(B2) Un détachement du Bataillon 12e de Ligne Prince Léopold – 13e de Ligne de Spa partira de l’aéroport de Melsbroek (derrière l’aéroport de Bruxelles national) ce vendredi (15 janvier). Destination : le Mali. Les 70 militaires assureront dans le cadre de la mission européenne de formation de l’armée somalienne EUTM, ce qu’on appelle la « force protection » du camp d’instruction de Koulikoro, où se trouvent les « stagiaires » et leurs professeurs, maliens et européens. Cela changera un peu — au moins dans le climat — de la mission qu’ils assument aujourd’hui assurant la garde statique des bâtiments publics sur Bruxelles notamment. Une mission que leurs collègues restés en Belgique vont continuer d’assurer. Près de 200 militaires du 12e/13e de ligne sont toujours ainsi mobilisés en appui à la police fédérale, précise la défense belge.
(NGV)
(crédit : MOD Italie)
(B2) C’est une intervention à but humanitaire, mais très symbolique, que viennent de réaliser les forces italiennes, lundi (11 janvier), en posant un C-130 à Misrata, avec des médecins et des infirmiers, pour évacuer 15 Libyens, grièvement blessés, lors du récent attentat du 7 janvier contre le Centre de formation de la police de la côte libyenne. 15 blessés graves ont ainsi été pris en charge et rapatriés sur l’hôpital militaire de Celio en Italie. Parmi eux, deux, plus gravement, ont été hospitalisés en soins intensifs ; les autres, polytraumatisés, et déjà traité par le service libyen de santé, ont été hospitalisés dans d’autres départements de l’Hôpital de Celio. « Aucun des blessés n’est dans un état critique » précise le communiqué italien.
Aviosn de surveillance et forces spéciales mobilisées
L’avion avait décollé à l’aube de l’aéroport de Pratica di Mare, il a atterri à Misrata où une équipe médicale militaire interforce a procédé à l’embarquement des blessés à bord de l’avion. L’opération a mobilisé des unités militaires des forces spéciales de sécurité et des avions de surveillance. C’est un « geste concret de solidarité et de l’attention de l’Italie envers le peuple libyen dans une phase particulièrement délicate du processus de stabilisation du pays » souligne-t-on à Rome.
Un geste à haute portée politique
Cette évacuation sanitaire ne ressemble effectivement pas à d’autres régulièrement pratiquées par les forces aériennes. Certes, il ne s’agit que d’une évacuation sanitaire, à titre humanitaire. Mais elle fait figure de vrai test à plusieurs niveaux : politique et opérationnel, international et national. D’une part, c’est la première fois, à ma connaissance, depuis les évènements de 2011, qu’une force ‘occidentale’ se pose sur le sol libyen. D’autre part, et surtout, la demande d’aide a été faite du tout nouveau Conseil présidentiel de la Libye installé après l’accord de Skhirat.
Un premier acte de la toute nouvelle autorité libyenne
Au-delà du traitement des blessés ainsi rapatriés, on est là dans une gestuelle tout autant politique à grande valeur symbolique, pour la toute nouvelle autorité libyenne toujours très soucieuse de sa souveraineté (une manière d’asseoir son autorité), pour l’Italie (une manière d’asseoir son intérêt primordial sur le destin de la Libye) mais aussi pour l’Europe. Les Européens ne parlent pas en l’air quand ils proposent leur assistance à la Libye. Ils sont prêts à le faire, quand et où l’autorité libyenne le demande…
(NGV)
Lire aussi sur notre édition Pro :
(B2) C’est le troisième lieu de santé au Yemen frappé en quelques mois. Cela commence à faire beaucoup ! Et cela interroge sur le sens du respect des lois humanitaires des différents belligérants, en particulier de la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite, qui devrait se montrer un peu plus exigeante sur ses règles d’engagements. MSF a d’ailleurs demandé à la coalition que dirige l’Arabie saoudite « d’enquêter sur cet incident » et qu’il soit fin immédiatement à ces attaques contre les structures médicales. L’Union européenne a condamné vivement ce bombardement, une claire infraction au droit international humanitaire — sans toutefois se hasarder à demander que toute la lumière soit fait sur ces incidents. Ce serait délicat…
Deux membres de MSF gravement touchés
Dimanche (10 janvier), en effet,vers 9h20 (locales), le centre de santé Shiara qui se trouvait à Razeh une zone contrôlée par les rebelles chiites Houthis en guerre contre les forces gouvernementales soutenues par une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite, a été atteint par un projectile, dont l’origine n’était pas encore parfaitement cernée. Est-ce une frappe aérienne : certains indices le laissent à penser, notamment le fait que des avions survolaient la région. Cette attaque a fait quatre morts et 10 blessés. Et ce bilan pourrait augmenter avertit l’organisation humanitaire. « Trois des patients blessés sont des membres du personnel de MSF et deux d’entre eux sont dans un état critique »
Un hôpital de la ligne de front
Le district de Razeh se trouve sur une « ligne de front très active » souligne MSF. La population de la zone a été « durement touchée par des bombardements constants et l’impact cumulé de dix mois de guerre ». L’hôpital Shiara avait déjà été bombardé avant que MSF ne commence à lui apporter un soutien et ses services avaient été limités à la stabilisation des patients, aux urgences, à la maternité et aux activités vitales.
Deux autres incidents
Le 27 octobre, l’hôpital d’Haydan avait été détruit par une frappe aérienne de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et le 3 décembre, un centre de santé à Taïz avait également été touché par une attaque de la coalition, faisant neuf blessés.
