(B2 à Kinshasa) Les colonels et généraux des Forces armées de RDC (FARDC) ont planché sur leurs besoins. La question posée, fort-à-propos, était de savoir ce qui pourrait remplacer le programme Progress (1). Le résultat de leur travail est intéressant
Dans la cour du CHESD (© NGV / B2)Tout fictif que soit cet exercice, il reflète de réels besoins. De façon classique, les officiers nationaux ont divisé leurs besoins entre la formation, les équipements, les ressources humaines et les infrastructures.
Première priorité : la formation des trois bataillons commandos (infanterie de montagne, commandos marins), des parachutistes, des pilotes utilisateurs des drones et des pilotes de transport et de combat. Est soulignée la nécessité d’aider à la création d’une force de gendarmerie nationale (formation, équipement, casernement des nouvelles unités).
Deuxième priorité : l’acquisition de différents matériels, des drones (de surveillance), des matériels spécifiques pour les commandos de recherche et d’action en profondeur (CRAP), la modernisation des équipements médicaux, le renforcement des capacités de génie de combat et de franchissement, des matériels d’observation et de navigation (intensificateur de lumières, GPS, boussoles).
Troisième priorité : les ressources humaines. Il faut réviser la loi portant statut de militaire et adapter la grille des soldes à la conjoncture socio-économique (c’est-à-dire permettre au militaire bien vivre), préconisent les militaires congolais. Mais pas seulement. On doit aussi améliorer les conditions d’éducation des enfants des militaires, améliorer l’accessibilité aux soins de santé de qualité aux militaires et leurs dépendants.
Enfin dernière priorité : les infrastructures, ils veulent la construction de bases et camps militaires, de QG, de dépôts d’armements et munitions et la réhabilitation des infrastructures existantes.
(NGV)
(1) Le Programme d’appui à la réforme du secteur de la sécurité (Progress) a été mis en place pour prendre le relais ds missions de la PSDC EUSEC et EUPOL RD Congo, respectivement auprès de l’armée et de la police congolaise. Il comprend toujours deux volets : défense et police. Lire : Le programme de sécurité au Congo. Appel d’offres relancé*
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(B2) Voici les résultats pays par pays des élections européennes (selon les premiers résultats définitifs et certains encore provisoires – mise à jour mardi 28 mai 15h)
Allemagne : 96 députés (résultats définitifs)
La CDU/CSU est en recul par rapport à 2014 avec 29 sièges. Elle perd donc 5 sièges, en faisant un peu moins que les prévisions (28,9% au lieu de 30%). Les Verts font eux une vraie percée et accèdent à la deuxième place en doublant quasiment leur score de 2014 (20,50%). Ils passeront de 11 à 21 sièges. C’est la surprise de la soirée. Pour les socialistes du SPD, la chute est au rendez-vous. Avec seulement 15,8% des voix, ils passent de 27 à 16 sièges, conformément aux sondages. L’extrême droite de l’AfD (membre du EFDD) n’obtient pas la montée pronostiquée mais atteint un important 11%, soit 3 points de mieux qu’en 2014. Ils passent de 7 à 11 élus. Les Libéraux du FDP (ALDE) ne décollent pas, et stagnent à 5,4%, au même niveau que Die Linke (GUE) à 5,5%.
France : 74 députés (résultats définitifs)
Le scrutin français est marqué par une forte mobilisation des électeurs. Le Rassemblement national (ex Front national) se place en tête, avec 23,41% des voix (22 élus ENL). Notons que ce score est plus bas que celui de 2014. La République en marche, qui a officiellement rejoint l’ALDE, obtient 22,41% des voix et 21 élus. Les Verts de Yannick Jadot, comme leurs collègues allemands, font la surprise en atteignant un score de 13,47%, soit près de quatre points de plus que prévu (12 sièges). Pour les Républicains (PPE), la chute est encore plus violente que prévu. Ils passent en dessous de la barre des 10%, se limitant à un faible 8,48%… Alors que l’UMP faisait 20,81% en 2014. Du côté socialiste, la liste Place Publique/Socialistes parvient difficilement à franchir la barre des 5%, avec un 6,19%. S’ils parviennent à envoyer des représentants au Parlement, la chute est importante par rapport aux 13,83% de 2014. Du côté de la France insoumise (GUE), c’est également un échec, avec un faible 6,3%.
Italie : 73 députés (résultats provisoires)
La Lega de M. Salvini sort grand vainqueur avec 34,33% des voix et 28 sièges dans le nouveau Parlement. Elle n’avait réalisé que 6% en 2014 et ne comptait que 5 députés. Le parti démocrate ravit la deuxième place au Mouvement 5 Etoiles avec 22,69%, mais il perd 13 sièges sur les 31 sortants. Le M5S avec 17,07% enverra 14 élus, soit trois de moins qu’en 2014, dans le groupe EFDD. La chute est sévère pour Forza Italia (PPE) qui passe sous la barre des 9% et perd 5 députés sur les 13 du précédent mandat. Les frères d’Italie réussit à avoir 5 élus avec 6,46% mais ce n’est pas le cas de la liste Piu Europe (ALDE) dirigée par Emma Bonino qui dépasse à peine 3%.
Royaume-Uni : 73 députés (résultats définitifs)
Le ‘Brexit Party’ de Nigel Farage remporte haut la main le scrutin, avec 31,69% des voix. Le groupe EFDD peut donc compter sur ces 29 élus britanniques, soit près de la moitié de ses effectifs (59). Les libéraux démocrates (ALDE) font une percée à 18,53% (16 sièges), quand les sondages ne les créditaient que d’à peine 10%. La différence de points se reporte au détriment du Labour (S&D), qui rétrograde en troisième place à 14,08%, soit 10 sièges, devant les Verts du Green party qui font 11,10% (7 élus) et le parti Conservateur et unioniste à 8,68% (4 sièges). L’UKIP (ex parti de Nigel Farage) ne réalise que 3,56% (aucun élu).
Espagne : 54 députés (résultats provisoires)
Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez est sorti grand vainqueur de ces élections. Avec 32,84% des voix et 20 sièges sur 54, le Parti socialiste (PSOE) devance largement le Parti Populaire, son adversaire conservateur, qui a obtenu 20,13% des voix (12 sièges). Les libéraux de Ciudadanos obtiennent 12% des voix et 8 sièges. L’extrême droite de Vox (6,2%) rentrera au Parlement européen avec 3 sièges, mais est bien loin des 10% prévus dans les sondages. A l’autre extrême de l’échiquier, Podemos et sa coalition est en chute par rapport à 2014 et n’obtient que 10,5% des votes, apportant 5 députés à la GUE et 1 aux Verts. Quant aux nationalistes et indépendantistes, ils obtiennent 5 sièges : 2 pour la liste « Libres pour l’Europe » de Carles Puigdemont et 3 pour la liste d’Oriol Junqueras comprenant aussi des indépendantistes basques et des nationalistes de Galice.
Pologne : 51 députés (résultats définitifs)
La Droite unie – PIS et ses partenaires – devance à 45,38%, la coalition européenne (KE) à 38,47%. Pour les autres partis, on retrouve le Wiosna (S&D) de R. Biedroń, loin derrière à 6,06%, et la Konfederacja nationaliste de KorwinMikke et consorts à 4,55%. Cela donne 26 députés pour le groupe ECR, 16 pour le PPE, 5 S&D et 4 Autres.
Roumanie : 32 députés (résultats provisoires)
Le parti national libéral (membre du PPE) obtient 26,99% des voix. La minorité hongroise de l’UDMR et l’Union démocrate magyare (PMP) enverront, respectivement, 2 et 1 élus au groupe PPE, soit 14 sièges en tout. Le Parti social démocrate au pouvoir, PSD, 22,56%. Mais le S&D recevra aussi l’élu du parti Pro Romania, dont le parti obtient 5,7% des voix. Soit un total de 9 sièges. L’Alliance 2020 (membre de l’ALDE) s’impose à la troisième place, avec 22,28% des voix, ce qui leur donneraient 8 élus.
