste slovaque assassiné.

(avec AFP)

Crédit photo : Conseil de l’UE, Miro Cerrar à son arrivée au sommet européen de février 2018

Les trois thèmes retenus en 2018 pour la recherche de défense

Thu, 15/03/2018 - 10:03
(B2) Trois appels à propositions vont être lancés d'ici la fin du mois autour de trois thèmes prioritaires, au titre de l'action préparatoire de recherche de défense. Les principaux thèmes sont déjà connus. La Commission européenne a adopté, vendredi (9 mars), son programme de travail de 2018. Cette décision décrit les trois sujets retenus ainsi que […]

L’embargo sur les armes en Centrafrique allégé, le dispositif de sanctions renforcé

Wed, 14/03/2018 - 17:45
(B2) L'Union européenne a légèrement modifié son dispositif de sanctions sur le régime centrafricain. Cette décision adoptée lundi (12 mars), entrée en vigueur mercredi (14 mars 2018), vient transposer les décisions prises par le Conseil de sécurité des Nations unies le 30 janvier dernier dans sa résolution 2399. Une dérogation supplémentaire dans l'embargo sur les […]

L’aide financière de pré-adhésion à la Turquie ne la rapproche pas de l’UE

Wed, 14/03/2018 - 17:05
(B2) L'aide financière accordée par l'Union européenne à la Turquie dans le cadre des négociations d'adhésion n'a eu qu'un « effet limité ». C'est la conclusion de la Cour des comptes européenne dans un rapport publié ce mercredi 14 mars. Un rapport qui inclut cinq recommandations, pour le futur, et les quelque 5 milliards d'euros […]

Attaque de Salisbury. Theresa May annonce une réplique diplomatique mais pas financière contre la Russie

Wed, 14/03/2018 - 16:01
(B2) Intervenant devant la chambre des Communes ce mercredi en début d'après-midi, la Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé une série de mesures après l'attaque de Salisbury contre Sergeï Skripal et sa fille imputée à l’État russe. La question sera évoquée par les Chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet la semaine prochaine […]

Angela prête serment et file à Paris. Le moteur franco-allemand se remet en marche ?

Wed, 14/03/2018 - 14:14

(B2) La chancelière allemande Angela Merkel, qui a prêté serment mercredi (14 mars) pour son quatrième mandat, après avoir été applaudie au Bundestag, va se rendre à Paris rapidement.

Réélue chancelière au terme de six mois de paralysie politique, elle sera reçue « vendredi en fin d’après-midi [16 mars] pour une séance de travail » avec le président français, a précisé l’Élysée. Angela Merkel avait indiqué lundi qu’elle se rendrait à Paris pour « préparer le Conseil européen » des 22 et 23 mars et « apporter de la clarté sur ce qu’on considère comme la prochaine étape ». Elle sera précédée à Paris dès ce mercredi (14 mars) par son nouveau ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui sera reçu par son homologue Jean-Yves Le Drian.

Paris et Berlin ont promis une impulsion commune pour relancer l’Union européenne, en pleine montée des populismes. Mais l’Allemagne, qui craint avant tout de payer les dettes de ses partenaires, n’a répondu que vaguement aux idées françaises de budget et de ministre des Finances de la zone euro.

Commentaire : La tradition franco-allemande désormais bien établie qui veut que le premier voyage officiel d’un nouveau leader élu est donc respectée. Mais dans cette rapidité, Angela Merkel, marque combien elle entend faire de la coopération avec la France, notamment en matière économique, la priorité de son mandat.

(NGV avec AFP)

Carnet (14.03.2018). COPS (agenda). NAC (attaque de Salisbury). EDA (rapport). Sanctions (Russie-Ukraine). HTTS (recours). Allemagne (nomination). Rheinmetall (Allemagne). Airbus (USA). A400M (Indonésie). Syrie (morale). Ukraine (). Iran (JCPOA)....

Wed, 14/03/2018 - 13:48
(B2) Parus récemment : (Entretien exclusif) Le programme EDIDP. Un atout pour l’Europe de la défense (Françoise Grossetête) Le Novichok frappe, Theresa May promet une réplique. La solidarité européenne s’affirme (V3) Le rapport sur le programme de développement industriel de la défense européenne voté A l’agenda du Conseil des ministres des Affaires étrangères (19 mars […]

Les ventes d’armes explosent en 2017 au Moyen-Orient et en Asie

Wed, 14/03/2018 - 12:54
(B2) Le dernier rapport du SIPRI sur le commerce des armes, publié lundi (12 mars), confirme que les ventes d'armes au Moyen-Orient et en Asie ont explosé au cours des cinq dernières années. Au niveau mondial, les ventes d'armes, en hausse depuis 2003, ont augmenté de 10% en volume sur la période 2013-2017, constate l'institut […]