(NGV avec JB)
Lire ce témoignage d’une infirmière de MSF sur la situation au Yemen qui ne recueille que peu l’attention des médias : Yémen : à bout de souffle dans l’enclave assiégée de Taïz
Ainsi que notre interview du responsable du CICR (juin 2015) : Yémen, un conflit qui dure, un pays au bord du gouffre. L’Europe a un énorme rôle à jouer (C. Schweizer)
(crédit: NRW / baukunst-nrw.de)
(B2) Les évènements survenus à la gare principale (HauptBahnhof) de Cologne dans la soirée du Nouvel an interpellent. S’agit-il juste d’un dérapage collectif de quelques individus, un peu éméchés, ou excités. Ou de quelque chose d’un peu plus organisé, orchestré, par des mouvements qui ont intérêt à la déstabilisation ? Certains indices incident à pencher en ce sens ou du moins à se méfier de toute leçon trop rapidement tirée et de s’interroger…
Une violence sexuelle de masse
Les évènements à Cologne ne semblent pas avoir été totalement spontanés mais plutôt planifiés, ou au moins provoqués. Le nombre de personnes impliquées — de femmes victimes comme d’auteurs présumés — le lieu de rassemblement des auteurs, le mode opératoire en razzia (loin du mode habituel du prédateur sexuel), la présence de mots traduits vers l’allemand (plus ou moins intimidants ‘je veux t’embrasser’, ‘je veux te baiser’ ou ayant rapport à l’anatomie féminine)… sont autant de faits sur lequel il faudra se pencher avec attention. Car il pourrait s’agir d’une sorte de ‘sex-mob’ d’un nouveau genre (voir encadré)
Un usage à des fins d’intimidation
La méthode utilisée comme l’objectif visé correspondent en tout cas, assez exactement, aux méthodes et buts de certaines organisations, comme celle de l’Etat islamique. Ce mouvement ne vise pas, en effet, comme ses prédécesseurs dans l’utilisation de l’action terroriste (des Brigades rouges ou action directe à l’OLP ou GIA, Hamas) à conquérir une liberté, un territoire ou transformer le pouvoir. Il vise davantage à déstabiliser les sociétés ciblées — musulmanes et arabes, dans les pays du Moyen-Orient, et occidentales — en agissant sur des ressorts davantage psychologiques que politiques : la peur, la division, le racisme…
L’usage de la violence sexuelle pour asservir
Cette terreur, Daech, l’exerce également, sur les territoires qu’il contrôle, par l’usage des violences sexuelles, de masse de préférence, à l’égard notamment des minorités mais aussi à l’égard de ses propres populations (1). L’objectif est, à la fois, d’assouvir leur pouvoir mais aussi semer la terreur dans les territoires qu’elles contrôlent. L’exemple des Yezidis, désormais assez bien documenté le montre. Pour assurer la traite des femmes et des jeunes filles Yazidi, l’organisation a créé « une infrastructure systématique, avec un réseau d’entrepôts où les victimes sont retenues, des salles d’observation où elles sont inspectées et mises sur le marché et une flotte dédiée d’autobus pour les transporter » comme le montre l’enquête du New York Times, traduite dans cet article de la RTBF. Daech a, non seulement, « développé une bureaucratie détaillée d’esclavage sexuel » avec « contrats de vente notariés » par les cours de justice, il a aussi développé une doctrine propre.
Une doctrine du viol et de la violence sexuelle
« De manière répétée, les dirigeants de l’EI mettent l’accent sur une interprétation restrictive et très sélective du Coran et d’autres règlementations religieuses afin de, non seulement justifier la violence, mais également d’élever et de célébrer chaque crime sexuel comme spirituellement bénéfique, même vertueux. » « A chaque fois qu’il me violait, il priait » raconte une jeune fille de 15 ans. (…) « Il ne cessait de me dire que c’était ibadah », dit-elle, utilisant un terme des écritures islamiques qui signifient le culte. »
L’objectif : provoquer une onde de choc
Une action terroriste (un attentat) à la différence d’un acte de guerre n’a, en effet, pas automatiquement pour but de détruire l’adversaire mais de provoquer une onde de choc qui sera, elle, largement supérieure à l’effet lui-même de l’attentat et, en retour, atteindre l’objectif recherché : miner, détruire de l’intérieur. Or, si les attentats de novembre et décembre (Bamako, Paris, Beyrouth, Egypte…) ont atteint la première cible (des morts), ils n’ont qu’imparfaitement encore provoqué des effets secondaires. On pourrait même dire : au contraire.
L’échec politique des attentats de novembre
L’attentat du 13 novembre a provoqué une union nationale plus certaine que ne l’avaient été les attentats de janvier. En voulant frapper le football (le stade de France) en particulier, les concerts de rock ou les restaurants également (un peu comme le font les Shebab en Somalie), il place tout le monde dans une même cible. C’est un mode de vie qui est atteint et pas seulement des opinions ou des religions. De la même façon, les attentats provoqués au plan international — visant Russie, Liban, Mali, etc. — ont plutôt provoqué une prise de conscience partagée et une certaine unité d’action de la communauté internationale plus importante qu’elle ne l’était il y a quelques mois encore.
Cologne, une terreur discrète ?
Les évènements de Cologne pourraient ainsi être un nouveau type de terreur, exercée de façon beaucoup plus sournoise mais aussi plus ‘efficace’ pour l’objectif visé, donc d’autant plus dangereuse. L’organisation pourrait fort bien utiliser plusieurs cordes à son arc : des attentats séquencés type Paris 13 novembre, ou ciblés, type Charlie Hebdo, de la propagande via internet ou d’autres moyens (prédicateurs autoproclamés) à destination de populations arabes (ou musulmanes) fragilisées (dont la culture religieuse est souvent faible), et des actions de déstabilisation.
Un coup porté au mode de vie européen
Ces faits vont, en effet, porter au-delà de leur gravité même, un choc plus important au sein de la société. La société allemande, mais au-delà une bonne partie de la société européenne pourrait ne pas voir demain les demandeurs d’asile d’un très bon oeil. Elle donne un coup d’aile aux couches les plus racistes, voir les plus extrémistes de la société.
(NGV)
(1) Un procédé utilisé en ex-Yougoslavie, mais aussi au Congo ou au Rwanda, et dans nombre de régions de conflit, par Boko Haram par exemple au Nigeria.
