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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 8 hours 50 min ago

Goldman Sachs. Barroso viole ses engagements de ne pas faire de lobbying

Tue, 20/02/2018 - 21:57

(B2) La situation de José-Manuel Barroso, l’ancien président de la Commission européenne, continue de faire des remous à Bruxelles. Le Portugais était passé, en 2016, juste après la fin de la période de latence, avec armes et bagages chez le banquier Goldman Sachs. Le tumulte créé par ce passage qui s’apparentait à une trahison de l’idéal européen avait donné lieu à l’époque à un avis, embarrassé, du comité d’éthique maison. Aucune règle n’avait été violé, c’était plutôt l’attitude morale de l’ancien président qui avait été réprouvée (lire : José-Manuel Barroso se paie une pantoufle en diamant aux dépens de l’Europe).

Un engagement à ne pas faire du lobbying

« Je n’ai pas été engagé pour faire du lobbying pour le compte de Goldman Sachs et je n’en ai pas l’intention », avait ainsi indiqué l’intéressé, à l’époque, dans un courrier au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Un engagement dont le comité d’éthique avait pris acte. « L’engagement de M. Barroso de ne pas exercer de lobbying au nom de Goldman Sachs répond au devoir d’intégrité et de discrétion imposés par le traité. ».

 

Une demande de Barroso lui-même

« La réunion répond à une demande de M. Barroso lui-même et a été convenue par téléphone avec mon cabinet » indique Jyrki Katainen dans une lettre adressée aux ONG (Alter-EU et Corporate Europe Observatory CEO) militant pour plus de transparence dans les institutions européennes. Elle s’est « déroulée à l’Hotel Silken Berlaymont », qui se trouve à deux pas de la Commission (1). Cette discussion portait « principalement sur le commerce et la défense ».

Sans témoin, sans note, sans document

« Nous étions tous les deux, sans autre participant à cette rencontre » a assuré . Aucun document malheureusement ne vient confirmer les dires du commissaire. « Je ne prends pas de notes habituellement dans ce type de réunion. Et je ne l’ai pas fait non plus dans cette réunion. Pour ces raisons, il n’y a pas de documents concernant cet évènement ».

Un suivi ‘religieux’ de la légalité

Ce rendez-vous a bien lieu le 25 octobre — a confirmé ce mardi (20 février), — le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, lors du point presse quotidien ». Pour le porte-parole, il n’y a pas de problème. « Vingt-quatre heures après ce rendez-vous, le vice-président Jyrki Katainen a publié cette rencontre selon la procédure », dans le registre de transparence de l’UE. « La légalité a été suivie. » Il a « suivi religieusement les paramètres de légalité qui s’appliquent ».

Une plainte des ONG

Les ONG regroupées au sein Alter-EU, une coalition d’ONG spécialisées dans la lutte anti-corruption, a introduit une plainte au secrétaire général de la Commission, Alexander Italianer (2). « L’organisme devrait cette fois-ci mener une enquête plus approfondie sur le rôle de M. Barroso auprès de Goldman Sachs et évaluer si l’ancien président a induit le président Juncker en erreur », soulignent-ils (télécharger la lettre de plainte).

Des circonstances bien troublantes

Commentaire : Les circonstances de la rencontre, discrète, dans un hôtel au voisinage, sans prise de note, sans témoin, sont pour le moins extraordinaires. Vu la personnalité de l’ancien président et la polémique entourant son arrivée vers Goldman Sachs, la moindre des prudences aurait été d’avoir un tiers présent, d’enregistrer tous les éléments pour dissiper tous les doutes possibles. La thèse du « circulez, il n’y a pas de problème » défendue par la Commission Juncker aurait alors pu être crédible. En l’espèce, elle parait bien fragile. Quant aux thèmes envisagés, « principalement » le commerce et la défense, on ne peut considérer qu’il s’agit d’une simple demande de renseignement (3).

Toutes les données sur ce sujet sont normalement publiques. On est donc bel et bien dans le cadre d’une demande d’intérêt privé pour peser sur les affaires publiques. Se réfugier derrière une pseudo-légalité est donc très délicat. On est dans un questionnement d’abord politique. Pourquoi était-il si important pour Barroso de voir Katainen et vice-versa. La Commission Juncker aurait tout intérêt à faire la lumière rapidement sur cette affaire.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec AFP pour certains éléments)

(1) Un lieu bien pratique, puisqu’il se situe à quelques dizaines de mètres de la Commission, et permet de ne pas avoir à recevoir J.-M. Barroso dans les locaux du Berlaymont. La discrétion voulue a, apparemment, été éventée.

(2) Alexander Italianer est, lui-même, un ancien du cabinet Barroso. Il a été aussi secrétaire général adjoint de la Commission de 2006 à 2010 (durant le mandat de J.-M. Barroso en charge de la « Better regulation » (autrement dit le travail de dérégulation), un des sujets préférés de l’ex-président.

(3) On sait combien aujourd’hui la question d’accès des pays tiers aux futurs programme de défense sont un enjeu crucial pour tous les pays tiers ou futurs tiers — comme le Royaume-Uni ou les États-Unis. La récente polémique lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN l’a prouvé.

