Le 10 février Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature pour un cinquième mandat. C’est la première fois, à cette occasion, que l’idée d’une conférence nationale est suggérée officiellement.
« Si vous m’honorez de votre confiance précieuse, le mois d’avril prochain, j’inviterai dès cette année toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation à une conférence nationale consacrée à la concrétisation du consensus sur les réformes et les changements que notre pays devra engager », avait-il suggéré dans sa lettre.
La candidature de Bouteflika intervient dans une conjoncture de tension telle que la question de la conférence n’est qu’accessoirement retenue par l’opinion. Il faudrait attendre le jour du dépôt de sa candidature le 3 mars, pour qu’Abdelaziz Bouteflika convoque de nouveau cette option politique.
Celle de tenir « juste après l’élection présidentielle, d’une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l’Etat national algérien », de même que « l’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution qui consacrera la naissance de la nouvelle République et du nouveau système algériens ». L’acte de candidature intervenu le dernier jour des dépôts au Conseil constitutionnel dans des circonstances de grande tension semble déjà avoir mis le feu aux poudres. Les Algériens sont sortis le vendredi en masse pour exprimer leur refus de l’option du cinquième mandat.
La réaction inattendue de la rue a fait basculer l’Algérie dans une situation de crise. Une situation accentuée par le fait que le Président se trouvait hospitalisé à Genève. Au lendemain de son retour de Suisse, M. Bouteflika accède à la demande populaire, annonce le retrait de sa candidature pour un cinquième mandat et le report de l’élection présidentielle.
Il revient dans le détail sur la préparation de ladite Conférence nationale « inclusive » et « indépendante » qui sera, selon le contenu du message, « une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation » de l’Etat.
Mission complexe
La conférence dont l’objectif est particulièrement ambitieux est explicitée : elle « sera équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent», note le Président, ajoutant qu’elle « organisera librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée». Le jour même Noureddine Bedoui remplace Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre avec Ramtane Lamamra comme vice-Premier ministre. Un duo installé en pleine crise et dont la mission est de mettre en place un gouvernement de transition.
La mission s’avère complexe dans une atmosphère de tension exacerbée. La Conférence nationale, principal cadre politique de la feuille de route du pouvoir, semble toujours en suspens, parasitée par la crise. L’incertitude est d’autant plus aggravée par une situation de déficit de confiance entre le mouvement populaire et le pouvoir. Vendredi 15 mars, les Algériens réfutent la démarche et l’expriment par des manifestations monstres, uniques dans l’histoire de par le nombre de participants.
La crise semble se compliquer. Le 18 mars, à la veille de la fête de la Victoire, le chef de l’Etat adresse aux Algériens un message par lequel il s’engage à ce que cette Conférence se tienne dans un « très proche avenir ». Il annonce son intention d’avancer le calendrier de la tenue de cette assemblée extraordinaire destinée à réunir les Algériens dans leurs diversité pour trouver une issue consensuelle à cette crise politique aiguëe.
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PAR INES DALI
Comme alternative à la conférence nationale inclusive devant contribuer au règlement de la situation politique qui prévaut dans le pays, le FFS et le PT préconisent la mise sur pied d’une assemblée nationale constituante.
C’est cette dernière, estiment-ils, qui ouvrira la voie à l’instauration d’un Etat de droit démocratique et social et assoira les bases de la 2e République. Des spécialistes en droit constitutionnel ne sont, en revanche, pas du même avis. Que ce soit pour le Front des forces socialistes (FFS) ou pour le Parti des travailleurs (PT), aller vers une assemblée nationale constituante reste une revendication historique et constante pour laquelle ils ont toujours plaidé. Si, par le passé, cette proposition avait été parfois mise au placard et refaisait surface à certaines occasions, telles que la tenue d’élections, il est clair que la conjoncture politique actuelle leur offre une opportunité en or pour la remettre sur le tapis.
Si l’idée générale de cette assemblée constituante est assimilée, les détails de la mise en place et du choix de ses membres ainsi que les mécanismes nécessaires pour sa mise en œuvre restent encore flous pour le commun des Algériens. D’ailleurs, le FFS est en plein préparatifs pour pouvoir proposer au peuple algérien les modalités qui permettraient la concrétisation de ce projet. C’est ce qu’a fait savoir Brahim Meziani, membre de l’instance présidentielle du parti, contacté par Reporters. «Nous sommes en train de peaufiner notre mouture et sommes en pleines discussions sur ce sujet au sein du parti. Mais pas seulement.
Nous avons également pris attache avec d’autres, dont des personnalités qui partagent notre vision et qui sont susceptibles de l’enrichir», a-t-il déclaré. Ainsi, le parti de feu Aït Ahmed a préféré élargir ses consultations pour pouvoir sortir avec un projet plus ou moins consensuel. Brahim Meziani a également fait savoir que «les résolutions prises pour la Constituante seront bientôt rendues publiques». Au niveau du PT, où on estime que seule l’alternative d’une assemblée constituante permettra à des millions d’Algériens de s’insérer dans le processus de construction d’un nouveau système, il est recommandé de faire appel, pour l’aboutissement de ce projet, à toutes les forces vives de la nation.
Ces dernières, explique Ramdane Taâzibt, cadre dirigeant du parti, «pourront prendre part à ce projet à travers la création de comités populaires regroupant toutes les catégories de la société. Ces comités éliront leurs représentants lors d’assemblées générales, lesquelles soumettront, à leur tour, les revendications soulevées et délègueront des représentants pour convoquer une assemblée nationale constituante souveraine». Au cours de la période transitoire, le PT recommande «la formation d’un gouvernement technocrate avec des compétences nationales neutres et sans ancrage partisan pour gérer les affaires courantes».
Il convient de noter que l’option de l’assemblée constituante ne saurait être la panacée pour certains spécialistes en droit constitutionnel, dont Fatiha Benabou, qui a déjà fait connaître sa position à ce sujet et déclaré que cela pouvait constituer «une aventure» et ne s’appliquait que dans les cas de «création d’un Etat» ou de «révolution». Pour sa part, Ameur Rekhila, spécialiste en droit constitutionnel et ancien membre du Conseil constitutionnel, estime, dans une déclaration à Reporters, que «nous sommes encore loin d’une assemblée constituante, car si nous devons parler de cette constituante aujourd’hui, il faut qu’elle émane de la Constitution». Selon lui, «la Constitution doit être gelée et c’est la conférence nationale qui doit déboucher sur un consensus national pour une assemblée constituante».
Il poursuit en expliquant que «c’est cette assemblée constituante qui va ensuite élaborer la nouvelle Constitution et c’est là que nous pourrons dire que nous sommes entrés dans la 2e République». M. Rekhila explique que la démarche dont il parle «n’est pas exceptionnelle» mais que c’est plutôt «la règle d’usage». L’autre homme de droit qui ne fait pas référence à une constituante dans le schéma de sortie de crise qu’il propose est Ahmed Mahiou, directeur de recherche émérite au CNRS, chercheur à l’Ineram et juge ad-hoc à la Cour internationale de justice. Il reste dans le cadre du respect de la loi fondamentale et préconise «la fin de mandat du Président actuel le plus tôt possible, au maximum à la date normale prévue par la Constitution» et son «remplacement par le président du Conseil de la nation pour une période de trois mois».
Ce qui sous-entend que l’actuel président de la Chambre haute du parlement, Abdelkader Bensalah, devra préparer la prochaine élection présidentielle. Pour la gestion des affaires courantes de l’Etat, Ahmed Mahiou suggère le maintien du gouvernement en place qui, souligne-t-il, ne doit cependant avoir «aucune prérogative pour la transition». Cette dernière devra être menée par ce qu’il appelle «un collège provisoire (comité, conseil ou autre), d’environ 50 à 100 membres représentatifs des différents secteurs de la société algérienne, sans exclusive, avec une représentation minimum de femmes et de jeunes». Il recommande, également, «le maintien des deux Assemblées parlementaires (et non-dissolution par respect de la Constitution) pour la gestion des affaires courantes».
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Zoubida Assoul, présidente du parti l’Union pour le changement et le progrès ( UCP) a été l’invitée du JT francophone sur Echourouk TV. Durant l’interview Zoubida Assoul a démenti son implication dans la création de la nouvelle plateforme CNC DZ autrement dite plateforme pour le changement et que la source de cette initiative reste anonyme.