Le programme EDIDP. Un atout pour l’Europe de la défense (Françoise Grossetête)

Wed, 14/03/2018 - 09:05
(B2) Pour Françoise Grossetête, rapporteur du Parlement sur le programme de développement industriel de défense (EDIDP), la position quasi-unifiée du Parlement européen lui permet d'arriver en position de force lors du trilogue qui commence ces jours-ci Le Parlement européen a approuvé mardi (13 mars) à une très large majorité la mise en place d'un programme […]

Le Novichok frappe, Theresa May promet une réplique. La solidarité européenne s’affirme

Tue, 13/03/2018 - 17:45
(B2) Entre la Russie et le Royaume-Uni, le torchon brûle. La tentative d'assassinat de l'ancien agent russe, Sergei Skripal et de sa fille, le 4 mars dernier à Salisbury, a fait sortir de ses gonds le gouvernement britannique. La première ministre britannique accuse la Russie et a demandé aux alliés européens et atlantiques leur solidarité. […]

Le rapport sur le programme de développement industriel de la défense européenne voté

Tue, 13/03/2018 - 17:15
(B2) Le Parlement européen a approuvé, mardi (13 mars), en plénière à Strasbourg, sa position de négociation sur le futur programme européen de développement industriel de défense (EDIDP). Le premier trilogue est prévu jeudi 15 mars 2018. C'est à une large majorité (471 voix pour, 199 contre et 24 abstentions) que les députés européens ont […]

Les premiers entretiens de la défense européenne (La Sorbonne)

Tue, 13/03/2018 - 16:04

(B2) Notez sur votre agenda cette date — le vendredi 1er juin —, et un lieu — Paris La Sorbonne —. C’est là que B2 vous donne rendez-vous pour les (premiers) entretiens de la défense européenne.

Une manifestation organisée par les universités de Paris I Sorbonne (école de Droit) et de Grenoble (Science Po), avec le GRIP et Confrontations. L’objectif : faire le point sur les différents dispositifs de l’Europe de la défense.

Les nouveautés sont nombreuses en effet et méritent d’être décortiquées, expliquées : la coopération structurée permanente, le fonds européen de défense et le programme de recherche de défense, la revue annuelle coordonnée, le nouveau QG, la facilité européenne de paix, etc.

Le principe de ces entretiens sera simple : pas de blabla, mais un langage direct, compréhensible, avec comme intervenants, les personnes les plus qualifiées et les plus impliquées sur les différents sujets… car ils en sont les acteurs de premier plan.

A suivre…

L’armée européenne : une ‘fausse bonne idée’ (Guy Buchsenschmidt)

Tue, 13/03/2018 - 07:30

(B2) L’ancien commandant de l’Eurocorps, le général belge Guy Buchsenschmidt aujourd’hui à la retraite ne mâche pas ses mots sur les projets d’armée européenne.

Cette terminologie évoquée régulièrement, plus ou moins ouvertement, par des responsables européens, tels Jean-Claude Juncker (le président de la Commission européenne) ou des hommes politiques aussi différents que des Allemands, des Italiens ou des Tchèques, reste souvent théorique, sans s’attarder sur les conséquences pratiques, politiques, techniques qu’une telle idée supposerait pour arriver à sa mise en œuvre. Le général belge relève, un par un, les obstacles qui se dressent comme autant d’embûches sur ce chemin qui parait illusoire.

Une standardisation qui relève de la fiction

La mise sur pied d’une armée regroupant les moyens militaires disparates de 27 nations, supposerait un niveau de standardisation qui relève de la fiction. A l’époque où je commandais le Corps de réaction rapide européen (Eurocorps), soit de juin 2013 à juin 2015, on m’a souvent demandé si je cautionnais l’idée d’une « armée européenne ». N’en déplaise à M. Junker, ma réponse était (et reste) invariable : une défense européenne, oui ; une armée européenne, non.

Des moyens militaires très disparates

Pourquoi ? Très simplement, parce que la mise sur pied d’une telle armée, regroupant les moyens militaires très disparates de 27 nations, supposerait un niveau de standardisation qui relève de la fiction. Mieux : c’est du ‘wishful thinking’. C’est pourtant une idée ancienne, portée sur les fonts baptismaux par le chancelier Kohl et le président Mitterrand, avec la création, dans un premier temps, de la Brigade franco-allemande, puis de l’Eurocorps. Une ‘success story’ qui a malheureusement fait long feu, même si l’Eurocorps aligne un palmarès impressionnant en matière d’opérations extérieures.