A l’agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères (26 février 2018) (V1)

Tue, 20/02/2018 - 20:50
(B2) La Moldavie, le Venezuela, le processus de paix au Moyen Orient... tels seront les sujets de la réunion des 28 ministres des affaires étrangères de l'UE, lundi (26 février). La réunion commencera, comme de tradition, par un examen des questions urgentes à l'ordre du jour international. Un déjeuner informel réunira les ministres européens avec […]

EUTM Mali va renforcer son soutien au commandement du G5 Sahel. L’Europe allonge le chèque

Tue, 20/02/2018 - 15:40
(B2 - exclusif) La mission de l'Union européenne de formation des forces armées maliennes (EUTM Mali) va évoluer dans les semaines qui viennent. Elle va intégrer dans son concept d'opération, un soutien concret au commandement de la force conjointe du G5 Sahel aujourd'hui établie à Niamey, par des formations et du conseil. Cette proposition est […]

Les atouts, les défis, les difficultés des missions/opérations militaires de l’UE (Kostarakos)

Tue, 20/02/2018 - 10:30
(B2) Le général Mikhail Kostarakos, président du comité militaire de l'UE, a tracé, lors de l'audition devant le Parlement européen, le 24 janvier dernier, les atouts et défis auxquels sont confrontées les six missions et opérations militaires de l'Union européenne déployées en Afrique, en Europe et sur mer. En voici les principaux éléments retracés par B2 […]

Le FS L’herminier remplace l’Aconit en Mer Méditerranée

Mon, 19/02/2018 - 22:40

(B2) L’aviso français Commandant L’Herminier (A-69) a remplacé la frégate Aconit (F-713), opérant dans l’opération Sophia, alias EUNAVFOR MED, l’opération de l’Union européenne de lutte contre les trafics en Méditerranée.

Depuis son arrivée dans la zone d’opération, la frégate Aconit a apporté « un soutien important à Sophia » indique le QG de Rome. L’Aconit avait notamment sauvé en janvier « 106 migrants d’une mort presque certaine alors qu’ils tentaient de faire le périlleux voyage à travers la Méditerranée dans des embarcations inadaptées et sans soutien vital adéquat ». L’équipage a également agi « avec beaucoup de professionnalisme en accostant 18 navires marchands, contribuant à l’embargo sur les armes » précise le communiqué de l’opération.

La semaine dernière, en mer, le commandant de la force européenne, le contre-amiral italien Alberto Maffeis, avait d’ailleurs participé à une petite cérémonie d’hommage au personnel de la frégate française afin de remercier personnellement le capitaine de frégate David Desfougères et son équipage.

(NGV)

Paroles de Münich (16 au 18 février 2018)

Mon, 19/02/2018 - 19:00
(B2) La Conférence de sécurité de Münich est devenue un des lieux d'expression sur la situation du monde et la sécurité. Bien entendu, nombre de propos à cette conférence ont été calibrés pour répondre aux dernières déclarations américaines, sur les relations entre l'OTAN et l'UE (lire : Les États-Unis plombent l’autonomie stratégique de l’Europe avec […]

Défense, Opex, Recherche… Combien l’Europe investit ? Les chiffres 2015 et 2016 analysés

Mon, 19/02/2018 - 17:15
(B2) Les dépenses de défense remontent très nettement en 2016 et 2015. Mais les Européens sont loin d'avoir encore récupéré toutes leurs facultés perdues lors la crise économique. La hausse reste trop timide pour effacer les pertes, en termes relatifs (par rapport au PIB) comme en termes d'investissements, pour permettre une remontée en puissance des […]

Escorte chinoise pour un navire du PAM dans l’Océan indien

Mon, 19/02/2018 - 12:03

(B2) A la demande des Européens, un navire de guerre chinois a assuré l’escorte d’un navire du Programme alimentaire mondial (PAM), en plein Océan indien, apprend-on du QG de la force européenne à Londres.

L’opération européenne EUNAFVOR Atalanta a en effet envoyé une demande d’escorte aux différentes forces d’escorte internationales, « son propre navire, la frégate espagnole ESPS Patiño, était impliqué dans des opérations de contre-piraterie ». Une demande qui a été acceptée par la marine chinoise, présente dans la zone depuis plusieurs années.

C’est la frégate Yancheng (746) du 28ème escadron d’escorte navale qui a été dépêchée sur place pour escorter le Selin-M, un navire marchand transportant des fournitures humanitaires pour le PAM, de Port Soudan à Mombasa au Kenya, à travers le golfe d’Aden. La mission vient de s’achever, le 10 février dernier, sans encombre. Ce soutien démontre « la bonne coordination du travail » entre toutes les forces présentes dans la région « pour assurer la libre circulation et le passage sûr des navires de commerce autour de la Corne de l’Afrique », souligne-t-on au QG de l’opération européenne.

