(B2) Quinze migrants sont morts dans un bateau au large des côtes libyennes rapporte l’OIM. Les dix survivants ont été recueillis, fortement déshydratés, après avoir passé environ 12 jours en mer sans nourriture ni eau. L’organisation internationale dénonce le manque de moyens en mer pour le sauvetage
Un chavirage au large de Misrata
Au moins une douzaine de personnes sont mortes après qu’un bateau en caoutchouc qui a passé plus de 10 jours en mer ait chaviré lundi au large de Misrata, en Libye, rapporte l’Organisation internationale des migrations. Trois autres passagers sont portés disparus (et présumés morts). Dix survivants ont été secourus et sont retournés en Libye où ils ont été soignés par le personnel médical de l’OIM.
Des survivants en état de déshydratation et d’épuisement complets
« Les survivants souffraient tous d’une déshydratation et d’un épuisement complets après avoir été bloqués en mer pendant des jours », a déclaré le médecin de l’OIM, le Dr Mohamed Abugalia. Ils « souffraient de traumatismes, de malnutrition sévère et de brûlures causées par le carburant du bateau. » Quatre cas nécessitant des soins médicaux d’urgence ont été transférés dans un hôpital privé à Tripoli. Six autres ont été transférés dans des centres de détention par les autorités libyennes.
Un bateau qui a dévié de son cap
Les récits médiatiques des épreuves subies par les migrants diffèrent, mais il semble que le bateau, qui tentait de se rendre en Italie, ait été dévié de son cap de plusieurs centaines de kilomètres. Le porte-parole du Croissant-Rouge, Baha al-Kawash, a déclaré à l’AFP que les migrants avaient quitté la ville de Sabratha, à l’ouest de Tripoli, pour l’Italie, mais que leur navire a chaviré à 270 km à l’Est puis s’est renversé.
Une situation inacceptable
Le porte-parole de l’OIM pour la Méditerranée Flavio Di Giacomo a lancé un appel à l’aide. « Il est nécessaire de renforcer la présence des canots de secours en Méditerranée. Sauver des vies en mer est une priorité. » Il relaie ainsi les inquiétudes des responsables sur place. « Ce qui est alarmant, c’est que nous ne voyons toujours pas de mesures concrètes pour faire face aux mouvements […] à travers la mer Méditerranée » indique le chef de l’OIM en Libye, Othman Belbeisi. Avec l’hiver, le temps allant s’aggravant, les conditions de traversée vont être plus dures, et les naufrages s’accentuer.
Sauver des vies devrait être la priorité numéro 1
« L’absence de mécanismes permettant de mieux gérer les retours et la réduction des capacités de recherche et de sauvetage en mer rendent la traversée de la frontière de plus en plus dangereuse pour les migrants. Il y a plus de possibilités de mourir en mer maintenant qu’il y a un an. Ce n’est pas acceptable. Sauver des vies en mer devrait être la priorité numéro un, et les opérations de recherche et de sauvetage doivent clairement être renforcées » a ajouté Othman Belbeisi. « Nous continuons à plaider pour des alternatives à la détention pour les migrants renvoyés sur les côtes libyennes, en particulier pour les plus vulnérables ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
La saisine de la Cour pénale internationale ?
C’est la volonté annoncée par l’ONG allemande Lifeline : « 12 jours et personne n’a rien remarqué ? Dans une zone couverte par Frontex et EUNAVFOR MED. Nous devons supposer que ces personnes n’ont pas été consciemment et délibérément sauvées. » dénonce son capitaine Claus-Peter Reisch qui s’interroge : « Faut-il saisir la cour pénale internationale ? »
+++ BREAKING +++@SEENOTRETTUNG wirft @Frontex und @EUNAVFORMED_OHQ Verbrechen gegen die Menschlichkeit vor und fordert Ermittlungen vom @IntlCrimCourt! https://t.co/f5OWxg0zdb
— Claus-Peter Reisch (@ClausReisch) 5 décembre 2018
(B2) Une formation pour 64 marins et garde-côtes libyens vient de se terminer vendredi (30 novembre), à l’École de la marine italienne à La Maddalena (Italie).
Une étape importante
C’est « une étape importante pour démontrer l’activité de l’Italie pour la stabilisation de la Libye » a souligné la ministre de la Défense, Elisabetta Trenta, présente à la cérémonie de clôture du cours. « Les garde-côtes et la marine militaire libyenne sont des outils permettant d’atteindre cet objectif, car le renforcement des institutions libyennes est un moyen de parvenir à la pacification de la région » .
Deux cours différents
Le module, comprenait deux cours différents l’un pour les « officiers de pont» l’autre pour les « chargés de maintenance ». Durant huit semaines, 64 marins et garde-côtes ont reçu « les connaissances et la formation nécessaires pour mener à bien des activités de routine à bord d’un navire de surveillance en mer », en particulier sur « les droits de l’homme, les premiers secours et la politique d’égalité des sexes », insiste le QG de l’opération Sophia.
Un premier cours « gender » assuré par les Libyens
Un officier libyen, sélectionné à la fin de ce module, a obtenu le titre d’instructeur « de premier niveau sur la problématique hommes-femmes ». Et, vendredi matin, il a donné le premier cours sur ce sujet à ses collègues de l’école de formation, à la Maddalena. Un forum actif réunissant cinq spécialistes de l’opération Sophia, deux experts externes et quatre agents des garde-côtes et de la marine libyennes.
320 personnels formés
Au total, 320 membres du personnel des gardes-côtes et de la marine libyens formés par EUNAVFOR Med ont déjà été formés. Un autre module de formation est en cours à Split (Croatie), axé sur les techniques de plongée pour cinq plongeurs militaires de la marine et des garde-côtes libyens (lire : Cours de plongée pour cinq garde-côtes libyens en Croatie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Après trois mois de formation, les militaires du bataillon amphibie des forces armées centrafricaines (FACA) ont finalisé jeudi (29 novembre) leur formation, par un dernier exercice au camp Kassaï, à Bangui.
Un exercice de restitution
Un exercice dit de ‘restitution des acquis fondamentaux’, avec la présence des compagnies de manœuvre, de la compagnie de commandement d’appui et des services et de l’état-major du bataillon, des processus de décision militaire du niveau section, à celui de commandement de l’état-major du bataillon, l’assaut délibéré des compagnies, les équipes de soins mobilisés.
La protection du fleuve en ligne de mire
La formation a été dispensée par les militaires européens de la mission d’entrainement de l’Union Européenne en Centrafrique (EUTM-RCA). Le bataillon amphibie, fort de 330 hommes, est chargé de la protection du fleuve Oubangui — qui sépare la Centrafrique du RD Congo — et des populations environnantes.
(NGV)