Du chemin à faire pour parler une même langue, au propre et au figuré

L’anglais pour tous les soldats ? Certaines fonctions du leadership et du management militaire sont certes relativement aisées à standardiser. Il en va par exemple de l’utilisation de l’anglais comme langue de travail – le français, deuxième langue officielle de l’Otan est en « décrochage » -, à tout le moins à partir d’un certain échelon, car au niveau du soldat, il reste du chemin à faire. Il en est de même pour les procédures d’état-major, dès lors qu’elles reposent sur des standards otaniens ou européens. N’importe quel officier issu d’une école de guerre (ou institut supérieur de défense) occidental(e) connaît les grandes lignes de ces procédures.

Avec quels équipements ?

En revanche, il n’en est pas de même pour les matériels, au sens large. Peut-on imaginer que l’Armée de l’air française mette ses « Rafale » au rebut, pour leur préférer le F-35 américain ? Peut-on penser un seul instant que les Forces armées italiennes se permettent le luxe de bouder Iveco ? Est-il concevable que les Forces armées belges privilégient en matière d’armement léger une firme américaine, au détriment de la Fabrique nationale (FN) d’armes de Herstal ? Certes non.

Des emblèmes toujours très nationaux

On pourrait objecter que les personnels de l’Eurocorps portent tous, sans distinction de nationalité ou de grade, le même béret bleu foncé, frappé de l’emblème représentatif de ce quartier-général. En effet. Mais ce fut un combat de longue haleine tant certains particularismes étaient exacerbés. On pourrait également user de l’argument selon lequel en dépit d’un « parc » de moyens de commandement et d’information pour le moins bigarré, le quartier-général de l’Eurocorps tourne comme une horloge suisse, tant en opérations qu’en exercices. Oui, mais au prix de quels efforts…

Un autre exemple, à la limite de l’anecdote : il est totalement illusoire de songer à « uniformiser » les tenues et les équipements individuels. D’une part, ce serait une gabegie impardonnable et d’autre part, une fois encore, les particularismes nationaux (port des badges, des insignes d’unités, des distinctions honorifiques…) rendraient cette idée irrémédiablement caduque.

La question de la carrière

D’autres obstacles se dressent devant la création d’une armée européenne, car les nations refusent catégoriquement – et on les comprend – d’abandonner leur souveraineté dans un large éventail de domaines. C’est notamment le cas des ressources humaines, avec tout ce que cela implique : trajectoires de carrière, politique de rotation et de formation, promotions, affectations, discipline, etc. En matière de santé, le sacro-saint secret médical ne facilite pas – c’est un euphémisme – la constitution d’unités médicales multinationales.

La question de la vie privée

Certaines nations – dont l’Allemagne – sont extrêmement chatouilleuses (pour ne pas dire paranoïaques) sur les questions de protection de la vie privée, ceci expliquant cela. Le domaine « légal » est lui aussi très sensible : à titre d’exemple, tous les pays de l’Union européenne n’ont pas la même perception de la notion de « légitime défense ». En matière de renseignement, la création d’un climat de confiance, pierre angulaire d’une coopération renforcée, constitue encore et toujours un défi majeur.

La présence de syndicats… ou non

Autre obstacle : la défense des intérêts du travailleur, par le biais de syndicats. Inconcevable pour certains pays européens. Un dernier exemple : dans le meilleur des mondes, on peut imaginer qu’au sein d’une armée européenne, les soldes seraient standardisées. Pure fiction…

Une armée européenne, non… une défense européenne, oui

En résumé, soyons clairs : dans les circonstances actuelles, la mise sur pied d’une armée européenne est « une fausse bonne idée ». En revanche, une « Défense européenne » est possible, à condition que l’ensemble des nations de l’Union y adhèrent sans arrière-pensée et acceptent de céder certains pans de leur souveraineté. Mais c’est là un autre débat…

(Guy Buchsenschmidt)

Général en retraite, vice-président de la Société européenne de défense et ancien commandant de l’Eurocorps (2013-2015) après en avoir été lé chef d’état-major (2011-2013). Officier de la cavalerie blindée, il a commandé l’escadron A du 3e régiments de lanciers, et le 1er régiment de Lanciers, et a été commandant adjoint de la Composante Terre de l’armée belge. Chef d’état de la 7e Brigade mécanisée, il est déployé à l’état-major de la Brigade multinationale Nord (1999-2000) ayant sous sa responsabilité la zone Nord du Kosovo (Mitrovica), où vit la minorité serbe du Kosovo.

Publié une première fois dans le quotidien La Libre Belgique (et reproduit avec son autorisation) Chapô, titres et intertitres sont de la rédaction

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