(crédit photo : CCTV)

Carnet (19.02.2018). Syrie-UE. COPS (Agenda). Corée du Nord (FAC). RSUE droits de l’Homme (budget). Venezuela (sanctions pays tiers). Jobs (EUCAP Sahel Niger, EUMM Georgia). Syrie (conférence). A400M (provision). F-16 Belge (évaluation des offres)....

Mon, 19/02/2018 - 09:58
(B2) Parus récemment : Un grand accord UE-UK de sécurité en 2019. Associez-nous aux décisions, nous paierons, promet Theresa May (blog) Israël proteste toujours contre la loi polonaise sur l’holocauste. Varsovie persiste et signe (blog) Une belle auberge de jeunesse (blog) La Coopération structurée permanente une bonne vieille idée qui mérite le détour ? (blog) […]

Réforme de la Zone Euro : une vraie fenêtre d’opportunité (Moscovici)

Sun, 18/02/2018 - 23:38

(B2 avec AFP) Le Commissaire européen aux affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a prévenu dimanche (18 février) ne pas s’attendre à un accord parfait sur les réformes de la zone euro en juin même s’il y a reconnu que le moment était propice. « Il y a une vraie fenêtre d’opportunités qui s’est ouverte avec l’élection présidentielle française » et « qui se refermera probablement » avec la phase politique des élections européennes prévues en 2019, a déclaré M. Moscovici sur RFI.

Pas de vrai budget pour la Zone Euro, mais un budget plus modeste

« On n’aura pas tout, on n’aura pas un accord parfait mais s’il y avait des progrès sur la gestion de crise, la capacité à lutter contre les chocs, à investir davantage et la démocratie (…) on aura marqué un pas en avant très important », a-t-il souligné. En termes de ligne budgétaire, « j’ai toujours été pour un vrai budget de la zone euro avec un vrai montant », mais « nous savons que nous ne l’aurons pas », a-t-il ajouté. « Dans un premier temps, ce ne sera pas un budget d’ampleur », mais « je souhaite que nous marquions des premiers vrais pas en avant » en juin, a insisté l’ancien ministre français de l’Économie et des Finances.

En débat, l’augmentation du budget européen ?

Le commissaire européen au Budget, l’Allemand Günther Oettinger, a suggéré que les contributions au budget puissent atteindre 1,1% à 1,2% du PIB de l’Union, contre 1,0% actuellement (Lire : La Commission donne ses options pour le budget futur de l’UE (2021-2027)… et une ‘petite’ surprise). « Le temps qui va séparer la formation d’un gouvernement à Berlin du mois de juin doit être un temps de travail intensif » des dirigeants européens sur les réformes, a souligné M. Moscovici.

 

La coalition en Allemagne pour un budget plus important

L’accord de coalition gouvernementale entre les conservateurs d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates apporte un soutien prudent aux idées de réformes européennes lancées par le président français Emmanuel Macron. Des moyens budgétaires spécifiques pourraient être mis en œuvre comme « point de départ d’un futur budget d’investissement dans la zone euro », selon ce document.

(AFP)

Crédit photo : Commission européenne / Archives B2

Un grand accord UE-UK de sécurité en 2019. Associez-nous aux décisions, nous paierons, promet Theresa May

Sun, 18/02/2018 - 14:40
(B2) La Première ministre britannique a répété, lors de la conférence sur la sécurité de Münich, samedi (17 février), les principaux axes de la politique britannique, après le Brexit, plaidant pour un accord d'association approfondi entre le Royaume-Uni et l'Union européenne en matière de sécurité. Les principaux axes sont connus et correspondent au document présenté […]

Israël proteste toujours contre la loi polonaise sur l’holocauste. Varsovie persiste et signe

Sun, 18/02/2018 - 11:45

(B2) Entre Tel Aviv et Varsovie, l’atmosphère ne semble pas apaisée, après la publication de la loi punissant d’une amende et jusqu’à trois ans de prison, toute déclaration attribuant à la nation polonaise la responsabilité » (cf. encadré). L’appel du président du Sénat polonais à la communauté polonaise l’incitant à dénoncer tout acte mettant en cause une possible collaboration des Polonais durant la Seconde Guerre mondiale avec le nazisme, n’a pas vraiment arrangé les choses.

De nombreux Polonais ont aidé les Nazis, rappelle Israël

Le ministère israélien des Affaires étrangères continue de réagir très vivement, comme il vient de le faire aujourd’hui sur twitter, ajoutant un commentaire à un article paru peu avant dans le Haaretz (1).

« La preuve que de nombreux Polonais ont aidé les nazis et perpétré leurs propres crimes odieux contre les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est accablante » indique-t-il. « Toute tentative d’effacer cette partie du l’Holocauste doit être combattue par tous ceux qui accordent de la valeur à la vérité et cherchent à s’assurer que les crimes de cette époque ne se répètent jamais. »

Evidence that many #Poles assisted the Nazis & perpetrated their own heinous crimes against Jews during WWII is overwhelming. Any attempt to erase this part of the #Holocaust must be fought by all who value #truth & seek to ensure that the #crimes of that era are never repeated. https://t.co/LlCxwM1CLn

— Israel Foreign Min. (@IsraelMFA) 18 février 2018

L’huile sur le feu du président du Sénat

Les autorisés polonaises, au lieu de tenter d’apaiser la polémique, ont remis de l’huile sur le feu. La longue lettre du président du Sénat polonais, Stanisław Karczewski, adressée aux « 20 millions de Polonais et personnes d’origine polonaise », « pour la promotion du bon renom de la Pologne » est les enjoignant à dénoncer les faits « d’antipolonisme » ! est plutôt inappropriée (2).

