(B2) Les militaires européens ont quitté leur quartier historique qui les abrite depuis le début des missions de l’UE en Centrafrique, il y a six ans
Les éléments européens ont quitté le camp d’Ucatex, pour se relocaliser près de l’aéroport, à M’Poko, base historique des forces françaises et de l’ONU. Durant une bonne semaine, ce mois d’août (du 15 au 23), ils ont transféré tous leurs effets et matériels, containers y compris.
La fin d’une présence de six ans
Basé sur le site d’une ancienne usine désaffectée, le camp Ucatex a tout d’abord été utilisé par la force de stabilisation de l’UE à Bangui EUFOR RCA, en 2014 (lire : En patrouille avec les gendarmes), puis par la mission de conseil militaire EUMAM RCA (lire : EUMAM RCA lancée. Mais effet retard pour les effectifs) et la Minusca, et enfin par la mission de formation (lire : EUTM RCA lancée. Les premières formations mises en place…).
Destination : M’Poko
L’opération s’inscrit dans le cadre de la « densification des missions de conseils, d’entrainement et d’instruction » d’EUTM RCA au profit des FACA, les forces armées centrafricaines. NB : ce déménagement permet aussi plus de synergies entre les différentes forces (notamment en matière de force protection).
Des convois étalés dans la journée
Pour éviter tout problème, les convois ont été répartis entre la matinée et l’après-midi. La vitesse de déplacement a aussi été adaptée pour que la sécurité « soit assurée lors du passage des convois notamment sur le marché des combattants» indique-t-on à EUTM RCA. Un lieu particulièrement prisé des habitants de Bangui, et avec une forte densité (personnes, motocyclettes, etc.).
La présence à Bouar reprend
Autre acquis organisationnel : le détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) d’EUTM est « désormais au complet sur le camp de Bouar » assure-t-on du côté européen. L’installation a été finalisée ce mois d’août, avec de petits travaux et l’entretien du camp pour être fin prêts pour commencer l’instruction avec les FACA. Le chef d’état-major centrafricain (alias le CEMA), le général Zéphirin Mamadou, et le chef d’EUTM, le général français Éric Peltier, se sont rendus sur place lundi (24 août) pour visiter les installations, l’état-major de zone de défense ainsi que le centre d’instruction et d’entraînement qui accueillera les formations des FACA.
Une montée en puissance des FACA
Ces changements s’inscrivent dans un renforcement de la mission, en personnel comme en infrastructures, dans le nouveau mandat qui lui a été confié par les ’27’ (1), pour faire face à la (re)montée en puissance des FACA, dans le cadre du plan national de défense. De nouvelles recrues vont ainsi venir s’ajouter au renforcement de l’état-major de zone de défense (EMZD) à Bouar. Les EMZD de Ndele et Bangassou vont aussi poursuivre leur déploiement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Des mesures barrières face au Covid-19
Le coronavirus a un peu compliqué le travail d’EUTM RCA. Il faut bien le dire. Mais la première réaction des autorités centrafricaines, qui ont réagi assez fortement à l’épidémie, en demandant aux Européens de stopper tout contact et de rester confinés, semble aujourd’hui assouplie. EUTM-RCA et les FACA se sont adaptés à la nouvelle donne, pour continuer à travailler en toute sécurité. Désormais avant chaque activité, « une information précise et détaillée est dispensée à tous les stagiaires sur l’importance des gestes à adopter » pour prévenir la diffusion du virus.
Lire aussi : Avec la formation de Bouar, on voit les fruits du travail de ces trois années (Général Peltier, EUTM RCA)
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(B2 à Berlin) L’Allemagne éprouve quelques difficultés à accorder ses paroles et ses actes en matière de politique étrangère et surtout de défense européenne. La présidence allemande de l’UE changera-t-elle la donne ? On peut en douter. Explications
(crédit : Bundeswehr/Francis Hildemann – archives B2)La réunion informelle des ministres de la Défense dans la capitale allemande aujourd’hui, celle des ministres des Affaires étrangères demain devraient être l’occasion de déclarations vibrantes des dirigeants allemands sur l’Europe de la défense. Sont-elles crédibles ? Faut-il les prendre au pied de la lettre ?
Des idées généreuses
En Allemagne, les idées fusent, souvent, pleines d’emphase, généreuses. Si on jette un regard en arrière sur ces derniers mois, Berlin a revendiqué un siège européen au Conseil de sécurité de l’ONU, un conseil européen de sécurité restreint, le déclenchement de la clause de solidarité face à la crise du Covid-19, entre autres. Toutes des initiatives qui ont fait plouf ! Idem en matière de défense. On parle d’une zone de protection sous mandat international dans le nord de la Syrie, d’une initiative dans le détroit d’Ormuz ou du porte-avions franco-allemand. Sans suite (lire : Lire aussi : AKK, la MinDéf allemande, spécialiste des idées sans suite, dans le creux de la vague ?).
L’Europe en bandoulière
Très régulièrement, aussi, on saupoudre cela de déclarations énamourées en faveur d’une autonomie européenne plus affirmée en matière de politique étrangère et de défense, d’une armée européenne. Ces déclarations n’émanent pas de farfelus, mais des plus hauts responsables politiques au pouvoir, de la coalition CDU-CSU-SPD, à la chancelière Angela Merkel, le chef de la diplomatie Heiko Maas en passant par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer alias ‘AKK’ (1). Toutes plus fortes les unes que les autres, notamment vis-à-vis des USA, ces idées sont auréolées du sérieux de la machinerie allemande. On pourrait ainsi être tenté de les prendre (très) au sérieux…
Des idées sans lendemain ?
Une profonde erreur ! Nombre de ces idées ne durent parfois que quelques heures, faisant rapidement pschitt, telles des bulles de savon éclatant au soleil. Ces propos semblent davantage là pour occuper le terrain, montrer que l’Allemagne est présente sur le dossier. Mais elles ne semblent pas destinées à davantage d’actions. Pour le dire plus crûment, la fiabilité de la parole allemande en matière de défense est plus proche de la dette grecque des années 2000 que de la réputation de ses machines outils.
Une manière de torpiller certains projets
Pire, Berlin a aussi le chic de torpiller, en douce, certaines initiatives. Exemple : la coopération structurée permanente (CSP ou PESCO). L’Allemagne insiste pour voir regrouper un maximum d’États, surtout d’Europe de l’Est. Cette volonté obéit à un impératif mathématique — réunir une majorité qualifiée — et a une réelle justification stratégique — réunir les Européens autour de leur défense. Mais elle est surtout bien en phase avec l’imperatum allemand : « être au centre de tout » (2). Au final, ça alourdit le tout. Elle se retrouve deux ans et demi plus tard, dans une sorte de guet-apens, dont elle peine à sortir. Un simple effet de la combinaison ‘nombre + bureaucratie’ ? Ou une accordance avec le rythme allemand naturel, plus lent, qui se calcule en années, voire en décennies ? Une défense européenne embourbée n’est, en fait, pas vraiment pour déplaire outre-Rhin, malgré les dires officiels.
Une certaine pusillanimité en matière d’opération
Du côté des opérations, c’est là où le propos allemand est le plus incohérent. Quand les politiques décident d’un engagement, il ne suit pas forcément. Il en est ainsi de l’opération de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz. L’initiative tombe à l’eau (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Ce n’est pas vraiment un manque de volonté politique. La marine allemande… n’a tout simplement pas de navire à fournir (cf. ci-dessous). Bis repetita pour l’opération de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini… L’Allemagne ne lui a fourni que le minimum, alors qu’elle est issue directement du processus de Berlin piloté par la chancelière allemande (3). Dans cette avalanche de ratés, une exception : l’engagement au Mali, au sein de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM), ou de la force des Nations-unies (Minusma). Berlin n’a cependant pas été jusqu’à s’engager dans la force Takuba. Raisons : trop hasardeux, pas assez cadré… (4)
Des explications
Prétendre que tous ces propos sont du spectacle serait un raccourci erroné. Il y a des raisons profondes qui expliquent cette véritable dichotomie entre le dire et le faire, entre le politique qui veut une chose et la défense qui acte autrement.