Une action massive, une vraie Sex-Mob
Le papier publié par le quotidien Bild
Selon un dernier bilan, 379 plaintes ont été déposées, certaines pour vols, d’autres (150) pour des violences à connotation sexuelle, légères ou plus lourdes mais sans aucun doute sur l’intention : attouchements, pénétrations, tentative voire viol. Les plaignantes résident en Allemagne, mais aussi en Finlande ou en Belgique, comme le précise un témoignage recueilli par nos confrères de la Libre Belgique. « Les agressions ont eu lieu toute la soirée et toute la nuit. Cela a commencé de manière ‘légère’ dès notre arrivée à la gare et ça s’est aggravé en fin de soirée quand nous nous sommes décidées à rentrer dans l’appartement que nous avions loué, après que nous nous soyons réfugiées plusieurs heures dans un café-snack de la gare centrale pour éviter ces individus qui étaient partout dans la gare et aux alentours. »
Une trentaine d’auteurs auraient été identifiés. Certains résideraient dans des centres pour demandeurs d’asile. Les nationalités sont très variées : d’Afrique du Nord, selon la police, mais aussi d’autres régions, Turquie, Moyen-Orient, etc.
(B2) Les presses des l’université catholique de Louvain (UCL) et le Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (CECRI) viennent de lancer une nouvelle collection de livres, intitulée « scène internationale ».
Explorer les coulisses internationales pour un lecteur exigeant
Une collection qui s’adresse au « lecteur exigeant » – étudiant, chercheur, journaliste, diplomate – soulignent ses promoteurs, les professeurs Michel Liégeois et Tanguy Struye, « lui proposant une pluralité de regards universitaires sur la scène internationale, ses acteurs, leurs rôles et les textes qu’ils produisent ou interprètent ».
Cette collection entend ainsi aborder la géopolitique, la diplomatie, la politique étrangère, la géoéconomie, les organisations internationales, la sécurité ou encore la résolution et la transformation des conflits, « en « explor(ant) les coulisses, les décors et les réactions du public ».
L’énigme nord-coréenne
Parmi les premiers ouvrages, notons « l’énigme nord-coréenne » de Barthélémy Courmont. Un livre fort à propos, avec la dernière provocation en date de Kim Jong-Un et l’essai (annoncé) d’une nouvelle bombe H. Un ‘exploit’ sur lequel on peut avoir des doutes comme sur toutes les annonces du passé du régime. « Ses activités nucléaires, maintenues opaques, (ont été) systématiquement annoncées par le biais d’informations que le régime a volontairement laissé filer, afin de faire savoir à ses adversaires l’étendue de ses capacités — racontait ainsi en juillet dernier Barthélémy Courmont interrogé par Atlantico.fr (1) —. C’est un moyen assez habile pour se rappeler au bon souvenir de ses ennemis, et c’est sur cette stratégie du pire, qui s’accompagne de pressions, voire de marchandage, que Pyongyang a basé sa survie dans un contexte post-Guerre froide ».
(NGV)
(1) A lire également du même auteur, « calculs stratégiques », sur le Diploweb,
(B2) Le navire de soutien ‘Frankfurt am Main‘ (A1412) et la corvette ‘Ludwigshafen am Rhein‘ (F-264) quittent leur port d’attache, respectivement Wilhemhaven et Warnemünde (près de Rostock), lundi (11 janvier), pour rejoindre la Méditerranée et l’opération européenne contre les trafiquants EUNAVFOR Med (opération Sophia).
Ces navires, placés respectivement sous le commandement du capitaine de frégate Andreas Schmekel et du capitaine de corvette Marco Köster, resteront en mission jusqu’à la mi-avril. Le retour au port est prévu fin avril. Ils viennent relayer le navire de soutien Berlin (A1411) et le Weilheim (M 1059).
Du coté allemand, c’est la première fois qu’une corvette est engagée dans l’opération européenne. Le Ludwigshafen est la plus récente des corvettes de haute mer de la série Classe 130 enrôlées dans la flotte allemande entre 2008 et 2013. Un navire de la même classe, le Erfurt, a été engagé, tout au long de l’année dernière, dans le versant maritime de l’opération de l’ONU au Liban (FINUL). Le commandant du Ludwigshafen Marco Köster et son équipage de 65 hommes et femmes ont d’ailleurs pris un tour d’astreinte. La marine allemande avait, en effet, choisi de maintenir sur place le même navire mais de faire tourner les équipages tous les 4 mois.
le Ludwigshafen am Rhein est conçu aux normes modernes avec un degré important d’automatisation permettant de n’avoir qu’un équipage plus limité (58 personnes au minimum, en général un peu plus, environ 65 personnes). Long de 90 mètres, la corvette a une autonomie notable en mer, pouvant tenir 21 jours en mer sans refaire le plein. Elle peut ainsi parcourir 4000 miles à une vitesse de 14 noeuds. Elle peut atteindre une vitesse de pointe de 26 noeuds (environ 48 km / heure). Disposant d’une faible signature radar, elle est équipée de trois lance-missiles anti-navires et terrestres RBS15 Mk3 de fabrication suédoise.
Le Frankfurt am Main est d’un autre gabarit. Long de 174 m, large de 24 m, c’est avec les navires de sa classe (Berlin), le plus gros navire de la marine allemande. Il déplace 20.000 tonnes, à une vitesse de 20 noeuds, il dispose de deux hélicoptères Sea King et d’un équipage d’environ 160 personnes. Il a été engagé dans l’opération Enduring Freedom au large de Djibouti (mai à octobre 2003), dans la FINUL au Liban (octobre 2006-mars 2007) et dans l’opération active Active Endeavour (mai-juin 2010)
(NGV)
(source : « Rodzina ma głos! » –
(B2) Le gouvernement a pris sa plume et décidé de répliquer aux demandes de la Commission. Le secrétaire d’Etat polonais aux Affaires étrangères, Aleksander Stępkowski, chargé des affaires juridiques et des droits de l’homme, réfute ainsi, point par point, dans une lettre adressée le 7 janvier au vice-président de la Commission, Frans Timmermans, les accusations de violation des règles européennes. La Pologne « reconnait pleinement la liberté et le pluralisme des médias, les considérant comme un élément majeur d’une société pluraliste » indique-t-il dans le communiqué publié vendredi (8 janvier) par les Affaires étrangères.