La présidente du parti UCP tenait a tirer les choses au claire afin d’informer l’opinion public.« J‘ai confiance en le peuple algérien, il peut s’organiser.. Il peut choisir qui il veut. » A t-elle- dit sur le directe du JT .« Mais moi, je ne suis pas le porte-parole du peuple.«
Le communiqué officiel publié par le parti, et envoyé à note rédaction confirme les propos de Zoubida Assoul sur l’initiative de la plateforme, mais également, démontre la position du parti envers le prolongement du quatrième mandat et la période de transition. » Je ne peux pas imaginer une transition qui pourrait se faire avec le même système qui a été à la base de tout ce que nous vivons.«
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Lancée vendredi dernier pour recueillir des adhésions et des signataires, l’initiative de la «plateforme pour le changement en Algérie» suscite plutôt des interrogations dans une conjoncture politique nationale pleine d’incertitudes, marquée surtout par l’irruption d’un mouvement populaire revendiquant un changement du système en place.
Ce n’est pas le contenu de l’initiative qui pose problème, mais plutôt les noms de quelques figures signataires dont le passé est manifestement en parfaite opposition avec les aspirations des manifestants. Si l’opinion algérienne peut saluer la présence de noms associés au combat démocratique tels que Mustapha Bouchachi et autres Karim Tabbou et Mohcine Belabbas, dans une initiative de changement de pouvoir en Algérie, ce n’est pas le cas quand il s’agit d’acteurs politiques dont la seule évocation renvoie aux années sombres de l’histoire récente de l’Algérie.
Des figures et des noms de l’ex-Front islamique du salut (dissout) qui semblent vouloir se frayer une place dans un mouvement populaire aux antipodes de leur projet de société et de l’idée qu’ils se font de la pratique politique.
Les réactions de désapprobation et d’étonnement ont ainsi fusé sur la Toile sitôt l’initiative partagée.
«La participation de Mourad Dhina, sinistre personnage, ayant avalisé les massacres du GIA et probablement plus, à cette coordination, vient porter un sérieux coup à la crédibilité d’une telle initiative», écrit un facebooker, qui s’interroge comment son nom est associé à celui des Bouchachi, Zoubida Assoul, Samir Bouakouir, Karim Tabbou … «Je ne suis pas pour l’exclusion. Aucunement. Mais de là à s’asseoir autour d’une table avec un pseudo-intellectuel ayant exprimé, cyniquement, son soutien aux attentats terroristes des GIA, en usant de rapports de causalité aussi bien simplistes que triviaux, pour justifier ses positions, il y a un pas qui nous sépare de l’infamie», tranche le même facebooker. Un autre internaute a évoqué le coup de massue que peut porter une telle intrusion sur le mouvement populaire en cours aux quatre coins du pays. «Si on permet à celui qui est derrière l’assassinat de Djaout, Asselah et bien d’autres de revenir et de signer, je mets une croix sur cette révolution», tranche-t-il.
La plate-forme est présentée par ses initiateurs comme «le fruit d’un débat de plusieurs semaines et de réunions entre de jeunes Algériens, hommes et femmes des villes et des villages du pays, préoccupés au premier plan de l’avenir de l’Algérie indissociablement lié à leur propre avenir». Les signataires de cette plateforme, où figurent Zoubida Assoul, Mourad Dhina, Kamel Guemazi Abdelghani Badi, Mohcine Belabbas, Ali Benouari, Samir Bouakouir, Karim Tabbou et Mustapha Bouchachi, soulignent qu’ils ne revendiquent «ni la paternité ni un rôle privilégié dans la coordination nationale pour le changement».
Sauf que l’initiative manifestement bancale ne peut guère prétendre à quoi que ce soit, dès lors qu’elle est entourée de plusieurs zones d’ombre dès son lancement même, ce qui a contraint un des signataires, Samir Bouakouir, à apporter des éclaircissements en lien avec la plateforme. «Il ne s’agit en aucune manière d’une alliance ou d’un quelconque regroupement politique. A aucun moment, je n’ai participé à une réunion ou un conclave», a précisé l’ancien chargé de la communication du Front des forces socialistes (FFS), aujourd’hui sans appartenance politique.
Relevant que «les initiateurs ont sollicité les personnalités séparément et «seule la liste des premiers signataires a été publiée sur la page CNC-DZ», M. Bouakouir a expliqué que son appui à la démarche «est en rapport exclusivement avec le contenu du texte» et qu’il n’a pris «connaissance de certains signataires qu’une fois la plateforme publiée sur la page CNC-DZ». Mohcine Belabbas du RCD, interrogé sur l’association de son nom à ceux d’anciens du parti islamiste, dit refuser la politique de l’exclusion. «Je ne suis pas un enfant du système qui fait de l’exclusion une démarche politique. On m’a envoyé un document de sortie de crise. Je l’ai lu et je l’ai trouvé conforme dans son contenu avec la vision de sortie de crise du RCD. Donc, je l’ai signé comme citoyen sans chercher à savoir les personnes qui seraient pour et celles qui seraient contre», a-t-il justifié.
La bronca des internautes
La présence des noms d’anciens militants du FIS-dissous dans le document n’a pas laissé indifférents des internautes qui ont vite réagi à l’initiative assimilée à une «faute grave». Pour eux, tenter par ruse ou par inadvertance d’imposer une feuille de route, c’est se rendre complice d’une fragilisation d’un mouvement populaire qui suscite l’admiration. Aux côtés de ces figures connues, du moins pour leur tendance démocrate, deux autres signataires suscitent du recul et des interrogations. Il s’agit de Mourad Dhina et de Kamel Guemazi. Deux anciens activistes du parti dissous, mais qui ont continué à activer dans la clandestinité. Si Mourad Dhina s’est réfugié en Europe depuis, Kamel Guemazi est resté en rade de l’activité politique publique, mais sans pour autant prendre ses distances des anciens extrémistes de l’ex-FIS.
La polémique suscitée par cette initiative ne cesse d’enfler, du moins sur les réseaux sociaux. Les personnes qui ont signé ont été brocardées sur les réseaux sociaux. Elles sont accusées, entre autres, de vouloir réhabiliter un courant disqualifié par l’histoire et par le peuple. Ne trouvant pas d’arguments pour justifier ce faux pas, certains de ces signataires considèrent que c’est le contenu qui est «intéressant» et qui a suscité leur adhésion. On évoque également un démenti de Mustapha Bouchachi qui aurait «nié» avoir signé un quelconque document avec ces deux activistes islamistes. Nul doute que ce qui a été qualifié de «faute grave» par les internautes, ne peut être considéré différemment par la rue.
Certains estiment qu’à trop vouloir se donner un rôle de premier plan dans un mouvement si intense et soutenu, comme celui que vit le pays depuis près d’un mois, c’est jouer aux trouble-fêtes dans une période où même les pouvoirs publics saluent le degré de conscience et de maturité politiques d’un soulèvement qui se veut moderniste d’essence et d’objectifs.
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Les étudiants et les enseignants universitaires ont battu le pavé, hier à Alger, pour protester pacifiquement contre le pouvoir en place. Infatigables et déterminés!, pouvions-nous qualifier leur état d’esprit. Comme chaque mardi, ils ont marché côte à côte pour dénoncer «le prolongement du 4e mandat du Président», et réclamer également un enseignement de qualité.
Encore une fois, une autre journée de protestation ! Les étudiants et les enseignants ont organisé une marche vers la Grande-Poste, à Alger, pour dénoncer le prolongement du 4e mandat et les derniers changements opérés au sein du staff gouvernemental. La famille universitaire n’est pas satisfaite de la situation actuelle du pays et surtout de l’Université.
En marchant, un enseignant fera une brève allocution à travers un mégaphone, dans laquelle il explique l’objectif de cette action, en rappelant la nécessité de voir l’élite algérienne s’impliquer dans la recherche d’une solution à la crise politique en cours en Algérie, pour ne pas rester en marge de l’histoire et des événements en présence, et qu’ils joignent leur parole à celle du peuple.
«Nous voulons une transition démocratique et un changement radical du régime, afin d’assurer un enseignement de qualité. Aujourd’hui, l’Université algérienne souffre de la « hogra », de l’insécurité, de la bureaucratie…, Nous avons touché le fond, nous ne voulons pas continuer à creuser. Si on n’élimine pas ces dérives, nous n’aurons jamais un enseignement de qualité. On doit s’organiser pour assurer un avenir meilleur pour nos enfants et pour notre Patrie», livre-t-il à nos soins.