Le poids de l’histoire
Premièrement, le poids de l’histoire ne doit jamais être sous-estimé quand on parle du couple ‘défense et Allemagne’. C’est un sérieux frein à toute option interventionniste. La défense n’est pas un vecteur où les Allemands aiment afficher leur primauté, ni dépenser beaucoup d’argent. Et le courant pacifique est un facteur clé de la vie politique allemande, qui transcende plusieurs partis : pas seulement du côté de leur berceau naturel, les Verts, mais aussi chez les Libéraux, les socio-démocrates (SPD), l’extrême droite (AfD), comme l’extrême-gauche (Die Linke).
… et une armée bâtie autour de l’OTAN
Autre conséquence de cette histoire, qui ne doit pas être négligée : l’armée allemande s’est structurée autour de l’Alliance atlantique. La carrière d’un officier se bâtit dans les couloirs de l’OTAN, pas dans celle de l’Union européenne. Les ministres peuvent dire ce qu’ils veulent, la Bundeswehr suit son chemin. Toutes les déclarations autour de l’Europe de la défense ne rencontrent donc que peu d’échos aux tréfonds de la Bundeswehr. Elles sont souvent contrebalancées par des déclarations ou démonstrations d’amour à l’OTAN (5).
Une armée un peu à la ramasse
Troisième élément, qui est un peu caché et honteux pour l’Allemagne : l’état déplorable de la Bundeswehr. Malgré les apparences, et le nombre de militaires affichés, l’armée allemande n’est que l’ombre d’elle-même. Entre ses sous-marins absents durant de longs mois, ses frégates qui souffrent d’indisponibilité, la grosse majorité de ses 128 avions de combat Eurofighter cloués au sol, et même ses chars Léopard 3 flambants neufs qui ont des ratés, le pays le plus puissant d’Europe dispose d’une armée un peu en lambeau. Du coup, les engagements, notamment aériens et maritimes, se font au compte-goutte.
Un engagement plus lent, (ou) plus réfléchi
À la différence de la France qui s’engage sur un coup de sifflet de son président, l’Allemagne a un dispositif politique de décision beaucoup plus collectif, donc plus complexe, impliquant non seulement tout le gouvernement, mais aussi une bonne partie de la classe politique. Et l’engagement militaire se comprend dans un cadre plus général, contrebalancé par d’autres éléments. « L’Allemagne est prête à s’impliquer davantage, également militairement. Mais cet engagement militaire doit s’inscrire dans une logique politique », résumait Heiko Maas à la conférence de sécurité de Münich (6).
Le rôle particulier du Bundestag
Le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, devant se prononcer sur chaque engagement international, avec le vote d’un projet de loi, tout doit être écrit : les objectifs recherchés, le volume de forces engagés, le budget, les coopérations engagées et la voie de sortie. C’est précis. Et il importe alors d’avoir l’accord non seulement des partis de la majorité, mais même au-delà. La recherche d’un large consensus (absentions notamment) permet de s’assurer de la pérennité de l’opération au-delà du mandat d’un an souvent octroyé. On pourrait se plaindre de cette lenteur. C’est aussi le gage d’une certaine réflexion. Quand l’Allemagne s’engage (comme en Afghanistan, ou en Irak, ou au Mali), c’est sur la durée.
Un facteur de différenciation
Malgré les apparences, la défense est ainsi une thématique très politisée. Contrairement à nombre de pays européens — la France, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, le Royaume-Uni —, où le sujet est assez consensuel dans la sphère politique, les questions de défense sont controversées. C’est une manière pour les partis « d’afficher leurs différences » nous rappelle un diplomate, bon connaisseur du dossier. Il n’en ont pas souvent l’occasion, la sphère économique suscitant moins de divergences que dans d’autres pays.
Des déclarations en forme de ballon d’essai
Au final, les quelques déclarations qui parsèment la vie politique allemande ne doivent donc pas être prises au pied de la lettre, mais pas méprisées non plus. Elles sont destinées à frapper les esprits ou à les préparer à des évolutions, voire à lancer des ballons d’essai pour tâter le terrain. Si le consensus n’est pas présent, on renonce, discrètement, sans trop d’orgueil. Outre-Rhin, personne n’en voudra jamais à un homme ou une femme politique de ne pas avoir envoyé finalement ses troupes, comme promis. Au contraire, ce serait plutôt un gage de sagesse…
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Les marines grecque, chypriote avec le renfort de l’Italie et de la France ont démarré ce mercredi (26 août) un exercice aéronaval en Méditerranée orientale
(crédit : État-major grec)Solidarité européenne face à la Turquie…
En pleine réunion informelle des ministres de la Défense, comme des Affaires étrangères de l’UE, à Berlin, c’est une manière pour les pays européens du rivage sud de la Méditerranée, les plus concernés (Grèce, Chypre, France, Italie), d’affirmer leur pleine solidarité face aux prétentions turques dans la zone. Dénommé ‘Eunomia’, l’exercice se déroulera en effet tout le temps de la réunion de mercredi à vendredi (26 – 28 août).
… en pleine réunion ministérielle européenne
Cette initiative « vise à faire prendre conscience de la situation », confirme le ministre grec de la défense Nikos Panagiotopoulos. Il s’agit de « démontrer l’engagement des quatre pays méditerranéens européens en faveur de l’état de droit dans le cadre de la politique de désescalade des tensions ». Athènes, Nicosie, Paris et Rome répliquent aussi à l’annonce par la Turquie d’un exercice semblable, organisé « avec d’autres Alliés » selon Ankara.
La Méditerranée : un bien commun, pas un terrain de jeu des tensions
« La Méditerranée orientale se transforme en un espace de tensions. Le respect du droit international doit être la règle et non l’exception », renchérit la ministre française des Armées. « Notre message est simple : priorité au dialogue, à la coopération et à la diplomatie pour que la Méditerranée orientale soit un espace de stabilité et de respect du droit international. Elle ne doit pas être un terrain de jeu des ambitions de certains, c’est un bien commun », détaille Florence Parly dans une série de tweets.
Des frégates, sous-marins et avions
Participent côté grec, des frégates, des sous-marins et des forces spéciales, précise l’état-major grec. La frégate Spetsai (F-453), bien connue pour avoir tout récemment participé à l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini, et la frégate Lίmnos III (F-451) sont de la partie selon nos informations. Du côté français sont engagés une frégate et un hélicoptère et trois avions Rafale.
L’inauguration de l’initiative Quad
Le quatuor compte bien ne pas s’arrêter là. Chypre, Grèce, France et Italie ont « convenu d’entrer dans une présence conjointe en Méditerranée orientale dans le cadre de l’Initiative de coopération du Quatuor (QUAD) », indique N. Panagiotopoulos. Ceci n’est donc que l’activité « inaugurale » d’une initiative plus complète. Objectif : « renforcer la présence militaire navale et aérienne collective dans la région » et pousser la Turquie au dialogue.
NB : un autre exercice, plus limité, avait eu lieu à la mi-août, entre la Grèce et la France uniquement (lire : La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un autre exercice avec les Américains
Face aux velléités turques, les Grecs multiplient les signaux de solidarité. En début de semaine, lundi (24 août), s’est déroulé un autre exercice aéronaval, avec les États-Unis cette fois, dans la zone maritime au sud de la Crète. Y participaient, côté grec, la frégate Egée ou Aegean (F-460), un sous-marin type 214 et six avions F-16, tandis que du côté américain, le destroyer USS Winston S. Churchill (81), et les hélicoptères de bord des deux navires, précise l’état-major grec.