Un pouvoir de nomination non contestable
Les arguments utilisés par la Commission, ne sont pas vraiment pertinents, considère-t-il. « La loi modificative du 30 décembre 2015 traite des pouvoirs exclusifs de l’Etat exercés dans des sociétés qui sont la propriété de l’Etat polonais. Et cela n’a rien à voir avec une mesure de mise en oeuvre de la directive 2010/13 » sur les médias audiovisuels. Les « compétences du Conseil national de la radiodiffusion, notamment ses compétences dans l’objectif d’assurer le pluralisme des médias, restent intactes. Il n’y a pas de loi européenne qui obligerait un organisme de réglementation des médias d’avoir le pouvoir de déterminer la composition des conseils d’administration des entreprises de médias publics ».
Le point de vue de la Commission : biaisé selon Varsovie
Le ministre s’élève ensuite contre le caractère « biaisé » du point de vue de la Commission. Le vice-président de la Commission européenne aurait pu être être induit en erreur par « des informations trompeuses (qui sont) un parti pris contre le gouvernement polonais ». La Pologne est « prête à coopérer de façon loyale » avec la Commission européenne. Mais « exposer le gouvernement polonais à des interventions inspirées par des énonciations aussi injustes, partiales et politiquement engagées pourrait avoir un effet indésirable, qui doit être soigneusement évité » argue-t-il.
Un point de vue soutenu par l’association des journalistes polonais
Le ministre accompagne cette argumentation d’une lettre de l’association des journalistes polonais (1) dénonçant « la partisanerie politique et le manque de pluralisme » dans les médias publics qui ont atteint « un état pathologique (ces) dernières années ». Ce qui « a conduit à la manipulation et à la présentation d’une image déformée de la Pologne. Les médias publics ne remplissent pas leur mission ou leurs fonctions — affirment-ils —. Ce qu’avait souligné l‘Association des journalistes polonais, lors de son Assemblée extraordinaire, appelant à un changement radical à cet égard ».
(NGV)
(1) Ces deux lettres ont été publiées, en version originale, par le Financial Times, A télécharger ici
Pour 2016, inutile de faire de grandes analyses stratégiques ou de relire Sun Tzu, il suffit de consulter l’horoscope chinois de Marie-Claire ! En 2016, année du singe, « tout peut arriver ». « On ne sait jamais s’il s’agit d’un ouistiti ou de king kong ». Ce n’est pas l’année idéale pour planifier. « L’influence du singe bouleverse tout. (…) C’est l’année de l’imprévisible et de l’irrationnel, de la surprise et du bouleversement, de la prise de risque et de l’effet boomerang, la spéculation et l’escroquerie. » Inutile d’ajouter quoi que ce soit. Tout est dit…
photo : NGV / B2 à bord du Leopold Ier en Méditerranée
(B2) L’année nouvelle qui s’ouvre ne semble pas moins surprenante (et dangereuse) que l’année 2015. Mais j’oserai cependant une note un peu plus optimiste. Contrairement aux apparences, et à ce que disent certains commentateurs, l’année 2015 n’a pas été une année totalement noire ou morose. Elle a même été plutôt positive, j’oserai même dire avec un peu d’espérance… Plusieurs accords de paix ont ainsi été engrangés dans de nombreuses zones de crise et dans d’autres des processus de négociation, plus ou moins solides ou fragiles (selon l’état d’esprit), ont été engagés. Tous ces projets présentent certes une particularité : ils demandent à être consolidés, nécessitent encore beaucoup de travail et ne sont pas tous complètement appliqués (parfois très peu appliqués). Mais ce sont des accords.
Une série d’accords intéressants
Avec l’Iran, un accord global a été obtenu en juillet pour démanteler une partie du nucléaire iranien après un premier accord cadre en avril (lire : Un accord historique avec l’Iran sur la question nucléaire. Les principaux termes de l’accord).
Au Mali, un accord a été signé en juin à Alger, entre différentes parties au nord du Mali. Et même si plusieurs attentats émaillent l’année, tant au nord du pays qu’à Bamako (ce qui est une nouveauté), le pays maintient sa stabilité.
Des élections générales ont eu lieu en Centrafrique, à la fin décembre, avec quelques jours de retard sur le calendrier mais elles se sont tenues dans une certaine sérénité, contrairement à toutes les inquiétudes.
En Colombie, la négociation historique entre le mouvement rebelle des FARC et le gouvernement a pris un tournant décisif, en juillet avec un cessez-le-feu général, en septembre et décembre avec l’accord sur la justice transitionnelle, point clé d’un accord de paix qui devrait être signé en mars 2016 et viendrait clore ainsi une guerre sanglante (plus de 200.000 morts) de presque 50 ans.
Même au Cachemire, entre Pakistan et Inde, semble souffler un vent nouveau, avec la visite surprise du dirigeant indien Narendra Modi à son homologue pakistanais, Nawaz Sharif, le jour de Noël.
Deux autres accords incroyables
En Libye, un gouvernement d’unité nationale a pu voir le jour, après l’accord de Skhirat, ratifié sous l’égide de la communauté internationale en décembre, après des mois de négociation. Reste à savoir s’il arrivera à faire entendre son autorité.
Et en Syrie, on voit une évolution, inespérée. Les accords de Vienne et New-York conclus entre tous les pays de la région et les membres du Conseil de sécurité permettent de définir un calendrier de transition menant à un changement de Constitution et de nouvelles élections, le tout sous l’égide de l’ONU. Calendrier très optimiste, semé d’embûches et d’inconnues (lire aussi : Le dialogue intersyrien engagé. Une résolution de l’ONU à l’unanimité. Ce qui reste à régler en 2016 ? Tout !). Mais qui aurait parié sur un tel accord il y a quelques mois ?… Ces deux accords s’ils tiennent et se concrétisent suffiront (peut-être) à dire que la bascule de 2016 sera réussie.
Des conflits en train de se résorber ?
