Le général Bradshaw, actuel DSaceur, est le commandant d’opération désigné pour l’opération EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine. Après 2019, cette position ne pourrait plus être occupée par un Britannique, Brexit oblige (crédit EUFOR Althea avril 2014 / Archives B2)
(B2) Depuis des années, le commandant adjoint des opérations de l’OTAN — le DSaceur pour les intimes — est un ressortissant de sa Gracieuse Majesté (le commandant étant toujours un Américain). Et si cette tradition cessait du fait du Brexit ? Cette hypothèse n’est pas totalement farfelue. Et elle a été évoquée très sérieusement par le réputé RUSI, l’Institut royal des relations internationales, établi à Londres (télécharger ici son étude publiée en janvier).
« Il est possible que la position du Royaume-Uni au sein de la structure de commandement de l’OTAN puisse également être affectée par la sortie de l’UE. On discute déjà de la possibilité que l’affectation du poste de commandant suprême allié (DSACEUR) au Royaume-Uni, qu’elle détient depuis 1951, puisse être transférée à un membre de l’OTAN membre de l’UE ».
Et le RUSI de rappeler — s’appuyant sur l’histoire — qu’il existe des alternatives.
« Une deuxième position de DSACEUR pourrait être recréée (l’Allemagne occupait ce poste jusqu’en 1993), ou le Royaume-Uni pourrait échanger sa position actuelle pour le rôle important de chef d’état-major. »
Même si le résultat réel de ce changement reste assez « limité » au plan opérationnel, « le fait qu’ils soient déjà soulevés est un message clair qui indique que le rôle et l’influence du Royaume-Uni au sein de l’OTAN ne peuvent pas être totalement isolés des conséquences de Brexit » insiste l’éminent institut.
Commentaire : une réflexion à avoir…
Si cette hypothèse reste… hypothétique, il parait certain, en revanche, qu’un Britannique ne pourrait plus assurer le rôle de commandant d’opération pour une opération européenne dans le cadre des accords de Berlin Plus (1). A supposer que ce type d’opération européenne recourant aux moyens de l’OTAN soit encore utilisée après 2019 (date supposée de la séparation réelle du Royaume-Uni avec l’UE).
L’OTAN va devoir trouver une solution, une parade. Officiellement la question n’est pas à l’ordre du jour. Officieusement dans les couloirs, on cogite. L’Alliance pourrait fort bien désigner un commandant d’opération pour les accords de Berlin Plus autre que le DSaceur.
Cette disposition n’est pas vraiment prévue par les accords de Berlin Plus mais elle n’est pas non plus totalement exclue. Les accords soulignent ainsi que « In this case, Deputy Supreme Allied Commander Europe (DSACEUR) is the primary candidate for EU Operation Commander ». Autrement dit, le DSaceur est candidat naturel mais il n’est pas sacralisé.
Cette solution aurait l’avantage de ne pas bouleverser la hiérarchie à l’Alliance. Après tout, le Royaume-Uni est, en termes de budget, le pays qui a le plus gros budget après les États-Unis. Et il a toujours tenu une position ferme sur le rôle de l’OTAN comme participer de façon intensive à toutes ses opérations (1). Il n’y a donc, a priori, aucune raison de changer ce dispositif.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Contrairement à ce qui se passe du côté de l’UE.
Les 28 officiers qui ont reçu leur diplôme, le 26 janvier, à l’Académie nationale des affaires intérieures (NAIA) (Crédit : EUAM Ukraine)
(B2) Pour réformer la police ukrainienne, la mission européenne de conseil en Ukraine met l’accent sur ses leaders. Objectif : créer une culture organisationnelle efficace au sein des postes de police, renforcer la confiance entre la direction et le personnel au sein de la police, délimiter les tâches et lutter contre la corruption. EUAM Ukraine commencera ainsi, dès le 21 février 2017, la cinquième phase de la formation délocalisée de la police communautaire ukrainienne.
Un bon chef de police…
Une première formation de deux semaines a déjà été organisée en janvier pour 28 cadres de la police ukrainienne. Le chef de la mission, le Lituanien Kęstutis Lančinskas, a souligné, jeudi (26 janvier), l’importance pour un leader d’avoir certaines capacités, notamment d’être capable « d’éviter la confrontation, en montrant un bon exemple, en montrant un côté humain, en écoutant, en s’adaptant aux circonstances changeantes et en faisant confiance aux subordonnés ». « Les bons dirigeants sont rares, et si nous ne sommes pas les meilleurs leaders, nous pouvons toujours devenir meilleurs » a-t-il ajouté.
Un programme de formation sur tout le territoire
Ces cours s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par l’EUAM pour créer des postes de police modèles via un programme de formation complet prévu pour les prochains mois. Pour le premier cours, les participants ont été choisis parmi six districts et stations de la région de Kiev : Brovary, Boryspil, Aéroport de Boryspil, Vyshhorod, Kyiv-Sviatoshyn, Obuhiv.
Dès le 21 février, débutera la formation dans le reste du pays. La première formation est prévue à Lutsk et Ternopil, dans l’ouest du pays. L’objectif des Européens étant d’organiser des formations dans la totalité des 24 régions ukrainiennes (contre les 15 régions de 2016).