L’USS Winston Churchill et la frégate Aegean (crédit : US 6th fleet)
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(B2) La situation politique étant compliquée après le coup d’État au Mali, « nous avons décidé de suspendre toutes les activités opérationnelles pour nos deux missions » : EUTM Mali [chargée du conseil et de la formation de l’armée malienne] et EUCAP Sahel [chargée d’une mission identique pour les forces de sécurité], a confirmé aujourd’hui un diplomate européen à quelques journalistes, dont B2.
Stage de formation des formateurs au niveau de compagnie et un stage ciblé sur la défense d’une base militaire au Camp d’Entraînement de Koulikoro (crédit : EUTM Mali)Difficile de continuer
Le mandat de ces missions est en effet « de travailler et de soutenir les autorités légitimes dans le développement des forces de sécurité ». Difficile de continuer à accomplir une mission quand ces forces sont elles-même pour partie impliquée dans un coup d’État, condamné par l’Union européenne.
Un coup d’état condamné par l’UE
Les Européens ont, comme l’Union africaine et le Conseil de sécurité de l’ONU, condamné le coup d’État, demandé le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des prisonniers, en particulier du président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) et du Premier ministre (Boubou Cissé). Ils soutiennent les efforts de médiation de la CEDEAO (ECOWAS en anglais) et disent espérer qu’une « solution conforme aux aspirations de la population malienne » soit trouvée. L’objectif est « la mise en place d’un gouvernement civil de transition dès que les conditions le permettront ».
La reprise des activités conditionnée à la normalisation
Cette suspension est « temporaire » poursuit notre interlocuteur. « Nous sommes prêts à reprendre ces activités au Mali en partenariat avec l’ONU dès que les conditions le permettront. » Ce dès que possible. Pour les spécialistes de la PSDC au service diplomatique européen (SEAE), il est « vital de maintenir l’investissement à long terme fait par la communauté internationale pour travailler à la sécurité et à la stabilité du Mali, du Sahel. C’est très important pour notre sécurité et pour celle des Européens également. »
Les éléments restent sur place
Selon nos éléments, tous les effectifs sont restés sur place à Bamako et Koulikoro. Ils sont simplement cantonnés en évitant d’avoir trop de contacts avec les uns et les autres. Nombre de soldats et officiers qui sont à l’initiative ou participent au coup d’état sont en effet passés dans les mains des formateurs européens ou ont été à leurs contacts.
Commentaire : ces deux missions jouent de malchance
Après une mise en veille des activités de formation pour cause d’épidémie de coronavirus (lire : Les missions militaires de la PSDC continuent, mais à bas régime (v3)), elles commençaient tout juste à reprendre leurs activités, selon une volonté exprimée très clairement à la fois par le haut représentant de l’UE Josep Borrell et les États membres (lire : Comment les missions EUTM vont se redéployer ? La MPCC se prépare au grand saut). Cette nouvelle interruption, qui devrait se prolonger encore quelques semaines, pour un sérieux coup à la volonté des Européens de stabiliser le Mali.
Seule consolation : la mission EUTM Mali n’a plus pour seul horizon géographique ce pays, mais a désormais un mandat plus régional, notamment le Burkina Faso (lire : En route vers une EUTM Mali II en attendant une EUTM Burkina ou une EUTM Sahel). Elle pourrait donc reployer une partie de ses moyens et de ses activités, beaucoup plus rapidement que prévu, vers ce pays.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet sur le ‘front diplomatique’)
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(B2) Après deux semaines de voyage, la frégate allemande Hamburg a rejoint, dimanche (23 août), la force maritime européenne présente au large de la Libye et chargée de contrôler l’embargo sur les armes Méditerranée.
(crédit : EUNAVFOR Med Irini)Placée sous le commandement du capitaine de frégate (Fregattenkapitän) Jan Fitschen, la frégate, partie de son port d’attache début août, a effectué sa première visite, sur le MV Spirit qui se dirigeait vers le port de Tobrouk annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini. Ce navire de la classe Sachsen dispose de deux hélicoptères de bord et d’une équipe de forces spéciales chargé des arraisonnements C’est le premier navire allemand à participer à Irini (Lire : Le Hamburg dans l’opération Irini courant août).
Mais l’opération européenne ne dispose toujours que de deux navires : l’Italien San Giorgio qui assure le rôle de navire-amiral, le Grec Spetsai ayant repris son chemin nationale. Elle a également à sa disposition une panoplie plus fournie de moyens aériens : un drone Predator italien, un Embraer 145 grec, les Merlin III Luxembourgeois et Antonov Bryza 28B1R polonais, ainsi que le Falcon 50 français (mis à disposition de façon périodique). Elle ne dispose plus du P3 Orion C allemand rentré, lui aussi, au pays.
(NGV)
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(B2) Il ne fait pas bon être opposant apparemment dans la Russie de Vladimir Poutine. Alexei Navalny aurait été empoisonné. Une seconde tentative en un an apparemmet
L’opposant en soins intensifs
L’incident s’est produit durant le vol de retour depuis Tomsk en Sibérie, de l’opposant moscovite (1). « Il s’est senti malade pendant le vol. » raconte sa porte-parole Kira Yarmysh sur twitter jeudi (20 août) au matin. L’avion a fait un atterrissage d’urgence à Omsk. Et Navalny transporté à l’hôpital en ambulance. Il est « en soins intensifs, inconscient ».
Сегодня утром Навальный возвращался в Москву из Томска. В полёте ему стало плохо. Самолет экстренно сел в Омске. У Алексея токсическое отравление. Сейчас мы на скорой едем в больницу
— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) August 20, 2020
Un empoisonnement au thé
« Nous supposons qu’Alexei a été empoisonné avec quelque chose mélangé dans son thé » poursuit Kira Yarmysh. « C’était la seule chose qu’il avait bue depuis ce matin. Les médecins disent que la toxine a été aspirée plus rapidement à travers le liquide chaud. » Si l’hypothèse d’un empoisonnement s’avère vérifiée, ce serait la seconde tentative en environ un an.
Déjà objet d’une tentative d’empoisonnement
L’opposant avait en effet été hospitalisé un court moment, fin juillet 2019, pour de larges boursouflures au visage. Une « grave réaction allergique », avait indiqué les autorités. Navalny avait senti son cou, son visage, son front se gonfler ; et d’importantes marques rouges apparaitre. Ce « mal bizarre » comme le qualifiait alors son entourage avait immédiatement fait pensé à un empoisonnement, l’intéressé n’ayant pas d’antécédents allergiques. Il était alors emprisonné au lendemain d’une manifestation pour protester contre le résultat des élections locales à Moscou.
Un pourfendeur de la corruption
Ce pourfendeur de la corruption qui gangrène le pays nous avait confié lorsque nous l’avions rencontré à Moscou (3), en septembre 2013 : « Ma situation est un peu meilleure en ce sens », ajoute-t-il. « J’ai une certaine célébrité, qui me protège ». Apparemment, cela ne suffit plus à le protéger.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) La 96e réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) à Ergneti, jeudi (30 juillet), s’est tenue « dans une atmosphère positive et constructive » selon le communiqué de la mission des observateurs européens (EUMM Georgia).
(crédit : EUMM Georgia)Après une certaine période de crispation, chacun des participants (séparatistes ossètes comme responsables géorgiens) s’est engagé à « reprendre un dialogue régulier » et à recourir à la ligne d’assistance téléphonique gérée par l’EUMM Georgia.