En Ukraine, les accords de Minsk II, conclus en février, tiennent, à peu près, même si l’échéancier (trop optimiste) a été repoussé de six mois. Le cessez-le-feu est écorné régulièrement. Mais le nombre de victimes par jour a chuté de façon notable, avec des périodes plutôt calmes. Le conflit s’est gelé en quelque sorte. L’accord de libre échange entre Kiev et l’Union européenne est entré en vigueur début 2016 sans susciter d’autres réactions que des mesures de rétorsion économique.
Enfin, à Chypre, les négociations entre Chypriotes Grecs et Turcs semblent bien engagées. Et chacun espère un accord d’ici le printemps qui pourrait changer la donne au niveau européen. C’est le dernier conflit (gelé) qui subsiste au sein des pays membres de l’UE (après les accords de paix en Irlande et au pays basque).
Une prise de conscience européenne
Au niveau de l’UE, la question du maintien de la Grèce dans la Zone Euro a pu être évitée. Le dossier grec a ainsi, pour l’instant, été évacué des priorités des Chefs d’Etat et de gouvernement. Si la gestion du flux de réfugiés et de migrants occupe désormais largement les esprits, avec un retard problématique, les européens semblent, enfin, avoir pris conscience de la difficulté de la question et des réformes ont été engagées, dont la moindre n’est pas la transformation de Frontex en une agence de garde-frontières et garde-côtes. Après plus d’une année de tergiversation, les Etats ont aussi décidé d’accélérer la mise en place d’un nouveau paquet de mesures en matière de lutte anti-terrorisme. La Commission Juncker prouve qu’elle a un certain ressort que n’avait pas la précédente. Il y aurait ainsi de quoi se réjouir…
Une menace noire
Mais cet horizon est terni par la menace terroriste qui refait irruption en Europe. Un terrorisme qui n’est pas nouveau en soi mais ne ressemble cependant pas vraiment au terrorisme des années passées. Ni totalement politique, ni totalement géographique, il est à la fois intérieur et extérieur, et semble sans réelle revendication politique, sinon celle de semer la terreur pour la terreur, pour détruire un modèle de société. Il surfe sur une vague identitaire, avec des relents sectaires, et séduit de nombreux jeunes, alors que les gouvernements semblent désemparés. Le renforcement de l’intervention militaire au Moyen-Orient — à supposer qu’elle réussisse à éradiquer, réellement, l’organisation de l’état islamique, ne résoudra pas le problème.
La crise de l’Homo Europeus
C’est le moment où dans plusieurs Etats européens (Hongrie, Pologne, Finlande, Danemark, Royaume-Uni et France…) ressurgit un certain nationalisme qui emprunte des voies différentes ; populistes ou patriotiques. À cela s’ajoutent dans plusieurs de ces pays, une sorte de coup d’Etat constitutionnel, visant à remettre en cause les acquis passés. Les situations sont très différentes et ne peuvent être confondues. Mais les relents sont très inquiétants. Ils révèlent aujourd’hui le désir de ne plus vivre ensemble mais côte à côte (dans le meilleur des cas), voire les uns contres les autres, de ne plus vraiment avoir de solidarité mais uniquement un marché (ce qui n’a jamais fonctionné longtemps). L’Union européenne semble donc aujourd’hui se questionner profondément sur son avenir, sa raison d’être et son ambition d’une communauté intégrée. Ce ne sont pas vraiment ses opposants qui progressent. Elle a perdu au fil des années certains de ses soutiens, déçus, fatigués, exaspérés par une structure qui semble s’être perdue dans un idéologisme qui n’a plus rien à voir avec les projets de ses fondateurs : être une communauté humaine de progrès. En un mot : l’Europe ne fait plus rêver… ni se mobiliser. La crise financière de 2007-2008 et même de la Zone Euro est passée par là. Mais pas seulement. C’est la crise de l’homo Europeus qui est en route. Et elle devrait encore faire ses effets en 2016, aboutissant à un repli sur soi d’autant plus dramatique qu’il dure depuis presque 10 ans. Et que le monde continue de s’ébrécher.
Des guerres civiles aux portes de l’Europe
Au large, la guerre civile continue, de façon inexorable, à trancher des vies, particulièrement au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak, mais aussi au Yemen. Et ce ne sont pas vraiment des interventions militaires hétéroclites — allant de l’Iran et la Russie aux Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, en passant par la France, le Royaume-Uni et quelques autres —, qui pourront ramener vraiment la paix dans une région. Il n’y a pas vraiment d’objectif politique commun ni de porte de sortie envisagée (négocier avec l’organisation de l’état islamique apparait aujourd’hui comme une hérésie). Ces interventions recèlent plus d’une contradiction en leur sein. Le PKK des Kurdes, le Hezbollah libanais, les Gardiens de la révolution iraniens… sont ainsi tous qualifiés de mouvements terroristes par l’Union européenne. Ce qui n’empêche sur le terrain de les soutenir ou au moins de réclamer leur soutien pour combattre Daech ou l’Etat islamique. Entre l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Iran, on ne peut pas dire que l’ambiance soit à l’entente cordiale. La signature de l’accord avec l’Iran a relancé la course au leadership régional. Et tous les coups sont permis…
Un continent africain sous tension
En Afrique, tout danger n’est pas écarté. Les élections, qui sont un moment à risque, de déflagration, sur le continent pourraient ramener dans les pays des Grands lacs, une résurgence de conflits civils. Tandis que les tensions au Sud Soudan comme dans la corne de l’Afrique ou dans la zone nord du Sahel semblent bien tenaces. Sans compter des incertitudes possibles au Maghreb. Là encore, c’est la donne libyenne qui pourrait donner le ‘la’ dans toute la région. En Méditerranée, les européens sont devenus cependant beaucoup plus réalistes. Entre une parfaite démocratie et la stabilité, ils ont choisi, c’est désormais la stabilité qui prime quitte à avoir une démocratie imparfaite, au contraire… Un soudain réalisme, cynique parfois, qui prévaut ainsi dans les différents pays du pourtour conduisant à assourdir certaines critiques possibles, par exemple en Turquie ou en Egypte, voire au Maroc ou en Algérie.