Pays-Bas : 26 députés (résultats provisoires)
Le Parti travailliste PvdA (membre du S&D) de Frans Timmermans arrive en tête avec 18,90% des voix (deux fois plus qu’en 2014) et remporte 6 sièges, confirmant ainsi sa remontée surprise dans la dernière ligne droite de la campagne. Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie VVD (membre de ALDE) prend la deuxième position du scrutin avec 14,6% des voix (4 sièges), suivi par l’Appel chrétien démocrate CDA (membre du PPE) qui obtient 12,1% (4 sièges). Le nouveau Forum pour la démocratie FvD (membre du ECR) n’est qu’à 10,9% et obtient 3 sièges. Idem pour la gauche verte GroenLinks (membre des Verts) fait mieux qu’en 2014, et obtient 3 sièges. Democrate 66 (membre de ALDE), qui avait terminé en tête en 2014, n’obtient que 7% des voix (deux fois moins qu’en 2014), soit 2 sièges. Le Parti des animaux PVdD (GUE) gagne un siège comme le mouvement de défense des retraités 50+ (Autres).
Portugal : 21 députés (résultats provisoires)
Comme prévu, le Parti socialiste l’emporte avec 33,38% des voix, ce qui lui permettra d’envoyer 9 représentants à Bruxelles. Le Parti social démocrate PSD (PPE) est relégué à la seconde place, avec 21,94% des voix, soit 6 députés. Le septième député qui devrait rejoindre le groupe du PPE viendra du centre démocrate et social / parti populaire CDS/PP, qui obtient 6,19%. Le bloc de gauche BE, membre de la Gauche européenne (GUE) obtient 9,82% des voix soit 2 députés, contre 4,25% en 2014. La coalition démocrate unitaire (CDU-PCP), également membre de la GUE n’obtient qu’un petit 6,88% mais enverra également 2 députés à Bruxelles. Finalement, les verts du parti PAN obtiennent un siège, grâce à leur 5,08% des voix.
Hongrie : 21 députés (résultats provisoires)
La coalition FIDESZ – parti du Premier ministre Viktor Orban + KDNP caracole en tête avec 52,33% des suffrages. Elle décroche 13 sièges pour le PPE soit 2 de plus qu’en 2014. La Coalition démocratique DK (S&D) fait bien mieux que ne prédisaient les sondages. Elle se place en deuxième avec 16,19% et obtient 4 élus. Avec 9,89% (2 élus), les centristes du Mouvement Momentum MM (ALDE) font également mieux que prévu et devancent la coalition du Parti socialiste magyar MSZP (S&D) à 6,66% (1 élu). Les ultranationalistes du Jobbik (Non inscrits) font les frais et terminent à 6,41%, soit autre points de moins que les sondages, ne sauvant qu’un siège sur les trois du précédant mandat.
Grèce : 21 députés (résultats provisoires)
La Nouvelle Démocratie (ND/PPE) décroche 33,27% des voix, devant le parti au gouvernement, SYRIZA (GUE), qui reste à 23,74%, un peu moins que son score de 2014. La coalition KINAL (S&D) est reléguée à 7,50%. Devant l’extrême droite Aube dorée XA qui retombe à 4,86% (contre 9,39 en 2014), en deçà du seuil de 5% nécessaire pour avoir des élus. Le PPE peut compter sur 7 sièges, la GUE 6, S&D 2, s’ajoutent 4 non inscrits et 2 ‘autres’.
Belgique : 21 députés (résultats provisoires)
Les nationalistes flamands de la N-VA (ECR) terminent en tête (13,47%) devant l’extrême droite Vlaams Belang, à 11,45% (ENL) et remporte trois sièges chacun. Le parti socialiste (S&D) se range immédiatement à 10,50%, à un point des libéraux d’Open VLD (ALDE), à 9,58%. Suivent les chrétiens démocrates du CD&V (PPE) à 8,73%, les ECOLO à 7,83%, le Mouvement réformateur MR (ALDE) à 7,59%, Groen (Verts) à 7,43. CdH et CSP (PPE) malgré de très faibles scores assurent un député chacun au groupe PPE, qui totalise 4 élus, à égalité avec les libéraux démocrates d’ALDE. La répartition des autres sièges se fait entre S&D et les Verts, chacun avec trois sièges. Et un dernier siège pour la gauche radicale (GUE) avec le PTB-PVDA.
Rép. Tchèque : 21 députés (résultats définitifs)
La liste du parti ANO de Andrej Babiš (ALDE) termine bien en tête (21,18%) et obtient 6 sièges, ce qui reste en-dessous des prévisions. Le parti chrétien-démocrate ODS (ECR) décroche la deuxième place avec 14,54% (4 élus). La liste des Pirates (Autres) n’obtient que 13,95% et 3 élus. TOP09 (PPE), pourtant crédité d’à peine 4% dans les sondages, se hisse à 11,65% et obtient 3 élus. Tandis que le parti chrétien-démocrate KDU/ČSL (PPE) obtient 7,24 % (2 élus). Le SPD à 9,14% (ENF) gagne 2 élus. Ne reste plus qu’un élu (sur les 3 de 2014) pour le parti des communistes du KSČM (GUE). Les socio-démocrates du ČSSD (S&D) à 3,95%, ne peuvent plus prétendre à un élu.
Suède : 20 députés (résultats provisoires)
Les socio-démocrates finissent en tête (S&D) à 23,6% (5 élus), suivis des modérés M (PPE) à 16,8% (4 élus). Les nationalistes du SD ‘Démocrates de Suède’ (ECR) se rangent à la troisième place à 15,4% (3 élus). Les chrétiens-démocrates du KD (PPE), le parti du centre C (ALDE) et le parti Miljöpartiet de Gröna (Verts) gagnent chacun 2 sièges, les Verts ayant fortement remonté en comparaison des sondages. Le parti de gauche V (GUE) sauve un siège avec 6,7%, comme les libéraux L, à 4,1%.
Autriche : 18 députés (résultats définitifs)
Pas de surprise du côté autrichien, le Parti populaire ÖVP (PPE) sort gagnant du scrutin avec 34,6% (7 sièges). Il se place donc largement devant le SPÖ (S&D) qui enregistre 23,9% des votes (5 élus), un score décevant par rapport aux prévisions des sondages. Mais c’est le parti nationaliste de la liberté d’Autriche FPÖ, partenaire gouvernemental de l’ÖVP avant « l’Ibizagate », qui obtient le résultat le plus décevant avec 17,2% (3 élus). Il était crédité de 23% dans les derniers sondages. Les Verts obtiennent 14,1% (2 élus), un bon score, bien qu’un peu inférieur à leurs résultats de 2014. Les libéraux de NEOS (ALDE) obtiennent 8,7% et un élu.
Bulgarie : 17 députés (résultats provisoires)
Le parti chrétien GERB (PPE) à 30,94 % s’impose en vainqueur en Bulgarie, et obtient 6 sièges. Derrière, les socialistes du BSP (S&D) progressent légèrement par rapport à 2014, avec 24,24% des voix et 5 élus. Le mouvement des droits et libertés du DPS, membre de l’ALDE, est crédité de 16,36 %. Malgré cette baisse par rapport à 2014, ils maintiennent leur 3 sièges. Les conservateurs VMRO sont rétrogradés à 7,2% (2 élus) et Demokratichna Bulgaria (PPE) à 6,42% (1 élu). Les nationalistes de Volya tombent à 3,6% et l’extrême droite ATAKA à 1,08%, n’obtenant donc pas de représentation à Bruxelles.
Danemark : 13 députés (résultats définitifs)
Les libéraux de Venstre (ALDE) remportent finalement l’élection avec 23,5 % (3 élus) devant les sociaux-démocrates (S&D) à 21,5%, qui obtiennent également 3 élus. Les nationalistes du Parti populaire danois – Dansk Folkeparti O DF (ECR) sont relégués à la cinquième place avec 10,7% (1 élu), alors qu’ils avaient fait la course en tête en 2014. Le parti socialiste SF (Verts) arrive à 13,2% (2 élus). Le Parti social libéral Radikale Venstre (ALDE), auquel appartient la commissaire européenne et tête de liste ALDE Margrethe Vestager, atteint 10,1% (2 élus). Suivi du Parti populaire conservateur (PPE) à 6,2% (1 élu) et de la liste de l’Unité regroupant la gauche radicale Ø (GUE), à 5,5% (1 élu).