La réunion a permis d’aborder plusieurs sujets délicats : l’impact sur la population locale de la fermeture prolongée des points de passage contrôlés le long de la ligne de démarcation administrative (ABL), la situation sécuritaire dans la région de Chorchana-Tsnelisi, les cas récents de détention ; ainsi que « d’autres incidents importants non résolus ».
Les questions relatives à la gestion des infrastructures d’irrigation le long de la ligne ont également été abordées.
Prochaine réunion : le 24 septembre.
(NGV)
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(B2) Un AWACS français a effectué une mission de reconnaissance en Méditerranée centrale au profit de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye jeudi (6 août)
Décollant de la base aérienne 702 d’Avord, l’appareil a rejoint ensuite la Méditerranée. A bord, une vingtaine d’aviateurs spécialisés (pilotes, opérateurs et contrôleurs ainsi que techniciens radar et communication) dans l’observation. Durée du vol : huit heures, destinées selon l’état-major français à « enrichir la connaissance de l’activité maritime et aérienne en Méditerranée centrale ».
L’avantage de cet appareil est, en effet, qu’il permet de détecter et de surveiller un large espace (environ un million de km2), notamment les zones dépourvues de couverture radar. « Son endurance en vol, ses capacités techniques et le traitement des informations en temps réel » lui permettent ainsi de construire une image assez complète de la situation, ce « de manière autonome ».
C’est la première fois qu’un tel appareil est employé pour le compte de l’opération Irini, mais pas la première fois dans une opération maritime européenne. L’armée de l’air française avait ainsi prêté main forte à plusieurs reprises au plus fort de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta en 2009 et 2010 notamment (lire : Un avion Awacs français en renfort pour Atalanta).
Cette mission n’était pas apparemment prévue dans le timing originel de la mission. « La mission a été planifiée et programmée en quelques jours puis commandée en temps réel par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon, en lien étroit avec le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) » indique l’état-major des armées français dans son communiqué publié une semaine après le vol (le 13 août).
NB : on peut raisonnablement présumer que les informations rapportées sur ce vol n’ont pas servi qu’à l’opération Irini, mais aussi à rassembler nombre d’informations sur les navires turcs présents dans la zone.
(NGV)
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(B2) Face aux pressions turques en Méditerranée orientale, la France a décidé de renforcer sa présence maritime et aérienne au large de la Grèce
Rafale à La Souda (crédit : état-major grec)Réaffirmer l’attachement à la libre circulation
Objectif de cette présence : « renforcer l’appréciation autonome de la situation et affirmer l’attachement de la France à la libre circulation, à la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée et au respect du droit international » comme le précise un communiqué du ministère français des Armées.
Regain de tensions gréco-turques
C’est le regain de tensions en Méditerranée orientale qui justifie cette prise de position. La Turquie a repris ses relevés sismographiques à proximité des îles grecques et annoncé des forages supplémentaires. Le navire turc Oruc Reis, sous escorte de la marine turque, s’est ainsi dirigé vers une zone considérée par la Grèce comme sa zone économique exclusive (ZEE). La marine grecque a été mise en état d’alerte. Le gouvernement turc a mal réagi à l’annonce d’un accord bilatéral de démarcation maritime entre la Grèce et l’Égypte le 6 août dernier. Accord qui empêche la réalisation de son projet de grande zone maritime issu d’un précédent accord entre Ankara et Tripoli (Libye).
Une décision française
La décision d’assurer un renfort « temporaire » de la présence militaire française en Méditerranée orientale a été annoncée mercredi (12 août) par Emmanuel Macron après sa rencontre avec le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, mercredi (12 août), et immédiatement mise à exécution. « Les décisions unilatérales de la Turquie en matière d’exploration pétrolière provoquent des tensions. Celles-ci doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et alliés au sein de l’OTAN » a-t-il indiqué dans un tweet.
Utiliser les moyens disponibles
Dans l’immédiat, Paris va utiliser les moyens déjà déployés dans la zone au niveau aérien comme naval. Deux Rafale précédemment déployés à Chypre du 10 au 12 août pour un exercice ont ainsi fait « une étape » à la base aérienne de La Souda, en Crète, jeudi (13 août) où est stationnée la 115e escadre de combat grecque. Sur mer, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, en route vers le Liban, a été « rejoint cette nuit par la frégate Lafayette » (F-710), qui a appareillé de Larnaca (à Chypre), pour un exercice conjoint avec la marine grecque.
Manoeuvres franco-grecque. Au centre le PHA Tonnerre reconnaissable à sa silhouette carrée haute sur l’eau (crédit : état-major grec)Des exercices conjoints avec la marine grecque
Ont participé ainsi du côté grec les frégates Spetsai (F-453) qui a ainsi quitté pour un moment l’opération Irini où elle était déployée), Aigaίon IV (F-460), Limnos III (F-451) et Koundouriotis (F-462). Objectif, selon l’état-major grec : « contribuer à élever le niveau de préparation opérationnelle, la capacité de combat et la coopération des participants dans un contexte allié ». Outre les manœuvres en mer, les exercices ont notamment inclus, des éléments de planification opérationnelle conjointe, des échanges d’images tactiques et de communications, comme la coopération aérienne. Précision importante : ces manœuvres ont eu lieu y compris dans la zone où la Turquie a émis un Navtex (message d’information maritime) sur ses forages.
Commentaire : une répartition des rôles entre Paris et Berlin ?
Le déploiement de ces moyens a davantage une tonalité politique vis-à-vis de la Turquie, comme des partenaires européens. Tandis que Berlin joue les ‘bons offices’ entre Athènes et Ankara (sans grand succès pour l’instant), Paris hausse le ton et affiche ainsi sa détermination à ne pas baisser la garde face à la Turquie. Plutôt qu’une divergence dans le couple franco-allemand, on peut parler d’une répartition des rôles, assez logique. L’Allemagne qui assure la présidence de l’UE doit s’en tenir à une certaine neutralité entre les États membres qui n’ont pas tous une attitude très ferme vis-à-vis de la Turquie. Peu de pays européens embrayent ainsi le pas de la France en affichant ostensiblement une présence dans cette zone de la Méditerranée. Tandis que du côté de l’OTAN, on affiche un silence prudent bien embarrassés par cette nouvelle querelle entre alliés.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Mis à jour à 13h avec les éléments grecs de l’exercice
Cet article La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) L’assassinat de six Français des ONG française Acted et suisse Impact international, et de leurs deux accompagnateurs nigériens, dimanche (9 août), dans la région de Kouré, au Niger, a entraîné une réaction d’éléments de l’opération Barkhane.
Une patrouille de 2 Mirage 2000D a été immédiatement engagée dans la région pour participer à l’identification et la recherche des auteurs. Ce « à la demande des Forces armées nigériennes » précise un communiqué de l’état-major des armées. Cette patrouille aérienne a ensuite relayée ensuite par un drone.
Une équipe de prévôts et de techniciens d’identification criminelle venue de Gao (au Mali) a également été prépositionnées sur la BAP (base aérienne projetée) de Niamey avant d’être déployée sur la zone lundi (10 août) matin dans le cadre d’une mission d’assistance aux forces de police locales.
(NGV)
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(B2) L’attention est tournée vers le Liban aujourd’hui après l’explosion qui a touché vers 17h10 (locales) mardi (4 août) le port de Beyrouth
Une méga catastrophe
Un bilan qui s’aggrave d’heure en heure
Au moins une centaine de morts et plus de 4000 blessés ont été comptabilisés par la Croix-Rouge libanaise. Un bilan encore très provisoire, selon le quotidien l’Orient Le jour, qui pourrait s’aggraver encore dans les prochaines heures.
Plusieurs quartiers atteints
L’explosion, gigantesque, a en effet non seulement touché la zone portuaire mais les quartiers voisins, notamment le quartier d’Achrafieh. Elle a été entendue à des kilomètres à la ronde. L’origine semble accidentelle selon des diplomates européens du « à l’explosion [en cascade] de stocks chimiques contenant de l’acide nitrique » (nitrite d’ammonium).
