Cet article Le Drian propose une réflexion tout azimut : du rôle de l’OTAN aux relations avec la Russie en passant par la Chine est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Avec huit groupes de travail, le ‘club de planification stratégique’ de l’IEI prend forme est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) « Après le Brexit, l’Union européenne ne sera plus à même de défendre l’Europe. 80% des dépenses de l’OTAN seront assurées par des pays non membres de l’UE » vient de déclarer face à la presse le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, en prélude à la réunion des ministres des Affaires étrangères. Est-ce exact ?
Le Sec. Gen. Jens Stoltenberg lors de sa conférence de presse mardi (crédit : OTAN)D’où vient ce chiffre ?
Nous avons cherché attentivement. Ce pourcentage (80%) prend en fait en compte la totalité des budgets de défense des alliés atlantiques — USA, Canada et Turquie compris. Or, par principe, une politique de défense sert d’abord à protéger un pays, son économie, ses intérêts. Et ceux-ci ne sont pas partagés à 100% par ses alliés, surtout pour les pays extérieurs à l’Europe (États-Unis et Turquie). La grosseur du budget participe à l’effet de ‘musculation’ de l’Alliance. Cela ne signifie pas qu’il est destiné totalement à l’Europe. Ce faisant, Jens Stoltenberg enfourche un travers assez utilisé dans les milieux transatlantiques : confondre le budget de l’OTAN (le budget de l’organisation ‘Alliance atlantique‘) avec l’addition des budgets de défense des pays membres de l’OTAN (ce qu’on appelle le budget indirect, lire notamment : Le budget de défense des Alliés dépasse les 1000 milliards).
Le Brexit a-t-il un effet majeur ?
Sur ce pourcentage, la majeure partie est fournie par les USA (environ 73% des budgets de l’OTAN), un peu par la Turquie (1,5%) ou le Canada (2%). L’apport du Royaume-Uni est notable (6%), mais pas suffisant en soi pour accentuer la balance de façon décisive. Sous entendre qu’après le Brexit, la défense de l’Europe n’est plus assurée est un faux semblant mathématique. C’est aussi une hérésie politique. Ce propos est en totale contradiction avec la doxa de l’Alliance (répétée régulièrement par le même secrétaire général) : le Brexit ne change pas d’un iota la politique de l’Alliance de défense territoriale. Lire aussi : Le Royaume-Uni, premier budget de défense en Europe ? Vrai ou Faux (blog)
Les intérêts des pays non membres de l’UE servent-ils l’Europe ?
Le virage vers l’Asie Pacifique opéré par les USA depuis plusieurs années, tout comme son statut de puissance mondiale, expliquent davantage l’ampleur du budget américain de défense que le souci de défendre le territoire européen (1). Et ce budget comprend des dépenses très nationales.
Exemple : le coût de la reconstruction et des efforts de sécurité après les ouragans Florence et Michael est évalué à 9,2 milliards $ (2). Soit l’équivalent du budget de la Belgique et du Danemark réunis ! Il n’est pas ‘honnête’ de comptabiliser cette ligne budgétaire dans la défense de l’Europe.
Quant à la Turquie, il est plutôt malvenu aujourd’hui d’ajouter son budget de défense à la défense de l’OTAN de façon automatique : Est-ce que l’achat de missiles S400, son offensive en Syrie comme l’action contre le PKK concourent à la défense de l’Europe ?
À combien alors évaluer la contribution US à la défense de l’Europe ?
C’est une question très délicate. Si on prête attention au budget US pour 2019, seuls 6,5 milliards $ sont consacrés à l’initiative de défense européenne. C’est le bas de la fourchette. Si on agrandit le spectre et qu’on prend en compte l’ensemble des opérations extérieures, on arrive à 69 milliards $ : 46,9 milliards $ pour Sentinel (opération anti-terroriste de l’Afghanistan au détroit d’Ormuz), 15,3 milliards pour l’opération Inherent Resolve en Iraq et 0,9 milliard à la coopération (tous pays confondus). On peut y additionner les dépenses nucléaires qui concourent directement à la défense de l’Alliance (20 milliards $ en moyenne par an), on arrive ainsi à un total d’environ 89 milliards $ sur un budget d’environ 700 milliards $, soit environ 9% du total des budgets de l’Alliance.
Pour être juste, il faudrait ajouter une part des dépenses de personnel, de R&D, etc. qu’on peut estimer selon le ratio opérations + nucléaire sur l’ensemble du budget. on arriverait alors une estimation rapide (à affiner) d’une contribution américaine d’environ 160-170 milliards $. C’est le haut de la fourchette selon nous. On n’est pas sur un chiffre supérieur à ce que dépensent les Européens. Mais plutôt dans un ratio plus proche de 55-45 que de 80-20 : environ 210 milliards $ pour le bloc UE en 2019 (selon les dernières évaluations OTAN, sorties en juin 2019) contre environ 260 milliards $ pour le bloc USA(Europe)-Canada-Royaume-Uni-Turquie(Europe).