Un autre enseignant, exerçant à l’Université d’Alger 3, témoigne que «l’enseignant qui forme la génération de demain, il (le système) veut le rendre comme un chiffon. Nos droits sont violés, on exerce notre métier dans des conditions précaires, où l’insécurité règne au sein de l’université. Si on vous raconte ce qui se passe dans les universités, vous n’allez pas le croire ! » Et d’ajouter : «Le ministre de l’Enseignement supérieur est une honte pour l’Algérie. Il a ridiculisé l’Université. Nous refusons cette situation, c’est impossible de supporter encore plus ce pouvoir qui a conduit le pays droit au mur », assène cet enseignant.
De leur côté, les étudiants n’ont pas oublié de célébrer la fête de la Victoire qui coïncide avec le 19 Mars. Arrivés sur l’esplanade de la Grande-Poste, les marcheurs ont observé une halte durant laquelle ils ont entonné en chœur l’hymne national, ainsi que plusieurs chants révolutionnaires et patriotiques. Une ambiance très particulière a prévalu sur le jardin jouxtant cette place publique de la capitale, où plusieurs étudiants et enseignants sont venus partager le moment. Nassim, 22 ans, étudiant en sciences économiques à Alger souligne qu’ « on veut faire une Révolution pour hisser le niveau de l’Université algérienne.
L’enseignement en Algérie est, certes, gratuit, mais l’organigramme de l’enseignement est terriblement malade, et cela est dû à une gestion lamentable. On est fatigué, il faut qu’on trouve une solution unanime pour l’intérêt du pays, mais aussi pour préserver la fiabilité de l’université. Ça me fait mal au cœur quand ils nous disent le diplôme algérien n’est pas reconnu mondialement », explique-t-il. Ahlam, étudiante en 2e année de médecine pense, elle, que « le problème de l’Université est profond, mais ni les responsables ni les organisations estudiantines n’ont osé dénoncer ce danger qui dure depuis des années. Personnellement, le moment est venu pour opérer des changements, parce que notre avenir est en danger et on ne peut pas rester les bras croisés », nous répond cette étudiante.
Cette grande mobilisation a été organisée aussi par les étudiants sous le même mot d’ordre, comme ceux de l’École de commerce et de l’École nationale des travaux publics, qui ont défilé en masse, et lesquels se sont distingués du groupe avec des casques de chantier de couleur «jaune».
Med Wali
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L’USM Bel Abbès voit sa mission se compliquer davantage dans la course au maintien en Ligue 1 de football après s’être retrouvée contrainte de rester tout un mois sans compétition, a déploré mardi, son entraîneur. Les gars de la ‘’Mekerra’’, derniers au classement, devaient accueillir le NA Hussein Dey, le 25 mars courant dans le cadre de la mise à jour du championnat, avant que la partie ne soit de nouveau annulée, comme annoncé lundi, par la Ligue de football professionnel.
Du coup, ils devront encore patienter jusqu’au 1er avril prochain pour renouer avec la compétition en rendant visite au MO Béjaïa, qui lutte lui aussi pour son maintien, en match comptant pour la 25e journée. La dernière sortie officielle des Vert et Rouge remonte au 2 février dernier, lorsqu’ils avaient essuyé une sévère défaite sur le terrain du CAB Bordj Bou-Arréridj (3-1), la troisième de rang l’ayant plongé encore dans le doute. «Ce nouveau report du match contre le NAHD chamboule complètement nos plans. Nous nous sommes préparés depuis plusieurs jours en fonction du programme initial arrêté par la LFP et voilà que nous nous retrouvons dans l’obligation de tout revoir», déplore le coach Redouane Haffaf dans une déclaration à l’APS.
«C’est vraiment trop de rester tout au long d’un mois sans compétition, une situation qui nous pénalise davantage», a-t-il expliqué. Néanmoins, à toute chose malheur est bon, puisque l’ajournement à une date ultérieure du match contre le NAHD conforte les chances de la participation de trois joueurs clés de l’équipe, à savoir, Tabti, Legraâ et Masmoudi, tous les trois convalescents et qui viennent de reprendre seuls la compétition, a encore précisé Haffaf, quatrième entraîneur à diriger l’USMBA cette saison. Face à l’aléa des reports à répétition des rencontres du championnat, le responsable technique du détenteur de la Coupe d’Algérie, la saison passée, a programmé un nouveau match amical pour ses capés, afin de leur permettre de maintenir, un tant soit peu, leur forme compétitive.
«Nous avons prévu de donner la réplique, mercredi, au WA Tlemcen (Ligue 2), mais nous souhaitons être fixés une fois pour toute sur les dates de nos deux matchs en retard contre le NAHD et la JS Saoura, ainsi que des journées restantes», a-t-il conclu. L’USMBA ferme la marche du classement de la Ligue 1 avec 19 points, accusant un retard de six points sur le 13e et premier non relégable, l’O Médéa, mais compte deux matchs en moins.
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Trois unités de conservation et de conditionnement de poissons issus de fermes d’élevage seront réceptionnées avant la fin de l’année 2019 dans la wilaya de Chlef, a déclaré lundi, le directeur local de la Pêche et des Ressources halieutiques.
La filière aquacole à Chlef, un domaine dans lequel la wilaya est leader national, sera renforcée vers la fin de l’année, par la réception de trois unités de conservation et de conditionnement de poissons issus de fermes d’élevage opérationnelles, au niveau du littoral de la région, a indiqué à l’APS Abderrahmane Abed. Ces trois unités, implantées respectivement dans les communes de Beni Haoua, Sidi Abderrahmane et El Marsa, permettront «le conditionnement et la conservation de poissons d’élevage de différents types conformément aux conditions d’hygiène et sanitaires en vigueur», a-t-il précisé. Le responsable a, également, souligné la contribution attendue de ces structures pour «une meilleure commercialisation de ces produits, tout en préservant le pouvoir d’achat du consommateur et en assurant les divers demandes».
Toujours au titre des actions visant la promotion de la filière aquacole, M. Abed a signalé l’entrée en exploitation programmée, également, durant cette année, d’une «nouvelle unité de transformation de poisson». Le projet «est en attente du feu vert des services de la wilaya pour le lancement de son chantier», a-t-il indiqué, estimant qu’il s’agit là d’une «valeur ajoutée pour la wilaya de Chlef, qui ne dispose actuellement que d’une seule usine de transformation de sardines située à Ténès». Selon les chiffres fournis par la direction de la Pêche et des Ressources halieutiques, la production de la wilaya en poisson d’élevage a dépassé les 1000 tonnes, en 2018, avec une prévision de production de prés de 2.000 tonnes pour l’année 2019, suite à l’entrée en production d’une nouvelle ferme aquacole. Les fermes d’élevage à Chlef sont majoritairement dédiées à la production de moules et de daurades. à cela s’ajoute l’entrée en production, cette année, d’une ferme d’élevage de loup de mer.
La wilaya compte actuellement six fermes d’élevage, dont trois ont déjà entamé l’étape de commercialisation de leurs produits, dans l’attente d’être rejointes, par les trois fermes restantes, après le parachèvement du cycle biologique de leurs poissons d’une durée d’une année. Dans un autre sillage, un accompagnement est assuré, au niveau de la wilaya, pour la création de fermes élevage de moules notamment, dans le cadre du Programme d’appui à la diversification de l’économie pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture (Diveco 2), initié par les pouvoirs publics en partenariat avec l’Union européenne.
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Les travaux de rénovation de la salle de Cinéma «El Manar» de la ville Annaba, en vue d’en faire un cinéma multiplex, viennent d’être lancés moyennant une enveloppe financières de 200 millions de dinars, a-t-on appris de la direction de la culture.
Les travaux de rénovation ont été initiés dans le cadre d’une opération centralisée du ministère de la Culture, selon la même source qui a expliqué que la salle de Cinéma El Manar, restée fermée depuis plus de 35 ans, relève de la propriété du ministère de la Culture contrairement aux cinq autres salles laissées à l’abandon dans la ville d’Annaba figurant quant à elles dans la liste du patrimoine communal. Le budget alloué à ce projet devra couvrir les travaux de remise à neuf mais également l’opération d’équipement cette infrastructure culturelle devant être livrée «avant la fin de l’année 2020», selon la même source.
Cette opération va permettre d’étoffer la gamme d’infrastructures culturelles de la ville d’Annaba qui, faut-il le rappeler, a enregistré dernièrement la réhabilitation de la cinémathèque au grand bonheur des cinéphiles et des professionnels du 7éme art de la région, a-t-il ajouté. L’exploitation prochaine du Cinéma el Manar va également permettre de renforcer les infrastructures de projections cinématographiques dans une ville qui est redevenue une vitrine du cinéma méditerranéen avec le retour du festival d’Annaba du film méditerranéen (FAFM) et le festival du cinéma amateur «Annaba cinéma».