Slovaquie : 13 députés (résultats définitifs)
L’alliance pro-européenne PS Progresívne Slovensko + Spolu občianska demokracia (démocratie civique) obtient 20,11% des suffrages, soit deux sièges pour l’ALDE et deux pour l’EPP. Le parti social-démocrate (Smer-S&D) au pouvoir se place en deuxième position à 15,72% et trois sièges. Derrière lui, le parti d’extrême droite ĽSNS ‘Notre slovaquie’ de Marian Kotleba (NI) à 12%. Le parti chrétien démocrate KDH (PPE) à 9,69% fait quasi jeu égal avec le parti conservateur euro sceptique Sloboda a Solidarita SaS (liberté et solidarité) de Richard Sulik (ECR) à 9,62%. Le parti anti-corruption OĽaNO – Obyčajní Ľudia (peuple ordinaire) (affilié à ECR) passe tout juste la barre des 5% nécessaires pour avoir un élu. En revanche, le Parti de la communauté hongroise SMK (PPE) reste en dessous du seuil, comme le Parti national slovaque SNS (ENF). Soit 3 sièges PPE, 3 S&D, 3 ECR, 2 ALDE et 2 Autres.
Finlande : 13 députés (résultats définitifs)
La coalition nationale Kansallinen Kokoomus (PPE), avec 20,8% (3 élus), prend finalement la tête devant la ligue Verte VIHR qui décroche la deuxième place avec 16% (contre 9,3% en 2014) et 2 élus. Le SDP est relégué à la troisième place à 14,6% (2 élus), devançant de peu les Vrais Finlandais PS (ECR) à la quatrième place, à 13,8% (2 élus). Le parti du centre finlandais (ALDE) suit de près à 13,5 % (2 élus) mais chute de 5 points par rapport à 2014. L’Alliance des gauches VAS (GUE) redescend à 6,9% (1 élu). Le Parti populaire suédois RKP (ALDE) perce à 6,3 % (1 élu), les Chrétiens-démocrates KD (PPE) tombent à 4,9 % et n’obtiennent pas d’élu.
Irlande : 11 députés (estimations)
Le parti Fine Gael (membre du PPE) obtient 29% des voix, soit 7 points de plus qu’en 2014, ce qui lui permet d’envoyer 4 députés au Parlement européen. La surprise vient du score du Fianna Fail (membre de ALDE) avec 15% (2 élus), score deux fois moins élevé que ce que les sondages prévoyaient, et inférieur de 7 points à 2014. Autre surprise, le bond des Verts à 15%, tout comme les Indépendants. Ils auront chacun 2 sièges au Parlement. Sinn Fein (membre de la GUE/NGL) obtient 13% (2 sièges) et le parti travailliste du Labour (membre du S&D) s’effondre à 3,5%, n’obtenant ainsi aucun siège.
Croatie : 11 députés (résultats définitifs)
Le parti gouvernemental HDZ (PPE) fait moins bien que prévu, avec seulement 22,72% des voix. Il enverra donc seulement quatre députés à Bruxelles, un de moins que pour la législature qui prend fin. Le SDP grignote quelques voix pour atteindre 18,71% et 3 sièges (+1 par rapport à 2014). Le reste des votes est très fragmenté, avec une pléthore de voix (plus de 26%) éparpillées entre des petits partis. Le parti eurosceptique Živi zid (EFDD) à 5,66% n’obtient pas les résultats espérés, réalisant un score deux fois moins élevé que les sondages prédisaient. La coalition des conservateurs Hrv. Suverenisti (ECR) obtient 8,52%, soit 1 siège. La coalition des libéraux démocrates Coal AMS (ALDE) tombe à 5,19%, et n’obtient qu’un seul siège (contre 2 en 2014).
Lituanie : 11 députés (résultats provisoires)
Les démocrates chrétiens de l’Union de la Patrie TS/LKD (PPE) terminent la course en tête (19,67%), mais avec une avance réduite sur les socialistes du LSDP (S&D) à 15,93% et les Verts et paysans du LVŽS qui finissent à 12,6%. Chacun obtient 2 sièges. Les cinq autres sièges se répartissent un par un, entre le parti du travail DP (9%), le centre droit du Mouvement libéral LRLS (6,55%), tous deux ALDE, et le VKM-AMT (6,45%) (Autre) et la minorité polonaise de Lituanie du LLRA-KŠS (ECR) (5,54%).
Lettonie : 8 députés (résultats provisoires)
Les socio-démocrates de Saskana terminent finalement deuxième à 17,45% (2 élus), derrière le centre droit Jaunā Vienotība (PPE) à 26,24% (2 élus). La droite conservatrice de Nacionālā Apvienība (ECR) est troisième à 16,40% (2 élus). La coalition d’Attistibai Par (Autres), 12,42% (1 élu) et LKS 6,24% (1 élu).
Slovénie : 8 députés (résultats provisoires)
La coalition SDS-SLS (PPE) des chrétiens démocrates termine au final en tête et récupère 3 députés. Les socio-démocrates du Socialni Demokrati (SD/S&D) font une très forte remontée à la deuxième place, à 18,65% (2 élus). Passant devant les libéraux de Lista Marjana Šarca (ALDE), à 15;58% (2 élus). Le centre droit NSi (PPE) à 11,06% obtient le dernier siège. Laissant la Gauche Levica (L/GUE) pourtant remontée à 6,34% sans élu.
Chypre : 6 députés (résultats définitifs)
Le parti du rassemblement démocratique DISY (PPE) est en tête à 29,2% (2 sièges), devant la gauche avec le aprti progressif des travailleurs AKEL (GUE) à 27,49% (2 sièges). Les socio-démocrates DIKO (11,90%) et EDEK (10,58%), membres du S&D, obtiennent chacun un siège. Les nationalistes d’ELAM poussent à 8,25% mais cela ne leur suffit pas pour décrocher un siège.
Malte : 6 députés (résultats provisoires)
Les socialistes du Parti travailliste (PL) obtiennent 54,29% des voix et font mieux qu’en 2014. Ils reprendraient un siège (pour un total de quatre) aux chrétiens démocrates du Parti nationaliste (PPE), qui fait lui moins bien qu’en 2014, avec 37,90% des voix et obtient les 2 autres élus.
Estonie : 6 députés (résultats définitifs)
Les deux partis du centre (ALDE) font recette : le parti de la réforme RE termine premier à 26,2 % (2 élus), et le parti du centre KE du Premier ministre sortant Juri Ratas finit troisième, à 14,4% (1 élu). Entre les deux, le parti social-démocrate (S&D) termine à 23,3% (2 élus). Le dernier élu provient des eurosceptiques du parti populaire conservateur EKRE (Autres) à 12,7%, qui ne confirment donc pas leur position de second parti conquis lors des dernières élections générales.
Luxembourg : 6 députés (résultats provisoires)
Le Parti démocratique (ALDE) termine premier d’une courte tête, à 21,44%, devant le Parti populaire chrétien-social CSV/PCS (PPE) à 21,1%. Chacun récupère 2 députés. Un de moins pour le PPE, un de plus pour ALDE par rapport à 2014. Les deux autres sièges se répartissent entre les Verts (18,91%) et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (S&D) qui obtient 12,19%. Comme lors du précédent mandat.
(Emmanuelle Stroesser)
NB : la répartition des élus selon les groupes est susceptible d’évoluer car les partis ont été reclassés dans les groupes auxquels ils appartenaient dans l’ancien Parlement.