Une excellente année 2016 à tous nos lecteurs, avec une certitude : la ‘surprise stratégique’ sera au rendez-vous.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(crédit : Luftwaffe/Peter Breuer)
(B2) Airbus a accéléré le rythme de ses livraisons de A400M à ses clients en décembre. Coup sur coup, il a livré trois appareils.
Le 10 décembre, il avait livré le second appareil de la Luftwaffe. Et, 11 jours plus tard, il réitérait avec la livraison du troisième appareil qui s’est posé le 21 décembre à 18h, sur la base aérienne de Wunstorf. « Après une longue attente, entre le premier et le second appareil », c’est « une étape extrêmement importante pour la 62e LTG » souligne-t-on au commandement de l’air allemand. Le dernier A400M qui porte l’identifiant 54 + 02 sera intégré, comme le précédent, au 62e escadron de transport aérien (62e LTG – Lufttransportgeschwaders).
De son côté, en France, la Direction générale de l’armement (DGA) a réceptionné mardi 22 décembre son huitième exemplaire d’A400M. L’appareil, qui porte le numéro de série MSN31, dispose d’une première capacité de largage de parachutistes en chute libre par la rampe arrière et par les portes latérales de l’appareil (comme l’exemplaire précédent, le MSN19 livré en juin). C’est surtout le premier appareil français à être équipé du système de visualisation renforcée EVS (Enhanced Visualisation System) qui permet de voler dans de mauvaises conditions de visibilité, notamment à très basse altitude sur des terrains de sable. Une spécificité très prisée par l’armée française dans ses différentes opérations, notamment en Afrique, permettant le largage de matériels.
A la fin 2015, il y a donc aujourd’hui 18 A400M livrés et opérationnels : 8 en France, 3 en Allemagne et 4 au Royaume-Uni, 2 en Turquie, 1 en Malaisie.
(NGV)
(B2)
Lviv (Ukraine). Mini sommet des agences de gardes frontières
Les cinq agences travailleront ensemble pour une meilleure gestion des frontières (Crédit: EUAM Ukraine)
Réunis pour la première fois, les chefs des services de garde-frontières des pays frontaliers à l’Ukraine (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Ukraine) ont voulu définir des « stratégies intégrées de gestion des frontières », lors de leur rencontre à Lviv, le 2 décembre dernier. Objectif : savoir comment faciliter la libre circulation des personnes et des marchandises à travers la frontière. Un enjeu majeur « dans le cadre des aspirations d’intégration européenne de l’Ukraine » au moment où l’accord de libre échange entre en vigueur (le 1er janvier). Les experts européens d’EUAM Ukraine, qui organisaient la réunion, ont souligné l’importance de « poursuivre la réforme de la sphère civile du secteur de sécurité à la frontière » (NB : pour abandonner son organisation militaire qui prévalait jusqu’ici) et de « renforcer la coopération » avec les services des autres pays dans la lutte contre la criminalité transfrontières, notamment la contrebande.
Kaboul (Afghanistan). Conférence de gestion de crise à l’EUPOL
Plus d’une trentaine de personnes ont participé à la conférence de gestion de crise organisée par la mission européenne EUPOL Afghanistan, le 20 décembre 2015 à Kaboul. Au programme : la gestion de crise, le leadership et le retour d’expérience. Les participants en ont profité pour faire le suivi du séminaire de formation des formateurs réalisé en Allemagne, qui portait tant sur la gestion des crises de la situation que sur les stratégies anti-corruption et droits de l’homme et de l’égalité.
Niamey (Niger). Matériel radio et roulant pour les postes de commandements mixtes
La mission civile européenne de renforcement des capacités des forces de sécurité nigériennes, (EUCAP Sahel Niger) a décidé d’équiper les postes de commandement mixtes des différentes régions du Niger. 12 véhicules de commandement mobile et 60 stations fixes radio de longue portée, ont ainsi été fournis au ministère de l’Intérieur du Niger, à mi-décembre 2015. Objectif : « renforcer les capacités opérationnelles de coordination des autorités nigériennes et des forces de défense et de sécurité dans la gestion des crises et la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ».
(LH)
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Lors de la dernière réunion des ministres de la défense, le Polonais Macierewicz comme le Slovaque Glváč avaient évité de poser sur la photo du groupe de Visegrad. C’est sûr…
(B2) La lettre qu’a envoyée le ministre slovaque de la Défense, Martin Glváč, juste avant Noël, à son homologue polonais, Antoni Macierewicz sent le soufre. Elle révèle ainsi que les événements récents au Centre d’excellence de l’OTAN sur le contre-espionnage à Cracovie (Lire : Le gouvernement polonais met au pas ses ‘Services’) ne se sont pas tout à fait passés dans une sainte et parfaite concertation ni harmonie entre Varsovie et Bratislava, contrairement aux dires du ministère polonais de la Défense.
« Je lance un appel à mettre fin à toutes les mesures non-conformes » écrit le ministre slovaque, selon l’extrait publié par Radio Zet. Martin Glváč rappelle également que ce centre d’excellence spécialisé sur le contre-espionnage est, avant tout, une institution « internationale indépendante qui ne peut pas être et ne fait pas partie du ministère polonais de la Défense ».
Martin Glváč demande, également, de façon plutôt ironique : « avec qui les Polonais se sont consultés sur la prétendue nomination d’un nouveau directeur du centre ? », avant de poser une ultime question. La Pologne souhaite-t-elle toujours contribuer à la mise en place de Centre et comment ? « J’attends (des) propositions au plus tard à la fin janvier 2016 » lance-t-il dans une missive, qui a une petite tonalité d’irritation, d’autant que en sont destinataires également les Premiers ministres Polonais (Beata Szydlo) et slovaque (Robert Fico), mais aussi le J2 (chef renseignement) du Shape et son alter ego américain J2X de l’EUCOM, come le siège de Commandant suprême allié Transformation de l’OTAN (SACT), dirigé par un Français, le général Denis Mercier (1). Les prochaines réunions au niveau des ministres du groupe de Visegrad risquent d’être chaudes…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Le ministre slovaque des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, et les représentants des pays qui participent au centre (Allemand, Croate, Italien, Lituanien, Roumain, Slovène, Tchèque) ont aussi été les destinataires de cette lettre.