« Je vous prie de documenter et de dénoncer toute manifestation d’antipolonisme, ainsi que les écrits ou opinions nous portant outrage. Je vous prie d’informer nos ambassades, nos consulats ou les consuls honoraires de toute déclaration mettant en cause le bon renom de la Pologne. »

Commentaire : Une histoire qu’on ne peut retracer en noir et blanc

L’histoire, douloureuse, de la Seconde guerre mondiale est difficile à retracer dans une atmosphère de « noir et blanc », comme tente de le faire le gouvernement polonais du PiS. Il est certain que le gouvernement polonais en exil à Londres à l’époque n’a pas ménagé sa peine pour alerter sur le sort des Juifs, auprès des Alliés de l’époque. Plusieurs demandes d’actions adressées aux Alliés britanniques notamment, se sont heurtés à un veto. Il est faux également de dire que, de façon officielle, la Pologne a « collaboré » avec les Nazis, contrairement à l’attitude plus qu’ambigüe de certains gouvernements occidentaux (la France en particulier) qui ont non seulement tacitement approuvé cette politique mais même prêté le concours de leurs forces de police… Les camps d’extermination, mis en place par les Nazis, et tous situés sur le territoire polonais, ont été mis en place par les Nazis, non le gouvernement polonais, ni gardés des agents polonais (3) ; ils ne peuvent être dénommés de « camps de la mort polonais », n’étant pas mis en place par le gouvernement polonais.

Si la plupart des camps d’extermination installés par les Nazis l’ont été en Pologne, c’était par « commodité » — la plus importante communauté juive d’Europe se trouvant en Pologne —, et non du fait de la collaboration de la population

Pour autant inscrire dans une loi, la répression de toute accusation de collaboration de la Nation polonaise est totalement maladroit, mais de plus une tentation de faire taire les parties tragiques de l’histoire européenne. L’heure du pardon est venue, pas celle de l’oubli. Avec un tel acte, le gouvernement PiS a commis une faute impardonnable, qui ne le grandit pas aux yeux des Européens. Une tache qui le poursuivra durant des années. C’est dommage pour la Pologne et les Polonais qui ont sans doute été une des nations les plus héroïques durant la Seconde guerre mondiale.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Le texte de la loi polonaise

Le texte proposé par le gouvernement polonais a été ratifié par le président de la république, A. Duda le 6 février 2018, et doit entrer en vigueur dans les trois mois. Formellement, il consiste en un amendement à la loi instituant l’Institut du souvenir national (Instytucie Pamięci Narodowej) (modification de l’article 55 et 55a).

Il sanctionne les personnes (§1) qui : « en public et contre les faits, attribue à la nation polonaise ou à l’État polonais, la responsabilité ou la coresponsabilité des crimes nazis commis par le Troisième Reich […], ou pour d’autres délits qui constituent des crimes contre la paix [ou] l’humanité ou [qui sont] des crimes de guerre, ou qui autrement réduit grossièrement la responsabilité des auteurs réels de ces crimes » « d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans. Le jugement doit être rendu public. »

Il prévoit (§2) une atténuation de la peine « si l’auteur de l’acte […] a agi involontairement ». La personne est seulement « passible d’une amende ou d’une peine [communautaire] » (restriction de liberté sans peine de prison).

Il prévoit cependant une clause d’exemption (§3) « si l’acte a été accompli dans le cadre d’une activité artistique ou intellectuelle ».

Mais le texte prévoit une application extraterritoriale et quelle soit la nationalité. Cette loi s’applique en effet « indépendamment de la réglementation localement contraignante sur le lieu où l’acte interdit a eu lieu, […] aux citoyens polonais ainsi qu’aux étrangers ».

(1) Le quotidien Haaretz a publié il y a une semaine (11 février) un article intitulé « Orgy of Murder’: The Poles Who ‘Hunted’ Jews and Turned Them Over to the Nazis ». « Plus de 200 000 Juifs ont été tués, directement ou indirectement, par des Polonais lors de la Seconde Guerre mondiale. Il n’y avait pas de spectateurs dans l’Holocauste » souligne-t-il s’appuyant sur les travaux de l’historien Jan Grabowski, enseignant à l’université d’Ottawa, qui a étudié particulièrement le sentiment d’antisémitisme en Pologne.

(2) Cette lettre a été diffusée tout à fait officiellement par les réseaux diplomatiques polonais et disponibles ainsi sur le site de l’ambassade polonaise en France.