Hôpitaux submergés
Les hôpitaux libanais déjà aux prises avec l’épidémie de Covid-19 sont submergés. La Croix-Rouge libanaise a ouvert des centres de tri et de premiers soins dans plusieurs points de la capitale (place des Martyrs près de la mosquée Al Amin et au Forum de Beyrouth notamment).
Un navire de la FINUL touché
Un des navires que compte la force maritime des casques bleus a été touché par l’explosion et plusieurs de ses occupants blessés annonce la FINUL. Il s’agit d’une corvette de la marine du Bangladesh, le BNS Bijoy. 19 marins ont été blessés, certains assez gravement selon la FINUL. Deux hommes particulièrement seraient en état critique, selon le site Defseca.
Des ambassades européennes endommagées
Plusieurs ambassades de pays européens ont aussi été touchées. L’ambassade belge a subi « d’énormes dégâts » selon le ministre Philippe Goffin. Deux agents et deux membres de leur famille ont été légèrement blessés par des éclats de verre. L’ambassade néerlandaise a également été touchée, avec cinq blessés selon le premier ministre Mark Rutte. L’ambassade allemande comme l’ambassade autrichienne ont également atteintes. Il y a des blessés dans le personnel allemand. Du côté autrichien on précise qu’il n’est « pas certain actuellement que les bureaux de l’ambassade puissent être utilisés dans les prochains jours ».
Une aide européenne et internationale qui se mobilise
Bruxelles – UE
Le centre de coordination de la réponse d’urgence (alias ERCC, Emergency Response Coordination Centre) a rapidement mis en œuvre le système de repérage satellitaire Copernicus. Objectif : dresser une rapide cartographie de la situation et venir en aide aux autorités locales, indique Janez Lenarčič, le commissaire européen chargé de la gestion de crises. Le mécanisme européen de protection civile a été activé.
Grèce, Pays-Bas et Tchéquie
Trois pays ont déjà répondu par la positive. La Grèce, les Pays-Bas et la république Tchèque vont envoyer des équipes de recherche et sauvetage. En tout une centaine de personnes, spécialisés dans la recherche et le sauvetage en milieu urbain, avec des véhicules, des chiens et du matériel. Ces trois pays avaient très rapidement indiqué leur intention d’aider le Liban de façon concrète. La Grèce a dit « se tenir prête à assister les autorités libanaises avec tous les moyens disponibles », via un communiqué des Affaires étrangères. « La république Tchèque est prête à envoyer notre équipe spéciale de secours si demandé » précise le ministre tchèque des affaires étrangères, Jan Hamáček, Les Pays-Bas sont prêts à aider le Liban en matière de recherche et de sauvetage, et à apporter un soutien immédiat à la Croix-Rouge libanaise, indique Sigrid Kraag, ministre du commerce extérieur et de la coopération au développement.
France
Du côté français, on n’a pas attendu. Deux avions militaires (un A400M Atlas et un A330 Phénix), transportant 55 personnes de l’UIISC1, l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°1 de Nogent le Rotrou (50 spécialistes du sauvetage-déblaiement et cinq experts du risque technologique) ont décollé de Roissy ce mercredi matin.
Sapeurs pompiers militaires de l’UIISC1 sur le départ (crédit : Sécurité civile)A bord plusieurs tonnes de matériel sanitaire. De quoi monter un poste médical avancé permettra de prendre en charge jusqu’à 500 blessés. Cela suit l’intention affichée par le président de la République. « Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place » indique par tweet Emmanuel Macron dès 21h le mardi soir. Un autre avion avec à bord neuf marins-pompiers de Marseille devrait partir dans l’après-midi. Le président français se rend au Liban dès jeudi matin.
D’autres pays en renfort
La Pologne et l’Allemagne ont aussi offert leur aide.
(NGV)
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(B2) La gestion d’un entrepôt logistique ou le commandement d’une salle de situation. Ce sont quelques unes des formations qui ont réussi à maintenir malgré le coronavirus. À côté des habituels dons d’équipements
(Ergneti) Ossétie-Géorgie. Dialogue autour de la stabilisation
La dernière réunion du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) s’est tenue le 30 juillet à Ergneti, entre les responsables ossètes et géorgiens, sous les auspices de EUMM Georgia. Lire : Ossétie-Géorgie. Une réunion pour reprendre le dialogue
(Djibouti) Remorquage en mer
Opération de secours en mer pour la frégate espagnole Santa Maria de l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta), suite à un appel à détresse, à environ 200 nautiques de là. Ll’hélicoptère de bord AB-212 a été réquisitionné pour localiser le navire et lui balancer nourriture et eau. Le remorqueur était à la dérive, en panne de moteurs depuis une dizaine de jours. Un seul homme d’équipage à bord, sans eau ni nourriture. La frégate, arrivée entretemps, sur zone, a envoyé une équipe d’arraisonnement, avec un mécano, pour essayer de réparer les moteurs. Verdict : impossible. Les marins se sont alors engagés dans une opération délicate : remorquer le bateau jusqu’à la terre. Un voyage de 130 nautiques accompli sans encombre jusqu’au port de Bossasso en Somalie, où le remorqueur a ét remis aux garde-côtes locaux. Détails ici
(crédit / EUNAVFOR Atalanta)(Kalesija) Bosnie-Herzégovine. Nouvelle stratégie de déminage
La technique de déminage « Land Release », plus rapide que les précédentes, va permettre de terminer plus vite le déminage du pays. Il reste près de mille km² à neutraliser. C’est ce qu’ont expliqué les experts de l’opération de stabilisation de l’UE (EUFOR Althea), lors de la visite d’officiels mi-juillet, sur un site à 120 km au nord de Sarajevo.
(crédit : EUFOR Althea)(Mogadiscio) Somalie. Formation en salle de situation
Première des quatre phases bouclée pour les 23 officiers et sous-officiers de l’armée nationale somalienne formés par la mission de l’UE de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia). Les militaires ont suivi une préparation théorique et procédurale à la salle de situation du quartier général des forces armées somaliennes. Détails ici
(crédit : EUTM Somalia)(Sénou) Mali. Gestion de stocks
Comment tenir un entrepôt aérien, stocker les pièces de rechange, gérer et faire le niveau des stocks, documenter le suivi et le stockage des produits chimiques ? C’est ce qu’ont appris douze sous-officiers des Forces Armées Maliennes (FAMa) (de huit escadrons différents). Le but de cette formation dispensée par la Cellule Stratégique Air de l’Advisory Task Force (ATF) de la mission de formation de l’UE de l’armée malienne (EUTM Mali) est de les rendre autonomes dans la gestion des pièces de rechange de leurs avions. Détails ici
(crédit : EUCAP Mali)(Agadez) Matériel
Des imprimantes, ordinateurs, onduleurs, caméscopes terrain et d’autres matériels indispensables pour contrer les menaces sécuritaires au nord du pays ont été remises à la police nationale et au service de lutte contre le terrorisme et la criminalité, par la mission UE de soutien aux forces de sécurité intérieures et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)(Sarajevo) Bosnie-Herzégovine. Partenariat médical
L’hôpital général Abdulah Nakas de Sarajevo a été ajouté à la liste des hôpitaux qui coopèrent avec l’opération de l’UE en Bosnie-Herzégovine. Cela évite à l’opération de mettre en place des installations spécialisées. L’établissement gagne lui en contrepartie un soutien. Détails ici
(crédit : EUFOR Althea)Kosovo. Remerciements
Des membres du personnel de la mission État de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) ont reçu la « médaille pour services rendus dans le cadre de la mission PSDC au Kosovo. Elle leur a été décernée par le chef de mission, Lars-Gunnar Wigemark. Détails ici
(crédit : EULEX Kosovo)(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro :
… et sur le blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juillet 2020) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) C’est désormais officiel. La frégate Hamburg va rejoindre l’opération de contrôle de l’embargo sur les armes EUNAVFOR Med Irini
L’intérêt de cette frégate, sa capacité d’observation à l’aide de son radar multifonctions APAR (crédit : Bundeswehr / Sandra Elbern)Cela ne surprendra pas les lecteurs fidèles de B2 à qui nous avions déjà annoncé ce départ (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort).