(crédit : Eunavfor Med / Sophia)
(B2) Le navire britannique HMS Enterprise – qui participe à l’opération de lutte anti-trafiquants en Méditerranée (EUNAVFOR Med) – a récupéré 188 migrants entassés sur deux bateaux pneumatiques dans la journée de mardi (29 décembre). C’est l’hélicoptère EH101 de bord du Garibaldi, le navire amiral de EUNAVFOR Med Sophia, qui avait donné l’alerte, dès les premières heures du jour. Il avait repéré deux embarcations en caoutchouc voguant dans les eaux internationales en provenance de la côte libyenne. Parmi les rescapés, 18 femmes, dont 2 enceintes. Les migrants ont été transférés ensuite sur le MV Bourbon Argos qui navigue pour le compte de Médecins sans frontières (MSF). Depuis son intégration au sein de Eunavfor Med en juillet 2015, le HMS Enterprise, a sauvé plus de 2600 migrants, indique-t-on au QG de l’opération européenne.
(NGV)
Une rencontre avec le Gouverneur Babahamane Maiga, premier responsable de la sécurité de la région (Crédit: EUCAP Sahel Mali)
(B2) Jusqu’ici concentrés sur Bamako, les experts de la mission européenne de renforcement des capacités maliennes (EUCAP Sahel Mali) ont choisi Kayes, capitale de la première région administrative du pays, pour commencer leur travail en dehors de Bamako.
La mission veut évaluer les besoins et demandes des forces de sécurités dans les régions, en se concentrant pour l’instant sur le sud du pays. « Si les conditions s’avèrent favorables, certaines actions de formations ou de conseil déconcentrées pourront être entamées en dehors du Bamako », assure-t-on depuis la mission.
Connaitre la réalité du terrain
La visite des experts d’EUCAP Sahel Mali à Kayes, les 9 et 10 décembre dernier, a donné pied à des rencontres au niveau politique, sécuritaire et sociétal. Elles ont permis « de se faire une idée de la réalité sur le terrain, en particulier dans cette région frontalière ». Les experts européens qui conseillent la Police, la Gendarmerie et la Garde nationale étaient invités à échanger avec les chefs régionaux des trois forces de sécurité et à visiter des commissariats, compagnies et autres unités, tels le poste-frontière de Diboli à la frontière sénégalaise. Il est « important » pour une mission de renforcement des capacités des forces de sécurité de « comprendre les conditions de travail des personnes qu’elle forme pour bien planifier son appui », insiste-on du côté européen.
Des formations spécifiques pour les forces de sécurité des régions
Pendant cette première année d’activités, la mission EUCAP Sahel Mali a concentré ses effectifs de formation et de conseil à Bamako. Mais environ la moitié des stagiaires EUCAP viennent d’autres régions et se déplacent pour participer aux formations. « Nous avons rencontré des chefs de service très engagés dans leur mission avec la volonté de bien faire. Ils nous ont raconté leurs conditions de travail, leur manque de moyens et de formation dans certains domaines. Cela qui nous permet d’élaborer ensemble les activités de formation et projets à leur profit », souligne le chef de mission Albrecht Conze.
(Leonor Hubaut)
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W. Schauble au conseil des ministres de l’Ecofin (Crédit : CUE – Archives B2)
(B2) Dans une interview au Bild am Sonntag, parue ce dimanche (27 décembre), Wolfgang Schäuble, le Ministre allemand des Finances (CDU) a estimé que la crise des réfugiés nécessitait à la fois d’augmenter les dépenses de défense et de renforcer la politique européenne de sécurité commune en attendant de former une armée européenne. « Nous allons avoir à dépenser beaucoup plus d’argent pour les initiatives de défense européennes communes » souligne Schäuble (*).
Quand un ministre des Finances dit de dépenser plus, cela vaut le détour
Un propos d’autant plus intéressant que jusqu’à présent, le ministre des Finances allemand, ne se positionnait pas dans une idée de dépenser davantage mais plutôt de contenir les dépenses. A vrai dire, c’est même la première fois qu’un ministre des Finances en exercice appelle à dépenser davantage pour la défense. D’ordinaire ce propos émanait davantage de certains ministres de la Défense (voire de l’Intérieur), se positionnant ainsi clairement dans la tradition de leurs départements (dépensiers) et qu’unissait une certaine solidarité face aux offensives de leurs ministères des financiers (par tradition économes) pour sabrer dans leurs dépenses.
Des dépenses militaires pas efficaces avec 28 armées
La politique étrangère et de sécurité des Etats membres de l’UE doit être renforcée « étape par étape » estime le ministre des Finances. « En fin de compte, notre objectif doit être une armée européenne commune. Les ressources que nous consacrons à 28 armées nationales pourraient être utilisées beaucoup plus efficacement ensemble » souligne-t-il.
Un impératif : stabiliser Proche Orient et Afrique, impossible sans un engagement plus fort de l’Europe
Pour Schäuble, la crise des réfugiés à signifie un renforcement plus important de l’Union européenne dans les régions en crise. « Pour l’Allemagne, cela signifie que nous devons investir plus fortement dans la politique étrangère et de sécurité, que nous l’avons peut-être fait jusqu’ici ». « Nous ne pourrons pas stabiliser le Proche et le Moyen-Orient sans un engagement européen plus fort. Et c’est la même chose pour l’Afrique ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
(*) Texte traduit par nos soins
(crédit : Bundeswehr)
(B2) Les navires européens ont porté secours à plusieurs navires le jour de Noël à environ 40 km des côtes libyennes, ont rapporté plusieurs communiqués des marines espagnole et allemande parvenus à B2. « Les bonnes conditions météorologiques au large des côtes de la Libye ont entraîné à une forte présence de bateaux d’immigrants dans la région » racontent les marins.