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(B2, au Parlement à Bruxelles) Après avoir salué à l’unanimité le taux inédit de participation à ces élections, les différents groupes politiques et têtes de liste ont annoncé leur stratégie pour les jours et mois à venir. Au cœur des préoccupations : les coalitions à venir au sein d’un Parlement éclaté
Intervention de Ska Keller au cours de la soirée électorale, au Parlement européen à Bruxelles, lundi 27 mai (B2 / Hélène Court-Fortunaz)18h30 : première réaction enflammée des Verts
Dès 18h30 et l’annonce des premières estimations, les Verts tiennent un briefing victorieux dans une salle surchauffée aux couleurs du parti. La co-présidente, Ska Keller, dont le discours est ponctué d’applaudissements enthousiastes, annonce une longue soirée et « une grande célébration » en perspective. D’autant plus que l’Allemagne, dont elle est originaire, enregistre « les meilleurs résultats jamais obtenus pour les Verts au niveau national, ce qui devrait faire doubler le nombre de députés européens ! »
20h30 : ALDE, le nouveau « centre pro-Européen et réformiste »
« L’Europe est de retour et l’Europe est populaire », se réjouit le Belge Guy Verhofstadt, président sortant du groupe ALDE au Parlement européen, évidemment galvanisé par la perspective d’un groupe d’une centaine de députés. « Aujourd’hui, il existe un centre pro-Européen et réformiste » assure-t-il. Demain, « ces 100 sièges et ce nouveau groupe seront cruciaux car, pour la première fois en 40 ans, les deux grands partis – socialistes et conservateurs – n’auront plus de majorité. Aucune majorité solide pro-européenne n’est plus possible sans le nouveau centre, des partis réformistes aux vues similaires ». Pragmatique, il prédit : « ces changements appellent un candidat à la présidence de la Commission capable de constituer une majorité au-delà des lignes de partis. »
21h30 : signal sur le climat et portes ouvertes pour la GUE
Gaby Zimmer, présidente sortante de la GUE, préfère voir le verre à moitié rempli avec le bon taux de participation, qu’elle salue. C’est, pour elle, surtout « la jeune génération (qui) a amené le changement » : elle « a fait de ces élections des élections sur le climat. La grande coalition qui a dominé les institutions pendant des années a été refusée. Il faut prendre au sérieux ce signal. » Elle termine en « ouvrant les portes pour des alliances » pour forger le prochain groupe parlementaire.
21h35 : les conservateurs résisteront à l’extrême droite
« Peut-être que nous ne resterons pas troisième, mais nous n’accepterons pas les extrémistes de droite simplement pour avoir un groupe plus important » garantit l’eurodéputé allemand Hans-Olaf Henkel (ECR), rejetant la perspective « d’intégrer des extrémistes allemands dans notre groupe ».
21h45 : la responsabilité du PPE
La Néerlandaise Esther de Lange s’exprime la première au nom du PPE dans l’hémicycle transformé en salle de presse. Son message au centre est direct : « Nous devrons travailler à partir du centre pour trouver une majorité. Le PPE veut renforcer le centre ». Car bien qu’il ait perdu des sièges, le PPE a de « bonnes chances de devenir le groupe le plus important. Cela nous donne la responsabilité d’entamer des négociations et de prendre les devants. »
21h50 : les socialistes en campagne pour la Commission européenne
L’Allemand Udo Bullmann, président du groupe S&D, place le candidat du groupe, Frans Timmermans, pour la présidence de la Commission européenne, unique sujet au cœur de la réunion du Conseil européen mardi (28 mai). « Nous voyons ce soir que le PPE n’a plus le résultat ni la force politique. Ils ne peuvent plus prétendre définir qui sera le prochain président. Nous avons besoin d’une nouvelle coalition » analyse-t-il. « Notre candidat principal utilisera les objectifs de développement durable de l’ONU comme une feuille de route pour sa politique lorsqu’il deviendra le nouveau président de la Commission » .
00h20 : le PPE défend le Spitzenkandidat
Alors que les centristes de l’ALDE rejettent le système du Spitzenkandidat, Manfred Weber, Spitzenkandidat pour les chrétiens démocrates du PPE, demande au Parlement de confirmer le choix de cette méthode pour désigner le futur président(e) de la Commission européenne. Quant à la force du PPE, elle reste pour lui établie : « Si les gens prennent le Parlement au sérieux, le Conseil devrait également le prendre au sérieux. Les partis doivent respecter qui est le numéro 1, 2, 3. Dans notre cas, je ne ressens pas une victoire puissante aujourd’hui, mais je suis heureux que nous ayons gagné ».
00h30 : Frans Timmermans tend la main aux rapprochements
« Nous pouvons voir que les progressistes produisent des résultats et que le nationalisme ne génère que des peurs et de la haine. Soyons aux côtés des progressistes au sein de ce Parlement et construisons un programme pour diriger l’UE pour les 30 prochaines années » réagit le Spitzenkandidat du S&D. Plus précis, il « voit une possibilité de majorité sans le PPE ».
00h40 : les Verts trancheront
« Nous avons fait campagne sur le changement climatique, la justice sociale et la primauté du droit. Nous indiquerons très clairement que tout président de la Commission devra être très clair sur ces sujets » indique Ska Keller.
(Coline Traverson et Hélène Court-Fortunaz, avec Leonor Hubaut et Emmanuelle Stroesser)
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Cet article (B2 Pro) Le retour des Britanniques au Parlement européen… avant leur départ. Le casse-tête expliqué est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Carnet (26.05.2019). Confidentiels (EULEX Kosovo, EUTM Mali, EUAM Iraq). PESC (Instex, Sanctions Iraq). Défense (Pologne véhicules. Italie LHD. Russie-Ukraine navires). Diplomatie (Algérie interférence. Centrafrique attaque. Venezuela groupe de contact. UE-Cuba Helms-Burton. RD Congo gouvernement. Malawi élections). Sécurité (Terrorisme. Preuves électroniques USA. Directive retour approche partielle. Agence UE-Lisa pays tiers). Pouvoirs (Barnier sécurité. Désinformation inquiétude). Elections 2019 (Groupes politiques. Commissions parlementaires. Irlande estimations. Weber soutiens). Nominations (S.Kramer). est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2 – exclusif) La force de réaction rapide de l’Union européenne continue de subir des avatars. Le dernier planning connu est riche d’enseignements. Les ‘trous’ ou faiblesses demeurent
Exercice de qualification du battlegroup de Visegrad en Pologne le 17 mai (crédit : Ministère polonais de la défense)Les États membres répugnent toujours à s’engager pour tenir la permanence. Rappelons que selon la doctrine européenne, il est nécessaire d’avoir deux groupements tactiques 1500 (GT 1500) de permanence chaque semestre. L’objectif est loin d’être atteint.
Une permanence de façade début 2020
Ainsi, au premier semestre 2020, un seul groupement tactique 1500 (GT 1500 l’autre nom du battlegroup) sera d’astreinte : le Helbroc dirigé par la Grèce, avec la Bulgarie, la Roumanie, avec la participation de la Serbie et de l’Ukraine. Autant dire, vu les faiblesses financière et logistique des pays qui y participent, une disponibilité quasi zéro pour une intervention extérieure.
Des trous dans la raquette en 2021 et 2022
Pour les deux années suivantes, en 2021 et 2022, sur les huit ‘slots’ à remplir, deux seulement sont effectifs. L’un par l’Italie (au 2e semestre 2021), l’autre par l’Espagne (au 2e semestre 2022). C’est-à-dire un seul battlegroup de permanence. Aucun slot n’est rempli au 1er semestre 2021 et au 1er semestre 2022. Cela veut dire que la réponse rapide européenne n’existera pas. Sauf changement.
Certes cela parait loin. Mais traditionnellement c’est au moins avec un ou deux ans d’avance que les pays annoncent leur engagement. Il faut ensuite parfaire la composition de celui-ci avec les autres nations et commencer les entraînements et certifications qui s’étalent au moins sur neuf mois précédant la prise de fonction.
Visegrad et France de permanence à partir du 1er juillet
Enfin, dans l’immédiat, au second semestre 2019, deux battlegroups sont disponibles. Cela parait formidable. Mais quand on regarde dans le détail, on peut être assez inquiet. Le premier battlegroup est dirigé par le Visegrad, donc avec une profondeur d’action très limitée au plan géographique et tactique (pour être poli).