Départ le 4 août, pour 4 mois et demi
La frégate qui porte le numéro de coque F-220 partira de la base navale de Heppenser Groden, à Wilhemhaven, mardi (4 août) annonce la marine allemande. À bord, deux hélicoptères et une unité d’abordage du bataillon maritime (Seebataillons). Durée de la mission : 4 mois et demi. Le retour est attendu juste avant Noël, le 20 décembre.
La pleine capacité opérationnelle atteinte
Cela permettra à l’opération européenne d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle, juste quelques jours avant la réunion informelle des ministres de la Défense de l’UE, la dernière semaine d’août, à Berlin. Il aura fallu cependant près de cinq mois à l’opération pour atteindre cette maturité.
Une capacité de surveillance sur une zone de 400 km
Cette frégate de la classe Sachsen est un navire polyvalent conçu pour l’escorte comme le contrôle maritime. Avec son radar SMART-L, d’une portée de plus de 400 km, capable de détecter plus de 1000 cibles simultanément, il peut surveiller un vaste espace aérien. Son système informatique permet de traiter toutes les données provenant des radars et autres capteurs ainsi que les informations des navires alliés.
Une mission sous l’influence du coronavirus
Le capitaine de frégate Jan Fitschen (42 ans), qui commande le navire, est bien conscient de la difficulté de la tâche qui l’attend. Une mission dont « la préparation, comme le déroulement, est placée sous le signe de Corona ». Les marins ont été mis dans une quarantaine spéciale pendant les deux premières semaines de transit, comprenant deux tests au Covid-19. Les escales portuaires seront aussi sensiblement différentes. Il se peut que les marins ne touchent pas terre avant leur retour à Wilhemhaven.
(NGV)
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(B2) Avant la pause estivale, j’ai choisi de donner la parole au commandant du porte-hélicoptères Tonnerre, le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant, qui vient de boucler une présence dans le golfe de Guinée
Le CV Tranchant à bord du PHA Tonnerre (crédit : Marine nationale)Déclenchée début juin, cette mission est désormais un classique pour la marine nationale. Depuis 1990, un bâtiment est présent dans la zone (1). Cette fois, avec des conditions d’exécution un peu différentes, compte-tenu de la crise du Covid-19.
Corymbe, c’est une mission à multiples facettes en fait ?
— On peut le dire. Notre présence a deux volets. Premièrement, assurer la sécurité des intérêts stratégiques français. Nous réalisons des patrouilles du fond du golfe de Guinée, dans la zone où nos opérateurs industriels sont présents, en interaction avec les forces françaises prépositionnées en Côte d’Ivoire et au Gabon. C’est un volet purement national. Deuxièmement, nous venons en appui aux marines du Golfe (Sénégal, Côté d’Ivoire, Bénin, Togo, Nigeria et Gabon). Nous faisons des patrouilles en commun ou effectuons des vols à leur profit avec notre hélicoptère de bord Caïman (2) pour surveiller la zone économique exclusive, ou lutter contre la piraterie et contre la pêche illégale. Nous faisons des entraînements conjoints et procédons à de multiples échanges.
Cette collaboration est un point important ?
— Bien sûr. Cela permet de partager l’appréciation de la situation. Ensuite le fait que la marine française soit présente régulièrement nous donne de la crédibilité, nous permet de tisser des liens fraternels assez intimes avec ces marines de manière à nous parler comme de vrais frères d’armes.
La crise du Covid-19 a-t-elle entraîné une modification du cours de la mission ?
— En effet. Cette mission a connu des modalités inédites avec six semaines de mer, en quasi autonomie. Nous avons fait juste deux escales de ravitaillement en gasoil à Dakar. Mais sans ravitaillement en vivres, ni en eau [Le Tonnerre est équipé pour produire sa propre eau potable]. C’était exigeant pour les équipages. Mais nous avons réussi à trouver des modalités, pour faire face à la fatigue induite par ces conditions.
Ce n’est pas la première fois que vous êtes dans la zone. La septième si j’ai bien compté. Quelle leçon en tirez-vous ?
— C’est ma septième mission en zone Corymbe. Il y a ici une densité en mer et une grande diversité des acteurs. Entre les pêcheurs locaux, les pêcheurs plus hauturiers, souvent asiatiques, la présence des plate-formes pétrolières, sans oublier les acteurs de la sécurité, privés ou étatiques, on voit bien ici la maritimisation du monde. Il y a énormément de monde sur l’eau. En vingt ans, j’ai pu assister à la densification des activités, avec du coup une évolution de la sécurité, liée à l’augmentation de ces activités, licites ou illicites.
Les marines locales sont-elles en état, à même de contrer cette menace ?
— Je ne porterai pas de jugement sur l’état des marines. Ce que je vois c’est qu’elles produisent des effets opérationnels. Elles ont déjà des capacités et montent en puissance. Elles naviguent, patrouillent, interviennent. Sur le plan du partage de l’information, le processus [de Yaoundé] produit de l’effet. Maintenant, l’intervention maritime reste un enjeu de taille. Il reste toujours des axes d’effort.
La crise du coronavirus a-t-elle aussi fait évoluer les modes d’action des pirates et bandits de mer ?
— La chute du cours de pétrole a produit une évolution du mode d’action des pirates, comme géographique. Le détournement de pétrole (bunkering) devenant moins rentable dans le golfe du Nigeria, ils se sont tournés vers la prise d’otages, lucratif avec les rançons. Les bunkerings étaient auparavant très concentrés dans les zones pétrolières. Mais cette activité d’otages se produit hors de ces zones, beaucoup plus loin des côtes. Ce qui augmente les zones à risque. Il faudra veiller à l’avenir si cette évolution persiste.
Ces attaques restent plutôt violentes, comparé avec ce qui se produit en Afrique de l’Est ?
— Le caractère très violent des actes pirates dans cette zone persiste. Cela n’a pas changé. Ce ne sont pas des pêcheurs reconvertis comme en Somalie. Ici, ce sont des organisations criminelles, organisées dans cet objectif, dont c’est le revenu principal, avec un impératif de résultat. Ce sont des attaques rapides. Ils montent à bord très vite, repartent avec des otages choisis très vite aussi, pour réintégrer leurs bases cachées [d’où ils négocient le versement d’une rançon]. Ils sont armés, avec des capacités d’autodéfense et d’agression importantes. Cela nous oblige à adapter nos modes : l’attaque étant rapide, il faut agir rapidement.
Vous êtes intervenus ?
— À chaque fois que nous avons pu apporter un appui, nous l’avons fait. Nous avons ainsi pu observer [à distance] trois attaques pirates (3). Toutes trois ont débouché sur des prises d’otages. Pour deux sur trois, nous étions trop loin pour intervenir. Une était davantage à portée. Nous avons déployé notre hélicoptère Caïman pour permettre le pistage de tous les navires à proximité. Les informations ont été transmises aux marines partenaires pour leur permettre d’agir. Nous nous sommes ensuite approchés du navire piraté, pour réconforter les marins, voir s’il y avait des blessés, recueillir les informations. C’est toujours utile pour connaître les modalités d’action des pirates.
Après Corymbe, quel est votre programme ?