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Les participants à un atelier technique sur le développement de l’exploitation des produits forestiers hors bois, organisé lundi à Mostaganem, ont plaidé pour la création de micro-entreprises de jeunes dans ce domaine.
La sous-directrice des domaines forestiers et écosystème à la Direction générale des forêts, Achour Farida a indiqué que le projet de développement des micro-entreprises pour l’exploitation des produits forestiers hors du bois s’étalant de 2018 à 2020 concerne quatre wilayas pilotes que sont Mostaganem, Blida, Khenchela et Constantine en vue de la promotion et de la valorisation des produits forestiers en collaboration avec des experts de l’organisation de l’alimentation des nations unies (FAO), qui prend en charge l’accompagnement technique.
Le patrimoine forestier dans la wilaya de Mostaganem est riche, notamment pour ce qui est du caroube, romarin et pin nécessitant de développer ces produits et de les exploiter dans les domaines alimentaire et pharmaceutique par des micro-entreprises dans le cadre de l’économie forestière, a-t-elle souligné. Le président du conseil interprofessionnel des plantes médicinales et aromatiques de la wilaya de Mostaganem, Chahed Abdelkader a déclaré que cet atelier vise à contribuer à l’orientation des jeunes et leur accompagner dans la gestion et la valorisation des plantes médicinales et aromatiques dont le romarin, le caroube, le pin et autres aidant à la création de micro entreprises et de l’emploi en milieu forestier.
Cet atelier aborde le transfert de l’expérience de cueillette, séchage, distillation, stockage et commercialisation de ces produits et leur exploitation par des riverains des forêts, notamment les femmes, a-t-il déclaré. Au passage, M. Chahed a mis en garde contre l’utilisation anarchique et nuisible de certaines plantes médicinales dans le traitement traditionnel qui ignorent leurs vertus thérapeutiques et leurs répercussions sur la santé, insistant sur le recours aux experts en la matière. Cet atelier technique a donné lieu à des communications abordant, entre autres, le projet de développement des micro- entreprises dans le domaine des produits forestiers hors bois, les sites pilotes de ces produits dans la wilaya de Mostaganem, la valorisation des produits de la forêt dans le domaine alimentaire, la promotion de l’utilisation des plantes médicinales et aromatiques et le rôle de dispositifs de financement de tels projets.
Des visites sont programmées, de mardi à jeudi prochains, à huit sites pilotes pour valoriser le caroube, le pin et le romarin dans les communes de Mesra, Ain Sidi Cherif, Sfasaf, Sidi Belattar, Ouled Maallah, Achaacha, Nekmaria et Sidi Lakhdar . Cet atelier technique, organisé par la Direction générale des forêts et la FAO, enregistre la participation de cadres du secteur des forêts et des dispositifs d’emploi, des universitaires, des étudiants et des jeunes.
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Plus de 34 000 têtes d’ovins ont été vaccinées jusqu’ici contre la peste des petits ruminants (PPR) dans la wilaya de Tindouf, dans le cadre d’une campagne de lutte contre cette zoonose lancée au début de février dernier, a-t-on appris lundi, auprès de l’inspection vétérinaire de la wilaya.
Devant s’étaler jusqu’à la fin du mois d’avril prochain, cette campagne de vaccination, pour laquelle ont été mobilisés les moyens humains et matériels nécessaires, dont 50 000 doses de vaccin, a touché jusqu’ici les régions pastorales de Guerayer El-Harth, Oued El-Djez et Hassi-Ammar, et devra toucher d’autres zones pastorales et exploitations agricoles en vue de prendre en charge les troupeaux en transhumance et assurer leur couverture vétérinaire, a indiqué l’inspecteur vétérinaire Chakour Djaltia.
Les services vétérinaires de la wilaya de Tindouf ont, à la suite du dépistage d’un premier foyer de la PPR dans la zone de Guerayer El-Harth, arrêté un programme prévoyant de sorties sur le terrain à travers les zones pastorales et des campagnes de sensibilisation sur cette pathologie animale ainsi que sur la brucellose.
Les services vétérinaires ont procédé, à la faveur de ce programme préventif, au prélèvement d’échantillons à des fins d’analyses, à l’usage de boucles électroniques, à l’abattage des bêtes atteintes de la maladie et à l’indemnisation des éleveurs, en plus du déploiement de l’ensemble des vétérinaires de l’inspection à travers les zones de transhumance du cheptel dans les régions enclavées et frontalières.
Une série de rencontres de coordination ont été tenues en présence des éleveurs pour examiner la situation des déplacements de troupeaux, l’organisation de la vaccination, ainsi que la désignation, en coordination avec les réfugiés sahraouis, de brigades mixtes chargées de la vaccination des cheptels des réfugiés, selon la même source.
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Le cyclone qui a balayé en fin de semaine dernière le Mozambique et le Zimbabwe, emportant routes, ponts, hôpitaux et écoles, a fait au moins 182 morts dans les deux pays, mais le bilan final au Mozambique pourrait dépasser le millier de morts, a prévenu le président Filipe Nuysi.
«Pour le moment, nous avons officiellement 84 morts (au Mozambique, ndlr). Mais quand on a survolé la zone tôt ce matin (…) pour comprendre ce qui se passe, tout laisse à penser que le bilan pourrait dépasser les 1.000 morts», a déclaré M. Nyusi dans une intervention télévisée lundi à Maputo. «Plus de 100.000 personnes ont besoin d’aide alimentaire», a-t-il ajouté. «Les eaux des rivières Pungue et Buzi ont débordé et fait disparaître des villages entiers, isolant des communautés. Il y a des corps qui flottent. C’est un véritable désastre humanitaire», a dit le président mozambicain. Des rescapés ont trouvé refuge dans des arbres en attendant les secours, a expliqué le président.
Des images aériennes transmises par l’organisation Mission Aviation Fellowship montrent aussi des dizaines de personnes bloquées sur les toits de bâtiments en dur entourés d’eau. Le cyclone Idai et ses vents d’une extrême violence associés à des pluies torrentielles se sont abattus sur le centre du Mozambique jeudi soir, avant de poursuivre leur course au Zimbabwe voisin. Au Zimbabwe, le dernier bilan s’élevait à 98 morts et au moins 217 disparus, selon le ministère de l’Information. «On a l’impression d’avoir affaire aux conséquences d’une guerre à grande échelle», a déclaré le ministre de la Défense par intérim, Perrance Shiri. Au Mozambique, l’étendue des dégâts à Beira, la deuxième ville du pays avec un demi-million d’habitants, est «énorme et terrifiante», a prévenu la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
«90% de Beira et de ses alentours ont été endommagés ou détruits», a indiqué la FICR dans un communiqué. «Les moyens de communication ont été totalement coupés et les routes sont détruites», compliquant grandement les secours, a précisé Jamie LeSueur, de la FICR, depuis Beira. Lundi, les rues de la ville étaient jonchées d’arbres déracinés, d’éclats de verre et de tôles emportées, a constaté un journaliste de l’AFP. «Les tôles en s’envolant ont décapité des gens, d’autres ont été blessés. (…) Il n’y a pas de secours ici. On est mal», a déclaré à l’AFP une rescapée, Rajina, qui a trouvé refuge dans une échoppe abandonnée.
Des barrages ont lâché
Dans la région de Beira, 873 maisons ont été emportées, 24 hôpitaux détruits et 267 classes partiellement ou complètement englouties, selon un bilan provisoire de l’Institut mozambicain de gestion des désastres. Le président Nyusi a appelé ses concitoyens qui habitent «près de rivières à quitter la zone pour sauver leur vie, surtout si on doit lâcher de l?eau des barrages» pour éviter qu’ils ne cèdent. Plusieurs ont déjà «lâché ou atteint leur niveau maximum», a d’ailleurs prévenu Emma Beaty de l’organisation non-gouvernementale Oxfam.
Dimanche soir, le ministre de l’Environnement Celso Correia avait estimé que le cyclone Idai pourrait avoir provoqué le «pire désastre naturel» de l’histoire du Mozambique, fréquemment frappé par de violentes intempéries. En 2000, des crues avaient déjà causé la mort de 800 personnes dans ce pays pauvre d’Afrique australe. Au Zimbabwe, le pays n’a jamais connu de «destructions d’infrastructures d’une telle ampleur», a estimé lundi le ministre des Transports Joel Biggie Matiza. Devant l’ampleur des dégâts, le président Emmerson Mnangagwa est rentré précipitamment lundi d’un voyage aux Emirats arabes unis. «A chaque heure qui passe, nos pires craintes se confirment», a-t-il déclaré lors d’une intervention sur la chaîne publique ZBC.