(3) Un recensement, inestimable, des gardiens d’Auschwitz, a été effectué par l’Institut (polonais) de la mémoire nationale (IPN), avec publication en ligne d’une base de données début 2017, contenant les noms des différents gardiens SS et collaborateurs. Lors du lancement, Mateusz Szpytma, le numéro deux de l’IPN, affirmait qu’aucun nom de collaborateur polonais ne s’y trouvait pour une raison simple : « Au moment où les Allemands ont lancé une opération de recrutement [pour le camp], l’Etat clandestin a interdit aux Polonais d’y répondre et elle a abouti à un échec ». Une affirmation totalement fausse : il suffit de parcourir la base deux minutes pour tomber rapidement sur un homme de nationalité polonaise, membre de groupe de SS ou travailleur dans le camp. Mais c’est loin d’être une majorité.

(crédit photos : musée d’Auschwitz-Birkenau / carte : IPN)

Une belle auberge de jeunesse

Sun, 18/02/2018 - 09:51

Le Royaume-Uni qui ne fait pas partie de la Pesco frappe à la porte (Crédit : MOD Uk © Crown)

(B2) Ce devrait être une randonnée de haut niveau à travers la montagne, réservés aux plus endurants, pour gravir les pics les plus durs et former les autres.

La coopération structurée permanente (PESCO) pourrait virer, si on n’y prend pas garde, à la randonnée cyclotouriste qui se termine le soir autour d’un bon feu de camp, avec du vin chaud, des guitares et des tambourins… et une partie de tarot. L’essentiel n’est pas tant l’aspect sportif que de partager de bons moments, en ayant la certitude que le soir, vous attend un bol de soupe, des lits bien au chaud… même s’ils sont superposés, dans cette auberge de jeunesse dénommée « PESCO ».

Tous les États se découvrent aujourd’hui la volonté de travailler ensemble autour de projets de la Défense. Quelques uns ont une réelle volonté d’aboutir à une intégration de haut niveau. Et ils sont volontaires. Mais ils sont rares. Certains ont traîné des pieds. Ils sont venus, par crainte d’être isolés, de ne pas faire partie du club. D’autres se sont dits que c’était un bon moyen d’obtenir des financements européens pour des projets à mener. Car, après tout, l’essentiel n’est-il pas de faire partie du groupe.

Comme dans une auberge de jeunesse, les activités sont très diverses : de la chaise longue à la randonnée en haute montagne, de la pétanque au parapente… Et il ne suffit pas de s’inscrire, il faut ensuite se lever à six heures du matin, le sac fait, pour participer, et surtout ne pas abandonner en cours de route, pour préférer revenir siroter un verre, sur la chaise longue, face à la télévision, en prenant un air exténué quand reviendront les compagnons de cordée, qui auront, eux, réellement sué.

Il ne sert à rien de nier cette réalité de ce qu’est devenu aujourd’hui la PESCO par rapport à ce qu’elle était dans l’esprit de ses initiateurs et dans la lettre du traité. Ce serait un déni. Maintenant il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse, se prévaloir de la trahison des principes fondateurs pour jeter le bébé avec l’eau du bain. Après tout dans les auberges de jeunesse, on peut voir se créer de formidables groupes d’amitié qui perdurent au-delà d’une randonnée et permettent de réaliser de grandes choses. Tout espoir n’est pas perdu…

(Nicolas Gros-Verheyde)

La Coopération structurée permanente une bonne vieille idée

Sat, 17/02/2018 - 11:20

(La protection des éléphants fait partie des missions de l’armée britannique au Malawi © Crown copyright 2013 )

(B2) Ne nous illusionnons pas, la mise en place de la Coopération structurée permanente, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, pourrait bien ne pas réaliser le saut qualitatif espéré… si on ne résout pas une question de fond, une seule, avertit Frédéric Mauro.

Pas moins de cinq initiatives lancées

Pour la défense européenne, les temps actuels apparaissent pharamineux tant l’accélération parait évidente… L’année 2017 restera dans les annales comme une année faste, avec pas moins de cinq initiatives conséquentes lancées ou approuvées : le lancement du Fonds Européen de Défense, l’établissement de la coopération structurée permanente (PESCO), les prémisses d’un processus européen de planification de défense, un embryon de quartier général qui ne dit pas encore son nom et enfin la possibilité ouverte d’équiper militairement les forces des pays partenaires formées par les forces européennes.

La quatrième tentative pour l’Europe

Exception faite de la « communauté européenne de défense » largement enjolivée dans l’imaginaire collectif, mais qui avait pour principal objectif de faire admettre le réarmement de l’Allemagne sous commandement américain, c’est la quatrième fois que les Européens tentent de donner corps et vie à la « défense européenne », quelles que soient les ambiguïtés de ce mot-valise dans lequel chacun met le contenu qu’il souhaite.

Le (petit) résultat de Maastricht

La première a eu lieu dans les années 1990-1992 entre les Allemands et les Français. Très ambitieuse dans ses intentions, elle ne nous a laissé que deux mots dans le traité de Maastricht – défense commune – et un outil jamais utilisé ou presque : la brigade franco-allemande.