Le second est assumé entièrement par la France, sans aucun autre soutien. Ce qui le rend plus pointu, autonome et rapide d’action, mais ne répond plus au concept de bataillon multinational. Vu les capacités françaises déjà à flux tendus (les besoins au Sahel restant au plus haut notamment), son départ nécessiterait un très fort engagement politique, d’autant que traditionnellement désormais le système français d’alerte rapide (Guépard) se superpose au système européen. A moins que Paris ne profite de cette proximité pour « habiller » fort habilement une opération nationale en une opération européenne.
Ce qui serait déjà un succès pour cette force européenne en attente qui n’a jamais été employée depuis sa création en 2007, malgré les besoins et plusieurs sollicitations.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Au centre de l’hémicycle européen, les libéraux et démocrates veulent jouer le rôle principal pour forger de nouvelles majorités dans la future assemblée. Le pari suppose de réussir à élargir la famille au-delà de la seule République en marche côté français. Quitte à laisser tomber la pastille libérale pour insister sur les tendances progressistes et démocrates
La cohésion du parti se mesure au nombre de têtes de liste pour les Européennes. Pas moins de sept candidats principaux composent la ‘Team Europe’, dont la Danoise Margrethe Vestager, actuelle commissaire à la concurrence, qui se verrait bien première femme à présider la Commission européenne, ou l’Italienne Emma Bonino, une vraie passionnée de l’Europe, revenue en politique après un cancer qui a failli l’emporter.
Des bases (plus ou moins) solides
Au Danemark, les assises sont relativement stables. A peine bousculés par les socio-démocrates, les libéraux de Venstre (V/ALDE), membres de la coalition au pouvoir, assurent une deuxième position (autour de 18 % des intentions de vote). Le Parti social libéral Radikale Venstre (B/ALDE), plutôt centre gauche, auquel appartient Margrethe Vestager, reste à un à score très modeste (6%), mais équivalent à 2014. Les deux partis devraient donc au moins conserver respectivement deux sièges et un siège.
Des hauts…
« A strong C’s is a strong ALDE ! » proclamait le président du Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE), Hans van Baalen, fin avril, ravi de saluer la progression de Ciudadanos aux législatives anticipées en Espagne. Le parti centriste espagnol pourrait multiplier par cinq son nombre d’élus, passant de deux à la dizaine. Et ainsi participer à gonfler les effectifs du groupe des libéraux démocrates. Sourires également de rigueur en Allemagne. Le parti libéral allemand (FDP) remporterait entre 7 à 8% des voix selon les sondages. Relativement faible mais constant depuis le début de la campagne. C’est surtout deux fois mieux qu’en 2014. Les libéraux autrichiens de NEOS devaient eux également dépasser leur score de 2014.
Mais aussi des bas
En Italie, c’est l’ancienne commissaire à l’aide humanitaire Emma Bonino (parti Radical) qui tient la tête de liste de Più Europa, une coalition de centre gauche de plusieurs partis dont le parti socialiste et le parti républicain. Mais, selon les sondages, elle frôle le seuil de 4% et risque donc de ne pas envoyer d’élus.
En Belgique, les libéraux flamands d’Open VLD, et son médiatique leader, Guy Verhofstadt, président sortant du groupe au Parlement européen, semblent en recul par rapport à 2014, victimes de la poussée de l’extrême droite comme des Verts en Flandre. Tandis qu’en Wallonie, l’alter ego libéral Mouvement réformateur tient sa ligne.
Le parti du centre moderne SMC, en Slovénie, avec la commissaire (au transport) Violeta Bulc tête de liste de la « Team Europe », n’est lui pas crédité d’assez de voix pour espérer un élu. En Finlande, le centre (KESK) perdrait des voix et un député. En Hongrie, le parti Momentum Mozgalom frôle la barre de seuil des 5%.
L’émergence d’un nouveau groupe
Tous les regards sont donc tournés vers la France et la liste ‘Renaissance’ portée par La République en marche (LREM), le parti du président français Emmanuel Macron. Son appel à l’émergence d’un nouveau groupe au centre de l’échiquier, pro européen bien sûr, pour succéder au groupe ALDE actuel a été reçu avec espérance. Mais cela suppose d’aller piocher à gauche et à droite. La moisson est pour l’instant faible si ce n’est quelques ralliements individuels que n’ont pas encore confirmé les partis.
Un élargissement à gauche : des tentatives bien floues
Certes le premier ministre socialiste, Antonio Costa, a apporté son soutien, le 11 mai, dans un tweet, au président français à une Europe progressiste, appelant le 20 mai, sur le perron de l’Elysée, « à une grande coalition des démocrates et progressistes » au niveau européen. Mais une alliance ne signifie pas une fusion. Et rien ne dit encore que les huit députés socialistes portugais (selon les sondages) quitteront le groupe S&D. Loin de là. De même l’ancien chef de gouvernement italien Matteo Renzi a apporté son soutien « à son ami Macron ». Mais cela signifie-t-il que son parti démocrate ralliera le nouveau groupe. Ce n’est pas impossible. Le parti démocrate a toujours hésité entre le groupe des socialistes et celui des libéraux et démocrates. Mais tous les députés italiens, notamment ceux issus de la gauche, franchiront-ils le pas ? Là encore les pistes sont brouillées.
(Emmanuelle Stroesser)
Lire notre dossier sur les élections : N°67. Élections européennes 2019 (V6)
Retrouvez nos analyses des groupes politiques :
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Cet article (B2 Pro) Carnet (24.05.2019). Opérations (EUCAP Sahel Niger JO). Diplomatie (Sahara occidental solution. UE-ACP. Djibouti Mogherini. Royaume-Uni-Ile Maurice). Sécurité (ECRIS et Interopérabilité règlements. Protection subsidiaire jugement). Pouvoirs (Autriche ministres. Royaume-Uni démission. Brexit position ferme. Front national emploi fictif). Elections 2019 (A. Costa convergence. Sondages Allemagne, France, Italie, Espagne). est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Les têtes de l’Europe demain. Qui les nomme ? Selon quelle procédure ? (V2) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Les élections européennes vont être une étape douloureuse pour les socialistes européens, dont le nombre de députés au Parlement européen va chuter. Mais du fait des nouvelles distributions des groupes, les élus de la rose rêvent toujours d’isoler le parti populaire européen (PPE) et de s’imposer comme la première force dans l’hémicycle
Pedro Sanchez au soir de la victoire du PSOE espagnol aux élections législatives (28 avril). Victoire socialiste qui pourrait bien ne pas se reproduire au niveau européen (Crédit : AFP)Les socialistes en perte d’influence en Europe
Si le groupe remonte dans les sondages depuis deux semaines, cela ne doit pas cacher une tendance de fond en Europe : le déclin des partis sociaux-démocrates et socialistes. Le groupe va perdre du poids, passant de 185 députés actuels à 150 maximum, selon les dernières prévisions. L’effondrement du Pasok grec, tombé sous la barre des 5% en 2015, n’était qu’un tir de semonce. Depuis, le recul s’est généralisé : aux Pays-Bas, en France, et dimanche dernier encore en Italie. Au sein de l’Union européenne, la famille socialiste ne participe plus au pouvoir que dans dix États membres.
Chute du noyau dur : Italie, Allemagne et Royaume-Uni
Aujourd’hui, trois pays dominent le groupe : l’Italie avec 31 députés, l’Allemagne avec 27 députés et le Royaume-Uni avec 18 députés. Cet équilibre va évoluer, avec une chute conséquente des partis socialistes dans ces trois pays. Si les Italiens devraient rester la première nationalité dans le groupe, ils n’obtiendraient que 18 sièges, selon les meilleurs pronostiques. Même constat chez les Allemands. Le SPD, jusqu’ici maillon structurant de la famille socialiste européenne, devrait perdre plus de 10 sièges. Pour le Parti travailliste britannique, la chute devrait être plus réduite, avec une délégation pouvant aller jusqu’à 15 députés.
Les Espagnols en position de force ?