«Beaucoup sont morts noyés, tandis que d’autres ont été tués dans leur sommeil par des pierres qui ont démoli leur maison», a-t-il ajouté. Les secours se sont concentrés lundi dans la région de Chimanimani, dans l’est. Les zones les plus durement touchées n’étaient pas accessibles lundi, et les vols de secours d’hélicoptères militaires étaient entravés par des vents violents et un ciel très nuageux. L’association médicale du Zimbabwe (Zima) a lancé un appel aux volontaires pour venir en aide aux sinistrés et appelé aux dons de nourriture, d’eau, de gaz, de vêtements, de couvertures ou encore de tentes. Les fortes pluies qui avaient précédé l’arrivée d’Idai avaient déjà fait au moins 122 morts au Mozambique et au Malawi voisin, qui a été épargné par le cyclone.
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Lassé de son emploi de vendeur, Lu Qi a tout plaqué pour rejoindre le plus grand studio de cinéma de Chine, à 250 km au sud de Shanghaï. Mais il faut jouer des coudes pour devenir acteur et s’imposer dans ce milieu sans pitié.
Le jeune homme de 24 ans a rejoint une armée de milliers de figurants qui vivent d’apparitions furtives dans des films ou des séries télévisées et tentent péniblement de joindre les deux bouts. Mais ce que Lu Qi est surtout venu chercher dans les studios de Hengdian (Est), c’est une part d’évasion, loin du quotidien monotone de son ancienne vie dans le sud de la Chine. «J’ai connu pas mal d’échecs dans la vente. Je n’ai jamais réussi à y faire mon trou», explique-t-il, le crâne rasé recouvert d’un bonnet. «La plupart des gens ici n’ont ni diplômes, ni compétences, ni contacts. On n’a pas les moyens d’ouvrir un commerce.
On est surtout là pour échapper un peu à la réalité et à la compétition qu’on a connues à l’extérieur.» Hengdian était jadis une bourgade pauvre entourée de collines. Mais dans les années 1990, une entreprise locale spécialisée dans l’électronique et les produits pharmaceutiques décide de se lancer dans le cinéma: elle rase les collines pour construire d’immenses studios. De 6.000 à 8.000 personnes travaillent désormais comme figurants sur le site, qui se présente comme le plus grand lieu de tournage au monde.
Les Chinois surnomment l’endroit «le Hollywood de l’Orient» ou encore «Chinawood». Selon la presse chinoise, plus de 70 % des films et séries télévisées produits dans le pays sont au moins en partie tournés ici.
Jackie Chan
Palais anciens pouvant accueillir des milliers de personnes, immeubles modernes ou encore fonds verts pour réaliser des incrustations: l’espace de 330 hectares se plie à tous les besoins. «Ici, on passe de Pékin à Hong Kong en quelques instants», explique la guide Wu Rongrong devant une réplique grandeur nature de la Cité interdite, tout en pointant au loin la reproduction d’une rue de l’ex-colonie britannique bordée de bars à opium. C’est dans les studios de Hengdian qu’a été tourné le blockbuster «Hero» (2002), du réalisateur Zhang Yimou. Des stars comme Jackie Chan ou Gong Li ont joué ici. «Au début, on recrutait surtout des gens du coin comme figurants.
Mais désormais, la majorité viennent de l’extérieur de la ville», explique Zhou Fenglai, un responsable des ressources humaines. Parmi eux, il y a Lian Chunyu, qui a grandi à dos de cheval dans les plaines de la Mongolie-intérieure (nord de la Chine). Une expérience qu’il a transformée en métier: depuis huit ans, il est cavalier cascadeur à Hengdian. Même si son visage n’apparaît jamais à l’écran, l’excitation l’habite toujours. «Ce serait difficile pour moi de m’habituer à faire autre chose après ça», sourit le jeune homme de 29 ans. Pour trouver du travail, Lu Qi, l’ex-vendeur, consulte des groupes de discussion sur la messagerie WeChat, où les postes de figurants sont affichés. Il arrive à gagner quotidiennement de 100 à 200 yuans (de 13 à 26 euros), soit assez pour payer son loyer et sa nourriture.
«C’est abject»
D’autres figurants, au look très spécifique recherché par les producteurs ou qui ont davantage d’expérience, peuvent empocher bien plus. Seule chose que Lu Qi tente d’éviter: les rôles de soldats. «C’est super inconfortable de courir des heures dans les montagnes, avec une armure, et de se faire exploser», explique-t-il en comparant ces tournages à un travail «de forçat». «Je veux toujours devenir acteur. Je pense que l’avenir sera meilleur», se rassure-t-il. Entre les scènes, il se filme à l’aide de son smartphone, avec accessoires et costumes. Des vidéos qu’il diffuse sur les réseaux sociaux et qui lui permettent de gagner un complément de revenu, grâce aux versements provenant des abonnés à son compte.
Les films et les séries télévisées chinois ont bénéficié ces dernières années du coup de pouce du gouvernement, qui veut privilégier les contenus locaux par rapport aux productions étrangères. Mais de nombreux projets ont été suspendus, après une campagne de Pékin visant depuis 2018 la fraude fiscale dans le milieu et les salaires exorbitants des stars chinoises. Et le travail s’est raréfié à Hengdian. Pour les figurants, le point noir reste surtout le manque de considération: ils se font souvent crier dessus et parquer comme du bétail, racontent des figurants. «La plupart des équipes de tournage sont vraiment horribles et insultent les gens. C’est abject», raconte Wang Xiaopin, un acteur de 47 ans. «Peu importe comment tu joues. À leurs yeux, tu seras toujours un nul.»
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Par Kamel BOUDJADI
La direction du club de la Kabylie qualifie la réponse de la FAF de «maladroite» et «versant dans l’esquive» par rapport à ce qui s’est passé avant, durant et après le match perdu face à l’OM (0-1).
Vraisemblablement, il y aura une autre «affaire Mellal» dans les prochains jours. Après les accusations lancées à l’issue de la rencontre OM – JSK (1-0), le président de l’équipe kabyle est encore une fois convoqué par la commission de discipline de la LFP pour la séance de demain à 11h. La FAF a répondu à Mellal, et ce dernier n’a pas tardé à réagir en affirmant que son club «ne se laissera pas faire». Le TAS et le tribunal civil seront incessamment saisis, selon un communiqué de la direction de la JSK sur sa page officielle sur Facebook. Elle accuse l’Instance fédérale de prendre les choses avec mépris alors que les faits sont gravissimes.
Toujours dans sa réaction, la direction kabyle qualifie la réponse de la FAF de «maladroite» et «versant dans l’esquive» par rapport à ce qui s’est passé avant, durant et après le match, «qui n’est d’ailleurs pas allé à son terme réglementaire». Une fuite de responsabilité, dit-on, une nouvelle fois flagrante dans un moment où le football national exige de la personnalité et du courage de ses propres acteurs pour que vive le football, propre et prospère. Poursuivant sa diatribe à l’encontre des responsables de la FAF, le communiqué de la JSK accuse la Fédération de «vouloir minimiser les faits flagrants et dangereux qui se sont produits à l’occasion dudit match» en qualifiant l’attitude du président Cherif Mellal d’ «être juste une façon de justifier la défaite de son équipe!»
Une manière de noyer les manquements aux règlements devant régir une partie de football. «Les images et les faits sont pourtant là, clairs, nets et précis pour prouver bien d’autres desseins», ajoute le communiqué qui précise par ailleurs que «des preuves permettant de démasquer une nouvelle fois tous ceux qui manigancent sur le dos de la JSK dont le retour sur la scène ne cesse de leur donner des cauchemars. Aussi, preuves à l’appui, la JSK saisira le TAS s’agissant de la FAF et déposera plainte contre le président de l’O Médéa pour tentative de corruption».
Enfin, il est à signaler que les conflits qui ont opposé et qui continuent d’opposer le président de la JSK à la LFP ont tous été réglés par le dialogue, sans pour autant que l’une des parties ne révèle, par la suite, les secrets contenus dans les rapports. Mais, cette fois-ci, les choses ont fini par déborder, car Mellal compte aller devant le tribunal pour tentative de corruption à l’égard d’un président de club. Affaire à suivre.
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Au moment où des appels sont lancés pour que les supporters boycottent les deux prochains matchs des Verts, pour suivre les mouvements populaires actuels au pays, la direction du stade Mustapha-Tchaker met en vente 22 000 tickets dès aujourd’hui.