L’élan (brisé) de Saint-Malo

La seconde a eu lieu à Saint-Malo en 1998 entre les Britanniques et les Français et a fait émerger l’idée que l’Europe devait se doter d’une « capacité autonome » reposant sur des moyens militaires crédibles, afin de gérer les crises qui adviendraient dans son voisinage. De cette période il nous est resté EADS qui est devenu Airbus, une entreprise presque comme les autres, l’Agence européenne de défense qui n’est pas devenue l’Agence européenne de l’armement et de la recherche espérée, cinquante milliards d’euros de programmes d’armement en coopération, gérés au sein de l’OCCAr, qui ont laissé beaucoup de ressentiment, et un chapitre complet de dispositions dans le traité de Lisbonne, sur la politique de sécurité et de défense commune, parmi lesquelles précisément la Coopération structurée permanente.

Une tentative (infructueuse) via le marché

La troisième est celle des années 2007-2010 qui nous a laissé, d’une part, deux directives dites du « paquet défense », tentatives infructueuses de consolider le marché de l’armement en agissant sur l’offre et, d’autre part, la création du commandement européen pour le transport aérien qui est un vrai succès.

Une quatrième voie à recherche d’une authentique

La quatrième tentative, qui s’est ouverte le 23 juin 2016 avec la décision du peuple britannique de quitter l’Union, aura-t-elle plus de réussite que les précédentes ? L’avenir le dira. Mais il est à craindre qu’il faille encore plusieurs tentatives avant l’avènement d’une authentique défense européenne, entendue comme une défense de l’Europe, par l’Europe et pour l’Europe. Et pour preuve, je prendrai l’exemple de la PESCO qui est la somme de toutes les contradictions de la défense européenne.

La Pesco, terrain des contradictions européennes

Telle qu’imaginée dans le traité de Lisbonne, la PESCO est le processus censé permettre la constitution de la capacité autonome européenne précitée. Sa singularité est qu’elle concerne toutes les composantes nécessaires à la construction d’un outil militaire : les financements, la planification, la préparation aux opérations, les capacités proprement dites et les programmes industriels pour les produire. C’est un faisceau d’engagements juridiques pris par tous ceux qui le veulent et le peuvent. Mais comme les rédacteurs des traités ont souhaité rester dans un cadre intergouvernemental, toutes les décisions concernant la constitution de cette capacité restent prises à l’unanimité.

Des contours très flous

Hélas, la PESCO établie entre vingt cinq États membres, le 11 décembre 2017, n’a plus grand chose à voir avec les intentions initiales des rédacteurs du traité de Lisbonne (lire : Le rêve de la PESCO devenu réalité. Les Européens satisfaits). Je passerai sur les objectifs qui sont devenus flous, les engagements qui n’en sont pas, et la foire aux projets que tout cela est devenu. Après tout, je peux me tromper et parfois les grandes choses n’ont pas de grand commencement. Mais il y a une chose qui a peu de chances de changer et qui restera un facteur bloquant. C’est la gouvernance.

Le dilemme de l’inutile

En effet, la PESCO, n’échappe pas au dilemme général de la construction européenne. Ce dilemme peut être énoncé de la façon suivante : on peut être inclusif, efficace et prendre ses décisions à l’unanimité. Mais on ne peut pas faire les trois à la fois. Et c’était tout l’intérêt de la PESCO : constituer une avant-garde de pays, dans un cadre intergouvernemental certes, mais efficace car restreint. En étant inclusive et intergouvernementale, on peut redouter que la CSP ne produise rien d’utile.

Une autre PESCO : Lancaster House ?

Et au fond, si on y réfléchit bien, la PESCO existe déjà. C’est ce qu’ont essayé de faire les rédacteurs du traité de Lancaster House entre la France et le Royaume-Uni. Jamais la coopération militaire entre deux Etats membres n’a été poussée aussi loin, dans toutes ses facettes, industrielles, opérationnelles et capacitaires, jusque et y compris dans le domaine nucléaire. En y réfléchissant bien est-ce que le ‘Combined Joint Expeditionnary Force’ n’est pas la matérialisation même de l’idée d’une capacité militaire autonome de gestion des crises. C’est la concrétisation du rêve de Saint Malo qu’ont fait les deux pays européens dont les traditions militaires, les cultures stratégiques et la vision diplomatique sont assurément les plus proches.

Et pourtant, à quoi à cela a-t-il servi en Libye où les Britanniques ont insisté pour placer l’intervention sous l’égide de l’OTAN ? A quoi cela a-t-il servi au Mali où l’apport des alliés britanniques à l’opération Serval puis Barkhane a été insignifiant ? A quoi cela a-t-il servi en Syrie, ou avant que la révolte ne dégénère en guerre civile, le Parlement britannique a mis son veto à toute velléité d’opération extérieure.

Se focaliser sur les programmes et capacités, une erreur ?