Selon les derniers sondages, les socialistes espagnols pourraient obtenir jusqu’à 18 sièges, soit cinq de plus qu’actuellement. Fort de cette probable victoire, le PSOE se place en leader de la social-démocratie européenne. Après des présidences italiennes et allemandes, un Espagnol pourrait prendre la tête du groupe politique. La liste menée par le ministre Josep Borrell travaille déjà à Bruxelles pour tenter une telle ascension.
Les socialistes français, futurs grands absents ?
Pour les socialistes français, mai 2019 pourrait être une véritable hécatombe. En mars 2019, le Parti socialiste a choisi de se ranger derrière Place Publique pour les Européennes, renonçant ainsi à présenter son propre candidat comme il le faisait pourtant depuis 1979. Malgré cette union, les sondages créditent la liste PS-Place publique d’à peine plus de 5% des voix, passant ainsi à la limite le seuil pour envoyer des députés à Strasbourg. Plusieurs anciennes figures socialistes, telles que François Hollande ou Lionel Jospin ont, depuis, exprimé ouvertement leur soutien au parti du poing et de la rose, tentant d’assurer une présence socialiste au Parlement. Même s’ils parviennent à être représentés, les socialistes perdrons vraisemblablement leur influence. Les Irlandais pourraient également ne pas atteindre la barre des 5%.
L’inconnue roumaine
Les socialistes roumains passeraient de 13 à moins de 10 sièges, selon les sondages. Mais les relations avec Liviu Dragnea, le dirigeant controversé du parti socialiste au pouvoir en Roumanie, sont particulièrement tendues. Celui-ci pourrait mener son parti, le PSD, au sein de l’alliance d’extrême droite. De son côté, l’ancien Premier ministre roumain Victor Ponta, qui a quitté le PSD pour former son propre parti pro-roumain, devrait intégrer les conservateurs de l’ECR.
Pologne, Tchéquie, Portugal, Belgique, … en chute également
La tendance à la chute des socialistes se confirme aussi dans les pays de l’Est. En Hongrie, MSZP perd plus de quatre points dans les sondages, et devrait donc n’avoir que deux sièges, contre quatre actuellement. En République tchèque, le ČSSD n’obtiendrait que 7% des votes et un seul député (contre quatre pour la période antérieure). Pour le Parti socialiste belge, la chute devrait être moins forte, passant de quatre à trois députés.
Des hausses dans certains pays
Les tendances ne sont pas à la baisse dans tous les pays. Le groupe profite de la poussée de certains de ses membres. Les socialistes bulgares pourraient obtenir jusqu’à six sièges (+2), les Lettons deux sièges (+1), les Maltais quatre sièges (+1), les Slovènes deux (+1) et les Finlandais trois (+1). Dans plusieurs cas, c’est le statut quo qui est prévu : Danemark (trois députés), Estonie (un député), Irlande (un député), Lituanie (deux députés), Autriche (cinq députés).
Rester un partenaire incontournable … pour une nouvelle alliance avec les libéraux ?
Le groupe socialiste pourrait tout de même avoir entre 140 et 150 députés, se maintenant donc comme la seconde force dans l’hémicycle, à seulement une vingtaine de sièges du PPE. Et restant ainsi un partenaire incontournable pour une coalition. C’est d’ailleurs vers de nouveaux alliés que les socialistes se tournent, sachant que l’accord de 2014, entre S&D et PPE, ne pourra être renouvelé. Le chef de file des socialistes, le néerlandais Frans Timmermans, a tendu la main à la gauche européenne, aux Verts et aux Libéraux.
En marge de leur réunion de Sibiu, le 9 mai dernier, les socialistes Pedro Sanchez (Espagne) et Pedro Costa (Portugal) ont rencontré les libéraux belge et néerlandais Charles Michel et Mark Rutte pour tenter de créer une alliance et renverser les espoirs du PPE pour prendre le contrôle de la Commission européenne (lire : Les 27 ouvrent le bal des prétendants à la présidence de la Commission européenne (V2)).
Ce processus a été prolongé avec les appels de plusieurs responsables socio-démocrates à faire front commun contre les nationalistes et les conservateurs du PPE. Le dernier en date étant le Premier ministre portugais, António Costa. Venant de l’un des rares dirigeants d’un PS en bonne santé, cette complicité affichée est un précieux argument à la possible future coalition. Autre soutien, celui de l’ex-chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Celui-ci est plus symbolique, puisque Matteo Renzi n’a plus aucun poste politique, pas même au sein de son parti, et n’est plus vraiment en odeur de sainteté parmi ses camarades.
(Leonor Hubaut)
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(B2) L’Union européenne doit reconsidérer sa relation avec les Etats-Unis et l’OTAN pour faire émerger une stratégie de défense européenne. C’est ce qu’a défendu Jolyon Howorth, professeur émérite à la Harvard Kennedy School, durant les seconds entretiens européens de la défense à Paris jeudi (16 mai)
Face à la création d’une armée européenne, trois obstacles…
Les Américains s’inquiètent des conséquences d’une défense européenne pour leur leadership. Les Britanniques jouent l’ambivalence pour ne pas froisser les États-Unis. Les Européens peinent à se mettre d’accord sur la marche à suivre. Trois obstacles qui ont fait « échouer » les deux premières tentatives de forger une armée européenne, la Communauté Européenne de Défense (CED) dans les années 1950 et la première version de la politique de défense (la PESD ou politique européenne de sécurité et de défense) à la fin des années 1990 début 2000, et qui continuent à freiner les nouvelles initiatives.
Les Américains, d’accord sur le principe d’une défense européenne
Les Américains, souvent critiqués pour le retard que prennent les initiatives européennes en matière de défense, n’étaient pas toujours défavorables à l’idée et ne s’y « opposent pas par principe, au contraire ». Mais une question les taraude, celle des « conséquences pour le leadership de l’Alliance, voire pour son avenir » si une défense européenne crédible devait se former. D’où l’ambivalence des États-Unis sur cette idée que Eisenhower regardait pourtant en 1951 comme un des objectifs de l’Alliance, idée légitimée par les multiples injonctions américaines à augmenter les budgets européens de défense. Cette position confuse s’inscrit dans le débat existentiel qu’est la définition de la prochaine « grand strategy américaine », explique Jolyon Howorth.
… mais des inquiétudes subsistent sur leur leadership au sein de l’Alliance
Après « quarante ans de leadership incontesté des alliés européens », le courant « liberal hegemon » qui définit la politique des Etats-Unis depuis longtemps se voit contester par les partisans de « l’offshore balancing ». Lesquels prônent un repli américain sur « un nombre fort limité de bases stratégiques » et un « transfert aux Européens de la responsabilité principale de leur propre sécurité ». La question reste ouverte alors que Donald Trump « semble s’y associer », sans toutefois « comprendre un instant le sens profond de ce débat stratégique ».
Les Britanniques, réfractaires à toute intégration européenne
Les Britanniques ont été, eux, « beaucoup plus réfractaires que les Américains au projet dès le début ». Et ils continueront de « freiner l’avancée des Européens vers une autonomie stratégique », rendant l’axe Paris-Berlin « d’autant plus urgent ». La vision britannique est celle d’une sécurité européenne bâtie sur une « clé de voûte » : l’OTAN. Les Européens étant simplement relégués à un rôle « complémentaire ». C’est pourquoi « Londres a bloqué toute avancée » qui aurait pu mener à une armée européenne tout en réclamant pourtant « à cor et à cri » un « engagement inconditionnel » à la sécurité européenne, selon le professeur, lui-même British. Pourtant fermement soutenue par Winston Churchill dès le début, la défense européenne a vite inquiété outre-Manche, le Royaume-Uni anxieux de « préserver le partenariat avec les États-Unis ». Le pays avait par exemple refusé la CED dès 1953, craignant que « le succès de l’armée européenne n’entraîne le désengagement américain ».