L’entraîneur de l’Equipe nationale algérienne, Djamel Belmadi, prépare la phase finale de la coupe d’Afrique des nations, prévue en juin prochain en Egypte, dès ce stage des Verts qui a débuté lundi dernier avec les 26 joueurs convoqués, au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa. Il est vrai que la sélection algérienne prépare son match contre la Gambie, prévu vendredi prochain au stade Mustapha-Tchaker de Blida (20h45), dans le cadre de la 6e et dernière journée (Groupe D) des qualifications de la coupe d’Afrique des nations CAN-2019, mais, tout le monde sait très bien que l’EN a déjà validé son billet pour la phase finale, grâce à la victoire décrochée le 18 novembre dernier face au Togo à Lomé (4-1). Et comme ce match contre la Gambie est sans enjeu, et qu’il sera suivi par un autre match amical prévu contre la Tunisie, le 26 mars prochain au stade Tchaker de Blida, le sélectionneur des Verts a saisi l’occasion pour faire une «revue de l’effectif» en faisant un choix sur une liste exhaustive des joueurs.
La balle est dans le camp des joueurs
Mieux encore, connaissant les joueurs habituellement titulaires en sélection, il n’a pas convoqué une grande partie pour voir d’autres éléments, capables, de prendre la relève notamment. C’est ainsi qu’il n’a pas jugé utile de convoquer plusieurs cadres à l’image de Yacine Brahimi (FC Porto), Islam Slimani (Fenerbahçe) ou encore le gardien de but Rais M’bolhi (Al-Ittifaq). Saisissant cette occasion donc, il a, par contre, choisi quatre nouveaux joueurs pour intégrer les rangs des Verts pour la première fois.
Il s’agit de Victor Lekhal (Le Havre/ France), ainsi que le trio du Paradou AC, Zakaria Naïdji, Hicham Boudaoui, et Haïthem Loucif. Avec une telle méthode, Belmadi lance une véritable concurrence sur le terrain pour les joueurs afin de tirer le maximum de leur part et ainsi avoir une meilleure visibilité sur leurs capacités intrinsèques. De là, il tirera les conclusions qu’il faut pour la suite du parcours des verts sous sa coupe. Et c’est justement après ces deux matchs contre la Gambie et face à la Tunisie, que Djamel Belmadi aura dans son calepin les noms des joueurs devant participer à la phase finale de la CAN en Egypte avec une annexe de cette liste composée des joueurs réserves, en cas d’impondérable. Ainsi, lundi dernier, a eu lieu la première séance d’entraînement au cours de laquelle, le sélectionneur national a scindé le groupe en deux.
Le premier, composé des joueurs qui ont disputé des matchs la veille de leur arrivée, s’est rendu au Centre national de la médecine du sport (CNMS) pour une séance de cryothérapie, exposant notamment le corps à un froid extrême pour faciliter la récupération. Quant au reste du groupe, il a rejoint le terrain d’entraînement. Belmadi travaillera encore avec ses joueurs jusqu’à demain avant d’affronter la Gambie le lendemain au stade Tchaker de Blida. Pendant ce temps, la sélection gambienne se prépare au Maroc alors que la tunisienne se prépare chez elle, plus précisément au stade Radès de Tunis.
22.000 billets en vente aujourd’hui
Au moment où des appels sont lancés pour que les supporters boycottent le match de ce vendredi, pour suivre les mouvements populaires actuels au pays, la direction du stade Mustapha-Tchaker met en vente 22.000 tickets dès aujourd’hui. L’opération se poursuivra jusqu’à demain afin de permettre au plus grand nombre possible des supporters des Verts d’assister à cette partie. 20.000 billets seront mis en vente avec prix unitaire de 300 DA alors que 2000 autres, qui concernant les tribunes couvertes, seront vendus à 500 DA l’unité.
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L’auteur algérien, Yasmina Khadra, sera le président d’honneur du 60e Salon international du livre de Québec (Silq) qui se déroulera du 10 au 14 avril, annoncent les organisateurs sur leur site Internet. Le Silq se tiendra au Centre des congrès de Québec (Canada).
Il accueillera quelque 1100 auteurs et 550 maisons d’édition. «J’espère de tout mon coeur que le Salon sera le rendez-vous de toutes les convivialités et de tous les partages. Le Canada a toujours défendu les arts, la littérature et la langue française, pour moi c’est un devoir de me joindre à ce projet», a déclaré l’auteur de la trilogie Les hirondelles de Kaboul, L’attentat et Ce que le jour doit à la nuit dans une vidéo enregistrée depuis son bureau à Paris.
Il s’est dit «très fier» d’avoir été choisi comme président d’honneur du Silq au Canada «le pays du froid qui fait chaud au coeur». Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, est né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans le Sahara algérien. Khalil est le dernier roman de l’écrivain paru en 2018.
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Par Brahim TAKHEROUBT
Les Russes savent que l’évolution de la situation politique en Algérie indiquera la direction de futurs partenariats en Afrique.
L’Algérie est sous les feux de l’actualité internationale. La crise politique qui y sévit depuis maintenant un mois, a fait réagir les puissants de ce monde. Si, jusque-là, l’Oncle Sam demeure avare en commentaires, concédant cette tache aux soins de ses think thanks, en revanche, Moscou, opte pour le franc jeu. En allié inconditionnel, la Russie a apporté son soutien à l’Algérie par la voie de son ministre des Affaires étrangères. S’exprimant, hier, sur cette crise avant même que son homologue, Ramtane Lamamra, ne foule le sol de la Russie où il était attendu, hier, Sergueï Lavrov a mis en garde contre toute tentative de déstabilisation visant l’Algérie.
«Il est particulièrement important que tous les autres pays respectent de façon sacrée les dispositions de l’ONU et s’abstiennent de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie», a souligné M. Lavrov, lors de la conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra. Une mise en garde directe aux pays occidentaux qui seraient tentés par une quelconque intervention dans les affaires internes de l’Algérie. Echaudée par le cas libyen et syrien, la Russie préfère anticiper sur les événements, même si le cas algérien est de très loin, incomparable à celui de ces deux pays (la Libye et la Syrie).
Le chef de la diplomatie russe s’est dit «très préoccupé» par les manifestations populaires qui secouent l’Algérie, depuis plusieurs semaines. Il met en garde contre «des tentatives en cours pour déstabiliser ce pays». Une révélation qui appelle à plusieurs interrogations: les services de renseignements russes détiennent-ils des informations confirmant un plan de déstabilisation de l’Algérie? Qui orchestre ce plan de déstabilisation? Des pays, des groupes de personnes ou des organisations? Lavrov n’accuse aucune partie, mais laisse réellement planer le doute. «Le peuple algérien doit décider lui-même de son avenir et de son destin sur la base de la Constitution et dans le respect des normes internationales du droit», a-t-il tranché. Dans le même temps, M. Lavrov a espéré que les autorités et le peuple algériens parviendraient à résoudre les problèmes auxquels faisait face leur pays en toute conformité avec la Constitution.
Pour les Russes, l’Algérie n’est pas seulement un gros client en armements, mais c’est aussi un pays pivot pour la stabilité de l’Afrique du Nord et de la région sahélienne. Si Lavrov a insisté sur le principe de non-ingérence, c’est qu’il sait que l’Algérie c’est aussi «l’étroite» porte de l’Europe vers le continent africain, ce qui fait d’elle un objet de convoitises et d’enjeux géostratégiques.
L’évolution de la situation politique en Algérie, indiquera la direction de futurs partenariats au niveau du continent noir où la compétition des puissances bat son plein. C’est dans ce contexte qu’il convient de situer les propos du chef de la diplomatie russe. Interpréter les déclarations de Lavrov dans le strict canevas d’un soutien à la feuille de route du pouvoir algérien et donc d’un désaveu de la rue algérienne serait réducteur.
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Par Walid AÏT SAÏD
Les manifestations contre le prolongement du mandat du chef de l’Etat se sont poursuivies, hier, avec une déferlante humaine dans les quatre coins du pays. Un avant-goût du vendredi prochain qui s’annonce encore plus… «chaud».
Les Algériens fêtent le 19 mars en…protestant! La mobilisation citoyenne a repris de plus belle à l’occasion de la fête de la Victoire. Des milliers d’Algériens sont sortis à travers tout le pays contre le «mandat 4+» du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Guelma, Annaba, Constantine, Chlef, Tiaret, Tipasa, Blida, Oran, Ouargla, Constantine, Skikda, Bordj Bou Arréridj…presque aucune wilaya n’a échappé à cette nouvelle journée de mobilisation. Les étudiants et les professionnels de la santé étaient certes en tête d’affiche.