Tout cela pour dire qu’en se focalisant sur les programmes, les projets, les capacités, les forces opérationnelles, l’on prend la question de la défense européenne par le mauvais bout, car c’est par la gouvernance qu’il faut commencer. La question est simple à formuler et difficile à résoudre : comment se mettre d’accord, pour être toujours d’accord, même quand on n’est pas d’accord ? Surtout quand il s’agit d’envoyer ses fils et ses frères combattre, voire mourir pour des causes qui ne sont pas les nôtres.

Une seule décision à prendre : elle est politique

La défense européenne, la vraie, ne commencera pas avec dix-sept projets, ni même avec trente-six. Elle ne commencera pas en mettant vingt-sept généraux autour de la table et autant d’ingénieurs de l’armement et encore moins en « restructurant » l’industrie de défense, selon l’idée absurde qu’il suffirait de réduire le nombre des industriels de défense pour qu’il n’y ait plus de problèmes. La vraie défense européenne commencera quand les Etats membres se décideront à trancher le nœud gordien de la gouvernance. Pas avant. Je forme le vœu pour 2018 qu’au moins leurs dirigeants en prennent conscience.

(Frédéric Mauro)

Avocat au barreau de Paris, établi à Bruxelles, spécialiste des questions de défense

Crédit : © Crown copyright 2013 (La protection des éléphants fait partie des missions de l’armée britannique au Malawi)

Mali. Les Français mènent un raid héliporté près de la frontière algérienne

Fri, 16/02/2018 - 18:00

 (crédit : EMA / MOD France – mai 2017 – Récupération d’hommes par hélicoptère – Archives B2)

(B2 avec AFP) Dans la nuit du 13 au 14 février 2018, les forces françaises engagées au Sahel ont mené une opération sur trois objectifs de groupes armés terroristes, au nord-est du Mali, entre Boughessa et Tin-Zaouatène, a indiqué jeudi l’état-major des armées. En fait à quelques centaines de mètres de la frontière algérienne.

Près de l’Algérie

L’opération s’est déroulée « à proximité de Inaghalawass, un oued distant de 900 mètres de la frontière algérienne, entre 4h40 et 5h20 (GMT et locales) », a précisé à l’AFP une source sécuritaire étrangère présente au Mali. « C’est la base du chef du réseau, Iyad Ag Ghaly, à Tinzaouatène qui a été la cible principale de cette opération ».

Frappes aériennes et assauts héliportés

L’opération a débuté par « des frappes aériennes simultanées sur les objectifs, suivies d’assauts héliportés appuyés par des hélicoptères Tigre et conclues par un engagement au sol ». Le bilan, « provisoire » à ce stade, est d’une « vingtaine de terroristes tués ou capturés, trois véhicules détruits, des armements récupérés, ainsi qu’un grand nombre de documents saisis ». Un proche du chef jihadiste, un ancien colonel de l’armée malienne qui avait fait défection, a été tué dans ce raid, ont indiqué les Forces armées maliennes (FAMa).

Plusieurs opérations de sécurisation dans la zone des trois frontières

En parallèle, plusieurs opérations conjointes de sécurisation(avec les forces maliennes) ont été menées dans la zone des trois frontières (entre Mali, Niger et Algérie) par l’opération Barkhane. Les opérations se sont concentrées principalement autour de Ménaka. Des patrouilles conjointes avec les forces armées maliennes ont également été menées à Ansongo par les militaires français présents au titre du partenariat militaire opérationnel. Dans le nord du Mali, le groupement « terre désert blindé » a été engagé dans des opérations de sécurisation et de contrôle de zone sur l’axe reliant Almoustarat et Tarikent. Des patrouilles conjointes ont été conduites avec les forces armées maliennes.

(NGV et AFP)

Federica Mogherini répond à Jim Mattis. Lisez le Traité européen, tout est prévu !

Fri, 16/02/2018 - 16:20
(B2 à Sofia) A l'issue du conseil informel des ministres des Affaires étrangères, réunis dans la capitale bulgare les 15 et 16 février, la Haute représentante de l'Union a tenu à faire taire les craintes exprimées par Jim Mattis, le secrétaire US à la Défense, sur les rôles combinés de l'OTAN et de l'Union européenne. […]

Quatre nouveaux projets financés par l’action préparatoire de défense

Fri, 16/02/2018 - 15:45
(B2) Une nouvelle série de projets de recherche de défense a reçu le soutien du Fonds européen de la défense, au titre de l'action préparatoire de recherche, vient d'annoncer la Commission européenne ce vendredi (16 février) (1). Cette série de projets, d'une quarantaine de millions d'euros au total, est financée au titre de l'appel d'offres […]

Les 28 affichent leurs divergences sur l’adhésion des Balkans

Fri, 16/02/2018 - 13:30
(B2 à Sofia) La discussion informelle, jeudi (15 février), entre ministres des Affaires étrangères a montré de sérieuses divergences sur l'élargissement de l'Union aux Balkans. Si tous ont salué la stratégie présentée par la Commission (Lire : Les Balkans remis au coeur des priorités européennes. Objectif 2025), les opinions divergent sur la nécessité d'accélérer ou […]

Halte aux resquilleurs de l’OTAN (Morawiecki)

Fri, 16/02/2018 - 11:40

Pour le Premier ministre polonais, l’Allemagne n’en fait pas assez sur la défense … transatlantique (crédit : PM Pologne – en visite au Liban dans une clinique pour réfugiés tenue par une ONG Polonaise / Archives B2)

(B2) Juste avant son visite officielle à Berlin, ce vendredi (16 février), qui a pour objectif de reconstruire le lien Pologne-Allemagne, légèrement malmené ces dernières années, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki n’a pu s’empêcher, par voie de presse interposée, l’Allemagne comme dépensant pas assez pour sa défense, mettant en cause les « resquilleurs » de la solidarité (1).