Les Européens indécis et divisés
Mais au final, les Européens sont leurs propres ennemis. Les divisions nationales sur la manière de construire l’Europe persistent et se retrouvent, « de façon profonde, au sein des familles politiques ». Mais avec le nouveau contexte géostratégique, de plus en plus complexe et multidimensionnel, « l’Union européenne ne peut plus se permettre le luxe de ses divisions internes ». Il faut repenser notre stratégie pour « passer de l’Europe de la défense, à la défense de l’Europe ». Ces divisions cristallisent l’opposition entre « l’intégrationnisme » prôné par Monnet et « l’intergouvernementalisme », selon le modèle gaullien. La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) a, depuis Saint-Malo, et la déclaration franco-britannique de 1998, été développée dans le cadre de ce dernier, un modèle « de plus en plus mis en question ». Les dernières évolutions en matière de défense nous placent à nouveau « face à la confrontation de ces deux méthodologies contradictoires ».
Trois défis majeurs aujourd’hui
Définir une stratégie européenne propre
Il faut développer une « grand strategy » à l’européenne martèle Jolyon Howorth. L’un des problèmes fondamentaux de la première version de la PSDC fut son « manque d’ambition » par « crainte de froisser » les Américains. Pourtant, « la seule ambition qui vaille pour l’Union européenne est d’assumer sa propre défense collective ». Et donc d’arrêter de penser qu’il est impossible pour l’Europe de se défendre sans le soutien américain. Et il faut « pouvoir s’adapter à la nouvelle donne planétaire ». « Après Trump, il n’y aura pas de retour à la case départ ».
À quel prix
« L’armée européenne ne s’achètera pas parmi les soldes de chez Tati ». Les États membres de l’OTAN ont dépensé « 264 milliards de dollars » sur les questions de défense en 2018. Si tous les pays avaient atteint l’objectif fixé par l’OTAN de 2% du PIB, cela aurait majoré la somme de « près de 102 milliards de dollars ». Mais une armée européenne autonome pourrait représenter jusqu’à « 467 milliards de dollars supplémentaires » rappelle l’universitaire, se basant sur une étude récente du International Institute for Security Studies (IISS) qui fait l’hypothèse d’un retrait américain d’Europe. Un engagement conséquent donc.
Et avec qui ?
Si beaucoup pensent que l’armée européenne sera forgée « à l’extérieur de l’OTAN, sans les Américains, voire contre », Jolyon Howorth n’en est pas persuadé. Une armée européenne ne doit pas être construite contre les Américains, mais « en bonne intelligence avec eux ». Car l’Alliance ne va pas se dissoudre de sitôt. Et elle peut avoir un rôle moteur alors qu’il existe actuellement « quatre-vingt projets de coopération » entre l’OTAN et l’UE, et que les Américains « n’arrêtent pas de nous demander des efforts accrus, de nous encourager à assumer le leadership stratégique dans notre voisinage ». Il faudrait plutôt revenir au scénario initial : une alliance « rééquilibrée » dans laquelle les Européens « prennent graduellement la part du lion » et les Américains jouent « le rôle de facilitateurs ». Pour former une alliance qui ne soit pas « structurée par la dépendance, encore moins par la servitude ».
(Coline Traverson st.)
B2 est partenaire média des seconds entretiens. Le programme de la journée : Les 2e entretiens de la défense. C’est le 16 mai. D’autres articles suivent…
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L’occasion ratée de la CED. La France suscite la Communauté européenne de défense puis la tue
Cet article Entretiens européens de la défense 2019 (1) : une ‘grand strategy’ pour l’Europe (J. Howorth) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Notre collègue du Soir, Jurek Kuczkiewicz, a obtenu une interview (exclusive) très intéressante d’Emmanuel Macron. Le président français décrit non seulement l’avenir européen, mais aussi le futur des institutions après les élections européennes. On a ainsi une vision un peu plus claire des différents critères qu’il entend suivre pour la nomination du futur ‘Top Chef’ européen
Charles Michel et Donald Tusk dans une embrasure de fenêtre au Conseil européen en mars 2019 : ils ne discutent sans doute pas de la bonne recette de ragoût (crédit: Conseil de l’UE)Même si le président français, fidèle à lui-même, prêche pour… plusieurs paroisses, superposant plusieurs noms, on peut distinguer une petite dizaine de critères (numérotés entre crochets ci-dessous) qui sont utiles pour discerner les profils des futurs dirigeants européens selon lui.
Parité, engagement européen, légitimité forte…
Les trois premiers critères indiqués par le chef de l’État sont ceux de la parité, de l’engagement politique, européen, et de la ‘forte légitimité’.
« On a besoin de femmes et d’hommes [1] qui connaissent bien l’Europe [2], ont une légitimité forte [3] et correspondent au projet de coalition de progrès [4] que je souhaite […] »
Si les deux premiers (parité, engagement européen) sont des critères déjà formalisés, ceux de la légitimité et de la majorité de progrès apparaissent comme étant nouveaux.
… membres d’une coalition de progrès
Ce quatrième critère, le leader du parti La République en Marche le détaille. Il appelle à la formation d’une nouvelle coalition regroupant libéraux et démocrates (ALDE – En Marche), socio-démocrates (S&D), écologistes (Verts) et certains chrétiens-démocrates, tentant au passage de fracturer au maximum l’axe de la grande coalition (PPE / S&D) actuellement au pouvoir au plan européen.
« Aujourd’hui le Parlement européen connaît une majorité entre les socialistes et les conservateurs. Il faut une coalition plus large, et où les équilibres seront beaucoup mieux respectés. Il faudra œuvrer à construire cette coalition de progrès et d’avenir, avec des dirigeants comme Charles Michel, Mark Rutte, Antonio Costa et d’autres encore. […], en travaillant avec les sociaux-démocrates, avec une partie des chrétiens-démocrates et des écologistes. »
Le président français entend éclater le parti populaire européen (PPE), avec la mise à l’écart de ses éléments moins progressistes (hongrois mais aussi autrichiens ou croates). Il refuse aussi tout lien automatique fait entre le candidat du PPE aux élections européennes et la future tête de la Commission européenne. « Il ne faut pas faire de mauvais compromis d’appareil » indique-t-il, refusant ainsi tout ‘petit arrangement à l’européenne’ (pour paraphraser un ministre des Affaires étrangères).
Cinquième critère : pas de Spitzenkandidat
Emmanuel Macron répète ainsi son refus du système des têtes de liste. « Je ne me sens pas engagé par le système des « spitzenkandidaten ». « Il y a des dirigeants parmi ces candidats qui ont les qualités que j’ai évoquées » dit-il poliment, histoire de ne pas insulter l’avenir. Mais on voit très bien que ce n’est pas vraiment vers là qu’il tourne son regard. « Il y a aussi des dirigeants autour de la table du Conseil qui peuvent y prétendre. »
Sixième critère : une expérience gouvernementale nécessaire pour la Commission européenne
Emmanuel Macron redit surtout son critère préféré, celui de réserver le poste de président de la Commission européenne à un ancien responsable de premier plan européen… Un critère respecté jusqu’ici (1), mais qu’il élargit à l’expérience au niveau européen.
« A mes yeux, l’expérience au plus haut niveau gouvernemental ou de la Commission européenne est indéniablement un critère important. »
NB : ce critère élimine quasiment tous les Spitzenkandidaten, à commencer par Manfred Weber, mais aussi Margrethe Vestager, un temps pressentie par les libéraux et démocrates pour être leur candidate à la tête de la Commission et devenue l’égérie de la presse. Un seul pourrait passer entre les gouttes : Frans Timmermans, aujourd’hui vice-président de la Commission européenne.
Deux critères supplémentaires : équilibre et consensus à ne pas oublier
Le président rappelle les deux critères, très politiques, qui font que le système de Spitzenkandidat est irrationnel : la nécessité d’avoir un équilibre géographique (Nord Centre / Sud, Est / Ouest) et géopolitique (petits et grands pays), et d’avoir le consensus entre les chefs d’État et de gouvernement.
« Ce sera une question d’équilibre le jour d’après [7], et de capacité à construire un consensus entre nous [8]. »
Neuvième critère : la mixité générationnelle
Le président ajoute à cette notion d’équilibre celui de la mixité générationnelle qui ne figurait pas jusqu’alors dans les critères écrits ou non écrits pour les présidences européennes.
« Une expérience [peut être] plus ou moins longue car je souhaite que toutes les générations soient représentées. »
Des noms, quels noms ?