L’Union européenne pas à même de ‘défendre l’Europe’ au Brexit ?
L’Union européenne n’a jamais fait de la défense territoriale militaire une de ses politiques et ne compte pas le faire. C’est le rôle de l’OTAN. Et même les plus audacieux sur l’Europe de la défense ne peuvent le concevoir autrement. En revanche — c’est un des axes engagés par la Commission Juncker (poursuivi sous la Commission Von der Leyen) —, elle a réorienté une partie de son budget vers la défense et la sécurité. Ce en complément des dépenses de l’OTAN. Après le Brexit, l’Union européenne sera en fait davantage engagée dans la défense européenne, si on regarde le budget prévisionnel pour les années futures 2021-2027 (3) que jamais.
Ainsi, le corps de garde-frontières et garde-côtes (environ 300 millions € par an) sera au plan civil ce qu’est la défense territoriale de l’OTAN au plan militaire. Le budget consacré au Fonds européen de défense (un peu moins de 2 milliards € par an) devrait doper l’industrie européenne de défense, dans sa partie recherche et développement. La Facilité européenne de paix (1,5 milliard € par an) va rationaliser l’effort de maintien de la paix et de coopération militaire vers les pays tiers. Quant au projet de mobilité militaire, il viendra financer, à raison de 850 millions € par an, un des objectifs de l’OTAN (faciliter la circulation des moyens militaires en Europe).
Lire aussi : Les USA tancent l’Europe. Quand le cow-boy tire son flingue, faut-il avoir peur ?
Conclusion : un pieux mensonge sur un problème réel
En prétendant répondre à une formule de Emmanuel Macron (la mort cérébrale de l’OTAN), Jens Stoltenberg, certes, contente quelques alliés irrités (4). Mais sa réponse est pour le moins maladroite. Taper sur l’Union européenne pour élever l’Alliance au rang de sauveur suprême est un faux semblant. De vraies questions sont actuellement posées : À l’ère d’Erdogan et de Trump, les engagements turc et américain sont-ils fiables ? Leurs stratégies nationales sont-elles conformes à l’intérêt des Alliés ? Les Européens ne doivent-ils pas prendre le relais ? etc. Les cacher sous le tapis n’est pas de la bonne politique. Mélanger une information vraie avec des affirmations fausses ressemble à la désinformation. Cela décrédibilise l’Alliance plutôt qu’elle ne la sert.
Mais le Norvégien a raison sur un point : alerter sur un rééquilibrage nécessaire au sein de l’Alliance. Les Européens se reposent encore trop sur les Américains pour assurer leur propre défense. Donald Trump n’a pas tort : l’Europe, continent riche, devrait davantage pourvoir à sa défense. Même relativisé, on ne peut pas demander aux Américains de payer tout autant que les Européens sur la défense de leur continent. Mais les Américains doivent aussi être plus conséquents avec eux-mêmes. Ils ne peuvent hurler au loup dès que l’Europe veut se doter de quelques instruments (type coopération structurée permanente ou fonds européen de défense) et engager un lobbying intense pour en diminuer la portée et la puissance dès que les Européens affichent la plus volonté de s’organiser de façon plus conséquente.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Où en est l’objectif de 2% de l’OTAN ? Trump dit-il vrai ?