Dans la matinée, un avion de patrouille maritime luxembourgeois (participant à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia) a ainsi identifié un total de six bateaux avec de nombreux immigrés à bord : quatre d’entre eux à l’ouest de Tripoli — trois pneumatiques et un en bois —, et deux à l’est. Le centre de coordination des secours (italien) a demandé aux navires les plus proches de se porter au secours. Le navire de soutien de la Marine allemande ‘Berlin‘ (A-1411) a ainsi été dépêché sur place, à la rescousse des bateaux situés à l’ouest, avec l’aide de frégate espagnole Canarias (F-86), du patrouilleur italien Comandante Cigala Fulgosi et du pétrolier maltais Silent.
Il était temps… Le navire en bois, surchargé avec 174 personnes à bord, commençait à prendre l’eau, avec une fuite dans le bateau qui menaçait sa flottabilité. Les marins espagnols ont commencé rapidement à transborder les passagers, d’abord les femmes et les enfants. Environ 76 ont déjà été pris en charge sur le Canarias quand le Berlin est arrivé sur zone pour terminer l’opération. En tout, 539 personnes ont été secourues — 505 hommes, 30 femmes et 4 enfants — lors de cette opération. Elles ont été transférées à samedi matin (26 décembre), sur le navire de ravitaillement norvégien Siem Pilot qui fait partie de l’opération Triton mené sous l’égide de l’agence Frontex. Les 4 bateaux, une fois vides, ont été détruits, car « présentant un obstacle à la navigation » précise la Bundeswehr.
La veille de Noël, le Berlin avait déjà récupéré 121 personnes (115 hommes, 3 femmes et 3 enfants). Un bateau qui dérivait à environ 50 kilomètres de la côte libyenne avait été repéré, vers 8 heures, par l’avion de patrouille maritime espagnol P3 Orion. Les personnes secourues ont été remises, un peu plus tard, vers 14h50 au navire des gardes-côtes italiens Corsi et débarqués dans le port de Reggio de Calabria. Une fois mis à l’abri, le canot qui les transportait a été coulé.
Depuis le 7 mai 2015, et le début de leur implication dans les opérations de sauvetage en Méditerranée, les navires de la marine allemande ont sauvé 10.528 personnes.
(NGV)
(Crédit: EUNAVFOR MED Sophia)
(B2) L’opération européenne de lutte contre les trafiquants en Méditerranée (EUNAVFOR MED Sophia) s’est renforcée côté aérien. Une équipe aéroportée grecque a rejoint l’opération.
Un avion grec de détection
Les Grecs apportent ainsi un avion Erieye (EMB-145H), permettant de faire de la détection aérienne comme de surface et du commandement aéroporté (1). Cet avion opère depuis la base aérienne grecque d’Elefsis — à 20 km d’Athènes — mais est mis à disposition de l’opération européenne. La Marine espagnole a, de son côté, remplacé son hélicoptère SH 60, embarqué depuis le 5 octobre, sur la frégate espagnole ESPS Canarias (F-86), par un hélicoptère AB-212.
En tout, 3 1/2 avions et 3 hélicoptères
Le volet aérien de l’opération Sophia peut ainsi compter aujourd’hui sur trois hélicoptères (2 EH101 italiens, embarqués sur le Garibaldi, et l’Espagnol AB-212 sur le navire ESPS Canarias) et quatre avions : le Erieye Grec, basé en Grèce, un P3 Orion espagnol et un Falcon 50 français (à temps partiel), basés normalement à Sigonella (Sicile) et un avion de reconnaissance SW3 Merlin III luxembourgeois qui vient de tester une nouvelle base.
Une nouvelle base aérienne en pleine mer
Les Européens sont en train de mettre en place une nouvelle base opérationnelle avancée (FOB – Forward Operational Base), sur le petit aéroport de Pantelleria. Cette petite ile, d’origine volcanique, est située en pleine mer, au nord-ouest de Lampedusa et à mi-chemin entre les côtes tunisiennes et la Sicile. Cette base a l’avantage par rapport à la base habituelle de Sigonella, située près de Catane, d’éviter tout le sud de la Sicile, et de gagner un temps précieux (environ 1/2 heure). Autre avantage pour les équipages, la chaleur y est moins intense. La vie y est sans doute moins trépidante qu’en Sicile. Mais s’ils ont 5 minutes, ils pourront toujours aller goûter le ‘vin du diable‘ de l’actrice Carole Bouquet qui a acquis des terres et un vignoble . Le Merlin vient de tester la base de comme de l’opération.
(LH & NGV)
(1) En fait un R99A, la version militaire de l’Embraer ERJ 145, équipé du radar aéroporté suédois Erieye de Saab
(Crédit : DICOD/EMA – archives)
(B2) Les forces françaises de l’opération Barkhane ont conduit une opération dans la région de Ménaka, au Mali, contre des éléments affiliés au groupe terroriste « Al Mourabitoun », dans la nuit du 19 au 20 décembre, a annoncé un communiqué de l’Etat-Major des armées mardi soir.
Combats violents durant plusieurs heures
« Au terme de combats violents qui ont duré près de quatre heures, deux pick-ups et une dizaine de motos ont été saisis. Une dizaine de terroristes ont été neutralisés ». Ce qui indique, en langage de communication, qu’ils ont été tués ou blessés. « Une quantité importante d’armements et d’explosifs a été récupérée » ajoute l’Etat-major.
Un groupe meurtrier
Le groupe Al Mourabitoun est responsable « de plusieurs attentats » au Mali et au Niger, « contre des forces armées locales et des forces internationales ». Il avait notamment revendiqué l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre dernier (lire : Les experts européens ont prêté main forte après l’attaque du Blu Radisson à Bamako). Al Mourabitoun est né de la fusion du Mujao et des « Signataires par le sang », le mouvement créé par Mokhtar Belmokhtar en décembre 2012, après son éviction d’AQMI. Les Signataires par le sang avaient revendiqué l’attaque contre l’usine d’In Amenas (Algérie).
(NGV)