Néanmoins, ils ont été vite rejoints par d’autres corps de métiers, à l’instar des avocats et magistrats à Annaba. Alger, elle, n’a jamais été aussi…blanche! Des milliers de blouses blanches ont envahi ses rues pour dire non au prolongement du mandat du chef de l’Etat. Les professionnels de la santé s’étaient donné rendez-vous à 10 h du matin aux alentours de l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger. L’appel a bien été entendu! Médecins, pharmaciens, dentistes, vétérinaires et auxiliaires médicaux, travaillant dans le privé ou le public, s’étaient rassemblés bien avant l’heure convenu.
A 10 h, ils se comptaient déjà en milliers. La place du 1er Mai paraissait trop exiguë pour accueillir toute cette foule. Professeurs, maîtres-assistants, généralistes, résidents, internes, infirmiers…bref, tous ceux qui ont un rapport de près ou de loin avec la santé étaient là pour l’Algérie! Aux environs de 10h 30, tout ce beau monde décide de marcher en direction de la Grande Poste. Un cortège kilométrique se forme avant de s’ébranler sur la rue Hassiba Ben Bouali. Tout un symbole! Ces professionnels de la santé des deux sexes et surtout de toutes générations confondues, reprennent en choeur les slogans antisystème.
On a ainsi pu entendre les «Bouteflika matzidche dkika» (Bouteflika tu ne rajouteras pas une minute, Ndlr) ou encore les «Djoumhouria machi Memlaka» (C’est une République pas un royaume). Des cris de colère qui venaient s’ajouter aux pancartes originales, les unes plus que les autres, que portaient fièrement ces blouses blanches. «On ne veut pas de ce gouvernement placebo», pouvait-on par exemple lire. Certains ont carrément fabriqué des ordonnances géantes afin, disent-ils, prescrire le traitement qui «mettra fin à cette gangrène». Un pacifisme et une ambiance bon enfant règnent dans cette marche, comme d’ailleurs toutes celles auxquelles on a pu assister depuis un mois. Il est 11h quand le tsunami «blanc» s’abat sur la Grande-Poste. Il vient se greffer sur celui des étudiants qui y étaient rassemblés depuis presque une heure, eux qui chaque mardi se retrouvent à cet endroit pour appeler le pouvoir à la démission.
Plus le temps passe, plus la foule grandit! Le rassemblement va de la Grande-Poste jusqu’à la rue Didouche Mourad en couvrant toute la place Maurice Audin. Géant! Surtout que l’on assiste à une véritable passation entre génération. Les jeunes étudiants réservent un accueil triomphal à leurs aînés. Ils créent même des «boucliers humains» afin de les empêcher d’être pris dans la bousculade. Des scènes de fraternité et de partage s’ensuivent. Mais aussi de grand débat où les plus âgés encouragent leurs enfants, comme ils les appellent affectueusement, de poursuivre le combat. «Vous êtes l’avenir du pays. Le changement ne passera que par vous. Vous avez déjà montré l’exemple, continuez!», est une phrase lancée entre deux slogans anti- Bouteflika. Néanmoins, même le bruit assourdissant des hélicoptères des services de sécurité, qui ont survolé Alger durant toute la marche, n’ont pas «couvert» les cris de colère de ces Algériens.
«Nous sommes déterminés. Nous ne lâcherons rien. Qu’ils continuent dans leur autisme, nous continuerons nos thérapies», soutiennent les manifestants. Ils resteront d’ailleurs rassemblés jusqu’en fin d’après-midi. Cela dans une atmosphère toujours aussi «silmiya», et ce malgré la forte mobilisation des forces de l’ordre qui ont barricadé le boulevard Mohamed V, empêchant toute circulation sur ce tronçon. Les manifestations contre le prolongement du mandat du chef de l’Etat se sont donc poursuivies avec une déferlante humaine sur les quatre coins du pays. Un avant-goût du vendredi prochain qui s’annonce de encore plus… «chaud»!
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Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE
Auteur de plusieurs livres sur l’histoire mouvementée de l’Algérie, Belaïd Abane, en analyste averti, décrypte dans cette interview la protestation du peuple algérien qui veut en découdre avec le système et soutient que c’est l’heure de la rupture.
Belaïd Abane souhaite la fin rapide du cycle politique qui dure depuis l’émergence dans le mouvement national. Il estime que les Algériens ont atteint la maturité citoyenne nécessaire à l’instauration de la démocratie. Pour la gestion d’une éventuelle période de transition, Belaïd Abane propose les noms de Liamine Zeroual, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Djamila Bouhired, le commandant Bouregaâ, Hocine Zehouane. Il exclut, par contre, des personnalités telles que Karim Tabbou, Mustapha Bouchachi, Soufiane Djilali, Zoubida Assoul, Abdelaziz Belaïd, qui manifestent pour la présidentielle, parce qu’on ne peut pas être juge pour devenir ensuite partie.
D’un autre côté, Belaïd Abane croit en l’opposition et sans exclusion, tout en lançant l’idée d’une charte d’éthique que devront signer les formations politiques; il parle ensuite de ce qu’il appelle l’opposition militaire constituée des anciens responsables du DRS.
L’Expression: Peut-on faire un parallèle entre le «Hirak» actuel, cette formidable mise en mouvement de la nation algérienne et la déflagration du 5 octobre 1988?
Belaïd Abane: Non pas du tout. Octobre 88 était intervenu dans un contexte de dépolitisation générale de la société, mise à part une opposition souterraine et la fronde politique permanente de la Kabylie. En 88, il n’y avait pas de mots d’ordre politiques. Du reste on sait avec le recul que c’était une manoeuvre du système destinée à libéraliser l’économie. Ce qui fut fait. Le «Hirak» actuel est éminemment politique. Il demande que soit accélérée la fin de ce cycle qui dure depuis l’émergence dans le mouvement national de l’aile activiste révolutionnaire, celle qui a précisément précipité la fin du cycle de Messali arrivé en bout de course au début des années 1950. On assiste exactement au même phénomène: un Bouteflika devenu un totem adoré comme une icône divine, comparé même par ses flagorneurs à Sidna Brahim al Khalil. En plus simple, la légitimité historique pour prendre le pouvoir et le garder est maintenant périmée. Il faut passer à autre chose et c’est ce que demande le peuple en marche.
Après la mobilisation massive ayant gagné l’ensemble du territoire algérien, comment voyez-vous la suite des événements?
Bien évidemment, la rue n’abdiquera pas car elle a déjà engrangé des succès considérables en faisant rétropédaler le président Bouteflika et le système qui en sort ébranlé au point où l’on commence à enregistrer de nombreux reniements et défections dans ce que j’appelle le système Bouteflika. Dans l’opinion internationale, la protesta algérienne a suscité une très grande admiration et a même été citée en exemple à suivre, alors que le pays était la risée du monde il y a quelques semaines. Du côté des forces de sécurité l’exemplarité a été irréprochable. L’armée et la police de notre pays ont pris conscience que le premier qui tire sur une foule pacifique et désarmée est un «homme mort». Les revendications ont également évolué. Le refus du 5e mandat s’est mué en un rejet sans appel de tout le système. Ces immenses marées humaines de toutes les villes d’Algérie défilant toutes tendances confondues et soudées autour de mots d’ordre unitaires montrent également, que les Algériens ont atteint le stade de la maturité citoyenne, pré-requis à l’instauration d’une véritable démocratie citoyenne dans notre pays.
Si on comprend bien, d’après-vous, la réponse du pouvoir, notamment l’organisation d’une conférence nationale, n’apaisera pas la rue et l’opinion.
Bien sûr que non, car le système ne peut régler les problèmes qu’il a lui-même créés. Et puis ce qu’il propose c’est trop peu et trop tard. Bouteflika a eu 20 ans pour réformer, et il ne l’a pas fait. Le drame de notre système politique est l’absence totale de contre-pouvoirs. Un ego démesuré, l’absence d’intelligence prospective, un régime politique de république bananière, un chef comme un Dieu avant qu’il ne devienne diable…Voilà les maux qui nous ont mené dans l’impasse. Nous sommes dans une mauvaise monarchie républicaine.