Plusieurs noms sont cités par le chef de l’État : le Portugais Antonio Costa (socialiste) ou le Néerlandais Mark Rutte (libéral), mais il y en a deux autres qu’il commente particulièrement (sur question du journaliste).
Michel Barnier dans la short list
Le critère générationnel parait pouvoir éliminer la candidature de Michel Barnier. Mais le président rattrape le fil…
« Indéniablement, Michel Barnier est un homme qui a de grandes qualités. [Il] l’a encore démontré dans la manière de gérer les négociations avec les Britanniques. Il fait donc partie des dirigeants européens qui ont des qualités éminentes et qui peuvent faire partie de cette liste. »
… mais le Belge Charles Michel a plus la cote apparemment
L’hôte de l’Elysée fait un éloge particulièrement appuyé du Premier ministre belge, Charles Michel.
« Ses qualités comme son parcours le qualifient totalement pour faire aussi partie des personnes qui pourraient avoir de légitimes ambitions européennes. […] Sur le dossier migratoire et sur la relation avec l’Afrique, qui sont pour moi un sujet essentiel, et sur les sujets de coopération en matière de sécurité, de la zone euro et de la solidarité à l’intérieur de cette zone, sur la politique climatique, nous avons une ambition commune, une vraie communauté de vues. »
C’est normal, on est dans un journal belge. Un quotidien portugais l’aurait interrogé, on aurait sûrement eu un hommage appuyé à Antonio Costa (socialiste). Mais de façon objective, le dirigeant belge réunit plusieurs des critères susmentionnés (2) : légitimité européenne, majorité de progrès, expérience, jeunesse, …
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Un critère suivi inexorablement depuis plus de vingt ans : le Luxembourgeois Jacques Santer en 1994, l’Italien Romano Prodi en 1999, le Portugais José-Manuel Barroso en 2004 et 2009, et à nouveau un Luxembourgeois Jean-Claude Juncker en 2014, étaient tous d’anciens Premiers ministres.
(2) Le dirigeant belge a un handicap, son alter ego au sein du Mouvement réformateur (les libéraux belges), Didier Reynders, qui est candidat au poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe. Cela pourrait faire un peu beaucoup… A moins que les deux rivaux de toujours aient choisi d’exporter leurs rivalités sur le terrain européen.
Cet article Top chef : Finis les petits arrangements à l’européenne. Les neuf critères de sélection d’Emmanuel Macron est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Le déploiement de la première opération extérieure de l’agence Frontex en Albanie n’est pas anodin. Ce n’est pas une simple évolution. C’est un peu plus
Policiers slovènes au premier plan, le directeur de l’agence Frontex Fabrice Leggeri à droite, en Albanie au lendemain de l’opération (crédit : Agence frontex)Une perte de primauté extérieure pour la PSDC ?
Cette étape revêt, en effet, une grande signification politique au niveau des outils de l’Union européenne utilisés en matière de politique extérieure. Jusqu’à présent, la gestion de crise en matière de stabilisation ou de renforcement de l’Etat de droit en dehors de l’Union européenne était plutôt du domaine de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). L’Union européenne a ainsi déployé, sous ce vocable, des missions civiles d’assistance aux frontières en Libye (EUBAM Libya) ou des missions Etat de droit avec un volet frontières (EULEX Kosovo). Une mission mixte est aussi déployée en Ukraine et Moldavie, autour de la Transnistrie sécessionniste (sous contrat de la Commission européenne mais assimilable aux missions PSDC). EUBAM Moldova Ukraine est typiquement une mission de type Frontex.
Un subtil distinguo
Un subtil distinguo semble se dessiner aujourd’hui : les opérations de Frontex sont plutôt des missions de courte durée, de renfort et de sécurité intérieure, dans les pays du voisinage Balkans, tandis que les missions de la PSDC semblent être de plus longue durée, dans des pays ‘plus à risque’, où l’instabilité sécuritaire prime. Mais ce distinguo n’est indiqué nulle part. Et rien n’interdit de penser que ces missions pourraient aussi se déployer en Tunisie, au Liban… si la nécessité s’en fait sentir. Chacun pourra aussi se rappeler que ce sont dans les Balkans qu’ont démarré les missions PSDC…
Une coordination nécessaire
Il faudra bien veiller à ce qu’il y ait une bonne coordination entre les missions de sécurité intérieure, type Frontex, et les missions d’État de droit, type PSDC. Ce n’est pas une pure théorie : les deux structures vont se retrouver très rapidement dans la même zone, en Serbie (où EULEX est déployée de l’autre côté de la frontière, au Kosovo) ou en Bosnie-Herzégovine (avec EUFOR Althea).
Commentaire : une bonne nouvelle au final
Ces remarques mises à part, cette irruption de l’agence Frontex dans le champ ‘extérieur’ semble une bonne chose. Il est logique qu’un corps européen de garde-frontières projette son expertise là où il peut être le plus utile : le voisinage immédiat ou proche. Cela va sans doute obliger la politique de sécurité et de défense commune à recentrer ses activités sur son objectif primaire : la stabilisation de zones de crise, voire le maintien de la paix, dans des zones complexes, instables.
Une mission militaire ou civile de crise n’est pas faite pour se déployer dans un pays où on peut se promener dans les rues les mains dans les poches… ou faire ce que peuvent faire très bien une petite équipe de conseillers au sein d’une délégation (ambassade) de l’Union européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Pour le corps européen de garde-frontières, plus connu sous son acronyme Frontex, c’est un peu une première aujourd’hui (22 mai), avec un premier déploiement hors des frontières européennes en Albanie
Policier européen déployé en Albanie (crédit Frontex)L’agence européenne va déployer 50 agents, 16 voitures de patrouille et 1 véhicule équipé d’un appareil de vision thermique, venant d’une douzaine d’États membres de l’UE. Des moyens qui viennent des pays voisins (Autriche, Croatie, Roumanie et Slovénie) bien sûr mais aussi d’ailleurs. Ont ainsi contribué des pays du Nord-est de l’Europe (Lettonie, Estonie, Finlande), de l’Est (Pologne, Tchéquie), la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Sécuriser la frontière albanaise
Objectif, comme le précise son directeur, Fabrice Leggeri : « aider l’Albanie en matière de contrôle aux frontières et de lutte contre la criminalité transfrontalière ». « Nous ouvrons un chapitre entièrement nouveau dans notre coopération avec l’Albanie et avec l’ensemble de la région des Balkans occidentaux en matière de migration et de gestion des frontières » a indiqué de son côté, dans un communiqué, le commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos.
Des opérations à venir dans la zone Balkans
C’est la première opération conjointe des garde-frontières européens sur le territoire d’un pays non membre de l’UE, mais certainement pas la dernière. Elle symbolise le passage d’une étape pour l’agence de garde-frontières. L’agence intervenait déjà en renfort des États membres, mais exclusivement sur le territoire de ces derniers. Désormais, elle pourra intervenir en dehors. Ces interventions auront lieu, pour l’instant, uniquement dans les pays du voisinage des Balkans. Outre l’Albanie, des accords ont déjà été signés ou sont en passe de l’être avec la plupart des pays de la région (Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord). Des accords permettant le déploiement de policiers et garde-frontières européens, à la demande de ces pays, sur des tâches bien assignées et une durée limitée.
La souveraineté albanaise préservée
Soyons précis : les garde-frontières européens n’ont pas de mandat exécutif. C’est l’Albanie qui reste « responsable en dernier ressort de la protection de ses frontières ». Le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes est seulement là pour « lui prêter soutien et assistance en matière tant technique qu’opérationnelle » ainsi que le précise l’agence Frontex. Mais les Européens ne resteront pas juste dans des bureaux. Ils seront là aux frontières « pour aider leurs collègues albanais à effectuer des vérifications aux points de passage frontaliers, par exemple, et à empêcher les entrées non autorisées ». Précision supplémentaire apportée par l’agence Frontex : « Toutes les opérations et tous les déploiements à la frontière entre l’Albanie et la Grèce seront effectués en plein accord avec les autorités albanaises et grecques ».(Nicolas Gros-Verheyde)
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