Cet article Quand Jens Stoltenberg (OTAN) voit l’Union européenne incapable de se défendre. A-t-il raison ? est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Carnet (20.11.2019). Confidentiels (Combattants étrangers. Exportations d’armes. COPS). PESC (UE-ASEAN. Présidence allemande de l’UE. Conseil Développement). PSDC (EUAM RCA). Défense (Grèce drone. Suède exportations Émirats. Luxembourg hélicoptères). Diplomatie (Libye attaque. Hong Kong désescalade. Yemen premier pas. Bolivie coup d’État. Biélorussie réforme électorale. Sri Lanka présidentielle). Aides (Rwanda). Sécurité (UE-Serbie garde-frontières. Protection civile 2021-2027). Pouvoirs (Budget 2020 accord. État de droit conclusions). People (A. Gaspart) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article L’indépendance de la justice doit être garantie rappelle la Cour de justice est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Une commission d’experts pour réfléchir au futur de l’OTAN propose l’Allemand Heiko Maas. Une manière de combler le vide politique est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article A l’agenda de la réunion ministérielle des Affaires étrangères de l’OTAN (20 novembre 2019) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Les États-Unis ouvrent un nouveau front : les colonies israéliennes dans les territoires occupés ne sont pas illégales dit Pompeo est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article La défense de l’Europe : c’est l’OTAN, bien sûr (Raimundas Karoblis) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Menaces hybrides. Entre les auteurs et les Européens, un ‘jeu’ du chat et de la souris est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Le commissaire hongrois Oliver Várhelyi confirmé par le Parlement européen (commission AFET) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Kosovo. Des réformes judiciaires encore insuffisantes (Eulex Kosovo) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Les sept personnages qui comptent pour le Fonds européen de défense (FEDef) au Parlement européen est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article Carnet (18.11.2019). Confidentiels (COPS. Tunisie). Opérations (MINUSCA). Défense (AKK et l’OTAN. Royaume-Uni crimes de guerre. Allemagne armée digitalisée. Tchéquie achat d’hélicoptères US). Diplomatie (Russie-Ukraine sommet. Bolivie transition. Chili accord de paix sociale. Hong-Kong élections). Élargissement (La France propose). Sécurité (Projet Cerberus). Pouvoirs (Calendrier commission 2019-2024. Budget 2020 blocage. Roumanie présidentielle) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) L’Inde a mis en place un réseau de 265 médias locaux, chargés au gré d’informations banales de disséminer des informations négatives sur son voisin et ennemi historique, le Pakistan. Ce que révèle ‘EU DisinfoLab‘ ONG. Parmi ceux-là, un pseudo média européen, EP Today qui relaie des communiqués du Parlement européen, mais glisse de temps à autre soit une ode au gouvernement indien (An admirable vision of Prime Minister Modi by Raul Mckenzie) soit un article sur l’occupation du Cachemire par le Pakistan honni (1). EU DisinfoLab a découvert qu’EP Today était géré par des parties prenantes indiennes, liées à un vaste réseau de groupes de réflexion, d’ONG et d’entreprises du groupe Srivastava. « Nous avons également constaté que l’adresse IP du groupe Srivastava héberge également l’obscur média «New Delhi Times» et l’Institut international pour les études non alignées (IINS), tous basés à la même adresse à New Delhi, en Inde » expliquent les auteurs. Institut qui a été à l’origine de l’invitation de 27 membres du Parlement européen de la droite nationaliste (I&D) et des Brexiteurs à se rendre au Cachemire et à rencontrer le Premier ministre Modi.
(NGV)
(1) Le média avait utilisé ou des informations de Russia Today, mais uniquement pour gonfler son contenu éditorial et remonter dans le classement des sites.
Cet article Les faux médias à la gloire de l’Inde essaiment est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) La mission d’observation européenne en Géorgie (EUMM Georgia) n’a pu confirmer les allégations de tir à Koda ou à proximité de Koda (mardi (5 novembre). EUMM a elle-même déclenché la hotline le lendemain, 6 novembre, pour essayer d’avoir des éclaircissements lorsque ces informations sont parues dans les médias ou dans des déclarations politiques. EUMM a effectué plusieurs patrouilles dans les environs du village de Koda le 5 novembre. Mais aucun observateur d’EUMM n’a confirmé que des coups de feu auraient été entendus, et aucune enquête de suivi menée auprès d’interlocuteurs locaux et des autorités géorgiennes, la mission n’a pu amener la moindre preuve.
(NGV)
Cet article Pas de coup de feu à Koda ou aux alentours confirme EUMM Georgia est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Huit pinasses ont été remises vendredi (8 novembre) : 5 pour la Gendarmerie et 3 pour la Garde nationale. Quatre rejoindront prochainement Ségou, où elles pourront notamment contribuer à la sécurité du prochain Festival sur le Niger.
Pour assurer la sécurité sur le fleuve Niger… la pinasse (crédit : EUCAP Sahel Mali)Pouvant emportant chacune dix personnels équipés et armés, elles doivent permettre « aux forces de sécurité intérieure de mieux contribuer à la sécurité sur le fleuve et ses abords, et de mieux protéger les villages isolés », indique la mission européenne EUCAP Sahel Mali, en particulier pendant la saison des pluies. Les douze embarcations financées par les fonds européens ont été fabriquées localement à Mopti. Ce qui permet de faire coup double en dopant l’emploi local.
(NGV)
Cet article Douze pinasses remises à la Gendarmerie et à la Garde nationale maliennes est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Carnet spécial Conseil des Affaires étrangères du 11 novembre 2019. Paroles et décisions est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Les ministres des 28 discutent du Golfe, de Daech, de l’Iran mais sans s’engager est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Carnet Spécial ministérielle Défense (12 novembre 2019) : palabres et décisions. Le point est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.