— Retour à Toulon, où nous serons en alerte en métropole. En fin année, le navire connaitra un arrêt technique. Et l’année prochaine (2021), nous assurerons la mission ‘Jeanne d’arc’ de formation des jeunes officiers…
(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)
Entretien réalisé le 11 juillet 2020, par téléphone alors que le PHA Tonnerre était dans le Golfe de Guinée par une mer plutôt forte.
Le volet ‘coopération’ de la mission
La mission Corymbe a débuté par des entraînements conjoints avec les éléments français au Sénégal (EFS) et la marine sénégalaise. Fin juin, il s’est d’abord entraîné avec le patrouilleur ivoirien L’Emergence la lagune d’Abidjan, puis, dans le golfe de Biafra, avec les forces gabonaises avec, à la clé, entraînement amphibie, plongée et exercice anti-piraterie. L’hélicoptère Caïman a patrouillé ensuite à la demande du Nigéria et du Bénin pour repérer des navires. Après une seconde escale logistique à Dakar, sur le chemin du retour, le Tonnerre a mené un exercice de tenue de situation « surface » et un treuillage avec le patrouilleur sénégalais Fouladou. Au total, plus de 16.000 nautiques parcourus par le navire et 63 heures de vol pour l’hélicoptère Caïman, dont 12 missions de surveillance maritime.
Lire aussi sur le sujet :
Et notre dossier Mica Center :
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(B2) Alors que les tensions avec la Turquie ressurgissent, la Commission européenne envoie au gouvernement conservateur de Recep Tayyip Erdogan un avertissement sévère
Le membre grec de la Commission européenne a répondu à une question de B2 et d’une collègue grecque ce vendredi (24 juillet) lors de la traditionnelle conférence de presse après la réunion du collège des commissaires alors qu’il présentait la nouvelle stratégie de l’Union de sécurité.
La sécurité au périmètre des frontières
« La sécurité au périmètre de nos frontières, c’est un objectif, un rôle à assumer pour l’Europe. C’est à nous de le faire », a indiqué Margaritis Schinas de manière particulièrement ferme. « Nous n’allons pas déléguer la sécurité de notre continent, la souveraineté de nos États membres à d’autres. »
À la Turquie de définir de quel côté de l’histoire elle est
Le vice-président de la Commission a immédiatement lancé un appel solennel à Ankara. « C’est à la Turquie maintenant de décider, une fois pour toutes, sur son choix géopolitique afin de savoir de quel coté de l’histoire, elle veut faire faire partie. »
Sainte-Sophie, un mauvaise départ
« Veut-elle faire son chemin aux côtés de l’Union européenne en se basant sur les valeurs de l’Europe ? » Telle est la question. Or « ce qui se passe avec Sainte Sophie (1) est un mauvais départ ». « En tant que Grec, je suis amer et en colère. C’est un jour difficile. »
L’Europe a la volonté de diminuer les tensions
D’ici au conseil informel des ministres des Affaires étrangères, le gymnich, qui devrait en discuter, il y a une « opportunité » pour « travailler à diminuer ces tensions et réitérer l’importance de l’Europe comme une force de stabilité, une force de sécurité dans cette région très volatile ». Mais la détermination de l’Europe reste forte. « Aux autres [NDLR : la Turquie] de comprendre que cette détermination doit être partagée avec réciprocité. »
La question turque hante le collège
Précisons que le point ‘Turquie’ a fait l’objet d’une information lors de la réunion des commissaires. Le Haut représentant de l’Union, Josep Borrell, a ainsi présenté le résultat de ses dernières consultations.
Commentaire : l’adhésion turque à l’UE stoppée formellement ?
Cette prise de position, particulièrement ferme, pourrait signifier un tournant prochain de l’exécutif européen. Jusqu’ici partisan, malgré tout, de continuer le processus d’adhésion avec la Turquie — un processus très théorique, les négociations étant gelées de fait — la rupture officielle de ce fil ténu entre Ankara et Bruxelles pourrait être un tournant majeur. L’Europe aurait à perdre. Mais la Turquie également, notamment en termes économique ou de tourisme.
Les prochains jours et semaines seront cruciaux. Athènes et Nicosie ont déjà averti, soutenus par Paris (et en partie par Berlin). Si la situation continue de s’aggraver, la question de sanctions vis-à-vis d’Ankara pourrait être abordée, de façon plus franche. Un sommet européen pourrait alors se tenir durant l’été, ou en septembre au plus tard.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Un militaire de l’opération Barkhane est décédé au Mali dans l’explosion de son véhicule visé par une attaque suicide
En début de matinée, ce jeudi 23 juillet, un convoi de l’opération française anti-terroriste au Mali en mission de reconnaissance a été frappé par un « véhicule suicide chargé d’explosifs sur la RN16 reliant Gossi à Gao » (à 150 km à l’ouest de Gao), indique un communiqué de l’armée française (1).
Le première classe Tojohasina Razafintsalama, du 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes, qui se trouvait dans un des véhicules blindés léger (VBL) a été mortellement blessé. L’intervention immédiate de l’équipe médicale présente dans le convoi n’a rien pu faire. Deux autres soldats de l’équipage du VBL ont également été blessés et évacués vers l’hôpital militaire de Gao.
L’unité a immédiatement engagé le combat. Deux hélicoptères Tigre, puis un drone Reaper, ont été déployés afin d’appuyer les éléments au sol. Pour l’état-major des armées, la « pression importante » mise par la force barkhane « sur les groupes armés terroristes » est forte. L’ennemi est « aux abois » et « durement affaibli ». Mais « il reste encore capable de porter des coups » (2).
(NGV)
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(B2) La marine grecque a été placée en état d’alerte élevé après la décision turque d’envoyer un de ses navires procéder à des recherches dans la zone économique exclusive grecque
L’Oruc Reis accompagné d’un navire de la marine turc (crédit : TRT Haber)La décision turque de mettre en place un ‘Navtex’ (1) réservant une grande partie du plateau continental grec au sud de l’île de Kastellorizo pour des études sismiques par un navire de recherche, l’Oruç Reis, du 21 juillet jusqu’au 2 août, a produit une nouvelle hausse de tension entre Athènes et Ankara.
Duel aérien au-dessus de Kastellorizo
Le chef d’état-major de la défendre grecque, Konstantinos Floros, en visite à Chypre, a interrompu son déplacement et est revenu dare-dare à Athènes. La chasse grecque est venue intercepter des F-16 turcs dans une confrontation plutôt longue. Habitué de ces joutes aériennes, le maire adjoint de Kastellorizo était pourtant étonné par leur longueur inhabituelle. « La Turquie ne nous fait face que de 800 mètres. Bien sûr, les batailles aériennes sont souvent plus courtes, généralement de 5 minutes. Cette fois, elles ont duré de deux à deux heures et demie », a déclaré à Ethnos Dimitris Achladiotis. En attendant les touristes, sonnés par le bang de franchissement du mur du son sont pris de panique et filent en douce, comme l’indique la presse grecque.
L’alerte donnée aux Européens
Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui avait déjà sonné le tocsin auprès ses collègues chefs d’État et de gouvernement lors du sommet exceptionnel vendredi (17 juillet), a averti que des sanctions de l’Union européenne pourraient suivre si Ankara continue à contester la souveraineté grecque. « C’est à la Turquie de choisir les relations qu’elle veut avoir avec la Grèce, avec Chypre, avec l’Europe. Mais je pense qu’en ce moment, elle semble choisir la mauvaise voie », a-t-il déclaré lors de la visite du ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, selon le quotidien grec kathimerini. Des entretiens ont eu lieu tout azimut ces dernières heures. Le ministre américain de la Défense Mark Esper a téléphoné le ministre grec de la défense Nikos Panagiotopoulos pour « réaffirmer la forte relation de défense » entre les États-Unis et la Grèce, et parler menaces russe et chinoise !