C’est Bouteflika qui nomme le président du Sénat, de l’Assemblée, de l’Ugta, du FCE… Il a un pouvoir sans limites au point de décider d’un caprice, de construire une mosquée qui coûtera plusieurs milliards de dollars et nécessitera un budget de fonctionnement de plusieurs millions de dollars alors que la nomenklatura ne dispose même pas d’un hôpital où elle peut se faire soigner même par des médecins étrangers puisque elle semble avoir perdu confiance dans la médecine algérienne. Et puis qui pilotera cette conférence nationale? Le renouveau ne viendra pas de Bouteflika et de son système anachronique parvenu au bout de sa course. La seule chose qui importe pour tous les caciques du système est de s’en sortir à bon compte.
La proposition de Bouteflika est une façon de gagner du temps pour partir avec la garantie d’un rideau de protection. C’eut été possible il y a quelques mois. Or, Bouteflika et toute l’oligarchie qui l’entoure ont joué de la ruse en entretenant le suspense jusqu’au 3 mars, date limite du dépôt de candidature. On ne joue pas le sort d’un pays à la roulette russe. Bouteflika a placé son destin personnel au-dessus du destin national. Ce n’est pas la façon de faire des grands hommes. Il s’est voulu comme un de Gaulle sauveur en arrivant au pouvoir. Comment partira-t-il? Certainement pas par la porte d’arrivée.
La révision de la constitution promise est-elle la solution à la crise algérienne actuelle?
Personnellement, je n’ai jamais cru à la «revendication historique du peuple», d’une constituante. Je ne crois pas non plus que l’élection d’une Assemblée constituante soit une priorité. Hocine Ait Ahmed lui-même qui a longtemps porté cette revendication a fini par la mettre au placard. Il avait compris qu’elle apporterait plus de problèmes que de solutions. Dans l’immédiat ce n’est pas en effet la solution, ce serait même une cause de discorde.
Personnellement je pense que le préalable à toute élection dans notre pays (présidentielle, législative, constituante…) est l’acceptation par tous les acteurs de la vie politique nationale d’une charte d’éthique politique qui définira les règles du jeu, lesquelles doivent être acceptées par tous. Notamment le caractère républicain de l’Etat, l’intangibilité de toutes les libertés d’association, d’expression, de presse, de conscience, des droits fondamentaux de l’homme et de la femme, des engagements internationaux du pays… Et après cela, nul n’est légitime pour empêcher qui que ce soit d’intégrer le champ politique et d’entrer en compétition électorale. On peut détailler si vous voulez.
Vous avez proposé sur un plateau de télévision, une piste de sortie de crise: un comité des sages. Pouvez-vous préciser votre pensée?
Oui tout à fait. J’avais dit qu’actuellement il n’y a pas de solution constitutionnelle ni juridique à l’impasse politique engendrée par Bouteflika et son système. Il n’y a que des solutions politiques. J’avais proposé que le régime actuel remette ses pouvoirs au lendemain de l’échéance du mandat actuel de Bouteflika, à un comité des sages ou un Directoire auto-constitué, de patriotes consensuels se déclarant prêts à prendre en mains les destinées du pays pour la période transitoire.
J’avais même proposé des noms tels que ceux de Liamine Zeroual, Ahmed Taleb El Ibrahimi. J’ajouterai ceux de Djamila Bouhired, du commandant Bouregaâ, de Hocine Zehouane. Ils seront la caution morale pour une transition sans tripatouillages et s’entoureront de compétences et d’experts. On me rétorque que j’ai oublié les Karim Tabbou, Bouchachi, Djilali, Assoul, Abdelaziz Bélaïd… Mais ceux-là ce sont les futurs candidats à la présidentielle. Ils ne peuvent pas être juges pour devenir ensuite partie.
L’absence des partis politiques d’opposition dans la conduite des événements, ne signifie-t-elle pas que la société demande aussi une rupture avec ses représentants traditionnels?
Non, je ne crois pas. Elle rejette sans appel les partis qui ont sans la moindre vergogne réclamé et soutenu un 5e mandat pour un président incapable de gouverner. Et cela dans le but de conserver leurs postes et leurs privilèges. Pensaient-ils, les Ouyahia, Benyounès, Ghoul et Bouchareb et tous les flagorneurs du système, pouvoir se repositionner après une élection présidentielle qu’ils avaient crue pliée d’avance? Voilà ceux que la rue et l’opinion abhorrent, rejettent et condamnent sans autre forme de procès.
Quant aux autres partis d’opposition il est bien évident que c’est à eux maintenant de fabriquer l’avenir politique du pays. Voyez l’engouement qui déferle sur la personne de Karim Tabbou qui apparaît désormais comme une personnalité d’avenir incontournable. Mohcine Belabbas aussi qui doit juste prendre son envol avec assurance. Idem pour Zoubida Assoul, Soufiane Djilali, Abdelaziz Belaïd et tant d’autres y compris dans la mouvance traditionaliste que pour ma part je ne désignerais plus par islamiste dès lors qu’ils auront signé la charte d’éthique politique que j’ai évoquée plus haut si un jour elle venait à être élaborée et acceptée par tous.
La vox populi à travers les réseaux sociaux, désigne d’ores et déjà les futurs candidats à la présidentielle. Quelle lecture faites-vous de cette campagne inédite?
C’est une excellente chose. Internet et les réseaux sociaux, ce que j’appelle «le monde ouvert» pour paraphraser une célèbre formule de Karl Popper, est la chance de l’Algérie et de son peuple et aussi de la plupart des pays qui s’acheminent vers la fin de l’autocratie. Nul dictateur, nul système, ne peut martyriser impunément son peuple, car le monde observe. Pour ce qui est des prétendants à la magistrature suprême, avant les candidatures étaient concoctées dans les officines secrètes et les cercles restreints.
On présentait alors un candidat de consensus sans que le peuple ait son mot à dire. On était alors sûr que l’élection était pliée d’avance, le tripatouillage électoral étant la seconde nature du système de pouvoir à l’algérienne. Il est temps que la souveraineté du peuple reprenne ses droits. Après bien sûr le mot revient aux urnes, des urnes transparentes gérées par une administration neutre échappant à toute pression de quelque nature que ce soit. Une administration neutre est d’ailleurs l’une des pierres angulaires d’un système réellement démocratique.
Selon vous, quel est l’avenir de ce «Hirak» qui exige pacifiquement un changement radical, alors qu’il n’a ni encadrement ni représentants?
Le «Hirak» comme je vous le disais n’abdiquera pas. Il a pris conscience de sa force et a également perçu que la conjoncture historique lui est favorable. Et que le soutien de l’opinion publique internationale lui est acquis à bon droit. Il y a également que ce mouvement est accompagné non seulement par la véritable opposition politique mais aussi par l’opposition militaire au système Bouteflika.
Que voulez-vous dire par opposition militaire?
Il s’agit de tous les retraités, de tous les congédiés de l’institution militaire et de son noyau dur le DRS qui rêvent de faire tomber le système Bouteflika. Ils ont choisi comme vitrine politique (ils auraient d’ailleurs pu trouver mieux) Ali Ghediri un général à la retraite totalement étranger à la chose politique. S’ils aident à précipiter le départ du système Bouteflika dans l’intérêt suprême du pays, c’est tout à leur honneur. S’ils rêvent de revenir au-devant de la scène pour faire la pluie et le beau temps, alors notre pays ne fera que retomber de Charybde en Scylla.
Peut-on imaginer en Algérie l’émergence d’un modèle de type turc? Y a-t-il risque de voir ressurgir l’aile radicale de l’islam politique dans notre pays?
Ce que je constate, c’est que les traditionnalistes algériens qui s’expriment (je ne parle pas des incultes obtus) ont en grande partie fait leur aggiornamento. Ils ont compris que si on veut prendre le pouvoir et le garder, il vaut mieux emprunter les voies du consensus.
D’autre part, nous ne sommes plus dans la situation de 1991 et les 200 000 morts de la décennie noire ne sont pas, je l’espère passées en pure perte. D’autre part, l’expérience turque des islamistes au pouvoir dans un pays officiellement laïc est pour eux un modèle de réussite économique à suivre. Les exemples de la Tunisie, de la Jordanie, du Maroc vont également inciter à la prudence et aux approches consensuelles apaisées. Et si en plus nos traditionalistes s’engagent à signer une charte d’éthique politique pour l’alternance et le respect des droits fondamentaux, y compris la liberté de conscience, alors personne n’est fondé à exclure qui que ce soit de la compétition politique.
Quant aux segments radicaux de l’islam politique, ils seront marginalisés et au besoin combattus idéologiquement par les tenants d’un islam traditionnaliste apaisé. Il sera sûrement difficile de s’en départir. Du reste, il n’y a pas une seule société au monde qui n’ait pas ses extrémistes, y compris les démocraties occidentales. Il faut faire avec. Et puis à chaque jour suffit sa peine.
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