Celui qui dépense 1% au budget est un resquilleur

« Qui met en danger la cohésion ? (NB : de l’OTAN ou de l’Europe) Celui qui dit que chacun doit dépenser 2% pour la défense, pour qu’il y ait une solidarité ? Ou bien celui qui resquille en ne dépensant qu’1% mais qui vit sous le bouclier protecteur [commun] ? », s’interroge ainsi le chef du gouvernement polonais dans une interview publiée jeudi par le quotidien allemand Die Welt. « Celui qui resquille met en danger l’unité de l’Occident », a-t-il ajouté (2).

Un antiaméricanisme inapproprié

Morawiecki a aussi tenu à défendre le président américain Donald Trump, accusant les Allemands d’un anti-américanisme inapproprié. « Si les Allemands connaissent mieux la Russie sous Vladimir Poutine que les États-Unis sous Trump, ce serait « le monde à l’envers ». Dans ce cas, « je peux seulement tenir la tête à deux mains et dire : Sauve qui peut ! ».

Une certaine légèreté européenne

Le Polonais a aussi reproché à l’Europe de prendre à « la légère » les questions de défense, en écho aux critiques du président américain (3). « L’Europe a jusqu’ici pris à la légère la défense et vit sous le bouclier de la pax americana », estime Mateusz Morawiecki. L’Europe doit montrer à ses « adversaires que nous sommes sérieux en matière de défense ».

Commentaire : le dirigeant polonais dit ainsi tout haut ceux que d’autres, plus discrètement, dans différentes capitales européennes. Mais il semble surtout mettre dans un même équation budget de défense, solidarité transatlantique et vigueur des armées, ce qui est un non-sens stratégique et politique. L’Allemagne n’a cependant pas mégoté sa solidarité prenant la tête d’un bataillon de l’Alliance en Lituanie dans le cadre de la présence renforcée avancée (EFP). Au-delà de la critique sur le 1% du budget, on peut donc plutôt lire aussi dans cette diatribe, une critique contre une éventuelle volonté d’autonomie européenne, dans la même veine que celle que les Américains ont récemment exprimé, encore plus crûment à l’OTAN (lire : Les USA tancent l’Europe. Quand le cow-boy tire son flingue, faut-il avoir peur ?). Ce que critique en sous-main Morawiecki est le nouveau positionnement de la Chancelière allemande Angela Merkel sur la question de la défense : Le soutien américain ne sera pas éternel, l’Europe doit accroitre sa coopération de défense.

 

(Nicolas Gros-Verheyde, avec AFP)

(1) La visite a pour objet de renforcer « la coopération économique comme politique », a indiqué M. Morawiecki à l’agence de presse polonaise PAP, une coopération « florissante » selon lui au plan commercial (sans doute moins au niveau politique). Au menu de la rencontre également quelques dossiers plus délicats comme la situation de l’État de droit en Pologne, le refus d’accepter des quotas de réfugiés, ou le gazoduc Nordstream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, mais aussi sûrement l’avenir des financements européens où la Pologne est un des pays les plus concernés par la baisse des dotations régionales ou agricoles à venir.

(2) Berlin investit actuellement tout juste un peu plus de 1% de son PIB dans la défense, tandis que Varsovie a déjà atteint le seuil de 2%. Le programme de la coalition CDU-SPD ne prévoit pas renverser cette tendance de façon majeure (lire : La Grosse Koalition définit son programme. La Bundeswehr doit devenir une « armée des Européens »).

 

(3) Les Américains, régulièrement, ont appelé les membres de l’OTAN à augmenter leurs dépenses militaires à 2% du PIB. Donald Trump a simplement fait passer le message de manière plus vigoureuse, visant en particulier l’Allemagne. Lire aussi : L’OTAN obsolète, l’UE trop allemande, le Brexit une bonne chose… Le festival Trump continue

Ils sont huit désormais. Pologne et Canada ont rejoint le projet commun d’avion de surveillance maritime

Fri, 16/02/2018 - 09:15
(B2) Le secrétaire d'Etat polonais Tomasz Szatkowski et le ministre canadien à la Défense Harjit Sajjan ont apposé jeudi (15 février), lors d'une brève cérémonie tenue en marge de la réunion des ministres de la Défense sur le projet dit MMMA de futur avion de patrouille maritime multirôle (Multinational Maritime Multi Mission Aircraft Capabilities). Deux […]

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