L’obligation de bon voisinage rappelée à Ankara
À Bruxelles aussi la Commission européenne a averti. Cette annonce turque « n’est pas utile et envoie un mauvais message, notamment suite aux récentes discussions sur la relation UE-Turquie » a indiqué Nabila Massrali, la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. «En tant que pays candidat, la Turquie doit s’engager à entretenir de bonnes relations de voisinage et, si nécessaire, à saisir la Cour internationale de justice. L’UE n’a cessé de dire que la question de la zone continentale exclusive devrait être abordée par le dialogue et la bonne foi ».
En attendant l’Oruc Reis a été observé au large d’Antyala, accompagné par deux frégates turques, selon la télévision nationale TRT Haber.
(NGV)
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(B2) Les attaques violentes contre des navires et équipages ont augmenté début 2020, avec 77 marins pris en otage ou kidnappés contre rançon depuis janvier
Le Golfe de Guinée de loin le plus dangereux
Le Golfe de Guinée (Afrique de l’Ouest) devient « de plus en plus dangereux », représentant la quasi totalité (plus de 90%) des enlèvements maritimes dans le monde, selon le dernier rapport du Bureau maritime international (BMI). 49 des 54 membres d’équipage signalés comme kidnappés l’ont été dans cette seule région. Ils ont été retenus en captivité à terre pendant une période pouvant aller jusqu’à six semaines, jusqu’au versement d’une rançon. À cela, il faut ajouter 23 membres d’équipage (simplement) pris en otages.
Des attaques plus fréquentes et plus lointaines
Les taux s’accélèrent, avec 32 membres d’équipage kidnappés au cours des trois derniers mois seulement, lors de six incidents distincts au deuxième trimestre (contre 17 membres d’équipage enlevés lors de trois incidents distincts au premier trimestre). Et ils se produisent plus loin en mer. Deux tiers des navires ont été attaqués en haute mer, entre 20 et 130 milles nautiques environ au large des côtes. « Les attaquants armés de couteaux et de fusils ciblent désormais les équipages de tous les types de navires. Tout le monde est vulnérable », s’alarme le directeur du BMI, Michael Howlett.
En Somalie, calme plat
Aucun incident n’a en revanche été signalé au large de la Somalie, où est présente l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta). Simplement, les navires sont priés de continuer à appliquer les bonnes pratiques de précaution, résumées dans la norme BMP5 « lorsqu’ils transitent dans ces eaux ». « Les pirates somaliens ont toujours la capacité de mener des attaques », avertit néanmoins le BMI.
(NGV)
Télécharger le communiqué et le rapport
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(B2) Un hélicoptère de la marine néerlandaise s’est crashé en mer, avec ses quatre passagers, en mer des Caraïbes
Au retour d’une mission de garde-côtes
L’hélicoptère de bord NH90 du patrouilleur de haute mer Zr. Ms. Groningen effectuait dimanche (19 juillet) une manœuvre d’approche au retour d’une mission de garde-côtes, au large d’Aruba, petite île des Antilles néerlandaises, située non loin du Venezuela, quand il a heurté l’eau. Les conditions météo n’étaient pas très bonnes.
L’hélicoptère NH90 retourné dans l’eau (crédit : MOD Pays-Bas)Bilan : deux morts
La pilote Christine Martens, 34 ans, et le coordinateur tactique Erwin Warnies, 33 ans, ont été tués. Tous deux avaient le grade de lieutenant en mer de la deuxième classe et appartenaient à l’escadron 860 du commandement des hélicoptères de la défense. Les deux autres ont pu se tirer de la carlingue et être secourus. Ils sont sévèrement blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger, indique-t-on à La Haye. Ils sont à bord du navire.
Hélicoptère dans l’eau
La cause du crash est inconnue. Les Néerlandais espèrent récupérer la boîte noire pour en savoir plus. Le temps presse. Pour l’instant, l’engin renversé dans l’eau, flotte, soutenu par ses quatre flotteurs. Mais « pas pour très longtemps », selon le directeur des opérations, Boudewijn Boots. « Avec l’aide des garde-côtes, on tente d’empêcher la perte du NH90. Il n’a pas encore été possible de remorquer l’hélicoptère. » Tâche pas facile avec de « hautes vagues et un vent fort ».
(mis à jour mardi 21.7). L’engin a coulé dans la nuit de lundi à mardi, après que deux des quatre flotteurs aient cassé. Il se trouve maintenant au fond de l’eau, à une profondeur de plus d’un kilomètre.
Flotte des NH90 clouée au sol
L’inspection de la sécurité du ministère de la Défense, le Conseil de sécurité néerlandais et le ministère public participent à l’enquête sur les causes de l’accident. « Par mesure de précaution, la flotte NH90 va rester au sol pour le moment », a annoncé la ministre de la Défense, Ank Bijleveld-Schouten. NB : Les forces armées néerlandaises disposent de 20 hélicoptères NH90. C’est la première fois qu’un accident se produit avec ce type d’avion.
(NGV)
Mis à jour mardi à 16h, sur la disparition de l’hélicoptère au fond de l’eau
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(B2) Il aura fallu quelques temps aux Italiens pour confirmer leur participation dans la taks-force anti-terroriste Takuba dirigée par la France. C’est désormais chose faite
Les Italiens sont déjà déployés au Niger pour une mission de formation de l’armée locale – opération Zebu (crédit : Difesa.it décembre 2019)Cette participation figure dans le plan d’opérations extérieures 2020 soumis par le gouvernement le 21 mai, qui vient d’être approuvé par la Chambre des députés le 16 juillet. Un retard justifiée par l’ampleur de l’épidémie du coronavirus (Covid-19) dans la péninsule qui a bloqué une bonne partie du travail législatif et gouvernemental.
Une force de 200 militaires
La Chambre des députés a donné son aval à la proposition du gouvernement. Jusqu’à 200 soldats (forces spéciales et personnel de soutien), 20 véhicules terrestres et 8 engins aériens (drones, avions, hélicoptères pourront être engagés) dans les six à venir. L’Italie devient ainsi le second contributeur de la task-force.
Le commandement italien sera basé à Ansongo au Mali, non loin de la zone des ‘trois frontières’. Mais la zone d’opération couvrira les trois pays : Mali, Niger et Burkina Faso.
Coût de l’engagement : environ 15,6 millions d’euros (dont une partie sur 2021). Soit 2 millions d’euros par mois (partagé par moitié entre personnel et fonctionnement).
Une zone stratégique prioritaire pour l’Italie
Un engagement qui s’inscrit dans le nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel (alias la ‘Coalition pour le Sahel’), qui réunit sous commandement conjoint les Français de l’opération Barkhane (dirigée par la France) et les Africains force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), composée d’unités des pays du G5 Sahel.
Cette participation répond aussi à la « nécessité de protéger les intérêts nationaux dans une zone stratégique considérée comme prioritaire » indique le gouvernement.
Elle a pour base internationale la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de juin 2017 (résolution 2359) qui souligne « l’importance pour la communauté internationale de soutenir les pays africains […] afin de restaurer la paix et la sécurité », notamment la force conjointe du G5 Sahel.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Présence dans le Golfe de Guinée
A signaler également le lancement par l’Italie d’une mission navale de surveillance et de sécurité dans le Golfe de Guinée, visant à prévenir et lutte contre la piraterie et la criminalité maritime, avec un maximum de deux navires et deux avions/hélicoptères pouvant être engagés.
Objectif : assurer la protection des intérêts stratégiques nationaux dans la zone, en particulier dans les eaux face au Nigeria.
Les Italiens s’appuieront sur les forces déjà présentes dans la zone (Français pour l’opération Corymbe, Espagnols et Portugais qui ont une présence locale également et Américains de l’Africacom.
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