(Leonor Hubaut)
Lire aussi :
Et notre fiche mémo sur la mission EUAM Ukraine
(B2) Pour Nicole Gnesotto, qui s’exprimait sur le Diploweb.com, « pouvoir continuer comme avant, se référer à la protection américaine, compter sur l’OTAN, se contenter d’efforts minimaux en matière de sécurité et de défense commune sont des idées vraiment fausses ». La plupart des Européens sont dans une politique de « déni » vis-à-vis des changements dans le monde. L’ancienne directrice de l’Institut d’études de sécurité de l’UE et aujourd’hui présidente du conseil d’administration de l’IHEDN, détaille ce qui menace, selon elle, l’Union européenne. A écouter, et réécouter !
(B2) Nous voulons vous remercier pour votre lecture quotidienne. B2 a dépassé fin 2016 la barre des 10.000 articles publiés dans ses deux éditions (Blog et Pro) depuis huit ans. Le rythme de production ne s’est pas ralenti puisque 1143 articles (très exactement) ont été publiés. Soit 3 à 4 articles publiés par jour (6 jours sur 7). Ce sans compter les mises à jour qui sont loin d’être négligeables : un quart des articles environ donnent lieu à au moins une mise à jour !
Les deux éditions connaissent désormais une vie indépendante. La répartition est maintenant stable. Un tiers des articles sont publiés sur le Blog (372) et deux tiers sur le Pro (771). Aucun article n’est commun. Et chaque édition a désormais son style : l’opérationnel, les reportages, les éditoriaux et analyses d’actualité sur le Blog ; la veille d’actualité, les verbatims complets, les interviews, les confidentiels, les décryptages, les analyses de jurisprudences ou législations, les fiches-mémos sur le Pro.
La densité des crises extérieures comme la montée des menaces intérieures, et la fusion de ces deux terrains (intérieur ou extérieur) a entraîné cependant pour B2 un véritable défi : Comment faire face à autant de sujets ? Comment tout traiter sans risquer la saturation ? Quelle information est-elle la plus utile ? Jusqu’où approfondir une information ? Nous avons donc cherché à innover, en développant des contenus alternatifs à nos articles d’analyse ou d’actualité, et à nos exclusifs.
Le Carnet qui parait désormais deux fois par semaine est ainsi devenu un instrument de veille, pour toute l’actualité qui ne peut pas être absorbée autrement, afin d’éviter d’être dans le dilemme de ne pas traiter ou de traiter trop vite. 104 « Carnets » ont été ainsi publiés.
Nos Dossiers d’actualité — qui permettent de faire le tour d’un sujet rapidement en ayant une approche chronologique— se sont épaissis et diversifiés. Fin 2016, nous avons atteint le N°47 (Un nouvel élan pour la Défense européenne. Spécial Sommet décembre 2016) avec 17 dossiers de plus, soit 1 ou 2 en rythme mensuel. Ce qui est un bon rythme, d’autant plus soutenu qu’il faut mettre à jour les dossiers déjà lancés.
L’effort en 2016 a été notable sur le Quezako qui a doublé d’épaisseur. On recense désormais 154 fiches-mémo, soit 73 de plus qu’en 2014. Certaines sont « assez simples », d’autres plus développées. Les plus anciennes ont aussi été mises à jour. Le record de mise à jour étant détenu par la fiche sur les sanctions « Ukraine – Russie » qui en est aujourd’hui à sa 15e version. Cela nous permet d’être à peu près complet sur tout le champ de la PESC et de la PSDC : de l’histoire aux missions sur le terrain en passant par les institutions ou les différents instruments.
Et pour 2017 ? L’actualité ne manquera pas. C’est sûr et certain. Nous allons repartir sur le terrain pour ramener des retours d’expérience et du vécu des missions. Du reportage, du vécu. Nous continuerons d’être impertinents, s’il le faut, et à contre-courant, si nécessaire. Des éditoriaux et des analyses. Et nous vous réservons une petite surprise… d’un nouveau genre, un peu plus papier que web. Patience !
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(Nicolas Gros-Verheyde)
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Les Géorgiens entre au camp Ucatex (Crédit: EUTM RCA)
(BRUXELLES2) Le détachement de soldats géorgiens est arrivé à Bangui fin janvier. Les 35 militaires venus du 23ème bataillon de la II Brigade d’infanterie, constituent ainsi la deuxième contribution nationale à la mission (1). Leur tâche, en tant que force de protection de la mission européenne de formation de l’armée centrafricaine (EUTM RCA), est de sécuriser le camp Ucatex Moana, le QG des Européens, mais également tous les déplacements des membres de la mission. Le mandat des Géorgiens est de six mois. Il s’agit de la troisième participation du pays du Caucase aux missions européennes en Centrafrique depuis 2014. Les Géorgiens avaient déjà apporté cinq officiers participaient au QG de la mission EUMAM RCA et, surtout, une compagnie chargée de la protection de l’aéroport de M’Poko pour la mission EUFOR RCA.
Une formation spécifique avant le décollage
Avant de décoller pour la République centrafricaine, le peloton a suivi une formation intensive de quatre semaines au Centre national de formation «Krtsanisi», précise le ministère géorgien de la Défense. L’accent a particulièrement été mis sur la réalisation de patrouilles, l’organisation de points de contrôle, d’opérations de cordon et de recherche, des exercices réels d’extinction d’incendies, la réalisation de premiers soins et des tests psychologiques.
(Leonor Hubaut)
(1) La composition (par nationalité) de la mission au 1er février 2017, est la suivante: France : 50, Georgie: 35, Belgique : 27 (dont le commandant de la mission), Espagne: 20, Portugal : 10, Suède: 8, Serbie: 6, Roumanie : 4, Autriche : 3, Pologne : 2
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